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BreeMeg

Le monde merveilleux de la pollinisation dévoilé comme jamais

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Une séquence vidéo, réalisée par le cinéaste de renom Louie Schwartzberg, dévoile au ralenti le monde des pollinisateurs. Un spectacle incroyable qui révèle avec poésie le lien fondamental qui unit les plantes à fleur avec ces spécimens ; lien duquel dépend la survie de notre planète.

Louie Schwartzberg est un fervent admirateur de la nature. Ce réalisateur et producteur américain est réputé principalement pour ses documentaires qui parviennent à capturer de manière originale et insolite la beauté de nos écosystèmes.


By 0silator 3/APR/2012



Depuis plus de 30 ans, le cinéaste est spécialisé dans les prises de vues botaniques et plus précisément les plantes à fleur. Pollen, son long métrage produit en 2011 par Disneynature, révèle avec poésie le lien fondamental entre fleurs et pollinisateurs. Un lien précieux duquel dépend la survie de notre planète.

L’engagement de Louie Schwartzberg dans la cause environnementale, l’ont amené à tenir plusieurs fois des conférences internationales TED (Technology, Entertainment and Design). L’objectif de ces événements de renommée mondiale est celui de promouvoir et diffuser des idées inspirantes, capables de changer le monde. Au cours de ces conférences, le cinéaste explique comment les plantes à fleurs dépendent des pollinisateurs. Ces petits animaux ailés, qui se nourrissent de nectar, assurent en effet la reproduction des plantes en transportant le pollen d’une fleur à l’autre. Pour convaincre son auditoire, Louie Schwartzberg a recours à des séquences vidéo réalisées par ses soins.


bY TEDxTalks 18/DEC/2013



Les images qui défilent au ralenti, dévoilent un monde imperceptible à l’œil nu. On peut y voir différents pollinisateurs effectuer leurs activités quotidiennes. Qu’il s’agisse de colibris, de chauves-souris, d’abeilles, de papillons ou autres spécimens, tous participent au maintien de l’écosystème.


 By L'Express 14/MAR/2011 Bande annonce de Pollen de Disney Nature


Pourtant, ce dernier est aujourd'hui en danger. Les abeilles notamment traversent une crise grave qui inquiète les scientifiques. "Quand j'ai appris pour le syndrôme d'effondrement des colonies d'abeilles [en anglais "Colony Collapse Disorder"], cela m'a motivé pour agir. Nous dépendons de la pollinisation pour plus d'un tiers des fruits et légumes que nous mangeons", a expliqué le réalisateur lors de sa conférence.

C'est pourquoi selon lui, il est si important de montrer les merveilles de ce monde insoupçonné qui oeuvrent sans même que nous nous en rendions compte. "La beauté et la séduction sont les outils de la nature pour survivre. Parce que nous protègerons ce dont nous tombons amoureux".

 Rainer Falle 12/FEB/2012 - L'alliance de la chanson Louis Armstrong : What a Wonderful World Armstrong, combinée avec des images à couper le souffle de David Attenborough et Louie Schwartzberg...


Maxiciences 20Feb.2014

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La pollinisation est au cœur de la nature et de ses processus de reproduction. Découvrez l’incroyable parcours du pollen, depuis l'organe mâle jusqu’à l'organe femelle d'une fleur. Une manière de mieux comprendre le rôle essentiel des abeilles et de nombreux autres pollinisateurs dans l'équilibre des écosystèmes.

La zoogamie est le processus de pollinisation adopté par les plantes qui utilisent les animaux pour assurer leur reproduction.

 Cette corolle de Malva sylvestris accueille une grappe d’Eucera sp. mâles pour la nuit, un abri peu commun. Ce phénomène de rassemblement n’est pas encore bien compris mais il pourrait s’agir d’une manière de défense contre les prédateurs. En effet, les eucères sont des abeilles solitaires qui n’ont, a priori, aucune raison particulière de se regrouper ainsi. Le fait de dormir en « grappes » pourrait être une intimidation vis-à-vis d’agresseurs éventuels, qui ferait paraître la proie plus grosse qu’elle ne l'est en réalité. ©️ Patrick Straub

L’entomogamie : la pollinisation par les insectes. Cette méthode de fertilisation des plantes est la plus répandue, la plus diversifiée et la plus efficace. Elle a créé des relations particulières de mutualisme entre végétaux et insectes. Ce « contrat » peut adopter autant d’aspects que les relations sont diverses.

En effet, les plantes à fleurs offrent gîte et couvert aux insectes qui, en contrepartie, assurent leur pollinisation et leur dissémination. Les feuilles et les tiges, ainsi que leur transformation (cire) peuvent servir d’abris, tandis que les fleurs produisent pollen et nectar. D’autres parties des végétaux proposent des substances sucrées tel que le miellat, issu des déjections des pucerons.

