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Actus sur les glaciers, fonte des glaces, montée des eaux....

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L’année 2012 est une année record. La surface de la glace de mer de l’Arctique n’avait jusqu’alors jamais été aussi réduite. Si le réchauffement climatique et l’apport anthropique sont clairement en cause, le principal moteur de ce record serait lié au puissant cyclone qui a sévi en août 2012…

Pour l’Arctique, l’année 2012 n’aura pas été un bon cru. La glace de mer a atteint un taux de fonte record, reculant de 3,41 millions de km2 ! À la fin août, les glaces recouvraient une superficie de 4,1 millions de km2, soit 70.000 km2 de moins qu’en 2007, année jusqu’alors détentrice du record de fonte. Pourtant, à l’inverse de l’année 2007, l’année 2012 était une année calme, la température ne s’étant jamais vraiment écartée de la normale saisonnière.

Sur ces 30 dernières années, l’étendue de glace de l’Arctique s’est réduite de 40 %. Le réchauffement climatique et la part anthropique sont souvent pointés du doigt pour ce déclin à l’échelle décennale. Mais la fonte spectaculaire de 2012 est liée à la météorologie plus qu’au climat. En août 2012, une incroyable tempête a complètement modifié les paramètres climatiques. Un cyclone s’est abattu en Amérique du Nord, deux mois avant l’ouragan Sandy. S’il n’a pas causé les mêmes dommages matériels et humains que ce dernier, ce cyclone aura tout de même été désigné comme le « supercyclone de l’Arctique d’août 2012 » par les auteurs d'un article publié dans les Geophysical Research Letters (GRL).


Le cyclone atypique d'août 2012 s'est formé au large de la Sibérie, a traversé l'océan Arctique et s'est échoué au Canada. La photo a été prise le 6 août par le satellite Aqua de la Nasa, alors que l'ouragan atteignait le Groenland (ici à gauche). ©️ Nasa, Goddard, Modis, Rapid Response Team

L’Arctique a connu quelques 19.625 tempêtes depuis 1979. Celle d’août 2012 est classée comme la 13e plus forte tempête enregistrée depuis 33 ans. Le grand cyclone s’est formé le 2 août au large de la Sibérie, et a traversé l’océan pour mourir dans l’archipel Arctique canadien. Il est extrêmement rare qu’une tempête dure près de 13 jours, comme celle-ci. La pression minimale atteinte le 6 août était de 966 hPa. À titre indicatif, le minimum de pression de l’œil de l’ouragan Sandy était de 940 hPa. Ainsi, sa durée de vie et son minimum de pression ont rendu le cyclone de l’Arctique particulièrement atypique.

La tempête a fractionné et dispersé la glace de mer, laissant à nu le bloc principal. Une boucle de rétroaction positive a suivi : le bloc principal de la glace de mer était plus exposé aux vents. Ainsi, ces derniers couplés aux vagues générées par le cyclone ont amplifié la fonte de la glace déjà affaiblie. La tempête a fracturé une grande partie de la glace de mer au nord de la mer des Tchouktches et au large de l'Alaska. Les vents ont poussé les blocs de glaces vers le sud, où les eaux de surfaces sont plus chaudes. Ils ont donc complètement fondu.

Des études antérieures ont montré que les tempêtes et cyclones de l’Arctique pouvaient avoir un effet positif sur le gain de glace. Si ces événements surviennent au début de l’été, au centre de l’Arctique, les systèmes dépressionnaires peuvent protéger la glace de mer. Les vents sont tels qu’ils conservent la glace dans une eau froide, et les orages peuvent refroidir la température atmosphérique. Tandis qu’à l'inverse, les années où les conditions météorologiques dans l'Arctique sont calmes, la glace de mer fond beaucoup plus.

Les deux derniers records de fonte de 2007 et 2012 n’ont donc pas été atteints pour les mêmes raisons. En 2007, des vents du sud, plus chauds, sont remontés le long des côtes de la Sibérie orientale et de la mer des Tchouktches. Comme pour l’Antarctique, ces vents chauds dispersent la mer de glace et augmentent la fonte. Les conditions météorologiques de 2012 étaient proches de la moyenne, le record de fonte n’aurait donc probablement pas été atteint si le cyclone n’avait pas été aussi intense.


La glace de mer de l'Arctique a atteint un record dramatique de fonte en septembre 2012. Son étendue se serait réduite de 3,41 millions de km2 ! Si le réchauffement climatique joue clairement un rôle dans le recul des glaces, ce record a été atteint à cause d'un phénomène météo rare. ©️ Jeremy Potter, NOAA

Si les conditions météorologiques influent sur l’ampleur de la fonte annuelle, il est aussi certain que le réchauffement climatique joue sur la fonte moyenne observée sur le siècle dernier. L’influence anthropique, qu’on le veuille ou non, reste le vecteur commun pour expliquer le bilan de fonte négatif et la diminution dramatique de l’étendue de la glace de mer de l’Arctique.


FUTURA SCIENCES 28/12/2012

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Même si nous parvenons à limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100, les mers du globe continueront de monter durant des siècles ! Cette affirmation se base sur le lien unissant le CO2 et le niveau des océans depuis 40 millions d’années. Elle mérite d’être décryptée…

Les activités anthropiques libèrent chaque année des milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Or, il s’agit d’un puissant gaz à effet de serre qui participe activement au réchauffement climatique que subit actuellement notre planète. L’augmentation des températures n’est pas sans conséquence, puisqu’elle provoque la fonte des glaces stockées en divers lieux du globe, ce qui entraîne une montée du niveau des océans. Bref, il existe un lien entre la concentration atmosphérique en gaz carbonique et l’élévation du niveau des mers. Mais en a-t-il toujours été de même ? Et surtout, quel impact a eu la concentration atmosphérique en CO2 sur les océans durant l’histoire de la Terre, disons depuis 40 derniers millions d’années ?

Pour répondre à ces questions, Gavin Foster et Eelco Rohling du Centre océanographique national de Southampton (Royaume-Uni) ont récolté plus de 2.000 paires de données caractérisant la hauteur des océans à un temps géologique et sous une concentration atmosphérique de CO2 connue. Elles couvrent cinq périodes de l’histoire de la Terre ayant été marquée par des climats plus chauds, plus froids ou égaux au nôtre. Leurs résultats viennent d’être dévoilés dans la revue Pnas.

Une relation sigmoïdale a été trouvée entre les deux paramètres à l’échelle des temps géologiques. Elle permet de souligner l’important rôle de forçage climatique joué par le CO2 depuis des millions d’années (il explique à lui seul 68 % de la relation). Par conséquent, les changements de concentration en gaz carbonique atmosphérique ont toujours été suivis par des fluctuations du niveau des mers jusqu’à ce que ce dernier se stabilise à un nouvel état d’équilibre naturel. Avant de poursuivre, nous pouvons d’ores et déjà préciser que les océans du globe ne sont pas près de s’arrêter de monter, même si nous parvenons à limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100.

Par le passé, une élévation de la concentration en CO2 de 180 ppm à 400 ppm a toujours été suivie par une importante montée des mers. Cette relation reflèterait la grande sensibilité climatique des calottes glaciaires lors des ères glaciaires, ainsi que celle des glaces du Groenland et de l’ouest de l’Antarctique dans les périodes interglaciaires. Le niveau des océans serait ensuite resté plus ou moins stable pour des concentrations en gaz carbonique allant jusqu’à 650 ppm, avant de recommencer à augmenter fortement jusqu’à ce que toutes les glaces disparaissent (plus de 1.100 ppm). Cette tendance reflèterait le comportement des étendues gelées de l’Antarctique oriental. Durant l’Éocène, les mers culminaient ainsi entre 60 et 70 m au-dessus de leur niveau actuel.

Quel a été l’état des océans lorsque la Terre possédait un climat similaire au nôtre, avec une concentration atmosphérique en CO2 proche de 400 ppm (une valeur de 390,9 ppm a été mesurée en 2011) ? La réponse surprend : la surface des mers se situait 9 à 31 m au-dessus de leur niveau actuel ! Même si nous parvenons à limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100 (concentration en CO2 comprise entre 400 et 450 ppm), les mers devraient poursuivre leur ascension durant encore plusieurs siècles avant d’atteindre l’équilibre. En effet, elles s’élèvent actuellement d’environ 1 m par siècle. La seule solution pour arrêter la montée des eaux consisterait à revenir à la concentration atmosphérique en CO2 de l’ère préindustrielle, soit 278 ppm.

L’élévation récente, entre 1880 et 2000, du niveau de la mer (en cm) selon les marégraphes était en moyenne de 2 mm/an. ©️ Robert A. Rohde, Wikimedia Commons, cc by nc sa 2.5


FUTURA SCIENCES 7/01/2013

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Aussi majestueux que fragiles, les glaciers tendent à disparaître sous l’effet du réchauffement climatique. Partez à la découverte de ces géants de glace à la beauté éphémère à travers une sélection d’images vues de l’espace réalisée par le site du magazine Wired.

De surfaces variables, les glaciers représentent dans leur ensemble la quasi-totalité des réserves d’eau douce de la planète. Ces immenses masses de glaces se forment à partir de couches de neige qui s’entassent jusqu’à se compacter sous leur propre poids. Outre l’aspect esthétique, les glaciers représentent pour les géologues une véritable mine d’informations qui leur permettent d’expliquer quand et comment a évolué l’environnement au fil du temps.

En effet, si ces mastodontes de glace semblent, d’un point de vue humain, évoluer de manière particulièrement lente, il en est tout autrement à l’échelle des temps géologiques. Les glaciers sont en effet capables, en seulement quelques milliers d’années, de sculpter naturellement les paysages qui les entourent donnant lieu à des fjords ou de nouvelles vallées. Grâce aux bulles d’air emprisonnées dans les glaces au moment de leur formation, les scientifiques sont capables de récolter des données cruciales pour la compréhension des conditions atmosphériques du passé.

Par ailleurs, l’extrême sensibilité de ces éléments au changement climatique permet de mesurer au regard de l’avancée ou du recul, la tendance des températures de la région à un moment donné. Au cours du temps, l’évolution des glaciers a fluctué au rythme des cycles climatiques naturels. A l’heure actuelle, les géants de glace tendent à se retirer sous l’effet du réchauffement climatique de la planète accentué par l’activité humaine. Le parc national de Glacier situé dans le Montana, aux Etats-Unis, compte par exemple seulement 26 glaciers aujourd'hui contre 150 répertoriés en 1850. Les experts prévoient ainsi leur entière disparition d’ici 2030 si le réchauffement continue à ce rythme.

Afin d’immortaliser la beauté de ces éléments et sensibiliser le public aux problèmes liés au réchauffement climatique, le site Wired a sélectionné une série d’images parmi les plus stupéfiantes représentant des glaciers capturés depuis l’espace par des astronautes ou des satellites, en voici quelques-unes d’entre elles.



Ce glacier, situé en Alaska, présente une bande grise au milieu appelée moraine et composée d'un amas de débris minéral. Cette moraine s'est formée lors de la fusion de deux glaciers, avançant l'un vers l'autre

Le champ de glace d'Heiltskuk en Colombie Britannique au Canada. Il s'étend sur plus de 3600 kilomètres carrés

La vallée de l'ouest du Groenland était autrefois occupé par un immense glacier mais elle est aujourd'hui parsemée de petite masse de glace

Cette image du glacier Eugenie, situé au niveau de l'archipel arctique canadien, a été prise en 2000 par le satellite ASTER spécifiquement conçu pour détecter le moindre changement dans la taille et la forme des glaciers

Le glacier Helheim, au Groenland. La comparaison entre cette photo prise en 2003 à d'autres prises en 2001 et 2005 permet de rendre compte de la rapidité avec laquelle se retire la calotte glaciaire du Groenland

Le Parc national de l'île d'Ellesmere dans l'océan Arctique

Le glacier Uppsala diminue rapidement comme beaucoup d'autres glaciers argentins

Ce glacier est situé près de la base américaine McMurdo, au sud de l'île de Ross, en Antarctique

©️ Istockphotos.



MAXISCIENCES 9/01/2012

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D’ici la moitié du XXIe siècle, les brise-glaces pourront traverser le pôle Nord en septembre ! Les bateaux non adaptés à la glace pourraient en outre affronter les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est. C’est en tout cas ce que suggère l’étude menée par une équipe de l’université de Californie à Los Angeles en réponse à la fonte exceptionnelle de la glace de mer arctique en 2012.


En septembre 2012, la banquise arctique atteignait son record de fonte. La glace de mer a reculé de 3,41 millions de km2. Cet exceptionnel recul a provoqué une prolifération d’algues sous la glace, entraînant une vie florissante à plus de 4.000 m de profondeur. Il pourrait aussi être en partie responsable des périodes très froides de cet hiver sous nos latitudes. Mais d’un point de vue climatologique, la fonte spectaculaire de l’Arctique a ranimé la question des routes maritimes passant par le pôle.


Au pôle Nord, il existe actuellement deux routes maritimes : le passage du Nord-Est qui suit les côtes russes, et le passage du Nord-Ouest qui longe les côtes canadiennes. Aussi appelée route maritime du nord, la voie qui passe près de la Russie n’est actuellement navigable qu’en été. Des brise-glaces tentent tant bien que mal de prolonger le plus longtemps possible cette voie maritime. C'est le chemin le plus court pour aller de l’Europe vers l’Asie. Encore plus souvent fermé, le passage du Nord-Ouest est en outre plus dangereux. Seuls les brise-glaces les mieux équipés s’y aventurent. Théoriquement, ce passage n’est ouvert qu’une fois tous les sept ans !


Récemment, une équipe de recherche de l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis) s’est intéressée à l’évolution future de l’accessibilité des voies maritimes durant le mois de septembre, période durant laquelle la glace est à son minimum d’épaisseur. Leurs résultats, publiés dans les Pnas, sont édifiants : d'ici 30 ans, même les bateaux les plus ordinaires pourraient naviguer sur ces routes. Ils n’auront même plus besoin de brise-glaces pour s’y rendre.


Plus surprenant encore, la couverture de glace devrait être si mince que les brise-glaces pourront passer directement par le pôle Nord. Jusqu’à présent, aucune étude n’était allée aussi loin dans les prévisions des routes maritimes. La voie qui passe directement par le pôle Nord est 20% plus rapide que la route maritime via le passage du Nord-Est. Pour les bateaux qui font le trajet de Rotterdam (Pays-Bas) vers Yokohama (Japon), il est déjà actuellement 40% plus rapide de passer par le nord que d'emprunter le canal de Suez
.

Pour le légendaire passage du Nord-Ouest, qui offre la voie d’accès la plus courte de l’Asie vers l’est du Canada et la côte est des États-Unis, il sera plus praticable pour les navires de type Polar Class 6 (parmi les brise-glaces les plus communs) et peut-être même les bateaux non équipés. D’après l’étude, en 2050, la glace de mer devrait tellement fondre en septembre que le passage deviendrait accessible tous les deux ans en moyenne. Les prévisions suggèrent toutefois que les passages resteront inaccessibles le reste de l’année.

La prévision des routes maritimes du pôle Nord n’est pas nouvelle en soi, mais l’approche de cette étude est quelque peu différente. Ces deux dernières années, la glace a commencé à fondre à la fin de l'été. À tel point que même de simples navires, devancés par des brise-glaces, ont pu traverser les eaux glaciales. En été 2012, 46 voyages ont été effectués par la route maritime du nord. L’équipe de recherche a donc étudié ces routes maritimes émergentes et le taux de fonte des glaces qui les a rendues accessibles.


Ils ont ensuite analysé le tout dans sept modèles climatiques différents en considérant deux scénarios (RCP 4.5 et RCP 8.5). Le premier scénario prévoit une augmentation de 1,5 °C entre la révolution industrielle et 2100, le second ajoute 3 °C au premier. Pour les deux scénarios, les résultats étaient presque similaires. Toutes les simulations des modèles concordent et prévoient bien l’ouverture du passage du pôle Nord aux brise-glaces autour du mois de septembre. L’enjeu des routes maritimes est colossal, et l’impact économique sera important. Si passer par ces routes ne peut être qu’avantageux pour les bateaux, l’environnement, quant à lui, ne devrait pas apprécier.


Projection des routes maritimes simulées pour les années 2040 à 2059. Les tracés rouges sont les projections des trajets les plus courts que pourront emprunter les brise-glaces les plus communs, du type Polar Class 6. Les tracés bleus indiquent les trajets qui seront les plus rapides pour les bateaux non équipés pour affronter la glace. ©️ Laurence Smith et Scott Stephenson, Pnas, 2013

Et si d'ici 2040, ce bras de mer de la banquise arctique s'élargissait suffisamment pour laisser passer les bateaux ? Si l'on en croit l'étude menée par l'équipe de l’université de Californie à Los Angeles, cela sera bien possible pour les navires de type Polar Class 6, les brise-glaces les plus communs. ©️ Pôle Nord 2012


FUTURA SCIENCES 7/3/2013

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WASHINGTON - Un cinquième des glaciers du Canada pourrait disparaître d'ici la fin du siècle sous l'effet du réchauffement climatique, contribuant ainsi à une montée de 3,5 cm du niveau des océans, selon une étude publiée jeudi dans la revue Geophysical Research Letters.

Même avec une hypothèse d'une augmentation modérée de la température, il est encore très probable que les glaces vont fondre à un rythme alarmant, estime Jan Lenaerts, un météorologue de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas, le principal auteur de ces travaux, jugeant très faibles les chances que cela s'inverse vu que ce phénomène paraît irréversible.

La fonte des neiges dans la toundra et des glaces dans l'océan autour des glaciers intensifie le réchauffement régional avec des effets désastreux sur les calottes glaciaires du nord du Canada.

La neige et la glace réfléchissent les rayons du soleil et avec leur disparition une grande partie de la chaleur de ce rayonnement est absorbée par la terre et l'océan, ce qui fait grimper la température localement.

Une réduction de 20% des glaciers canadiens d'ici la fin du siècle correspondrait à une montée de 3 degrés Celsius de la température moyenne du globe sur cette période. Mais autour des glaciers canadiens, la hausse serait en fait de 8 degrés, estime le professeur Lenaerts, soulignant qu'il ne s'agit pas d'un scénario extrême.

Les glaciers du Canada, les troisièmes plus volumineux au monde après ceux de l'Antarctique et du Groenland, feraient grimper le niveau des océans de 20 centimètres s'ils fondaient entièrement, estiment ces chercheurs.

Depuis 2000, la température dans l'archipel arctique du Canada a augmenté de 1 à 2 degrés et le volume de glace a déjà nettement diminué.

Avec cette étude, nous voulons montrer que les glaciers canadiens devraient être inclus dans les estimations et projections de la montée des océans au cours des prochaines décennies, explique Michiel van den Broeke, un professeur de l'Université d'Utrecht, un des co-auteurs de l'étude.

Le niveau de la mer s'est élevé en moyenne depuis 1992 de plus de 55 mm (3 mm par an), dont la plus grande partie (43,9 mm) est attribuable à l'expansion thermique de l'eau et le reste (11,1 mm) à la seule fonte des deux plus grandes calottes glaciaires de la planète, selon une étude internationale parue en novembre 2012 dans la revue américaine Science.


romandie 7/3/2013

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L’ouragan Sandy doit sa puissance et sa violence à une série d’événements : anomalies atmosphériques, période des grandes marées… Dans une nouvelle étude, des chercheurs suggèrent que cette série d’événements n’est pas un concours de circonstances. La fonte exceptionnelle de l’Arctique en septembre 2012 serait la grande responsable. Le changement climatique influe-t-il donc sur la météo ?


L’ouragan Sandy est né en mer des Caraïbes, le 23 octobre 2012. Alorstempête tropicale, Sandy s’est développée en ouragan de catégorie 1 en 24 heures. La Jamaïque, Haïti, Cuba et les Bahamas ont été les premières terres frappées. Au lieu de continuer son chemin vers le nord-est de l’océan Atlantique, comme le font les autres ouragans, Sandy a dévié de sa trajectoire. L’ouragan a migré vers l’ouest et a frappé New York de plein fouet.


Le cyclone a été particulièrement inhabituel. Contrairement aux autres ouragans ou tempêtes tropicales, Sandy ne s’est pas affaibli en atteignant les côtes. L’énergie ne s’est pas dissipée car un plongeon du courant-jet vers le sud l’a maintenue. Le courant-jet est un courant atmosphérique qui se propage d’ouest en est à haute altitude. Mais à la fin du mois d’octobre 2012, ce dernier était complètement orienté nord-sud, ce qui a déclenché une incursion d’air froid venu de l’Arctique.


