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Jeanne1111

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Tout ce qui a été posté par Jeanne1111

  1. Wahou, elle est sublime cette vidéo ! Merci ! Tu sais pas qui c'est qui l'a faite ?
  2. Moi, c'est pareil que vous, après, on va être privées pendant un looong moment !
  3. Merci beaucoup, c'est cool !
  4. Oh, c'est triste, je suis désolée pour toi... Mais maintenant, ce sera toi, ses yeux ! Désolée, et bon courage...
  5. Et là, aussi ! Même si c'est le même site, tu as pleins d'infos sur Wildfire ! http://wildfirefan.free.fr/
  6. Ah, d'accord ! Excuse-moi ! Oui, chez moi, il y en a (un peu trop, même ! ) Il fait chaud !
  7. Y'en a pas chez toi, Laptitana ?
  8. La deuxième partie du Tome 2 ! Bonne lecture ! La vie a bien changé à Heartland depuis la disparition tragique de Marion. Avec courage, Laura fait face aux difficultés. Pourtant, lorsque Spartan, le cheval qui a causé la mort de sa mère, arrive à Heartland, elle n'est plus sûre de rien. Qui pourra alors soigner le cheval traumatisé, si ce n'est Laura, malgré son chagrin ? → Chapitre 9 ← Spoiler: - En voilà une bonne nouvelle ! Je n'arrive pas à y croire ! Vous l'avez depuis combien de temps ? continuait Larry Boswell d'une voix émue. - Presque deux mois. Mais il est resté chez le vétérinaire pendant près de six semaines. - Le vétérinaire ? Laura se racla la gorge et lui raconta l'accident. - Oh... Je suis désolé pour votre mère... Je ne vous remercierai jamais assez d'avoir sauvé Gerry. - Gerry ? - Son vrai nom est Geronimo. C'est le meilleur étalon de mon haras... Je peux venir le chercher aujourd'hui ? Je suis à deux heures de chez vous. Le chercher. La bouche de Laura devint toute sèche. Tout ce chemin parcouru avec Spartan pour le perdre si vite... Oui, mais elle ne voulait que son bonheur, n'est-ce pas ? - Quand... quand vous voudrez. - Magnifique ! Je serai là vers trois heures. Merci encore. Laura, pétrifiée, resta un long moment le téléphone à la main, bien après que Larry Boswell eut raccroché. - Quelque chose ne va pas ? demanda Lou. - Le propriétaire de Spartan vient le chercher cet après-midi. - Super ! Puis, devant la mine désolée de sa sœur, elle ajouta : - Ça t'embête ? Laura refoula ses larmes et inclina la tête. - Il va te manquer, hein ? dit doucement Lou. Laura détourna la tête et ne répondit pas. Lou l'attira dans ses bras. - C'est la meilleure chose qui puisse lui arriver... Il doit retourner avec ceux qui l'aiment et qui l'ont élevé. Oui, bien sûr. Les chevaux soignés à Heartland devaient repartir chez leurs maîtres. Marion en avait fait sa règle d'or. Mais pour Spartan, c'était tellement différent ! À deux heures trente, Laura, Lou et Ted attendaient dans la cuisine l'arrivée de Larry Boswell. - Je me demande comment ça va se passer, murmura Ted. - Bien, je suppose, répondit Laura qui arpentait le cuisine comme un fauve en cage. - Ça ira, tu verras, dit Lou. Tiens, voilà Scott ! Laura l'avait prévenu aussitôt après l'appel de Larry Boswell. Ils sortirent pour l'accueillir. - Il n'est toujours pas là ? s'informa Scott en descendant de voiture. À cet instant, un camion équipé d'une remorque apparut au bout de la piste qui conduisait à Heartland. - Le voilà ! s'exclama Laura d'une voix blanche. Cinq minutes plus tard, le camion était garé dans la cour. Une homme aux cheveux gris, fort et trapu, s'avançait vers eux. - Bonjour, je suis Larry Boswell. Lou prit la situation en main et fit les présentations. - Je ne peux vous dire combien je suis heureux, s'exclama-t-il en se tournant vers Laura. Gerry a toujours été mon préféré... Où est-il ? - Je vais le chercher, dit Laura, émue. Quand elle entra dans la stalle de Spartan, il dressa les oreilles. Comme il était beau, en dépit de ses cicatrices... Sa robe baie brillait. Sa longue queue fouettait doucement ses sabots. - Oh ! Spartan, souffla-t-elle, le cœur déchiré, il est temps de nous dire adieu... Elle posa un baiser sur la petite étoile blanche. - Gerry ! s'écria Larry Boswell en le voyant arriver. En entendant la voix de Larry Boswell, Spartan dressa la tête, pointa ses oreilles, laissa échapper un hennissement de bonheur. Il trotta si vite vers son maître que Laura dut lâcher la longe. - Oh ! Gerry ! Gerry ! murmurait Larry Boswell en lui caressant l'encolure, le nez, les oreilles. Moi qui pensait ne jamais te revoir ! Laura resta plantée devant le box. Aucun doute, c'était de l'amour qui brillait dans les yeux de Spartan, pendant que son maître palpait doucement ses cicatrices. - Fini les compétitions pour toi... Tu devras les laisser à tes futurs poulains, mon pauvre Gerry. Étonnée, Laura s'avança. - Quels poulains ? Il en a déjà eu ? - Pas encore. Mais je le ferai saillir quand on sera de retour. Laura écarquilla les yeux. Larry Boswell ignorait que Spartan avait été castré. Elle jeta un coup d'œil à Scott et balbutia : - Je ne crois pas qu'il pourra couvrir une jument... Larry Boswell fronça les sourcils. - Et pourquoi pas ? - Parce-que j'ai dû le castrer, intervint enfin Scott. - Quoi ? - Spartan était tellement hargneux après l'accident que j'ai dû l'opérer. Le visage de Larry Boswell vira au rouge brique. - Non ! Vous avez fait ça ? Cet étalon est... était un cheval de prix ! Destiné à la reproduction ! - Nous n'en savions rien ! protesta Laura. - Gerry est issu d'une fantastique lignée ! Chacun de ses poulains aurait valu des milliers de dollars ! Vous aurez affaire à mon avocat ! - S'il vous plaît, monsieur Boswell... tenta Lou. Il l'ignora, et se dirigea vers le camion, tendis que Ted retenait Spartan qui s'apprêtait à le suivre. - Monsieur Boswell... Et votre cheval ? cria Lou, indignée. - Je n'ai pas besoin d'un hongre dans mon écurie ! aboya Boswell. Scott le rejoignit. - Je pense que vous devriez mesurer vos paroles, lâcha-t-il d'un ton sec. Laura et les siens ont pris soin de votre cheval. À votre place, je les remercierais plutôt que de leur intenter un procès ! Boswell se retourna, gêné. - Oui... mais... - Croyez-moi, vous avez toutes les raisons de leur être reconnaissant. Pendant un moment, Larry Boswell parut hésiter. Puis il hocha la tête. - C'est exact. Vous avez agi de votre mieux. Mais le fait que Gerry soit désormais castré change tout pour moi. - Pour quelle raison ? gémit Laura. - Je suis un homme d'affaires ! Je ne m'encombrerai pas d'un cheval qui ne me rapportera rien. - Mais vous ne pouvez pas l'abandonner ! s'écria-t-elle en jetant un coup d'œil à Spartan. Spartan ne semblait pas comprendre. Il regardait son maître avec une joie évidente. Boswell revint sur ses pas et posa la main sur la tête de Spartan. - C'est la règle mon garçon. Je ne peux pas l'enfreindre, même pour toi Gerry. Puis il se tourna vers Laura. - Je rembourserai vos frais. Trouvez-lui un nouveau