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Caroo'

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Tout ce qui a été posté par Caroo'

  1. Caroo'

    le carnaval

    Désoler je n'avais pas vu le sujet ! Vos déguisements sont vraiment réussi en tout cas ! Bravo
  2. Oui, je pense que cela dépend plus de campagnes/villes plutot que de la situation géographique ^^ ! TARIFS Spoiler: Adhésion au club (pour l’année) De 6 à 13 ans : 60€ + de 14 ans : 70€ Licence FFE (pour l’année) Né(e) en 1992 et après : 25€ Né(e) en 1991 et avant : 36€ ABONNEMENT MEMBRE De 6 à 13 ans14 ans et +1er trimestre (11 cours)165€187€2eme trimestre (12 cours)180€204€3eme trimestre (12 cours)180€204€ Le 1er trimestre courra du 6 septembre 2010 au 27 novembre 2010 (11 semaines). Le 2ème trimestre courra du 29 novembre 2010 au 19 mars 2011 (12 semaines). Le 3ème trimestre courra du 21 mars 2011 au 25 juin 2011 (12 semaines)Sachant que lorsqu'on fait 2 cours par semaines le 2eme est à 13€ ! NON MEMBRE De 6 à 13 ans14 ans et +1 cours20€22€ COURS PRIVÉ 1 heure½ heureAvec cheval personnel30€17€Avec cheval du club35€20€Pension pour chevaux Nos installations : 13 boxes simples 16 boxes avec terrasses individuelles Manège couvert Carrière extérieure éclairée Rond de longe Plusieurs parcs à disposition Possibilités illimitées de promenade Surveillance 24 h sur 24 h 20 ans d’expérience Box simple : dès 420 400 euros Box terrasse : dès 450 euros Voila maintenant vous savez tout ^^ ! Je pense qu'avant de s'inscrire c'est mieux de comparé dans différents clubs. Le prix varie aussi celons le nombre de cavaliers par groupe, les installations ...
  3. Nous le prix est de 15 euros ! dans l'ain (Rhone-Alpes) près de la suisse !
  4. Faut que je reregarde la saison 1 alors x)
  5. Caroo'

    Le look de...

    J'aime bien la 2eme paire de Mylène. J'ai moins pas tienne skassounette71
  6. Caroo'

    Qui connais....?

    J'attends avec impatience le tome 8 (j'ai les 7 autres)
  7. Mes parents viennent de m'offrir le 2 ! Je le commence ce soir
  8. Le shet' pourrais passez dessous presque ^^
  9. Je vais te montrer le mien Je te mettrais des photos prochainement
  10. Oui c'est un retour en arriere
  11. Prologue Spoiler:  - Sundance ! Ca va pas la tête ? s’écria Laura. Le balais qu’elle tenait une seconde plus tôt venait de lui échapper des mains. Le manche calé entre les dents, son poney balança d’un coup de tête l’objet, qui atterrit un peu plus loin. - Sale bête ! plaisanta-t-elle Laura fit les gros yeux. Mais en voyant Sundance tendre le cou par-dessus la porte de son box et retrousser sa lèvre supérieure, elle faillit éclater de rire. Cela faisait trois ans que le poney était à Heartland. À l’époque, Marion Fleming, la mère de Laura, fondatrice des écuries vivait encore. C’était elle qui avait emmené sa fille à la vente aux enchères. Marion avait encouragé Laura à se fier à son instinct : le poney s’était révélé gentil et docile. Et, en plus, excellent sauteur ! - Vous vous amusez bien ? lança Ted. Parce que si tu n’as rien de mieux à faire, Laura, viens donc m’aider. Je dois rincer les seaux vides ! La jeune fille se mit à rire. Elle donna une dernière caresse à Sundance et reprit son balai. Une vingtaine de minutes leur suffit pour achever les corvées du soir. Ted éteignit toutes les lampes et ferma les portes derrières eux. Laura remonta son col. On était en décembre et l’air était vif. Ted se pencha vers elle et l’embrassa. Puis ils se dirigèrent vers la maison, tendrement enlacés. - Je sens comme un air de fête. Ca fait un bien fou ! murmura Ted, tout sourire. Laura se blottis contre lui. L’idée d’être enfin en vacance la rendait si heureuse ! Elle poussa la porte de la cuisine, en prenant garde de ne pas se piquer à la couronne de houx qui l’ornait. - Hum ! Ca sent bon ! lança-t-elle d’un air gourmand. - Eh ! Retirez vos bottes ! s’exclama Lou en guise d’accueil. Laura vit sa sœur ainée poser une assiette de cookies sur la table. Des verres remplis de lait de poule mousseux attendaient d’être dégustés. - Vous arrivez au bon moment pour m’aider ! ajouta Lou. Laure et Ted ôtèrent leur bottes avant de suivre la jeune femme au salon. - Waouh ! lâcha Ted avec un sifflement admiratif. Ca, c’est un arbres de Noël ! Un sapin d’environ deux mètres de haut trônait au milieu de la pièce. - Magnifique, hein ? résonna la voix de Grand-père derrière eux. Jack Bartlett s’avança et prit sa petite fille dans ses bras. - Désolé de vous déranger ! grommela une voix assourdie, mais ce sapin, aussi magnifique soit-il, va tomber si vous ne m’aidez pas à le faire tenir dans le seau ¨ En baissant les yeux, Laura aperçut les jambes de Scott, le petit ami de sa sœur, dépasser de dessous le sapin. Il était le vétérinaire officiel de Heartland. - Plus facile d’aider une vache à mettre bas que de couper ces satanées branches ! haleta-t-il Ted se précipita à la rescousse du jeune homme. Avec des pierres, ils parvinrent tant bien que mal à maintenir le sapin en équilibre. - Il ne reste plus qu’à descendre les décorations du grenier, annonça Lou. Scott se redressa, l’air désespéré. - Pitié … supplia-t-il d’un ton dramatique. À vous de jouer les filles ! Je fais une pause. - Et moi alors ? rouspéta Lou. Je suis épuisé aussi. Je n’ai pas quitté les fourneaux de l’après-midi. - Je t’accompagne, proposa Laura. Elles se dirigèrent vers l’escalier. - Tous les mêmes, ces hommes ! lança Lou par-dessus son épaule. Pour cinq minute de travail, une heure de pause ! Elle s’accroupit juste à temps pour éviter le coussin lancé par Scott. Laura et Lou montèrent et pénétrèrent dans l’ancienne chambre de Marion. Elles se mirent à déballer les décorations et dénichèrent un coffret contenant de superbes petits bougeoirs en verre. - Tu te souviens ? dit Lou. Je les ai achetés quand je vivais à Manhattan, pour le dernier Noël de maman. J’étais venue passer quelques jours ici… Sa voix s’enroua. Laura hocha la tête et réprima un sourire. - Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Lou. - Si tu savais tout le cinéma que j’ai fait avant ton arrivée ! J’avais prévu de sortir, le premier soir des vacances, mais maman m’a obligée à rester pour préparer ta chambre ! - Drôle de façon d’accueillir sa grande sœur ! pouffa-t-elle. Tu ne m’as jamais dit que je t’avais causé tant de tracas ! Laura lui lança un coup d’œil. - On ne se parlait pas comme on le fait aujourd’hui. Et c’est tant mieux ! Parce que si je t’avais dit la moitié de ce que je pensais, je crois qu’aujourd’hui one ne se parlerait plus du tout ! Elle laissa errer son regard sur le chevelure blonde de sa sœur. Lou était la même qu’à ce fameux Noël. Et, pourtant, que de choses avaient changé ! Laura ferma les yeux et imagina sa mère, attendant qu’elle ait fini de mettre de l’ordre dans la chambre de Lou. Chapitre 1 Spoiler: – Incroyable ! Grommela Laura. Non seulement elle se paie le luxe d'une visite, mais en plus elle fiche le bazar dans ma vie ! Elle savait qu'elle exagérait, mais s'en moquait pas mal. Elle en avait par-dessus la tête ! Sa soeur, Lou, vivait a Manhattan, et son soi-disant formidable emploi à la banque l'empêchait toujours de venir les voir. Sa dernière apparition à Heartland remontait au printemps. Et voilà que, du jour au lendemain, elle leur passait un coup de fil pour annoncer son arrivée. – Et ma sortie du vendredi soir ? Qui s'en soucie ? Reprit Laura, furieuse. Elle parlait à voix haute, bien que personne ne fût là pour l'entendre. – Lou Flemming, peut-être ? Je parie qu'elle est en train de s'éclater dans un bar branché, pendant que moi, je reste ici à préparer ma chambre ! C'est au cinéma que je devrais être ! Cette soirée avec Matt et Soraya, ses meilleurs amis, était prévue depuis plus d'une semaine. Ils avaient décider d'aller voir un film pour fêter les vacances et se régaler ensuite de pizzas et de glaces. Laura attrapa les flacons de toilettes posés sur la table de chevet et les entassa dans un carton. Puis elle se dirigea vers la fenêtre, posa son front contre la vitre glacée. Elle vit Ted, le palefrenier âgé de dix-sept ans, rejoindre sa voiture dans la cour. La clarté de la pleine lune dessinait des ombres sur des joues et son front. On aurait dit que son visage était sculpté dans de la pierre sombre. Laura laissa échapper un soupir et fit courir son doigt sur la vitre. Pendant un court instant, elle pensa ouvrir la fenêtre, descendre le long de la gouttière et prendre la poudre d'escampette en profitant de la voiture de