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Derrick, Magnum et Poirot, les rats de la police néerlandaise et les autres

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Rotterdam (Pays-Bas) (AFP) - Dans la pénombre d'un local de police de Rotterdam dont les fenêtres ont été calfeutrées, Derrick, Dupont et Dupond, Magnum et Poirot agitent frénétiquement leurs museaux, à la recherche des traces de poudre d'armes à feu et de drogue.

Grâce à l'efficacité diabolique de ces rats, d'élevage et non d'égouts, la police néerlandaise espère gagner du temps... et de l'argent. Achetés dix euros chacun, alors qu'un jeune chien de race peut coûter jusqu'à plusieurs milliers d'euros, les rats peuvent être dressés à reconnaître, théoriquement, n'importe quelle odeur.


 Dans la pénombre d'un local de police de Rotterdam dont les fenêtres ont été calfeutrées, Derrick, Dupont et Dupond, Magnum et Poirot agitent frénétiquement leurs museaux, à la recherche des traces de poudre d'armes à feu et de drogue. (c) Afp


A côté des terrains et bâtiments où chevaux et chiens sont entraînés, un petit préfabriqué sans prétention abrite depuis fin 2011 les nouvelles recrues, le troisième animal de la police néerlandaise.

Dans l'obscurité, ce qu'ils préfèrent, les cinq rats prénommés d'après les patronymes de célèbres détectives de fiction apprennent vite.

"Il leur faut à peine dix à quinze jours pour apprendre à désigner une odeur particulière", explique à l'AFP Monique Hamerslag, détective en charge du projet, tout en déplaçant Derrick de la grande cage dans laquelle il passe le plus clair de son temps vers une plus petite, où il est mis au travail.

Quatre boules à thé sont pendues aux barreaux, dont une contenant des traces de poudre d'armes à feu: deux secondes à peine suffisent à Derrick pour désigner du bout des pattes la bonne boule à thé. Mme Hamerslag pense que cette habileté peut se révéler particulièrement utile par exemple après une fusillade pour laquelle il y a plusieurs suspects. Les méthodes scientifiques permettant de révéler la présence de poudre d'armes à feu laissée sur les mains d'un tireur sont en effet onéreuses et peuvent prendre jusqu'à deux heures, un laps de temps très important dans le cadre d'une enquête policière.

Le travail des rats ne pourrait pas constituer de preuve mais permettrait à la police médicolégale de savoir quels échantillons doivent être analysés en priorité et donc d'éviter d'analyser inutilement des échantillons prélevés sur des personnes innocentes.


 
Vidéo postée le 25/9/2013 par AFPFR

Sachant que la police néerlandaise ne peut détenir un suspect plus de six heures sans accusation fondée, le travail expéditif des rats permettrait d'éviter que soit relâché un suspect avant que sa culpabilité ait été prouvée. La méthode pourrait être appliquée à d'autres odeurs.

"D'après ce que nous savons, nous sommes les premiers au monde à avoir dressé des rats en vue de les utiliser pour des enquêtes policières", assure Mark Wiebes, du centre "innovation" de la police néerlandaise.

L'idée est venue de Mme Hamerslag, qui l'a développée dans sa thèse de fin d'études dans le cadre de son entrée à la police. Elle s'est pour cela notamment inspirée du travail d'une ONG utilisant les rats pour détecter des mines antipersonnelles en Tanzanie. Les tests sur la fiabilité des rats vont bon train et M. Wiebes espère pouvoir les utiliser dans de vraies enquêtes policières début 2014, même si de son propre aveu, cette date est "optimiste".

Seul problème: contrairement à un chien, un rat a peur d'explorer un endroit qu'il ne connaît pas, il est donc difficile de le dresser pour des recherches in situ, par exemple dans un conteneur qui pourrait cacher de la drogue, lors de fouilles personnelles à un aéroport ou dans une maison où pourrait se trouver un cadavre. "Le mieux, c'est d'amener l'odeur aux rats et non l'inverse", explique Mme Hamerslag : "concrètement, cela implique de prélever des échantillons et de les amener là où nous gardons les rats".

C'est d'ailleurs pour cette raison que le dispositif des boules à thé, un prototype très imparfait qui doit être amélioré, a été imaginé et que les tests ont lieu là où vivent les rats. "Le rat ne remplacera jamais le chien, ils ont des qualités distinctes et se complètent", ajoute-t-elle.

"Le chien est un prédateur par nature, il n'a donc pas peur d'aller explorer un endroit qu'il ne connaît pas", renchérit M. Wiebes : "d'un autre côté, un chien ne pourrait pas vivre comme un rat et rester en permanence dans le même environnement, il s'ennuierait".


SCIENCES ET AVENIR 25/9/2013

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Les rongeurs de l'ONG APOPO savent repérer les mines antipersonnel et signaler leur présence à leurs soigneurs.

Nous dressons des rats à sauver des vies. Tel est le slogan de l’ONG Belge Apopo (acronyme de Anti-Persoonsmijnen Ontmijnende Product Ontwikkeling), soit Développement d'un produit de détection anti-mines terrestres en français.

Basée en Tanzanie, cette organisation qui opère en Afrique (Mozambique et Angola principalement) et en Asie (Thaïlande et Cambodge) exploite en effet l’incroyable odorat d’un gros rongeur appelé cricétome des savanes (Cricetomys Gambianus).

Dès qu’il flaire l’odeur de l’explosif, le rat gratouille alors le sol de ses pattes, indiquant ainsi l’emplacement de la mine. L’animal peut alors savourer une récompense tandis que les démineurs entrent en action. Selon l'ONG, ils peuvent ainsi couvrir une surface allant de 200 à 400 m2 chaque jour.

Comme l’ONG l’explique dans la vidéo ci-dessous, les déplacements des rats sont bridés par une laisse qui coulisse le long d’un câble que l’on avance progressivement le long du terrain à quadriller.

APOPO HeroRATs 13/2/2012


Ce rongeur présente de nombreux avantages : il a un excellent odorat, son élevage est relativement facile et bon marché, et sa longévité d'environ 7 ans permet de profiter pendant longtemps de son dressage.

Ce projet de recherche est né en 1995 à l’initiative de Bart Weetjens, alors étudiant et futur ingénieur. Les premiers essais sur le terrain sont menés avec succès au Mozambique en 2003, puis, devant l'efficacité des animaux, ce procédé permettant de débusquer des mines est déployé à plus grande échelle dans le pays trois ans plus tard.

Depuis, l'ONG s'enorgueillit de chiffres impressionnants : plus de 8,6 millions de mètres carrés de terrain nettoyés des 3000 mines, 13300 munitions, et 1050 bombes qui y étaient enfouies.

Pour en savoir plus sur ce projet, vous pouvez consulter cette conférence durant laquelle Bart Weetjens présente plus longuement les travaux d'APOPO ainsi que la genèse du projet :

TED-Ed 1/8/2013


Mais il n'y a pas que pour détecter les mines que les rats excellent. En effet, l'autre grande activité de l'ONG APOPO consiste à dresser les rats à détecter... la tuberculose ! En effet, la bactérie responsable de l'infection produit des substances volatiles odorantes présentes, entre autres, dans la salive. Des substances identifiées correctement dans plus de 85 % des cas quand plusieurs animaux reniflent les échantillons, assure Bart Weetjens.

Sciences et avenir 24/1/2014

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