foyer. C'est tout ce que je peux faire. Gardez-le. Quand il s'éloigna et monta dans le camion, Spartan poussa un hennissement déchirant. - Mon pauvre vieux, murmura Ted en le retenant par le licol. Devant la détresse du cheval, Laura sentit les larmes la gagner. Elle éprouva presque de la haine pour celui qui venait de l'abandonner. - Ne t'inquiète pas, chérie. Nous lui trouverons un autre maître, lui promit Lou. - C'est le sien qu'il veut ! - Lou a raison, intervint Scott. Il y a sûrement d'autres gens qui seront prêts à l'aimer. Ted fit claquer sa langue. - Allons, viens Spartan, je te ramène dans ton box. Tous ensemble, ils escortèrent le cheval jusqu'à l'écurie. - Merci Scott, dit Lou en lui jetant un regard reconnaissant. Je ne sais pas ce que nous aurions fait s'il nous avait attaqués en justice. - Il n'aurait pas gagné un dollar, affirma Scott. Ils étaient tous conscients d'avoir échappé de peu à un désastre. Pour détendre l'atmosphère, Lou changea de sujet : - Pouvons-nous remettre Sugarfoot dans le pré ? Le lui cueille de l'herbe tous les jours, mais ce n'est pas pareil pour lui. - Le laisser brouter quelques heures par jour lui ferait le plus grand bien. Allons le voir, proposa le vétérinaire. Laura les suivit dans la grange. Scott ausculta le vieux poney, vérifia sa respiration et conclut : - Tout va bien. - Tu entends Sugarfoot ? Tu vas pourvoir retourner dans le paddock ! s'écria Lou. Pourquoi pas aujourd'hui ? ajouta-t-elle en regardant sa sœur. - Oui, super ! s'exclama Laura ! Lorsqu'il se retrouva dans le pré couvert d'herbe grasse et de boutons-d'or, Sugarfoot fut fou de joie. Il se roula dans l'herbe, se releva pour donner la chasse à deux papillons, et finalement, je mit à brouter. - C'est incroyable de le voir ainsi ! jubilait Laura. Le temps n'était pas si loin où le poney était mourant. - C'est tellement merveilleux de voir un animal renaître à la vie, souffla sa sœur, émue. - Tout à fait d'accord, renchérit Scott en souriant. - C'est mieux que de travailler dans une banque, hein ? la taquina Laura. - Un milliard de fois mieux ! approuva Lou en riant. Quand ils revinrent vers la maison, quelle ne fut pas la surprise de Laura en voyant une somptueuse voiture de sport noire garée dans la cour. Le conducteur ouvrit la portière en les voyant arriver. - Carl !... Qu'est-ce que tu fais ici ? s'écria Lou. → Chapitre 10 ← Spoiler: Carl s'avança vers Lou d'un pas nonchalant. - Charmante façon de m'accueillir ! - Mais tu ne devais arriver que demain ! - Je ne pouvais plus attendre, j'ai pris un jour de congé. - Laisse-moi te présenter Scott Trewin, notre vétérinaire. Scott, voici Carl Anderson. - Ravi de vous rencontrer, dit Carl en lui serrant la main. - Moi aussi, mais je file, j'ai des clients à voir. Étonnée par son ton glacial, Laura se tourna vers Scott. - Merci d'être venu. - À bientôt, Scott ! lança Lou. La vieille Chevrolet de Scott s'éloigna dans un nuage de fumée. - Il n'a pas les moyens de s'offrir autre chose que cette vieille caisse pourrie ? demanda Carl en relevant un sourcil. - Arrête, Carl ! Scott est un excellent vétérinaire ! Peu importe qu'il se promène dans un voiture pourrie ! protesta vivement Lou. Tout en regagnant la maison, elle enchaîna gaiement : - Figure-toi que nous venons de conduire Sugarfoot dans le paddock. Sa joie faisait plaisir à voir ! Carl réprima un bâillement. - Tant mieux... Tu m'offres un verre ? - Bien sûr, marmonna Lou, visiblement déçue par ce manque d'enthousiasme. Laura les laissa seuls et sortit. Elle réfléchissait toujours au moyen de trouver un nouveau foyer à Spartan quand Lou et Carl vinrent la rejoindre devant les stalles. Lou s'avança vers Spartan et lui tendit une pastille de menthe. Il la bouda. - Pauvre bonhomme, soupira-t-elle. Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger. - Avec ces cicatrices, j'en doute ! souligna Carl. - Tout le monde ne se soucie pas uniquement des apparences ! siffla Laura, furieuse. - Vraiment ? - Vraiment, oui ! - Ce qui compte, c'est de lui trouve un bon foyer, intervint Lou en continuant à distribuer aux chevaux ses pastilles de menthe. Carl la suivit et glissa son bras autour de ses épaules. - Et pour Chicago ? Tu as décidé ? - Pas encore. - Où est le problème ? - C'est une grave décision de tout abandonner ici. - Voyons, Lou ! Tu ne peux pas envisager sérieusement de jouer les filles de la campagne toute ta vie ! - Pourquoi pas ? riposta-t-elle. - Tu adores la ville, tu y es dans ton élément. - N'essaie pas de me dire qui je suis ! Carl s'excusa immédiatement. - Bien, bien, désolé. - Tant mieux, parce-que je ne supporte pas qu'on m'influence ! - Je le sais, et je te respecte beaucoup trop pour ça. Lou baissa les armes : Carl en profita pour la serrer contre lui. - Ne m'en veux pas, Lou. Si j'insiste, c'est parce-que je tiens à t'avoir près de moi. " Il y a de l'eau dans le gaz ", pensa Laura en quittant l'écurie. Le lendemain, Laura emmena Spartan en balade. Le soleil brillait, l'air était tiède, et le cheval paraissait enchanté de galoper ailleurs que dans le manège. C'est en s'engageant sous une voûte d'arbres que son humeur changea. Il fit un brusque écart. - Hé ! Qu'est-ce que tu as ? Les oreilles en arrière, les naseaux frémissants, Spartan refusa d'avancer. Un voûte d'arbres. Semblable à celle qu'ils avaient traversée la nuit de l'accident. Une branche craqua sous son sabot et Spartan se cabra en poussant un hennissement terrifié. À peine retombé sur ses jambes, il se cabra de nouveau. Laura laissa échapper les rênes. Elle n'eut que le temps de s'agripper à sa crinière lorsqu'il repartit au grand galop. - Spartan ! cria-t-elle. Pris de panique, il fit un nouvel écart. À deux doigts de déchausser les étriers, Laura parvint à reprendre la bride, mais le cheval s'élança à nouveau. - Du calme ! hurla-t-elle. Elle avait perdu son sang-froid. L'angoisse lui vrillait le ventre. Les souvenirs du drame revenaient en force. Elle était aussi affolée que le cheval, lorsque, soudain, elle crut entendre la voix de sa mère. " Sois plus forte que le cheval, contrôle ta propre peur. " Elle raccourcit les rênes dans ses mains, cessa de trembler et lorsqu'ils émergèrent de la voûte, elle réussit à l'arrêter. - Espèce d'idiot ! lui dit-elle d'une voix chevrotante. Les oreilles de Spartan frémirent. Qui d'autre qu'elle pourrait le guérir de la phobie qu'elle venait de découvrir ? Laura pressa les genoux et lui fit faire une volte-face afin qu'il s'engage à nouveau sous la voûte. Il ne le fit pas de gaieté de cœur. Il avança, les oreilles dressées, les flanc agités de soubresauts. Lorsqu'ils en sortirent, il avait néanmoins retrouvé son calme. - Oh ! Spartan, plus personne ne te fera de mal... Fais-moi confiance. Le cheval s'apaisa. Ils regagnèrent l'écurie, tous les deux en sueur, mais rassurés. - Ça