Ted. Elle abandonna cette idée. Même s'il s'entendait très bien avec Laura, Ted refuserait. Il respectait trop sa mère, Marion, qui l'avait embauché dix-huit mois plus tôt. Laura eut soudain l'impression qu'elle n'était pas seule. Elle se retourna et fronça les sourcils. La pièce était vide. Mais un mouvement près de la porte attira son attention. Une paire de jodhpurs blanc apparut dans l'entrebâillement de la porte. Puis la porte s'ouvrit en grand. Deux yeux bleus scrutèrent la pièce avec méfiance. – On peut entrer sans danger ? Demanda Marion Laura haussa les épaules et se détourna vers la fenêtre : elle ne voulait pas que sa mère aperçoive son sourire. Pas question qu'elle croie qu'elle allait accepter une trêve aussi facilement ! – C'est un vrai champ de bataille, ici ! Lança Marion. Les ressorts du lit grincèrent quand elle s'assit dessus. – Tu n'as pas soif ? Demanda-t-elle ça va, répondit Laura. Elle haussa une nouvelle fois les épaules. – Si on s'y met toutes les deux, avec un peu de chance, on aura le temps de regarder une cassette vidéo et de boire une tasse de chocolat chaud, repris Marion. Qu'en dis-tu ? Laura grommela : – S'il y a des cookies, alors je veux bien. Tope là ! Marion tapota la couette, invitant Laura a s'asseoir a côté d'elle. – Je regrette d'avoir bousculé tes projets avec Soraya ce soir. Laura acquiesça. Elle acceptait les excuses de sa mère. Mais, pour l'instant, elle était incapable de lui dire que c'était sans importance. Marion se pencha et attrapa un cadre en argent sur la table de chevet. Elle fit courir son doigt sur la photo. On voyait Lou et Laura, enfants, en train de jouer à la balançoire. – Tu avais trois ans, dit Marion. Ce qui veut dire que Lou en avait... douze. Elle tendit la photo à Laure. Celle-ci la connaissait par cœur. Elle avait été prise l’été précédant l’accident de Tim, leur père, en concours hippique. Ce dernier, paralysé pendant une longue période, n’avait pas pu surmonter le choc. Il avait abandonné sa famille, sans plus donner de nouvelles. Peu de temps après, Marion avait quitté l’Angleterre pour s’installer dans le ranch de son père en Virginie. Lou, de son côté, avait choisi de rester dans sa pension de Londres, persuadée que Tim viendrait la chercher et qu’ils revivraient bientôt tous ensemble. Comme avant. Mais son souhait ne s’est jamais réalisé. Elle n’était presque jamais venue en Virginie, aussi Laura en oubliait-elle parfois qu’elle en avait une sœur. – Lou doit être impatiente de passer un moment avec toi, déclara Marion. Laura esquissa un mince sourire. – J’en suis pas certaine. – Il n’est jamais trop tard pour nouer une relation, reprit sa mère. Je regrette juste que Lou ne puisse pas rester passer le nouvel an avec nous. Laura ôta un brin de paille accroché au pull de sa mère. Celle-ci voyait toujours la vie de façon positive, mais Laura savait combien sa fille aînée lui manquait. – Tout a changé ici depuis la dernière visite de Lou, reprit Marion. On n’avait pas encore le mange d’entraînement. Elle va être impressionnée par le travail qu’on a fait ! Au fond d’elle, Laura en doutait. Mais l’enthousiasme de sa mère était contagieux, et sa rancune à l’égard de Lou se dissipa un peu. Au fond de son cœur, elle ressentait une immense affection pour sa grande sœur si pleine d’énergie. – Tu lui montreras les progrès de Sundance, ajouta Marion. Il avait encore ses coliques quand Lou est venue. Sa dernière crise a eu lieu le lendemain de son départ, tu te souviens ? Je parie qu’elle ne le reconnaîtra pas ! En effet Sundance, n’avait plus rien a voir avec le poney maigre et malade qu’elle avaient sauvé de la vente aux enchères ! Cependant, l’animal restait imprévisible. – A mon avis, Lou préférera voir Pégasus, dit Laura d’une voix sourde. Lou avait cesser de s’intéresser aux chevaux après l’accident de leur père. Mais Pégasus, le cheval de Tim Flemming, était pour elle comme un membre de la famille. – On pourrait la convaincre de se balader avec nous ! protesta la jeune fille. Marion ne répondit rien. Lou avait été une excellente cavalière. Son refus de monter à cheval était un sujet sensible entre elles.
  12. D'acc' Bon courage en tout cas ! Je pars @++
  13. Nan justement ! Tu peux faire le suivant mais sans poster
  14. ça te vas ?? Il faudrait que tu puisse etre modo de ce sujet !
  15. C'est a dire, je fais un sur 2 ou si tu as pas poster je fais le chapitre que tu dois faire ? Désolé j'ai un peu de mal ce matin ^^' . Je commence maintenant le chapitre 1 . Et le poste ici ? J'ai crée un nouveau sujet : http://www.forum-heartland.com/t1722-hors-serie-2-souviens-toi-laura#75303 Un sur deux Tkt tout le monde a du mal ^^
  16. Hors-série 2 ! Souviens-toi, Laura ! Manong76 et moi allons poster les chapitres de ce livre ! Désoler si ce n'est pas très rapide ^^ On fait de notre mieux Spoiler: Tout n'avait pas été si simple cet hiver-là. Laura se souvient : il y avait eu le repas de famille, les retrouvailles avec Lou, revenue de Manhattan, mais aussi les derniers moments passés avec sa mère avant qu'elle ne meure... Et puis Laura avait eu envie de liberté, quitte à négliger ses proches et Sundance, son poney qui venait de tomber malade. Aujourd'hui, au-delà des épreuves, Laura veut continuer à croire en la magie de Noël Récapitulation : Spoiler: Prologue : Caroo' Chapitre 1 : Manong75 Chapitre 2 : Caroo' Chapitre 3 : Manong75 Chapitre 4 : Chapitre 5 : Chapitre 6 : Chapitre 7 : Chapitre 8 : Chapitre 9 : Chapitre 10 : Chapitre 11 : Chapitre 12 : Épilogue : ----------------------- Prologue Spoiler: - Sundance ! Ca va pas la tête ? s’écria Laura. Le balais qu’elle tenait une seconde plus tôt venait de lui échapper des mains. Le manche calé entre les dents, son poney balança d’un coup de tête l’objet, qui atterrit un peu plus loin. - Sale bête ! plaisanta-t-elle Laura fit les gros yeux. Mais en voyant Sundance tendre le cou par-dessus la porte de son box et retrousser sa lèvre supérieure, elle faillit éclater de rire. Cela faisait trois ans que le poney était à Heartland. À l’époque, Marion Fleming, la mère de Laura, fondatrice des écuries vivait encore. C’était elle qui avait emmené sa fille à la vente aux enchères. Marion avait encouragé Laura à se fier à son instinct : le poney s’était révélé gentil et docile. Et, en plus, excellent sauteur ! - Vous vous amusez bien ? lança Ted. Parce que si tu n’as rien de mieux à faire, Laura, viens donc m’aider. Je dois rincer les seaux vides ! La jeune fille se mit à rire. Elle donna une dernière caresse à Sundance et reprit son balai. Une vingtaine de minutes leur suffit pour achever les corvées du soir. Ted éteignit toutes les lampes et ferma les portes derrières eux. Laura remonta son col. On était en décembre et l’air était vif. Ted se pencha vers elle et l’embrassa. Puis ils se dirigèrent vers la maison, tendrement enlacés. - Je sens comme un air de fête. Ca fait un bien fou ! murmura Ted, tout sourire. Laura se blottis contre lui. L’idée d’être enfin en vacance la rendait si heureuse ! Elle poussa la porte de la cuisine, en prenant garde de ne pas se piquer à la couronne de houx qui l’ornait. - Hum ! Ca sent bon ! lança-t-elle d’un air gourmand. - Eh ! Retirez vos bottes ! s’exclama Lou en guise d’accueil. Laura vit sa sœur ainée poser une assiette de cookies sur la table. Des verres remplis de lait de poule mousseux attendaient d’être dégustés. - Vous arrivez au bon moment pour m’aider ! ajouta Lou. Laure et Ted ôtèrent leur bottes avant de suivre la jeune femme au salon. - Waouh ! lâcha Ted avec un sifflement admiratif. Ca, c’est un arbres de Noël ! Un sapin d’environ deux mètres de haut trônait au milieu de la pièce. - Magnifique, hein ? résonna la voix de Grand-père derrière eux. Jack Bartlett s’avança et prit sa petite fille dans ses bras. - Désolé de vous déranger ! grommela une voix assourdie, mais ce sapin, aussi magnifique soit-il, va tomber si vous ne m’aidez pas à le faire tenir dans le seau ¨ En baissant les yeux, Laura aperçut les jambes de Scott, le petit ami de sa sœur, dépasser de dessous le sapin. Il était le vétérinaire officiel de Heartland. - Plus facile d’aider une vache à mettre bas que de couper ces satanées branches ! haleta-t-il Ted se précipita à la rescousse du jeune homme. Avec des pierres, ils parvinrent tant bien que mal à maintenir le sapin en équilibre. - Il ne reste plus qu’à descendre les décorations du grenier, annonça Lou. Scott se redressa, l’air désespéré. - Pitié … supplia-t-il d’un ton dramatique. À vous