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Actualités - informations sur les Pesticides

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Deux insecticides néonicotinoïdes – l'acétamipride et l'imidaclopride – peuvent avoir une incidence sur le développement du système nerveux humain. C'est ce qu'a officiellement reconnu ce mardi 17 décembre l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

L’Autorité propose donc que certains niveaux recommandés « d'exposition acceptable» à ces deux néonicotinoïdes soient abaissés, le temps de mener des recherches complémentaires pour fournir des données plus fiables sur la neurotoxicité développementale.

 L’Autorité propose que les niveaux recommandés soient abaissés le temps que des recherches complémentaires fournissent des données plus fiables sur la neurotoxicité développementale. Motoya Nakamura/AP/SIPA

L'acétamipride est vendu sous les noms de Pristine et Chipco par Aventis CropSciencesk , l’imidaclopride, connu sous le nom de Gaucho , est produit par Bayer CropScience. Ce dernier est suspecté d’être toxique à faible dose pour les abeilles.

Le groupe scientifique de l'EFSA sur les produits phytopharmaceutiques et leurs résidus souhaite rendre obligatoire la soumission d'études sur la neurotoxicité développementale dans le processus d'autorisation des pesticides. Quitte à revoir la stratégie d’essai complète pour évaluer le potentiel de neurotoxicité développementale des substances, y compris tous les néonicotinoïdes.


.Sciences et avenir 17/12/2013

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Plus de 350 personnes de diverses régions du Japon disent avoir éprouvé des malaises après avoir ingéré des produits surgelés dans lesquels a été découvert un pesticide et qui font l'objet d'un rappel massif, selon la chaîne de TV NHK.

A la fin du mois dernier, la filiale Aqlifoods du groupe japonais Maruha Nichiro Holdings a fait état de la présence inexpliquée d'un pesticide appelé malathion dans divers produits surgelés confectionnés dans une usine de la préfecture de Gunma, au nord-ouest de Tokyo. Une odeur étrange avait été détectée par plusieurs clients qui ont alerté l'entreprise.

Les aliments concernés (des croquettes, des pizzas notamment) sont retirés des rayons, mais des personnes en ayant mangé auparavant ont fait état de malaises. D'après la télévision publique NHK, un total de 359 individus de 37 préfectures auraient signalé des diarrhées, vomissements et autres troubles. Plus de 6,4 millions d'articles ont été rappelés mais, à la date du 4 janvier, seulement 1,1 million (soit 17%) avaient été récupérés. Entre le 29 décembre, jour de la première annonce de rappel faite par Aqlifoods, et le 5 janvier, la société a reçu quelque 456.000 appels de clients inquiets, a précisé l'entreprise.

Une enquête est ouverte pour trouver l'origine de la contamination. La teneur en pesticide mesurée dans les produits concernés est telle qu'est soupçonnée une introduction délibérée de malathion, un insecticide utilisé dans l'agriculture que les particuliers peuvent facilement se procurer. Par ailleurs, mardi, le fabricant de pain de mie, brioche et viennoiseries Pasco Shikishima a décidé de rappeler 445.000 produits en raison d'une forte odeur de chlore signalée par des consommateurs, d'après l'agence de presse Jiji. L'entreprise n'était pas sur le moment en mesure de confirmer.

Les Japonais ne sont généralement pas méfiants vis-à-vis de la nourriture préparée et conditionnée au Japon où les normes d'hygiène sont plutôt strictes. Ils sont de fait choqués et très inquiets lorsque se produit un incident, au point pour certains de bouder tous les produits similaires. Quant aux entreprises, elles sont parfois longues à réagir mais lorsqu'un problème est rendu public elles sont ensuite enclines à rappeler en masse de peur de prendre des risques trop importants pour leur image.

20 minutes 7/1/2014

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Le scandale des aliments surgelés empoisonnés aux pesticides prend de l'ampleur au Japon. Plus de 1000 personnes à travers le pays ont affirmé être tombées malades après en avoir ingéré, a rapporté l'agence de presse Jiji. Un rappel massif a été lancé.

Hier, le nombre de plaintes ne dépassait pas 360. Mais l'affaire est désormais largement rapportée par les médias, ce qui incite les consommateurs intoxiqués à se faire connaître.

A la fin du mois dernier, la filiale Aqlifoods du groupe japonais Maruha Nichiro Holdings avait fait état de la présence inexpliquée d'un pesticide appelé malathion dans divers produits surgelés confectionnés dans une usine de la préfecture de Gunma, au nord-ouest de Tokyo. Une odeur étrange avait été détectée par plusieurs clients, qui ont alerté l'entreprise.

Les aliments concernés (des croquettes et des pizzas notamment) ont été retirés des rayons, mais des personnes en ont mangé avant. D'autres en avaient encore dans leur congélateur et les ont cuisinés et mangés ces derniers jours.

Un bébé de neuf mois a été pris de vomissements et hospitalisé lundi après avoir consommé des croquettes. Au total, plus de 1000 individus de presque toutes les préfectures de l'archipel se sont plaintes, dont plus de 200 à Hokkaido. Tous ont signalé des diarrhées, vomissements et autres troubles.

Plus de 6,4 millions d'articles ont été rappelés, mais à ce jour, seulement 1,49 million (soit moins d'un quart) ont été récupérés. Entre le 29 décembre, jour de la première annonce de rappel faite par Aqlifoods, et le 7 janvier, la société dit avoir reçu quelque 630'000 appels de clients inquiets.

Une enquête est ouverte pour trouver l'origine de la contamination. La teneur en pesticide mesurée dans les produits concernés est telle qu'est soupçonnée une introduction délibérée de malathion lors du processus de production. Cet insecticide neurotoxique est utilisé dans l'agriculture et les particuliers peuvent facilement se le procurer.

=:=:=:=:=:=:=:=:=:=:=:= Mise à jour =:=:=:=:=:=:=:=:=:=:=:=

Arrestation d'un employé de Maruha, géant japonais de l'agroalimentaire

Dans la préfecture de Gunma, au nord de Tokyo, la police a arrêté un employé d'Aqlifoods, filiale du géant japonais de l'agroalimentaire Maruha Nichiro Holdings. Il est soupçonné d'avoir introduit des substances toxiques dans des produits à consommer.

Ce samedi la police a précisé que l'homme, âgé de 49 ans, aurait introduit un insecticide, le malathion, dans des produits surgelés. Il aurait agi durant le processus de production.

Le ministère de la Santé a détecté un taux de concentration 1,5 million de fois supérieur à la normale dans certains aliments surgelés produits en 2013 par Aqlifoods. Plus de 2800 personnes, à travers le Japon, ont signalé des problèmes de santé après avoir consommé les produits en question. La police s'efforce de savoir pourquoi et à quel moment l'homme a commis son forfait. NHK World 25/1/2014


romandie 8/1/2014

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Paris (AFP) - Les pesticides interdits en 2020 dans les espaces verts publics? La proposition de loi des écologistes est bien partie pour être adoptée le 23 janvier à l'Assemblée nationale, après son vote sans opposition en commission mercredi.

Les produits phytosanitaires "ne sont pas que de sympathiques boissons énergisantes pour les géraniums souffrant d'une dépression automnale", a déclaré la rapporteure de la loi, la députée écologiste de Dordogne, Brigitte Allain, avant le vote de cette proposition de loi sénatoriale par la Commission du développement durable de l'Assemblée. La commission n'a pas modifié le texte déjà adopté par le Sénat en première lecture le 19 novembre.

 Les pesticides interdits en 2020 dans les espaces verts publics? La proposition de loi des écologistes est bien partie pour être adoptée le 23 janvier à l'Assemblée nationale, après son vote sans opposition en commission mercredi. (c) Afp

"S'ils ont pu donner l'illusion d'une solution miracle pour leurs utilisateurs, il faut avoir conscience que ces produits, ce sont d'abord et surtout des produits chimiques actifs ayant un impact sur le vivant végétal et animal, et dont l'application et le dosage demandent des précautions importantes", a-t-elle ajouté.

La proposition de loi prévoit donc, à partir du 1er janvier 2020, une interdiction de l'usage des produits phytosanitaires par l'Etat, les collectivités locales et établissements publics pour l'entretien des espaces verts, promenades, forêts...

Le délai s'explique, selon Mme Allain, par le temps donné aux professionnels des espaces verts --les premiers exposés à ces produits-- pour s'adapter à de nouvelles méthodes de travail.

Seront exemptées les voies ferrées, pistes d'aéroport et autoroutes pour des "enjeux de sécurité publique", a précisé la rapporteure. Les produits phytosanitaires seront également autorisés pour lutter contre la propogation d'"organismes nuisibles" en cas d'urgence sanitaire.

Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2022, la commercialisation de produits phytosanitaires à usage non-professionnel sera interdit, selon la proposition de loi qui pourrait être adoptée définitivement le 23 janvier, sauf nouveaux amendements votés en séance.

La France reste le premier consommateur de pesticides en Europe dont l'écrasante majorité (90 à 95%) va à l'agriculture, malgré le plan Ecophyto lancé en 2008 et qui prévoit d'en réduire l'usage de 50% d'ici 2018.

En juin, une vaste expertise de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avançait une "présomption forte" de lien entre certains cancers dont la prostate et lymphomes non hodgkiniens et la maladie de Parkinson avec l'usage de pesticides chez les professionnels qui les manipulent.

 En Belgique aussi, les pesticides bientôt interdits dans les verts publics. Télé Bruxelles 22/3/2013

Sciences et Avenir 15/1/2014

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Le Parlement français a adopté définitivement jeudi une proposition de loi qui vise à interdire à partir de 2020 l'utilisation des pesticides dans les zones non agricoles. La proposition de loi exclut de cette interdiction l'entretien des voies ferrées, des pistes d'aéroport ou des autoroutes.

L'Assemblée a voté dans les mêmes termes ce texte du groupe écologiste du Sénat que la haute assemblée avait adopté le 19 novembre.

Il interdit aux personnes privées ou publiques d'utiliser, à partir du 1er janvier 2020, les produits phytosanitaires pour l'entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades "accessibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou privé".

La mise sur le marché, la délivrance, l'utilisation et la détention des pesticides pour un usage non professionnel seront interdites à partir du 1er janvier 2022.

Le texte prévoit des peines pouvant aller jusqu'à six mois d'emprisonnement et 30'000 euros (37'000 francs) d'amende pour toute personne utilisant ou détenant ces produits alors interdits. Ces interdictions ne s'appliqueront pas aux traitements et mesures nécessaires "à la destruction et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles".

Tous les groupes ont voté cette proposition à l'exception de celui de l'UMP. Ce dernier a plaidé pour que les "jardiniers du dimanche" disposent de davantage de temps pour apprendre à ne plus utiliser ces produits phytosanitaires.

Selon un rapport de la commission du Développement durable de l'Assemblée, l'usage non agricole des produits phytosanitaires représente entre 5 et 10% des usages et 45% des Français possèdent un jardin ou un potager.

----->Les jardiniers du dimanche, comme dit dans le texte, ne vont pas apprendre à ne plus les utiliser, ils vont réapprendre des gestes séculiers, jetés aux orties pour une question de rapidité et de facilité...

romandie 23/1/2014

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Les pesticides ne se résument pas aux seuls néonicotinoïdes. Une équipe britannique vient ainsi de tester l’impact qu’un pyréthrinoïde peut avoir sur la santé des bourdons, donc d’un insecte pollinisateur, et de leurs colonies. Un seul effet a été noté : les individus exposés ont affiché de plus petites tailles que les sains, ce qui n’est pas sans conséquence.

Plusieurs études l’ont prouvé, les pesticides de la famille des néonicotinoïdes impactent la santé des abeilles (Apis mellifera) et de leurs colonies, lorsqu’elles y sont régulièrement exposées. Tenant compte des arguments présentés, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) les a ainsi reconnus comme étant à risque pour ces insectes pollinisateurs en janvier 2013. Quelques mois plus tard, un moratoire de deux ans a été adopté par la Commission européenne pour trois d’entre eux : l’imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine. Il est entré en vigueur le 1er décembre 2013.



  Le bourdon terrestre Bombus terrestris appartient à la famille des abeilles, les apidés. Il établit chaque année de nouveaux nids sous terre. Cet animal se nourrit exclusivement de pollen et de nectar. Face au déclin des abeilles, il est de plus en plus élevé en tant qu’espèce pollinisatrice. ©️ Gonzalez Novo, Flickr, cc by sa 2.0

Cette décision ne doit pas faire oublier un détail d’importance : d’autres pesticides sont largement et fréquemment utilisés par les agriculteurs et les horticulteurs. Or, que savons-nous de leurs effets sur les abeilles ou sur d’autres pollinisateurs ? Pour la première fois, des chercheurs britanniques de la Royal Holloway University of London se sont penchés sur le cas des pyréthrinoïdes, et sur leur impact sur le cycle de vie complet du bourdon terrestre (Bombus terrestris). Les résultats de ces travaux menés par Mark Brown viennent d’être publiés dans le Journal of Applied Ecology.

Les conclusions soulignent une fois encore le besoin de prendre en compte l’impact des pesticides sur les pollinisateurs avant de les utiliser, car la présence de ces insectes est déterminante pour notre agriculture. Dans ce cas de figure, le pyréthrinoïde testé a provoqué un changement physiologique qui restreint l’efficacité du comportement exploratoire des bourdons, et donc de la pollinisation qu’ils opèrent.

  Au sein des colonies de bourdons étudiées, les ouvrières exposées au pyréthrinoïde ont présenté un poids sec moyen de 0,055 g. Il est nettement inférieur à la moyenne obtenue chez les individus témoins, soit 0,066 g. ©️ Royal Holloway University of London

Pour le montrer, les chercheurs se sont procurés 30 jeunes colonies composées d’une reine, d’une couvée et d’en moyenne huit ouvrières. Elles ont été conservées en laboratoire à 25 °C durant 18 jours, pour vérifier leur bonne santé, avant que la moitié d’entre elles ne soit chroniquement mise en présence de pollen contenant 37,5 ppm de λ-cyhalothrine. Cette dose correspond au taux d’application recommandé par Syngenta pour la protection des cultures de colza. Ensuite, le devenir des insectes et de leurs colonies ont été suivis jusqu’à 14 semaines.

Douze paramètres ont régulièrement été relevés, mais une seule différence significative est apparue entre les colonies témoins et les contaminées. Les ouvrières exposées à la λ-cyhalothrine ont affiché des poids et des tailles inférieurs aux autres, ce qui traduit un ralentissement de leur croissance. Or, fait connu, l’importance et l’efficacité des phases exploratoires des bourdons sont proportionnelles à leur taille.

Ainsi, les pollinisateurs contaminés explorent moins de terrains, ce qui les rend plus sensibles à la disparition de leurs ressources alimentaires. Voilà donc en quoi une exposition aux pyréthrinoïdes fragilise leur population, sachant que l’utilisation de ce produit est probablement amenée à se développer en raison du moratoire dernièrement adopté par la Commission européene. Pour conclure sur une bonne nouvelle, l’exposition à la λ-cyhalothrine ne semble pas avoir fragilisé la santé des bourdons en tant que telle. Pour preuve, des individus témoins et contaminés ont présenté une résistance identique en présence de parasites trypanosomes Crithidia bombi.


Futura Sciences 24/1/2014

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Paris (AFP) - Près de 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles ont signé un appel mettant en garde contre la dangerosité des pesticides, a-t-on appris mardi auprès du coordinateur de l'appel.

"Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants" explique le Dr Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges.


 Près de 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles ont signé un appel mettant en garde contre la dangerosité des pesticides, a-t-on appris mardi auprès du coordinateur de l'appel. (c) Afp


L'appel a été lancé sur internet en septembre par un groupe de médecins limousins auxquels se sont associés des médecins de Martinique et de Guadeloupe, ébranlés par l'affaire du chlordécone. Le chlordécone est un pesticide qui fut employé à large échelle aux Antilles entre 1973 et 1993 avant d'être interdit mais dont la présence persistance dans les sols et rivières continue à contaminer les cultures, viandes et poissons.

Dans leur appel, les médecins soulignent qu'une exposition professionnelle aux pesticides est, selon la littérature scientifique, liée à des risques accrus de maladie de Parkinson, de cancers de la prostate et de certains cancers du sang. Les études font également état d'un risque de malformations congénitales augmenté chez les enfants des femmes exposées aux pesticides pendant leur grossesse.

Les médecins relèvent par ailleurs que "personne ne conteste l'imprégnation générale de la population" par les pesticides "à faibles doses", ce qui "n'est pas rassurant" dans la mesure où "de nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens" dont les effets ne dépendent pas de la dose, mais de la période d'exposition. Les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d'être une des causes de la recrudescence de certains troubles comme l'infertilité, l'obésité, les pubertés précoces.

Pour protéger les populations, les médecins préconisent notamment de mettre fin aux dérogations à l'interdiction européenne des épandages aériens, notamment aux Antilles où, souligne le Dr Perinaud, les dérogations sont "beaucoup trop souples" atteignant dans certains cas "12 mois sur 12", alors même que la population est encore contaminée par le chlordécone.