s'est bien passé ? s'informa Ted. - Heu... Pas trop mal, balbutia Laura. Après avoir conduit Spartan dans son box et l'avoir bouchonné, ils revinrent vers la maison. Une autre surprise les y attendait. - Laura ! Je guettais ton retour ! s'écria Lou quand elle entra dans la cuisine. - Pourquoi ? Qu'y a-t-il ? - Devine ! Je viens de recevoir un coup de fil d'un homme qui cherche un cheval pour sa fille de treize ans ! Idéal, non ? - Idéal pour qui ? - Pour Spartan, bien sûr ! Ils étaient enchantés lorsque je leur ai appris que nous avions un cheval à placer ! - Tu parles sérieusement ? - Oui, pourquoi... ? Je pensais que tu serais contente lorsque je t'annoncerais cette bonne nouvelle. - C'est beaucoup trop tôt ! s'exclama Laura. Spartan n'est pas prêt. Tu n'as plus qu'à les rappeler pour le leur dire. - Trop tard, je leur ai proposé de venir. J'ai pensé qu'il fallait battre le fer pendant qu'il était chaud. - Tu l'as battu un peu trop vite ! Tu aurais dû m'en parler avant ! - Je... Je suis désolée, s'excusa Lou. Tu n'étais pas là... J'ai cru bien faire. - Eh bien c'est raté ! conclut Laura en tournant les talons. - Attends ! lança Ted. - Quoi encore ? - Ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée. C'est un peu tôt pour Spartan, je suis d'accord. Mais si ces gens sont sympas, ils accepteront peut-être d'attendre. Laura ne savait plus quoi penser. - Tu crois que je devrais les laisser voir Spartan ? - Affirmatif. - Mais il a besoin d'un vrai foyer. - Qui te dit que celui-là ne sera pas le bon ? répliqua Ted. - D'accord, conclut Laura, résignée. Son intuition lui soufflait le contraire, mais pourquoi ne pas mettre toutes les chances du côté de Spartan ? Après le déjeuner, ils sortirent pour accueillir la famille Satchwell. - Leur fille Mélanie monte depuis trois ans. Elle a grandi avec son vieux poney et maintenant elle voudrait un cheval, dit Lou. - Ça me semble parfait, approuva Carl. - Ils n'ont pas beaucoup d'expérience, souligna Laura, toujours sur la réserve. Ils comptent le mettre où, Spartan ? - Dans les écuries de l'école, à côté de chez eux. - Ce n'est pas ce qu'il faut à Spartan. Il a besoin d'un véritable foyer. - Ne t'énerve pas, Laura, laisse-leur une chance, intervint Ted. La remorque arrimée à la BMW blanche des Satchwell pénétra dans la cour. M. Satchwell descendit le premier, suivit de sa femme et de sa fille. - Je m'appelle Nancy, et voici Mélanie, dit Mme Satchwell, perchée sur des sandalettes rouges à talons hauts. Laura toisa Mélanie de la tête aux pieds. Culottes de cheval, bottes d'équitation, cheveux roux et frisés. - Salut ! lança Mélanie. Quand j'ai dit à mes copains que je venais vous voir, ils étaient verts de jalousie ! - Depuis qu'elle a lu l'article sur vous, Mélanie veut absolument un cheval qui vienne de Heartland, renchérit son père. - Je peux le voir ? lança intéressée, avec un sourire radieux. - Il est là, dit Laura en pointant le doigt sur Spartan qui les regardait depuis son box. - Le bai avec une étoile blanche ! Wooh ! Il est super ! Avant que Laura puisse la retenir, elle courut vers Spartan qui se réfugia au fond de son box avec un hennissement sonore. - Qu'est-ce qu'il a ? bredouilla Mélanie, effrayée. - Tu lui a fait peur. Il est un peu nerveux ! - Oh... Je suis désolée. Piper n'a jamais peu quand je cours. - Eh bien Spartan, si. Mélanie le regarda. - Oh ! Il est couvert de cicatrices... " Alors, tu renonces à lui ? " songea Laura avec un petit sourire ravi. Mais ses espoirs s'évanouirent bien vite. - Papa, je le veux ! cria la fillette. Max Satchwell sortit aussitôt son carnet de chèques. - Quand Mélanie veut quelque chose, elle l'obtient toujours. Bon, je vais faire une donation à votre centre de rééducation... Nous avons bien fait de venir avec la remorque. Lou resta muette mais Laura explosa : - Impossible ! Il n'est pas encore guéri ! - Guéri ? Mais vous m'avez dit au téléphone que vous cherchiez un foyer pour ce cheval, dit-il en se tournant vers Lou. - Oui... Mais je crois que j'ai parlé trop vite. - Un léger malentendu. Toutefois, si votre fille veut le cheval, il vous suffira de verser des arrhes pour le réserver, ajouta Carl plus terre à terre. Des quoi ? Le sang de Laura ne fit qu'un tour. Lou intervint avant qu'une dispute n'éclate. - Des arrhes n'arrangeront rien. Je suis désolée, je ne vous ai pas tout dit au téléphone. Nous avons une règle à Heartland. Un cheval ayant subi un traumatisme n'est pas prêt à partir si vite. - Vous voulez dire que vous ne le confierez pas à ma fille ? lança Max Satchwell, indigné. Lou se tourna vers Mélanie. - Essaie de comprendre. Je ne pense pas que Spartan soit un cheval pour toi. En revanche, nous en avons d'autres ici... - Nous avons assez perdu de temps ! rugit Max Satchwell. Partons ! - Hé, minute, papa ! J'aimerais bien voir les autres chevaux ! s'exclama Mélanie. Du coup, Laura la trouva beaucoup plus sympathique. - Suis-moi, je vais te les montrer, proposa-t-elle. - Ils ont raison, papa, dit Mélanie en regardant son père. Je ne veux pas d'un cheval qui présente le moindre danger. Tu comprends ? Il n'eut pas le choix. Sa fille avait déjà filé vers les écuries. Une heure plus tard, Mélanie était tombée amoureuse de Copper, un jeune cheval soigné depuis quatre mois à Heartland. Il était d'un caractère joyeux. Laura était sûre qu'il serait heureux dans un manège. - Qu'est-ce que tu en dis ? chuchota Ted. - Ils vont très bien ensemble, répondit Laura. Elle était contente pour Copper, mais beaucoup plus inquiète sur le sort de Spartan. Il ne serait pas facile de lui trouver un véritable foyer. → Chapitre 11 ← Spoiler: Le lendemain matin, Laura conduisit Spartan sur une piste paisible. Son trot était régulier. Il semblait apprécier l'herbe grasse qui bordait le chemin, et encensait joyeusement. Elle raccourcit légèrement les rênes, serra les mollets et le lança au galop. Un petit galop court et bien cadencé. Au loin, apercevant un tronc d'arbre qui barrait le chemin, elle ralentit l'allure. Spartan laissa échapper un hennissement désapprobateur. - Du calme ! s'écria-t-elle en posant la main sur son cou. Il ne tenait pas à contourner l'obstacle ? Mais alors... Que voulait-il ? Une pensée lui traversa l'esprit. Pourquoi ne pas essayer ? Sa décision fut prise. Elle se pencha en avant, le laissa galoper... Spartan franchit l'obstacle comme s'il avait fait ça toute sa vie ! - Bravo ! Laura jubilait. Elle lui flatta l'encolure. De retour à l'écurie, elle s'empressa de vanter cet exploit à Ted. - Réessaie demain, mais dans le manège, suggéra-t-il, tout aussi excité. - Bonne idée ! Laura exultait. Le lendemain, quand elle et Spartan arrivèrent au manège, Ted y avait déjà placé une barre d'obstacle. Et si Spartan ne renouvelait pas son exploit ? Mais si. Il franchit deux fois la barre, aussi aisément