Beaucoup attribuent la violence de Sandy à un concours de circonstances. D’abord, une configuration de hautes pressions entre le Groenland et l’Atlantique nord-ouest a provoqué un blocage atmosphérique. Celui-ci a empêché le cyclone de continuer sa trajectoire vers le nord. Sandy a alors complètement dévié sa trajectoire vers l’ouest. Une telle migration n’avait jamais été observée. En outre, sur sa trajectoire, l’ouragan (qui était alors en train de faiblir) a rencontré un cyclone extratropical. Ils ont convergé et donné naissance à une supertempête hybride. Au centre, la pression était particulièrement basse.


Ainsi, la combinaison de la formation d’une supertempête, d’une très faible pression au centre et du blocage au nord a créé une zone de vents d’est extrêmement violents qui ont accumulé l’eau vers l’ouest, donc sur les côtes américaines. Et ce, en période de Pleine Lune et de grandes marées. Des chercheurs de l’université Cornell, conjointement avec l’université Rutgers, se sont précisément intéressés à cette série d’événements. Leur étude, publiée dans la revue papier Oceanography suggère que la fonte spectaculaire de l’Arctique en septembre 2012 aurait augmenté la fréquence de blocage du courant-jet. Elle aurait favorisé l’invasion des masses d’air froid de l’Arctique vers les moyennes latitudesBet aurait favorisé le méandre du courant-jet.


Aucun lien direct n’a pu être établi entre le phénomène atmosphérique de fin octobre et la fonte record. Mais les observations concordent avec le raisonnement. En fin de compte, les probabilités que Sandy ait été aussi violent à cause de la fonte de l’Arctique ou plutôt à cause d’un concours de circonstances sont les mêmes.


Les conditions atmosphériques lors de l'arrivée de l'ouragan Sandy sur les côtes américaines. La lettre H caractérise la zone de hautes pressions qui a induit le blocage atmosphérique. La forme sinusoïdale du courant-jet (jet stream) a induit une incursion de l'air arctique (arctic air) vers le sud. ©️ Climate Central

La ville de New York a été plus touchée par l'ouragan Sandy que ce qu'avaient prévu les autorités. Le phénomène de surcote était maximal (de quatre mètres) et Manhattan a été inondé en intégralité. D'après une équipe de recherche de l'université Cornell, le réchauffement climatique pourrait bien être la cause de cette véritable anomalie météo. ©️ @Linomartone, Twitter



FUTURA SCIENCES 10/3/2013

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PEKIN - La Chine va renforcer sa présence dans l'Antarctique en y construisant d'ici 2015 deux nouvelles stations de recherche, a annoncé vendredi l'Administration d'Etat des océans. Sur ces deux nouvelles bases, une ne sera utilisée que l'été, de décembre à mars, et l'autre fonctionnera toute l'année, a précisé l'agence Chine nouvelle.

La Chine possède déjà sur le continent blanc, dans l'hémisphère austral, trois bases, Changcheng (Grande muraille), Zhongshan et Kunlun.

Les Etats-Unis ont courant mars rejoint l'Australie et la Nouvelle-Zélande pour réclamer des sanctuaires marins dans l'Antarctique, alors que les écologistes s'efforcent d'y obtenir une interdiction de la pêche . L'Union européenne et l'Australie aussi veulent protéger 1,9 million de km2 de la fragile côte de l'Antarctique oriental.

De l'autre côté du globe, la Chine, premier consommateur d'énergie du monde, cherche par ailleurs à s'implanter en Arctique, dont elle convoite les vastes réserves d'hydrocarbures. La fonte des glaces rend en effet les ressources minérales de cette région stratégique davantage accessibles.


ROMANDIE 29/3/2013

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PARIS (AFP) - Alors que la banquise arctique fond à vue d'oeil, le réchauffement de la planète se traduit actuellement par une extension de la banquise autour de l'Antarctique, une conséquence possible de la fonte accélérée des glaces qui recouvrent le continent, selon une étude néerlandaise publiée dimanche.

D'après l'étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, l'eau douce issue de la fonte des "langues de glace", qui prolongent la calotte continentale dans l'océan, s'accumule en une couche plus froide en surface des eaux. Cela favorise la formation de glace de mer (ou banquise). L'accélération de la fonte des "langues de glace" avec le réchauffement expliquerait donc ainsi l'extension de la banquise autour du continent.

"En contraste avec la glace de mer en Arctique, la glace de mer entourant l'Antarctique s'est étendue, avec un record en 2010", écrivent les chercheurs de l'Institut royal de météorologie des Pays-Bas.

Ce phénomène, qu'une étude parue en 2012 attribuait aux courants atmosphériques, constitue une "puissante rétroaction négative" au réchauffement atmosphérique de l'hémisphère sud, selon eux.

"C'est un travail important et nouveau, il propose une nouvelle explication de l'extension de glace de mer qui a augmenté récemment dans certains secteurs autour de l'Antarctique", a indiqué à l'AFP la paléoclimatologue française Valérie Masson-Delmotte, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE).

Cette étude "a des implications importantes pour l'évolution du bilan de masse de l'Antarctique au cours des prochaines décennies", a-t-elle estimé, rappelant que la fonte des calottes du Groenland et de l'Antarctique contribue pour un tiers à la hausse du niveau de la mer (un tiers étant dû à la dilatation thermique des océans et le dernier tiers à la fonte des glaciers de montagnes).

Pour Paul Holland, océanographe polaire au British Antarctic Survey, le centre de recherche britannique, l'étude ne démontre toutefois pas formellement le lien entre la fonte des langues de glace de la calotte antarctique et l'extension de la banquise.

"Il y a d'autres explications plausibles à l'augmentation de la banquise en Antarctique", écrit dans un commentaire ce chercheur, coauteur en 2012 d'une étude sur le rôle possible des vents pour expliquer ce phénomène. "Les changements dans les vents modifient la couverture de glace à la fois en dispersant directement la glace ou en apportant des masses d'air plus chaudes ou plus froides au-dessus de l'océan, conduisant à plus ou moins de gel", estime-t-il.


SCIENCES ET AVENIR 31/3/2013

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Une partie de la glace formée sur les glaciers de la Cordillère des Andes a fondu en 25 ans, alors qu'elle avait mis au moins 1.600 ans à se former. Des scientifiques ont indiqué jeudi qu'un récent pic des températures mondiales a déséquilibré le monde naturel, y compris les glaciers de la Cordillère des Andes. Dans ces monts, une glace qui a mis plus d'un millénaire à se former a ainsi fondu en à peine deux décennies, rapporte le New York Times.

La calotte glaciaire de Quelccaya, au Pérou est la la couche de glace tropicale la plus épaisse au monde. Elle est située dans une plaine volcanique, à plus de 5.400 mètres au dessus du niveau de la mer. Cette fonte ultra-rapide, révélée par les bords de la glace, durant l'ère moderne a découvert de nombreuses plantes, autrefois prises dans le froid. En datant ces plantes, grâce à la présence d'une forme de carbone dont la radioactivité décroît au fil du temps, les scientifiques ont pu déterminer précisément l'historique des marges entre les strates de glace.

Les scientifiques se sont penchés sur d'anciennes recherches utilisant des anciennes plantes mortes découvertes sur les bords de la couche de glace de Quelccaya. Par exemple, ils ont étudié des plantes retrouvées près d'un lac dégelé. L'analyse chimique a montré qu'elles avaient plus de 4.700 ans. Ceci montre ainsi que la calotte glaciaire a atteint sa plus petite taille depuis plus de 5.000 ans.

Mais les dernières recherches ont mis au jour des plantes vieilles d'environ 6.300 ans. "L'explication la plus simple c'est que la glace qui s'est accumulée en environ 1.600 ans n'a mis que 25 ans pour fondre", analyse le docteur Lonnie Thompson, glaciologue de l'Ohio State University. En effet, "si ces plantes avaient été exposées à l'air libre pendant au moins cinq ans au cours de 6.000 dernières années, elles auraient pourri. Cela montre que la calotte doit avoir au moins 6.000 ans", ajoute le chercheur.

Les recherches de Meredith Kelly, géomorphologue au Darmtmouth College, sur le Quelccaya suggèrent que le glacier a déjà fondu rapidement par le passé. Mais cette fonte semble être au moins aussi rapide, si ce n'est plus, que n'importe quelle autre fonte recensée depuis la fin de la dernière ère glaciaire.

L'équipe, menée par le docteur Thompson, a pu récupérer des forages de glace du Quelccaya. Ces derniers pourraient être utiles à des scientifiques du monde entier pour étudier les variations climatiques du dernier millénaire. "Les études préliminaires montrent, par exemple, que la Terre est passée par une période climatique anormale au moment de la Révolution Française", explique Lonnie Thompson.

"Le climat aurait ainsi contribué au manque de nourriture qui a suivi ce bouleversement. "Et quand il y a une pénurie de nourriture, c'est mauvais pour n'importe quel gouvernement" ajoute le scientifique."

Les scientifiques s'accordent à dire que le réchauffement climatique, causé par l'émanation des gaz à effet de serre, a de nombreux effets sur les hautes altitudes et latitudes. Située pratiquement sur le Tropique du Capricorne, la calotte glaciaire de Quelccaya est extrêmement sensible aux changements de températures. "Le processus peut sembler lent car il y énormément de glace, mais nous allons certainement perdre cette glace" précise Mathias Vuille, climatologue l'Université d'Albany.

Dans les Andes, la glace fond tellement rapidement que les scientifiques s’inquiètent à propos des réserves d'eau qui provenaient des sommets. Or, les eaux des glaciers sont essentielles pour les habitants des Andes pendant les périodes de sécheresse. Mais les chercheurs ignorent encore combien de temps il reste avant que les ressources en eau des Andes s'épuisent.


MAXISCIENCES 5/4/2013

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LA HAVANE (Cuba) (AFP) - Cuba risque de perdre 2.700 km2 de terres et plusieurs milliers de logements à l'horizon 2050 en raison de la montée du niveau des mers, malgré un programme de protection élaboré par les autorités, a indiqué jeudi le directeur de l'agence nationale de l'Environnement.

"Si la hausse du niveau des mers se poursuit au rythme actuel, en 2050 nous aurons perdu 2.700 km2 et quelque 9.000 logements", a affirmé le directeur de l'agence, Tomas Escobar, cité par l'agence cubaine d'information Prensa Latina.

L'archipel cubain couvre 109.884 km2 et compte 5.746 kilomètres de côtes de nature très variable, allant de zones littorales basses et sableuses à des terrasses maritimes rocheuses en passant par des zones marécageuses et de larges baies permettant des ports en eaux profondes.

La montée du niveau des eaux "affectera l'ensemble de l'écosystème, de la productivité des sols agricoles aux constructions côtières, mais aussi réduira les surfaces de forêts et de cultures, ainsi que la disponibilité et la qualité de l'eau potable", a assuré Tomas Escobar lors d'un débat organisé par Prensa Latina.

Le directeur de l'agence cubaine de l'Environnement a souligné que le gouvernement a lancé un programme de protection pour tenter d'"amortir les conséquences" du phénomène.

"Cuba a établi des priorités pour réduire les vulnérabilités, identifiées par des études de prévention des risques établies par des scientifiques du pays", a-t-il expliqué.

La conservation et la réhabilitation des écosystèmes côtiers figurent parmi ces priorités. "A certains endroits, la frange côtière a déjà été perdue et notre mission est de préparer la population pour nous aider à réhabiliter les éléments de protection naturels à travers des technologies écologiques", a-t-il expliqué.

SCIENCES ET AVENIR 11/4/2013

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VIENNE - Sur 95 glaciers surveillés par le club alpin autrichien (ÖAV), 93 ont reculé en moyenne de 17,4 mètres en 2012, tandis que deux ont maintenu leur niveau, a indiqué vendredi l'ÖAV dans son rapport annuel.

Le club a également relevé que le glacier du Pasterze dans le massif des Hohe Tauern et du Grossglockner (sud de l'Autriche) avait reculé de 97,3 mètres en 2012, la plus importante fonte pour un glacier jamais enregistrée depuis 1879.

La raison de ces reculs sont les températures moyennes élevées de l'année dernière, a expliqué Andrea Fischer, de l'université d'Innsbruck, chargée de la mesure des glaciers pour l'ÖAV. Treize glaciers, contre 15 l'an passé, ont perdu plus de 30 mètres, 8 ont même perdu jusqu'à 40 mètres, a précisé l'ÖAV dans un communiqué. Selon les experts, 98% des glaciers autrichiens ont reculé en 2012.

Les précipitations en hiver ont été inégalement réparties. Le versant nord des Alpes a ainsi bénéficié d'importantes chutes de neige, alors que pour le versant sud, les quantités de neige sont restées bien en dessous de la moyenne, a ajouté Andrea Fischer. Elle s'attend à de nouveaux reculs dans les prochaines années.

Le club alpin autrichien réalise des mesures des glaciers depuis 122 ans, et sa dernière carte a été établie pour 95 glaciers pour la période 2011-2012.

En 2011, les glaciers autrichiens avaient reculé en moyenne de 17 mètres, contre 14 mètres en 2010.


ROMANDIE 12/4/2013

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Le dioxyde de carbone n’est pas le seul gaz à effet de serre. Le méthane, l’ozone troposphérique et les hydrofluorocarbures, bien qu’étant des constituants mineurs de l’atmosphère, ont un pouvoir réchauffant beaucoup plus important que le CO2. D’après le NCAR, réduire leurs émissions permettrait de réduire de moitié l’augmentation du niveau de la mer d’ici 2050.


La pollution atmosphérique rythme le climat. L’enveloppe gazeuse est majoritairement constituée d’azote (78 % du volume) et d’oxygène (21 %). Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau, constituant 0,33 % de l’enveloppe, et le dioxyde de carbone qui ne représente que 0,0037 %. La somme de tous les autres composés gazeux correspond à seulement 0,001 % des molécules présentes dans l’air. C’est infime. Pourtant, certains des gaz mineurs sont émis en masse et ont un impact majeur sur le climat.


On parle le plus souvent des émissions anthropiques du dioxyde de carbone, en raison de son aberrante quantité rejetée dans l’atmosphère par la combustion d’énergies fossiles. Mais le méthane, l’ozone troposphérique et les hydrofluorocarbures (HFC) sont des gaz à effet de serre beaucoup plus puissants que le CO2. Leurs émissions ont aussi largement augmenté au cours du XXe siècle.

Dans une étude parue en 2010, une équipe de recherche du National Center for Atmospheric Research (NCAR) avait montré que réduire les émissions de ces gaz pourrait atténuer de 50 % le réchauffement atmosphérique d’ici 2050. Ces scientifiques avancent maintenant que faire baisser les émissions de ces constituants ralentirait considérablement l’augmentation du niveau de la mer.


La montée des océans est l’une des conséquences du changement climatique les plus préoccupantes. Nombre de mégalopoles sont situées sur les côtes : Bombay, New York, Tokyo... Ces dernières années, le niveau de la mer moyen a augmenté de trois millimètres par an. Si la température continue de grimper, le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prévoit une élévation de 18 à 59 cm pour la fin du siècle. La nouvelle étude du NCAR, en collaboration avec le Scripps Institution of Oceanography, suggère que réduire les émissions des polluants secondaires, à savoir le méthane, l’ozone troposphérique, les HFC ainsi que la suie pourrait ralentir de moitié la hausse du niveau de la mer.


Pollution atmosphérique au-dessus de l'Indonésie, le 22 octobre 1997. Le blanc représente les aérosols. Le vert, le jaune et le rouge correspondent à des zones de concentration croissante en ozone troposphérique. ©️Nasa


La hausse du niveau de la mer est un problème majeur. Nombre de villes se situent sur les littoraux. Si l'on en croit les dernières prévisions du Giec, le niveau moyen des océans devrait s'élever de 18 à 59 cm d'ici 2100. ©️ Belladonna, cc by nc sa 3.0


Les résultats, publiés dans Nature Climate Change, mettent en évidence que suivant le scénario, l’élévation du niveau de la mer se ralentirait de 22 à 42 %. Si la réduction des émissions est retardée de 25 ans, son impact serait toutefois réduit d’un tiers, puisqu’il serait alors impossible de ne pas excéder une augmentation de 2 °C dans l’atmosphère à l’horizon 2100. "En agissant assez tôt, nous avons encore les moyens de contrôler le phénomène d’élévation du niveau de la mer qui est en train de se produire" , commente Yangyang Xu, coauteur de l’étude.


Pour cette recherche, plusieurs modèles ont été comparés. L’équipe de Yangyang Xu s’est servie des modèles couplés Community Climate System Model du NCAR ainsi que d’un modèle climatique plus spécifique, qui prend en compte les interactions géochimiques liées au carbone. Les scénarios prévoient la réduction des polluants secondaires de 30 à 60 % pour les prochaines décennies. Il s’agit des plus importantes réductions d’émissions économiquement viables.


À l’heure actuelle, aucun accord à l’échelle mondiale n’a pu être établi sur les réductions d’émissions de dioxyde de carbone. Dans ce contexte, réduire les émissions des gaz mineurs et de la suie pourrait être une alternative temporaire. Le temps de résidence du méthane dans l’atmosphère est de neuf ans, celui de l’ozone troposphérique de deux mois, et celui des hydrofluorocarbures de quelques années. Ce sont des durées de vie très courtes par rapport à celle du dioxyde de carbone, qui peut varier entre 15 et 120 ans.


Réduire l’émission des gaz secondaires permettrait donc d’endiguer relativement rapidement les augmentations de température et du niveau de la mer. Il faut néanmoins garder en tête que c’est une solution envisageable à court terme. En effet, le dioxyde de carbone reste le facteur le plus important dans l'élévation du niveau de la mer, à plus longue échéance.


FUTURA SCIENCES 18/4/2013

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GENEVE (AFP) - L'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l'ONU, s'est déclarée alarmée jeudi par la "fonte record des glaces de l'Arctique en août-septembre", dans son rapport annuel sur le climat 2012, publié à Genève.

L'OMM a en outre confirmé que l'année 2012 se classe parmi les dix années les plus chaudes jamais observées, depuis le début des relevés en 1850. Le précédent record de la fonte de la banquise datait de 2007. En 2012, "la fonte record" de la banquise de l'Arctique, constatée en août-septembre s'est traduite par un chiffre inférieur de 18% au précédent record en 2007 de 4,18 millions de km2.

"Le chiffre de cette année représente une diminution de 49% par rapport à la moyenne des minima pour la période 1979-2000", indique l'OMM.

La calotte glaciaire du Groenland a également "très fortement fondu début juillet", atteignant "97%" à la mi-juillet, et il s'agit "de la fonte la plus importante depuis le début des observations satellites, il y a 34 ans".

C'est "signe inquiétant du changement climatique", a déclaré le Français Michel Jarraud, Secrétaire général de l'OMM.

"Bien d'autres phénomènes extrêmes se sont produits en 2012, comme des sécheresses et des cyclones tropicaux. La variabilité naturelle du climat a toujours donné lieu à ces extrêmes, mais les caractéristiques physiques de ces phénomènes météorologiques et climatiques résultent de plus en plus du changement climatique", a-t-il ajouté.

Pour illustrer ce changement climatique, l'OMM indique que des tempêtes côtières comme Sandy" entraînent désormais "davantage d'inondations côtières". Le niveau de la mer a en effet augmenté de 20 cm depuis 1880, indique l'OMM.

L'ouragan Sandy a fait plus de 100 victimes et a causé d'importants dégâts aux Caraïbes. Aux Etats-Unis, le nombre de victimes s'est élevé à 130, et les dégâts sont estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Par ailleurs, l'OMM a indiqué que l'année 2012 occupe le 9e rang des dix années les plus chaudes, malgré l'influence, au début de l'année, du phénomène météo "La Nina" qui a normalement pour effet de refroidir le climat.

En novembre 2012, l'OMM avait déjà indiqué sur la base des dix premiers mois de l'année, que 2012 avait été marquée par des records de chaleur, ainsi que par une fonte record de la banquise arctique, sans compter des périodes de froid extrême.

En 2012, la température moyenne à la surface du globe a présenté une anomalie positive de 0,45 degré Celsius, par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990.