de jouer les filles ! Je fais une pause. - Et moi alors ? rouspéta Lou. Je suis épuisé aussi. Je n’ai pas quitté les fourneaux de l’après-midi. - Je t’accompagne, proposa Laura. Elles se dirigèrent vers l’escalier. - Tous les mêmes, ces hommes ! lança Lou par-dessus son épaule. Pour cinq minute de travail, une heure de pause ! Elle s’accroupit juste à temps pour éviter le coussin lancé par Scott. Laura et Lou montèrent et pénétrèrent dans l’ancienne chambre de Marion. Elles se mirent à déballer les décorations et dénichèrent un coffret contenant de superbes petits bougeoirs en verre. - Tu te souviens ? dit Lou. Je les ai achetés quand je vivais à Manhattan, pour le dernier Noël de maman. J’étais venue passer quelques jours ici… Sa voix s’enroua. Laura hocha la tête et réprima un sourire. - Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Lou. - Si tu savais tout le cinéma que j’ai fait avant ton arrivée ! J’avais prévu de sortir, le premier soir des vacances, mais maman m’a obligée à rester pour préparer ta chambre ! - Drôle de façon d’accueillir sa grande sœur ! pouffa-t-elle. Tu ne m’as jamais dit que je t’avais causé tant de tracas ! Laura lui lança un coup d’œil. - On ne se parlait pas comme on le fait aujourd’hui. Et c’est tant mieux ! Parce que si je t’avais dit la moitié de ce que je pensais, je crois qu’aujourd’hui one ne se parlerait plus du tout ! Elle laissa errer son regard sur le chevelure blonde de sa sœur. Lou était la même qu’à ce fameux Noël. Et, pourtant, que de choses avaient changé ! Laura ferma les yeux et imagina sa mère, attendant qu’elle ait fini de mettre de l’ordre dans la chambre de Lou. Chapitre 1 Spoiler: – Incroyable ! Grommela Laura. Non seulement elle se paie le luxe d'une visite, mais en plus elle fiche le bazar dans ma vie ! Elle savait qu'elle exagérait, mais s'en moquait pas mal. Elle en avait par-dessus la tête ! Sa soeur, Lou, vivait a Manhattan, et son soi-disant formidable emploi à la banque l'empêchait toujours de venir les voir. Sa dernière apparition à Heartland remontait au printemps. Et voilà que, du jour au lendemain, elle leur passait un coup de fil pour annoncer son arrivée. – Et ma sortie du vendredi soir ? Qui s'en soucie ? Reprit Laura, furieuse. Elle parlait à voix haute, bien que personne ne fût là pour l'entendre. – Lou Flemming, peut-être ? Je parie qu'elle est en train de s'éclater dans un bar branché, pendant que moi, je reste ici à préparer ma chambre ! C'est au cinéma que je devrais être ! Cette soirée avec Matt et Soraya, ses meilleurs amis, était prévue depuis plus d'une semaine. Ils avaient décider d'aller voir un film pour fêter les vacances et se régaler ensuite de pizzas et de glaces. Laura attrapa les flacons de toilettes posés sur la table de chevet et les entassa dans un carton. Puis elle se dirigea vers la fenêtre, posa son front contre la vitre glacée. Elle vit Ted, le palefrenier âgé de dix-sept ans, rejoindre sa voiture dans la cour. La clarté de la pleine lune dessinait des ombres sur des joues et son front. On aurait dit que son visage était sculpté dans de la pierre sombre. Laura laissa échapper un soupir et fit courir son doigt sur la vitre. Pendant un court instant, elle pensa ouvrir la fenêtre, descendre le long de la gouttière et prendre la poudre d'escampette en profitant de la voiture de Ted. Elle abandonna cette idée. Même s'il s'entendait très bien avec Laura, Ted refuserait. Il respectait trop sa mère, Marion, qui l'avait embauché dix-huit mois plus tôt. Laura eut soudain l'impression qu'elle n'était pas seule. Elle se retourna et fronça les sourcils. La pièce était vide. Mais un mouvement près de la porte attira son attention. Une paire de jodhpurs blanc apparut dans l'entrebâillement de la porte. Puis la porte s'ouvrit en grand. Deux yeux bleus scrutèrent la pièce avec méfiance. – On peut entrer sans danger ? Demanda Marion Laura haussa les épaules et se détourna vers la fenêtre : elle ne voulait pas que sa mère aperçoive son sourire. Pas question qu'elle croie qu'elle allait accepter une trêve aussi facilement ! – C'est un vrai champ de bataille, ici ! Lança Marion. Les ressorts du lit grincèrent quand elle s'assit dessus. – Tu n'as pas soif ? Demanda-t-elle ça va, répondit Laura. Elle haussa une nouvelle fois les épaules. – Si on s'y met toutes les deux, avec un peu de chance, on aura le temps de regarder une cassette vidéo et de boire une tasse de chocolat chaud, repris Marion. Qu'en dis-tu ? Laura grommela : – S'il y a des cookies, alors je veux bien. Tope là ! Marion tapota la couette, invitant Laura a s'asseoir a côté d'elle. – Je regrette d'avoir bousculé tes projets avec Soraya ce soir. Laura acquiesça. Elle acceptait les excuses de sa mère. Mais, pour l'instant, elle était incapable de lui dire que c'était sans importance. Marion se pencha et attrapa un cadre en argent sur la table de chevet. Elle fit courir son doigt sur la photo. On voyait Lou et Laura, enfants, en train de jouer à la balançoire. – Tu avais trois ans, dit Marion. Ce qui veut dire que Lou en avait... douze. Elle tendit la photo à Laure. Celle-ci la connaissait par cœur. Elle avait été prise l’été précédant l’accident de Tim, leur père, en concours hippique. Ce dernier, paralysé pendant une longue période, n’avait pas pu surmonter le choc. Il avait abandonné sa famille, sans plus donner de nouvelles. Peu de temps après, Marion avait quitté l’Angleterre pour s’installer dans le ranch de son père en Virginie. Lou, de son côté, avait choisi de rester dans sa pension de Londres, persuadée que Tim viendrait la chercher et qu’ils revivraient bientôt tous ensemble. Comme avant. Mais son souhait ne s’est jamais réalisé. Elle n’était presque jamais venue en Virginie, aussi Laura en oubliait-elle parfois qu’elle en avait une sœur. – Lou doit être impatiente de passer un moment avec toi, déclara Marion. Laura esquissa un mince sourire. – J’en suis pas certaine. – Il n’est jamais trop tard pour nouer une relation, reprit sa mère. Je regrette juste que Lou ne puisse pas rester passer le nouvel an avec nous. Laura ôta un brin de paille accroché au pull de sa mère. Celle-ci voyait toujours la vie de façon positive, mais Laura savait combien sa fille aînée lui manquait. – Tout a changé ici depuis la dernière visite de Lou, reprit Marion. On n’avait pas encore le mange d’entraînement. Elle va être impressionnée par le travail qu’on a fait ! Au fond d’elle, Laura en doutait. Mais l’enthousiasme de sa mère était contagieux, et sa rancune à l’égard de Lou se dissipa un peu. Au fond de son cœur, elle ressentait une immense affection pour sa grande sœur si pleine d’énergie. – Tu lui montreras les progrès de Sundance, ajouta Marion. Il avait encore ses coliques quand Lou est venue. Sa dernière crise a eu lieu le lendemain de son départ, tu te souviens ? Je parie qu’elle ne le reconnaîtra pas ! En effet Sundance, n’avait plus rien a voir avec le poney maigre et malade qu’elle avaient sauvé de la vente aux enchères ! Cependant, l’animal restait imprévisible. – A mon avis, Lou préférera voir Pégasus, dit Laura d’une voix sourde. Lou avait cesser de s’intéresser aux chevaux après l’accident de leur père. Mais Pégasus, le cheval de Tim Flemming, était pour elle comme un membre de la famille. – On pourrait la convaincre de se balader avec nous ! protesta la jeune fille. Marion ne répondit rien. Lou avait été une excellente cavalière. Son refus de monter à cheval était un sujet sensible entre elles. Chapitre 2Spoiler: Laura peigna ses longs cheveux châtains et choisit de se faire une tresse. Elle enfila le gros pull en laine gris qu’elle adorait. Puis elle descendit à la cuisine et se servit une tasse de café brûlant. L’horloge sonna huit heures. Sa mère devait travailler depuis déjà deux bonnes heures ! Elle se dépêcha d’avaler son petit déjeuner et sortit dans la cour. _ Salut ! Ted avait attaché Pegasus au mur de l’écurie. Il accueillit Laura avec un grand sourire. Elle entra dans l’écurie. _Bonjour maman ! cria t’elle. Un bruit de jet d’eau couvrait sa voix. Elle se pencha par-dessus la porte d’une stalle. Marion arrêta l’eau. _Bien dormi ? demanda t’elle _Oui merci ! répondit Laura. _J’aimerais que tu montes Hansel, ce matin. Je voudrais voir comment il se débrouille, maintenant qu’il travaille bien sur le plat. Ted a installé des obstacles dans le paddock. _D’accord. Laura s’avança dans l’écurie. Deux têtes apparurent au bruit de ses pas : un petit poney bai tendit ses naseaux au dessus de sa porte tandis