que le tronc d'arbre de la veille. - J'ai l'impression qu'il peut sauter beaucoup plus haut, déclara-t-elle, au comble de la joie. Quelques jours plus tard, elle décida de tenter l'expérience sur un véritable parcours. Ted installa les barres. Le cheval montra une joie évidente et les franchit sans le moindre problème. Comme elle approchait de la dernière, elle réalisa qu'elle n'avait jamais éprouvé une telle excitation sur un autre cheval. Excepté Pegasus. - C'est incroyable ! lança-t-elle après le dernier saut. - Ouais, acquiesça Ted. Il peut devenir un excellent cheval d'obstacles. Spartan était un cheval arabe plus petit et râblé que Pegasus mais il n'y avait aucune raison qu'il ne l'égale pas. - Tu te rends compte, s'exclama-t-elle, on pourrait le présenter aux concours. Je te parie qu'il décrocherait des prix ! - Je ne sais pas s'il est prêt pour concourir, mais rien ne t'empêche de l'emmener dimanche au club d'équitation à Meadows. Ne serait-ce que pour l'habituer à l'ambiance. Laura regarda Spartan, pensive. - C'est une bonne idée. D'autant qu'à Meadows, il suffit de payer pour effectuer un parcours. Ce serait une super-expérience pour lui ! - Je crois aussi, acquiesça Ted. - Il y a un problème. Grand-père ne voudra jamais m'y emmener. Le lendemain du barbecue, il devra rester à Heartland pour aider Lou à tout ranger. - Je peux t'y conduire, moi ! - Tu ferais ça ? C'est ton jour de congé. Ted grimaça. - Je me dévoue pour la bonne cause. On ne sait jamais ! Imagine que Spartan s'en tire avec les honneurs, peut-être qu'il intéressera quelqu'un qui lui offrira un foyer quand il sera définitivement guéri. Laura n'en revenait pas. Présenter Spartan dans un concours ! Après l'avoir ramené dans son box, elle fila à la sellerie pour nettoyer le mors, et raccrocher le licou et les rênes. Quand elle revint, Spartan se reposait dans la paille. - Tu as envie de sortir ? Spartan hennit et posa la tête sur son épaule. Elle caressa son chanfrein, il ferma à demi les yeux. Alors, Laura se mit à rêver. Spartan franchissant obstacle après obstacle... Décrochant récompense sur récompense... Plus personne ne se soucierait de ses cicatrices... Il vivrait à Heartland, heureux et confiant. Et si, pour une fois, on gardait un cheval rescapé à Heartland ? Elle l'imagina galopant autour de la piste, un ruban bleu accroché à sa bride. Un jour, tous les deux deviendraient peut-être aussi célèbres que son père et Pegasus. - Je crois que c'est possible, Spartan. Nous seront si bien, toi et moi... Tu seras heureux ici... Elle appuya sa tête contre lui, puis se redressa pour plonger son regard dans le sien. Dans ses yeux noirs et veloutés, elle lut toute la confiance qu'il lui accordait. Mais quelque chose y manquait. La petite lueur d'amour qu'elle avait vue briller quand il avait retrouvé son maître. Elle poussa un soupir. Certains prétendent que les chevaux n'éprouvent jamais d'amour. Faux ! Quand elle regardait Pégasus ou Sundance, c'était bien de l'amour qui scintillait dans leurs yeux. Alors elle comprit que ses rêves ne se réaliseraient jamais. Elle ne parviendrait pas à rallumer cette étincelle dans les yeux de Spartan. Il ne lui appartiendrait qu'un temps. Elle ne pourrait pas le garder. Elle se releva lentement et quitta la stalle à regret. - Laura ! Laura ! Une jeune fille courait sur le chemin, en agitant ses boucles brunes. - Soraya ! Elle se précipita au-devant de sa meilleure amie et se jeta dans ses bras. - Enfin, te voilà de retour ! - J'en ai bien l'impression, ironisa Soraya. - Vite ! Raconte ! - Raconter quoi ? Je me suis beaucoup amusée dans ce camp équestre ! - Je m'en doute ! D'après tes lettres, il y avait surtout un certain Chris ! Les yeux de Soraya pétillèrent. - Chris ? Tu es en retard, ma pauvre vieille ! Les deux dernières semaine, je suis sortie avec Kyle ! Elle eut un regard malicieux et ajouta, narquoise : - Je vois qu'une sérieuse remise à niveau s'impose ! - Ben voyons ! ricana Laura. → Chapitre 12 ← Spoiler: Une heure plus tard, après avoir vidé une boîte de cookies et s'être raconté les derniers potins, Soraya et Laura s'extasiaient devant la photo de Kyle. - Nous avons décidé de ne plus nous revoir, nous habitons trop loin l'un de l'autre. On s'écrira. Il est mignon, non ? - Oui, mais tu rencontreras bien quelqu'un d'autre ici. - Tu parles ! La moitié des garçons ont déjà une copine. Et toi ? Où tu en es avec Matt ? - Nulle part. Amis, rien de plus. - Fais gaffe qu'il ne sorte pas avec une autre fille ! - Toi, peut-être ? la taquina Laura. - Je pensais plutôt à Angela Gorst. Ça fait un bail qu'elle lui tourne autour. - Eh bien, elle pourra encore tenter sa chance demain pendant le barbecue. - Où en sont les préparatifs ? demanda Soraya. - Le matériel sera livré demain matin, mais il y aura des centaines de serviettes à plier ! De quoi devenir dingue ! - Je t'aiderai. Moi, je trouve que c'est une chouette idée... De danser, surtout. - Au début, je n'y croyais pas trop, mais il y plein de gens qui ont acheté des billets. Lou avait raison. On va gagner un peu d'argent et surtout réunir les amis de maman. - Ça va mieux entre vous ? - On s'est pas mal accrochées, mais je dois dire que ces derniers jours, ça va nettement mieux. - Lou va s'installer à Chicago, comme tu me l'as écrit ? - J'aimerais bien qu'elle reste ici, mais je crois qu'elle cédera, à cause de Carl. - Tu le détestes toujours autant ? - S'il rend vraiment Lou heureuse, il faudra bien que je m'y habitue !... Malgré tout, il y a quelque chose qui me gêne chez lui... Elle s'interrompit en entendant une voiture s'arrêter dans la cour. - Quand on parle du loup... ajouta-t-elle. - Descendons, tu vas me le présenter, lança Soraya. Elles quittèrent la chambre et déboulèrent dans le hall au moment où Carl déposait une pile de lettres sur la table. - Je vous ai rapporté votre courrier, dit-il à Jack. - Merci, Carl. Bonne promenade ? - Excellente. Tiens, voilà les gamines ! ajouta-t-il en se tournant vers les deux amies. Soraya le salua poliment, et grimaça quand Carl eut le dos tourné. Laura en fit autant. Des gamines ! Et puis quoi encore ? Il leur donnait quel âge cet abruti ? Soraya jugea bon de battre en retraite. - Faut que je rentre. Maman m'attend. À demain, je viendrai te donner un coup de main. Laura raccompagna son amie jusqu'à la porte. - C'est ça. À demain. - Je suis contente que tu sois là, disait Lou quand Laura entra dans la cuisine. - Ne t'inquiète pas. Ce barbecue va avoir du succès, répliqua Carl. Tu attends combien de personnes ? - Quatre-vingt-deux, pour être précis. - Sans compter les réponses arrivées ce matin, dit Carl en désignant le courrier. Laura s'apprêtait à sortir, quand elle entendit Lou changer de ton. Elle tenait une enveloppe à la main. - Qu'est-ce que c'est ? s'étonna-t-elle en fronçant les