L'appel invite également l'Etat à reconnaître de nouvelles maladies professionnelles agricoles liées aux pesticides, à mieux étiqueter les produits destinés à l'alimentation, et à confier à des laboratoires indépendants la réalisation des tests nécessaires pour l’autorisation de mise sur le marché. Il réclame enfin une meilleure prise en compte des perturbateurs endocriniens au niveau européen.

Le Parlement français a déjà répondu la semaine dernière à l'une de leurs autres revendications en interdisant les pesticides hors usage agricole.

Mais la mesure ne prendra effet qu'en 2020 en ce qui concerne l'interdiction des pesticides dans les espaces verts publics et 2022 pour les jardins particuliers.

(appel disponible sur www.alerte-medecins-pesticides.fr)

Sciences et avenir 28/1/2014

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Paris (AFP) - Le professeur Gilles-Eric Séralini, auteur d'une étude controversée sur des effets d'un OGM et du pesticide Roundup sur des rats, persiste et signe avec un nouvelle étude montrant selon lui que les pesticides sont "deux à mille fois plus toxiques" qu'annoncés.

"Nous avons étendu les travaux que nous avons faits avec le Roundup et montré que les produits tels qu'ils étaient vendus aux jardiniers, aux agriculteurs, étaient de 2 à 1.000 fois plus toxiques que les principes actifs qui sont les seuls à être testés in vivo à moyen et long terme", a-t-il déclaré jeudi à l'AFP.

 Le professeur Gilles-Eric Séralini, auteur d'une étude controversée sur des effets d'un OGM et du pesticide Roundup sur des rats, persiste et signe avec un nouvelle étude montrant selon lui que les pesticides sont "deux à mille fois plus toxiques" qu'annoncés. (c) Afp


Avant mise sur le marché, seuls les effets de la substance active sont évalués et non ceux des produits commercialisés auxquels ont été ajoutés des adjuvants.

"Il y a méprise sur la réelle toxicité des pesticides", a insisté le professeur Séralini, précisant qu'il y a toxicité "quand les cellules commencent à se suicider" au contact du produit et "qu'elles meurent en quantités beaucoup plus significatives que les cellules contrôles".

L'étude, publiée il y a quelques jours dans la revue Biomed Research International (groupe Hindawi) à comité de lecture, est signée du professeur Séralini ainsi que d'autres membres de l'université de Caen, où se trouve son laboratoire, et du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen).

Elle a été réalisée in vitro sur cellules humaines sur neuf des "principaux" pesticides utilisés dans le monde: trois herbicides (Roundup, Matin El, Starane 200), trois insecticides (Pirimor G, Confidor, Polysect Ultra), et trois fongicides (Maronee, Opus, Eyetak).

Elle conclut que sur 9 de ces pesticides, "8 formulations sont clairement en moyenne des centaines de fois plus toxiques que leur principe actif", et pointe du doigt les adjuvants qui "sont souvent gardés confidentiels et sont déclarés comme inertes par les fabricants".

Les conclusions de l'étude choc du professeur Séralini sur les effets des OGM et du Roundup sur des rats, publiée en 2012, avaient été contestées par l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

La revue Food and chemical toxicology (groupe Elsevier), qui l'avait publiée, a retiré l'article en novembre dernier. Le professeur Séralini avait relié cette décision de retrait à l'arrivée dans le comité éditorial de la revue de Richard Goodman, "un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto".

Conduite en secret pendant deux ans, l'étude démontrait, selon son auteur, un risque accru de tumeurs mammaires et d'atteintes hépato-rénales pour les rats nourris avec le maïs OGM, associé ou pas à l'herbicide Roundup, deux produits du fabricant Monsanto.

La nouvelle étude du Pr Séralini a été saluée jeudi par l'ONG Générations Futures. "Nous demandons que des tests sur les effets chroniques de ces formulations de pesticides soient rendus obligatoires au niveau national et européen au plus vite, c’est une exigence de santé publique!", a déclaré son porte-parole, François Veillerette, dans un communiqué.


AFP / Sciences et avenir 30/1/2014

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Paris (AFP) - Les industriels du biocontrôle veulent conquérir en France 15% du marché de la protection des plantes en trois ans, en encourageant agriculteurs et collectivités à troquer les produits chimiques par des produits naturels pour protéger jardins et cultures.

Pour y parvenir, ils misent notamment sur la formation des agriculteurs et une réglementation plus souple à leur égard, détaille l'IBMA, leur association professionnelle, dans un communiqué publié vendredi.

Min agriculture 9/12/2013


Actuellement, le secteur pèse moins de 5% du marché français de la protection des plantes, avec un chiffre d'affaires situé entre 100 et 150 millions d'euros.

Pour réduire l'usage de produits chimiques (pesticides, herbicides, fongicides) et doper les productions végétales, les agriculteurs ou les collectivités peuvent avoir recours à des produits naturels dits de biocontrôle. Loin du purin d'orties, il s'agit de solutions difficiles à produire et à utiliser, comme des insectes (les coccinelles mangent les pucerons, le trichogramme lutte contre la pyrale du maïs...), des champignons, bactéries ou phéromones. Pour diffuser leur usage, IBMA France souhaite "former les acteurs du monde agricole", techniciens, agriculteurs, formateurs, enseignants, etc.

KoppertBiological 7/5/2012


Les industriels essaient également de voir avec les ministères de l'Agriculture, de l'Ecologie et la Commission européenne comment leurs dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) peuvent être traités en priorité, devant les produits agrochimiques.

La loi d'avenir de l'agriculture, actuellement en examen au Parlement, prévoit également de les soutenir sur deux points:
- les produits de biocontrôle n'auront pas de restriction de publicité contrairement aux produits chimiques;
- et les prestataires de service proposant ces solutions naturelles n'auront pas besoin d'agrément, a-t-on appris auprès du ministère de l'Agriculture.
En mars, le ministre Stéphane Le Foll va également réunir tous les acteurs français du biocontrôle afin de réfléchir aux moyens de mieux soutenir un secteur porteur.

Le biocontrôle en France, c'est 26 acteurs, surtout des petites et moyennes entreprises, et trois grands groupes. Il compte des entreprises très innovantes comme Goëmar (qui travaille avec des algues notamment), Biotop (fabrication industrielle d'insectes auxiliaires de culture) ou encore Agrauxine qui a mis au point un bio-fongicide contre les maladies du bois de la vigne.

KoppertBiological 2/8/2012


L'usage des produits phytosanitaires a baissé de près de 6% en France entre 2011 et 2012, un résultat encourageant mais loin des objectifs initiaux du plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'Environnement, qui visait une réduction de moitié de l'usage des pesticides d'ici 2018.

Sciences et avenir 14/2/2014

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Une amende de 1.000 euros, assortie pour moitié du sursis, a été requise lundi à l'encontre du viticulteur bio jugé à Dijon pour avoir refusé de traiter ses ceps contre une maladie, la flavescence dorée. Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 7 avril à 13H30. Voir l'article initial en page 5

Emmanuel Giboulot "a commis une infraction pénale. Il n'a pas respecté par choix idéologique l'arrêté préfectoral" qui imposait de traiter toutes les vignes de Côte-d'Or, a estimé le représentant du parquet, Jeanne Delatronchette.

Viticulteur en biodynamie depuis les années 1970, Emmanuel Giboulot avait refusé de traiter les dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, un pesticide naturel.

Contrôlé en juillet 2013 par la Direction régionale de l'agriculture, il a été convoqué devant la justice et encourait en principe six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

"Ce qui compte, c'est qu'il y ait une condamnation", a commenté lundi Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Bourgogne, soulignant que M. Giboulot est le seul producteur de Saône-et-Loire et de Côte d'Or, y compris dans la filière bio, à ne pas avoir traité ses vignes.

Sciences et Avenir 24/2/2014

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Comme tous les ans à la même époque, le Salon de l’agriculture vient d’ouvrir ses portes dans le sud de Paris. Mais depuis la dernière édition, de nouvelles études scientifiques ainsi qu’une lettre de 1.200 médecins pointent du doigt les dangers auxquels s’exposent les professionnels qui utilisent des pesticides.

Leur cible principale sont les « nuisibles » : mauvaises herbes, insectes, champignons, etc. Mais les pesticides sont-ils vraiment inoffensifs pour l’Homme ? Après certains scandales sanitaires, comme celui du DDT ou plus récemment du chlordécone, de nombreux spécialistes de la santé continuent de s’inquiéter pour les agriculteurs, mais aussi pour les jardiniers amateurs, représentant 45 % des Français. Cette thématique devrait-elle être abordée durant le Salon de l’agriculture, qui a ouvert ses portes samedi dernier ?

Car depuis la dernière édition, de nouvelles publications ont secoué le cocotier.

 Les pesticides ont-ils été correctement évalués ? C’est, en substance, la question soulevée par la dernière étude du controversé Gilles-Éric Séralini. ©️

-  C’est d’abord l’Inserm qui a frappé, à la mi-juin 2013. Après avoir mené une vaste méta-analyse sur la question, il a été révélé que l’utilisation de ces pesticides pouvait engendrer de nombreuses pathologies. Neurologiques déjà, comme la maladie de Parkinson. Mais également différents cancers, prostatiques ou hématopoïétiques, ainsi que des troubles de la reproduction et de la fertilité pour les parents, et des risques de malformations congénitales pour leurs enfants.


- Puis, après le vote d’une loi à l’Assemblée nationale interdisant les produits phytosanitaires dans les espaces verts publics à partir de 2020, et interdisant leur utilisation en dehors d’un contexte professionnel en 2022, 1.200 médecins lançaient un appel pour mettre en garde contre ces produits chimiques. Ils réclament notamment l’arrêt des épandages aériens et la reconnaissance par l’État de nouvelles maladies professionnelles agricoles, liées à l’utilisation des pesticides, ainsi qu’une expertise par des laboratoires indépendants avant la mise sur le marché du produit.

 Un groupe de 1.200 médecins a appelé à l’arrêt de l’épandage des pesticides sur les champs, du fait des dangers auxquels ils exposent. ©️ Joost J. Bakker, Flickr, cc by sa 2.0


- Quasiment au même moment, le jeudi 30 janvier dernier, une nouvelle étude, française encore, relançait la polémique. Elle est l’œuvre du très controversé Gilles-Éric Séralini, biologiste à l’université de Caen et président du conseil scientifique du Criigen. Le chercheur avait créé la polémique sur les dangers des OGM alimentaires sur le long terme en septembre 2012, très critiquée par une partie de la communauté scientifique, puis finalement retirée par la revue. Cette fois, point d’organisme génétiquement modifié, mais un autre problème soulevé : d’après leurs conclusions, les pesticides pourraient être jusqu’à 1.000 fois plus nocifs que les évaluations le laissaient penser.

Comment en arriver à un tel écart dans les mesures ? En ne testant pas tout à fait le même produit. D’après Robin Mesnage, premier auteur de cette étude, « les pesticides sont toujours vendus en formulations composées d’un principe actif et d’adjuvants qui permettent l’activité pesticide en agissant en synergie. C’est un peu comme avec les vaccins : des adjuvants sont ajoutés pour permettre la pénétration des molécules thérapeutiques. Ils ne sont pas aussi actifs l’un sans l’autre » précise-t-il à Futura-Sciences. Or, ajoute-t-il, « les pesticides ne font jamais l’objet de tests à long terme tels qu’ils sont vendus et utilisés. Seuls les principes actifs sont testés in vivo sur le long terme et font l’objet de doses journalières admissibles, négligeant les adjuvants toxiques qui sont, eux, évalués à part ». Une affirmation que nos recherches n’ont pas pu infirmer. Partant de ce constat, ces scientifiques ont donc entrepris de tester les formulations dans leur entier.

 Extrait du Magazine de la Santé au Quotidien. Le danger des pesticides pour la santé et l'environnement. Méfaits du Round-Up et alternatives écologiques. Dangers Alimentaires 30/3/2011 - Plus d'informations : http://www.dangersalimentaires.com



Dans ce travail publié dans Biomed Research International, neuf pesticides parmi les plus commercialisés en Europe (trois herbicides, trois insecticides et trois fongicides) ont été répandus sur différentes lignées cellulaires. En comparant la toxicité du principe actif avec celle de la formulation complète, les auteurs ont conclu à une nocivité de 2 à 1.000 fois plus importante dans ce deuxième cas de figure pour huit des produits testés. À titre indicatif, le célèbre Roundup serait 125 fois plus dangereux que le glyphosate seul selon leurs résultats. Des chiffres alarmants ?

 Gilles-Éric Séralini (quatrième en partant de la gauche) est entouré de son équipe, et notamment Robin Mesnage (premier en partant de la gauche). ©️ DR


Comme toujours avec Gilles-Éric Séralini, les critiques de la communauté scientifique sur son travail fusent. Les remarques portent notamment sur la méthode : les cellules humaines ne constituent pas le modèle idéal pour ce genre de travail (!), et les doses utilisées restent supérieures à celles rencontrées dans la réalité. Un toxicologue britannique, Michael Coleman, précise même dans ScienceInsider que « tout est toxique à forte concentration, et la vraie question consiste à déterminer à quel point la toxicité est pertinente aux niveaux auxquels on ingère ces agents, chose à laquelle cet article ne répond pas ». Face à la honte ressentie à la publication d’un article signé du nom de Séralini dans la revue pour laquelle il collabore, le biologiste végétal allemand Ralf Reski a même démissionné de ses fonctions au sein du journal. C'est dire si le chercheur normand a mauvaise presse...

Robin Mesnage le reconnaît sans sourciller : leurs « résultats ne peuvent en rien modifier la réglementation, car l’étude ne répond pas aux normes en vigueur. Un tel protocole exigerait un budget énorme, que nous n’avons pas. Alors nous avons eu recours à des cellules humaines, beaucoup moins chères. Il s’agit simplement d’un modèle, avec sa pertinence et ses limites, de la même façon que certaines équipes travaillent sur des drosophiles avant d’extrapoler leurs conclusions à d’autres espèces ». Une démarche soumise aux critiques donc... mais qui ne déplaît pas sur tous ses aspects.

 C'est pas sorcier 22/5/2013 - L'agriculture française est l'une des plus grosses consommatrices de produits phytosanitaires, plus couramment appelés pesticides. Ces pesticides ont commencé à être utilisés massivement après la seconde guerre mondiale pour pouvoir produire plus et nourrir tout le monde. Leur utilisation par les agriculteurs est très réglementée... Et pourtant, on retrouve des résidus de pesticides un peu partout dans la nature. Sur notre santé, ces produits peuvent aussi avoir des impacts et même provoquer des maladies graves comme des cancers.


Car malgré les biais mentionnés, ces mêmes chercheurs virulents reconnaissent aussi l’intérêt du problème soulevé : celui du manque d’évaluation des pesticides. Michael Coleman précise que c’est un « angle qui justifie une enquête » et reconnaît qu’une telle recherche serait la bienvenue. Même son de cloche au niveau de certaines instances sanitaires, que ce soit en Allemagne ou en France, qui reconnaissent un manque de données pertinentes sur les effets chroniques des pesticides dans leur formulation complète à long terme. Les erreurs de protocole ne se retrouvent peut-être pas toutes du même côté…

 sprudhomme 19/4/2008 - Plaidoyer pour une agriculture qui n'exploite ni la terre ni l'homme. Au cours de sa conférence Gilles-Éric Séralini, qui est considéré comme l'un des premiers scientifiques qui a osé parler des dangers liés aux OGM, a analysé les impacts sur la santé et la biodiversité des OGM et des pesticides, dont les grands producteurs forcent l'utilisation massive. Les risques ont-ils été bien évalués? Les tests de contrôle avant la commercialisation sont-ils correctement effectués?


Bref, ce virulent débat entre scientifiques taxés d’activisme et leurs pairs critiques, accusés d’être à la botte du lobby de l’agroalimentaire, n’est pas prêt de prendre fin. Mais manifestement, des questions restent en suspens, et même l’Inserm invite à la prudence. Reste à savoir qui aura la volonté et se donnera les moyens de réaliser une vraie étude indépendante et irréprochable sur le sujet.

Futura Sciences 24/2/2014

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Strasbourg (AFP) - Le Parlement européen a adopté mardi un texte, sans valeur législative ou juridique, qui prône de revenir sur l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, actuellement en vigueur dans l'UE.


Un agriculteur répand des pesticides dans un champ du nord de la France (c) Afp

Le texte d'apparence anodine et destiné officiellement à défendre le secteur horticole en Europe, était porté par la conservatrice britannique Anthea McIntyre, une eurodéputée connue notamment pour ses positions pro-OGM. Le rapport dit d'initiative parlementaire, a été adopté par 354 voix pour, 285 contre et 21 abstentions.

Après avoir noté que l'horticulture représente 18% de la valeur totale de la production agricole de l'UE, le texte suggère plusieurs moyens pour aider et renforcer ce secteur.