"Pour la 27e année consécutive la température moyenne à la surface des terres et des océans se trouve au-dessus de la normale, calculée pour la période 1961-1990", indique l'OMM, en ajoutant que les années comprises entre 2001 et 2012 "comptent toutes parmi les 13 années les plus chaudes jamais observées".

"Le réchauffement continu de la basse atmosphère reste inquiétant", a encore indiqué Michel Jarraud. Selon lui, "le réchauffement va se poursuivre", en raison de la hausse des concentrations dans l'atmosphère des gaz à effet de serre.

Les indications publiées jeudi par l'OMM font partie de la Déclaration de l'organisation sur l'état du climat mondial en 2012. Cette déclaration servira de base à la session du Comité exécutif de l'OMM qui se réunira du 15 au 23 mai prochain.


SCIENCES ET AVENIR 2/5/2013

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Après trois ans de développement, la NASA va tester en conditions réelle "Grover", un robot téléguidé sur la banquise du pôle Nord. Sa mission : étudier la fonte des glaces.

C'est le 3 mai qu'ont commencé les choses sérieuses pour "Grover", le dernier robot de l'agence spatiale américaine (NASA). Après les tests dans le désert ou dans des stations de ski de l'Idaho aux États-Unis, l'engin a pose ses chenilles sur la banquise du pôle Nord.

La Nasa envoie un robot explorer les glaces du pôle Nord Nasa : Grover pour Greenland remotely operated vehicle for exploration and research


Piloté à distance, l'engin est décrit par la NASA comme un "vaisseau spatial conçu pour opérer sur le sol". En effet ses développeurs - les étudiants de plusieurs universités américaines, oeuvrant sur la bête depuis 2010 pour le compte du Goddard Space Flight Center - l'ont armé afin qu'il résiste aux conditions environnementales extrêmes de l'Arctique.

"Grover" (pour Greenland remotely operated vehicle for exploration and research) pèse plus de 360 kilos et mesure presque 2 mètres de haut lorsqu'il est équipé de ses deux larges panneaux solaires. Ces derniers sont orientés de manière à recevoir non seulement la lumière directe du soleil, mais aussi celle, très importante, réfléchie par la glace. Un couple de petites éoliennes contribuera également à recharger ses deux batteries.



Ainsi, à l'aide de ses deux puissantes chenilles, le robot pourra arpenter la banquise sans jamais s'arrêter. Sa mission : étudier la manière dont la glace s'est (ou non) reconstituée après un été particulièrement chaud en 2012.

Pour ce faire, "Grover" va promener sur le terrain un "radar à pénétration de sol". Autrement dit un appareil qui envoie des ondes radios à travers la glace et qui en analyse les échos retours. Les équipes scientifiques installées dans une base du pôle Nord pourront recevoir à distance les données transmises par liaison directe Wi-Fi à longue portée ou par satellite lorsque le robot s'aventurera un peu plus loin. Par le même canal, les opérateurs pourront transmettre de nouvelles séries d'ordres à "Grover".

Bien qu'il ne crapahute qu'à 2 km/h, le robot devrait collecter bien plus de données que ne le font les missions "classiques" qui s'effectuent habituellement à bord d'un avion survolant la banquise ou sur des motos-neiges. En effet, le soleil ne se couchant jamais totalement derrière l'horizon durant l'été, le robot pourra fonctionner 24h/24 pendant cette saison.

Il devrait être rejoint par une machine similaire, fabriquée par les étudiants du Dartmouth College dans l'État du New Hampshire, à partir du 8 juin. Outre le fait que cette seconde machine permettra de couvrir deux fois plus de terrain, elle sera équipée de nouveaux instruments de mesure, notamment pour étudier l'atmosphère.


SCIENCES ET AVENIR 3/5/2013

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Taux de CO2 record, acidification des océans, fonte des glaces : ce printemps, les études scientifiques se multiplient et pointent l’aggravation du réchauffement climatique. Une équipe chercheurs est partie mesurer l’évolution des glaciers au Groenland.

Sciences et Avenir nous livre quelques informations de cette expédition.

Afin de mesurer la fonte et l'écoulement des glaciers du Groenland, une équipe internationale a mené une expédition. Dirk van As

Le réchauffement de la terre et des mers accélère non seulement la fonte de la glace, mais également la fréquence à laquelle des pans entiers de glace se détachent du front des glaciers et s’écroulent dans la mer. Horst Machguth

Pour évaluer la fonte sous-marine des glaciers les chercheurs mesurent la température et la salinité de l'eau. Faezeh M. Nick

Pour mesurer l'écoulement des glaciers, ils plantent des balises GPS qui se déplacent en même temps que la glace. Dirk van As

Ces balises restent en place un an. Dirk van As

Puis elles sont récupérées. Dirk van As

Les scientifiques ont choisi les quatre glaciers dénommés respectivement Petermann, Kangerdlugssuaq, Helheim et Jakobshavn Isbræ, vu qu’ensemble ils drainent environ 20% de la calotte glaciaire du Groenland. Dirk van As

Le modèle issu des nouvelles mesures montre qu’en raison de l’écoulement plus rapide de la glace des glaciers émissaires du Groenland uniquement, le niveau de la mer montera de 4 à 9 cm d’ici 2100. Dirk van As

Cela équivaut environ à la moitié de la contribution totale de la calotte glaciaire du Groenland à la montée du niveau de la mer au cours de la même période. Dirk van As

Le taux d'écoulement ne devrait cependant pas accélérer dans les prochaines décennies. Dirk van As

Si l’on ajoute à ce chiffre l’estimation de la fonte des glaces du Groenland, on obtient une contribution totale à l’élévation du niveau de l’eau de 7 à 18 cm d’ici 2100. Faezeh M. Nick

Dirk van As


SCIENCES ET AVENIR 15/5/2013

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Le mont Everest n’est pas épargné par le changement climatique. Ses glaciers, comme d’autres de cette région du Népal, sont soumis à une fonte drastique, et les chiffres sont édifiants…


L’Everest, le plus haut sommet du monde, culmine à 8.848 m au-dessus du niveau de la mer. Ce pic pyramidal dispose de trois versants sur lesquels s’épanchent trois glaciers. S’ils sont les plus hauts glaciers du monde, ils sont tout de même confrontés à une fonte considérable. En moyenne, les glaciers de cette région du Népal ont rétréci de 13 % ces 50 dernières années. En outre, leur ligne d’équilibre, qui délimite deux parties du glacier, est remontée de 180 m. Cette frontière sépare la zone d’accumulation (en amont), où les précipitations neigeuses sont plus importantes que la fonte, de la zone d’ablation (en aval), où le glacier perd de sa masse. Le recul de cette ligne signifie donc que la partie haute du glacier s’est réduite au profit de la zone d'ablation.


Une nouvelle étude révèle une diminution de la neige et de la glace sur le mont Everest (au fond, ici vu de Kala Patthar, avec le Lhotse, à droite, et le Nuptse, à gauche) ainsi que dans tout le parc national qui l'entoure. ©️ Pavel Novak


Une équipe de recherche italienne a suivi l’évolution des glaciers, mais aussi les variations de la température et de la quantité de précipitations dans la région, c'est-à-dire tout le parc national Sagarmatha (le nom népalais du mont Everest). Leur étude a fait l’objet d’une présentation à Cancún (Mexique), lors du Meeting of the Americas de l’AGU (Union américaine de géophysique). Les chercheurs montrent que les glaciers autour du mont Everest ont reculé de 400 m depuis 1962. Par ailleurs, depuis 1992, la température moyenne aurait augmenté de 0,6 °C, et les précipitations se seraient réduites de 100 mm durant les mois de prémousson et durant l’hiver.


Le parc de national de Sagarmatha s'étend sur 1.244 km2. Les scientifiques ont reconstruit l’histoire glaciaire de la région en compilant les données satellite aux cartes topographiques. Si le lien avec le changement climatique n’est pas clairement établi, il convient d’approfondir les recherches pour déterminer l’impact du retrait des glaciers sur le cycle hydrologique. «Les glaciers de l'Himalaya sont considérés comme un château d'eau pour l'Asie, car ils stockent de l’eau durant la saison sèche, déclarait Sudeep Thakuri chargé de l’étude. [i]Les populations en aval dépendent de l'eau de fonte pour l'agriculture, la production d'énergie, et pour boire.»[/i]



FUTURA SCIENCES 16/5/2013

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Le rôle des glaciers dans la variation du niveau marin a longtemps été sous-estimé. Il semble pourtant qu’ils soient autant responsables de la hausse du niveau des mers que les calottes polaires.


La part des glaciers dans la hausse du niveau de la mer reste débattue, notamment car elle n’a pu être estimée jusqu’alors qu’à partir d’un nombre limité de glaciers suivis sur le terrain. Une équipe internationale propose une estimation plus fine de leur perte de masse entre 2003 et 2009 grâce aux observations de deux missions satellitaires (Grace et IceSat). Ces travaux indiquent que les glaciers sont responsables de 30 % de la hausse du niveau des mers pour cette période, faisant ainsi jeu égal avec les calottes antarctique et groenlandaise réunies. Cette étude est publiée le 17 mai 2013 dans la revue Science.


La contribution des glaciers à la hausse du niveau des mers est traditionnellement estimée en extrapolant des mesures de terrain du bilan de masse glaciaire, mesures limitées pour des raisons logistiques à quelques dizaines de glaciers à la surface du globe, suivis depuis cinq ou six décennies. Mais il reste à démontrer que cet échantillon réduit de glaciers est représentatif de l’ensemble des 200.000 glaciers de la planète. Pour une région difficile d’accès comme l’Himalaya, les travaux récents des équipes françaises ont ainsi mis en évidence que les trop rares mesures de terrain semblaient surestimer les pertes de masse des glaciers.


Les glaciers fondent, et contribuent à la hausse du niveau de la mer. Ici le Dhaulagiri, un sommet de 8.167 m, au Népal. Son nom signifie « montagne blanche » : le méritera-t-il moins dans les décennies à venir ? ©️ Bob Cap, Flickr cc by nc nd 2.0

La période 2003-2009 a vu cohabiter en orbite deux satellites (IceSat et Grace) qui permettent d’estimer les pertes de glace pour les principales régions englacées du globe, indépendamment des relevés de terrain. Les mesures de ces deux satellites concordent sur l’ensemble des régions où les surfaces couvertes par les glaciers sont importantes. Les régions qui contribuent le plus fortement à la hausse du niveau marin sont l’Arctique canadien, l’Alaska, les glaciers périphériques à la calotte groenlandaise et la Patagonie.


L'Aletsch, en Suisse, est une vallée glaciaire typique et la plus grande dans les Alpes. Sa perte de volume depuis le milieu du XIXe siècle est bien visible, avec l’apparition de moraines sur les côtés (roches claires sur l'image). ©️ Frank Paul, UZH

En revanche, les glaciers en périphérie (mais distincts) de la calotte antarctique, bien qu’ils occupent une vaste superficie (133.000 km2, soit 18% du total des glaciers) ont connu des pertes plutôt modérées au cours de ces six années. Pour les régions où l’englacement est faible (Alpes, Norvège, Ouest canadien), les données de ces deux satellites sont mal résolues et les données de terrain restent les plus fiables. Bien qu’il existe une forte variabilité géographique, toutes les régions du globe enregistrent des pertes.


Au total, les pertes de masse des glaciers s’élèvent à 260 gigatonnes annuelles en moyenne entre 2003 et 2009, ce qui équivaut à 0,72 mm par an de hausse du niveau des mers. Pendant cette même période, le niveau marin s’est élevé d’environ 2,5 mm par an. Ces nouvelles mesures satellitaires montrent que l’extrapolation à tous les glaciers du globe des mesures de terrain conduit dans la plupart des régions à une surestimation des pertes pour la période 2003-2009. Mais cette période reste courte du point de vue climatique.




FUTURA SCIENCES 17/5/2013

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Sur toute la Terre il existe des glaciers. Alors que les climatologues ont une bonne connaissance de l’apport en eau des glaciers polaires, l’impact des autres glaciers sur la montée des mers est moins bien défini. Une nouvelle étude publiée dans la revue Science montre que leur fonte a un effet presque comparable à celle du Groenland et de l’Antarctique. (voir message précédent)

Le glacier d'Upsala en Argentine. Etienne Berthier

L'étude réalisée par des climatologues de l’université Clark, Massachusetts, a comparé des mesures au sol avec les données des satellites spécialisés dans l’étude du climat et de la topographie (ICESat, GRACE) afin d’estimer la perte de glace des glaciers dans toutes les régions de la planète. "Ces plus petites masses glaciaires - qui ne représentent que 1% des glaces de la planète - ont perdu autant de glace que les banquises de l'Arctique et de l'Antarctique combinées" de 2003 à 2009, souligne Alex Gardner, principal responsable de cette étude.

Le glacier de Perito Moreno en Argentine. Etienne Berthier.

[...]"Etant donné que la masse des glaciers terrestres est relativement faible en comparaison de celle des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, leur fonte suscite malheureusement moins ou pas d'inquiétude" dans le public, relève le glaciologue Tad Pfeffer, un des co-auteurs de l'étude, professeur à l'Institut arctique et à l'Université du Colorado à Boulder. "C'est comme un petit seau d'eau avec un grand trou dans le fond : ça ne durera pas très longtemps, juste un siècle ou deux, mais tant qu'il y aura de la glace dans ces glaciers, ils seront une source majeure de la montée du niveau des océan", explique-t-il.

Selon les estimations actuelles, si tous les glaciers dans le monde fondaient complètement, cela ferait monter le niveau des océans d'environ 61 centimètres. Une fonte totale des glaces du Groenland entraînerait une montée de 6,1 mètres des océans et celle-ci atteindrait près de 61 mètres si la calotte glaciaire de l'Antarctique fondait.

SCIENCES ET AVENIR 20/5/2013

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MOSCOU - La Russie va évacuer d'urgence l'une de ses stations polaires installée sur une banquise au Pôle Nord, en raison de la fonte anormale des glaces, a annoncé jeudi le ministère russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie dans un communiqué.

Étendue de la banquise (en blanc) mesurée le 26 août 2012. La ligne jaune délimite la surface qu'elle occupait en moyenne à la même époque entre 1979 et 2010. ©️ Nasa Goddard Photo and Video, Flickr, cc by 2.0


Le ministre des Ressources naturelles et de l'Ecologie, Sergueï Donskoï, a ordonné d'élaborer en trois jours un plan d'évacuation de la station polaire scientifique Severny Polious 40 où se trouvent actuellement 16 personnes, indique le communiqué.

Cette décision s'explique par un développement anormal de processus naturels dans le bassin Arctique qui a abouti à la destruction des champs de glaces autour de la station, selon la même source. La glace se crevasse. Des fissures sont apparues sur la banquise, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère.

La superficie de la banquise en été diminue constamment depuis 30 ans. Une tendance similaire est observée pour son épaisseur, ce qui fragilise encore plus les étendues de glace. Sur cette photographie, le contraste est saisissant entre les morceaux de banquise épais (en blanc) et ceux très minces, voire transparents (en gris). ©️ Nasa, Flickr, cc by 2.0

Voilà plusieurs années que les records se succèdent en Arctique, mais ils sont généralement annoncés en septembre, vers la fin de l’été, lorsque la banquise a atteint sa plus petite superficie. Aucun chiffre n’a été publié sur l’état actuel de cette étendue de glace depuis le record historique de fonte battu en septembre 2012, mais certains indices pourraient déjà annoncer la couleur pour 2013.

Les Russes ont entamé une véritable conquête de l’Arctique dès 1937. Depuis, ils y installent des stations scientifiques dérivantes dans le but d’étudier l’océan Arctique et d’observer divers paramètres météorologiques. La 40e a été inaugurée en octobre 2012, mais elle pourrait bien disparaître plus rapidement que prévu. Des fissures se sont dessinées sur la banquise supportant Severny Polious 40 (SP-40), ce qui pourrait mener à une rupture du champ de glace à terme.

Un tel événement mettrait bien évidemment fin aux activités scientifiques du site, mais pourrait en plus se révéler mortel pour les 16 membres du personnel œuvrant sur place. Face à cette situation critique, le ministère russe des Ressources naturelles et de l’Écologie a ordonné la création d’un plan d’évacuation de cette station polaire, selon un communiqué publié le 23 mai et repris par Ria Novosti.


La destruction des glaces menace non seulement la poursuite des activités de la station et la vie de son personnel, mais aussi l'environnement dans la zone de sa dérive, située non loin de la zone économique du Canada, souligne le communiqué. En plus de l’évacuation, la Russie envisage également d’envoyer un brise-glace nucléaire sur place, le [i]Yamal, pour démanteler puis déplacer la station, par exemple jusqu’à Severnaïa Zemlia, un archipel aussi appelé Terre du Nord. Le navire, qui partira de Mourmansk, devrait arriver sur zone le 10 juin[/i].

Les autorités russes ont de bonnes raisons pour intervenir aussi rapidement, puisqu’elles ont déjà perdu la station polaire Severny Polious 32 (SP-32) en 2004 dans des conditions similaires. Elle a sombré après une rupture de la banquise qui la supportait, heureusement sans faire de blessé ou de victime. SP-37 et SP-39, pour leur part, ont été récupérées par un brise-glace respectivement en 2010 et 2012.




ROMANDIE 23/5/2013 - FUTURA SCIENCES 25/5/2013

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Un atlas en ligne, à l’adresse www.atlasmontblanc.org, permettra d’observer l'impact du changement climatique sur le glacier du Mont-Blanc. Grâce à ce nouvel outil, il sera peut-être possible de prédire à quoi ressemblera le plus haut sommet d’Europe d’ici 100 ans. L’Atlas en ligne, qui doit être officiellement lancé le 27 mai prochain à Chamonix, est destiné aussi bien à la communauté scientifique qu’au grand public. Il a pour objectif de sensibiliser un maximum de gens aux effets du changement climatique.



Images Atlas du Mont-Blanc


"L'évolution des paysages sera assez marquée", souligne la scientifique. "Les forêts vont pousser plus haut en altitude et certaines espèces alpines vont voir leur territoire se réduire". Ainsi, l'épicéa devrait voir son territoire s'agrandir en altitude mais, en fonction des régions. Mais, il risque de manquer d'eau en été.

De plus, "il risque aussi d'y avoir plus d'éboulement car le permafrost, le sol perpétuellement gelé, joue un rôle de ciment entre les rochers et scelle toutes les aiguilles de Chamonix", explique-t-elle. "La sécurité sera à revoir", inévitablement.

Déjà, en 2005, un éboulement de 265.000 m3 avait entraîné la disparition du pilier Bonatti, sur la face ouest des Drus. Le site permet également d'observer la fonte du glacier des Bossons, en photos, et le glissement du glacier d'Argentière entre 2008 et 2012, en vidéo.


MAXISCIENCES 24/5/2013

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Le Groenland a eu chaud en 2012. Presque toute sa glace de surface a fondu, et le retrait de la banquise a été historique. Aussi dramatique soit-elle, cette fonte exceptionnelle n’est pas directement liée au changement climatique, mais à une modification atmosphérique engendrée par une anomalie dans la variabilité naturelle du climat.




En juillet 2012, la Nasa évaluait à partir d’images satellitaires que 97 % de la couche de surface de glace de la calotte gorenlandaise présentait de l’eau de fonte. Quant à la banquise, à la fin de l’été, elle affichait un taux de fonte record, reculant de 3,41 millions de km2. Cela représente 70.000 km2 de plus que le précédent record de fonte, enregistré durant l’été 2007. La fonte de la glace de mer aurait été amplifiée par le développement d’une dépression née en Sibérie en août et désignée comme la surtempête  de l'Arctique d'août 2013, classée 13e plus forte tempête depuis plus de 30 ans.



L'inlandsis du Groenland couvre 1.710.000 km2, soit 80 % du pays. En 2012, plus de 90 % de la couverture de glace de surface contenait de l'eau de fonte. ©️ Christine Zenino, Wikipédia, cc by 2.0


La présence d’eau de fonte sur presque toute la surface de la calotte était un événement inattendu. Le dernier record observé date de 2010, et les satellites notaient alors la présence d’eau de fonte sur 52 % de la superficie. La question actuelle est de déterminer si l’occurrence est exceptionnelle (résultant d’une anomalie climatique) ou si elle deviendra la nouvelle norme pour la calotte en raison du changement climatique.