sourcils. Ça vient de Epstein et Webb... Qu'est-ce qu'ils peuvent bien me vouloir ? - Ouvre-là, tu le sauras, répondit Carl. Lou s'exécuta et poussa un cri de surprise. - Ça alors ! Devine quoi ! Ils me proposent un poste à Chicago ! - Magnifique ! Un vrai cadeau du ciel ! Nous pourrons vivre ensemble. - Oh ! Carl ! - Félicitations, dit tranquillement Jack. Mais son regard trahissait sa tristesse. Lou s'en aperçut et son excitation retomba d'un seul coup. Elle glissa la lettre dans sa poche, regarda tout à tour son grand-père et sa sœur et reprit d'un ton égal. - Évidemment, je n'ai encore pris aucune décision. - Aucune décision ? répéta Carl, incrédule. Mais c'est une opportunité qui ne se présentera pas deux fois ! Qu'est-ce qui te retient ? - Je dois d'abord y réfléchir. Carl la regarda, ahuri. Puis son visage se ferma. Il prit ses affaires et quitta la cuisine. - Je monte me changer ! lança-t-il sèchement par-dessus son épaule. Lou ne bougea pas. - Oh, grand-père ! Qu'est-ce que je dois faire ? - C'est à toi de décider ! - Je n'y arrive pas. - Refuse, Lou, dit doucement Laura. Reste avec nous. - Je commençais à bien me plaire ici. Mais j'aime aussi Carl... Et, à vrai dire, nous n'avez plus besoin de moi. - C'est faux ! s'écria Laura. - Mais si, et tu le sais. Je n'ai fait que des gaffes... Avec les fournisseurs, les chevaux que j'ai cherché à placer alors que c'était trop tôt. J'ai des idées bien arrêtées et j'ai l'habitude qu'on les prenne en compte. - Je les prendrai en compte, désormais, promit la jeune fille. - S'il te plaît, grand-père, donne-moi un conseil, supplia Lou. - Je n'en ai pas le droit, ma chérie. La décision doit venir de toi. - Je sais. Mais je suis complètement perdue. Jack se leva et posa un baiser sur sa tête. - Écoute ton cœur, mon chou. Seulement ton cœur. → Chapitre 13 ← Spoiler: - Si je vois encore une seule serviette rouge, je pète les plombs ! s’écria Soraya en pliant la dernière. - Il faut mettre les nappes sur les tables... mais il en manque une, déclara Laura. Matt arriva à cet instant avec une table. - Tu veux celle-là ? - Oui, pose-la ici, merci, Matt. - Et pour le barbecue ? - Grand-père s’est occupé de la viande hier. Lou a préparé des tonnes de salades composées, ainsi que les desserts. La grange était prête à accueillir les invités. L’orchestre folk arriverait à six heures. Carl s’était chargé des boissons. Jamais Laura n'aurait le temps de faire travailler Spartan pour le jumping prévu le lendemain. - Il ne manque rien d'autre ? demanda Matt. - Tu veux sortir les assiettes en carton ? Je vais voir si Carl est revenu. Elle entra à la cuisine pour s'en informer. - Il vient juste d'arriver, dit Lou. Laura sortit et trouva Carl adossé contre le camion en train de téléphoner sur son portable. Elle allait se retirer discrètement lorsqu'elle l'entendit rire. - Bien sûr qu’elle ne sait rien !... Elle ne se doute de rien, elle est si naïve !... L'ennui, avec Lou, c'est qu'elle ne comprend pas ce qui peut la rendre heureuse... Je n'ai fait que la mettre sur la piste ! C'était quoi, cette histoire ? Carl avait prétendu ne rien savoir au sujet du nouveau travail de Lou à Chicago. Il avait donc tout manigancé ? À cet instant, Laura buta sur une pierre, et Carl se retourna. - Oh... Laura, tu es là depuis longtemps ? - Heu... non... Je venais voir si tu avais les boissons... - D'accord... Je vous rappelle plus tard, Brett. Il éteignit son portable. Il fallait absolument que Laura avertisse Lou des mensonges de Carl, mais elle ne trouva pas une minute de la journée pour rester seule avec sa sœur. Le soir, tout fut prêt pour accueillir les invités. - Je me demande ce qu'Angela va porter ce soir, lança Soraya, qui se changeait dans la chambre avec Laura. - Un truc bien voyant... Tu me préfères comment ? Les cheveux lâchés ou relevés ? - Relevés, avec une frange sur le front. Elle l'aida à arranger sa coiffure. - Ça me plaît, déclara Laura en se regardant dans la glace. Elle enfila ensuite le pantacourt que sa mère lui avait offert. L'occasion ou jamais de le porter. - Pas mal ! s'exclama Soraya. Matt va craquer ! - Ton jean noir et ton chemisier en soie ne sont pas moches non plus ! - Tu crois ? - Oui. Allez, on y va ! Jack, Carl et Ted étaient dans la cuisine lorsqu'elles descendirent. - Vous êtes très élégantes toutes les deux ! s'écria Jack. - Merci, dit Soraya. Laura nota combien Ted avait fière allure dans sa chemise à carreaux qui mettait en valeur ses larges épaules. - T'es superbe, ce soir ! lança-t-il en l'examinant des pieds à la tête. - Ce soir seulement ? le taquina-t-elle. - Ben, ça te change de tes vieux jeans ! rétorqua-t-il sur le même ton. Ils se regardèrent et Laura se sentit brusquement rougir. - J'espère que tout va bien marcher, dit Lou qui venait d'entrer. J'ai un de ces tracs ! Pour toute réponse, son grand-père ouvrit le réfrigérateur, sortit le punch et emplit les verres. - Portons un toast au succès de la soirée ! - Et à Lou ! lança Laura spontanément. - À Lou ! reprirent-ils en chœur en levant leur verre. - Merci, dit-elle, en rosissant de plaisir. Laura commença à ouvrir les paquets de chips. Ted sortit pour surveiller le parking, tandis que Soraya et Jack emportaient les boissons dans la grange. Lou s’apprêtait à les suivre lorsque Carl la retint par le bras. - Je peux porter un second toast ? - À quoi ? demanda Lou. - À Chicago ! Lou reposa son verre. - Je n’ai encore rien décidé. Laura se mordit les lèvres. - Lou ! protesta Carl. Comment peux-tu hésiter devant une occasion pareille ? - Elle n’est pas facile à saisir, je dois y réfléchir. - Tu n’en as pas le temps ! Ils attendent ta réponse pour mardi ! Lou le regarda, estomaquée. - Comment sais-tu qu’ils l’attendent pour mardi ? - Tu as dû me le dire et tu as oublié, expliqua-t-il, embarrassé. - Pas du tout !... Est-ce que par hasard tu... tu aurais tout comploté ? explosa-t-elle, incrédule. Carl fit un pas en arrière, hésita, puis haussa les épaules. - Bon, et si c'était le cas, qu'est-ce que ça changerait ? D'accord, j'ai tout arrangé Lou, je veux que tu viennes avec moi, et on attend aussi que tu me suives. Lou écarquilla les yeux, horrifiée. - Qui ça, "on" ? Tu insinues que tu me veux près de toi parce que tes amis le souhaitent ? - Mais non ! J'ai seulement essayé de te trouver un bon poste ! Ce n'est pas un crime, que je sache ! - Tu m'as manipulée ! Tu me déçois, Carl ! - Lou, écoute... - Non, rien ! J'avais confiance en toi, Carl ! Comment as-tu pu me faire ça ? Ils furent interrompus par l'arrivée de Ted et Scott qui comprirent que le temps n'était pas au beau fixe. Les mots moururent sur leurs lèvres. - Lou... dit Carl en s'approchant. Elle le repoussa. - Ne me touche pas ! Je n'irai pas à Chicago avec toi ! Et je ne veux plus jamais...jamais te revoir ! - Mais... - Fiche le