La génétique des phases chez Eublepharis macularius Avant propos Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens a préciser quelques petites choses. Tout d’abord, je pense qu’il est utile de s’attaquer aux divers problèmes étiques que posent les phases, je reprendrais ici les principaux problèmes sujets a débats. Notons que le genre Eublepharis est représenté par quelques espèces très proches, tant sur le plan morphologique que génétique. La taxonomie de ces espèces et sous espèces est d ailleurs sujettes a débat au sein de la communauté scientifique, ce qui implique des changements réguliers. Nous feront ici abstraction de Eublepharis hardwickii, espèce réservée a de rares terrariophiles, dont les différences avec les autres espèces du genre sont clairement marquées. Bref, autant dire que la distinction des différentes espèces n est pas aisée, la taxonomie étant basée sur certaines écailles et le nombre de lamelles sous digitale. Ainsi, quand l élevage de cette espèce a commencé, ces différentes espèces et sous-espèces ont été reproduites entre elles, par ignorance ou par souhait de sélectionner des individus au couleurs différentes de celles de l holotype, les souches d élevages telles que nous les connaissons (je parle ici de la « souche principale », celles que nous rencontrons sur toutes les bourses et présentant une multitude de phases, et non des souches pures qui commencent a refaire surface) ne constituent plus un taxon pure, mais bien un ensemble d intergrades. Au vu des récentes modifications dans la taxonomie (certaines sous espèces ont été élevées au rang d especes), on peut considérer que parler de « Eublepharis macularius » est un abus de langage. Ensuite, nous avons également pu remarquer les récentes dérives produites par ces fameuses phases, avec l exemple du gène enigma, lié a un syndrome du même nom, causant des troubles neurologiques irréversibles chez les animaux atteint, menant généralement a une mort prématurée. Cette phase est en cours de régression dans les élevages, a croire qu elle n est plus assez rentable pour ceux qui ont cru bon de la reproduire en masse et de la revendre a des prix exorbitants, en prétendant « travailler sur le syndrome de l enigma pour en réduire les symptômes », et affirmant, pour certains, que « de nettes améliorations étaient observables dans leurs élevages », information totalement fausse pour leurrer l amateur non averti. Finalement, de nombreux animaux sont reproduit de manière consanguine de façon a conserver, ou a produire plus rapidement les dites phases, ce qui entraine diverses malformations, il sera donc bon, quel que soit la phase, de se renseigner sur les pratiques de l éleveur chez qui on se procurera l animal. Vous l aurez compris, ce texte a pour but de vous donner les bases sur les phases de des geckos léopards, mais en aucun cas d en faire l apologie. Les traits sélectionnés Les premières phases apparues dans les élevages sont de simples variations du phénotype des animaux, par sélection, température d incubation et autres. Ces différentes phases se trouvent, pour la plupart et dans une certaine mesure, en milieu naturel. On peut citer par exemple : -classique: C est pour ainsi dire la “phase” la plus souvent rencontrée en milieu naturel. La couleur de fond est jaune sale, l individu présente des zones mauves et des taches noires. (ATTENTION : le « classique » constitue également un trait récessif, voir fin de l article !) -high yellow : Très commun en élevage, souvent revendu par abus comme « classique », la différence réside dans le jaune, nettement plus marqué chez les high yellow. -golden : Encore une fois on touche a la couleur jaune. Il existe deux types de geckos considérés comme golden : chez les premiers, la couleur jaune est quasiment dorée, chez les seconds, il s agit d un high yellow dont le jaune est vraiment très prononcé. -tangerine : La différence avec un « classique » réside dans le fait que le jaune doit cette fois ci être orange. -hypo : Il s agit d une réduction de marquage, on parle toujours d’hypo-quelque chose (hypo yellow, hypo tangerine…). Il existe deux types de geckos considérés comme hypo : Chez les premiers, le marquage noir est fortement réduit, et seule les bandes mauves portent des taches. Chez les seconds, le corps est ponctué de noir comme chez un classique, mais c est le mauve qui a disparu. -super hypo : Comme chez les hypo, il est toujours suivi d un autre terme. Il s agit ici d un gecko ne présentant ni mauve, ni taches noires. -ghost : Cette fois, la couleur de fond n est plus jaune, mais généralement beige. Cela donne l impression que l animal prépare constamment une mue. -snow : comme le ghost, ce gecko est très pale, sa couleur de fond doit être blanche. -black : Cette phase est très sombre, l animal possède en effet énormément de points noirs, et donc demélanine. -jungle (designer) : La couleur de fond n importe pas, la disposition des taches et zones mauve est