Une équipe de recherche internationale explique dans un article de l’International Journal of Climatology que l’événement est lié à des modifications du courant-jet, cette circulation de haute atmosphère« Cet événement est sans précédent dans les archives d’observation satellite remontant jusqu’aux années 1970. Il est peu probable qu’il se soit produit au siècle dernier », commente Edward Hanna, principal auteur de l’article. Le caractère inhabituel de cette fonte est lié à des anomalies atmosphériques, soit à la variabilité naturelle du climat.





Dès juin 2012, un changement dans le courant-jet a entraîné un blocage des conditions anticycloniques sur l'Arctique. Les hautes pressions en moyenne troposphère ont entraîné l’apparition de vents du sud, donc relativement chauds, sur le flanc ouest de la calotte. Ces derniers ont alors formé un «dôme de chaleur» sur le Groenland. Dans l’étude, l’équipe montre que c’est précisément cette configuration atmosphérique qui a engendré l’apparition d’eau de fonte sur la quasi-totalité de la calotte groenlandaise.





La calotte glaciaire du Groenland mesure plus de deux kilomètres d'épaisseur. Les couches de glace les plus anciennes datent de 110.000 ans. Le Groenland est largement menacé par le réchauffement climatique. Si tout l'inlandsis se mettait à fondre, cela provoquerait une élévation du niveau de la mer de 7,2 m. ©️ Algkalv, Wikipédia, DP





Les anomalies de température de l’océan et de la couverture de glace ont un rôle minime dans l’événement de fonte exceptionnel. «Le forçage principal de la fonte de surface extrême était atmosphérique, lié à des changements durant l'été de l’oscillation nord-atlantique (NAO), de l’indice de blocage du Groenland [le GBI, qui caractérise le système de hautes pressions centrées sur le Groenland, NDLR] et le courant-jet polaire qui a favorisé l’advection d'air chaud le long de la côte ouest.»





Dans un premier temps, l’équipe s’est servie du modèle climatique SnowModel et de 50 ans de données satellitaires pour confirmer que l’eau de fonte apparaissait sur plus de 90 % de la surface de la calotte. Par ailleurs, les chercheurs ont examiné les données issues de deux stations météo basées sur les côtes groenlandaises et de stations aux extrémités de la calotte. Des records de températures ont été relevés dans chacune d’elles pour les mois de mai, juin et juillet 2012. Au sommet de la calotte (au Summit Camp), le 11 juillet 2012, la température moyenne a atteint la valeur exceptionnelle de 2,2°C.



Un été comme celui de 2012 n’est pas directement une conséquence du réchauffement climatique et ne doit pas être vu comme représentatif des étés futurs. «Notre recherche a révélé que le "dôme de chaleur", lié aux vents chauds du sud centrés sur la calotte glaciaire, a conduit à la fonte de surface généralisée. Ces changements du courant-jet au-dessus du Groenland sont mal traités par les modèles climatiques du Giec. La circulation atmosphérique inhabituelle et les conditions chaudes découlant de l'été 2012 ne semblent pas être climatiquement représentatives des étés "moyens" à venir, prédits pour la fin du siècle», conclut Edward Hanna.


 http://fr.euronews.com/ Au centre de la calotte glaciaire du Groenland, c'est l'été, la température est de moins 15 degrés celsius. Sous nos pieds, se trouve une couche de glace de 2 kilomètres et demi dont des chercheurs européens tentent de percer le mystère, au sens propre comme au figuré. 





FUTURA SCIENCES 23/6/2013

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La calotte groenlandaise fond de l’intérieur. L’eau de fonte venue de sa surface agirait tel un lubrifiant et favoriserait l’écoulement des glaciers. Ce résultat incite à recalibrer les modèles de prévision de fonte, puisqu’ils considéraient jusqu’à présent ce facteur comme parfaitement négligeable.

En 2012, la banquise arctique atteignait son taux de fonte record, et 97 % de la couche de surface de la calotte groenlandaise présentait de l’eau de fonte. Si cette année-là était particulièrement exceptionnelle et imputée à une modification du courant-jet, la fonte de la calotte groenlandaise s’accélère depuis quelques décennies. Nombre d’études ont mis en évidence une accélération de l’écoulement glaciaire aux endroits où la langue des glaciers se jette dans l’eau.

 Le 12 juillet 2012, la surface de la calotte groenlandaise était couverte à 97 % d'eau de fonte. ©️ Halorache, cc by sa 3.0

Le glacier Sermeq Kujalleq est le glacier du Groenland qui fond le plus rapidement. Son front a reculé de 26 km entre 1851 et 1951, et il se déplace aujourd’hui à une vitesse de 40 m par jour. Dans une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Geophysical Research, une équipe du Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences (Cires) de Boulder montre qu’actuellement les glaciers s’écoulent aussi dans les régions intérieures de la calotte, et ce de façon beaucoup plus importante qu’il y a dix ans.

À partir des observations satellite, l’équipe montre que le glacier Sermeq Kujalleq s’écoule 1,5 fois plus rapidement que durant l’hiver 2000. À l’époque, dans les régions intérieures et à une soixantaine de kilomètres de l’océan, le glacier s’écoulait de 40 m par an. En 2008, l’écoulement s’accélère et atteint 60 m par an. L’équipe avance que l’augmentation de l’eau de fonte en surface de la calotte est le principal facteur responsable de cette accélération.

 Cette photographie a été réalisée dans une région à environ 16 km de la marge de la calotte glaciaire, dans le sud-ouest du Groenland. L’eau de fonte provenant de la surface du glacier Sermeq Avannarleq pénètre dans les fissures et atteint la glace interne. L’eau s'écoulant à travers la glace réchauffe probablement la calotte glaciaire de l'intérieur et ramollit la glace, qui se déforme et peut circuler plus vite. ©️ William Colgan, Cires

L’accélération de la fonte des glaciers à l’interface océan-glace s’explique par le fait que l’océan plus chaud fournit de la chaleur latente au glacier et favorise la fonte de sa langue. «Au début, nous ne pouvions pas expliquer cette accélération rapide intérieure, commente Thomas Phillips, principal auteur de l’étude. Nous savions que ce n'était pas lié à ce qui se passait au bout du glacier. L'accélération devait être due à des changements dans la glace elle-même.»

Selon l’équipe du Cires, dont l’hypothèse est fondée sur une observation de terrain, l’eau de fonte en surface s’insère dans les fissures de la glace apparente et réchauffe l’inlandsis par l’intérieur. Au fur et à mesure, la calotte se ramollit et s’écoule plus facilement. Cette eau de fonte pénétrée par les failles peut atteindre le plancher continental. Depuis quelques décennies, le réchauffement atmosphérique amplifie la fonte de la glace de surface, créant des sortes de piscines d’eau douce.

 Situé sur la côte ouest du Groenland, à 250 km au nord du cercle arctique, Ilulissat au Groenland (40 240 ha) est l'embouchure maritime de Sermeq Kujalleq, un des rares glaciers à travers lesquels la glace de l'inlandsis groenlandais atteint la mer.

L’eau de fonte modifie les propriétés physiques de glace. Pour caractériser plus précisément cette relation, l’équipe de Thomas Phillips a développé un nouveau modèle de climat, qui se focalise sur les interactions entre l’eau de fonte et l’influence de la glace. Le nouveau modèle montre que deux processus sont principalement mis en jeu. D’une part, l’eau de fonte réchauffe le lit de la calotte glaciaire et favorise la formation d’une couche d’eau à l’interface continent-glace. Cette couche agit alors comme un lubrifiant et favorise le glissement du glacier. D’autre part, la glace de la calotte est réchauffée par l’eau et devient moins visqueuse (comme un beurre qui fond) et la couche de glace se déplace alors plus facilement.

En considérant ce facteur de fonte interne, il est probable que le taux de fonte global s’accélère au fil du temps. On considérait jusque-là l’énergie latente comme un facteur secondaire dans le bilan d’énergie de fonte des glaces. Compte tenu du fait que les observations dénotent une augmentation de l’eau de fonte et des piscines d’eau douce, les modèles de prévisions seront probablement à réajuster.


FUTURA SCIENCES 19/7/2013

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Darjeeling (Inde) (AFP) - Malgré le recul prévisible des glaciers de l'Himalaya au cours des prochaines décennies, l'approvisionnement en eau du sous-continent indien ne devrait pas être menacé, tout au moins d'ici la fin du siècle, selon une étude publiée dimanche dans Nature Geoscience.

Les auteurs, chercheurs à l'Université d'Utrecht, ont simulé ce qui pourrait se passer dans deux des principaux bassins hydrographiques de la région - l'un alimenté par l'Indus, l'autre par le Gange - à partir de deux scénarios différents de hausse des températures.

Les glaciers des deux bassins vont reculer de manière spectaculaire et d'ici 2100, avec le pire des scénarios, ils perdraient environ la moitié de leur volume.

Mais, tout au moins au cours du XXIe siècle, il ne devrait pas y avoir de pénurie d'eau, car la fonte additionnelle des glaces devrait notamment permettre de faire face à une hausse de la demande en eau dans une région du monde à forte croissance démographique.

"Dans les deux cas, les glaciers vont reculer, mais le volume des eaux de ruissellement issues de la fonte des glaces est sur une tendance à la hausse au moins jusqu'à 2050", selon les auteurs de l'étude.

"Combinée à un changement favorable en terme de précipitations, la disponibilité de la ressource en eau ne devrait pas décroître au cours du siècle", estiment les chercheurs. Pour eux, "les bassins qui dépendent de la mousson et de la fonte des glaciers continueront à pouvoir faire face à une demande croissante en eau".

Cette nouvelle étude est basée sur des données hydrologiques régionales plus fines que celles utilisées lors de précédents travaux sur l'impact de la fonte des glaciers de l'Himalaya, précisent les scientifiques.

Ils notent également que 70% des précipitations qui alimentent le Gange et le Brahmapoutre surviennent pendant la saison de la mousson, qui correspond avec celle de la fonte des glaciers: cela signifie, selon eux, qu'une partie de l'eau qui afflue à ce moment-là peut être stockée dans des réservoirs pour être relâchée plus tard dans la saison.


SCIENCES ET AVENIR 4/8/2013

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Nuuk (Groenland) (AFP) - 2012 a compté parmi les dix années les plus chaudes sur la planète avec une fonte record des glaces arctiques et des émissions sans précédent de dioxyde de carbone (CO2), selon le dernier rapport annuel sur le climat publié mardi par l'agence américaine NOAA.

"Notre planète continue à se réchauffer", a déclaré Kathryn Sullivan, l'administratrice par intérim de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), en présentant ce document lors d'une conférence de presse téléphonique.

"Un grand nombre d'observations faites en 2012 confirment les tendances à long terme comme l'accroissement inquiétant des émissions de gaz à effet de serre, la montée du niveau des océans et la fonte des glaces arctiques", a-t-elle dit.

Selon différentes mesures, 2012 a été la huitième ou la neuvième année la plus chaude à la surface du globe depuis 1850.

2012 a compté parmi les dix années les plus chaudes sur le globe dans les annales avec une fonte record des glaces arctiques et des émissions sans précédent de dioxyde de carbone (CO2) provenant de combustibles fossiles, selon le dernier rapport annuel sur le climat publié mardi par l'agence américaine NOAA (c) Afp


"L'année dernière, le thermomètre s'est situé de 0,14 à 0,17 degré Celsius au-dessus de la moyenne des températures enregistrées lors de la période 1981-2010", précise le texte.

Les dix années où le mercure est monté au plus haut ont toutes été enregistrées depuis 1998, année où le courant chaud du Pacifique El Niño a été particulièrement puissant, précisent les scientifiques. Et ce réchauffement continu de la planète a entraîné une fonte sans précédent des glaces arctiques l'an dernier.

L'étendue des glaces dans l'Océan arctique s'est ainsi réduite à un minimum d'été jamais enregistré depuis le début des observations par satellite il y a 34 ans. Elle est tombée à 3,41 millions de km2, soit 18% de moins que le précédent record en 2007.

Au Groenland, la calotte glaciaire s'est réduite à un niveau record en juillet 2012, alors que 97% de l'étendue de glace a montré des signes de fonte. "L[b style="font-size: 13px;"]a température globale dans l'Arctique augmente deux fois plus vite que dans le reste du monde[/b]", a souligné Jackie Ritcher-Menge, ingénieur du génie civil dans l'armée américaine qui a participé à ce rapport.

La couverture neigeuse dans l'hémisphère nord a également atteint des étendues minimales sans précédent.

Le niveau des océans a aussi atteint un record en 2012 après avoir enregistré de fortes baisses durant les six premiers mois de 2011 en raison du courant froid du Pacifique La Niña. Les océans montent de 3,2 millimètres par an depuis vingt ans, soulignent les scientifiques.

Avec la montée des températures qui entraîne une plus forte évaporation, les eaux océaniques voient leur salinité augmenter, un phénomène qui a commencé en 2004, selon le rapport.

Le réchauffement continu du globe en 2012 a coïncidé avec une nouvelle augmentation des émissions de CO2 provenant des énergies fossiles et de la production de ciment. Elles ont atteint un nouveau record l'an dernier avec 9,7 milliards de tonnes.

Cela s'est traduit par un accroissement de la concentration de C02 dans l'atmosphère qui, au printemps 2012, a dépassé pour la première fois le seuil critique des 400 parts par million (ppm) dans sept des 13 observatoires arctiquesCe niveau est jugé dangereux par les scientifiques car il pourrait marquer le début d'un point de non-retour dans le réchauffement terrestre.

Le président Barack Obama avait dévoilé fin juin une vaste initiative pour lutter contre le réchauffement climatique en promettant de s'attaquer aux émissions de CO2 provenant surtout des centrales électrique au charbon aux Etats-Unis, deuxième plus gros pollueur après la Chine.

Nouvelle encourageante, le climat dans l'Antarctique a été stable en 2012. L'étendue maximum de glace a atteint un record en septembre 2012 depuis 1978, indique le rapport de la NOAA auquel ont participé 380 scientifiques de 52 pays.

2012 a aussi été une année qui n'a pas vu le nombre de tempêtes tropicales augmenter, avec 84 au total, soit moins que la moyenne annuelle de 89 entre 1981 et 2010.


SCIENCES ET AVENIR 6/8/2013

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La chaleur du manteau terrestre fait fondre la calotte glaciaire du Groenland indique une nouvelle étude. Un élément à prendre en compte dans les modélisations climatiques.

La perte de la calotte glaciaire du Groenland est problème connu des spécialistes chargés de créer les modèles climatiques à venir. Elle s’élève à environ 227 gigatonnes de glace par an et contribue pour 0,7 mm à la variation du niveau de la mer. Mais selon les résultats du projet IceGeoHeat, elle pourrait être sous-estimée.


La chaleur du manteau terrestre accélère la fonte des glaces au Groenland. Dirk van As


Un article publié dans la revue Nature Geoscience, indique qu’il existe une interaction complexe entre le glacier et la chaleur issue du manteau terrestre. En cause une lithosphère exceptionnellement mince à ce niveau. La lithosphère partie qui comprend la croûte et l’étage supérieur du manteau ne mesure que 70 à 80 kilomètres d’épaisseur sous certaines zones du Groenland contre près de 200 Km sous les continents.  

Les chercheurs estiment qu’il faut prendre en compte la quantité d’eau perdue sous l’eau à cause de la chaleur émanant du manteau pour affiner les modélisations climatiques. «La température à la base de la glace, et donc la dynamique actuelle de la calotte glaciaire du Groenland est le résultat de l'interaction entre le flux de chaleur de l'intérieur de la terre et les changements de température associés aux cycles glaciaires», explique Irina Rogozhina la spécialiste du climat qui a initié le projet IceGeoHeat. 

«Nous avons trouvé des zones où la glace fond à la base à côté d'autres domaines cette même base est extrêmement froide» ajoute-telle. Elle estime qu’il faut adapter les modèles climatiques qui ne prenaient jusqu’àlors en compte qu’un effet mécanique pour estimer la perte de glace sous-marine. Reste à savoir quels seront les résultats de ces nouvelles modélisations.


DCIENCES ET AVENIR 13/8/2013

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Le petit âge de glaciaire en Europe est associé à des séries de mauvaises récoltes, de famines, de catastrophes naturelles… La situation a brusquement changé au milieu du XIXe siècle. Les glaciers se sont rapidement retirés, pour une raison jusqu’alors inconnue. Une équipe américaine suggère à présent que l’explosion d’utilisation du charbon pourrait bien être en cause.

Dans le monde de la climatologie, la fin du petit âge glaciaire est l’une des énigmes les plus intrigantes. Les glaciers alpins ont commencé à se retirer dans les années 1860 tandis qu’il n’y avait pas de hausse sensible de la température, ni de diminution de précipitations. Les pluviomètres et thermomètres indiquent qu’en ne considérant que ces paramètres, les glaciers n’auraient pas dû se retirer avant 1910, période où la température a sensiblement commencé à grimper. Pourtant, la chaîne alpine a entamé son déclin dès 1860. Une nouvelle étude, publiée dans les  Pnas, met en cause l’émission anthropique de suie.

 La suie et en particulier le carbone noir absorbent beaucoup le rayonnement solaire, et s'échauffent. À la surface d'un glacier, une couche fine de particules de ce type peut fournir beaucoup de calories pour la fonte de la glace de surface. ©️ Ville Miettinen, Wikipédia, cc by 2.0

La fonte des glaciers dépend des flux d’énergie à leur surface. L’énergie disponible permettra en effet à la glace d’entrer en fusion, et donc de conduire au retrait du glacier. Le rayonnement solaire est la première source d’énergie. En moyenne, seulement 30% de ce rayonnement est absorbé. L’atmosphère et les nuages rayonnent aussi, mais dans de plus grandes longueurs d’onde (dans l’infrarouge pour l’essentiel). Ils contribuent à fournir de l’énergie de fonte. La turbulence de l’air, c'est-à-dire le vent et la température de l’atmosphère, fournissent aussi de l’énergie, il s’agit du flux de chaleur sensible. Enfin, les changements de phase de l’eau, soit la condensation, l’évaporation ou la sublimation, nécessitent beaucoup d’énergie, le flux de chaleur latente est donc très important.

L’influence des forçages radiatifs est définie par un paramètre appelé albédo. Il caractérise la quantité de radiations réfléchies par la surface du glacier. S’il est de 0,7, cela veut dire que 70 % du rayonnement total est réfléchi et ne contribue donc pas à la fonte du glacier. À la fin du petit âge de glace, le flux de chaleur sensible n’a pas réellement été modifié. Le rayonnement solaire non plus. En revanche, d’après l’étude menée par le Jet Propulsion Laboratory, les émissions de suie ont considérablement augmenté et de façon abrupte, au milieu du XIXe siècle dans l’Europe de l’ouest.

La suie est le résultat de la combustion incomplète de combustibles fossiles (essence, gazole, fioul, charbon…). C’est un aérosol goudronneux, noir et riche en carbone. Son forçage radiatif est énorme. Il aurait ajouté au bilan énergétique des glaciers alpins entre 13 et 17 W/m2 entre 1850 et 1880, entre 9 et 22 W/m2 au début du XXe siècle. En saison de fonte, c'est-à-dire principalement durant les mois d’avril, mai et juin, la suie sur les glaciers pouvait apporter jusqu’à 35 W/m2 de plus !

 Les cryoconites (les trous coniques) se forment localement autour d'une particule au fort pouvoir radiatif. On en observe régulièrement sur les glaciers. L'albédo de la particule diminue localement l'albédo du glacier et la glace se met à fondre autour de la particule. ©️ Curd W., Wikipédia, cc by sa 2.0

Une mince couche de suie favorise l’absorption des calories. L’albédo chute et la glace absorbe beaucoup plus de chaleur que si elle était pure. Localement, la glace chauffe, et encore aujourd’hui, on observe régulièrement des cryoconites, des trous au fond desquels se trouvent des particules sombres qui ont localement entraînées la fonte autour d’elles. Dans les années 1860, la suie était si abondante qu’elle aurait suffisamment recouvert les glaciers pour entraîner une fonte de 0,9 m d’équivalent d’eau par saison de fonte.

Au milieu du XIXe siècle, les glaciers alpins étaient déjà étroitement surveillés. Cette étude se base donc avant tout sur les données historiques de bilan de masse, de température et de précipitations. L’équipe a aussi analysé les carottages de divers glaciers, tant en Italie, qu’en Suisse ou qu’en France. Ils ont ainsi pu quantifier la quantité de suie, et en particulier de carbone noir, apportée chaque année sur les glaciers. Ils se sont ensuite servis d’un modèle numérique, qui simule la dynamique des glaciers, pour vérifier la plausibilité de leur théorie. Les conclusions de l’article sont sans équivoque : modèles et données d’archives convergent vers l’idée que le dépôt de la suie sur les glaciers est un facteur, peut-être le principal, impliqué dans la fin du petit âge glaciaire.