camp, Carl ! cria-t-elle. Elle éclata en sanglots et quitta la pièce. Laura bondit pour la rattraper, mais Scott la retint et se tourna vers Carl. - Je crois que vous feriez mieux de partir, dit-il d'un ton glacial. Pendant un moment, Carl sembla tenté de lui envoyer son poing dans la figure, puis il se ravisa. - C'est aussi bien ! Je monte chercher mes affaires ! aboya-t-il en se ruant dans l'escalier. - Laura, vite ! Les invités arrivent ! cria Scott qui se tenait près de la fenêtre. - Mais, et Lou... - Va-t'en occuper, Laura, Matt et moi on va les accueillir. Dans l'escalier, la jeune fille croisa Carl avec ses bagages. - Bye, murmura-t-elle. Il passa devant elle sans répondre. Elle trouva Lou allongée sur son lit, qui pleurait à chaudes larmes. - Qu'est-ce que je viens de faire... gémit-t-elle. Laura s'agenouilla près du lit. - Tout va bien, calme-toi. - Je croyais qu'il m'aimait et qu'il me respectait... Laura la prit dans ses bras. - Oh ! Lou ! Nous, nous t'aimons ! Quoi que tu fasses, ici, ce sera toujours ta maison ! Lou sanglota de plus belle. - Et pour le barbecue, ne t'inquiète pas. Scott s'occupe des invités. Lou se redressa et essuya ses joues. - Ils... ils sont déjà arrivés ? - Oui, mais prends ton temps. - Non... je dois être là. J'ai tout organisé et je ne peux pas... - Lou... - Ça ira, dit-elle en séchant ses larmes. Laura la regarda avec admiration. À sa place, elle aurait sûrement pleuré toute la nuit. Lou lissa sa jupe, se maquilla, et prit sa sœur par la main. - On y va. Nos amis nous attendent. La famille Gorst était déjà là. Angela portait une minijupe d'un vert électrique. - Salut, Laura, lança-t-elle, sans enthousiasme. - Salut, Angela. Angela releva ses sourcils parfaitement épilés, l'air surpris. - Y a pas mal de monde, ici ! - C'était le but de la manœuvre, rétorqua Laura. Angela n'écoutait déjà plus. Matt s'avançait vers elles. - Matt ! roucoula-t-elle. - Salut, Angela! - Tu sais où on peut trouver à boire ? demanda-t-elle en le prenant par le bras. - Ben, oui... dit-il un peu étonné. Suis-moi. Amusée, Laura les regarda s'éloigner. Même la présence d'Angela ne gâcherait pas cette fête. La grange se remplissait rapidement. Les invités dansaient déjà sur la piste. Le buffet avait visiblement du succès. Géniale, l'idée de Lou ! Tout le monde s'amusait et c'était bon de revoir les amis de maman. De là où elle était, Marion devait être fière de sa fille aînée. Lou bavardait gaiement avec Jack et Scott. Elle s'était ressaisie et contrôlait parfaitement la situation. Laura s'avança vers eux. - Lou! C'est une réussite! Tout le monde est content ! - C'est vrai, félicitations, Lou, approuva gentiment Scott. - Merci, et surtout merci pour votre aide, dit Lou en souriant. - Je suis désolé d'avoir douté de toi, murmura-t-il. Lou, en rougissant, eut un petit sourire reconnaissant. Laura enchaîna. - C'est que... Je crois aussi que quelques-unes de tes idées pourraient être bonnes pour Heartland... La brochure, tu sais ? Lou parut étonnée. - Vraiment ? Tu lui donnes une chance ? Laura prit une profonde inspiration. - Oui... J'ai fini par comprendre que tu faisais tout ça pour Heartland... Écoute, ne m'en veux pas de ne pas t'avoir écoutée... Lou, je t'en prie, reste ! Je te promets d'accepter tes idées ! - Toutes ? - Heu... enfin... toutes les bonnes. Le visage de Lou s'éclaira. - Alors, tu penses vraiment que ma place est ici ? - Bien sûr ! Lou regarda tour à tour son grand-père, Scott et sa sœur, et les gratifia d'un sourire radieux. - Alors, c'est décidé... Je reste ! → Chapitre 14 ← Spoiler: Il était deux heures du matin quand Laura se glissa enfin dans son lit. Il lui restait à peine quatre heures de sommeil avant de préparer Spartan pour le concours de Meadows. Elle régla son réveil et s'endormit comme une masse. À six heures, son premier travail fut d'aller nourrir les chevaux. Puis elle pansa Spartan et tressa sa queue. Ensuite, elle but plusieurs tasses de café. À l'arrivée de Ted deux heures plus tard, elle était d'attaque. - Tu vas leur montrer combien tu es doué, chuchota-t-elle à l'oreille du cheval lorsqu'ils le firent monter dans le van. Spartan hennit. Message reçu ! Ted avait garé la camionnette le long de la haie, un peu à l'écart du manège d'où montait déjà le brouhaha des spectateurs. À peine détaché, Spartan commença montrer quelques signes de nervosité. - Ça va aller, lui dit-elle. Ce n’est qu'une simple démonstration. Le cheval dressa la tête et les oreilles. Cette ambiance lui rappelait-elle celle qu'il avait connue avec son maitre ? Par malchance, ce fut le moment que choisit Angela pour surgir au galop sur son poney. Spartan fit un violent écart. - Tiens donc ! On dirait qu’il est toujours aussi nerveux ! lança Angela. Elle arborait une culotte et des bottes neuves, et malgré la soirée de la veille, elle était aussi fraîche qu’une rose. - N’importe quel cheval le serait simplement en te voyant ! riposta Laura. - Dis plutôt qu’il a un fichu caractère ! persifla Angela. Laura préféra se taire. - Pourquoi tu l'as amené ? reprit Angela. J’ai entendu dire qu’il était vicieux. Laura serra les dents. - C’est faux. Il est guéri. - Ses cicatrices sont toujours là ! - Où tu veux en venir ? - Au concours, tu n'iras pas loin avec lui ! - Ce n'est pas à des cicatrices qu'on juge un cheval ! - Tu perds ton temps et ton argent, et tu sais quoi ? Il paraît que ce n'est pas le moment d'en perdre à Heartland ! conclut Angela en s'éloignant. - Attends de voir sauter Spartan, marmonna Laura. Elle rejoignit Ted près du camion. - Il vaut mieux le faire remonter avec moi dans le van pendant que je m'habille. Elle ôta son survêtement, enfila sa culotte de cheval, ses bottes et sa veste bleu marine. C'était bon de se retrouver en tenue de concours. - Écoute, conseilla Ted, si tu le sens trop excité, contente-toi de faire un tour de piste. Spartan était nerveux, certes, mais nullement agressif. Elle le conduisit enfin devant l'entrée du club où attendaient chevaux et poneys. Si Spartan acceptait leur présence, c'était gagné. Il ne broncha pas. - Bon, tu es prête ? demanda Ted. - Oui. Laura jeta un coup d'œil sur les barres. Un mètre cinquante environ. Parfait. Spartan allait s'envoler, elle le sentait ! Elle ajusta les rênes et flatta son encolure. - À toi de jouer, mon cheval ! Je te fais confiance ! Ses genoux pressèrent légèrement les flancs de Spartan qui fit deux tours de piste au petit galop. Laura le ramena au point de départ et l'invita à franchir la première barrière. Spartan s'exécuta avec brio. Il se dirigea vers la suivante qu'il sauta avec facilité ainsi que toutes les autres. La dernière était plus délicate. Deux barres parallèles au lieu d'une. Pourvu qu'il ne se cabre pas ! - Gerry ? s'écria alors une jeune fille. Un instant déconcentré, Spartan changea de rythme. Laura