que Sundance dressait les oreilles. Laura s’approcha de lui. Elle le caressa entre les oreilles. Surpris, Sundance releva la tête d’un mouvement brusque, heurtant le bras de Laura. _Eh ! Doucement ! s’exclame t’elle. De toute évidence, Sundance était mal luné. Depuis quelques semaines, il était sans cesse de mauvaise humeur ! _ Bonjour, Hansel ! lança t’elle au poney. Elle ouvrit la porte de son box, heureuse d’entendre son léger hennissement. L’enthousiasme de Hansel contrastait l’accueil de Sundance ! Le hongre bai la regarda avec intérêt tandis qu’elle attrapait sa selle, déjà prête, posée contre le mur. Il ne bougea pas quand elle le sangla, ni quand elle lui passa son filet. Dans son box, Hansel avait une attitude impeccable. Mais une fois dans le manège, les choses se gâtaient. Laura resserra la sangle. Elle sentit le souffle chaud du poney dans ses cheveux. _C’est bien, mon grand ! Le félicita t’elle quand elle eut fini. Elle se dirigea vers le manège, tenant Hansel par la bride. Marion et Ted l’attendaient. _Surtout, encourage le ! conseilla Marion. Elle ouvrit la barrière. Laura se mit en selle et poussa avec douceur le poney dans le manège. Il entra tranquillement. C’était déjà un net progrès ! D’habitude, quand il apercevait le manège, il tournait en rond et se cabrait en essayant de s’échapper. La mère de Laura avait découvert la raison de cette réaction. Durant plusieurs mois, Hansel avait été monté avec une selle qui le blessait. Ses propriétaires s’en étaient rendu compte trop tard. Grâce au travail de Marion et à ses remèdes à base de plantes, le poney ne se braquait plus à l’idée de travailler. Laura le fit trotter et exécuter des huit avec changement de pied, avant d’essayer l’obstacle. Hansel n’était pas tout à fait détendu, mais il répondait bien à chacune de ses demandes, dressant les oreilles au son de sa voix. Laura s’assit confortablement et laissa ses mains suivre le mouvement de la tête du hongre. _C’est bien, Hansel, murmura t’elle ; Elle flatta son encolure et le fit s’arrêter au centre du manège. Quand elle lui demanda de reculer, Hansel piaffa, anticipant le picotement désagréable de la selle le long de sa colonne vertébrale. Mais Laura était prête. Elle le talonna légèrement avec sa jambe gauche et l’encouragea à avancer de quelques pas. Puis elle lui demanda à nouveau de reculer. Cette fois, Hansel réagit avec calme et s’exécuta. Puis il balança sa tête de haut en bas, comme pour signifier qu’il avait réussi. Laura le félicita de nouveau et observa le parcours de six barres installé dans le paddock voisin. _Veux tu que j’essaie de sauter, maman ? demanda t’elle _ J’aimerais d’abord essayé la technique du lien, répondit Marion. Elle escalada la barrière et rejoignit Laura au centre du manège. Laura mit pied à terre et passa les rênes à sa mère. _Tu t’en es très bien sortir, bravo ! approuva Marion. Hansel flaira la poche de l’adolescente, quémandant un biscuit. _ Après ! pouffa Laura. Tu n’as pas fini de travailler ! Elle lui donna une petite tape sur la croupe et rejoignit Ted, perché sur la clôture. _Je ne me lasserai jamais de voir ta mère utiliser cette méthode, avoua ce dernier, les yeux fixés sur Marion. Hansel galopait déjà autour du manège, ses sabots frappant le sable et envoyant des nuages de poussière. Marion était restée au milieu. Chaque fois qu’elle faisait un pas vers le poney, comme pour le chasser, celui-ci accélérait, et, dès qu’elle reculait, il ralentissait. Il fallut un moment avant que Hansel baisse la tête, puis ouvre et ferme la bouche, comme s’il mâchait. Cela signifiait qu’il était prêt à cesser sa course pour rejoindre Marion. Laura regardait, fascinée. Sa mère tourna le dos au hongre. Elle attendit. Hansel s’arrêta, puis avança, encore hésitant, vers le centre du manège. Calmement, il approcha tout près de Marion. Laura et Ted échangèrent un coup d’œil complice. Marion se tourna alors vers le poney et le regarda droit dans les yeux. _ A toi de jouer, souffla le palefrenier à l’adolescente. Laura descendit de la barrière. Marion se tourna vers elle. _ Je te le laisse ! dit elle en caressant le chanfrein du hongre. La jeune fille attrapa les rênes et se hissa sur la selle. _On y va, mon grand, murmura t’elle. Hansel agita ses oreilles noires et entra dans le paddock voisin. Laura le fit galoper autour des obstacles puis le mit face à la première barre. Sa foulée était régulière quand il franchit le premier oxer rouge et blanc. Mais après avoir sauté le deuxième obstacle, il se retrouva presque le nez sur la barre suivante et Laura dut s’asseoir au fond de sa selle pour reprendre les rênes. Hansel était déconcentré. Il lui fit un refus et tenta de fuir par la barrière ouverte. Laura garda son assiette. Elle mit le poney sur un cercle, puis l’orienta de nouveau face à l’obstacle. _Très bien ! Utilise ta rêne gauche et maintiens celle de droite plus fermement ! cria Marion Cette fois, Hansel s’envola par-dessus l’obstacle sans l’ombre d’une hésitation. Il finit le reste du parcours sans faute. Laura passa au petit trot devant le portail du paddock. Elle sentit que Hansel était attiré par la sortie, mais il continua sans broncher. Elle l’arrêta un peu plus loin. Elle tapota l’encolure du poney et fit signe à sa mère. Celle-ci les regardait, l’air réjoui. _ Je crois qu’il va pouvoir rentrer chez lui ! S’exclama t’elle. Qu’en penses-tu Ted ? _Tout à fait d’accord, approuva le palefrenier. Il passa sa main dans sa chevelure noire. _Ses propriétaires vont êtres stupéfaits de voir comment il se comporte maintenant, ajouta t’il. _ Hansel a un bon fond, expliqua Marion. Il suffisait d’attendre que l’anti inflammatoire de Scott ait apaisé sa douleur au dos pour regagner sa confiance. Il avait vraiment envie de nous faire plaisir. Au même instant, Hansel souffla avec force et tapa du pied. _Je vais le rentrer dans son box et le bouchonner, proposa Laura. Marion la suivit. _ Ta feuille d’inscription est arrivée par la poste aujourd’hui. _Ma feuille d’inscription ? Répéta Laura, surprise. _Pour le concours de la Saint-Etienne. Tu avait pensé y inscrire Sundance dans la catégorie cadets, lui rappela Marion. Laura se souvint d’une vague conversation à propos de ce concours, qui avait lieu tous les ans le lendemain de Noël. C’était quelques mois avant que Sundance commence à faire des siennes. Durant l’été elle avait remporté deux coupes avec lui : une dans la catégorie cadets, et une autre dans la catégorie circuits jeunes chevaux. _ Ah oui, j’avais oublié… Avoua t’elle Elle défit le filet de Hansel. _ Tu pourrais peut-être le sortir cet après midi ? lui proposa Marion. Il a besoin d’entrainement. Ca fait un moment qu’il n’a pas travaillé… _Pourquoi pas ? répondit Laura. Au fond d’elle, le trac la tenaillait. Comment dire à sa mère que Sundance ne coopérait pas assez pour qu’ils soient prêts à concourir ? Après le déjeuner, Ted proposa de préparer Sundance pendant que Laura finissait la vaisselle. Quant elle traversa la cour, elle aperçut le hongre qui balançait sa queue en piaffant. Elle se mordit les lèvres. En l’entendant approcher, Sundance s’agita, et Ted eut du mal a le calmer. _Il a de l’énergie à revendre ! s’exclama le palefrenier. Tu veux le détendre à la longe avant de le monter ? _ Non, ça ira, répondit-elle. Tu peux le tenir pendant que je le monte. Laura si hissa sur la selle. Le hongre se mit aussitôt à se balancer la tête de haut en bas. _ Tout doux, tenta de l’apaiser Ted. Je le tient jusqu’au manège, d’accord ? Laura acquiesça, soucieuse de maintenir son assiette et de garder les jambes prêtes à agir. Elle décida de le faire travailler au trot pendant un moment. Sundance tira sur son mors pour indiquer qu’il voulait accélérer l’allure, mais Laura le retint avec des rênes tendues. Ses jambes frôlaient à peine les flancs de l’animal. De la fumée s’élevait du garrot du hongre. Laura lui fit exécuter différents figures : voltes, demi-voltes et cercles. Quand elle lui demanda de prendre le galop dans un virage, il arqua le coup, touchant son poitrail avec ses naseaux. Mais elle tint bon et le poussa fermement. Au bout d’un moment, persuadée qu’il était fatigué, elle songea à lui faire travailler l’obstacle. _ Je vais sauter, dit elle à Ted. Celui-ci ouvrit la barrière du paddock et elle dirigea Sundance dans le paddock voisin. Elle se mit au galop et le positionna face à la première barre. En approchant de l’obstacle, le hongre leva la tête et commença à se débattre. Au lieu de se diriger droit