La récolte du pollen : Les différentes espèces de plantes à fleurs ont développé des techniques spécifiques destinées à disséminer le pollen, tout comme chaque famille d’insectes a adopté des moyens particuliers pour le récolter ou le disperser.

 Cette abeille solitaire est une Megachile sp., que l’on appelle également « découpeuse de feuilles ». Elle découpe effectivement des morceaux de feuilles avec ses mandibules pour en tapisser son nid. On distinguera les poils qui recouvrent son corps et sa brosse ventrale qui lui sert à récolter le pollen en se frottant sur les étamines. ©️ Patrick Straub

De nombreuses espèces d’abeilles récoltent le pollen sur leurs pattes postérieures, quelques unes le recueillent sur les poils des fémurs, hanches et côtés de l’abdomen, et certaines avec le ventre. Ces spécificités ne mettent donc pas les insectes en concurrence puisque chaque variété de fleur attire un petit nombre de prétendants.

 Les membres de la famille des Bombus (bourdons) Bombus pascuorum ont une préférence pour les corolles longues et étroites telles que celle de la grande consoude. Ce qui ne signifie pas qu’ils dédaignent les autres fleurs. ©️ Patrick Straub

Les bourdons par exemple, se concentreront sur les fleurs à corolles étroites telles que les sauges, les balsamines, les digitales ou les consoudes. En pénétrant au cœur de la fleur pour y puiser le nectar, les étamines se rabattent sur le dos de l’hyménoptère pour y déposer le pollen qui ira féconder le pistil de la fleur suivante.

Plantes à fleurs et insectes : une coévolution. Les méthodes mises au point par les plantes pour attirer les pollinisateurs sont extrêmement variées. Elles alternent coloris, senteurs ou mimétisme, corolles étroites ou larges, produisent plus ou moins de substances sucrées, etc. En échange de ce service de production de nourriture - le pollen constitue un apport de protéines indispensable au développement des larves – la plante attend de l’insecte qu’il dissémine le pollen afin d’assurer la survie de l’espèce. Certaines fleurs discrètes utilisent des leurres sexuels. C’est le cas de quelques orchidées terrestres comme les Ophrys dont la fleur imite visuellement ou olfactivement la femelle de l’espèce convoitée, pour attirer le mâle.

Certaines coopérations sont uniques dans la mesure où chacune des parties de la plante et de l’animal possèdent des caractéristiques morphologiques spécifiques, adaptées l’une à l’autre (étroitesse des corolles pour les unes, longueur de la trompe pour les autres…). C’est ce constat qui a permis à certains scientifiques d’affirmer qu’il y a eu coévolution entre les plantes à fleurs et les insectes, et que celle-ci se poursuit encore de nos jours.

 Ce Colibri de Rivoli pratique le vol stationnaire pour se nourrir du nectar des fleurs. ©️ naturespicsonline.com, CC by-sa 3.0

L’ornithophilie : la pollinisation par les oiseaux. L’ornithophilie est l’adaptation des plantes à la pollinisation par les oiseaux. On la retrouve principalement dans les régions tropicales et subtropicales et concerne surtout les colibris, les souïmangas et les méliphages. Les fleurs présentent le plus souvent des corolles étroites et longues, dans lesquelles les oiseaux viennent plonger leur bec. C’est à ce moment là que le pollen se dépose sur les plumes de la tête de l’oiseau, qui le transportera sur un autre pistil. Les fleurs adoptent généralement des couleurs dans les tons de rouge, car c’est la teinte que les oiseaux perçoivent le mieux, alors que chez les insectes c’est généralement le jaune.

Il est rare que les oiseaux se posent pour butiner le nectar, car les plantes n’offrent pas de supports leur permettant de s’agripper. Ils pratiquent donc le vol stationnaire pour se nourrir. La plupart des fleurs ont mis au point des stratégies pour attirer telle ou telle espèce d’oiseau. Par exemple, une orchidée malgache (Stanhopea graveolens), émet une odeur puissante qui attire les moucherons. Leur présence suscite l’intérêt d’araignées prédatrices dont le souïmanga raffole. C’est en allant cueillir ses proies au fond des corolles, qu’il ensemence les fleurs.

 Roussette paillée africaine. ©️ Fritz Geller Grimm, CC by-sa 2.5


La cheiroptérophilie : la pollinisation par les chauves-souris. Si la plupart des chauves-souris, parmi le millier d’espèces existantes, sont insectivores, quelques-unes, dont les mégachiroptères sont frugivores, tandis que d’autres mangent des fleurs ou en extraient le nectar. La langue de la chauve-souris, de forme allongée, permet en effet d'atteindre le nectar, ce qui contribue à la pollinisation croisée des plantes. Dans ce groupe on peut trouver des roussettes de diverses régions tropicales ou subtropicales.

