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BelleMuezza

Antarctique : sous la glace la vie grouille

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À 800 m sous le glacier flottant de la mer de Ross, des scientifiques ont filmé un peuple de poissons et de crustacés. Ils vivent au sein d'écosystèmes dont les ressorts restent mystérieux : il y fait moins de 0 °C, la lumière n'y pénètre pas et les échanges avec l'océan sont sans doute limités. La vie y est pourtant bien présente.


 L'équipe de scientifiques a découvert un écosystème très mal connu, composé notamment de petits poissons. ©️ Deep-SCINI UNL-Andrill SMO

Des chercheurs américains de l’université de l’Illinois du nord (NIU, Northern Illinois University) viennent de forer la barrière ou plate-forme de Ross, en Antarctique. Cet énorme glacier venu du continent s’étale sur la mer en flottant sur environ 800 km. Sous cette épaisse couche de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, les eaux de l’océan sont froides (-2 °C), obscures et mal oxygénées. Quelles espèces peuvent y vivre ?

Certainement aucun animal, aurait-on répondu il y a plusieurs décennies, avant de découvrir des écosystèmes profonds bien plus variés que prévu. En 2007, la fragmentation de l’énorme plaque de glace Larsen, à l’est de la péninsule antarctique, avait mis au jour l’écosystème qui vivait là. Les scientifiques y avaient dénombré plus d’un millier d’espèces, dont des poissons, des arthropodes et des mollusques, une vingtaine étant jusque-là inconnues.

 Schéma de la zone de forage. Le puits atteint une zone d'eau libre de faible épaisseur à l'endroit où le glacier de Ross, dans son mouvement vers le large, se sépare du sol. ©️ Rachel Xidis, NIU

Cette fois, pas de fragmentation : l’équipe menée par Ross Powell (le bien prénommé !) a foré, par une technique à eau chaude, un puits de 800 m dans la glace et y a introduit un ROV (Remote Operated Vehicle), le Deep Scini pour (Submersible Capable of under Ice Navigation and Imaging. Comme son acronyme l’indique, l’engin est capable de naviguer et filmer sous la glace.

La moisson zoologique est excellente. Les amphipodes, ces crustacés cousins des gammares de nos plages, habitués des grandes profondeurs où ils sont parfois géants, étaient bien au rendez-vous, avec un grand nombre d’espèces. Il y avait également des poissons, ce qui, aujourd’hui, n’étonne plus. Cependant, le fonctionnement de cet écosystème – tout au sud de la Planète, car le site est à peu de distance du pôle – situé dans un environnement aux fortes contraintes reste mal compris. Les scientifiques veulent maintenant connaître le cycle du carbone dans cette zone isolée.

 Un amphipode prélevé sous la glace. ©️ Reed Scherer, Northern Illinois University

Cette expédition Wissard (Whillans Ice Stream Subglacial Access Research Drilling) s’intéresse d’abord à la dynamique du glacier et aux paramètres qui en déterminent la vitesse de fonte (laquelle, vu les masses d’eau douce en jeu, peut influer sur le niveau de l’océan mondial). D’ailleurs, Ross Powel est géologue, et non biologiste.

Outre les images, des prélèvements de sédiments ont été effectués, pour mieux comprendre les interactions entre ces langues géantes de glace et le fond. « Personne n’avait jamais fait de mesures directes dans un tel environnement », souligne Slawek Tulaczyk, un des responsables scientifiques dans le communiqué de l’université de l’Illinois.


Sciences et avenir 28/1/2015

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