sur la barre, il bifurqua en donnant des coups de queue. _ Non ! cria Laura. Au dernier moment, le poney fonça droit sur l’obstacle et le franchit. La barre supérieure tomba et la cavalière perdit l’équilibre. Elle reprit les rênes de justesse tandis que Sundance s’élançait avec fougue au dessus de l’obstacle suivant. Laura bascula sur l’encolure du poney, se rattrapant à la crinière. Ted s’élança dans le paddock. Il bloqua Sundance d’une main et de l’autre il aida Laura à se remettre bien en selle. _ Ca va ? demande t’il. Laura se sentait mal. Ses mains étaient moites et ses jambes tremblaient. _Ca va ! Mentit elle. Tu reste là, le temps que je reprennes ma respiration ? _ Tu ferais mieux d’arrêter pour aujourd’hui, lui conseilla Ted, inquiet. Il a déjà eu une bonne séance de travail. Je m’occupe de le rentrer dans le box. Laura fut tenter d’accepter son conseil. Mais elle savait que sa mère na terminait jamais sur une mauvaise impression. _ Il doit d’abord sauter un obstacle correctement, dit elle. Elle reprit les rênes. Quand Ted s’éloigna, Sundance ne broncha pas. Il gardait la tête baissée. Mais à peine Laura l’eut elle talonné qu’elle sentit la tension l’envahir de nouveau. Quant elle lui demanda de prendre le trot, il se raidit, et, à plusieurs reprises, il menaça de partir au galop. Au fond d’elle, Laura tremblait encore d’avoir failli tomber. Mais elle maintint son équilibre et ne relâcha pas ses jambes. Elle fit effectuer à Sundance plusieurs cercles au trot, jusqu’à ce qu’elle sente qu’elle l’avait bien en main. Alors seulement, elle l’engagea vers la barre la plus proche. Cette fois, Sundance sauta l’obstacle sans difficulté, mais à la réception il rua comme un cheval de rodéo. Sa cavalière resta en selle. Quand elle se dirigea vers Ted, elle fut soulagée d’entendre le palefrenier déclarer : _ C’est bon. Je le rentre, maintenant. Il a assez travaillé pour aujourd’hui. _ Laura se laissa glisser à terre et tapota l’encolure de son poney. Mais celui-ci leva un sabot menaçant vers elle et elle recula promptement. _ Merci, Ted, dit elle. Elle retira sa bombe. Ted fronça les sourcils. _ Tu ferais bien de parler de Sundance à ta mère, tu ne crois pas ? _ Non, ce n’est pas la peine, assura Laura d’un ton ferme. Elle ne tenait pas à discuter du comportement de Sundance. _ Ne t’inquiète pas, ajouta t’elle. Ted la scruta un court instant, puis haussa les épaules. _ La prochaine fois que tu le montes, vérifie que tu n’es pas seule, Laura. Il ne faudrait pas qu’il recommence … _ Bien sûr ! approuva Laura. Soulagée que la discussion s’arrête là, elle se dirigea à pas lents vrs la maison, les jambes flageolantes. Chapitre 3 Spoiler: Le lendemain, Marion proposa à Laura de l’accompagner dans une écurie de dressage de la région. _ Ils m’ont demandé de venir voir un cheval qui pose problème, expliqua t’elle. _ C’est bon, je viens décida la jeune fille. Elle avait prévu d’entraîner Sundance cet après midi là. Mais elle pourrait toujours le faire à son retour. Marion l’attendait dans sa voiture. Laura s’installa à côté d’elle et sa mère démarra. _ De quoi souffre le cheval que nous allons voir ? Demanda Laura. _ Son propriétaire, M. O’brien, n’en sait trop rien, à vrai dire. Son cheval s’appelle Etoile Filante, il a cinq ans et à déjà obtenu d’excellents classements en circuits jeunes chevaux. Mais depuis peu, il concourt moins bien et il a perdu sa souplesse dans les mouvements latéraux. _ Est-ce qu’un vétérinaire l’a ausculté ? interrogea Laura _ M. O’brien a tenu à ce que je vienne voir son cheval avant d’appeler un vétérinaire. Selon lui, il n’est pas malade. Il n’a aucun problème avec la nourriture et ne rechigne pas à travailler. Ce n’est que lors des séances d’entrainements que certains mouvements précis lui posent problème. J’en ai parlé à Scott. Il pense que c’est une bonne idée que je le voie d’abord. Laura sentit une bouffée de fierté l’envahir : leur vétérinaire attitré, Scott Trewin, faisait assez confiance à sa mère pour qu’elle dresse un premier diagnostic ! Elles traversèrent la ville. En voyant les boutiques illuminées, Laura repensa à la soirée du 23, la veille du réveillon de Noël, chez Matt. Elle brûlait d’impatience d’y être. _ Au fait, Maman, lança t’elle, ça ne te dérange pas si je sors jeudi soir ? _Tant que ce n’est pas une veille de classe, je n’y voie pas d’inconvénient. Mais Lou ? N’oublie pas qu’elle n’est là que pour une semaine. Crois tu que ce soit une bonne idée de sortir durant son séjour ? Laura se retint de protester ? Il lui était impossible d’imaginer passer vingt quatre, sept jours sur sept, avec sa sœur. Quel gouffre entre elles ! Laura n’avait même pas le souvenir d’avoir vécu avec Lou ! _ Tu pourrais l’inviter, suggéra sa mère. _ Heu… Pourquoi pas ? Bafouilla Laura, surprise. _ C’est là, indiqua Marion. Un panneau en forme de tête de cheval signalait un chemin en contrebas de la route. Marion ralentit et l’emprunta jusqu’à un petit parking. Elle gara son véhicule à côté d’un van, puis elles descendirent. Plus loin, elles aperçurent des stalles alignées, donnant sur un manège aux barrières grandes ouvertes . Une fille du même âge que Laura y faisait trotter un petit poney noir, sous le regard attentif d’un homme vêtu d’un long imperméable vert. Marion attrapa le bras de Laura et lui montra un poney alezan à la superbe allure qu’on sortait d’une stalle. _Etoile Filante, à mon avis. L’individu qui tenait le poney, âgé d’une quarantaine d’années, leur fit signe d’approcher. _ James O’brien, se présenta t’il. Merci d’être venues… _ Enchantée, répondit Marion. Je vous présente ma fille Laura. M. O’brien l’accueillit avec un sourire chaleureux qui contrastait avec son allure rigide. Etoile Filante tendit le cou vers Marion. La jeune femme se pencha en avant et souffla doucement dans les naseaux de la jument. _ C’est ainsi que les chevaux font connaissance, explique Laura, en voyant l’expression stupéfaite de leur hôte. Marion caressa le front d’Etoile Filante. _ Vous voulez me faire une petite démonstration ? Proposa t’elle au propriétaire. Ce dernier acquiesça. Plus agile qu’il en avait l’air, songea Laura en le voyant se hisser sur le dos du poney. Marion ne quittait pas des yeux Etoile Filante. La jument se mit au trot à peine entrée dans un deuxième manège. _ Elle est déjà tendue, murmura Marion à Laura. Elles refermèrent la barrière du manège et se tinrent juste derrière. _ Elle a la queue basse entre les jambes, fit remarquer Laura. C’était le signe manifeste qu’Etoile Filante n’était pas heureuse. Sinon, sa queue flotterait derrière elle en se dressant. M. O’brien fit effectuer différentes figures à Etoile Filante, qui s’exécuta sans broncher. Arrivé au fond du manège, le cavalier fit changer de pied sa monture pour prendre une diagonale. Laura comprit alors aussitôt pourquoi il avait fait venir sa mère. M. O’brien était assis tranquillement, donnant ses instructions avec des aides discrètes, et pourtant, Etoile Filante changea soudain. Elle releva le nez, creusa son encolure, et sa foulée devint hachée. Marion ouvrit la barrière et fit signe à M. O’brien. _ C’est bon, dit elle. Merci. Le cavalier arrêta sa monture et tapota son encolure. _ Vous avez une idée de ce qui ne va pas ? demanda t’il. _ J’aimerais d’abord l’examiner sans selle, expliqua Marion. M. O’brien acquiesça. _ A ton avis, qu’est ce qui cloche ? Demanda Laura à sa mère. _ Tu n’as pas une petite idée ? Lui répondit celle-ci. Laura secoua la tête. _ Quelque chose la gêne. J’ai bien vu qu’elle s’est désengagée dans la diagonale. Mais pour qu’elle raison, ça, je n’en sais rien… Tu crois que sa selle la blesse, comme Hansel. Marion sourit. _ Tu as raison de songer à sa selle. C’est souvent la dernière chose à laquelle on pense… Alors que c’est si fréquent ! Les propriétaires s’imaginent toujours que le problème vient des sabots. Dans le cas d’Etoile Filante. La jument avait été dessellée. Marion entra dans le box et posa ses mains de chaque côté du garrot du cheval. Puis elle exerça une légère pression sur certaines zones de son échine avec la paume de sa main, doucement d’abord, puis en insistant de plus en plus. Tout en palpant la jument, Marion ne cessait de murmurer. Quant elle atteignit le milieu du dos du poney, ce dernier coucha les oreilles en arrière. _ Approche-toi, dit elle à Laura. Celle-ci s’exécuta. Marion appuya à un endroit précis de la colonne vertébrale d’Etoile Filante. Cette dernière voulut reculer. _ Pose ta main ici. Cette zone