Comme les chiroptères sont majoritairement nocturnes, la manière dont les fleurs les attirent n’est pas formellement établie. Mais selon une étude menée en Equateur par des scientifiques de l’université Max Planck, à Munich, il semblerait que les fleurs émettraient une lumière ultraviolette, à laquelle les chauves-souris seraient sensibles. Le mécanisme de réception de la lumière n’est pas encore connu. Il se pourrait même que certaines fleurs du genre Macrocarpaea puissent attirer les mammifères volants grâce à leur taille qui serait repérée par écholocation. L’étude n’en fait pas mention, mais il est fort probable que les odeurs jouent également un rôle important dans la détection. Le principe de dissémination du pollen est identique à celui des oiseaux-mouches.

 Cet écureuil roux participe au processus d'épizoochorie en transportant les graines des végétaux car il oublie parfois où il a caché ses provisions hivernales. ©️ Ray eye, CC by-sa 2.0


La zoochorie : la dissémination des graines par les animaux. La zoochorie désigne le mode de dispersion des graines des végétaux par les animaux. Ce procédé permet de faire franchir de grandes distances aux graines, en favorisant l’expansion de l’espèce et la diversification du patrimoine génétique des plantes. Ce moyen de dissémination peut se décliner selon les trois processus suivants :

- l’épizoochorie ;
- la myrmécochorie ;
- l’endozoochorie.

 Capreolus capreolus - Certaines plantes (gaillet, bardane...) se servent des mammifères, dont le chevreuil, pour disséminer leurs graines. ©️ Patrick Straub


Chaque plante a adopté une méthodologie spécifique pour assurer sa descendance.

L'épizoochorie : L’épizoochorie consiste dans le transport externe des graines qui peut être volontaire ou pratiqué à l’insu d’un animal. Dans le cadre du transport décidé, on trouve quelques rongeurs tels que l’écureuil ou des oiseaux comme le geai ou la pie. Ils amassent glands, faines ou noisettes dont ils se nourrissent, les enterrent pour faire des stocks et parfois les oublient ou meurent... Certaines germent après avoir subi les rigueurs de l’hiver.

 Graines à élaiosome de la Sanguinaire du Canada (Sanguinaria canadensis) de la famille des Papaveracées ©️ Cotinis, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

Les écureuils, quelques autres rongeurs et des oiseaux à la mémoire courte (têtes de linotte…) oublient fréquemment où ils ont cachés les graines dont ils voulaient faire provision pour l’hiver.

Quant au transport effectué au nez et la barbe de son hôte, il concerne les graines équipées de crochets qui s’agrippent à la toison des mammifères. Ceux-ci peuvent alors les transporter assez loin de leur site d’origine. Le végétal le plus typique dans sa catégorie est la grande bardane qui a inspiré l’inventeur du Velcro.

La myrmécochorie : la dissémination des graines par les fourmis. La myrmécochorie est la méthode mise en place par certaines plantes qui assurent la dispersion de leurs graines à l’aide des fourmis. Les graines sont munies d’une petite excroissance riche en substances grasses appréciées des insectes, que l’on nomme élaiosome. Les fourmis emportent les graines dans leur nid, mangent le produit qui les intéressent et se débarrassent des graines qui sont encore en mesure de germer. Parmi les quelques espèces végétales qui utilisent ce subterfuge, l’on trouve entre autres le ricin, les violettes sauvages ou le perce-neige.

L'endozoochorie : L’endozoochorie est utilisée par les plantes produisant des graines protégées par une enveloppe charnue. Le végétal se sert majoritairement des oiseaux en tant que vecteur de dissémination. La baie, généralement gobée toute ronde, transite le long du système digestif sans que la graine ne soit détériorée par les sucs gastriques. La coque ramollie est alors expulsée dans les fientes et peut germer à distance de son porteur d’origine. Les fraises, les mûres, les cerises, les baies du cotonéaster ou de l’if sont parmi les plus prisées.

 Ce merle noir gobe une baie de cotonéaster sans la mâcher. Après l’avoir rattrapée au vol, l’oiseau la fait glisser au fond de son gosier et l’avale. Malgré le nombre impressionnant de fruits qui recouvraient l’arbuste, celui-ci a été entièrement dépouillé en moins d’un mois par un couple d’oiseau. Photo Turdus merula ©️ Patrick Straub


F - S 10 juin 2015

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Les acteurs de la pollinisation sont variés. Si les insectes, et notamment les abeilles, sont les plus grands acteurs de ce processus, il existe d'autres formes de pollinisation, par le vent ou l'eau, par exemple.