atypique. -stripped : Il s agit d un jungle particulier, ici, une bande dorsale est complètement dépourvue de taches. -reverse stripped : Jungle particulier encore une fois, seule une bande dorsale comporte des taches. -carrot tail : Au moins 50% de la queue est orange -carrot head : Le marquage de la tête est orange -baldi : Pas de marquages sur la tete -Bandit : une marque noire traverse le nez… Bref, c est plus commercial qu'autre chose… -Four eyes : Les taches de la tête forment des « yeux » Les traits récessifs Il s agit de phases dues a des gènes récessifs (voir le paragraphe traitant du sujet dans le texte traitant de la génétique en général). Les animaux présentant le gène sous sa forme hétérozygote ne l expriment pas, il n est visible que chez les animaux présentant le gène sous forme homozygote. On peut citer : -Albinos souche Tremper : Plus clair qu un classique, ses yeux sons gris clair. -Albinos souche Rainwater : Très proche du Tremper, il semble cependant être légèrement plus pale. -Albinos souche Bell: Cette fois, le gecko est plus pale que le Tremper, et ses yeux sont roses. -Murphy paternless: Sa couleur est uniforme et varie du gris au vert kaki, il s agit de ce qui est appellé par abus de langage un “leucistique” -Blizzard: Gecko parfaitement blanc. Les traits co-dominants: Chez les em, il existe deux traits co-dominants. Je vais donc décrire la forme hétérozygote et homozygote. -Mach snow et Super Mach snow. Il s agit respectivement de la forme heterozygote et homozygote du gène. Chez le premier, le marquage est nettement observable chez les juvéniles, alors que les adules ressemblent a des classiques. Chez la forme homozygote, le gecko a une couleur de fond blanche. -Giant et Super Giant : Il s agit respectivement de la forme heterozygote et homozygote du gène. Chez le premier, le gecko est généralement plus grand et lourd que la normale, ce qui est encore plus marqué chez la forme homozygote, ces geckos sont tout simplement énormes. Les traits dominants: Encore une fois, deux traits dominants sont connus : -Classique : Voir description dans « traits sélectionnés ». -Enigma : L enigma est un gecko a la robe tout a fait atypique. Il s est avéré qu un nouveau gène dominant occasionnait une multitude de nouveaux combo, mais ce gène entraine par ailleurs des troubles graves et irréversibles. Les combo : Il s agit ici des combinaisons de gène, qui ont fait la célébrité de l em. Pour citer quelques exemples : -RAPTOr : red eye albinos patternless tremper orange -APTOr: albinos patternless tremper orange -Radar: l equivalent du RAPTOr, mais avec la souche Bell -Blazzing Blizard : blizard albinos -Bannana blizard : blizard patternless -Bannana blazing blizzard -Dalmatien: mach snow enigma -Sunglow: Super hypo tangerine albinos -Creamsicle: super hypo tangerine mach snow -Diablo RAPTOr blizzard -Hybino: hypo tangerine albinos -Snowglow: mach snow sunglow Et des centaines d autres, imaginez tout ce qui est faisable avec les gènes connus! Les nouveautés et gènes mal connus : Les mutations des yeux, les phases extrêmement rares a l heure actuelle, celles qui ne rencontrent pas le succès en Europe… Tant phases méconnues ! -ruby eye ou red eye : oeuil parfaitement rouge -Snake eye : décoloration partielle de l œil -Eclipse eye -Abynissian : aspect proche de l albinisme, il a cependant une couleur verdatre inhabituelle. Les veines des yeux sont rouges. -Black pearl -Black hole -Black velvet -Bold stripped -Gem snow -Midnight blizzard: blizzard noir Les fake : Afin de faire de l argent, certains n ont pas hésité a photoshopper leurs photos, en tentant de présenter une nouvelle phase, ou de montrer des animaux non viables… Les principaux cas connus les fameux geckos bleus : Blue spot project : l animal en question était en fait nécrosé, d ou la couleur bleue au niveau de sa queue… Blue project : les fameux geckos a ventre bleus… animaux morts peu de temps apres leurs naissances, dont on ne parle bizarrement plus… Notes diverses : Note sur les albinos: Il existe, a l heure actuelle, 3 souches d albinisme (les fameux “abynissians” n étant disponibles que sur le marché américain en très petite quantité et le gène étant encore très mal connu, personne ne sait s il s agit d une forme d albinisme ou pas). Ces 3 souches sont bel et bien a considérer comme des gènes a part, elles sont incompatibles entre elles : si un gecko peut porter deux gènes albinos différents sous forme hétérozygote, c est impossible sous forme homozygote ! Les différences reposent sur le moment de neutralisation de la mélanine lors des différentes étapes de réplications, transcriptions, traductions, … de l ADN. Note sur le classique : La plupart des phases reprises dans le premier point sont apparentées au classique, gène dominant, dont les différents phénotypes ne sont que des couleurs sélectionnées ! La description des phases est succincte, mais je pense que taper le nom sur google vous aidera pas mal ...