Il faudrait "réexaminer l'interdiction actuelle de certains néonicotinoïdes", affirme notamment le rapport qui souligne également que "les techniques génomiques actuelles peuvent être efficacement utilisés dans les programmes d'amélioration des cultures horticoles".

Sur base d’une évaluation par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), la Commission européenne a décidé, en avril dernier, de limiter temporairement l’utilisation de trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) jugés nuisibles à la santé des abeilles.

En l'absence d'un accord entre les Etats membres, l’exécutif a interdit pendant deux ans ces substances pour le traitement des semences, des sols (granulés) et pour les applications foliaires sur les plantes et les céréales attractives pour les abeilles.

Cette interdiction est entrée en vigueur le 1er décembre 2013. Elle est contestée devant la Cour de justice de l'UE par deux fabricants de ces produits: le suisse Syngenta et l'allemand Bayer.

- Syngenta produit Cruiser, un pesticide contenant du thiaméthoxame, l’un des trois néonicotinoïdes prohibés.

- L'imidaclopride de Bayer a aussi entretemps été épinglé par l'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) pour le risque qu'il fait peser "sur le développement du système nerveux humain"

Quinze Etats membres (dont la France et l’Allemagne) avaient voté en faveur des restrictions visant les trois insecticides, huit avaient voté contre (dont le Royaume-Uni, l’Italie et la Hongrie) et quatre s'étaient abstenus.


Générations Futures 5/6/2013


Sciences et avenir 11/3/2014

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Plusieurs associations ont interpellé mardi la grande distribution pour qu'elle bannisse de ses rayons les fruits et légumes traités aux pesticides.

Vêtus de masques à gaz et de combinaisons de protection, une dizaine de militants ont manifesté devant l'entrée d'un hypermarché de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) à l'occasion de la "semaine des alternatives aux pesticides" organisée en France jusqu'au 30 mars, a constaté un journaliste de l'AFP. Des vigiles les ont toutefois empêchés de se rendre aux rayons de fruits et légumes où ces militants souhaitaient mettre les étals "en quarantaine".

De Frapna Loire 29/12/2013


"Aujourd'hui, quand un client entre dans un supermarché pour acheter des fruits et légumes, il est quasiment certain d'y retrouver des résidus de pesticides quand ils ne sont pas bio", souligne Nadine Lauverjat, membre de l'association Générations futures, à l'origine de cette opération avec le Réseau environnement santé et Agir pour l'environnement.

De LM tv Sarthe 21/2/2014


En janvier, un appel signé par 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles avait mis en garde contre la dangerosité des pesticides. Certains sont des perturbateurs endocriniens dont l'effet sur la santé humaine ne dépend pas de la dose mais de la durée et la fréquence de l'exposition. Les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d'être une des causes de la recrudescence de certains troubles comme l'infertilité, l'obésité, les pubertés précoces.

De rikiai 25/4/2013


Pour Générations futures, la grande distribution a "un pouvoir important pour agir", par exemple en prévoyant dans "ses cahiers des charges à destination des producteurs qu'ils s'engagent à ne pas utiliser des pesticides" suspectés d'être perturbateurs endocriniens ou en mettant en place des étiquetages dans les rayons pour prévenir les populations vulnérables (femmes enceintes, enfants).

D'actu-environnement 19/8/2013


L'association regrette que la "Stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens", promise en 2014 par le gouvernement, soit "au point mort".

De Mairie de Quéven 21/3/2014


Retrouvez cet article sur S et A 26mar2014

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Trois insecticides commercialisés par le fabricant Gesal sont censés être inoffensifs pour les abeilles. Faux, rétorque le spécialiste Randolf Menzel.

«Inoffensif pour les abeilles», est-il inscrit sur l’emballage de l’insecticide Baies et fruits, de la marque Gesal. La même inscription figure également sur l’insecticide Action longue durée Calypso, pour les rosiers et les plantes d’ornement, tout comme sur l’insecticide Arrosage et pulvérisation, pour les rosiers et les plantes d’ornement, de la marque Gesal toujours.

Les apiculteurs et les organisations de défense de l’environnement auraient-ils enfin été exaucés, eux qui réclament l’interdiction des insecticides à base de néonicotinoïdes depuis plusieurs années. Ces neurotoxiques agissent, en effet, sur le système nerveux des insectes. Donc, lorsque des abeilles butinent ou récoltent du nectar ou du pollen après pulvérisation du produit, elles s’intoxiquent et meurent ou ne parviennent plus à retrouver leur ruche. Les spécialistes ont également constaté une baisse de leur capacité de butinage et d’apprentissage ainsi qu’un affaiblissement de leur système immunitaire.


 Image* : BoNàSaVoiR


Du coup, l'Office fédéral de l’agriculture a interdit, l'an dernier, l'usage trois de ces néonicotinoïdes, Mais une quatrième substance, le thiaclopride, appartenant à la même famille chimique, reste autorisée.

Le fabricant Gesal aurait donc délibérément décidé de s'en passer pour préserver nos chères abeilles? Que nenni! Les trois produits soi-disant sans danger contiennent bel et bien du thiaclopride. Et dans des quantités suffisantes pour désorienter les abeilles, selon le spécialiste, Randolf Menze, qu’on a pu voir dans le documentaire «Des abeilles et des hommes».

Interpellé par notre rédaction, Gesal se contente de déclarer que, selon l’Office fédéral de l’agriculture, rien n’indique qu’il y ait une influence négative pour les abeilles.


*Produits vendus en Suisse, mais peut-être existent-ils sous un autre nom ou marque en France et dans d'autres pays. Quoi qu'il en soit, si vous deviez acheter un insecticide, vérifiez sa composition et en cas de doute demandez des informations complémentaires au vendeur ou, mieux, vérifiez sur internet.

BON A SAVOIR.CH 27 mars 2014

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Dijon (AFP) - Un viticulteur bio de Côte-d'Or, soutenu par les écologistes, a été condamné lundi à 500 euros d'amende ferme pour avoir refusé de traiter ses vignes contre une maladie, la flavescence dorée, suscitant la controverse dans la profession.

"Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position", a déclaré à la presse Emmanuel Giboulot à l'issue du délibéré. Le viticulteur, qui pratique la biodynamie depuis les années 1970, a annoncé son intention de faire appel.

Une affiche dénonçant l'usage dangereux des OGM et des pesticides dans l'agriculture et des supporters du viticulteur bio Emmanuel Giboulot le 24 février 2014 à Dijon devant le tribunal où pour avoir refusé de traiter ses vignes (c) Afp

Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors du procès fin février.Il encourait six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

L'affaire avait débuté au printemps 2013 avec la découverte de foyers de flavescence dorée - maladie mortelle pour la vigne véhiculée par un insecte, la cicadelle - près de Beaune, qui avait conduit le préfet à imposer de traiter tous les vignobles du département. (voir le dernier article en page 6)


Emmanuel Giboulot avait refusé de traiter ses dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte-de-Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel autorisé dans la filière bio. Après un contrôle en juillet de la Direction régionale de l'agriculture, il avait été convoqué devant la justice.


By radiortl 24/2/2014


La pyréthrine, qui n'est "pas sélective et tue la faune auxiliaire", ne doit être appliquée que "si on n'a pas le choix", a répété lundi le viticulteur devant une centaine de militants écologistes, réunis devant le tribunal de Dijon pour le soutenir.

Parmi les manifestants, une femme brandissait une pancarte: "Nous sommes tous des Giboulot".

"On ne peut plus banaliser les traitements", a plaidé le viticulteur."Preuve", selon lui, que l'application de ce produit n'était pas indispensable: "dans le périmètre de mes parcelles, il n'y a pas de pied de flavescence dorée qui s'est exprimé".

Représentant de la commission viticole à la Confédération paysanne, Vincent Talmot a fustigé "l'administratif qui gagne sur le paysan" par cette condamnation.



"Le principe de précaution est dévoyé puisqu'on impose l'usage préventif de pesticides sans menace avérée et au détriment de la santé des travailleurs et des consommateurs", a dénoncé l'eurodéputée EELV Sandrine Bélier, présente aux côtés M. Giboulot. "Cette réglementation doit être révisée impérativement. Elle est responsable d'une situation absurde où on condamne le vigneron qui a fait le choix de produire dans le respect de la nature et de la santé", a-t-elle ajouté.

Le porte-parole d'EELV, Julien Bayou, a prévenu dans un communiqué que "le scandale des pesticides, vecteurs de maladies professionnelles, pourrait être le nouvel amiante".

Lors de l'audience en février, le directeur régional de l'Alimentation et de l'Agriculture Jean-Roch Gaillet avait pour sa part assuré que des cas de flavescence dorée avait été détectés "dans les communes voisines, à Pommard, à Volnay, à Saint-Aubin, à Meursault". Les mesures de traitement avaient été prises, selon M. Gaillet, "en accord total avec la profession, y compris la filière bio".


By jourdecolere bourgogne 7apr2014


L'affaire a suscité une vive polémique au sein de la profession viticole qui s'est désolidarisée de M. Giboulot, même dans la filière bio, déplorant la mauvaise publicité faite aux vins de la région.

Dans un communiqué, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne a estimé après la condamnation de M. Giboulot que "cette affaire était désormais close". "La profession préfère se concentrer sur la lutte contre la flavescence dorée, qui reste un enjeu majeur pour le vignoble bourguignon", est-il écrit.

"La volonté de l’ensemble des acteurs impliqués est de réduire au minimum le nombre de traitements insecticides, ainsi que la surface concernée. Rappelons qu’à ce jour, il n'existe, hélas, aucune alternative pour lutter contre cette maladie très épidémique et mortelle pour la vigne", a ajouté l'interprofession.


S & A 7apr2014

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Greenpeace a publié mercredi un nouveau rapport sur la présence de pesticides dans 25 échantillons de pain d'abeille et 107 échantillons de pollen piégé provenant de douze pays européens, dont la Suisse. Ces relevés issus des saisons de butinage 2012 et 2013 n'apportent rien de fondamentalement nouveau, selon Agroscope.

Les analyses ont révélé la présence d'au moins un pesticide dans les deux tiers des échantillons environ. Soit dans 72 des 107 échantillons de pollen piégé (22 insecticides/acaricides, 29 fongicides et deux herbicides), et dans 17 des 25 échantillons de pain d'abeille (neuf insecticides/acaricides et huit fongicides).

LiveVeg 10/4/2014 Si l'abeille meurt, l'homme aussi. Les agriculteurs devraient boycotter ces empoisonneurs (Sygenta et Bayer) et passer à l'agriculture biologique.


Pour Greenpeace, ces résultats sont "globalement en phase avec ceux de précédentes études menées sur les produits apicoles et le pollen piégé". Ces dangers "ont été ignorés ou au mieux sous-estimés lors des discussions passées et actuelles sur la santé des abeilles et la protection des pollinisateurs", a indiqué l'organisation écologiste dans un communiqué.

Dans son communiqué, Greenpeace juge ces résultats "choquants" et incrimine "les grandes entreprises de l'agrochimie telles que Syngenta, Bayer ou encore BASF". Une action a d'ailleurs été menée par des activistes mercredi devant le siège de Bayer à Leverkusen (D).

Interrogés par l'ats, la station fédérale Agroscope et l'Office fédéral de l'agriculture indiquent que "plusieurs études ont déjà montré cet état de fait et sont également citées dans le document de Greenpeace. "L'étude de Greenpeace n'est en ce sens pas nouvelle". En outre, "si elle montre la présence de multiples pesticides dans le pollen, elle ne démontre aucun effet toxique du mélange".

Par ailleurs, "il est fait mention de présence dans le pollen d'Amitraz, de Tau-fluvalinat et de coumaphos sans mentionner que ces substances sont utilisées en apiculture pour lutter contre le parasite de l'abeille Varroa destructor. L'origine de ces résidus est apicole et pas agricole", notent Agroscope et l'OFAG.

Romandie 16/4/2014

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Paris (AFP) - Pour la première fois, les fabricants de bio-alternatives aux pesticides vont se réunir mardi à Paris pour tenter de consolider cette filière d'avenir, sous l'impulsion du ministre de l'Agriculture.

Stéphane Le Foll, qui a fait de l'agroécologie son grand projet, organise ce "Forum biocontrôle" dans la toute symbolique Cité des sciences et de l'industrie. Avec un seul et même objectif : mettre fin au tout chimique et encourager les agriculteurs à utiliser des techniques agronomiques et des méthodes naturelles pour produire au moins autant avec moins (moins d'eau, moins de pesticides, moins d'énergie...).

Un agriculteur diffuse des pesticides dans un champ le 11 juin 2013 à Godewaersvelde dans le Nord de la France (c) Afp

Car en plus des impacts sanitaires --en premier lieu sur les utilisateurs-- les pesticides polluent les eaux et menacent la biodiversité.

"C'est la première fois qu'on met en scène cette industrie du biocontrôle, qu'on cherche à la rassembler, pour lui fixer des objectifs en terme d'investissements --avec la Bpifrance--, en termes de mise en œuvre de réseau et surtout en termes de mise en œuvre de perspectives par rapport aux différentes approches", explique à l'AFP le ministre, tout récemment reconduit dans ses fonctions.

L'Institut de recherche agronomique (Inra) sera justement là pour montrer "des résultats concrets" et dissiper "les doutes" du monde agricole autour de ces solutions.


L'objectif du gouvernement est clair: réussir à bâtir "des géants du biocontrôle face aux géants de la chimie" et préserver le savoir-faire français des 70 entreprises qui travaillent sur le sujet, dont une majorité de PME.

Car ces sociétés, extrêmement innovantes, font l'objet de nombre de convoitises, notamment des grands groupes d'agrochimie. L'Américain Monsanto s'est d'ailleurs tout récemment lancé dans le secteur, arguant qu'il s'agit d'un marché prospère, en croissance de 15 à 20% par an et qui pèse déjà 1,6 milliard d'euros dans le monde (100 millions en France).

Min agriculture 9/12/2013


Fin mars, la société bretonne Goëmar, qui appartenait déjà depuis 2010 à un fonds d'investissements luxembourgeois, a par exemple été rachetée par le Japonais Arysta, qui se présente comme le plus grand groupe agrochimique du monde.

Mais pour IBMA France, association qui regroupe tous les acteurs du biocontrôle, il ne faut pas diaboliser ces rapprochements. "L'arrivée de ces grands groupes est un point positif, ça va donner au secteur des moyens d'investir", explique Charles Vaury, son secrétaire général. Le ministre entend bien ces arguments mais reste sur sa ligne de construire "une vraie industrie française du biocontrôle".

Pour ce faire, il a déjà pris des dispositions dans la loi d'avenir de l'agriculture, en cours d'examen au Parlement. Après adoption de ce texte, les vendeurs de ces produits naturels n'auront plus besoin d'un agrément (toujours nécessaire pour les produits chimiques) et les professionnels pourront librement en faire la publicité auprès du grand public (alors qu'elle est strictement encadrée pour les produits phytosanitaires).

IBMA France lui demande toutefois d'aller plus loin. Pour Charles Vaury, il faut réduire les délais d'étude des produits avant commercialisation par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), inciter à leur utilisation avec par exemple une TVA réduite, et réserver un budget à la formation des agriculteurs et des prescripteurs.

Sur le premier point, Stéphane Le Foll assure que "c'est prévu". S'agissant d'une quelconque incitation fiscale, en revanche, il craint que "dans le contexte (budgétaire tendu, ndlr), ce ne soit pas possible". Sur la formation ensuite, il répond bien sûr, "il faut sensibiliser tout le monde", sans s'engager sur une enveloppe dédiée.

Aujourd'hui, le biocontrôle représente seulement 5% du marché de la protection des plantes en France. Mais IBMA espère bien réussir à en conquérir 15% d'ici trois ans.

Un objectif qu'elle devrait pouvoir réaliser notamment grâce au plan gouvernemental Ecophyto de réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires; et aux collectivités qui ne pourront plus utiliser de pesticides dans les espaces verts et de fleurissement en 2020.

ActuEnvironnement 20/8/2013

Sciences et avenir 22/4/2014

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Paris (AFP) - Treize ans après les premières plaintes, l'enquête pénale sur la commercialisation par le groupe Bayer du Gaucho et ses conséquences pour les abeilles s'est soldée par un non-lieu, alors que le pesticide fait désormais l'objet de restrictions en Europe, a-t-on appris de sources proches du dossier.

L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), partie civile, a fait appel de ce non-lieu, daté du 1er avril et conforme aux réquisitions du parquet de Paris de mars 2012, ont ajouté ces sources. Le dossier sera donc de nouveau examiné par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.

 Un apiculteur de Colomiers dans le sud-ouest de la France, le 1er juin 2012 (c) Afp

L'information judiciaire, ouverte en 2001, en pleine polémique sur ce pesticide, portait notamment sur des faits éventuels de tromperie, escroquerie et de destruction du bien d'autrui, en l'occurrence le cheptel apicole. Le groupe Bayer n'avait pas été mis en examen mais placé sous le statut de témoin assisté.