Les différents protagonistes de la pollinisation et les processus associés sont les suivants :

- Les animaux (la zoogamie) : les plus nombreux sont représentés par les insectes (entomogamie), viennent ensuite les oiseaux (ornithophilie), puis les chauves-souris (cheiroptérophilie) et, en plus faible proportion, les autres mammifères (rongeurs à courte mémoire et herbivores par dissémination) ;
- Le vent (anémogamie ou anémophilie) ;
- L’eau (hydrochorie) ;
- L’autofécondation (autogamie et allogamie).

L'anémogamie permet la pollinisation par le vent. Ici des aigrettes de pissenlit sont dispersées dans les airs. ©️ Jmdesfilhes, CC by-sa 2.5

La pollinisation par les insectes ou entomogamie : La survie ou l’évolution de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde, et la production de 84 % des espèces cultivées en Europe, dépendent directement de la pollinisation par les insectes. Ces pollinisateurs sont pour l’essentiel des abeilles sociales ou solitaires, dont il existe plus de 1.000 espèces en France. Les espèces représentatives sont : les osmies, les andrènes, les halictes, les collètes, les mégachiles, les anthophores, les xylocopes et les bourdons.

Partout sur la planète, et davantage encore dans les pays industrialisés comme le nôtre, les populations de ces abeilles sont en déclin, et de nombreuses espèces sont menacées. En effet, la disparition de leurs sites de nidification pour cause d’urbanisation et de cultures intensives : arrachage des haies, remembrement…, la diminution des plantes qui leur procurent le pollen et le nectar (monocultures, épandages abusifs de pesticides…), sont autant de facteurs, parmi bien d’autres, qui contribuent à réduire dangereusement les pollinisateurs.

Sur cette image, l’abeille Apis mellifera ssp a chargé ses corbeilles de pollen. S’agissant d’une abeille sociale, celle-ci se gorge également de nectar avant de regagner le rucher. Habituellement les abeilles sociales sont spécialisées. ©️ Patrick Straub

Les abeilles et la pollinisation croisée : Les premiers végétaux terrestres (fougères et plantes alliées telles que les prêles ou les calamites arborescents) sont apparus il y a environ 420 millions d’années. Une longue évolution a permis l’émergence des plantes à fleurs qui constituent aujourd’hui le groupe de végétaux qui entretient avec les insectes des relations riches et diversifiées. La pollinisation n’est efficace que lorsqu’elle est croisée, c'est-à-dire lorsque l’insecte vole de fleur en fleur pour permettre le brassage génétique. Cette évolution bénéfique à l’hyménoptère et à la plante est appelé mutualisme. C’est grâce à lui, à cette entente entre abeille et fleur que la diversité que nous connaissons, a pu se développer.

Le tableau que l’on a pu dresser de cette entente entre fleur et insecte nous a, de tous temps, paru idyllique, alors qu’en réalité il est trompeur. Ce couple que l’on croyait uni pour le meilleur, s’avère être en compétition pour le pollen. Selon une récente étude menée par le laboratoire d’entomologie appliquée de l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich (article paru dans l’excellente revue helvète la Salamandre), le phénomène évolutif qui a vu apparaître l’abeille, a failli entraîner un déséquilibre qui aurait pu être fatal pour les plantes à fleur, si celles-ci ne s’étaient pas adaptées pour lutter contre le pillage dont elles étaient victimes.

Le déclin des insectes pollinisateurs : Celles qui rapportent le nectar ne font pas le pollen et inversement. Contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas le pollen transporté dans les corbeilles qui pollinise les autres fleurs, c’est celui qui est recueilli par les poils de l’insecte. En effet, le pollen destiné au couvain, est humidifié à l’aide de nectar ou de salive pour pouvoir se modeler autour des pattes. Il ne peut donc se déposer sur les pistils des autres fleurs.

En effet, les abeilles se sont tellement spécialisées dans la récolte du pollen, qu’elles mettent littéralement à sac les ressources des fleurs qu’elles butinent. Elles prélèvent tout ce qu’elles peuvent pour nourrir le couvain, au détriment des plantes. Pour survivre, ces dernières ont donc été contraintes d’adopter des stratégies de défense. Cette « course aux armements » s’est étalée sur des millions d’années. L’équilibre qui en est résulté reste néanmoins fragile, car les plantes doivent continuer à attirer les insectes pour assurer leur survie, tout en empêchant la razzia complète, qui aurait pour conséquence leur tragique disparition. Or, un danger menace cette subtile harmonie : l’homme, qui est en train de contribuer au déclin des insectes pollinisateurs.