est plus dure que les autres. Laura posa la main sur le dos du cheval et pressa à peine. _ C’est plus chaud, aussi, fit elle remarquer. Marion lui lança un sourire complice avant de se tourner vers M. O’brien. _ Je suis à peu près certaine qu’Etoile Filante s’est abîmé le dos. Elle s’est peut-être tout simplement roulée sur un caillou. Mais les séances de dressage ne l’aident pas à récupérer, d’autant qu’elle travaille sur une surface de sable profond. C’est mauvais pour la musculature de son dos. Les mouvements latéraux l’obligent à prendre appui à cet endroit, ce qui explique que sa blessure se révèle à ce moment précis. _ Ca me paraît juste, approuva M. O’brien. Une ride vint barrer son front. _ Que me suggérez-vous ? Demanda t’il, l’air soucieux. _ Appelez donc notre vétérinaire, Scott Trewin. Il vous prescrira sans doute un anti-inflammatoire pour apaiser la sensation de brûlure et réduire l’inflammation, recommanda Marion. _ Vous pouvez me donner ses coordonnées ? Marion sortit un papier et un crayon de sa poche. _Pour ce type de blessure, je conseille toujours un anti-inflammatoire. Mais faites lui également des massages à l’arnica. L’huile essentielle de lavande l’aidera aussi à se détendre. La lavande a des vertus anti-inflammatoires. _ Comment l’utilise t’on ? Demanda M. O’brien. Tandis que Marion se lançait dans des explications, Laura s’éclipsa. Elle connaissait ces méthodes par cœur. Elle avait envie de faire le tour du ranch. Elle aperçut le petit poney noir qui continuait de travailler dans le manège du fond. > se dit elle. Elle s’approcha de la clôture. _ Jess ! Tes jambes ! Tiens-toi correctement ! A l’autre bout du manège, Laura aperçut l’homme au long imperméable. La jeune cavalière devait être sa fille, songea t’elle. _ Je donne des jambes, Papa ! répliqua cette dernière. C’est Jasmine qui fait n’importe quoi ! Jess essayait désespérément de faire prendre à sa monture un trot allongé. En vain. La jument s’y refusait et semblait préférer prendre appui sur ses antérieurs. Chaque fois que ses pieds touchaient le sol, elle semblait mal à l’aise, comme si elle voulait éviter de porter son poids dessus. _ Oh là, laisse la souffler, ne put s’empêcher de murmurer Laura. Elle lança un regard furieux à l’homme. Comme s’il avait senti sa désapprobation, ce dernier fit signe à Jess de s’arrêter. _ Ca suffit ! Si tu n’es pas capable d’obtenir d’elle ce que tu veux, on n’a plus qu’à s’en débarrasser, déclare t’il. Laura eut un pincement au cœur pour la jument. Sa cavalière la dirigea vers la sortie. Ses rênes étaient bien trop courtes. _ Incroyable ! Souffla t’elle, en secouant la tête avec dégout. _ Qu’est ce qu’il se passe ? Demanda une voix derrière elle. _ Maman ! Elle lui montra la jument noire et lui raconta en détail la scène à laquelle elle venait d’assister. Les yeux bleus de Marion s’assombrirent. _ Je déteste qu’on traite les chevaux comme des machines ! lança t’elle, indignée. Par bonheur, Etoile Filante compte plus aux yeux de M. O’brien que toutes les coupes qu’elle pourrait lui rapporter ! Il m’a assuré qu’il allait acheter les remèdes que je lui ai conseillés. Quel réconfort de travailler avec des propriétaires comme lui ! Elles retournèrent au parking. Laura songea que sa mère avait abandonné la compétition de haut niveau pour soigner les chevaux. _ C’est vrai que les compétitions ne rendent pas toujours les chevaux heureux, dit elle à voix haute. Elle hésita, puis, au moment où Marion ouvrait la portière, elle ajouta : _ Tu sais, peu m’importe que Sundance participe au concours de la Saint-Etienne. Si c’est pour lui mettre la pression, je crois que ça ne vaut pas le coup… Marion lui lança un coup d’œil : _ Ce n’est pas parce que certains propriétaires abusent des compétitions qu’il ne faut plus y participer. Sundance est doué pour l’obstacle, Laura. Le faire concourir à l’épreuve de la Saint-Etienne ne posera aucun problème, tu le sais ! Il va s’amuser comme un petit fou, et toi aussi ! _ Hum… Murmura Laura en bouclant sa ceinture de sécurité. On verra… Chapitre 4 Spoiler: _ C’est fou ce que j’aime la cannelle ! S’exclama Soraya. Elle avait dû élever la voix pour se faire entendre. Le juke-box du café diffusait des chants de Noël à haut volume. Elle avala une autre gorgée de chocolat chaud et laissa échapper un soupir de satisfaction. _ Tu as de la crème sur le nez ! Pouffa Laura. Soraya l’avait invitée le matin même à la rejoindre pour qu’elles fassent ensembles les courses de Noël. Laura avait acheté presque tous ses cadeaux. Elle était épuisée. Les magasins étaient bondés, et elles avaient passé un temps fou dans les files d’attentes aux caisses. Soraya se tourna vers son amie. _ Tu montes beaucoup en ce moment ? Lui demanda t’elle. _ Bof… un peu… répondit Laura. De retour de sa visite au centre de dressage avec sa mère, la veille, elle avait laissé Sundance se détendre en liberté dans le manège une bonne vingtaine de minutes. Mais après, il avait refusé qu’elle l’attrape, et quand Laura l’avait enfin acculé dans un coin, il avait essayé de la taper. _J’entraînerai Sundance plus tard, annonça t’elle. Soraya la regarda attentivement. _ Quelque chose ne va pas ? Demanda t’elle. Elle partageait la passion de son amie pour les chevaux et venait souvent lui donner un coup de main. Ca ne servirait à rien de bluffer. Soraya la connaissait trop bien. _Sundance me donne du fil a retordre… finit elle par avouer. _Comment ça ? L’interrogea son amie. Laura lui raconta les dernières séances de travail avec le poney. _Tu as demandé conseil à ta mère ? Interrogea Soraya. _Pas encore. Je ne veux pas l’inquiéter. Il n’y a rien de vraiment sérieux… Il a décidé de me faire tourner en bourrique, voilà tout. _ Mais il était en pleine forme, cet été ! Lui fit remarquer son amie. Il a été épatant en compétition ! _ C’est vrai, reconnut Laura. Et il n’a pas eu de coliques depuis une éternité ! Il y a tellement de chevaux dont faut s’occuper au ranch… Peut être que je ne lui consacre pas assez de temps ! Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées, mais au fond d’elle, elle sentait pointer de nouveau l’inquiétude. Comment Sundance se comporterait il le jour du concours de la Saint-Etienne si elle ne venait pas à bout de son comportement fantaisiste ? Elle devait l’entraîner. La cour était vide quand Laura arriva au ranch. Elle posa ses emplettes dans l’entrée, ôta son manteau réservé aux sorties en ville et attrapa sa veste chaude d’hiver. Il faisait très froid. Un temps de neige, aurait on dit, malgré les nuages gris qui couraient dans le ciel. _ Maman ? appela t’elle. _ Je suis là ! Laura se dirigea vers la remise. Une douce odeur de betterave à sucre lui chatouilla les narines. Elle provenait d’une rangée de seaux posés sur le sol dallé. _ Tu as fait les courses que tu voulais ? Demanda Marion. Elle posa la grande cuillère en bois qu’elle tenait à la main et se tourna vers Laura. Elle se massa doucement les tempes. En voyant combien elle avait l’air épuisée, Laura se sentit coupable d’avoir passé sa matinée à s’amuser. _Oui, merci. Je me suis dépêchée de prendre le bus pour venir t’aider. _ C’est gentil, ma chérie. Si tu peux me donner un coup de main, c’est formidable. Marion referma un grand tube d’huile de foie de morue. _ Les propriétaires de Hansel sont venus le chercher ce matin. Ils n’en revenaient pas de voir combien il avait changé ! _ Génial ! S’exclama Laura. Elle était fière du travail de sa mère ! _ Est-ce que tu as entraîné Sundance, aujourd’hui ? Demanda Marion. Il a l’air nerveux, tout seul dans sa stalle. Le manège est libre, n’hésite pas à l’utiliser. _Dès que j’aurai fini de remplir les filets. Ses emplettes en ville l’avaient fatiguée. Elle n’était pas prête à affronter Sundance. _ Il fera nuit si tu t’y mets trop tard ! Intervint Marion d’un ton brusque. Cela ne lui ressemblait pas. Laura leva les yeux vers elle. _ Ca va, maman ? Marion soupira. _ Oui, excuse moi, chérie. Je me fais juste du souci pour Jake. Il n’a rien mangé depuis plusieurs jours ; Laura fronça les sourcils ? Ca ne ressemblait pas à Jake, ce doux géant qui dévorait toujours sa ration avec enthousiasme. _ Tu as essayé de lui faire prendre des fleurs de Back ? Demanda t’elle, intriguée. Sa mère acquiesça. _ Je lui ai donné des ajoncs, mais ça n’a servi à rien. Je suis sûre que son arthrite le rend dépressif, ce qui explique son anémie. C’est assez courant chez les chevaux de cet âge, quand ils sentent qu’ils diminuent physiquement. Si je