le poussa en avant. Elle le sentit alors rassembler ses forces, et il s'élança pour atterrir de l'autre côté. Un tonnerre d'applaudissements salua sa prestation. - C'est gagné ! cria Laura. - C'est le meilleur ! renchérit Ted. - Jolie démonstration, déclara le directeur. Vous avez là un cheval qui a un sacré potentiel, jeune fille. Rouge de fierté, Laura se laissa glisser de sa selle, tandis que Ted tenait la bride. - Heu... excusez-moi, entendit-elle derrière eux. Elle se retourna. Une fille blonde, qui semblait avoir son âge, vêtue elle aussi d'une tenue de jumping, s'avançait vers eux. - C'est Gerry... Geronimo ? - Oui... Mais toi, qui es-tu ? Spartan ne lui laissa pas le temps de répondre. Il la bouscula légèrement et renifla joyeusement les mains de l'adolescente. Un soupçon de jalousie pinça le cœur de Laura. - Je suis Hannah Boswell, la petite-fille de Larry Boswell. Je connais Gerry depuis ma naissance, répondit-elle, ses yeux bleus brillant de bonheur. - Oh... fit Laura, étonnée. - Je vis chez mes grands-parents. Tu es Laura ? Grand-père m'a parlé de toi. Je sais déjà tout ce que tu as fait pour Gerry. - Mais toi... pourquoi es-tu ici ? - Je suis venue pour le jumping. Je prends des cours ici. - Je crois que je t'ai déjà vue, intervint Ted. Tu n'aurais pas un poney gris pommelé, par hasard ? - Si. - Tu es une bonne cavalière, je t'ai déjà regardée monter en manège. Laura éprouva un second pincement de jalousie. - C'est surtout à Sindbad que je le dois, avoua Hannah. Il est fantastique. Laura se détendit en l'entendant vanter les qualités de son poney. - Pourquoi tu montes dans un club, si tu as déjà un poney à toi ? demanda-t-elle. - Sindbad commence à boiter. Je ne veux pas le fatiguer. Hannah jeta un coup d'œil autour d'elle. - Je devrais dire à grand-mère que tu es ici. Je crois qu'elle aimerait te connaître. Je peux ? - Bien sûr... - Je reviens dans une minute. Ted hocha la tête. - C'est une excelle cavalière. D'autant que son poney n' est pas vraiment facile. Laura caressa distraitement Spartan tout en songeant au handicap de Sindbad. Hannah revint en courant. - Grand-mère arrive ! Et tandis que les naseaux de Spartan effleuraient affectueusement les cheveux blonds de la jeune fille, Laura inspira un bon coup, puis se jeta à l'eau. - Hannah... tu aimerais monter Spar... je veux dire Gerry ? Hannah ouvrit grands les yeux. - Monter Gerry ? Mais tu ne sais même pas comment je monte ? - Si. Ted me l'a dit. - Dans ce cas, j'adorerais ! Ça ne t'ennuie pas... vrai de vrai ? - Non, dit lentement Laura en regardant Spartan dont la joie était évidente. - Grand-mère! Grand-mère ! Je suis là ! cria soudain Hannah. Mme Boswell, vêtue d'un jean, les cheveux gris coupés court, sourit en apercevant le cheval. - Gerry ! Spartan ne semblait pas moins heureux. - Alors, bonhomme, ça va ? Tu as bonne mine, tu sais ?... Oh ! désolée, je me présente, Shelley Boswell, reprit-elle en se tournant vers Laura. Elles se serrèrent la main. Hannah s'empressa de lui annoncer la nouvelle. - Je vais chercher ma bombe et ma selle. Grand-mère, tu veux bien prévenir le directeur que je vais monter un autre cheval ? - J'emmène Spartan, et je te le garde au chaud, dit Laura. - Et moi, je vais lui donner un coup de brosse avant qu'il ne revienne sur la piste, ajouta Ted. Laura remonta en selle et fit trotter Spartan dans l'enclos. Jamais le cheval ne s'était montré aussi joyeux. En apercevant Hannah qui revenait avec sa selle, elle ôta la sienne et l'aida à fixer la sangle. - Tu es sûre que ça ne t'ennuie pas ? insista Hannah en la regardant. - Non, dit Laura d'une voix enrouée. Hannah mit le pied a l'étrier. Laura posa un baiser sur le chanfrein de Spartan, et tendit les rênes à Hannah. Leurs regards se croisèrent. - Bonne chance, murmura Laura. - Merci, dit doucement Hannah. Ted n'avait pas menti. Hannah montait à merveille. Sa main était douce et ferme. Elle avait une bonne assiette. Spartan semblait aux anges. - J'adorais le monter quand il était chez grand-père, lança Hannah en souriant. Ça fait une différence avec Sindbad ! - Il mesure combien au garrot ? demanda Laura. - Un mètre vingt environ. Je commence à devenir un peu grande pour lui. Grand-père m'a dit qu'il m'offrirait un cheval. Mais je n'ai pas encore trouvé celui qui me plaît. De toute façon, je ne me séparerai jamais de Sindbad. - Hannah ! Prépare-toi, c'est bientôt ton tour ! intervint Mme Boswell. - Souhaitez-moi bonne chance ! chuchota Hannah avec un sourire un peu crispé. Pour l'heure, Angela galopait sur son poney et s'apprêtait à affronter la première barrière. - Elle monte vraiment bien, reconnut Laura. - Ses épaules sont un peu raides, objecta Ted. À l'obstacle suivant, le poney prit du retard. - Elle va perdre des points, remarqua le jeune homme. - Pas beaucoup. - Sa technique est bonne, son maintien l'est moins et les juges en tiendront compte. Angela acheva son parcours. Un jeune garçon entra à son tour sur un poney isabelle. Shelley Boswell vint les rejoindre. - Ce sera ensuite le tour de Hannah. C'est vraiment gentil de l'avoir laissée monter Gerry. - Oh... c'est naturel, dit Laura. - J'imagine que vous avez dû prendre mon mari pour un monstre, reprit-elle en souriant. - Heu... - N'en dites pas plus, mon petit. Larry n'est pas un mauvais homme, mais il a des idées bien arrêtées. Toutefois, abandonner Gerry lui a brisé le coeur. - Ah ! Voilà Hannah ! les interrompit Ted. Fringant, Spartan avait les oreilles pointées. Sa cavalière, les rênes bien en main, lui présenta le premier obstacle. Laura retint son souffle. Spartan s'envola sans le moindre effort. - Il saute bien, n'est-ce pas ? murmura Shelley Boswell. Laura acquiesça, pleine d'admiration devant la façon dont Hannah contrôlait sa monture. - Hannah aussi est douée. Un parcours sans fautes. Spartan et Hannah semblaient partager une telle complicité qu'elle sentit ses yeux s'emplir de larmes. Elle jeta un regard de biais à Ted. Visiblement, il partageait son avis. - Regarde comme Spartan est heureux, Laura. Tous trois se dirigèrent vers l'entrée du manège pour accueillir Hannah. - Bravo ! dit Ted. - Tu as été super ! renchérit Laura. Angela passa devant eux, le visage crispé. - Je parie qu'elle ne dénigrera plus jamais Spartan, grommela Laura, ironique. Une voix résonna dans le haut-parleur : "Les résultats du concours... Premier prix, le numéro trente-cinq. Hannah Boswell sur Geronimo." - Tu as gagné ! cria Laura. Souriant jusqu'aux oreilles, Hannah se présenta avec Spartan devant la tribune officielle pour recevoir le prestigieux ruban bleu. Angela, le visage sombre, décrocha la deuxième place : elle ne daigna même pas remercier quand on lui remit le ruban rouge. Hannah fut invitée à faire un tour d'honneur sur la piste. Ted posa sa main sur l'épaule de Laura. - Tu as fait le