FUTURA SCIENCES 6/9/2013

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D’ici 2100, le niveau des mers va poursuivre sa montée, de 1 à 3 m selon diverses estimations non catastrophistes. Selon de nouveaux travaux, la France aura alors perdu entre 6 et 12 % de ses îles, ainsi que 300 des espèces endémiques que certaines d'entre elles abritent. La Polynésie et la Nouvelle-Calédonie seront les plus touchées.

Les scénarios les plus récents concernant le réchauffement climatique montrent que le niveau de la mer devrait s'élever, d'ici la fin du siècle, entre un et trois mètres. Certains scénarios, qui prévoient une débâcle catastrophique des glaces du Groenland, tablent même sur une élévation atteignant six mètres. Cette hausse aura des conséquences dramatiques sur les populations, la flore et la faune établies sur la bande littorale.

  L'île Surprise, du récif d'Entrecasteaux, à 230 km au nord de la Nouvelle-Calédonie, où les auteurs étudient le fonctionnement des écosystèmes depuis plus d'une décennie. Sa faible élévation la rend particulièrement sensible à la montée du niveau des océans suite au réchauffement climatique, avec une probabilité forte d'inondation permanente et totale d'ici la fin du siècle. ©️ Jean-Louis Chapuis

Les chercheurs du laboratoire Écologie, systématique et évolution (université Paris-Sud) se sont d'abord intéressés aux conséquences de la hausse du niveau de la mer sur les îles françaises. La France possède dans le monde entier 2.050 îles de plus d'un hectare, et donc susceptibles d'abriter des communautés animales et végétales. Les scientifiques ont croisé les profils de relief de 1.269 de ces îles avec les modèles d'élévation du niveau de la mer. Ceci, en tenant compte du fait que cette hausse ne sera pas homogène. La mer n'étant pas plate, certaines régions de l'océan s'élèveront plus que d'autres.

Ainsi, si le niveau de la mer augmente de 1 m seulement en moyenne, la France perdrait 6% de ses îles, contre 12 % pour une montée des eaux de 3 m. La Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie seraient les régions les plus affectées, puisque deux tiers des îles submergées leur appartiendraient. La France possède des îles dans tous les océans, sous toutes les latitudes et de divers types géologiques et écologiques. De ce fait, les chercheurs pensent que si leurs résultats sont extrapolés aux 180.000 îles du monde entier, la planète pourrait perdre entre 10.000 et 20.000 îles au cours de ce siècle. Ces chiffres ont été rapportés dans la revue  Nature Conservation.

Les chercheurs se sont ensuite intéressés aux pertes de biodiversité dues à cette hausse du niveau de la mer, notamment dans certains points chauds de biodiversité comme la Méditerranée, les Philippines ou la Nouvelle-Calédonie. En effet, 
les îles abritent 20% de la biodiversité mondiale, dont une très grande proportion se compose d'espèces endémiques.


  La courbe rouge caractérise l’augmentation mesurée par satellite du niveau des mers (en cm en fonction du temps en années). Elle est comparée aux données récoltées par des marégraphes (en orange). Les traits bleus et verts correspondent aux projections établies par le Giec, respectivement dans ses 3e et 4e rapports, sur la base de différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre. Les océans montent bien plus vite que prévu. ©️ Adapté de Rahmstorf et al. 2012, ERL

Les Philippines, l'Indonésie et les Caraïbes sont les zones les plus vulnérables : au moins 300 espèces endémiques, en majorité des végétaux, y sont gravement menacées par l'élévation du niveau des mers. Ce chiffre constitue l'estimation la plus basse, selon l’article paru dans la revue Global Ecology and Biogeography  En effet, les chercheurs n'ont considéré que les espèces dont l'aire de répartition serait totalement immergée à l'horizon 2100. Ils n'ont pas pris en compte les espèces perdant 70, 80 voire 90% de leur territoire, ni l'addition d'autres facteurs comme l'érosion littorale ou les marées exceptionnelles. Pourtant, ces conditions peuvent rendre inaptes à la survie de nombreuses espèces sur une large bande du littoral. Enfin, les chercheurs n’ont pas tenu compte des événements catastrophiques comme les cyclones.

Ces travaux montrent à quel point l'élévation du niveau de la mer est une nouvelle menace qui pèse sur la biodiversité des écosystèmes insulaires. De ce fait, les politiques de conservation ou de sauvegarde d'espèces en danger doivent aussi intégrer les conséquences de ce processus inexorable.

FUTURA SCIENCES 14/9/2013

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Morteratsch (Suisse) (AFP) - La marche de la station de Morteratsch jusqu'au glacier du même nom, dans les Alpes suisses, doit se faire dans une vallée envahie d'une moraine de rochers laissés là par la glace qui a fondu.

En 1900, il fallait parcourir un kilomètre depuis le village pour arriver à la glace, aujourd'hui il faut marcher deux kilomètres de plus; soit 3 km..

"J'ai suivi cette fonte. C'est à la fois fascinant et effrayant", raconte Ursula Reis, 73 ans, une marcheuse de Zurich, qui vient pratiquement tous les ans depuis 1953 sur ce glacier des Grisons, près de l'Italie, au sud-est de la Suisse.

 La marche de la station de Morteratsch jusqu'au glacier du même nom, dans les Alpes suisses, doit se faire dans une vallée envahie d'une moraine de rochers laissés là par la glace qui a fondu. (c) Afp

Tout le long du chemin, des panneaux rappellent les niveaux de la glace et les dates correspondantes.

Les scientifiques observent attentivement le phénomène et estiment que seul le sommet du glacier a une chance de voir le prochain siècle. "Les glaciers sont un signe direct du changement climatique", souligne Samuel Nussbaumer, du Centre de surveillance des glaciers dans le monde à l'université de Zurich.

Si on se tient là où arrivait le glacier en 1950, sa base est aujourd'hui à 1.600 mètres de là, cachée derrière une forêt de hauts arbres qui a poussé depuis, et même si on est au niveau du panneau 2010, le bas du glacier est 200 mètres plus loin, dans un vacarme d'eau se transformant en torrent.

"C'est là que vous pouvez voir la vitesse avec laquelle la glace fond", constate Gian Luck, un guide de montagne, se tenant sur la moraine de roches qui, il y a trois ans, étaient cachés par un système de grottes de glace qui se sont brusquement effondrées.

Un rapport en 2011 du Centre européen sur le changement climatique note que depuis 1850 plus de la moitié des zones couvertes de glace dans les Alpes ont disparu, le volume de la glace diminuant de deux tiers.

Entre 2000 et 2010, les glaciers alpins ont perdu en moyenne plus d'un mètre d'épaisseur chaque année. "Ils diminuent, et le rythme augmente", souligne M. Nussbaumer, expliquant que les vents et les précipitations jouent un rôle mais que la hausse des températures est la principale explication.

Dans les Alpes, les glaciers couvrent 2.900 kilomètres carrés dont 1.342 se trouvent en Suisse. Les scientifiques indiquent qu'une hausse de 4 degrés des températures par rapport au niveau d'aujourd'hui ferait pratiquement disparaître toute glace dans les Alpes en 2100.

Les Alpes, comme l'Arctique et l'Antarctique, sont considérés comme les zones les plus vulnérables, où le réchauffement peut être deux à trois fois supérieur à la moyenne.

"Ces géants pourraient disparaître le temps d'une vie humaine, ou même moins", pense Sergio Savoia, qui dirige le groupe alpin suisse du WWF, le Fonds mondial pour la nature. Il appelle à se préparer à de sérieuses conséquences.

Dans le monde, la fonte des glaciers est un des principaux facteurs de la hausse du niveau des mers, et des détails devraient être fournis sur ce point dans le rapport de l'ONU sur le réchauffement climatique qui sera publié vendredi prochain à Stockholm. Mais les glaciers alpins ne sont pas concernés, ils n'ajouteraient qu'un millimètre au niveau des océans. En revanche, les conséquences sur la région seraient dramatiques. Ils alimentent en été plusieurs systèmes fluviaux européens, le Rhône, le Pô, le Danube, le Rhin. Si les glaciers disparaissaient, les effets seraient ressentis dans toute l'Europe, prévient M. Savoia. Les tentatives de couvrir la glace de bâches ne sont "qu'une manifestation de notre impuissance", souligne-t-il, seule une action globale peut ralentir le phénomène.

"Vous marchez et vous marchez, les panneaux défilent, "ici était le glacier" mais tout est vert. Tout d'un coup, il est là. Il est réellement grand. C'est de l'eau et de la glace, mais elle vit. C'est comme un dinosaure, en train de mourir", remarque un promeneur allemand, Guenther Baldauf, 45 ans, qui grimpe pour la première fois au Morteratsch.


SCIENCES ET AVENIR 21/9/2013

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Stockholm (AFP) - Les climatologues devraient revoir à la hausse vendredi la montée attendue du niveau de la mer, mettant en exergue une menace majeure du réchauffement bien loin de ne concerner que les atolls du Pacifique.

En 2007, dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) avait estimé que la hausse moyenne des océans pourrait atteindre 18 à 59 cm en 2100.

Ostende se prépare à la montée des eaux - Philtownwalker / YouTube 14/01/2012


Or, dans son nouvel état des lieux de la planète, dont le premier volet sera publié vendredi à Stockholm, l'organe scientifique devrait revoir ces chiffres à la hausse. Il évoquera une montée des eaux pouvant dépasser 80 cm à la fin du siècle, selon une version provisoire du résumé encore susceptible de modifications.

Le sujet est évidemment vital pour nombre d'Etats insulaires du Pacifique (Tuvalu, Maldives, Kiribati).

[i]En Floride, le niveau de la mer pourrait s'élever de 60 centimètres d'ici 2060. Face aux enjeux environnementaux et économiques, l'archipel des Keys, très vulnérable en raison de sa faible altitude, se protège. AFPFR / YouTube 22/8/2013[/i]

Mais il concerne aussi potentiellement des dizaines de millions de personnes vivant dans les mégalopoles côtières et les grands deltas.

Baie de Somme, réchauffement climatique et montée du niveau de la mer - Sabine Godard / YouTube 26/11/2010


Une récente étude parue dans la revue Nature Climate Change chiffre l'impact économique potentiel des inondations dans les 136 villes côtières de plus d'un million d'habitants: le coût pourrait dépasser en 2050 les 1.000 milliards de dollars si rien n'est fait pour les protéger. Face à de tels enjeux, le Giec tente d'apporter des réponses toujours plus précises.

"On a aujourd'hui réduit la marge d'incertitude de façon considérable", indique à l'AFP Anny Cazenave, spécialiste de l'observation des océans au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale (Legos).

Globalement, la montée du niveau de la mer s'est accélérée depuis 20 ans, constatent les climatologues: 3,2 mm par an en moyenne sur les 20 dernières années contre 1,7 mm en moyenne entre 1901 et 2010.

Ils prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment connu en 2007: l'écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique, explique Mme Cazenave, co-auteur, comme en 2007, du chapitre sur la mer du nouveau rapport du Giec.

Selon les études les plus récentes, les calottes du Groenland et de l'Antarctique auraient ainsi contribué pour un peu moins d'un tiers à l'élévation du niveau de la mer depuis 20 ans, le reste se répartissant entre la dilatation thermique et la fonte des glaciers de montagne.

Pour autant, "on n'a pas encore fait le tour de la question", précise Anny Cazenave, car ce phénomène d'écoulement doit encore être mieux observé et analysé.

Des progrès sont encore possibles pour mieux cerner la très forte variabilité régionale de la montée des eaux. Une variabilité due à des différences dans l'expansion thermique mais aussi aux mouvements de la croûte terrestre. Dans certaines régions, le sol a en effet tendance à s'enfoncer, par exemple en raison du pompage d'eau ou l'exploitation de pétrole, rendant ces régions encore plus vulnérables. C'est le cas, par exemple, de la côte est des Etats-Unis où la mer monte plus vite que de l'autre côté de l'Atlantique, selon les scientifiques.

Dans certaines régions, la hausse du niveau de la mer serait "dix fois plus rapide que la moyenne", affirmait récemment le géophysicien Jerry Mitrovica dans la revue Nature.

Ces réponses scientifiques sont plus attendues que jamais par les responsables politiques et économiques. "Les décideurs sont souvent un peu perdus quand il y a 25 études qui donnent des résultats différents", relève Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale et spécialiste du climat. "Le rapport du Giec va clarifier l'état de la connaissance en mettant en avant les études les plus robustes".

A condition de ne pas pécher par prudence excessive, estime toutefois Anders Levermann, chercheur au Centre de recherche sur les impacts climatiques de Postdam (PIK). Ce dernier attend du Giec qu'il évoque les seuils les plus hauts que pourrait atteindre la mer: "Il n'y a aucun intérêt à construire une digue et réaliser, après un demi-siècle, qu'elle était trop basse et la reconstruire, c'est trop cher..."




Sciences et avenir 25/9/2013

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La banquise arctique a atteint sa surface minimale de l’année le 13 septembre 2013. Bien que le record de fonte de l’année dernière ne soit pas atteint, la fonte estivale est néanmoins classée dans le top 10 des fontes de la banquise.

Il ne s’inscrit pas comme le record absolu mais tout de même, le retrait estival de la banquise arctique cette année est le sixième plus important jamais enregistré par les satellites. En 2013, la banquise a perdu 5,1 millions de km2. C’est 1,12 million de km2 de plus que la fonte moyenne, calculée entre 1981 et 2010. D’après le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), le minimum d’extension de la glace de mer aurait été atteint le 13 septembre 2013.

Bright Enlightenment / YouTube 3/4/2013

Un an plus tôt, la banquise atteignait son record de fonte. Le 16 septembre 2012, la glace de mer s’étendait sur 3,41 millions de km2, soit sur la moitié de la superficie estivale moyenne calculée sur la période 1981-2010. Aujourd’hui, elle recouvre 1,69 million de km2 de plus qu’en 2012, mais figure toujours parmi le top 10 des fontes record. À en croire les chercheurs du Goddard Space Flight Center, il n’est pas surprenant que la fonte de l’Arctique soit moins importante cette année, en réponse à la fonte exceptionnelle de 2012. Il est rare d’observer deux années consécutives avec le même minimum de glace.

NASAgovVideo / YouTube 22/8/2013 L'animation montre l’extension de la glace de mer arctique et les changements de la couverture saisonnière entre le 16 mai et le 15 août 2013, jour de son minimum d'extension. ©️ Nasa

La météo est en partie responsable de cette différence entre 2012 et 2013. Cette année, la température de l’air a oscillé entre 1,8 °C et 2,5 °C en dessous de la moyenne. Ces conditions froides sont attribuables aux tempêtes qui ont eu lieu cet été. En conditions cycloniques, les vents de surface ont favorisé l’extension de la glace. Ce cas de figure est totalement différent de l’année passée. En août 2012, une puissante tempête avait traversé l’océan Arctique, provoquant des ravages sur la fonte de la banquise. Cela s’explique par la persistance des conditions anticycloniques qui ont régné durant l’été 2012.

Si la fonte de la glace de mer arctique en 2013 est moins importante que l’année dernière, elle s’inscrit néanmoins dans une série de fontes sur le long terme. Depuis les années 1970, la banquise perd 12 % de sa surface totale chaque décennie. Le déclin de la banquise s’est accéléré depuis 2007, et l’été 2013 ne fait qu’appuyer cette observation. À ce rythme, il est tout à fait probable qu’il n’y ait plus de banquise à la belle saison d’ici la fin du siècle.

  Une image de la banquise arctique au nord-est des îles de Nouvelle-Sibérie, saisie par l'instrument Modis du satellite Terra de la Nasa le 13 septembre 2013. La glace de mer domine la moitié inférieure gauche de l'image. À droite se trouve l'océan, surmonté de formations nuageuses. ©️ Nasa Worldview

Une telle accélération de la fonte s’explique par le fait que la banquise s’affine d’année en année. Aujourd’hui, elle est de moitié plus mince qu’il y a quelques décennies. En 1981, son épaisseur moyenne était de 3,8 m, tandis qu’elle atteint tout juste 1,9 m actuellement. Dans son cycle moyen, dès le printemps, la banquise commence à fondre pour atteindre son minimum d’extension en septembre. Néanmoins, il reste toujours de la glace résiduelle, à partir de laquelle se reforme la banquise hivernale. Somme toute, presque tout l’océan Arctique était couvert d’une glace pluriannuelle.

    La banquise arctique au nord de l'Alaska, captée par l'instrument Modis sur le satellite Aqua de la Nasa le 13 septembre 2013. On peut observer un front de nuages dans le coin inférieur gauche, et les zones sombres indiquent les régions d'eau libre entre les formations de glace de mer. ©️ Nasa Worldview

Aujourd’hui, il ne reste presque plus que de la glace saisonnière, plus mince et donc plus fragile. Le caractère de la glace est complètement différent. Elle est mince, se divise et peut fondre plus facilement. Cette année, la banquise s’est un peu moins retirée en raison de la température, mais l’amincissement de la glace a fait que la fonte estivale a quand même été importante. Si ces mêmes conditions météo avaient prévalu 30 ans plus tôt, la banquise aurait très probablement eu une étendue supérieure à la moyenne.


FUTURA SCIENCES 24/9/2013

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Brest (AFP) - Petit bout de rocher plat au large de la pointe du Raz (Finistère), dans une zone de forts courants et de grosses tempêtes, l'Ile de Sein est très vulnérable face à la montée du niveau des mers, une menace qui inquiète particulièrement le maire.

Dans son nouveau rapport adopté le 27 septembre, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) revoit à la hausse l'augmentation du niveau des mers, de 26 à 82 cm d'ici à 2100.


 Petit bout de rocher plat au large de la pointe du Raz (Finistère), dans une zone de forts courants et de grosses tempêtes, l'Ile de Sein est très vulnérable face à la montée du niveau des mers, une menace qui inquiète particulièrement le maire. (c) Afp


"Si l'eau monte, on aura de plus en plus d'ennuis", assure Jean-Pierre Kerloch, maire de la petite commune que l'on rejoint depuis le continent après une traversée d'une heure. "L'inquiétude va grandir avec les années", prévient-il, disant s'attendre à une montée du niveau de la mer et à une augmentation du nombre des tempêtes dans les prochaines années.

Comme posée à fleur d'eau, l'Ile de Sein s'étale sur moins de trois kilomètres de long et à peine 25 à 800 mètres de large. Régulièrement balayée par les vents et arrosée d'écume, elle n'abrite plus qu'une centaine d'habitants à l'année, contre plus de 1.300 dans les années 1950, quand la ressource halieutique était encore importante.

L'altitude moyenne y est de 1,5 m avec un point culminant à 9 m et des endroits situés sous le niveau de la mer. Pour faire face à la houle de cette zone réputée dangereuse pour la navigation, l'île est cintrée par près de 3 km de digues, dont les premières furent construites dans les années 1850.

"Avec une augmentation de 83 cm, il y en aurait partout de l'eau", assure M. Kerloch, soulignant qu'avec un gros coefficient de marée le port est déjà envahi par la mer et disant redouter que "les pouvoirs publics ne s'intéresseront plus à nous" si la population continue de diminuer.

"D'ici 2100, la hausse du niveau de la mer à l'île de Sein sera certainement identique à ce qui est projeté par les différents scénarios du Giec", assure à l'AFP Nicolas Pouvreau, référent national de l'observation du niveau de la mer auprès du SHOM, le service hydrographique et océanographique de la Marine, expliquant que dans certaines zones du globe le niveau monte moins vite que dans d'autres.

L'Ile de Sein a d'ailleurs déjà connu une augmentation du niveau moyen de la mer d'environ 30 cm entre 1.700 et aujourd'hui, assure l'expert, faisant état de la plus longue série d'observations du niveau de la mer au monde, réalisée à Brest sur 300 ans.

"L'Ile de Sein est particulièrement vulnérable car elle est très, très basse", estime pour sa part Alain Retière, de la plate-forme internationale TASK de partage de connaissances sur l'approche territoriale du changement global. "Le danger n'est pas là tous les jours, mais on sait qu'il est inéluctable". Un danger qui, pour l'heure, ne semble pas troubler les habitants de l'île.