Dans son ordonnance de non-lieu, consultée par l'AFP, le juge d'instruction relève notamment que "la communauté scientifique n'a pas démontré l'existence d'un lien de causalité entre l'introduction du Gaucho dans les cultures agricoles et l'augmentation de la mortalité des abeilles". Dans ce contexte, "appréhender les troubles du cheptel apicole sous l'angle pénal apparaît d'emblée malaisé", ajoute-t-il, en soulignant les autres facteurs qui interviennent dans la mortalité des abeilles.

Ces autres facteurs peuvent être des parasites comme le Varoa, le frelon asiatique ou la perte de diversité des cultures. Les apiculteurs ne contestent pas la multiplicité de ses causes mais soutiennent que les pesticides en sont la principale.

En France, l'autorisation du Gaucho a été retirée en 1999 pour le tournesol et en 2004 pour le maïs, en raison des risques pour les abeilles.
La substance chimique du Gaucho, l'imidaclopride, fait aussi partie des néonicotinoïdes dont la Commission européenne a suspendu l'usage pendant deux ans au printemps dernier sur certaines cultures.


Les plaignants accusaient également Bayer d'avoir caché la toxicité réelle du pesticide lors de l'obtention des premières autorisations de mise sur le marché. Mais pour des experts judiciaires sur lesquels s'appuie le juge, "les éléments objectifs du dossier ne permettent pas de dire que la société Bayer a été à l'origine d'une rétention d'information".

Sciences et avenir 22/4/2014

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Moins célèbre que la bête à bon Dieu, des algues, des insectes ou des champignons se transforment en protecteurs des cultures pour une agriculture peu encline aux produits chimiques.

Comment réduire l'usage de produits chimiques - pesticides, herbicides, fongicides - et doper les productions végétales ? En ayant recours à des produits naturels, qui protègent les cultures et dopent leurs défenses naturelles.

Une coccinelle dévore des pucerons STEEN DROZD LUND / BIOSPHOTO

Le biocontrôle concerne ces solutions, difficiles à mettre au point ou à produire à grande échelle, comme le recours à des insectes, champignons, bactéries ou phéromones. Elles s'utilisent pour soigner une maladie ou repousser un insecte invasif.

Ainsi, les coccinelles font un allié remarquable pour se débarrasser des pucerons (l'une d'elles peut en manger jusqu'à 100 par jour). Moins célèbres sont les prouesses du Trichogramme: cet insecte invisible à l’œil nu neutralise les œufs de la pyrale du maïs, dont les larves attaquent les cultures.

Des entreprises comme Biotop dans la Drôme produisent ainsi des millions de trichogrammes, à lâcher à la main ou par avion pour protéger les champs de maïs de ce ravageur. À utiliser aussi à la maison, contre les mites !... Le biocontrôle, c'est 70 entreprises en France, en majorité des PME.

Avec les biostimulants, il ne s'agit pas là de protéger les cultures mais de stimuler leurs défenses naturelles avec des compléments alimentaires, comme pour les hommes. Par exemple la laminarine extraite de la laminaire, une algue, peut stimuler les défenses des pommiers pour les aider à résister à la tavelure, un champignon qui noircit les feuilles ou les fruits.

Ces biostimulants sont également utilisés en élevage pour réduire l'usage des antibiotiques, mais ils restent pour l'instant moins usités que pour les végétaux.

Sciences et avenir 22/4/2014

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Paris (AFP) - Les épandages de produits phytosanitaires seront bientôt totalement interdits en journée et plus aucune dérogation ne sera tolérée afin de protéger les abeilles, a annoncé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, lors d'une conférence de presse.

"Une étude qui a été rendue de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, ndlr) sur les épandages de pesticides conclut de manière claire que les abeilles sont sensibles à la lumière, il va falloir qu'on modifie les pratiques d'épandage vers des épandages le soir", a expliqué le ministre lors d'un point d'étape de son plan (2013-2015) pour une apiculture durable.

Selon lui, l'Anses a conclu que "la luminosité est ce qui fait sortir les abeilles et tout ce qui est épandage du matin a des conséquences importantes" car il "laisse des traces de pesticides dans l'eau, dans la rosée" qui peuvent perturber ces insectes lors des périodes de floraison de printemps et de l'été.

Un arrêté inter-ministériel d'interdiction des épandages en journée est en cours de rédaction et devrait être publié au Journal Officiel d'ici trois/quatre mois, estime Stéphane Le Foll. Aujourd'hui, il est déjà interdit d'épandre le matin avec tous les produits chimiques comportant la mention "Abeilles" mais de nombreux agriculteurs obtiennent des dérogations. Plus aucune dérogation ne sera admise dans le nouveau système, complète le ministère de l'Agriculture.

"Il faut que chacun ait conscience qu'il faut faire des efforts" et "il s'agit d'assurer la production agricole, et en même temps d'assurer la pollinisation et la production de miel", a-t-il insisté.

Sciences et avenir 28/4/2014

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Une enquête de Générations Futures révèle que les enfants vivant en zone rurale sont fortement imprégnés de pesticides potentiellement dangereux. "Une véritable soupe chimique", c’est ce à quoi seraient exposés nos enfants au quotidien selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

L’association spécialisée dans la question des pesticides et plus particulièrement sur les risques sanitaires et environnementaux associés aux perturbateurs endocriniens (PE) a réalisé une enquête sur l’exposition des jeunes enfants vivant ou allant à l’école dans des zones agricoles.

Pour cette enquête, Générations Futures a fait analyser par un laboratoire indépendant les mèches de cheveux de 30 enfants vivant dans des zones rurales et âgés de 3 à 10 ans afin de déterminer leur exposition à 53 pesticides perturbateurs endocriniens[b]* (PE)[/b]. "On a cherché une cinquantaine de molécules différentes et on en a trouvé plus de la moitié par enfant, un véritable cocktail de pesticides", a déclaré sur France Inter François Veillerette".

En effet, 21 résidus de pesticides ont été détectés en moyenne sur chaque mèche.

Sur les 53 pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens recherchés (molécules et agents chimiques composé qui entraînent des anomalies physiologiques et de reproduction), 35 ont été retrouvés au moins une fois dans les mèches de cheveux des enfants, et 13 ont été détectés dans tous les échantillons.

L'étude de Générations Futures révèle également que des pesticides interdits d'usage en France depuis des années ont été retrouvés dans les échantillons. "Au cours des trois mois précédant le prélèvement, 80% des enfants auraient été exposés à des pulvérisations d'insecticides agricoles", précise Générations Futures.

On retrouve donc dans leurs échantillons de cheveux des molécules utilisés en agriculture mais pas seulement. Le Fipronil par exemple est interdit pour les cultures mais il est encore largement utilisé dans les colliers ou les lotions anti-puce des chiens et des chats.

Même si, en raison du faible échantillon d'enfants testés, Générations Futures reconnaît qu'il ne faut pas "considérer ces résultats comme représentatifs de l'exposition moyenne des petits Français vivant dans des zones agricoles", l'association estime néanmoins "qu'il y a urgence à protéger ces populations sensibles" et exige "le retrait de tous les pesticides perturbateurs endocriniens".

De son côté, le lobby des pesticides relativise les résultats de l'étude : "La présence de traces de pesticides n'est pas forcément synonyme de danger pour la santé, surtout si les doses sont infinitésimales."

Ce à quoi l'association répond que "ce n'est pas tellement la dose qui pose problème, mais l'accumulation de pesticides et l'effet cocktail" rétorque François Veillerette.

*
Les perturbateur endocriniens sont des substances étrangères à l’organisme qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. Le fœtus et le jeune enfant sont les plus menacés par ces substances. De nombreux pesticides ou biocides sont des perturbateurs endocriniens avérés ou fortement suspectés.



-----> Concernant le lobby des pesticides, il ne peut que défendre ses propres intérêts : celui du porte-monnaie... ! Peut lui importe la santé du plus grand nombre... Même si cette étude a été faite sur un petit nombre de sujets, elle a le mérite de mettre en garde sur la dangerosité des produits utilisés...

Sciences et avenir 29/4/2014

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Paris (AFP) - La contamination par les pesticides des cours d'eau en France reste quasi-généralisée, malgré les efforts naissants de la profession pour lutter contre cette pollution.

Mercredi, les Chambres d'Agriculture et la Fédération des entreprises de l'eau (FP2E) ont renouvelé et renforcé leur partenariat. Leur but: pousser les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l'eau.


Le Rhône (c) Afp


"Une collaboration est nécessaire pour améliorer la qualité de l'eau autour des zones de captages" alors que 10% des ressources en eau nécessitent un traitement contre les nitrates et 20% de l'eau a besoin d'un traitement contre les pesticides, a relevé Philippe Maillard, président de la FP2E lors d'une conférence de presse.

Agriculteurs et fournisseurs d'eau sont unis depuis 2009. Leur but initialement était d'améliorer la situation des 500 points de captages d'eau désignés comme prioritaires par le Grenelle de l'environnement de 2007.


Ina Société 30/7/2012



Cinq ans plus tard, ils ont réussi à mettre en place des actions concrètes autour de 250 points de captage. Et sur les 250 autres, des initiatives sont en cours de construction, assure Guy Vasseur, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture.

A Orléans par exemple, la mairie, les Chambres d'agriculture du Loiret et l'Orléanaise des Eaux ont construit dès 2000 une véritable démarche commune pour diminuer la présence "faible mais récurrente" d'herbicides dans les eaux brutes autour du captage du Val, qui alimente en eau 150.000 personnes. Un "rapprochement" avec les agriculteurs était indispensable puisque sur les 1.000 hectares entourant la zone de captage, 900 étaient agricoles, répartis sur 50 exploitations dont beaucoup maraichères ou horticoles.

Les Chambres d'agricultures les ont poussés à effectuer des travaux sur leurs fermes pour limiter les pollutions en améliorant le stockage des engrais ou des hydrocarbures. Ils ont aussi travaillé sur les pollutions diffuses dans les champs ou sur les possibilités d'économie d'eau, explique Mélanie Hovan de la Chambre d'agriculture du Loiret.

Les deux techniques les plus connues pour cela sont la mise en place de cultures intermédiaires -- comme la moutarde -- qui ne sont pas destinées à être récoltées, mais juste à piéger les nitrates provenant de la culture précédente. Ou les bandes enherbées, obligatoires sur une surface minimale des exploitations, qui permettent d'absorber certains engrais avant l'arrivée de l'eau dans les rivières. Un dispositif qui a porté ses fruits puisqu'à partir de 2006, la présence de molécules de pesticides avaient reculé et les concentrations étaient plus faibles. En 2010 et 2011, aucune trace n'a même été relevée. Mais en 2012, un pic ponctuel est venu noircir le tableau.

Aujourd'hui, les trois partenaires comptent élargir le périmètre d'action. Mais ils reconnaissent que "les agriculteurs ne sont pas toujours facilement mobilisables" et qu'il y a toujours cette crainte de faire différemment et "d'être montré du doigt", explique Mélanie Hovan. "Nous constatons une mobilisation, même si elle est par moment variable et hétérogène", veut croire Philippe Maillard.

Les agriculteurs ont donc fort à faire, d'autant qu'à la fin 2013 la Conférence environnementale a décidé de doubler le nombre de captages prioritaires à 1.000, sur les 12.000 points de captage que compte le pays. Et que fin juillet, le Commissariat général au Développement durable relevait que la contamination par les pesticides des cours d'eau en France était "quasi généralisée".

Les zones les plus touchées sont les grandes régions céréalières, maraichères ou viticoles : nord de la France, Bassin parisien, sud-ouest, amont du Rhône et Martinique.

En 2011, sur les 176 secteurs hydrographiques (découpage géographique par bassins versants des rivières) surveillés en France métropolitaine, 63 présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 microgramme par litre, seuil au-delà duquel l'eau est jugée "impropre à la consommation humaine".

Les nappes souterraines semblent, elles, moins contaminées. En 2011, 4 des 176 aquifères surveillés présentaient une concentration totale supérieure à 0,5 microgrammes, notamment la nappe de Beauce (région parisienne) ou dans le Vaucluse.

Sciences et avenir 30/4/2014

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Tous les fruits et légumes ne sont pas logés à la même enseigne lorsque vient le moment de les traiter aux pesticides. Atlantico fait le point avec Jean-François Narbonne l'un des experts de l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Il est également professeur à l'Université de Bordeaux 1 et docteur en nutrition.

 Les fraises font partie des fuits les plus traités.  Crédit Reuters

Atlantico : L'Environmental Working Group, un groupe de recherche environnementale américain, vient de publier sa liste annuelle des douze fruits et légumes qui contiennent le plus de pesticides. En tête se trouve la pomme. En va-t-il de même en France ? Quel est le produit le plus saturé chez nous, et pour quelles raisons ?

Jean-François Narbonne :  La pomme est le végétal qui nécessite le plus de traitements, au moins une vingtaine. En général c’est l’arboriculture qui en nécessite le plus ; et on trouve aussi le raisin d’importation. De plus, les pommes subissent des traitements de conservation post récolte. Cependant il ne faut pas confondre les végétaux où on retrouve le plus grand nombre de résidus (dû au nombre de traitements) et ceux qui ont des niveaux élevés de résidus avec des probabilités de dépassement des limites maximales de résidus (LMR).

Agence CAPA 11/5/2010


Atlantico : De manière générale, comment expliquer que certains fruits et légumes soient plus contaminés que d'autres ? Quels sont les critères qui entrent en jeu ?

Jean-François Narbonne  :Comme indiqué plus haut ce sont les végétaux qui subissent le plus de traitements (en général les fruits comme les fraises, les cerises ou les raisins, en plus des pommes et des poires). Pour les dépassements de LMR en France on trouve historiquement les salades sous serre, et en termes de présence on trouve d’autres produits sous serre : tomates et carottes. Peuvent se rajouter les produits de conservation post récolte.

Atlantico : Certains pesticides, en France et dans les pays d'import, bien qu'interdits se retrouvent-ils tout de même dans nos fruits et légumes ? Les contrôles en la matière sont-ils suffisants ?

AlerteEnvironnement 4/7/2008


Jean-François Narbonne  : Comme indiqué dans les plans de contrôle et de surveillance les produits d’importation non conformes sont plus présents que les végétaux cultivés en France. Ces produits non conformes se trouvent souvent dans les produits d’importation bas de gamme. Aujourd’hui la grande distribution impose à ses fournisseurs étrangers des cahiers des charges limitant l’usage des pesticides dans des conditions correspondants à la réglementation européenne. Par exemple au Maroc, les tomates sont produites spécifiquement pour l’Europe ou pour la Russie, les produits non conformes ne sont pas exportés et sont vendus sur le marché local !

Evidemment les contrôles sont insuffisants pour les importations hors cahier des charges où les contrôles sont faits par le donneur d’ordre (par exemple en grande distribution). Il faut savoir que la réduction des fonctionnaires a entraîné la fermeture de la majorité des laboratoires de contrôle public et que dans les labos restants le département pesticide a pu être supprimé (par exemple à Bordeaux, où le département pesticides a été supprimé pour économiser 2 postes de fonctionnaires).

C'est pas sorcier 21/5/2013


Enfin on peut retrouver des produits non autorisés ou non homologués pour la culture concernée. Il s’agit souvent de dérogations (une cinquantaine par an) données par le Ministère pour des situations d’urgence pour sauver les récoltes du fait d’attaques de parasites particulièrement intenses (des aléas climatiques, par exemple) ou du fait d’une absence de traitements autorisés vu la restriction drastique des traitements autorisés au cours des 10 dernières années (on est passé de 1300 substances actives à 450 au niveau européen).

Atlantico  : Quels sont les risques pour le consommateur liés à un excès de pesticides ?

Jean-François Narbonne  : Pour les consommateurs il n’y a pas de risques long terme (dépassement de la dose journalière tolérable). Même s’il peut y avoir un faible pourcentage de dépassement de l’ARfD (limite de sécurité à court terme) les dépassements sont de faible intensité et peu susceptibles d’induire des troubles. Ces troubles cliniques sont apparus en cas de consommation de lots très contaminés dus à des usages relevant de la fraude caractérisée ou comme ce fut le cas au Maroc il y a quelques années, de consommation clandestine de lots qui avaient été mis sous séquestre pour forte contamination. Dans ce cas les troubles sont essentiellement des troubles neurotoxiques avec maux de tête, vomissements, crampes... En fait, les troubles notés chez les agriculteurs en cas de forte exposition.

Atlantico  : Existe-t-il un moyen de savoir si le fruit ou le légume que l'on s'apprête à manger est infesté de pesticides ? Quelles sont vos recommandations ?