F - S

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Les plantes étant dans l’impossibilité de se déplacer, la méthode de dispersion par le vent, appelée anémogamie, est celle que les gymnospermes (conifères, graminées, noisetiers, bouleaux…) ont mise au point à l’origine pour la pollinisation.

L'anémogamie est simple mais pas très efficace. Les végétaux dépensent beaucoup d’énergie à produire du pollen pour des résultats peu satisfaisants. On les qualifie d’anémophile (qui aiment le vent). Ces plantes produisent des quantités d’un pollen fin et léger que le vent transporte facilement. Ce mode de pollinisation est très aléatoire car les éléments mâles peuvent retomber sur les fleurs femelles, ou à côté…

Des gerbes sont éclairées par le soleil de fin d'après-midi. Symbole de l'automne, cette graminée est munie d’une tête qui diffuse admirablement bien la lumière la traversant. ©️ Morpholux, Flickr CC by-nc-sa 2.0

Pour augmenter les chances de fertilisations, ces végétaux croissent généralement en populations denses.

Certaines années, les résineux émettent de véritables nuages de pollen doré. Les spécialistes ont pu estimer que près de 300 millions de grains de pollen pouvaient se déposer sur un mètre carré de terrain à ce moment là.

Cette profusion est à l’origine de nos rhumes des foins et des diverses allergies respiratoires que certains d’entre nous développent tout au long de l’année.


F - S

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L’hydrochorie est le mode de dispersion des graines s’effectuant grâce à l’eau. Eaux de ruissellement, pluie ou courants marins : la pollinisation par l'eau peut revêtir différents aspects.

L’hydrochorie peut s’effectuer par l’intermédiaire des eaux de ruissellement lorsque les capsules sont entraînées par les ruisselets ou lors d’inondations (débordements de rivières ou de fleuves), par chute directe dans les eaux dormantes ou stagnantes, par les éclaboussures de la pluie (concerne principalement quelques espèces dont des champignons), ou par l’intermédiaire des courants marins.

les graines de lotus sont rassemblées dans un porte-graines. ©️ Le No, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

Lorsque les graines de la taille d’une noisette sont mûres, celles-ci tombent du réceptacle qui ressemble à une pomme d’arrosoir et chutent dans l’eau où elles germeront. Les graines du lotus sacré détiennent le record de longévité. En effet, des chercheurs ont réussi à faire germer une graine d’une variété chinoise, vieille d’environ 1.300 ans.

Les modes de fécondation dans l'eau. Il existe différents modes de fécondation s'effectuant dans l'eau :

Noix de coco germant sur une plage d’Hawaii. ©️ Wmpearl, DP

- Hydrogamie : ce mode de fécondation qui s’effectue dans l’eau, est plus particulièrement employé par les bryophytes (mousses) qui ont besoin de précipitations abondantes et un sol bien détrempé, pour permettre aux gamètes de se déplacer et de se rencontrer.

- Ombrochorie: l’ombrochorie consiste en la propagation des semences par l’intermédiaire des gouttes de l'eau de pluie, qui en tombant sur les plantes, dispersent les graines par éclaboussures.


- Nautochorie : ce système de dispersion des graines se pratique par flottage sur l’eau. Il utilise principalement les courants marins pour disséminer les semences. Le cas le plus connu est celui de la noix de coco qui a su conquérir toutes les plages tropicales et subtropicales de la planète, sans qu’on sache aujourd’hui encore, de quel endroit la plante est originaire.


F - S

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L’autofécondation consiste en la fécondation d’un ovule par du pollen issu de la même plante. La plupart des plantes à fleurs étant hermaphrodites, l’on pourrait croire que l’autofécondation serait pour elles le moyen le plus simple pour assurer leur reproduction. Pourtant, il n'en est rien.

Ce type de pollinisation, même s’il parvient à assurer la continuité de l’espèce, n’est pas prisé par les plantes, car il appauvrit leur patrimoine génétique au même titre que l’endogamie chez les humains. S’ils ne se satisfaisaient que de cette méthode, les végétaux seraient dans l’incapacité de s’adapter à de nouvelles conditions de vie telles que la modification de la constitution du sol ou lors de changements climatiques par exemple. L’adaptation est une condition essentielle à la survie des espèces, tant végétales qu’animales, et le brassage génétique constitue l’élément essentiel de cette capacité.

 L’on distingue nettement sur cette image, les grains de pollen qui se sont collés sur cette abeille (Halictus sp.) de la famille des Halictidae et les corbeilles lourdement chargées des pattes postérieures. ©️ Patrick Straub

À la lecture de ce qui précède, on l’aura compris, de toutes les méthodes mises en œuvre par les plantes pour se reproduire, la pollinisation par zoogamie est la plus répandue, et l'entomophilie la plus efficace, alors même que les animaux n'ont absolument pas conscience de leur rôle dans la dispersion du pollen ou des graines.