bon choix, dit-il doucement. - Oui, je sais. Une demi-heure plus tard, Hannah et Laura firent monter Spartan dans le van. - Merci de m'avoir laissée le monter, Laura. Tu as l'intention de le présenter à d'autres concours ? Laura sentit son coeur se serrer. - Eh bien, cela dépendra de son nouveau foyer. - Tu ne veux pas le garder ? - À Heartland, la règle est de placer les chevaux que nous soignons. - Pauvre Gerry.. Il semblait heureux avec toi. Laura hésita. - Tu sais... les seules fois où je l'ai vu vraiment heureux, c'est quand ton grand- père est venu... et quand Spartan t'a revue, toi aussi. Hannah fixa la pointe de ses bottes. - Si seulement grand-père acceptait de le reprendre. - Pourquoi pas ? Tu cherches un cheval... et Spartan est merveilleux. Une lueur de joie illumina les yeux de Hannah, puis s'éteignit aussitôt. - Gerry... J'adorerais... Mais grand-père ne veut même plus que l'on prononce son nom. - Il verra peut-être les choses autrement si tu lui racontes le succès de Spar... de Gerry aujourd'hui. - Tu crois ?... Ce n'est pas sûr que grand-père accepte, mais on peut essayer... Oh ! oui ! J'aimerais tellement qu'il soit d'accord ! Je vais en parler à grand-mère ! En quelques minutes, Hannah parvint à convaincre Mme Boswell. Laura appela aussitôt Lou sur son portable pour lui annoncer la nouvelle. - Qu'est-ce que tu racontes ? Spartan nous quitte aujourd'hui ? - Oui. La remorque des Boswell est trop petite pour Spartan, mais Ted se propose de l'emmener là-bas, à Dancing Grass, dans notre van. - Écoute, Laura, c'est le jour de congé de Ted. Autant ramener Spartan à Heartland, je le conduirai avec toi chez les Boswell. - D'accord. Elle raccrocha. - C'est aussi bien, déclara Hannah. Ça me laissera le temps de convaincre grand- père... Et de préparer l'ancienne stalle de Gerry... Oh ! Laura ! On se retrouve dans deux heures ? Laura acquiesça. Émue, mais heureuse d'avoir enfin trouvé un véritable foyer pour Spartan. Si toutefois l'irascible Larry Boswell y consentait. → Chapitre 15 ← Spoiler: Ted venait de ramener Laura et Spartan à Heartland. - Eh bien, je crois que c'est le moment de te dire au revoir, mon vieux ! Je te souhaite plein de bonheur, lança-t-il en flattant l'encolure du cheval. - Oh, il sera heureux, souffla Laura. Elle avait le sentiment d'avoir pris la bonne décision. Lou sortit de la maison. - Tu es prête ? Laura hocha la tête et se tourna vers Ted. - Merci pour tout, à demain. - Pas de problème, dit-il en souriant. Laura remonta dans le camion. - Allons-y ! proposa Lou en s'asseyant derrière le volant. Spartan hennit faiblement quand la remorque cahota sur la piste, et des images défilèrent devant les yeux de Laura. Il n'y avait pas si longtemps, sa mère, assise à la place de Lou, volait au secours de Spartan... À présent, Lou prenait la relève. Son cœur se serra. Puis, en regardant sa sœur, elle songea à la décision que cette dernière avait prise la veille. Toutes deux avaient fait tant de chemin... - C'est ici, dit Lou en s'engageant dans l'allée menant à Dancing Grass. Une légère appréhension perçait dans sa voix. Et si Hannah s'était trompée ? Et si Larry Boswell refusait de reprendre Spartan et qu'il faille le ramener à Heartland ? Lou arrêta le camion devant la maison. Personne à l'horizon. - Reste ici, l'y vais, dit-elle. Lou frappa à la porte. La maison était vide. Pendant que sa sœur contournait le bâtiment, Laura alla retrouver Spartan dans la remorque. Il posa sur elle un regard paisible. Le moment de se séparer était-il vraiment venu ? - Ça va aller, lui chuchota-t-elle dans l'oreille. Soudain, un éclat de voix résonna derrière eux. - Que fait ici le van des Fleming ? rugit Larry Boswell. - Ils sont venus me livrer le cheval que tu m'as promis, grand-père. - Bonjour, nous voilà, monsieur Boswell ! dit Lou. - Tu es prêt à le voir, grand-père ? Hannah surgit, suivie de Larry Boswell. - Salut, Laura ! cria-t-elle. Tu le fais sortir ? Laura déverrouilla la rampe et posa la main sur l'encolure du cheval. La rampe s'abaissa lentement. Spartan descendit du van en trottant et se dirigea droit sur Larry Boswell qu'il gratifia d'un affectueux coup de tête sur la poitrine. - Oh ! Gerry... Gerry... bredouilla Boswell. - Grand-père, c'est lui que je veux ! cria Hannah en le prenant par la main. C'est Gerry, le cheval que j'ai monté au club d'équitation ! Je t'en prie, dis-moi que je peux le garder ! Laura retint son souffle. Mais quand elle vit une larme couler sur la joue de Larry Boswell, elle comprit que c'était gagné. - Oui, Hannah, tu peux le garder, grommela-t-il d'une voix émue. Un instant plus tard, Spartan regagnait son ancienne stalle. Le traumatisme de ces derniers mois n'était plus qu'un mauvais souvenir. - Il est temps de repartir, dit Lou à Shelley Boswell. Contente que tout se termine bien. - Moi aussi, mon chou. Laura embrassa Hannah et se dirigea vers Spartan qui passait la tête par la porte de son box. Ses oreilles frémirent en la voyant s'avancer. Tant d'amour brillait dans ses yeux veloutés qu'un flot de larmes étouffa la jeune fille. Elle posa un dernier baiser sur ses naseaux. - Tu vois, j'ai tenu ma promesse, lui chuchota-t-elle. Puis elle tourna les talons et revint vite s'asseoir dans la camionnette où l'attendait Lou. - Je t'écrirai et je t'enverrai des photos ! cria Hannah. Elle entendit Spartan hennir doucement et surprit le sourire qui éclairait le visage de Larry Boswell. Lou pressa affectueusement son épaule. - Tu as fait ce qu'il fallait, Laura. On a tous besoin d'un foyer, et Heartland n'aurait jamais pu être celui de Spartan. Laura leva les yeux vers sa sœur. - Mais maintenant, Heartland, c'est le tien, n'est-ce pas ? - Oui, Laura, c'est le mien. Elle tourna la clef de contact. - Rentrons vite à la maison, ajouta-t-elle doucement.
  9. Argh, j'ai failli l'acheter Mercredi, si j'avais su ! Je pense que les autres vont le poster !
  10. Tu peux pas le télécharger ?
  11. Ouais, merci infiniment ! C'est sur, c'est génial !
  12. Jeanne1111

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    Tu passes du temps à faire tout ça ?
  13. Jeanne1111

    + Galerie de Elrosette +

    Il est super beau !
  14. Ah, merci tchou23, pour l'astuce, moi je les télécharge, mais c'est pratique !
  15. Ils sont trop beaux ! Toi aussi, les rayons de soleil sont rares, chez toi ?
  16. Jeanne1111

    Vidéos de HR Forever ;

    Superbes, tes vidéos !
  17. Jeanne1111

    les juju se gratouille

    Elles sont toutes mignonnes !
  18. Perso, j'aime bien les 2 ! A mon avis, ce sera génial dans les 2 cas... Sympa pendant l'examen d'allemand ! ^^
  19. En plus, j'adore la bannière !
  20. Rien que le début, je sens que ça va être super !
  21. Merci Kate ! Ta signature est trooooop belle, j'adore !
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