parvenais à lui faire accepter les joncs, je suis sûre qu’il retrouverait le moral et que son appétit reviendrait. Laura songea à la façon dont Jake choisissait toujours avec attention les meilleurs morceaux dans sa mangeoire. _Ca va peut-être te paraître idiot, suggéra t’elle, mais est ce que tu as essayé de lui mettre quelques gourmandises dans sa nourriture pour l’encourager à manger ? _Tu as raison, Laura ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Laura devint écarlate. _ Je me trompe peut-être… Bafouilla t’elle. _ On ne sait jamais, ça vaut le coup d’essayer ! S’exclama Marion d’une voix enjouée. Je vais lui mettre des graines de tournesol, pour adoucir le goût. S’il accepte de manger, j’ajouterai des pousses de pissenlit. _ Pendant ce temps, je vais m’occuper de Sundance. Dès que j’aurai terminé, je t’aiderai à rentrer les chevaux. Laura se dirigea vers l’écurie. Quand elle ouvrit la porte du box de son poney, celui-ci coucha les oreilles. _ Salut, mon grand ! Murmura t’elle. Elle glissa les rênes par-dessus la tête du hongre, et évita de justesse le coup de sabot qu’il tenta de lui assener. _ Oh là ! Doucement… Quand elle eut fini de le préparer, elle se rendit compte qu’il faisait presque noir au dehors. Elle décida de remettre au lendemain son entraînement et lui ôta le bridon. Puis elle attrapa le licol et la longe. Sundance ne la quittait pas des yeux. Laura vit combien il était tendu. Quand elle passa la main sur son encolure pour le rassurer, elle sentit tous ses muscles bandés. _ Allez, mon grand, ne fais pas cette tête ! Une fois dehors, Sundance s’élança en avant. Il heurta l’épaule de Laura, manquant de la faire trébucher. Laura retint un cri de colère. Pourquoi Sundance lui en voulait-il autant ? A peine l’eut-elle lâché dans le manège qu’il fonça tête baissée jusqu’au fond. Puis virant brusquement, il posa sur Laura des yeux furibonds et se précipita au galop vers elle, les oreilles couchées en arrière. La jeune fille eut juste le temps de refermer la barrière. Elle n’avait hélas pas le temps d’observer plus longtemps le comportement de son poney. Elle avait promis à sa mère de rentrer les chevaux. Elle alla chercher d’autres licols et longes dans la sellerie. Casper l’attendait déjà derrière la clôture de pré, le museau pointé an avant, trop petit pour regarder de l’autre côté. Qu’il était drôle, songea Laura, amusée. Le poney était arrivé quelques semaines plus tôt. Il avait une peur bleue de l’eau. Marion avait déjà obtenu de lui qu’il mette les pieds dans une flaque. Un énorme progrès ! Jupiter, un ancien cheval de course d’un mètre quatre-vingts au garrot, se tenait à côté de Casper. Laura sourit du contraste de taille. Tous deux étaient devenus inséparables depuis l’arrivée de Casper, et ce dernier était le dominant. Jupiter était un des chouchous de Laura. Mis à la retraite, il avait été destiné à l’abattoir. Marion l’avait sauvé in extremis. Elle était persuadée qu’elle finirait par lui trouver un bon maître auprès de qui il coulerait une vieillesse paisible. _Allez, les gars ! On y va ! Lança Laura avec gaieté. Elle leur enfila un licol. L’air était gelé, et le souffle des chevaux dessinait des ronds de vapeur. Soudain des faisceaux lumineux vinrent éclairer l’écurie. Laura se retourna et aperçut une voiture jaune qui se garait devant la porte d’entrée de la maison. Elle arrêta Casper et Jupiter, et regarda, intriguée. Une longue silhouette en descendit, enfonçant un chapeau sur sa tête. Laura cligna des paupières. Non, ce ne pouvait pas être Lou ! Elle avait dit qu’elle arriverait le lendemain. Au même instant, un cri de joie retentit et la visiteuse fit de grands signes à Laura en hurlant son nom. Une bouffée de joie envahit Laura. Cet accent anglais… Pas d’erreur ! _ Maman ! S’exclama t’elle. C’est Lou. Chapitre 5 Spoiler: _J’arrive ! cria Laura à sa sœur. Je finis juste de rentrer les chevaux ! Marion sr précipita en courant hors des écuries, le visage rayonnant. Laura conduisit Casper et Jupiter dans leur box. Puis elle se dépêcha d’aller chercher les autres. Cette fois, Sundance se contenta de repousser doucement ses mains au moment où elle défaisait la boucle de son licol. Quand enfin elle entra dans la cuisine, Lou, Marion et Jack Bartlett étaient assis autour de la table devant des tasses de chocolat et une assiette de cookies. _ Laura ! Lou bondit vers sa sœur et la prit dans ses bras. Elle sentait bon. _ Fais attention, je suis sale ! La prévint Laura. Elle ne voulait pas tacher le pantalon crème de sa sœur, ni son pull blanc en jersey. _ Oh ! Ne t’inquiète pas répondit cette dernière. Elle relâcha son étreinte. Ce n’est qu’une tenue de voyage, tu sais ! Laura se dirigea vers l’évier pour se laver les mains. _ C’est tellement génial de te voir ! dit elle. Je croyais que tu arrivais que demain ! _ J’ai décidé de vous faire une surprise en prenant un avion un jour plus tôt, expliqua sa sœur. Carl est en conférence, et passer la soirée seule devant mon poste de télévision ne me disait rien ! Laura prit soin de ne pas parler de Carl, un sujet plutôt épineux entre les deux filles. Elle avait eu l’occasion de le rencontrer lors de son séjour à Manhattan, lorsque Lou l’avait invitée. Elle n’avait pas vraiment accroché avec le jeune homme, surtout lorsqu’il s’était moqué du travail de Marion en l’appelant la femme-cheval. _J’ai vu Jack qui reniflait sa nourriture et goûtait une bouchée, dit elle à l’intention de Marion. _Oh ! c’est formidable ! S’exclama Marion. Ses Yeux bleus brillèrent de reconnaissance. _ Jack est malade ? S’inquiéta grand-père. Marion lui fit part de ses inquiétudes, et de la suggestion de Laura pour que Jake retrouve l’appétit. Laura remarqua l’expression d’ennui de sa sœur. Lou, observait ses ongles. Sa mère aussi le vit, car elle s’empressa de changer de sujet. _Est-ce qu’il reste des tomates en conserve, papa ? Demanda-t-elle à Jack Bartlett. Je pourrais vous préparer des tomates farcies, si vous voulez… _Hum… Merci, maman ! s’écria Lou j’en raffole ! Marion et Grand-père commencèrent à s’affairer devant les fourneaux. _Laura, tu débarrasses la table, s’il te plaît ? Demanda Marion. _Je vais t’aider proposa Lou. Elle saisit un fer à cheval et un mors posés sur une étagère derrière elle. _ C’est fou ! Ils étaient déjà là la dernière fois que je suis venue ! Maman, tu devrais prendre une femme de ménage. Tu consacres tout ton temps aux chevaux et il ne t’en reste plus pour la maison ! _ Mais moi, je suis là, et je l’aide, intervint Laura. J’ai même préparé ta chambre… Elle ne put s’empêcher de laisser percer une pointe d’amertume. _ Oh ! Mais il ne fallait pas ! Répondit Lou, un peu gênée. Elle esquissa un petit sourire et reposa le fer à cheval sur l’étagère. Puis elle attrapa sa valise à côté de la porte d’entrée. _ Je vais me changer déclara t’elle. Laura sentait que la valise ne passerait pas aussi facilement qu’elle ne l’avait imaginé. Sa mère se donnait déjà trop de mal. Heartland valait autant que Manhattan, alors pourquoi se mettre en quatre pour sa sœur ? Comme si elle devinait ses pensées, Marion déclara : _ J’ai envie que cette première soirée soit une fête pour Lou, d’accord ? Ca fait si longtemps qu’elle ne nous a pas rendu visite ! _ Trop longtemps ! Approuva Jack. C’est à nous de faire en sorte que chaque moment passé avec elle soit une fête ! Laura hocha la tête. Grand-père avait raison. Elle ferait tout pour que Lou ait envie de leur rendre visite plus souvent. Sa sœur lui manquait. Elle décida d’oublier ses préjugés pour l’accueillir du mieux qu’elle pouvait. _Hum ! Sa sent bon ! s’exclama Lou. Marion déposa le plat fumant sur la table et entreprit de servir chaque convive. _ Qu’y a-t-il dans cette boite ? Demanda Jack Bartlett. Lou avait posé devant eux un paquet enveloppé d’un papier doré. _ Une petite participation pour Noël. Je vous laisse vous disputer pour savoir qui l’ouvrira ! ajouta t’elle en riant. Marion fit un clin d’œil malicieux. _Puisque j’ai cuisiné les tomates farcies, l’honneur me revient, non ? Qu’en pensez vous ? _J’ai lavé la salade ! Protesta Jack Bartlett. _ Et moi j’ai mis la table ! Intervint Laura, feignant l’indignation. _ Tu vois, impossible de trancher ! Dit Marion à Lou. Ouvre le donc toi-même, va ! Lou défit délicatement le ruban et souleva le couvercle. Un grand sourire éclairait son visage. _Ce sont des décorations de Noël ! J’ai pensé qu’on pourrait décorer tous ensemble le sapin. Elle sortit un petit bougeoir en verre. _Regardez leurs