"Je fais refaire mon atelier, je ne suis pas du tout inquiet de la montée du niveau de la mer", assure Didier-Marie Le Bihan, artiste-peintre sur l'île depuis une douzaine d'années, désignant un vaste bâtiment à quelques dizaines de mètres de la mer. "La montée des eaux est peut-être réelle, mais je ne me sens pas en danger ici", insiste l'homme à la barbe poivre et sel, se disant "plus inquiet pour des villes comme Toulon ou Venise.

"Notre génération ne verra pas les dégâts causés par une montée des eaux", explique Malory Porsmaguer, jeune maman de 32 ans, se souvenant cependant de la tempête de mars 2008 qui avait fait "beaucoup de dégâts". "On a eu très peur, c'était impressionnant", témoigne-t-elle. "Mais de là à ce qu'on voit l'île disparaître..."


SCIENCES ET AVENIR 5/10/2013

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Les glaciers de l'Alaska étaient-ils autrefois boisés ? C'est ce que semble suggérer une nouvelle découverte. D'anciens arbres ont été retrouvés par des chercheurs et sont, pour la première fois depuis 1.000 ans, visibles de tous.

Une ancienne forêt commence à émerger des glaces au fur et à mesure que le Glacier Mendenhall, en Alaska, fond. Des souches et des rondins sont apparus au sud du glacier, qui forme une rivière de glace de plus de 95 kilomètres carrés se jetant dans un lac près de Juneau. 

 Le glacier Mendenhall en Alaska - tominator3 / Youtube 4/6/2013

Depuis plus de 50 ans, seule la glace était visible à cet endroit. Mais, au cours de l'année 2012, des scientifiques de l'Université d'Alaska du Sud-Est ont observé une recrudescence du nombre d'arbres apparaissant. La plupart sont même encore, bien droits, dans leur position d'origine et quelques-uns possèdent encore leurs racines et des restes d'écorce, rapporte NBC.

"Il y en a énormément, et le fait qu'ils soient encore dans une position de développement est très excitant car nous pouvons apercevoir une grande partie de l'arbre et par conséquent déterminer son âge. La plupart du temps, les gens trouvent des morceaux de bois un peu au hasard, mais retrouver des arbres encore debouts est fantastique", s'enthousiasme Cathy Connor, professeur de géologie à l'Université d'Alaska du Sud-Est, auprès de LiveScience. L'équipe de scientifiques a déjà identifié plusieurs des arbres découverts, en se basant sur le diamètre des troncs et le type d'arbres poussant dans la région. Selon eux, ils appartiennent à la famille des épicéas ou des cigües. Toutefois, des recherches complémentaires doivent encore être réalisées afin de confirmer la nature des arbres.

D'après les premières observations, les arbres auraient probablement été protégés par une couche de graviers et ce, il y a plus de 1.000 ans. Pour déterminer cela, les chercheurs se sont appuyés sur une datation au radiocarbone des arbres. Haute de 1,2 à 1,5 mètre, la couche de graviers aurait recouvert les arbres avant que le glacier ne vienne figer l'ensemble et n'emprisonne les arbres dans une tombe de glace. Ensuite, au fur et à mesure des fontes du glacier avec l'arrivée de l'été, des petites rivières d'eau ont fait rouler les graviers sur les bords du glacier, dévoilant peu à peu les arbres. 

 Glacier de Taku - JunIceRsrchPrgrm / YouTube 17/7/2012

Actuellement, le glacier Taku, au sud de Juneau, subit le même processus, alors qu'il progresse vers une forêt de peupliers d'Amérique. "Nous aurons alors la possibilité d'observer ce qui se passe en temps réel, et que nous avons manqué pour le Glacier Mendenhall", précise Cathy Connor. Néanmoins, à l'inverse de ce dernier, le glacier Taku est assez élevé pour accumuler de la neige à son sommet et, par conséquent, continuer à grandir. De son côté, peu élevé, le glacier Mendenhall perd environ 52 mètres par an depuis 2005. Un phénomène probablement aggravé cette année, à cause des températures estivales particulièrement élevées.

La fonte des glaciers est un phénomène alarmant pour de nombreuses populations locales, inquiètes par la montée des eaux de l'océan et la perte d'une source majeure d'eau douce. Par exemple, Anchorage, ville la plus peuplée de l'État, tire l'ensemble de son eau potable du glacier Eklutna. Cependant, la fonte des glaciers offre une chance unique aux chercheurs de découvrir les restes, très bien préservés, d'anciennes forêts.

 L'équipe de l'Université d'Alaska du Sud-Est prévoit de retourner sur le glacier Mendenhall afin d'étudier les sédiments pour trouver les épines de pin à associer avec les arbres et d'autres végétaux. "C'est l'histoire de ces reliques que nous cherchons à déterminer. La datation au radiocarbone et une étude stratigraphique devraient permettre de remettre en place les chapitres de cette histoire", conclut Cathy Connor.

maxisciences 12/10/2013

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Les glaciers valaisans auront perdu 90% de leur volume d'ici 2100. Seules subsisteront les masses glaciaires situées au-dessus de 3000 mètres d'altitude. Tout ce qui est en dessous aura probablement disparu.

Le recul des glaciers est un phénomène à analyser en détail. Le canton veut améliorer ses connaissances dans ce domaine pour adopter une politique de gestion de l'eau responsable. Si les conséquences ne sont pas immédiates, l'anticipation est à l'ordre du jour, a déclaré le chef du département de l'environnement Jacques Melly.

La Suisse château d'eau de l'Europe par filmarchiv100 11/5/2011

En moyenne, les 680 glaciers valaisans, qui couvrent 15% du territoire cantonal, reculent de 5 à 30 mètres chaque année. Des mesures de profondeur ont débuté en 2009 pour évaluer le volume des mers de glace. Les résultats sont attendus pour 2014.

Parallèlement, l'ancien chef de la section des dangers naturels Charly Wuilloud a lancé un cri d'alarme sous la forme d'un livre. Intitulé "Adieu, glaciers sublimes", l'ouvrage veut montrer l'importance des glaciers sous forme d'un voyage entre passé et avenir, entre légendes et histoire, entre croyances et vérités scientifiques.

 
 Recul des glaciers - restera-t-il suffisamment d'eau pour la production d'énergie hydraulique? Par FNSinfo - 15/3/2012

Romandie.com 26 Nov. 2013

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Les glaciers du Kilimandjaro sont sérieusement menacés. Soumise à un climat tropical de savane et à la déforestation, la calotte glaciaire disparaît de plus en plus rapidement. D’ici 20 ans, toute la façade nord du cratère pourrait bien être dépourvue de glace.

Le Kilimandjaro, chaîne de montagne associant volcans éteints et glaciers, culminant à plus de 5.900 m d’altitude et surplombant une gigantesque forêt tropicale, pourrait bien perdre rapidement la façade nord de sa calotte glaciaire. Les plus hauts pics, qui auraient plus de 10.000 ans, se situent en effet dans la zone septentrionale de la montagne et reculent semble-t-il plus rapidement que les autres. Lors de la conférence de l’American Geophysical Union (AGU), la semaine dernière à San Francisco, le chercheur Pascal Sirguey rapportait qu’ils pourraient disparaître d’ici 2030.

   Le sommet du Kilimandjaro est recouvert par une calotte glaciaire, dont le retrait s'accélère depuis le début du XXe siècle. ©️ Yosemite, Wikipédia, GNU 1.2

D’après ce scientifique de l’université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, depuis les années 2000, la calotte aurait perdu 29 % de son volume total. Les glaciers sur la façade nord ont largement contribué à cette perte. Le glacier Credner par exemple aurait contribué pour 43 % de cette perte. Sur ces 13 dernières années, on estime que le Kilimandjaro a perdu quelque 4 millions de m3 d’eau. Si la vitesse de fonte actuelle est conservée, le glacier Credner disparaîtra complètement d’ici 20 ans. Pour le reste, l’équipe Néo-Zélandaise envisage un sursis de seulement 30 ans.

La menace qui plane sur les glaciers du Kilimandjaro est connue depuis longtemps, mais les instruments de mesure in situ ne permettaient pas d’évaluer avec certitude la vitesse de fonte. L’équipe de Pascal Sirguey a utilisé les données des images satellite GeoEye 1. Il fournit des données fines, et permettra de développer des cartes topographiques d’une résolution de 50 cm. À partir de ces images satellite, l’équipe a construit un modèle d’élévation, qui rend compte en 3D de l’évolution des glaciers du Kilimandjaro.

   Cette image satellite légendée a été prise le 15 avril 2008. L'image est fournie par le satellite Landsat7. La façade méridionale (Southern Icefield, en anglais) contient plus de glaciers que la façade septentrionale (Northen Icefield, en anglais). ©️ Sémhur, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Le Kilimandjaro contient plus d’une dizaine de glaciers. Sur la face nord, on peut rencontrer le glacier Credner, de loin le plus imposant, mais aussi les glaciers Pengalski, Grand Penck et Petit Penck. Si cette face disparaît plus rapidement, c’est en partie parce qu’elle est plus exposée. Le Kilimandjaro se trouve dans l’hémisphère sud, à seulement 340 km de l’équateur, le versant nord de la chaîne montagneuse reçoit donc plus de rayonnement solaire. Les conditions climatiques des versants nord et sud sont sensiblement différentes. Durant les deux saisons humides, le Kilimandjaro est presque toujours entouré de nuages, mais durant les saisons sèches, l’éclairement est permanent et les températures grimpent.

Soumis à un climat tropical de savane, le Kilimandjaro connaît une courte saison de pluie, précédée par une longue saison sèche, aux températures modérées et suivie d’une saison chaude. Au même titre que les glaciers andins tropicaux, ces étendues de glace sont sérieusement menacées. 


Leur bonne santé dépend des variations climatiques naturelles, El Niño notamment, du changement climatique actuel, mais également de la déforestation. Celle-ci jouerait même un rôle majeur. En effet, le Kilimandjaro est entouré d'une forêt tropicale qui, malgré la création d’un parc national en 1973, continue de régresser. Or la végétation dense est une composante importante dans le cycle biogéochimique de l’eau.

Un nouveau modèle numérique montre que les glaciers du Kilimandjaro sont en diminution. Si le rythme se poursuit, le glacier de Credner pourrait disparaître d'ici 2030, ont déclaré des chercheurs de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande.  LiveScienceVideos 12/12/2013

En somme, les glaciers du Kilimandjaro sont sérieusement menacés, mais l’élaboration de ce modèle 3D permet d’identifier précisément les zones les plus en danger du Kilimandjaro. Ces connaissances aideront les autorités à mettre en place de meilleures mesures de protection du site.

Futura Sciences 18/12/2013

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Le recul du glacier de l’île du Pin — l’un des plus importants de la calotte polaire antarctique, pourrait bien être irréversible. Une équipe de recherche française suggère que d’ici 20 ans, la limite terre-mer du glacier pourrait reculer de 40 km, engendrant une importante hausse du niveau de la mer.

Responsable à lui seul d’un quart de la contribution de la partie ouest antarctique dans la hausse du niveau de la mer, le glacier de l’île du Pin pourrait quintupler sa contribution d’ici 20 ans. Depuis qu’il est surveillé, ce glacier fond de façon continue mais la tendance est à l’accélération. Une équipe du Laboratoire de glaciologie et de géophysique en environnement (LGGE) rapporte, dans un article publié dans la revue Nature Climate Change, que cette accélération devrait s’intensifier et ce de façon irréversible.

   Les icebergs du glacier de l'île du Pin naissent de la plateforme glaciaire à l'image. Cette photo satellite de la Nasa montre le début de formation d'icebergs. ©️ Nasa

En 2012, la fonte de ce glacier était pourtant la plus basse jamais enregistrée. C’est que mentionnait une étude, parue la semaine précédente dans la revue Science, qui mettait en exergue la complexité de ce glacier. Par sa configuration de plateforme glaciaire, il est extrêmement sensible au réchauffement des océans, mais également à la variabilité climatique naturelle. Les années 2011-2012 ont connu un long épisode La Niña, durant lequel l’océan Pacifique tropical est plus froid que la moyenne, modifiant la circulation atmosphérique à l’échelle mondiale. En Australie, cet événement a fait reculer l’océan ; en Antarctique, il a ponctuellement ralenti la fonte des glaciers.

D’après les observations, de 1992 à 2011, le glacier de l’île du Pin a perdu 20 milliards de tonnes d’eau par an. L’équipe du LGGE a confronté ces observations à trois modèles numériques d’état de l’art de l’écoulement de la glace en Antarctique. Ces modèles simulent, à partir des connaissances actuelles, l’avenir des glaciers en fonction de l’évolution des paramètres clés, tels que le réchauffement de l’océan, les changements du régime de vent… Les trois simulations s’accordent sur un point dramatique : la ligne d’échouage est engagée dans un recul qui pourrait atteindre 40 km, engrangeant une perte de masse de 100 milliards de tonnes par an pour les 20 prochaines années.

   Le glacier de l’île du Pin draine environ 79 km3 de glace par an. Sur cette photo, on observe la naissance d’un iceberg survenue en octobre 2011. La fin du glacier s'étendait sur environ 48 kilomètres, flottant sur l'océan. À mesure qu’il s’écoule de plus en plus de glace vers l'eau, la langue s'allonge, pour finalement se casser et former un gros iceberg. ©️ Nasa

La ligne d’échouage délimite la partie du glacier qui est sur le socle rocheux de celle qui flotte sur la mer (c’est-à-dire la plateforme glaciaire). Plus elle recule, plus l’eau de mer peut attaquer le glacier et jouer le rôle de lubrifiant. Et c’est bien là le problème. On compte quatre principaux facteurs de glissement des glaciers finissant en plateformes flottantes. D’abord, le vêlage donne naissance aux icebergs et favorise l’écoulement du socle vers la mer. Ensuite, divers processus peuvent amincir la plateforme et la rendre plus fragile. Par ailleurs, l’eau de fonte en surface peut s’infiltrer jusqu’à la base du socle rocheux et donc agir comme lubrifiant. Enfin, plus la ligne d’échouage recule, plus l’eau de mer pénètre sous la plateforme glaciaire. Ce processus est aujourd’hui considéré comme le principal facteur de fonte des glaciers côtiers des calottes polaires.

 Dans cette vidéo un peut voir une fissure massive qui est en passe de créer un iceberg géant. CoconutScienceLab 20/11/2012

Dans une étude parue il y a quelques mois, une équipe américaine montrait que la moitié de l’eau de fonte en Antarctique provient des plateformes glaciaires flottantes. Le courant océanique circumpolaire se réchauffe par endroits et fait entrer en fusion la glace basale. En outre, la configuration du glacier de l’île du Pin le rend d’autant plus vulnérable. Le courant circumpolaire, plus chaud que l’eau de surface afflue sur le plateau continental voisin et pénètre de plus en plus sous la plateforme glaciaire. Son insertion est sérieusement facilitée depuis que la plateforme s’est détachée d’une crête sous-marine.

 GeoBeats News 11/9/2013

Les modèles utilisés par l’équipe du LGGE préconisent un recul de 40 km de la ligne d’échouage, et une augmentation de plus de 80 milliards de tonnes de perte d’eau pour les cinquante années à venir. Cela correspondrait à une augmentation du niveau de la mer de 3,5 à 10 mm, en ne considérant que ce glacier. Néanmoins, le caractère irréversible est à nuancer. Les modèles s’accordent pour les 50 prochaines années, mais divergent peu à peu pour les décennies suivantes. Le glacier de l’île du Pin est massif, s’il est menacé, il n’est pas voué à disparaître prochainement.

Vidéo supprimée...  Le glacier géant de Pine Island, en Antarctique, serait en recul au-delà du point de non-retour. C'est l'un des plus grands contribueurs à l'élévation du niveau de la mer...Et il est en train de fondre de manière irréversible ? "Le glacier a commencé une phase de recul auto-entretenue et irréversible et poursuit son déclin", a déclaré Gael Durand, glaciologue à Alpes Université de [/i]Grenoble  (France). Durand et une équipe internationale ont utilisé trois modèles différents pour prévoir l'avenir du glacier sur la base de la «ligne de masse», qui est la zone sous l'eau où la banquise - une extension de la calotte glaciaire du continent couvrant la mer - flotte. Cette ligne a reculé d'environ 10 kilomètres lors de la dernière décennie. Le glacier lui-même est responsable de 20% de la perte totale de la glace de la calotte glaciaire de l'Antarctique Ouest aujourd'hui.  Les spécialistes du climat gardent un œil inquiet sur ​​les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique car les fontes continues pourraient menacer les villes côtières vulnérables par un niveau de la mer dangereusement élevé. Angie White Phoenix 12/1/2014


Futura Sciences 14/1/2014

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Le glacier Jakobshavn Isbræ est se déplace de la calotte glaciaire du Groenland vers l’océan à une allure qui dépasse toutes les mesures précédentes.

Le Jakobshavn Isbræest est un glacier côtier de l'Ouest du Groenland. Enorme, il draine 6,5 % de l'inlandsis du Groenland et produit environ 10 % de l'ensemble des icebergs du Groenland. C’est probablement lui qui a produit l’iceberg qui a coulé le Titanic en 1912. Des chercheurs de l'Université de Washington et de l'Agence spatiale allemande ont mesuré les vitesses du glacier en 2012 et 2013. Les résultats sont publiés dans la revue The Cryosphere.


  

The Mars Underground 28/6/2013


«Nous voyons maintenant des vitesses, en été, quatre fois plus grandes qu’en 1990, sur un glacier qui à l'époque était considéré comme l'un des plus du Groenland», explique Ian Joughin , chercheur au Polar science Center de l'Université de Washington. À l'été 2012, le glacier a atteint une vitesse record de plus de 17 kilomètres par an, soit plus de 46 mètres par jour. Ces débits sont sans précédent : ils semblent être les plus rapides jamais enregistrés pour un glacier ou un flux de glace au Groenland ou en Antarctique estiment les chercheurs. Pour mesurer ces vitesses, l'équipe a utilisé des données acquises par le satellite TerraSAR- X des satellites de l'Agence spatiale allemande.


 Un iceberg détaché du glacier de Jakobshavn. Ian Joughin, PSC/APL/UW


Les auteurs signalent un ralentissement de l’écoulement durant l’hiver mais ajoutent que l’accélération moyenne au cours des deux dernières années est près de 3 fois ce qu'elle était dans les années 1990. De quoi envoyer des tonnes d’eau supplémentaire dans l’océan ce qui contribue à l'élévation du niveau des mers. «Nous savons que de 2000 à 2010, ce seul glacier a augmenté le niveau de la mer d'environ 1 mm. Avec de la vitesse supplémentaire, il contribuera probablement un peu plus au cours de la prochaine décennie», avertit Ian Joughin .

Comme la région de l'Arctique se réchauffe, les glaciers du Groenland tels que le Jakobshavn Isbrae sont en souffrance. Même s’il accélère son écoulement vers la côte son front de vêlage est en recul. En 2012 et 2013, les scientifiques ont noté un recul de plus d’un kilomètre par rapport aux étés précédents. Ils estiment que le glacier est devenu instable et qu’il pourrait reculer de près de 50 Km d’ici la fin du siècle.




Futura Sciences 4/2/2014

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Sous une neige tourbillonnante, John Medenge perce du bout d'une lance une fine couche de neige recouvrant une crevasse, guidant un groupe de grimpeurs vers le sommet abrupte du Mont Stanley.

"Nous sommes parmi les derniers à grimper sur la glace, ça va tellement vite", dit-il après avoir escaladé la dangereuse crête de cette montagne de la chaîne du Rwenzori, à cheval entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).

Avec ses 5.109 m, le Mont Stanley est la troisième plus haute montagne d'Afrique, derrière le mont Kenya et le mythique Kilimandjaro tanzanien.

AFP/AFP - Au sommet du Mont Stanley, dans la chaîne du Rwenzori, à cheval entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), des alpinistes grimpent dans la neige le 8 mars 2014


Mais, comme pour le mont Kenya et le Kilimandjaro, les experts mettent aujourd'hui en garde contre la fonte des neiges qui le frappe, à une vitesse alarmante. Selon eux, dans deux décennies, les pics africains, où neige et glace déjà se raréfient, ne seront plus que rocs.

"Tous les ans, la glace diminue", dit encore John Medenge. Ce guide aujourd'hui âgé de 54 ans grimpe le Mont Stanley depuis l'adolescence.