FP Hubert 11/7/2013


Jean-François Narbonne  : Les produits ne sont pas infestés (terme réservé aux risques biologiques). Ils peuvent être contaminés. S’ils sont sur le marché, ils sont à priori conformes et donc sans risques pour le consommateur. Les probabilités de non conformités sont plus élevées pour les produits low cost, les produits de saison et de proximité ont moins, ou pas du tout de traitements de conservation post récolte. Et enfin, les produits bio ont beaucoup moins de résidus, et leur consommation  peut réduire d’un facteur de 6 à 10 l’exposition. Par contre ils sont plus fragiles et doivent être consommés rapidement et peuvent contenir plus de mycotoxines.


Atlantico 5/5/2014

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Paris (AFP) - En 2020, les pesticides seront interdits dans les espaces verts publics. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal veut inciter les communes à "accélérer" en s'inspirant des collectivités qui, déjà, y ont renoncé pour les parcs, les terrains de sport ou les écoles.

"Je souhaite (...) accélérer l'interdiction des produits phytosanitaires et des pesticides dans les villes et villages", a-t-elle lancé mardi en lançant officiellement la 8e "Fête de la nature", manifestation qui propose jusqu'à dimanche quelque 5.000 activités gratuites pour découvrir et mieux comprendre les espèces.

APEnvironnement 17/4/2014


La France s'est dotée en janvier d'une loi interdisant les pesticides dans les espaces verts publics à partir de 2020. Le texte bannit les produits phytosanitaires pour l'entretien des espaces verts, promenades, forêts. L'entretien de la voirie, des terrains de sports et des cimetières n'est pas concerné par cette loi. "Cette obligation (...), franchement, je pense qu'on peut l'anticiper", estime Mme Royal.

"Des précurseurs de plus en plus nombreux prouvent qu'on peut se passer de ces substances nocives qui infiltrent l'air, l'eau et le sol", a-t-elle ajouté, citant "toutes ces communes" utilisant "déjà des méthodes alternatives" pour l'entretien des "jardins publics, écoles, terrains de sport, cimetières".

Plutôt qu'un nouvelle réglementation, la ministre compte sur la vertu de l'exemple, en promettant un label aux communes sans pesticides.

Selon l'agence chargée de la biodiversité en Ile-de-France, Natureparif, près de 10% des communes franciliennes ont déjà totalement renoncé à l'usage de pesticides, soit plus de 120 communes.

Frapna Loire 16/5/2014


Dans un communiqué, plusieurs ONG se sont étonnées de cette opération "Villes et villages sans pesticides" en soulignant qu'elles ont également lancé en février un projet du même nom. "Mme Royal reprend donc, sans les y associer pleinement, le travail des ONG (...) Cela pourrait être une bonne nouvelle pour nos organisations, si l’action de Mme la ministre ne ressemblait pas à une action de communication, lancée sans avoir effectué au préalable le travail de fond et de consultation nécessaire", regrettent ces associations, dont Générations futures.

La ministre va par ailleurs annoncer "très prochainement", avec son collègue de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, une interdiction des épandages de produits phytosanitaires "à moins de 200 mètres des écoles".

Début mai, une vingtaine d'enfants et une enseignante d'une école primaire de Gironde avaient été pris de malaises après l'épandage d'un fongicide sur des vignes situées à proximité de l'établissement. La préfecture du département a relevé une utilisation du produit dans des "conditions inappropriées".

Sciences et avenir 20/5/2014

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Paris (AFP) - Bannir les pesticides pour l'entretien des parcs, des terrains de sport et des cimetières est bon pour l'environnement, mais aussi pour le budget des maires, ont assuré jeudi des élus invités à soutenir une opération "zéro pesticides" dans les villes lancée par le ministère de l'Ecologie.

Un agriculteur diffuse des pesticides dans un champ le 11 juin 2013 à Godewaersvelde dans le Nord de la France (c) Afp

"Quand on n'utilise plus de pesticides, on fait en plus une économie", a assuré Patrice Raffarin, maire de Rivedoux (Charente-Maritime), où on ne répand "plus une goutte de pesticides".

Quand on regarde "ce que coûtent les pesticides et leurs effets induits" d'une part, et le coût du désherbage mécanique et des salaires des agents effectuant cet entretien manuel d'autre part, "sachez que le ratio est tout à fait favorable" au zéro pesticides, a-t-il souligné.

Une économie confirmée par Pascal Gasquet, maire-adjoint de Valmondois (Val-d'Oise), commune qui bannit les produits phytosanitaires depuis 2009 pour ses jardins publics, ses écoles, ses terrains de sports et son cimetière.

Cinq élus de communes et des régions Poitou-Charentes et d'Ile-de-France ont témoigné à l'invitation de la ministre de l'Ecologie (et présidente de Poitou-Charentes) Ségolène Royal, laquelle va écrire à tous les maires de France pour les inviter à s'engager d'ici deux ans à bannir les pesticides.

En vertu d'une loi votée début 2014, les pesticides seront interdits dans les espaces verts publics en 2020. Voiries, terrains de sports et cimetières ne sont pas concernés par la loi. La ministre espère encourager les maires à "aller plus vite" et plus loin.

Les villes qui banniront les pesticides pourront afficher un panneau "Terre saine, ville et village sans pesticides" dans le cadre d'une généralisation nationale de ce label existant en Poitou-Charentes. Actuellement, 3.000 communes françaises seraient déjà engagées dans une telle démarche.

Le sénateur écologiste Joël Labbé, auteur de la loi de début 2014, a fait part à l'AFP de sa "satisfaction" tout en rappelant que l'usage non-agricole des pesticides ne représente que 10% de l'utilisation globale de ces produits en France.

Invitée à témoigner par Mme Royal, l'association Générations futures a pour sa part incité la ministre à ne pas confondre "vitesse et précipitation" en insistant sur l'importance des "moyens" qui seront déployés pour atteindre cet "objectif de zéro phyto".

A ce titre, a précisé Mme Royal, les agences de l'eau vont être invitées à accroître leurs aides financières aux associations et aux collectivités oeuvrant pour cette réduction des pesticides.

Sciences et avenir 22/5/2014

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Une étude montre que l'exposition des femmes enceintes aux pesticides augmente fortement le risque de donner naissance à un enfant autiste.

"Les femmes enceintes doivent faire attention à éviter tout contact avec les produits chimiques de l'agriculture." C'est l'une des conclusions tirées par Janie Shelton, diplômée de l'université Davis et principale auteure d'une étude mettant en cause l'impact des pesticides sur le développement de syndromes autistiques.

 La présence des pesticides persiste dans les sols et les rivières et continue de contaminer les cultures, viandes et poissons. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Selon cette étude publiée lundi 23 juin dans la revue Environmental Health, une femme enceinte qui vit près d’une ferme utilisant certains pesticides a un risque 66% plus élevé de voir son enfant naître autiste. Il est important de préciser que, si la corrélation établie est forte, elle ne constitue pas une relation de cause à effet avérée.

Les chercheurs de l'université Davis de Californie ont examiné les liens entre le fait de vivre près d'un lieu où sont utilisés des pesticides et les naissances d'enfants autistes. Pour cela, ils ont confronté les données sur les utilisations de pesticides en Californie aux adresses de 1.000 personnes qui participaient à une étude sur les familles avec des enfants autistes.

Les chercheurs ont en effet regardé où les "participants à l'étude vivaient pendant leur grossesse et au moment de la naissance", explique l'un des auteurs Irva Hertz-Picciotto, vice-présidente du département de Sciences et de Santé publique à l'université Davis.

Interrogé par Sciences et Avenir, le Pr Yehezkel Ben-Ari, directeur de recherche émérite à l'Inserm, spécialiste de l'autisme et des processus de maturation du cerveau, a vivement salué cette étude :

- "Nous savions déjà que les produits chimiques pouvaient avoir un impact important sur le développement du foetus, mais là, c'est un travail particulièrement sérieux qui ne prête guère le flanc aux critiques, de par le nombre de facteurs sociétaux pris en compte et dans la précision des critères étudiés", poursuit-il.

Estimant qu'elle présente "un intérêt majeur sur le plan du politique" et qu'elle devrait avoir "un sérieux impact", le Pr Ben-Ari espère qu'elle ne sera pas "étouffée" et se félicite qu'un tel travail vienne rappeler qu'on ne peut pas considérer l'autisme comme une maladie génétique.

"Aujourd’hui, il y a une tendance à vouloir considérer l’autisme comme une maladie génétique. C'est une simplification abusive. Cela arrangerait les pouvoirs publics, car si le trouble était génétique, il n'y aurait 'rien' à faire. Mais, on le voit de plus en plus, le facteur environnemental est déterminant dans le développement cérébral et c'est là-dessus qu'il faut insister lorsqu'on parle d'autisme."

Certes, on dispose à ce jour de nombreux marqueurs génétiques permettant d’évaluer le risque d’autisme. Mais pour le Pr Ben-Ari : "un marqueur, s'il prédispose à la maladie, ne constitue pas une cause en soi. Ce qui est déterminant, c’est ce qui se passe pendant le développement du fœtus."

L'autisme est une maladie du développement dont l'incidence a fortement augmenté ces 15 dernières années aux États-Unis, touchant un enfant sur 68 en 2010, au lieu de un enfant sur 150 en 2000.

Pour certains, cette augmentation est due à une amélioration du diagnostic qui conduit à détecter plus de cas, plus rapidement. Pour d'autres, il s'agit de l'apparition de mutations plus fréquentes. "Mais ces mutations, elles sont dues à quoi ? " feint de s'interroger le Pr Ben-Ari.

"On sait que la construction du cerveau est particulièrement sensible à l’environnement, poursuit le chercheur. La maturation du cerveau est un processus actif et, s’il est perturbé par un environnement défavorable, il ne faut pas s'étonner que le nombre de cas augmente."

Une ligne qui s'inscrit parfaitement dans la logique de l'étude américaine qui a constaté que plusieurs types de pesticides ont été plus couramment utilisés près des habitations où les enfants ont développé le syndrome de l'autisme ou ont eu des retards.

Notons enfin la coïncidence qui voit la publication américaine intervenir le jour où, en France, le syndicat agricole manifeste notamment contre le projet d’interdiction des épandages de pesticides à moins de 200 mètres des écoles.

Sciences et avenir 24/6/2014

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Paris (AFP) - Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles mais nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée mardi.

Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes* et le Fipronil**", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".

"Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.

L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa "Liste rouge" des espèces menacées.

Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science ans Pollution Research, précise ce groupe de travail.

Les pesticides étudiés sont "aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%" et sont aussi "communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois".

Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels. (C'est aussi vrai pour les animaux domestiques chez qui on a pu constater des allergies, voire occasionner leur mort notamment chez les chats. Par contrecoup c'est aussi nocif pour les humains et en particulier pour les enfants).

Ces pesticides sont notamment pointés du doigt depuis quelques années comme l'une des causes expliquant le déclin des populations d'abeilles. L'Union européenne a par exemple déjà suspendu en 2013 l'usage du Fipronil et de trois néonicotinoïdes en raison de leurs effets sur les pollinisateurs.

Cette nouvelle analyse montre que bien d'autres espèces sont également touchées, au premier rang desquelles les invertébrés terrestres, comme les vers de terre, indispensables maillons de la vie des sous-sols.

Suivent les pollinisateurs -- abeilles et papillons -- puis les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau, les oiseaux, les poissons et les amphibiens.

Les chercheurs précisent ne pas avoir de données suffisantes pour déterminer leur impact sur les mammifères et les reptiles, même si un "impact est probable" sur ces derniers.

** Les néonicotinoïdes Les néonicotinoïdes sont une classe d'insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes avec une toxicité inférieure chez les mammifères. Une étude conduite sur des rats suggère que les néonicotinoïdes pourraient affecter défavorablement la santé humaine, spécialement le développement du cerveau.

** Le fipronil est une substance active de produit phytosanitaire (ou produit phytopharmaceutique, ou pesticide), qui présente un effet insecticide. Il appartient à une famille chimique dite des phénylpyrazoles. Cliquez ICI pour lire un article détaillé sur les risques et dangers de la perméthrine chez les chats et aussi chez les chiens).

Sciences et avenir 24/6/2014

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-(suite / approfondissement article précédent)

C'est une étude à paraître qui donne froid dans le dos. Constatant un déclin des populations d'insectes un peu partout dans le monde, un groupe de chercheurs, menés par le biologiste suisse Maarten Bijleveld van Lexmond, décide, en 2009, de trouver l'origine du phénomène.

Ces derniers ont donc passé en revue toutes les causes possibles, en écumant la littérature scientifique depuis les années 1950 :

- Intensification de l'agriculture,
- développement de grandes parcelles au détriment de l'habitat naturel,
- utilisation de pesticides et d'herbicides,
- développement des réseaux routiers,
- changement climatique,
- pollution lumineuse nocturne...

autant de causes possibles à ce déclin que les chercheurs ont passé en revue.

Mais durant leur analyse, la trentaine de chercheurs impliqués dans ce projet à travers 15 pays différents a constaté un déclin particulièrement important des populations d'insectes vers le début des années 1990. Un déclin massif de nombreux arthropodes qui s'amorce en Europe de l'Ouest.

Une date qui correspond à celle de l'introduction sur le marché d'une nouvelle famille d'insecticides : les néonicotinoïdes.

Y a-t-il un lien de cause à effet ? Pour le savoir, les scientifiques participant à cette étude ont donc focalisé leurs recherches sur la littérature scientifique traitant de l'utilisation de ces nouveaux pesticides et de leurs effets sur la biodiversité et les écosystèmes.

Pas moins de 800 articles ont été passés en revue. Et le constat de ces chercheurs regroupés au sein de cette "Task Force" sur les pesticides systémiques est sans appel : les nénonicotinoïdes sont les principaux responsables du déclin des arthropodes, ce qui impacte également les populations d'oiseaux.

Les premières conclusions de leur méta-étude devraient être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science and Pollution Research, ainsi que dans le Journal scientifique Springer. Ils en détaillent les grandes lignes dans cette vidéo  :

Task Force on Systemic Pesticides 22/6/2014



Ce résumé de leurs travaux explique que ces néonicotinoïdes sont épandus sur les cultures, ou directement sur les graines avant qu'elles ne soient plantées. Les molécules de pesticides pénètrent alors les cellules du végétal, et se retrouvent dans ses feuilles, ses fleurs comme dans ses fruits. Tout animal se nourrissant sur des végétaux ainsi traités ingère alors un peu de ces molécules toxiques.

Mais la plus grande part de cet insecticide ne reste pas sur la plante. "Plus de 90% du produit file dans l'environnement, où il demeure pendant plusieurs années", chiffre Dave Goulson, professeur à l'Université de Sussex de Brighton, en Grande Bretagne.  
Et comme les campagnes d'épandage sont renouvelées régulièrement, ces pesticides s'accumulent lentement mais sûrement dans les sols, les nappes phréatiques et les cours d'eau. "C'est un peu comme si on prenait des antibiotiques en permanence pour ne pas tomber malade déplore Dave Goulson.

Et les conséquences seraient catastrophiques sur les insectes. Les effets liés à l'exposition à ces pesticides "peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques", soulignent les chercheurs. Ces molécules neurotoxiques affectent la capacité des insectes à s'orienter, à voler, à s'alimenter, dégraderait leur odorat et réduirait leur fécondité ainsi que leur résistance naturelle aux maladies.

Des symptômes que l'on retrouve chez les abeilles qui souffrent du syndrome d'effondrement des colonies. Et pour cause, selon les chercheurs responsables de cette étude, certains néocotinoïdes seraient entre 5000 et 10 000 fois plus toxiques pour les abeilles que ne l'est le DDT.

Selon cette étude, d'autres espèces seraient également touchées, au premier rang desquelles les invertébrés terrestres, comme les vers de terre, indispensable maillon de la vie des sous-sols, mais aussi des invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau. Et les oiseaux, les poissons et les amphibiens ne seraient pas non plus épargnés.

Les chercheurs précisent ne pas avoir de données suffisantes pour déterminer leur impact sur les mammifères et les reptiles, même si un "impact est probable" sur ces derniers.

La toxicité des néonicotinoïdes, qui représentent 30 à 40% des pesticides du marché et qui rapportent plus de 2,6 milliards de dollars chaque année,  continue toutefois de faire débat. Et ce du fait d'études contradictoires au sujet de leur impact sur les populations d'abeilles et sur l'environnement.

"Il est frappant de voir que les études scientifiques menées ou financées par l'industrie des pesticides concluent qu'il n'y a pas d'effets négatifs de ces produits sur les abeilles ou sur l'environnement, alors que la vaste majorité les études indépendantes concluent l'inverse", ironise toutefois Dave Goulson.

"Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole", indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.

Les auteurs de cette évaluation plaident donc pour "durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le Fipronil", les deux types de substances chimiques étudiées, et de "commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde".

L'Union européenne a par exemple déjà suspendu en 2013 l'usage du Fipronil et de trois néonicotinoïdes en raison de leurs effets sur les pollinisateurs.