La richesse de la biodiversité est due à l'interaction de ces divers acteurs, et le déclin des uns et des autres, voire leur disparition, pourrait rapidement provoquer un déséquilibre irréversible des écosystèmes.

 Jachère fleurie. ©️ Jibi 44, CC by-sa 3.0

La perte de nombreuses espèces végétales et animales provoquée par la déforestation dans les zones tropicales ou subtropicales, l'arrachage des haies et les cultures intensives dans les zones tempérées, la pollution ou encore l'urbanisation, a provoqué une prise de conscience chez l'Homme qui a réalisé que son devenir est étroitement lié à la bonne santé de la nature. Fort de ce constat, il multiplie les actions pour tenter d'enrayer le phénomène de déclin. L'une d'entre elles consiste dans nos régions, à développer les jachères floricoles pour attirer les pollinisateurs et faire en sorte qu'ils se reproduisent. Procurer des fleurs mellifères aux abeilles part d'un bon sentiment, mais la méthode n'est pas forcément bien adaptée.

En effet, lorsque l'on parle d'abeille, on pense surtout aux abeilles sociales, celles qui vivent dans des ruches et qui produisent du miel. En fonction de ce postulat, les jachères apicoles sont donc majoritairement constituées de fleurs mellifères, parfois exotiques, ce qui n'est pas fait pour arranger la situation. Or, la grande famille des hyménoptères n'est pas constituée exclusivement d'abeilles coloniales. Elle regroupe au contraire près d'un millier d'espèces sauvages, solitaires ou sociales, rien qu'en France, et qui ne sont pas forcément attirées ou équipées pour accéder au nectar produit par ces fleurs. Elles sont généralement inféodées à une poignée d'espèces végétales, parfois très discrètes, qui ne sont pas retenues dans la problématique. Par exemple, certaines espèces d'ophrys qui sont des orchidées terrestres, sont pollinisées exclusivement par Eucera longicornis (famille des Apidae).

 Osmia cornuta - Les osmies par exemple, sont des abeilles précoces qui émergent déjà en mars lorsque les conditions climatiques le permettent, avant même que les colonies d’abeilles domestiques ne soient reconstituées. Elles sont d’excellentes pollinisatrices des fruitiers précoces. Cette abeille a été photographiée dans une « carrière » d’où elle extrait les boulettes de glaise nécessaires à l’occultation des alvéoles. ©️ Patrick Straub

Ces jachères sont donc trop sélectives car elles ne tiennent pas compte des spécificités de chaque espèce d'abeille. Les eucères (abeilles solitaires) se nourrissent presque exclusivement sur les légumineuses. Si l’on prend le risque de saturer les champs d’abeilles domestiques, les populations d’abeilles solitaires déclineront, et avec elles les peuplements d’ophrys.

En favorisant l’abeille domestique, on court donc le risque de déprimer les espèces solitaires, et par là de mettre en danger la survie de certaines plantes. L’aspect artificiel de cette démarche est parfois accru par l’implantation de ruches à proximité immédiate des champs fleuris. En effet, une forte concentration d’abeilles domestiques peut se révéler dissuasif pour les autres pollinisateurs vivant sur le site. S’il est légitime que les apiculteurs cherchent à améliorer leur rendement en miel et à maintenir leurs colonies d’abeilles, il serait déraisonnable que leur action évolue en défaveur des autres auxiliaires floricoles.

Malgré tout, l’abeille domestique est une sorte de baromètre des populations sauvages. En effet, si les colonies d’abeilles sociales déclinent pour toutes sortes de raison, il en est de même pour les autres espèces pollinisatrices. Mais pour ces dernières, il est impossible de quantifier les pertes. La disparition des habitats est très certainement l’une des premières causes de leur raréfaction car, quand l’homme dispose des terrains occupés par les insectes, il contribue tout d’abord à la disparition de leur moyen de subsistance : les fleurs (tonte à ras des pelouses fleuries, gyrobroyage des bas-côtés...,).

La sauvegarde des pollinisateurs devrait pourtant nous concerner au premier chef, car ce sont eux qui contribuent à nous alimenter en fruits et en légumes. 35 % de la production mondiale de nourriture provient directement des cultures dépendant de la pollinisation par les insectes.