L'astronome et géographe grec Ptolémée est le premier à avoir, dès le IIe siècle, écrit sur le Rwenzori. Il avait alors identifié ces "Montagnes de la lune" comme la source du majestueux Nil blanc.

Si des siècles durant, chaque génération a pu admirer le manteau de neige qui les recouvrait, la fonte est aujourd'hui bien réelle, et a des conséquences plus graves que la seule banalisation du spectacle.

"La fonte des glaciers est un autre avertissement, un "canari dans la mine", de l'incapacité de l'humanité à limiter les dégâts du changement climatique", estime Luc Hardy de Pax Arctica, une organisation de sensibilisation au changement climatique qui a mené une expédition dans le massif en janvier.

"La fonte de ce glacier africain unique constitue une importante menace pour les communautés locales, puisqu'elle entraîne une évidente réduction des eaux renouvelables", poursuit l'explorateur franco-américain, par ailleurs vice-président de l'ONG écologiste Green Cross (Croix-Verte).

Le phénomène nuit déjà à l'agriculture et à la production hydroélectrique, pointe Richard Atugonza, du centre des ressources de la montagne à l'université ougandaise de Makerere, dans la capitale Kampala. "Cela peut devenir un gros problème à l'avenir pour la région, les rivières changent déjà".

Situé à quelques km seulement de l'équateur, le Rwenzori, souvent perdu dans la brume, s'étend sur environ un km2 et comprend quelques autres glaciers, qui pour la plupart ne sont plus aussi recouverts que d'une minuscule calotte de glace.

L'explorateur américano-britannique Henry Morton Stanley fut lui le premier Occidental à découvrir ces glaciers en 1889. A l'époque, la glace recouvrait le sommet du mont qui porte désormais son nom sur sept km2. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'un petit km2.

Dans le but de préserver les neiges, le roi des Bakonzo, la tribu qui peuple la région, envoie régulièrement des chefs locaux sacrifier des poulets et des chèvres aux pieds des montagnes du Rwenzori pour apaiser les dieux qui vivent sur les crêtes.

"Le réchauffement climatique n'est pas provoqué par les gens ici, mais il nous fait du mal", dénonce Baluku Stanley, président d'une des principales compagnies de trekking locales. "Bien sûr, quand il n'y aura plus de neige, cela affectera le tourisme, même si les randonnées dans la vallée sont incroyables".

Ces vallées abritent en effet une végétation digne de contes de fées, faite d'arbres tarabiscotés enveloppés dans des manteaux de lichen vert fluorescent mais aussi de lobélies et de bruyères hautes de cinq mètres. Une végétation qui permet aux éléphants, léopards et autres chimpanzés de se cacher tandis que plus haut en altitude, virevoltent des oiseaux bariolés.

Pour l'heure cependant, les grimpeurs cherchent encore à se frayer des chemins jusqu'aux pics. L'exercice est de plus en plus périlleux, car la fonte des neiges a rendu impraticables certaines pistes, où des échelles rouillées pendent désormais dangereusement dans les airs.

"Les Rwenzoris sont parmi les glaciers les plus excitants que j'ai grimpés, qui rivalisent avec les pics d'Europe et d'Amérique latine", estime cependant encore Paul Drawbridge, un Britannique de 34 ans parti pendant huit jours à l'assaut du Mont Stanley. "C'est tellement dommage de penser que les enfants que j'aurai peut-être à l'avenir ne verront jamais ces pics enneigés".


----->Illustration à venir (photos ou vidéo) suite problème informatique impossible actuellement.



Yahoo Actualités / AFP 17/3/2014

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Au nord-est du Groenland, une partie de l’inlandis que l’on pensait résistante au réchauffement climatique serait en réalité en train de perdre des quantités importantes de glace : jusqu’à dix milliards de tonnes disparaissent chaque année depuis 2003. Ces données n’étaient pas prises en compte dans les modèles de prédiction de la hausse du niveau des mers, ce qui laisse penser que la situation pourrait être pire que prévu.

Le Groenland, dont le territoire est recouvert à 80 % de glace, constitue l’un des principaux contributeurs à l’élévation du niveau des océans, derrière l’inlandsis antarctique. Sur les 3,2 mm de hausse annuelle reportée, cette île grande comme quatre fois la France est impliquée à hauteur de 0,5 mm. Ses glaciers au nord-ouest et au sud-est figurent parmi les principaux suspects. En revanche, la région nord-est, celle du glacier Zachariae, était jugée stable. En effet, les relevés effectués entre 1978 et 2003 n’indiquaient pas de perte de glace.

Tous les glaciers groenlandais, comme le glacier d’Upernavik, au nord-ouest du territoire, s’effritent progressivement. Y compris dans les régions que l’on pensait encore épargnées par le réchauffement climatique. ©️ Shfaqat Abbas Khan

Bien qu’il existe un courant glaciaire dont la source remonte à plus de 600 km dans les terres, le flux du Zachariae était lent, à cause de nombreux débris gelés qui lui barraient la route. De ce fait, les scientifiques considéraient qu’il était la dernière partie de l’inlandsis arctique qui ne subissait pas les affres du réchauffement climatique.

Ce temps semble révolu. Une nouvelle étude parue dans Nature Climate Change montre à quel point son recul a été sous-estimé cette dernière décennie, ce qui laisse envisager un scénario d’une hausse du niveau des mers plus importante que prévu, puisqu’il faut désormais considérer les milliards de tonnes de glace supplémentaires qui s’échappent du Groenland.

Les mesures effectuées par les 56 stations du réseau GNET (GPS Greenland Network) révèlent un recul important du glacier : 20 km ont été perdus en l’espace d’une décennie. Une perte de glace très intense, lorsqu’on la compare à celle évaluée pour le Jakobshavn Isbræ (aussi appelé Sermeq Kujalleq), considéré comme l’un des glaciers les plus rapides, ayant reculé de 35 km… en 150 ans (bien que l’accélération soit plus nette ces dernières décennies).

Des courants glaciaires, comme celui du glacier Helleim à l’image, parcourent le Groenland comme de grandes rivières de glace qui s’écoulent des terres vers la mer, et contribuent donc à élever le niveau des océans quand les quantités d’eau gelée qui tombent dans la mer sont plus importantes que celles qui se figent à l’intérieur du territoire. ©️ Shfaqat Abbas Khan

Entre avril 2003 et avril 2012, les scientifiques, dont Shfaqat Abbas Khan, de l’institut national de l’espace du Danemark, ont estimé qu’en moyenne, dix milliards de tonnes de glace émanant du courant glaciaire du Zachariae étaient perdues chaque année. Des quantités qui avaient jusque-là été négligées par les différentes simulations qui tentaient d’anticiper la hausse du niveau des mers. Celle-ci pourrait donc se révéler plus importante qu’évalué jusqu’à aujourd’hui. Des résultats concordants avec le dernier rapport du Giec, qui estimait que l’élévation du niveau des océans avait été sous-évaluée.

Les auteurs tentent d’expliquer cette accélération brutale et imprévue par la possibilité d’un mécanisme complexe, dans lequel le réchauffement de l’air extérieur ainsi qu’une nouvelle dynamique du glacier qui en découle augmentent la vitesse du courant glaciaire. Désormais, toute la façade de la calotte glaciaire groenlandaise souffre donc de la hausse globale des températures.


Futura Sciences 18mar2014

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En Arctique, la banquise a atteint son étendue maximale le 21 mars dernier avec 14,80 millions de kilomètres carré.

Le maximum annuel du 21 mars 2014. By NSIDC

Le chiffre est décevant : il représente 730.000 km² en dessous de l'amplitude moyenne relevée entre 1981 et 2010 et 330.000 km² de plus que le plus bas niveau atteint en 2006. Ces nouvelles mesures satellites ont été communiquées en début de mois par le National Snow & Ice data Center.

Evolution de la banquise depuis mars 1979. By NSIDC.

Si on regarde les données enregistrées depuis 1979, l'année 2014 correspond au cinquième niveau le plus bas. Le tableau ci-dessus indique une diminution de l'étendue de la glace de 2,6% par décennie par rapport à la moyenne 1981-2010.


Sciences et Avenir 9avril2014

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Miami Beach (Etats-Unis) (AFP) - Miami, ses plages de rêve et ses milliers de propriétés à un jet de pierre de la mer sont de plus en plus menacées par la montée du niveau de l'océan Atlantique, ont rapporté des élus et des experts mardi.

La situation est particulièrement inquiétante à Miami, la métropole du sud de la Floride, en raison du nombre colossal de magasins, hôtels et immeubles d'habitation situés au bord de l'eau.

AFP news agency 23/8/2013 - En Floride, le niveau de la mer pourrait s'élever de 60 centimètres d'ici 2060. La Floride est particulièrement vulnérable, en particulier en raison de sa faible altitude

Lors d'une audition du Sénat américain exceptionnellement organisée à Miami, le sénateur Bill Nelson a même qualifié le sud de la Floride de "Ground Zero" du changement climatique.

Selon l'élu, les trois-quarts des 20 millions d'habitants de la Floride vivent sur la côte. Et la mer se rapproche dangereusement. A en croire l'ONG World Resources Institute, la Floride a perdu 30 cm de côtes depuis 1870. Et d'ici 2060, la mer devrait avoir encore gagné de 23 à 61 cm. Plus inquiétant: la ville de Miami se trouve à seulement 1,22 m d'altitude.



"Nous nous trouvons sur un sol constitué de roche sédimentaire calcaire qui est poreuse et imbibée d'eau", a souligné le sénateur Nelson. "Construire des digues ne servirait à rien", car le sous-sol est "comme du gruyère".

"Nous devons trouver des solutions innovantes" pour protéger les biens immobiliers situés au bord de l'océan qui, à Miami, ont une valeur totale de 14,7 milliards de dollars, a expliqué M. Nelson, un élu démocrate.

Le maire de Miami-Beach, Philip Levine, a quant à lui raconté comment, lors d'inondations, les habitants sont forcés de traverser les rues avec de l'eau jusqu'aux genoux pour rentrer chez eux.

Les autorités vont d'ailleurs installer trois pompes avant les grandes marées d'octobre pour mieux évacuer l'eau, a-t-il précisé.

Sciences et avenir 22/4/2015

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La montée des eaux liée au réchauffement climatique va-t-elle bientôt submerger nos villes ? C’est le scénario inquiétant présenté sur World Under Water, un site interactif lancé cette semaine.

À l’approche de la Journée Mondiale de l’Environnement le 5 juin prochain, le constat est peu glorieux : la fonte des glaces en Antarctique a récemment atteint un point de non-retour, et l’élévation du niveau de la mer sera bientôt une réalité si aucune action n’est prise. D’ici l’an 2100, on estime que celle-ci s’approchera des 2 mètres selon de récentes études.

 Le site World Under Water permet de visualiser la montée des eaux, consécutives du réchauffement climatique. World Under Water

Alors, comment alerter l'opinion sur la question? En guise de prévention, la plateforme de "crowdfunding" pour des projets écologiques Carbon Story lance World Under Water en association avec l’agence BBDO Proximity, un site interactif qui a pour but de sensibiliser les esprits sur la question.

En se basant sur les données de Google Maps, il permet de découvrir – sous le navigateur Chrome exclusivement – ce à quoi ressembleraient les plus grandes villes de notre planète une fois submergée par les eaux : Paris, Londres ou encore New York voient ainsi leurs plus beaux monuments engloutis. Il est également possible d’entrer sa propre adresse dans la barre de recherche afin d’avoir un aperçu de sa rue noyée...

worldunderwater 5/5/2014


Le site distille également quelques informations à retenir lors de cette visite virtuelle : l’élévation de la mer est estimée à plus de 0,3 cm par an, 13 des 14 années les plus chaudes se sont déroulées au cours de ce siècle, et les taux de CO2 dans l’atmosphère battent des records.

Une déception néanmoins par rapport à la "mise en eau" du site : les effets graphiques des inondations sont les mêmes partout et le niveau de la mer ne varie pas selon la localisation. Le résultat reste cependant édifiant et permet de prendre conscience du problème encouru.

En cas de forts changements des conditions climatiques, ce sont les populations les plus pauvres qui seraient les premières à en subir les conséquences. Toute l’activité économique mondiale serait ralentie et la vie sous-marine serait modifiée de façon irréversible. Pour réagir d'ores et déjà, World Under Water propose de calculer son empreinte carbone, pour mieux se rendre compte de l’impact de notre quotidien sur la planète.

Sciences et avenir 13/5/2014

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Deux nouvelles études vont faire réviser à la hausse les prévisions les plus pessimistes d'élévation du niveau de la mer.

Deux études publiées lundi 12 mai le montrent : la fonte des glaciers de l'Antarctique s'accélère inexorablement. La première provient de la revue Geophysical Research Letters. Dans cette étude conduite par des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, les équipes se sont basées sur des mesures satellite des six plus grands glaciers de la région (Pine Island, Thwaites, Haynes, Smith, Pope et Kohler) entre 1992 et 2011.

 Un trou dans un glacier de l'Antarctique Biosphoto

"Celui de Pine Island a reculé de 31 km, Thwaites de 14 km, Haynes de 10 km, quant à Smith et Kohler, ils ont chacun perdu 35 kilomètres" énumère l'étude qui conclut de manière alarmante : "Les mesures de 2011 ne montrent aucun obstacle susceptible d'empêcher l'ensemble de ces glaciers de se détacher et de partir à la mer". En d'autres termes : c'est un point de non retour qui a été atteint.

 Un gif animé montrant la fonte et le glissement du glacier de Pine Island entre 2002 et 2014. Crédit : Géophysical Research Letters.

Et les conséquences pourraient être dramatiques. "Ces glaciers contribuent de manière significative à l'augmentation du niveau des océans, car ils relâchent chaque année autant de glace dans l'océan que l'ensemble de la banquise du Groenland" précise l'auteur de l'étude, cité par un article de la Nasa.

"Ces glaciers contiennent suffisamment d'eau pour accroître le niveau global des océans de 1,2 mètre. Et ils fondent plus rapidement que ce que les scientifiques avaient prévu" conclut Eric Rignot glaciologue de l’université de Californie à Irvine et de la Nasa, et principal auteur de cette étude. Ce qui implique donc, selon lui, de revoir les prédictions actuelles d'élévation du niveau des mers.

Les dernières prévisions du Giec estimaient que le niveau des eaux devrait grimper de plus de 80 cm d'ici 2100. "Ces glaciers seront un contributeur majeur à la montée des océans au cours des décennies et des siècles à venir", insiste-t-il.

 Un gif animé montrant la fonte et le glissement du glacier de Thwaites entre 2002 et 2014. Crédit : Géophysical Research Letters.

"L’effondrement des masses de glace de ce secteur de l'ouest de l’Antarctique paraît ainsi être irréversible" commente Eric Rignot. "Le fait que ce recul des glaciers se produise simultanément sur une vaste zone laisse penser que ce phénomène a résulté d’une cause commune : un réchauffement de l’eau de l’océan dans laquelle flotte une partie de ces masses de glace. La disparition de ce secteur paraît donc, désormais, inéluctable" conclut le chercheur.

Une seconde étude publiée dans le journal Science par un chercheur du Centre des Sciences Polaires de l'université de Washington va dans le même sens.

Ce glaciologue a focalisé ses recherches sur le plus imposant de ces glaciers : celui de Thwaites. À partir de cartes topographiques détaillées obtenues par radar aéroporté, mesurant l'épaisseur de la glace, il a établi un modèle numérique de la désintégration de ce dernier.

L'objectif de son étude était de tester la sensibilité des calottes glaciaires au réchauffement et de voir quelles conditions permettaient d'inverser le processus de fonte. Et ses conclusions sont sans appel : quel que soit le scénario envisagé, le glacier de Thwaites est condamné à disparaître d'ici deux à neuf siècles.

 Carte montrant l'épaisseur de la glace sur le glacier de Thwaites. Crédit : David Shean / Université de Washington

Dans un article publié sur le site de l'université de Washington, le chercheur affirme que "le glacier de Thwaites qui se déplace rapidement pourrait accroître le niveau des océans d'environ de 60 centimètres. Et ce glacier agit comme un pivot qui pourrait entraîner avec lui le reste de la banquise" commente le chercheur. Et ce dernier de préciser que le reste de cette banquise contient assez d'eau pour accroître le niveau des océans de 3 à 4 mètres.

"Auparavant, quand nous avons constaté l'amincissement, du glacier, nous ne savions pas comment allait évoluer la fonte", explique Ian Joughin de l’université de Washington et co-auteur de l'étude. "Les simulations dans notre modèle informatique semblent indiquer une accélération dans le futur, sans aucun mécanisme de stabilisation en vue" précise le glaciologue.

"De nombreux glaciologues suspectaient une telle accélération de la fonte. Désormais, notre modèle nous donne une idée de la vitesse à laquelle elle se produit" précise Ian Joughin.

Sciences et avenir 13/5/2014

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Si le Groenland et une partie du Canada se sont nettement réchauffés ces dernières années, c'est en partie à cause d'une élévation de température... dans l'océan Pacifique. Le réchauffement global de la planète n'y a contribué que pour moitié. C'est la conclusion d'une équipe qui a étudié les aspects régionaux des variations du climat.

Depuis plusieurs années, les scientifiques notent des fontes exceptionnelles de l’inlandsis groenlandais. Les indices en sont le maintien d’eau liquide en surface et la vitesse d’écoulement de certains glaciers, mais aussi les températures. Le changement climatique global en est-il la cause, ou bien faut-il incriminer des variations régionales ? La zone s’est réchauffée bien plus vite que la planète. Le Groenland et la partie est du Canada ont en effet connu une hausse de 1 °C par décennie depuis les années 1980.

 Le glacier Helleim, photographié par Shfaqat Abbas Khan, de l'institut national de l’espace du Danemark, descend, comme d'autres, de l'inlandsis vers la mer, transportant son eau douce. ©️ Shfaqat Abbas Khan

La question est difficile à trancher, car les relations entre changement planétaire et variations locales sont très mal connues. En 2013, une équipe faisait de ces phénomènes variables les responsables de l’accélération de la fonte des glaciers groenlandais en 2012. Le forçage principal causant l’apparition de glace de surface au Groenland, expliquaient les chercheurs, est « lié à des changements durant l'été de l’oscillation nord-atlantique (NAO), de l’indice de blocage du Groenland [le GBI, qui caractérise le système de hautes pressions centrées sur le Groenland, NDLR] et le courant-jet polaire qui a favorisé l’advection d'air chaud le long de la côte ouest ».

 Le front du glacier groenlandais Jakobshavn Isbræ. En 2012, il a reculé de 1 km et autant en 2013. D’ici la fin du siècle, les scientifiques s’attendent à un recul total de 50 km. ©️ Nasa Goddard Photo and Video, Flickr, cc by 2.0

Une autre équipe, de l’université de Washington aux États-Unis, vient de publier sur la base de modélisations et d’observations des résultats quantitatifs dans la revue Nature. Selon eux, la part du réchauffement global sur l’élévation de température au Groenland et à l’est du Canada est d’environ 50 %. L’autre moitié serait due à des eaux de surface plus chaudes dans l'océan Pacifique ouest en région tropicale. Depuis le milieu des années 1990, les eaux aux alentours de la Papouasie-Nouvelle-Guinée restent plus chaudes de 0,3 °C qu’auparavant. Les modèles montrent que cet échauffement produit dans l’atmosphère une onde stationnaire qui s’étale en un grand cercle jusqu’au Groenland. Sur cet arc, des zones s’échauffent là où l’air descend et d’autres se refroidissent là où il monte. Résultat : une augmentation de 0,5 °C par décennie depuis 1979 entre l’Arctique canadien et le Groenland.

Pourquoi les eaux du Pacifique ouest sont-elles plus chaudes ? On ne sait pas, répondent les auteurs de l’étude, qui soulignent l’importance de ces facteurs difficilement prédictibles sur le climat. « Nous devons comprendre pourquoi le réchauffement climatique n’est pas uniforme depuis 30 ans, conclut l’un d’eux, Qinghua Ding, dans un communiqué de l’université de Washington. Surimposées au changement global, des caractéristiques régionales doivent être expliquées. »


Futura Sciences 13/5/2014

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Des poussières minérales, emportées par le vent et venues se déposer sur les neiges du Groënland, ont, ces dernières années, réduit l'albédo de la surface, accélérant les fontes printanières se produisant à la surface de l'inlandsis. Un effet qui augmente celui de l'élévation de la température de l'air.