reflets dans la lumière ! _Oh, Lou ! C’est magnifique ! S’exclama Marion. Laura songea que ces bougeoirs trancheraient avec les décorations si colorées que Marion avait rapportées de Suède, à l’occasion d’un concours en Scandinavie. _ Il ne me reste plus qu’à aller chercher le sapin, fit remarquer Jack Bartlett. Tu imagines un peu ? Elles m’envoient seul dehors et ne m’ouvrent la porte que si le sapin leur convient ! Il ajouta que, pour un sapin coupé, ils en replantaient trois. Il craignait que Lou ne lui reproche de déforester la planète ! Marion lança un coup d’œil à l’horloge. _ Je sors voir Jake. Peut-être aura-t-il mangé un peu… _ J’y vais, si tu veux proposa Laura. Tu m’accompagnes, Lou ? Pegasus va être fou de joie de te voir ! _ Ca m’étonnerait qu’il se souvienne encore de moi ! Pouffa Lou. Et ce soir je crois que je préfère rester là. Le voyage m’a assommée. Mais je compte sur toi pour me faire faire un tour des écuries demain, d’accord ? _ Comme tu veux, répondit Laura, incapable de cacher sa déception . Elle enfila sa veste et respira un bon coup pour se détendre un peu. _ Moi aussi, je compte sur toi murmura t’elle. Le lendemain matin, Laura se réveilla à l’aube. Elle décida de s’occuper tout de suite de Sundance. Pas question de laisser passer une journée de plus sans le faire travailler. Il ne lui restait plus que trois jours avant le concours de la Saint-Etienne. Elle ne voulait pas décevoir sa mère. _ Bonjour, ma grande ! Lui lança Marion depuis le box de Jupiter. _ Bonjour, maman ! Répondit Laura, encore à moitié endormie. Elle salua son poney et entra dans le box. Elle flatta son encolure. Sundance agita légèrement les oreilles et Laura craignit une seconde de recevoir un coup de sabot. Mais le poney ne leva pas le pied. Elle put lui passer le bridon et le sangler sans peine. _Tu vas dans le manège ? Demanda Marion. Je pensais faire une séance de consentement avec Casper. Mais je peux attendre… _ Non je vais d’abord faire une petite balade avec Sundance avant de l’entraîner. _ D’accord. Mais prends garde de ne pas trop le fatiguer ! Elle conduisit son poney jusque dans la cour. Ted Passa la tête par la porte ouverte de la remise. _Salut, Laura ! Tu veux que je le tienne pendant que tu montes ? Proposa t’il. _Non, ça va aller, répondit Laura. J’ai l’impression qu’il a autant envie que moi de prendre l’air. _Bonne balade, alors ! Lança le jeune palefrenier. Il lui fit un grand sourire. _Merci ! Laura se hissa sur la selle et prit les rênes. Quel bonheur de sentir son poney coopérer. Cela ne s’était pas produit depuis si longtemps ! Une fois sur le chemin de terre battue qui grimpait de façon abrupte jusqu’à Clairdale Ridge, Sundance voulut passer au trot. Laura reprit les rênes. _Pas maintenant, dit elle. Elle sentit son poney se raidir sous elle et prendre une allure plus saccadée. > Supplia t’elle intérieurement. Elle usa de ses jambes et de son assiette pour le maintenir au pas. Mais Sundance coucha les oreilles en arrière et tira soudain sur les rênes. Laura faillit perdre l’équilibre. Son poney en profita pour prendre le trop. Sa cavalière tente de reprendre le contrôle, en vain. Sundance accéléra encore et fila à vive allure sous les arbres qui bordaient le sentier. Laura se baissa trop tard : une branche la cingla au visage. Sundance prit le galop, ses sabots martelant la terre et chassant les pierres sur son passage. Laura prit peur qu’il ne chute. Elle croisa une rêne par-dessus l’encolure du poney, tout en lâchant puis en rattrapant du leste de l’autre. Le hongre accepta finalement de ralentir jusqu’à ce que sa cavalière, le reprenant en main, le fasse tourner peu à peu en petits cercles. Elle avait l’estomac noué et décida de faire une halte. Sundance pencha la tête. Ses flancs couverts de sueur se soulevaient et se creusaient comme des soufflets. _Ca suffit pour aujourd’hui ! On rentre, déclara Laura. Le souffle court, elle raccourcit les rênes et se laissa ballotter sur le chemin du retour. Sundance était plus calme à présent. Il avait peut-être libéré le trop plein d’énergie, mais Laura avait eu sa dose d’émotions. Arrivée au ranch, elle se laissa glisser à terre et ôta la selle et le bridon. _Viens ! lui dit elle d’un ton sec, en lui indiquant de la main l’écurie. Elle le guida jusqu’à sa stalle. Là, elle ramassa une poignée de paille pour le bouchonner. Mais sans prévenir Sundance baissa la tête et la pinça à la taille. _ Aie ! Hurla Laura. Elle fixa le hongre, qui coucha les oreilles en arrières. _ Ca va ? demanda Ted, qui avait accouru jusqu’au box. _ Il m’a mordue ! répondit Laura. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, et sa colère les essuya du revers de sa manche. _ Laisse-moi m’en occuper, proposa Ted. _D’accord… Laura s’éloigna, la gorge nouée. Ted avait au la delicatesse de na pas lui faire remarquer que sa balade n’avait guère duré… Elle se dirigeait vers la maison quand un hennissement familier attira son attention. _Pegasus ! Elle pivota et regarda le hongre gris qui l’observait par-dessus la porte de sa stalle. Pegasus était toujours là, avec sa douceur habituelle et son grand regard intelligent. Laura s’approcha de lui et se blottit contre son encolure. Il souffla doucement dans ses cheveux. Elle ferma les yeux et revécu le galop effréné dans lequel Sundance l’avait entraînée. _Laura ? Que s’est il passé ? Demanda la voix Ted. Laura se tourna vers lui. Elle s’efforça de sourire. _Mais rien ! Mentit- elle. Sundance a juste des dents bien aiguisées ! Ted fronça les sourcils. _Ah oui ? Eh bien, moi j’ai le regard bien aiguisé, et figure-toi que je vois qu’il s’est passé quelque chose ! Il la fixait avec intensité. _Allez, Laura, fais moi confiance. Raconte à tonton Ted ! Laura faillit pouffer. _C’est ça, oui ! Tu es à peine plus âgé que moi ! _Mais je suis plus raisonnable, non ? Lorsque j’ai un problème avec un cheval je ne cherche pas à le cacher… Laura baissa les yeux et enroula une mèche de la crinière de Pegasus autour de son doigt. _Tu as vu comment s’est comporté Sundance dans le manège l’autre jour, non ? Demanda t’elle. Eh bien, ça f ait un moment que sa dure. Impossible de comprendre pourquoi. J’ai l’impression qu’il me déteste ! Sa voix se brisa. _Oh, Laura ! Tu sais bien que c’est faux ! Il est comme ça avec tout le monde. Es tu la seule à savoir tirer le meilleur de Sundance. Vous avez remporté deux coupes l’été dernier, non ? _J’ai l’impression que ça fait une éternité, répondit Laura d’un air sombre. On dirait qu’il devient mauvais. _Un cheval n’est jamais mauvais, dixit Marion, fit remarquer Ted. Tu lui en a parlé ? _Non, je ne préfère pas, s’empressa de répondre Laura. Pas maintenant. Lou est arrivée hier et je ne veux pas gâcher son séjour ici. J’en parlerai à Maman quand on sera de nouveau seules. Elle posa le front sur le chanfrein de Pegasus. Elle ne voulait plus parler de Sundance. _Merci de m’avoir écoutée, glissa t’elle à Ted. _Je t’en prie, répondit ce dernier. Il sembla hésiter, puis ajouta : _Laura, je suis sûr que ta mère serait rassurée si tu lui expliquais ce qui se passe. Elle ne se pardonnerait pas qu’il t’arrive quelque chose… Laura leva les yeux au ciel. Elle savait au fond d’elle que Ted avait raison, mais se confier à sa mère revenait à avouer qu’elle avait négligé Sundance. _Marion est persuadée que tu peux te classer au concours de la Saint-Etienne. Laura se tourna brusquement vers Ted : _Eh bien, moi je suis persuadée du contraire, figure-toi. Comme tu l’as fait remarquer, j’ai déjà remporté deux courses avec lui ! Ca ne vous suffit pas ? Ted ouvrit des yeux ronds. L’attaque de Laura le prenait au dépourvu. Elle enchaîna : _Et puis Heartland n’est pas un centre de dressage pour des chevaux de compétition, à ce que je sache. Pourquoi je devrais me plier en quatre pour remporter une coupe avec Sundance ! Sur ces mots, elle pivota et se précipita vers la maison en courant.
  17. Je mettrais le prologue ce soir au demain ! Si tu as finis avant moi, continue les autres Idem pour moi
  18. Le mieux est qu'on en fasse un sur deux comme sa elles l'auront plus rapidement ! Donc ci ça te va : Spoiler: Prologue : Caroo' Chapitre 1 : Manong75 Chapitre 2 : Caroo' Chapitre 3 : Manong75 Chapitre 4 : Chapitre 5 : Chapitre 6 : Chapitre 7 : Chapitre 8 : Chapitre 9 : Chapitre 10 : Chapitre 11 : Chapitre 12 : Épilogue : Et pour la suite on voit après comme ça si d'autres personne l'ont elles peuvent nous aider Ok ??
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