Le programme ALARM, pour mieux comprendre la pollinisation : Par bonheur, le phénomène a provoqué une prise conscience et, en 2004, l’Europe a mis en œuvre le programme ALARM (Assessing LArge-scale environmental Risks for biodiversity with tested Methods) qui s’est terminé en 2008. Ce projet était fondé sur une meilleure compréhension de la diversité biologique terrestre et aquatique, et du fonctionnement des écosystèmes. Il devait tester des protocoles pour évaluer les risques environnementaux, afin de réduire les effets de l’activité humaine. L’Inra d’Avignon avait été chargé du module « pollinisateurs ».

D’autres enquêtes ont lieu ou vont démarrer. Sont déjà en cours celles de l’Opie (Office pour les Insectes et leur Environnement) initiées par Serge Gadoum sur les anthidies, les abeilles sauvages dans la ville, et l’enquête sur la répartition géographique de la collète du lierre dans le cadre d’une étude scientifique et génétique d’envergure orchestrée par Nicolas Vereecken. Parmi les actions qui ont été mises en œuvre pour tenter d’aider les pollinisateurs, il y a également les observatoires des papillons de jardin et des bourdons organisés par Noé Conservation.

Un autre projet initié par le Museum National d’Histoire Naturel auquel participe l’Opie, la Fondation Nicolas Hulot et Nature & Découverte : Spipoll (Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs) a vu le jour au printemps 2010.

Sous la houlette de Lucie Dauvergne, chef de projet, il a pour objectif de récolter des données photographiques sur les insectes pollinisateurs à l’échelle du pays. Le projet fait appel à des volontaires fiables sur la durée qui doivent respecter un protocole d’observation et de prises de vues, dans le but d’alimenter une base de données exploitable dans le temps. Ces informations serviront à recenser les espèces d’insectes pollinisateurs en fonction de typologies florales, par biotopes et par régions afin de suivre l’évolution de la biodiversité.


F - S

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L'Homme a pris conscience qu'il contribuait par ses actions à réduire les espaces de vie des pollinisateurs et, par ce fait, qu'il encourrait le risque de voir disparaître de nombreuses espèces de plantes, dont une grande partie est destinée à la consommation humaine et animale.

Ce qu'il n'a pas compris encore, c'est que la nature a mis des millions d'années à mettre en place ce mutualisme fleurs-insectes, et qu'il n'est pas possible, par des actions ponctuelles et ciblées telles que la mise en place de jachères floricoles, de tout régler par un coup de baguette magique.

Les pesticides et autres polluants ne font pas bon ménage avec les pollinisateurs. ©️ Wikipedia, DP

Cette mode atteint son paroxysme alors que le gouvernement envisage de planter des jachères mellifères sur plus de 250 km d'accotements routiers, et qu’un fabricant de produits phytosanitaires contribue à alimenter ce mythe du sauvetage de la nature en favorisant l'implantation de telles jachères fleuries le long des champs de maïs gavés de thiamethoxam (composant du Cruiser) ou autres substances toxiques du genre !


Dans l’Hindu Kush, une région de l’Est de l’Himalaya, les pommiers représentaient une source de revenus importante pour de nombreuses communautés de paysans. Au cours de la dernière décennie, la production de fruits de 84 districts montagneux chuta de 50 % car la grande diversité de pollinisateurs qui occupaient ces contrées montagneuses avaient succombé à l’usage abusif de pesticides. Dans d’autres régions, ce fut l’absence de culture apicole qui contribua à la baisse de rendement.

Un phénomène plus grave encore a été récemment révélé en Chine dans la province du Sichuan où, à cause des pesticides, les hyménoptères ont totalement disparu depuis les années 1980, au point que la pollinisation des poiriers doit être effectuée manuellement par les arboriculteurs. Alors que la France est le premier consommateur de pesticides en Europe, il est difficile de croire que nous pourrons réduire la consommation de 50 % dans les dix ans à venir selon les préconisations du Grenelle de l’Environnement. Et pourtant, c’est un enjeu vital.


F - S

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Les pollinisateurs ne se résument pas qu'aux abeilles domestiques. Parmi eux l'on trouve également de nombreuses espèces sociales (bourdons) ou solitaires dont l'action discrète est indispensable à l'équilibre des écosystèmes.



De nombreuses essences forestières dépendent presque exclusivement des abeilles sauvages pour assurer leur reproduction par pollinisation croisée. Parmi elles, des rosacées telles que l'alisier, l'aubépine, l'églantier, le merisier, ou le sorbier, des éricacées comme la myrtille ou la bruyère, des lamiacées, ainsi que des herbacées parmi lesquelles on compte les sauges, les vipérines et les orchidées.