Substances actives des néonicotinoïdesUtilisé par
l'acétamipride- Bayer (ex-Aventis CropSciences) dans le Chipco
- DuPont dans l'Assail
- BASF dans le Pristine
la clothianidine- Bayer dans le Poncho-Maïs
le dinotéfurane- Mitsui Chemicals dans le Dinotefuran
l'imidaclopride- Bayer dans le Gaucho
- Bayer dans le Confidor
le nitenpyrame- Jiangsu Sword Agrochemicals dans le Nitenpyram
le thiaclopride- Bayer dans le Proteus
le thiaméthoxame- Syngenta dans le Cruiser
Syngenta dans l'Actara
Les pesticides de la famille des néonicotinoïdes ont un mode d'action commun : ils affectent le système nerveux central des insectes, provoquant la paralysie et la mort. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a identifié des risques pour les abeilles dans l'utilisation des néonicotinoïdes. Trois types d'insecticides sont concernés  : la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame. Ils peuvent avoir des effets aigus et chroniques sur la survie et le développement des colonies d'abeilles, leur comportement et leurs larves...



Bien sûr, on ne parle pas, pour l'instant, des herbicides tels que le Rondup qui font aussi des ravages, lesquels sont des produits d'une classe et d'une visée différentes... Roundup est le nom commercial (nom de marque) d'un herbicide produit par la compagnie américaine Monsanto et commercialisé depuis 1975. Il est utilisé en épandage et peut l'être en pulvérisateur manuel. C'est un herbicide non sélectif, d'où le qualificatif d’« herbicide total », dont la substance active (herbicide) est le glyphosate. C'est un produit toxique, irritant et écotoxique. Il est aussi couramment utilisé comme désherbant domestique et urbain.

Son usage massif par les agriculteurs depuis la fin des années 1990 (c'était alors l'herbicide le plus vendu au monde) a conduit à l'apparition de mauvaises herbes résistantes au glyphosate.  

En terme toxicité aiguë, le glyphosate seul est réputé très peu toxique pour les animaux à sang chaud. Cependant ajouté aux additifs et au surfactant qui composent le Roundup, il forme un produit irritant, écotoxique et toxique.

Sciences et avenir 25/6/2014 - Wikipedia - Wikipedia

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Paris (AFP) - La commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale a adopté mercredi soir un amendement du gouvernement interdisant, sauf protection particulière, l'épandage de pesticides à proximité des écoles ou d'autres lieux sensibles.

 Epandage de pesticides (c) Afp

Cette disposition, votée lors de l'examen par la commission, en deuxième lecture, du projet de loi sur l'agriculture, constituait une des cibles de la journée d'action organisée mardi par la FNSEA, syndicat majoritaire des exploitants agricoles.

L'amendement subordonne l'épandage près des lieux sensibles "à la mise en place de mesures de protection adaptées telles que des haies, des dispositifs anti-dérive ou des dates et horaires de traitement permettant d’éviter la présence de personnes vulnérables lors du traitement".

"Lorsque de telles mesures ne peuvent pas être mises en place, l’autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en deçà de laquelle il est interdit d’utiliser ces produits à proximité de ces lieux", distance qui pourrait être de 200 mètres.

Les lieux concernés sont les écoles, les crèches, les aires de jeux pour enfants, les hôpitaux et cliniques, les maisons de retraite ou de santé.

La commission doit achever jeudi l'examen du projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, présenté par le ministre Stéphane Le Foll et qui sera débattu en séance, dans l'hémicycle, les 7 et 8 juillet.

Le texte avait été adopté en première lecture, en des termes différents, par l'Assemblée en janvier et en avril par le Sénat, et, après son examen par les députés, devra ensuite repartir devant les sénateurs. A l'issue de la navette, si députés et sénateurs ne sont pas arrivés à un texte commun, l'Assemblée aura le dernier mot.

Sciences et avenir 25/6/2014

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L'Anses lance une étude pour mieux connaître les utilisations domestiques des produits éliminant les nuisibles dans les foyers français.

 Les produits utilisés pour traiter son jardin ou les puces de son animal sont concernés. ©️ ANSES

Pesti'home. C'est le nom de l'étude nationale lancée dès le 3 juillet par l’Observatoire des résidus de pesticides de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

L'objectif de l'étude ? Mieux connaître les utilisations domestiques des produits destinés à éliminer les nuisibles dans la maison et à l'extérieur. Et donc mieux évaluer l’exposition de la population française aux pesticides. "Aujourd'hui, on ne sait pas quelles sont les fréquences d'utilisation" des différents produits, explique mardi à l'AFP Jean-Luc Volatier, adjoint au directeur de l'évaluation des risques à l'Anses.

"Il s’agit de la première étude réalisée sur ce sujet sur l’ensemble du territoire", précise l'Anses dans un communiqué. Les résultats contribueront à définir des priorités de santé publique visant à réduire les expositions des populations aux pesticides.

QUELS PRODUITS SONT CONCERNÉS ?


- Les produits utilisés pour lutter contre tous types de nuisibles (insectes volants, rampants, rongeurs, parasites du bois, acariens, puces, tiques, poux…).

- Les produits utilisés contre les maladies de vos plantes d’intérieur et d’extérieur.

- Les produits utilisés pour traiter le jardin, potager, balcon ou terrasse, cour ou piscine contre les mauvaises herbes, les mousses, les lichens, les champignons.

- Les répulsifs corporels comme les anti-moustiques ou ceux appliqués sur les textiles.

L’étude Pesti’home se déroulera dans 150 communes qui ont été choisies sur l’ensemble du territoire métropolitain, comme Paris, Nice, Brest, Marseille ou Reims. Dans ces communes, des foyers sont tirés au sort pour participer à l’étude. L’étude débutera le 3 juillet 2014 et se poursuivra jusqu’en octobre 2014. Au total, 1500 foyers y participeront.

Ainsi, si votre foyer a été tiré au sort, vous recevrez un courrier de l’Anses vous invitant à participer à cette étude scientifique. Dans ce cas, vous serez contacté(e) par un chargé d’enquête de la société GfK-ISL, mandatée par l’Anses, qui vous expliquera l’étude plus en détail.

Si vous acceptez de participer, l’enquêteur recensera avec votre aide, les produits utilisés à votre domicile, ainsi que la manière dont vous les utilisez. Toutes les données collectées seront strictement confidentielles.

L'Agence publiera, dans le courant de l’année 2015, un rapport d’étude scientifique librement accessible sur son site internet, dans lequel l’ensemble des résultats de l’étude Pesti'home seront présentés.

Les analyses scientifiques démontrant un lien entre l'utilisation de pesticides et certaines pathologies se multiplient, et en début d'année, près de 1.200 médecins ont lancé un appel à réagir.

La France peine néanmoins à se passer des produits phytosanitaires, principalement utilisés par le secteur de l'agriculture, en dépit de l'objectif adopté lors du Grenelle de l'environnement en 2008 d'une réduction de 50% d'ici à 2018.

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a décidé d'accélérer le mouvement en faisant notamment adopter fin juin un amendement pour avancer de 2020 à 2016 leur interdiction dans les espaces verts ouverts au public. Pour en savoir plusconsultez la plaquette de présentation de Pesti'home.

A noterLes désinfectants ne sont pas concernés par cette étude.


Sciences et avenir 2/7/2014

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Paris (AFP) - Une pétition contre l'épandage à proximité immédiate des habitations a recueilli 120.000 signatures en une semaine, a indiqué vendredi l'ONG Génération futures, qui lutte en faveur de la réduction de l'usage des pesticide

"Nous irons lundi à l'Assemblée nationale remettre notre pétition signée par 120.000 personnes demandant que des zones au bord des habitations ne fassent pas l'objet de traitement par épandage", a indiqué Nadine Lauvergeat, porte-parole de Générations futures, lors d'une conférence de presse.

 Epandage de pesticides dans un champ (c) Afp

"L'amendement voté en commission mercredi à l'Assemblée ne nous satisfait pas du tout", a ajouté François Veillerette, également porte-parole de l'ONG.

L'amendement, examiné dans le cadre du projet de loi agricole, interdit les épandages à proximité des écoles et d'autres lieux sensibles seulement en l'absence de dispositifs de protection comme des haies et le limite à des horaires en dehors de la présence de personnes vulnérables. Les lieux concernés sont les écoles, crèches, aires de jeux pour enfants, hôpitaux et cliniques, maisons de retraite ou de santé.

En l'absence de mesures de protection, l'autorité administrative pourrait décider d'une distance de sécurité minimale entre ces lieux et la zone de pulvérisation des pesticides, dont l'impact sur la santé est de mieux en mieux documenté.

"Si l'on considère qu'il faut interdire les épandages à proximité des écoles et des crèches, il faut aussi le faire pour les habitations où les enfants rentrent le soir, sinon cela n'a pas de sens", a affirmé François Veillerette. Pour lui, "la protection via des haies n'est pas du tout suffisante".

Cliquez ICI pour SIGNER la PETITION


Sciences et avenir 4/7/2014

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Paris (AFP) - La restriction de l'épandage des pesticides à proximité des écoles ou d'autres lieux sensibles, introduite dans le projet de loi sur l'avenir de l'agriculture, a été saluée lundi par les écologistes mais dénoncée par l'UMP comme un "raisonnement simpliste".

A la suite d'un amendement gouvernemental voté en commission, le projet de loi, dont la deuxième lecture à l'Assemblée a démarré lundi après-midi, subordonne l'épandage près des lieux sensibles "à la mise en place de mesures de protection adaptées telles que des haies, des dispositifs anti-dérive ou des dates et horaires de traitement permettant d'éviter la présence de personnes vulnérables lors du traitement".

Lorsque de telles mesures ne peuvent pas être mises en place, le texte prévoit que "l’autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en-deçà de laquelle il est interdit d’utiliser ces produits à proximité de ces lieux", selon le texte.

Défendant une motion de rejet du projet de loi, le député UMP Antoine Herth s'en est prise au "procès de la chimie des plantes qui est ouvert, et uniquement à charge". "Qui dans cet hémicycle osera prétendre que les pesticides apportent aussi un bénéfice à l'humanité? Personne sauf à se faire traiter d'assassin en puissance!", a-t-il dénoncé, relayant ainsi le discours de la FNSEA, syndicat majoritaire des exploitants agricoles.

"Nous nous inscrivons dans le Grenelle de l'environnement que vous avez adopté. Il faut rester cohérent", lui a répondu le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, désireux "d'être clair sur l'objectif de protection des personnes" tout "en permettant aux agriculteurs de protéger leur culture".

"Il ne se passe pas un mois sans qu'une étude ne montre le lien entre les pesticides et la santé humaine", a souligné le rapporteur du texte, le socialiste Germinal Peiro.

"C'est une proposition équilibrée qui permet à tous, agriculteurs et riverains, de vivre dans la sérénité. Dans la majorité des cas, la cohabitation se passe bien", a estimé lors d'un point presse l'écologiste Brigitte Allain.

Ce projet de loi vise à donner une orientation plus écologique à l'agriculture française, notamment par la création de Groupements d'intérêt économique et environnemental, les GIEE, collectifs d'agriculteurs s'engageant dans l'agro-écologie.

Plus d'un millier d'amendements ont été déposés pour cette deuxième lecture. L'article traitant des phytosanitaires devrait être débattu mardi soir lors du deuxième jour des débats.

Sciences et avenir 7/7/2014

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La ministre de la Santé Marisol Touraine a précisé que la distance requise pour l'interdiction sera variable en fonction des situations.

Les mesures de restriction de l'usage des pesticides près des lieux sensibles, notamment les écoles et les hôpitaux, votées par l'Assemblée nationale, constituent une "avancée importante" a estimée jeudi la ministre de la Santé Marisol Touraine. "C'est une avancée importante" dans "le respect du travail des agriculteurs", a affirmé la ministre sur RMC/BFM TV, rappelant "les risques de l’épandage de pesticides pour les enfants et les personnes fragiles".

 La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine le 25 juin 2014 à Paris (c) Afp

Les lieux concernés par les restrictions sont notamment "les écoles et les hôpitaux" et la distance requise pour l'interdiction "sera variable", a précisé la ministre. "Il y a des enjeux entre 50, 100 et 200 mètres, on verra en fonction des situations", a-t-elle ajouté.

Au sujet de la publication de la composition des pesticides, la ministre s'est prononcée "pour la transparence la plus grande possible". Elle comprend toutefois "les enjeux de secrets industriels" et estime qu'il "faut faire en sorte que les entreprises ne soient pas lésées". "On doit pouvoir trouver des compromis" mais la "transparence est toujours l'alliée de la santé, a-t-elle dit.

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de mercredi 9 juillet à jeudi 10 juillet les mesures restreignant l'usage de pesticides près de lieux sensibles dans le cadre de la nouvelle loi sur l'agriculture.

Sciences et avenir 10/7/2014

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Le Groupe de Recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l’eau, fait le point sur ces molécules couramment utilisées en agriculture.

"Vive l'herbe libre !" Tel est le thème de la dernière campagne du groupe de Recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l’eau (Graie). Non, le Graie ne milite pas pour la dépénalisation du cannabis, mais plutôt pour faire comprendre les enjeux et les problématiques liées à l'eau.

 Le dernier épisode de la web-série du GRAIE est consacré aux pesticides Meli-Melo

Cette association de 300 acteurs impliqués dans la gestion ou l'utilisation de cette ressource,  publie à intervalle régulier des articles et des vidéos ur le site Méli-Melo, dédié à ce projet.

Et le dernier dossier thématique, disponible depuis ce vendredi 27 juin est consacré aux pesticides. Comme de coutume,  les acteurs Jacques Chambon et Frank Pitiot (alias Merlin et Perceval dans la série télévisée Kaamelott) sont mis à contribution dans une Web-Série qui illustre le propos :

Graie Méli Mélo 27/6/2004 : "Vive l'herbe libre" le dernier épisode de la web série du Graie.

Vous pourrez retrouver l'intégralité du dossier consacré aux pesticides sur le site de Meli-Melo.

En voici quelques éléments clés :

- La France a consommé 63.000 tonnes de pesticides en 2011, ce qui en fait le quatrième consommateur mondial.

- En 2014, on utilise régulièrement en France plus de 300 substances actives, incluses dans 2.500 préparations.

- On en retrouve des traces dans la plupart des milieux aquatiques (91% des points de mesure). Et dans 10 à 30% d'entre eux, en concentrations supérieures aux normes réglementaires.  

- Les effets de ces substances sur les écosystèmes aquatiques sont avérés

- La nocivité de ces produits sur la santé humaine a été démontrée pour les personnes exposées professionnellement (agriculteurs en particulier). Les voies de contamination sont principalement la voie cutanée (au moment de la préparation) et la voie pulmonaire.

- Aucun effet direct sur la santé n’a, pour l’instant, été démontré en relation avec la consommation de produits alimentaires contenant des traces de pesticides.

- L’agriculture qui consomme 90 à 96% des pesticides est le principal responsable de la contamination des nappes souterraines. Néanmoins, dans les zones urbaines ou périurbaines, la pollution par les pesticides peut-être aussi importantes qu'en zone rurale du fait d'un ravinement plus important.

Sciences et avenir 27/6/2014

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Coauteur d'une vaste étude sur les effets des insecticides sur l'environnement, le Français Jean-Marc Bonmatin veut réveiller les pouvoirs publics sur le sujet.

La loi d'avenir sur l'agriculture a été adoptée cette semaine en seconde lecture à l'Assemblée. Parmi les nombreuses mesures du texte, la question des pesticides a été abordée. Par exemple, il sera désormais interdit aux agriculteurs d'épandre des produits phytosanitaires aux abords des écoles et des hôpitaux. Une avancée importante, mais pas suffisante, selon certains scientifiques qui dénoncent à travers leurs travaux les méfaits de ces molécules chimiques sur l'environnement.

 Neuf fois sur dix, asperger les cultures à titre préventif ne sert à rien, selon le chercheur. ©️ dpa Picture-Alliance/AFP

Parmi les plus toxiques, on compte la famille des néonicotinoïdes. Elle pèse près de 40 % du marché mondial, soit 2 milliards d'euros. Un groupe de chercheurs, réunis au sein de la Task Force On Systemic Pesticides, a publié fin juin dans la revue Environmental Science and Pollution Research une vaste étude sur les effets de ces insecticides sur la faune et la flore.

Jean-Marc Bonmatin, chercheur au Centre de biophysique moléculaire du CNRS et coauteur de l'étude, explique au Point l'importance de ses résultats.

Le Point.fr : Quelle a été votre méthode ?

Jean-Marc Bonmatin : Jamais personne n'avait pris la peine d'effectuer l'étude à la fois pointue et globale de chacune des données de près de 800 publications sur le sujet. Il a fallu quatre ans de travail et trente auteurs pour éplucher toute cette littérature scientifique. Précision importante : nous sommes un rassemblement de chercheurs indépendants. Indépendants des industriels, des écolos ou des pouvoirs administratifs. On ne cherche à faire plaisir à personne, c'est de la science. Notre travail est publié à travers sept chapitres différents, qui seront consultables sur le site www.tfsp.info. L'essentiel est déjà résumé en une conclusion (en anglais, NDLR) que l'on espère compréhensible par le plus grand nombre.