Dans une publication parue le 8 juin dans Nature Geoscience, des chercheurs de Météo-France et du CNRS viennent de montrer que la neige recouvrant la calotte groenlandaise au printemps est plus sombre depuis 2009 à cause d'un accroissement des dépôts d’impuretés. Cet assombrissement a contribué à la récente fonte accélérée de la calotte et pourrait amplifier le changement climatique sur la calotte.

 Sur une surface neigeuse, des impuretés absorbantes ont réduit l'albédo, provoquant une élévation de température et une fonte locale. À l'échelle de la calotte glaciaire du Groenland, ce phénomène serait responsable d'une fonte plus importante en surface. ©️ Rémi Maupetit

L'énergie solaire absorbée par la surface de la calotte groenlandaise dépend de la blancheur, donc du pouvoir réfléchissant — l'albédo —, de la neige qui la recouvre. L’albédo varie essentiellement avec la taille des grains de neige et la quantité d’impuretés absorbantes contenues dans le manteau neigeux. Grâce à des satellites observant la surface du Groenland dans le visible et l’infrarouge, Marie Dumont, du Centre d’études de la neige du CNRM-GAME (CNRS/Météo-France), et ses collègues viennent de mettre en évidence que depuis 2009, la neige présente à la surface du Groenland au printemps et en été était moins blanche qu’auparavant.

L’assombrissement estival est bien connu. Il a déjà fait l'objet de précédents travaux ayant montré qu’il était un maillon d’une « boucle de rétroaction positive » du système climatique : sous l’effet du réchauffement climatique, la température estivale de la neige de surface augmente, ce qui entraîne un grossissement des grains de neige. Cet accroissement de taille induit une diminution de l’albédo et donc une augmentation de l'absorption de l’énergie solaire par la surface qui amplifie le réchauffement initial.

 Évolution de l’albédo vue par les satellites depuis 2003 pour les points élevés (supérieurs à 2.000 m d’altitude) de la calotte groenlandaise entre avril et juillet. Depuis 2008-2009, on observe une baisse de l’albédo, c'est-à-dire du pouvoir réfléchissant. Au cours de l’été, cette diminution est attribuée au grossissement des grains et à l’élévation de température. Au printemps, ces travaux permettent de montrer qu’elle est également due à une plus forte concentration en impuretés absorbantes dans la neige de surface. ©️ M. Dumont et al., Nature Geoscience, CNRS

La nouveauté concerne le printemps : cette étude montre pour la première fois que l’assombrissement est à cette saison lié à la présence croissante d’impuretés dans la neige. Les images satellites révèlent par ailleurs des impuretés colorées et non noires comme le carbone suie, ce qui indique qu'elles pourraient être constituées de poussières minérales. Les chercheurs avancent l’hypothèse que la poussière minérale rendue disponible par une fonte plus précoce de la couverture neigeuse saisonnière aux hautes latitudes de l'inlandsis serait transportée par le vent et se redéposerait sur la calotte groenlandaise.

La modélisation numérique permet en outre de conclure que cet assombrissement printanier a pu contribuer à la récente accélération de la fonte du Groenland. Il induirait en effet un réchauffement plus précoce de la neige de surface, ce qui renforcerait la boucle de rétroaction positive se mettant en place en été. L’augmentation possible du dépôt d’impuretés dans le futur doit donc être prise en compte dans les projections climatiques de l’évolution de l’état du Groenland et de son effet sur l’élévation du niveau des mers.

Futura sciences / CNRS 14/6/2014

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Des chercheurs allemands ont chiffré les volumes de glace perdus par chacun des pôles chaque année. Ils sont astronomiques.

C'est une étude encore plus alarmante que prévu qui vient d'être publiée dans la revue Cryosphère. En se basant sur 3 ans de données collectées par le satellite d'observation Cryosat-2 (sur la période 2011 - 2014), une équipe de chercheurs allemands a mesuré la vitesse à laquelle fondaient les glaces aux deux pôles de notre planète. Et les résultats sont stupéfiants.

D'après les chiffres de cette étude, la vitesse à laquelle la glace du Groenland disparaît a été multipliée par 2,5 entre la période 2003 -  2009 (relevés effectués à l'aide du satellite ICE Sat de la Nasa) et 2011 - 2014. Les glaces du pôle Nord reculeraient ainsi d'un volume estimé à 375 kilomètre cube chaque année.

 Figure extraite de la publication de Cryosphère. Sur cette carte du Groenland, les zones en rouges marquent un recul des glaces, celles en bleu une progression.

Et côté pôle Sud, la situation est tout aussi alarmante. La fonte globale des glaces y est 3 fois plus rapide, notamment dans la partie ouest de ce continent. L'étude note toutefois que dans la région de Dronning Maud, à l'est de l'Antarctique, la couche de glace s'accroît. Mais cela ne compense qu'une partie les pertes en glace puisqu'au total, la calotte glaciaire de l'Antarctique perdrait environ 128 Km cube de glace par an.

 Figure extraite de la publication de Cryosphère. La carte représente l'Antarctique. Les zones en rouges marquent un recul des glaces, celles en bleu une progression.


Sciences et avenir 25/8/2014

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Les données engrangées par feu le satellite GOCE montrent que les variations des masses des calottes glaciaires génèrent des modifications locales de la gravité. Pendant quatre ans, avant de se désintégrer dans l’atmosphère en 2013, le satellite GOCE (mission d’étude de la gravité et de la circulation océanique en régime stable) a mesuré la gravité terrestre avec une précision inégalée.

 La fonte des glaciers modifie la gravité terrestre en Antarctique. DGFI/Planetary Visions

En résulte le géoïde ci-dessous : il montre que le champ de gravité terrestre n’est pas uniforme. En effet il varie subtilement par endroit en raison de la rotation de la planète et de la répartition inégale des masses (montagnes, fosses océaniques), principalement.

 Le géoïde obtenu grâce à GOCE. ESA/HPF/DLR.

La nouveauté, c'est qu'une nouvelle analyse des données enregistrées par GOCE indique que la fonte des glaces affecte aussi, localement, la gravité.

C’est une équipe internationale qui a fait cette constatation en se basant sur les mesures réalisées par GOCE au-dessus de l’Antarctique entre novembre 2009 et juillet 2012.

Les scientifiques ont noté, au cours de cette période, que la fonte de la glace contenue dans de nombreux bassins versants s’est reflétée dans les relevés satellitaires. La perte de masse des calottes glaciaires a entraîné une diminution locale de la gravité, trop imperceptible pour être ressentie par un être humain mais suffisante pour être relevée par GOCE (qui n’a pourtant pas été conçu pour enregistrer les variations de gravité au cours du temps).

exposurelabs 4/9/2012


Sciences et avenir 1/10/2014

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Chasing Ice, ce que l'on pourrait probablement traduire par « à la poursuite de la glace », est un documentaire états-unien réalisé à partir des aventures en Arctique des membres du Extreme Ice Survey (EIS). Il a été présenté au festival de Sundance 2012, où il a remporté le prix de la meilleure photographie. Son but est de montrer la réalité du réchauffement climatique et son impact sur le retrait des glaciers.

 La fonte des glaciers en Arctique inquiète mais la situation est également préoccupante en Antarctique. On voit ici un iceberg tabulaire. Il est de forme plate, avec une longueur supérieure à cinq fois sa hauteur. Les tabulaires sont caractéristiques de la zone antarctique et de ses nombreuses « barrières de glace », certaines longues de plusieurs kilomètres. Elles dérivent dans l’océan austral au gré des vents et des courants. ©️ cc by sa 2.0, Michael Clarke, Wikipédia

Les images sont certainement l’un des meilleurs moyens pour faire prendre conscience au grand public de l’importance des problèmes découlant du réchauffement climatique et de la nécessité de prendre des mesures pour y faire face. Les membres du Catlin Seaview Survey l’ont bien compris et c’est pourquoi ils sont en train de réaliser un Google Street View des récifs coralliens de la planète afin de surveiller leur évolution pendant le XXIe siècle.

James Balog faisait initialement partie des climatosceptiques. Mais, durant deux ans, il a réalisé des reportages photographiques sur le retrait des glaciers, d'abord en Islande, pour le compte du New Yorker et finalement de National Geographic. Ce qu’il a vu l’a fait changer d’avis, tant l’évolution des glaces était spectaculaire et rapide. Convaincu de la réalité du changement climatique en cours, il a fondé il y a 7 ans un ambitieux projet baptisé Extreme Ice Survey (EIS) afin de catalyser des collaborations entre des ingénieurs, des photographes et des glaciologues tels que Jason Box (Ohio University’s Byrd Polar Research Center) et Tad Pfeffer (Institute of Arctic and Alpine Research, University of Colorado).

 Exposure Labs 14/12/2012 : En mai 2008,  Adam LeWinter et Jeff Orlowski, ont filmé l'effondrement historique d'un glacier du Groenland.

Le travail accompli depuis 2007, et qui se poursuit, a débouché en novembre 2012 sur un film documentaire réalisé par Jeff Orlowski : Chasing Ice. On y voit l'équipe de l’EIS confrontée à de nombreux problèmes techniques et des dysfonctionnements des appareils photo ainsi que les problèmes aux genoux dont a été victime James Balog. Bien sûr, l’essentiel de ce documentaire, qui a reçu de nombreux prix, n’est pas là. Les images des glaciers en train de fondre sont en effet à couper le souffle. On retiendra en particulier celles d’un des plus grands vêlages jamais observés, celui survenu sur le Glacier Sermeq Kujalleq, au Groenland.


Futura Sciences 20/10/2014

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Innsbruck (Autriche) (AFP) - La randonnée plutôt que le ski ? Les régions alpines, plus affectées que d'autres par le réchauffement climatique, veulent mieux anticiper la poursuite de la hausse des températures, jugée inéluctable par les scientifiques.

"L'idée d'un environnement immuable est sympathique. Mais elle ne correspond pas à la réalité de la vie, qui est faite d'adaptations permanentes", juge Andrea Fischer, experte en glaciers à l'Institut pour la recherche interdisciplinaire sur la montagne (IGF) d'Innsbruck, au Tyrol autrichien.

 Des skieurs sur le domaine de Val Thorens le 22 novembre 2014 (c) Afp

Avec un ensoleillement annuel en hausse de 20% depuis 1880 et des températures qui ont crû deux fois plus vite que la moyenne mondiale, le massif des Alpes est aux premières loges pour mesurer les effets du réchauffement climatique, auquel l'ONU consacre une conférence à partir de lundi à Lima.

L'étendue des glaciers autrichiens a ainsi reculé de 15% en moyenne en moins de 20 ans, à l'image du Pasterze, le plus grand d'entre eux, selon l'IGF. Et les chances fondent de jour en jour de pouvoir limiter à moins de 2°C la hausse globale des températures d'ici à la fin du siècle, selon un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) présenté à Copenhague début novembre.

Prenant acte de cette évolution, instituts de recherche et collectivités se fédèrent pour tenter d'en anticiper les conséquences, notamment au sein de projets comme le C3-Alps, qui regroupe des partenaires issus des huit pays alpins (Allemagne, Autriche, France, Italie, Liechtenstein, Slovénie et Suisse).

"On ressent déjà les effets du changement climatique et il faut désormais prendre les devants. C'est un problème transnational qui nécessite une collaboration transnationale", explique à l'AFP Karine Siegwart, vice-directrice de l'Office fédéral suisse pour l'environnement, membre de C3-Alps. Certaines stations de sports d'hiver de basse et de moyenne montagne, comme Stockhorn en Suisse, ont déjà fait leur deuil des pentes enneigées et ont démonté leurs remonte-pentes pour miser sur la randonnée, même en hiver. Avec ou sans raquettes.

Mais outre l'impact touristique, le changement climatique peut avoir des conséquences particulièrement graves et prises très au sérieux pour la sécurité des habitants et des infrastructures des Alpes, comme la multiplication des inondations, des glissements de terrain ou des incendies de forêt. "Imaginez la conséquence d'un glissement de terrain dans une vallée étroite avec une route, une voie de chemin de fer et peut-être des lignes électriques et des habitations... C'est ce que nous essayons d'anticiper", confie Georg Rebernig, directeur de l'Agence autrichienne de l'environnement, également membre du C3-Alps.

Dans ce pays, la province du Tyrol a déjà investi 125 millions d'euros pour protéger des sections de route des avalanches, en prévision de la multiplication du phénomène. Plus au nord, dans la région danubienne, les autorités autrichiennes ont relogé quelque 250 foyers qui habitaient près du fleuve, en raison de risques accrus d'inondations, pour 90 millions d'euros.

L'agriculture, l'industrie hydroélectrique et l'approvisionnement en eau pour la consommation humaine peuvent également être affectés par des épisodes croissants de sécheresse, en raison notamment de la réduction des réservoirs naturels que constituent les champs de neige, soulignent les experts.

En Allemagne, des agriculteurs sont déjà incités à cultiver des variétés résistantes à la chaleur et peu gourmandes en eau.

"Il faut partir du principe qu'il y aura davantage de situations extrêmes - des inondations, mais aussi des manques d'eau", précise Mme Siegwart, soulignant "qu'il faut sensibiliser les populations sur le terrain, parce que les effets du changement climatique seront ressentis localement".

Comptant parmi les régions montagneuses les plus prospères au monde, les provinces alpines espèrent que les fruits de leurs travaux pourront servir à plus pauvres qu'elles. Ainsi, "les régions qui n'ont pas nos moyens pourront tirer profit de notre expérience", espère M. Rebernig.


Sciences et avenir 28/11/2014

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Washington - La fonte des glaciers dans la région de l'Antarctique où elle est la plus forte a vu son rythme tripler lors de la dernière décennie, montre mardi une étude menée sur les 21 dernières années.

Les glaciers dans l'échancrure de la mer d'Amundsen, dans l'ouest de l'Antarctique, perdent de la glace plus rapidement que partout ailleurs sur le continent et sont les plus grands contributeurs à la montée du niveau des océans, rappellent ces chercheurs de l'Université de Californie à Irvin et au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa.

Deux recherches publiées en mai dernier concluaient que la fonte des grands glaciers de l'ouest de l'Antarctique, qui contiennent assez d'eau pour faire monter les océans d'au moins un mètre, s'accélère sous l'effet du réchauffement et paraît irréversible.

Cette dernière étude est la première à évaluer et à réconcilier les observations faites à partir de quatre techniques de mesure de la fonte de ces glaciers et permet de produire une estimation du volume et du rythme de perte de glace sur deux décennies, expliquent ces scientifiques dont les travaux paraîtront dans la revue Geophysical Research Letters datée du 5 décembre.

La perte de masse de ces glaciers s'accélère à un rythme surprenant, souligne Isabella Velicogna, une scientifique de l'Université de Californie à Irvin (UCI) et au JPL, co-auteur de la recherche.

Des études précédentes suggéraient que cette région de l'ouest de l'Antarctique change très rapidement depuis les années 1990 et nous avons voulu voir comment les différentes techniques mesuraient ce changement, ajoute Tyler Sutterley, de l'UCI, le principal auteur.  Le fait que les quatre techniques produisent les mêmes résultats conforte notre confiance dans l'exactitude des mesures, souligne-t-il.

Il s'agit de mesures effectuées par des satellites et des radars de la Nasa et de l'ESA, l'agence spatiale européenne, ainsi qu'avec le modèle de climat atmosphérique de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas.

Le volume total de glace perdu depuis 1992 a été en moyenne de 83 milliards de tonnes par an. En comparaison, les glaciers de l'Antarctique ont fondu de l'équivalent d'un mont Everest tous les deux ans depuis les 21 dernières années. L'Everest pèse 161 milliards de tonnes.

Le rythme de la perte de ces glaces s'est aussi accéléré en moyenne de 6,1 milliards de tonnes chaque année depuis 1992. Et de 2003 à 2009, quand les quatre techniques ont été utilisées simultanément, le rythme de fonte des glaciers s'est accru de 16,3 milliards de tonnes annuellement, soit près d'un triplement comparativement à l'ensemble de la période de 21 ans.

Les résultats de cette dernière recherche sont publiés au moment où viennent de débuter à Lima, au Pérou, deux semaines de négociations internationales sur le climat jugées déterminantes pour conclure un accord multilatéral de lutte contre le réchauffement fin 2015 à Paris.

Les gaz à effet de serre, dont surtout le dioxyde de carbone (CO2), ont augmenté de 45% depuis 1990 ce qui pourrait faire de 2014 l'année la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de température en 1880.


Romandie 3/12/2014

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Miquelon, petite île française de l'Atlantique nord, risque de devenir une illustration inattendue du réchauffement climatique et de son corollaire de la montée des eaux qui pourrait affecter son isthme fragile et des infrastructures clés.

«On parle beaucoup de réchauffement climatique, cela apparaît comme une évocation abstraite pour beaucoup de nos compatriotes et il est très important de montrer que la France, qui va organiser le sommet (sur le climat en décembre 2015), est directement concernée», a déclaré mardi François Hollande, premier président de la République à se rendre sur Miquelon.

 La baie de Miquelon le 23 décembre 2014 à Saint-Pierre et Miquelon - Stéphane de Sakutin AFP

Dans l'imaginaire collectif, le réchauffement affecte les zones tropicales avec ses exemples les plus spectaculaires: les petits Etats du Pacifique qui risquent une submersion totale, ou certaines îles des Seychelles dans l'Océan indien.

«La France a le deuxième domaine maritime du monde», a rappelé M. Hollande. Lors de la Conférence des parties sur le climat (COP 21) à Paris en décembre 2015, M. Hollande a promis aux Miquelonais qu'il «donnerait l'exemple de ce qui peut se produire ici à Miquelon-Langlade si rien n'est fait pour empêcher le réchauffement climatique».

Miquelon (110 km2) et Langlade (91 km2) sont reliées depuis le XVIIIème siècle par un isthme de sable. Les 600 habitants sont tous regroupés au nord de Miquelon sur la presqu'île du Cap. Si le point culminant est à 250 m d'altitude, une grande partie de l'île n'est pas si haute.

 Port de Miquelon, vu du Cap. Christophe Detcheverry / GFDL

«Le bourg repose sur un banc de galets dont l'altitude varie entre zéro et trois mètres d'altitude. Il est bordé par le grand étang, d'est en ouest par la mer et un cordon littoral qui protège le village mais qui est fortement exposé à l'érosion éolienne et marine», a exposé Hélène Guignard, directrice adjointe de la Direction des territoires, de l'alimentation et de la mer (DTAM) de Saint-Pierre et Miquelon.

«Les experts dans leurs prévisions les plus pessimistes estiment une potentielle élévation des océans d'un mètre associée à une fréquence plus importante des tempêtes et de leur intensité», a poursuivi Mme Guignard.

Afin de mettre en place un plan de prévention des risques littoraux, l'Etat et des partenaires ont entrepris de mesurer la topographie des zones basses, le recul du trait de cote, la hauteur de la houle, des marée et concomitamment l'élévation de la croûte terrestre. (Image : Eric Gaba CC BY-SA 3.0)

Une simulation «statique» a été réalisée en imaginant les pires conditions conjuguées à ce jour: «si le village est relativement bien situé sur son banc de sable mais quelques infrastructures comme l'aéroport, la centrale électrique, le centre médical auraient les pieds dans l'eau», a décrit la directrice adjointe de la DTAM.

 Et en associant, à l'horizon 2050, l'élévation des eaux à 30 cm, «on se rend compte de la vulnérabilité du village», a-t-elle ajouté, soulignant que pour affiner ces projections il faudrait pouvoir faire une modélisation en trois dimensions associant la dynamiques de houles et des courants liés aux tempêtes. «Le risque que l'on ait un fractionnement de Miquelon-Langlade en trois îles puisque l'isthme est un bout de terre qui peut être dans 40, 50 ans, submergé», a constaté François Hollande, du haut du promontoire où lui était exposée la situation. (Image : 

Le maire de la commune, Jean de Lizzaraga, a déploré l'absence de communication de ces études préalablement aux élus et à la population qu'il ne «faut pas affoler». «L'exercice ne consiste pas à faire peur mais à mettre, grâce à vous et avec vous, les moyens de prévenir ce type de risque», a temporisé le chef de l'Etat.

Par contre, «cela justifie le combat ou la mission confiée à la France de préparer Paris climat 2015 et de montrer combien cela est une réalité aujourd'hui», a renchéri Annick Girardin, secrétaire d'Etat à la francophonie et ex-députée de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon.

20 Minutes 24/12/2014

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