Au mois de juin, la colline sèche du Bollenberg (classée Znieff) dans le Haut-Rhin, offre un refuge pour de nombreuses espèces de papillons, dont des zygènes qui sont inféodées aux vipérines et aux cirses communs. Elle abrite plusieurs espèces rares dont Musaria rubropunctata (seule station en Alsace). ©️ Patrick Straub

La présence et la contribution de ces insectes au maintien de la diversité biologique ne sont pourtant pas intégrées dans les mesures de conservation que nous prenons, alors qu'elles assurent pourtant la survie de ces plantes ainsi que du cortège de vie sauvage qui leur est associé : rongeurs, reptiles, oiseaux et mammifères.

En effet, la préservation des milieux naturels ne permet pas uniquement de maintenir des populations d'abeilles sauvages, elle contribue également au développement de l'entomofaune en général, des pollinisateurs secondaires (guêpes, diptères, papillons, et dans une moindre mesure fourmis et coléoptères), et de tout une faune annexe.

La raréfaction des pollinisateurs sauvages n'a pas qu'une incidence sur les milieux naturels, mais également sur les rendements agricoles. L'INRA et le CNRS ont estimé à 153 milliards d'euros, la contribution des pollinisateurs à la production alimentaire mondiale pour l'année 2005. Ce chiffre démontre la vulnérabilité de l'agriculture face au déclin des pollinisateurs.

Sont principalement concernés, les fruits et légumes, mais également les oléagineux. L'étude menée démontre qu'en cas de disparition totale des pollinisateurs, la production mondiale ne suffirait pas à satisfaire les besoins actuels. La pollinisation entomophile est un service écologique à part entière qu'il est indispensable d'intégrer dans la problématique de préservation des écosystèmes.

La pérennité de la collaboration fleur-insecte est fragile et sa disparition aurait une incidence certaine sur l'environnement y compris humain. Il ne sert pas à grand chose de définir une politique d'espaces protégés si nous ne redéfinissons pas nos modèles de développement urbain et agricole.


F - S

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Comme on l'a vu, la pollinisation est un élément clé de la reproduction chez certains végétaux. Cet étonnant processus permet le transport d’un grain de pollen depuis l'organe mâle d'une fleur, appelé étamine, jusqu’à l'organe femelle (le pistil). Un service écologique gratuit assuré par divers agents écologiques, notamment les abeilles.

La pollinisation est un service d’échange gratuit indispensable aux végétaux supérieurs, c’est-à-dire ceux composés d'une tige de feuilles. Elle est le mode de fécondation privilégié des plantes angiospermes (plantes à fleurs produisant des fruits), et gymnospermes (plantes à graines). Ce processus assure la survie et l’adaptation des plantes. Il permet ainsi de maintenir la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes.

Les abeilles sont au cœur de la pollinisation. Les collètes du lierre, ici en photo, sont les abeilles les plus tardives. Elles émergent habituellement en septembre ou octobre et se nourrissent presque exclusivement de pollen de lierre. Lorsqu'une génération précoce voit le jour (en juillet, août), le lierre n'est pas encore en fleur. Les abeilles se rabattent alors sur d'autres plantes telles les solidages, pour nourrir les larves.©️ Patrick Straub


Bien que la plupart des plantes soient hermaphrodites, la pollinisation est très importante, de quelque nature qu’elle soit, mais surtout lorsqu’elle est entomophile (c'est-à-dire effectuée par les insectes), la pollinisation permet un meilleur brassage génétique. Celui-ci évite la consanguinité et donc la dégénérescence. Elle permet une plus grande diversité et une résistance accrue des plantes.

[size=13]La pollinisation permet un meilleur brassage génétique. Ici, Andrena praecox, Andrène précoce ou abeille de mars. © Patrick Straub
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La pollinisation peut prendre divers aspects. Elle se fait par le vent, l’eau et, bien sûr, par les abeilles, ses agents les plus zélés et les plus efficaces. Vous avez pu, au fil des différents sujets, découvrir (ou redécouvrir) les principaux protagonistes et les différents modes de pollinisation ainsi que le rôle central de ce phénomène dans le maintien de la biodiversité.


Pour plus d'informations :


  • Le site de l'Office pour les insectes et leur environnement (Opie).

  • Le site de l'Inra.

  • Le site du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie.

  • Un article sur le site de la société Max-Planck.

  • [Une étude disponible sur le site de L'Institut de recherche pour le développement (IRD).



L'ensemble des éléments ont été rédigés par Patrick Straub pour Futura Sciences, en collaboration avec Serge Gadoum (Opie), Michaël Terzo et Pierre Rasmont (université de Mons Hainaut). Même si d'évidence ce sujet a été écrit antérieurement à la date indiquée (réédition), il reste d'actualité et permettra au plus grand nombre et notamment les plus jeunes, de mieux cerner la problématique de la pollinisation...



F - S 10 juin 2015

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