Le Point.fr : Quelles leçons tirez-vous de cette étude ?

Jean-Marc Bonmatin : Nous avons pu obtenir une vue globale des effets des néonicotinoïdes sur les écosystèmes. Ces insecticides s'infiltrent dans le sol et s'y accumulent. Ils sont solubles dans l'eau, qu'ils polluent en surface comme en profondeur. Ils persistent des mois, et parfois des années, dans l'environnement et sont hautement toxiques - 5 000 à 8 000 fois plus que le DDT par exemple pour les abeilles. Bref, ils empoisonnent toutes les espèces en contact ou à proximité des cultures, ce qui fait beaucoup ! Les pollinisateurs dans l'air comme les organismes vivant sous terre ou dans l'eau souffrent de façon chronique de ces produits. Et cela provoque des effets en cascade sur les vertébrés, comme les oiseaux, qui se nourrissent des insectes.

Le Point.fr : Dans quelle mesure ?

Jean-Marc Bonmatin : Il est difficile de chiffrer les impacts directs ou indirects de ce type de pesticide au niveau mondial, simplement parce que nous manquons d'études sur le sujet. Mais il faut bien comprendre que lorsqu'un quart des abeilles disparaissent chaque année dans les pays où l'agriculture est intensive, lorsque la moitié des papillons manquent à l'appel et lorsque des espèces d'oiseaux voient leurs populations décroître fortement aux Pays-Bas en lien direct avec la contamination des eaux, il ne s'agit en fait que de la petite partie visible des impacts. Tous ces indicateurs étant au rouge, il fallait faire un bilan et nous avons ensuite lancé cette alerte.

Ce qui pose aussi problème, c'est surtout l'utilisation systématique et préventive des pesticides pour protéger les cultures. Dans 90 % des cas, ils ne servent à rien ! Car on traite avant de constater le moindre ravageur. On peut très bien faire sans ces pesticides dans la plupart des cas. On donne l'exemple des arbres au Canada ou du maïs en Italie pour lesquels une gestion intégrée des ravageurs est efficace. Le comble, c'est que les rendements ne sont pas forcément meilleurs avec ces pesticides. Un bon principe, ce serait d'en faire usage seulement quand il y en a vraiment besoin.

Le Point.fr : Comment expliquer cette situation absurde ?

Jean-Marc Bonmatin : Ces pesticides représentent une espèce d'assurance, les agriculteurs estiment en retirer une certaine tranquillité. C'est la solution de facilité, que ce soit pour les céréales, les légumes ou les arbres fruitiers. On atteint une vingtaine de traitements pesticides annuels dans la vie d'une pomme, parfois plus pour les vignes. Au bout d'un moment, ça fait beaucoup...

Et puis les agriculteurs sont conseillés par des gens qui ont parfois tout intérêt à l'utilisation de ces pesticides. Où se trouve la limite entre la publicité et l'information ? Nous préconisons de mieux informer les agriculteurs des dangers qui pèsent non seulement sur leur santé, mais aussi sur les écosystèmes dont ils tirent leur activité productrice.

Le Point.fr : Justement, comment ont réagi à vos travaux les industriels concernés ?

Jean-Marc Bonmatin : Avant même que nos résultats soient disponibles, ils répliquent en disant que nous ne sommes pas indépendants, que nous n'avions observé que les pires cas : c'est faux. En matière de conflit d'intérêts, ils sont bien mal placés pour juger du sujet quand même ! Certes, on peut comprendre qu'ils défendent leurs produits, jusqu'à une certaine limite. Ensuite, c'est une question de responsabilité et d'expertise objective.

Le Point.fr : Souhaitez-vous l'interdiction de ces substances chimiques ?

Jean-Marc Bonmatin : Nous avons suffisamment d'éléments pour demander aux instances qui décident de prendre les décisions nécessaires. Il apparaît que ces insecticides sont responsables d'un impact grave sur les écosystèmes. Mais nous ne sommes que des scientifiques. Notre job, c'est d'évaluer et, si possible, de prédire. Aux responsables de tous les pays de décider, dans le respect de la séparation des pouvoirs. Je constate que des décisions dans ce sens ont déjà été prises.

En Europe, j'observe que trois insecticides qui menacent les abeilles ont été partiellement suspendus l'année dernière. Et en France, le sénateur Joël Labbé et le député Germinal Peiro ont récemment proposé une résolution de loi pour l'interdiction de l'ensemble de cette famille de pesticides néonicotinoïdes.

Le Point.fr : Plusieurs études pointent ces dernières semaines les dégâts causés par les pesticides sur l'environnement, mais aussi sur l'homme. Assiste-t-on à un scandale de grande échelle ?

On peut le craindre. Ce n'est pas un hasard si nous faisons partie des pays qui utilisent tant de médicaments et de pesticides. Il y a là une question culturelle. La chimie ne peut pas tout résoudre, surtout qu'il existe des tas d'autres solutions alternatives. On a tendance à utiliser les pesticides de façon préventive et systématique, alors qu'ils ne devraient l'être qu'en dernier ressort. Chez l'homme, les antibiotiques ne doivent pas être automatiques. Pour les pesticides, c'est exactement pareil.

Le Point 13/7/2014

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La 18e édition du Festival de l'avenir au naturel, à l'Albenc, a eu lieu les 6 et 7 septembre. La plus grande foire biologique et écologique en plein air de Rhône-Alpes a aussi donné un coup de projecteur sur les maladies agricoles avec le témoignage de Denis Camuset, victime des pesticides.


©️ France 3 Alpes


Dehors, il y a la fête, on vante les produits naturels, on justifie qu'une autre agriculture est possible. Dedans, il y a la crainte.

Si le Festival de l'Albenc est avant tout une foire biologique, c'est aussi un lieu où l'on souhaite "éveiller les consciences". Les "festivaliers" ont donc pu assister à la projection de "La mort est dans le pré". Un documentaire d'Eric Guéret (voir la vidéo ci-dessous) qui est allé à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre. Parmi eux, il y a Denis Camuset, éleveur du Jura, paraplégique, reconnu comme victime des produits phytosanitaires.  

Denis est aujourd'hui administrateur de l'association "Phyto-victimes", une association d'agriculteurs qui vient en aide aux professionnels victimes des pesticides. Denis Camuset a contracté un cancer, Lymphome Non Hodgkinien (LNH) du fait d'une exposition aux pesticides. Maladie qui a été reconnu en maladie professionnelle. Il est en rémission totale aujourd'hui mais garde de ce cancer une paralysie des membres inférieurs.

A l'Albenc, lorsque la projection du documentaire s'est achevée, Denis a pris la parole pour raconter son insouciance, quand il voulait prouver à son père que l'on pouvait produire plus grâce aux pesticides. Il explique ensuite comment, à 44 ans, sa vie a basculé en l'espace de quelques jours, comment ses jambes sont devenues "du coton".

Avec son association "Phyto-Victimes", Denis se définit comme "un petit grain de sable" qui espère enrayer petit à petit le travail des Géants des produits phytosanitaires. "Les petits grains de sable quand il y en a beaucoup dans un rouage, ça tourne beaucoup moins bien", explique-t-il, "on n'a pas l'ambition de contrer des boutiques comme Monsato ou Bayer... mais il faut qu'ils sachent qu'aujourd'hui il y a des problèmes et que ces problèmes il va falloir les résoudre."



FR3 Alpes 8/9/2014

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Rennes (AFP) - Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc a condamné jeudi pour "faute inexcusable" l'entreprise de nutrition animale Nutréa, pour l'intoxication aux pesticides de deux de ses anciens salariés sur le site de Plouisy (Côtes d'Armor), alors qu'ils manipulaient des céréales traitées destinées au bétail.

 L'entreprise de nutrition animale Nutréa est condamnée pour "faute inexcusable" après l'intoxication aux pesticides de deux ex-salariés (c) Afp

La société Nutréa, filiale de la coopérative Triskalia, "devait avoir conscience du danger auquel ses salariés étaient exposés et n'a pas pris les mesures nécessaires pour les en préserver", relève le tribunal, notant qu'elle "a commis une faute inexcusable".

Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, aujourd'hui au chômage, souffrent d'un syndrome invalidant d'intolérance aux solvants et aux odeurs chimiques, après avoir été intoxiqués en 2009 par un pesticide, interdit d'utilisation depuis 2006, puis le 15 mai 2010 par un pesticide pulvérisé en trop grande quantité sur les céréales qu'ils déchargeaient.

"Aujourd'hui, c'est la satisfaction", a déclaré Laurent Guillou, déplorant toutefois que "les conditions de travail (n'aient) pas changé. Il n'y a pas besoin de tous ces produits chimiques pour conserver les céréales".

Le tribunal, qui a jugé prescrit l'accident du 8 avril 2009, a en revanche condamné Nutréa pour celui de 2010. L'entreprise devra verser 2.500 euros aux victimes et rembourser à la Mutualité sociale agricole l'intégralité des conséquences financières de cet accident.

Le tribunal a également ordonné une expertise médicale, pour évaluer le préjudice des victimes et fixer le montant de leur indemnisation.

A l'appui de sa décision, le tribunal, dans son jugement, cite un rapport de l'inspection du travail indiquant qu'entre avril et mai 2009 des salariés ont été victimes de "symptômes graves suite à la réception de blé en provenance de la société Eolys (devenue Triskalia) (...), traitées avec un produit nocif interdit d'usage", sans que l'entreprise n'ait informé ni formé les salariés.

Le tribunal note aussi qu'entre février et mars 2010, "des intoxications de salariés sont rapportés à 11 reprises", soit avant l'accident de Stéphane Rouxel et de Laurent Guillou, sans que la société n'informe les salariés des risques.

Stéphane Rouxel et Laurent Guillou souffrent tous deux de maux de tête, de douleurs au ventre, de saignements, de brûlures au visage et au cuir chevelu récurrents.

Ils ont été déclarés inaptes eu travail et licenciés en 2011. En mai 2009, ils ont porté plainte contre X auprès du procureur de Guingamp (Côtes d'Armor), plainte d'abord classée sans suite avant qu'une enquête préliminaire soit ouverte en novembre 2010. Ils contestent aussi leur licenciement devant les prud'hommes.

Sciences et avenir 11/9/2014

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Depuis le 1er septembre 2014, l’utilisation des pesticides et produits chimiques sur les domaines publics et les espaces privés est interdite. Le gouvernement wallon a accepté de se conformer à cette législation européenne en 2013 déjà. Mais la mesure n’est entrée en application qu’en juin 2014 pour les domaines publics et agricoles, ainsi que depuis le 1er  septembre pour les particuliers.

Cela signifie en gros qu’il ne sera plus possible de désherber son trottoir ou ses allées de garage à l’aide de produits phytosanitaires à moins de 6 m d’un point d’eau (mare, ruisseau…) ; à moins d’un mètre et sur toute surface connectée à un point d’eau ou à un égout. L’objectif est d’atteindre le « zéro pesticides » d’ici 2019.

 L’entretien des filets d’eau est une obligation inscrite dans les réglements communaux.

Mais attention, pas de pesticide, ne signifie pas « absence d’entretien ». Et ce, même si l’arrivée de cette nouvelle législation a généré une certaine souplesse au sein des administrations et chez les fonctionnaires sanctionnateurs, tant communaux que provinciaux.

- Sur le terrain, la consigne est d’abord celle de la prévention par l’intermédiaire de brochures de sensibilisation.

- Puis, si le riverain concerné ne bouge pas, un avertissement lui est signifié en même temps que de nouvelles recommandations.

- Enfin, les agents constatateurs procèdent au constat. Et renvoient celui-ci au fonctionnaire sanctionnateur pour appliquer l’amende. Ces amendes peuvent aller jusqu’à 250 euros maximum. Fonctionnaire sanctionnateur provincial en Hainaut, Philippe De Suray s’occupe des amendes administratives d’une cinquantaine de communes. Il constate une sensibilisation pour moins de répression.

(...) Certaines communes, comme Manage, qui ont en outre des objectifs à atteindre en tant que commune inscrite au plan « Maya » pour la protection des abeilles, tentent déjà d’appliquer le zéro pesticide. Tant au niveau du grand public que dans les administrations.

Celles-ci comprennent d’autant mieux la situation dans laquelle se trouve la population, puisque la suppression des pesticides engendre plus de travail pour les ouvriers communaux. La compréhension est mutuelle : la commune est encline à relâcher sa pression en matière de répression, tandis que le citoyen fait l’effort d’entretenir ses trottoirs.

En parallèle, la population est sensibilisée à l’utilisation de remèdes de grand-mère, comme verser l’eau bouillante ayant servi à cuire les pommes de terre ou les pâtes (amidon + chaleur = désherbant naturel). Tout cela pour une meilleure biodiversité…

La Gazette.be 11/9/2014

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Tous les agriculteurs ne seraient pas soumis au même risque de cancer. Cela dépendrait de leur secteur d'activité, selon les résultats d'une enquête.

Les agriculteurs risquent des types de cancers différents selon leur secteur d'activités, ce qui pourrait être lié à l'utilisation de pesticides, selon des résultats présentés mardi 28 octobre de l'enquête Agrican sur la santé en milieu agricole.

 La présence des pesticides persiste dans les sols et les rivières et continue de contaminer les cultures, viandes et poissons. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Le risque de cancer du poumon est ainsi deux fois plus élevé chez les agriculteurs spécialisés dans la culture des pois fourragers, ainsi que dans la taille des arbres fruitiers ou la culture des légumes, a expliqué le chercheur Pierre Lebailly, coordinateur de l'étude Agrican.

Il s'exprimait lors d'un colloque sur l'exposition professionnelle aux pesticides organisé mardi 28 et mercredi 29 octobre à Paris par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

En revanche, les éleveurs de bétail ou de chevaux pendant plus de vingt ans voient leur risque de cancer du poumon réduit.

 Activités agricoles de la France métropolitaine. ©️ Enquête Agrican 2011

Pour le cancer de la prostate, ce sont les producteurs de bovin et les agriculteurs spécialisés dans le tournesol, le tabac, les fruits et les pommes de terre qui sont les plus exposés. Le risque plus élevé pour les éleveurs bovins pourrait s'expliquer par l'utilisation d'insecticides pour les animaux, a estimé M. Lebailly.

La prochaine étape de l'étude sera d'étudier les effets de pesticides spécifiques, pour tenter d'établir un lien plus direct entre cancers et utilisation de produits chimiques.

L'enquête Agrican porte depuis 2005 sur plus de 180.000 affiliés de la Mutualité sociale agricole. Elle vise à étudier l'impact de l'exposition des agriculteurs à des risques particuliers (pesticides, ultraviolets, virus animaux...), et notamment leurs risques de cancer.

Ses premières conclusions, dévoilées en 2011, montraient toutefois que les agriculteurs avaient une plus grande espérance de vie que la population générale.


Sciences et avenir 29/10/2014

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Dijon (AFP) - Une amende de 1.000 euros, pour moitié avec sursis, a été requise mercredi en appel à Dijon à l'encontre du viticulteur bio de Côte-d'Or, condamné en première instance à la même peine pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée. La cour d'appel de Dijon rendra sa décision le 4 décembre.

"Ma ligne de défense n'a pas changé", a déclaré à l'AFP Emmanuel Giboulot, à l'issue de l'audience. Fustigeant "l'incohérence" des arrêtés préfectoraux obligeant à traiter l'ensemble du vignoble, M. Giboulot s'est réjoui qu'en 2014 un périmètre de "seize communes" ait été soumis à un traitement obligatoire contre la flavescence dorée.

 Le viticulteur Emmanuel Giboulot à la sortie du tribunal de Dijon le 24 février 2014 (c) Afp

"On n'est pas dans un schéma de propogation de la maladie. Il faut prendre la mesure des choses et pour 2015, on espère aller plus loin dans la modération", a-t-il ajouté.

Erigé en symbole par certains écologistes, Emmanuel Giboulot, pratique la biodynamie depuis les années 1970 sur ses parcelles. Il avait été condamné en avril par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende de 1.000 euros, dont la moitié avec sursis, pour avoir refusé en 2013 d'appliquer les traitements imposés par arrêté préfectoral dans l'ensemble des vignobles de Côte-d'Or. La profession, y compris la filière bio, s'était désolidarisée du vigneron.

Apparue en 1949 en Armagnac (sud-ouest), la flavescence dorée - maladie mortelle pour la vigne véhiculée par un insecte, la cicadelle - touche presque tout le vignoble français, après s'être fortement développée depuis une dizaine d'années, selon les autorités sanitaires. Un important foyer avait été découvert en Saône-et-Loire en 2011, entraînant en Bourgogne l'arrachage de 11 hectares de vignes en 2012, puis de 0,2 ha en 2013.

 Voir article précédent en page 7, le 5ème article.

Sciences et avenir 5/11/2014

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Les causes de la mort mystérieuse de plus d'un million d'abeilles fin avril dans la région de Zäziwil, dans le canton de Berne, sont désormais élucidées. Un insecticide, le fipronil, a été par erreur mélangé avec un fongicide chez un fabricant de produits phytosanitaires.

Du fipronil, une substance qui présente un effet insecticide, a été découvert sur les feuilles d'arbres fruitiers. Mais la façon dont ce produit s'est déposé sur les végétaux demeure un mystère. Son utilisation en Suisse pour la protection des plantes est interdite.

Ce sont deux laboratoires indépendants qui ont fait le rapprochement avec le fipronil, a annoncé lundi le service apicole apiservice. Une table ronde sera mise en place entre les différents acteurs pour prévenir un nouvel incident de ce type.


Romandie 10/11/2014

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Le chercheur caennais, auteur de l'étude sur la toxicité de l'herbicide Roundup et du maïs transgénique fabriqué par le groupe Monsento, publie avec le cuisinier Jérôme Douzelet le livre "Plaisirs cuisinés ou poisons cachés".



Le professeur caennais Gilles-Eric Séralini avait été révélé aux yeux du grand public lors de la publication de son étude controversée sur la toxicité de l'herbicide Roundup et du maïs transgénique fabriqué par le groupe Monsento en septembre 2012. Un an et demi plus tard, il publiait une nouvelle étude nouvelle étude démontrant que les pesticides sont "deux à mille fois plus toxiques" qu'annoncés.

C'est avec un cuisinier, Jérôme Douzelet, qu'il s'est associé pour publier chez Actes Sud un livre, "Plaisirs cuisinés ou poisons cachés", dénonçant la standardisation des goûts et des textures par les produits industriels mais aussi leurs méfaits pour la santé. Le scientifique, invité de votre édition régionale ce jeudi midi, estime qu' "on mange à peu prés 36 pesticides par jour" et dénonce "l'agriculture transformée, l'agriculture industrielle qui est à la base de beaucoup d'empoisonnements qui n'osent pas dire leur nom". Les deux auteurs vantent l'utilisation "de plantes détoxifiantes qui peuvent être ajoutées aux plats et les rendre meilleurs" ainsi que "des produits locaux les plus biologiques possibles".

FR3 Basse Normandie 12/11/2014

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L'utilisation des pesticides en agriculture et ses conséquences à long terme sur l’environnement sont encore peu étudiées. Des chercheurs de l’Université Savoie Mont Blanc ont donc développé une approche basée sur la rétro-observation afin de pallier à ce manque.

En collaboration avec des chercheurs de l'Université Versailles Saint-Quentin, des chercheurs de l'Université Savoie Mont Blanc ont développé une approche, basée sur la rétro-observation afin d'étudier les effets de l'utilisation des pesticides sur l'environnement.

 ©️ Université Savoie Mont Blanc


Cette approche utilise des carottes de sédiments afin de reconstituer la dynamique de mobilité des pesticides appliqués sur des parcelles viticoles en Savoie, sur le bassin versant du Lac de Saint-André.

Cette étude démontre que l'application d'herbicides et le labour entraîne l'érosion des sols viticoles et remobilisent des résidus d'insecticide, pourtant interdits depuis plusieurs décennies à cause de leurs effets toxiques sur la santé et les écosystèmes.

Cette étude basée sur des archives sédimentaires lacustres datées permet de reconstituer la succession des fongicides, insecticides et herbicides en relation avec l’apparition et l’interdiction de ces substances et ce, depuis la première utilisation de fongicides type "Bouillie Bordelaise" à la fin du 19ème siècle.

Les auteurs observent une bonne corrélation temporelle entre les périodes d’utilisation des pesticides, avec des herbicides comme le glyphosate et l’atrazine, des insecticides comme le DDT et certains fongicides pour lutter contre les maladies de la vigne (Oïdium, Mildiou…), et l’enregistrement sédimentaire des principaux métabolites de ces derniers.

L’analyse des changements de taux de sédimentation dans le lac, directement liés aux apports du bassin versant, met en évidence deux périodes clés de modification des pratiques qui ont pu être liées à une intensification de l’érosion des parcelles viticoles et à l’utilisation des herbicides dans les années 70 et 90.

Par exemple, au début des années 90, la forte augmentation des apports dans le lac liée à l’érosion est synchrone de l’apparition d’herbicides de type post-émergence comme le glyphosate, molécule active du Roundup®️ de Monsanto et très largement utilisé au cours des 20 dernières années afin d’empêcher la croissance d’herbe entre les rangées de vigne.

Les résultats de ce travail ont également permis de mettre en évidence l’effet de l’augmentation de l’érosion liée à cet herbicide sur la remobilisation d’insecticides stockés dans les sols. Ils observent en particulier la ré-émergence du DDT, polluant persistant et très toxique qui a été interdit depuis 1972 en France.

Cette étude démontre ainsi l’importance et la nécessité de prendre en compte les effets à long terme des pesticides afin de mieux évaluer les risques éco-toxicologiques liés à leurs utilisations, en particulier dans des conditions changements environnementaux.


FR3 Alpes 25/11/2014

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Emmanuel Giboulot avait été condamné en première instance pour ne pas avoir traité ses vignes contre la flavescence dorée. (voir pages précédentes dans ce post)


 Le viticulteur bio Emmanuel Giboulot quitte le palais de justice de Dijon le 24 février 2014, à l'issue de son procès en première instance (c) Afp


Un viticulteur bio de Côte-d'Or, condamné en première instance à une amende pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée, a été relaxé jeudi par la cour d'appel de Dijon. "C'est une victoire de la mobilisation citoyenne, c'est être lanceur d'alerte", a déclaré à l'issue du prononcé de l'arrêt de la cour, Emmanuel Giboulot, acclamé par son comité de soutien.

Erigé en symbole par certains écologistes, Emmanuel Giboulot pratique la biodynamie depuis les années 1970 sur ses parcelles. Il avait été condamné en avril par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende de 1.000 euros, dont la moitié avec sursis, pour avoir refusé en 2013 d'appliquer les traitements imposés par arrêté préfectoral dans l'ensemble des vignobles de Côte-d'Or contre la flavescence dorée, une maladie mortelle de la vigne.

"Il ne s'agit pas de ne rien faire mais d'avoir une action responsable avec la détection et l'arrachage des pieds malades et d'appliquer des traitements uniquement quand il y a véritablement danger, en cernant davantage les zones de traitement", a précisé M. Giboulot.

La profession, y compris la filière bio, s'était désolidarisée du vigneron.

Apparue en 1949 en Armagnac (sud-ouest), la flavescence dorée - maladie véhiculée par un insecte, la cicadelle - touche presque tout le vignoble français, après s'être fortement développée depuis une dizaine d'années, selon les autorités sanitaires. Un important foyer avait été découvert en Saône-et-Loire en 2011, entraînant en Bourgogne l'arrachage de 11 hectares de vignes en 2012, puis de 0,2 ha en 2013.

Sciences et avenir 4/12/2014

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Ces traces n’excèderaient pas, toutefois, les valeurs limites légales, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Explications.

C’est l’éternelle question du verre à moitié vide ou à moitié plein. Certains se réjouiront qu’à quelques exceptions près, les produits agricoles vendus en Europe respectent les limites maximales de résidus (LMR) édictés par la législation européenne, selon le rapport rendu public par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) le 11 décembre. Les autres noteront que seulement 54 % des échantillons analysés ne contiennent absolument aucune trace de pesticides...

 Les dépassements les plus importants ont été constatés dans des brocolis, des choux fleurs, des raisins de table, des poivrons et des aubergines. ©️SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

Au total, les services des 28 Etats membres ainsi que la Norvège et l’Islande, ont passé au crible 78.390 échantillons de plus de 750 produits alimentaires où ont été traqués les molécules de près de 800 pesticides.

Les dépassements de LMR les plus importants ont été constatés dans des brocolis, des choux fleurs, des raisins de table, des poivrons et des aubergines. En revanche, les petits pois écossés, l’huile d’olive, le blé et les bananes ont présenté les plus faibles taux de présence. Rien n’a été détecté dans le jus d’orange, le beurre et les œufs. En France, c’est la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui fournit les données à l’EFSA. Ses résultats sont proches de ceux constatés dans le reste de l’Europe.

Les LMR constituent une tolérance pour l’agriculture, les seuils définis par les toxicologues étant en principe bien en-dessous des doses létales d’une molécule constatées chez les souris. Ainsi, l’EFSA assure avoir évalué si l’exposition aux résidus de pesticides perdurant dans la nourriture pouvait faire courir un risque sanitaire aux consommateurs. Et l’autorité a conclu qu’il était "improbable" que ces traces dans les aliments aient un effet à long terme sur la santé des consommateurs.

Ces affirmations sont de plus en plus mises en doute. La revue médicale Prescrire de décembre revient ainsi sur l'expertise collective de l’Inserm de 2013 sur les connaissances actuelles en matière d’exposition aux pesticides. Ce rapport présente comme "présomption forte" les liens entre les expositions maternelles pendant la grossesse dans des cadres professionnels, mais aussi au domicile et un risque accru de leucémie. Même niveau de présomption pour une exposition des enfants in utero reliée à la survenue de tumeurs cérébrales et de malformations congénitales. Le rapport montre que des substances actives autorisées en France et en Europe devraient être surveillées car pouvant potentiellement provoquer des affections graves. "L’analyse des mécanismes d’action confirme que les risques sanitaires liés à l’exposition à ces molécules de pesticides doivent être reconsidérés avec attention", soulignent les auteurs du rapport.

TV Agir pour La Courneuve 10/7/2014


Le rapport cite ainsi un insecticide organophosphoré, le chlorpyrifos, des fongicides de la famille des dithiocarbamates, et un herbicide bien connu, le glyphosate (vendu sous le nom de Round-up) suspecté de provoquer des lymphomes non hodgikiniens. Quant aux substances dangereuses interdites en France depuis la fin des années 70, comme les organochlorés, elles persistent dans l’environnement. Depuis leur interdiction, l’exposition des populations à ces polluants organiques persistants se fait principalement par l’ingestion d’aliments et de boissons.

Sciences et avenir 15/12/2014

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Malgré le plan Ecophyto lancé en 2008 pour réduire l'usage de la chimie dans l'agriculture, l'utilisation des pesticides a augmenté dans l'hexagone.

C'est l'échec : le plan Ecophyto de réduction de l'usage des pesticides lancé par le Grenelle de l'environnement en 2008 s'est avéré incapable d'inverser la dépendance de l'agriculture française à la chimie, malgré une vraie demande de la société.

 Un agriculteur pulvérise des pesticides sur son champ, le 24 juin 2014 à Vimy, près de Lens (c) Afp

Face au constat d'un rapport parlementaire présenté mardi 23 décembre 2014 au Premier ministre, qui préconise une refonte des politiques publiques et de la recherche autour de cet objectif, Manuel Valls a aussitôt demandé "un nouveau plan de réduction de l'utilisation des pesticides en France" à ses ministres de l'Ecologie Ségolène Royal et de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

"Six ans après son démarrage fin 2008, le plan n'a pas eu les résultats espérés puisque les indicateurs de suivi (...) ne montrent pas de tendance à la baisse", conclut la mission pilotée par le député PS de Meurthe-et-Moselle, Dominique Potier, à la demande du chef de gouvernement.

Le Plan Ecophyto visait à diviser de moitié, "si possible", l'usage des produits phytosanitaires aussi bien en zone agricole qu'en ville et dans les jardins. Or le bilan 2013 publié lundi par le ministère de l'Agriculture a montré un usage en hausse de plus de 9% pour l'année, en raison de conditions climatiques difficiles, et de 5% en moyenne entre 2009 et 2013. "Pendant ses six premières années, le Plan a créé les conditions nécessaires mais non suffisantes pour atteindre ses objectifs", note la mission. "La dynamique collective n'a pas encore diffusé au-delà des réseaux de praticiens pionniers alors même que des succès probants commencent à être enregistrés".

"Et pourtant, la révolution culturelle est en marche" affirme l'auteur principal du rapport, Dominique Potier, lui-même agriculteur certifié bio depuis 1998. "On la sent chez les consommateurs autant que chez les producteurs, qui ne supportent plus d'être perçus comme des pollueurs. Et aussi pour des raisons de marché" explique-t-il à l'AFP. "Les cahiers de charges sont de plus en plus exigeants. Mais il est difficile de trouver la bonne voie: il faut donc maintenir les outils et en inventer de nouveaux".

Son rapport préconise de "restructurer" le plan Ecophyto autour de six axes (et 68 propositions), dont un effort "considérable" de recherche et d'innovation car, malgré "une incontestable mobilisation" de la communauté scientifique, celle-ci est "trop récente pour combler le retard scientifique qu'a induit le recours prédominant à une protection chimique".

"Je vois quatre domaines prioritaires" énumère Dominique Potier : 

- opter pour des variétés plus résistantes
- développer le biocontrôle (insectes, plantes, algues) qui doit pouvoir atteindre au moins 15% (des surfaces traitées) contre quelques % aujourd'hui dit-il; 
- soutenir la modernisation de l'agroéquipement et des équipements de pointe: "ils permettent d'économiser jusqu'à 30% des pulvérisations". 
- "Mais surtout, la première mesure c'est l'agronomie, la diversité des cultures et la rotation".

La mission suggère de réorienter les politiques publiques. En l'état, "le plan n'a pas d'emprise sur les leviers majeurs de l'usage des pesticides que constituent le choix des cultures, des systèmes de culture et de gestion de l'espace", estime le rapport. Même la nouvelle Politique agricole commune de l'Europe, la PAC qui entre en vigueur en 2015, est "trop timide".

La France est le premier consommateur des 28 pays européens en pesticides - elle fait aussi valoir qu'elle a la première surface agricole. Mais trois cultures sont spécialement consommatrices: dans l'ordre, la vigne, le blé et le colza. "La vigne et l'arboriculture représentent 5% des surfaces agricoles... mais 20% des phytosanitaires employés" remarque M. Potier. Le député parie pourtant sur "le réinvestissement dans une agriculture de qualité. On sent une appétence pour cette mutation: on a échoué, mais on peut réussir".

Optimisme partagé par Stéphane Le Foll: "Certains ont déjà réduit leur recours aux pesticides. Toutes les exploitations peuvent le faire, à condition qu'on diffuse les bonnes pratiques" a-t-il dit sur France Inter. "Mais ça ne sera fera pas d'un claquement de doigts". Ségolène Royal a pour sa part annoncé le lancement d'"une campagne de surveillance des pesticides dans l’air", et son intention de "multiplier par 10 le nombre d’agriculteurs formés" aux méthodes alternatives à ces substances.

Sciences et avenir 26/12/2014

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Paris (AFP) - Les agriculteurs vont-ils vraiment réussir à réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici à 2025 ? C'est ce que souhaite le ministre de l'Agriculture, qui présente un nouveau plan de lutte vendredi après l'échec du précédent.


"On va fixer l’objectif d’une baisse de 50% en 2025, avec un palier intermédiaire de 25% en 2020", annonce Stéphane Le Foll dans un entretien à Libération daté de vendrediLe ministre refixe donc un objectif de réduction chiffré, alors qu'il avait pris ses distances avec l'objectif fixé par la précédente majorité arguant qu'il fallait changer les modèles de production, plutôt que de poser des buts inatteignables.

 Un fermier répand des pesticides sur un champ de pommes de terre dans le nord de la France (c) Afp

Le premier plan Ecophyto, lancé après le Grenelle de l'environnement en 2008, avait l'ambition de réduire "si possible" de 50% l'usage des pesticides d'ici à 2018. Mais il est loin d'y être parvenu puisque l'utilisation de produits chimiques en agriculture a au contraire progressé de 5% entre 2009 et 2013.

Un sujet qui divisent bien sûr les défenseurs de l'environnement et les agriculteurs. Dès mercredi, l'ONG Génération Futures interpellait le ministre lui demandant de "fixer des objectifs de réduction progressifs obligatoires". Et elle l'appelait à passer "enfin à la vitesse supérieure en mettant en place des mesures fiscales réellement dissuasives pour les plus rétifs aux changements".

Dans les premières lignes du nouveau plan dessinées dans Libération vendredi, il n'est point question de pénalité fiscale pour les agriculteurs mais de pénalités financières pour les distributeurs de produits phytosanitaires.

Ainsi seront mis en place de façon expérimentale des "certificats d’économie de produits phytosanitaires [CEPP] (à l'instar des certificats d'économie d'énergie (ndlr)" qui les obligeront à "baisser de 20% le nombre de doses utilisées sur cinq ans" sous peine d'une pénalité financière sur leurs marges.

Ce qui fait qu'"au lieu de vendre un produit, ceux-ci seront incités à vendre plus de services, c’est-à-dire apprendre aux agriculteurs à utiliser la juste quantité ou des techniques alternatives", poursuit le ministre.

Par ailleurs, le ministre compte s'appuyer sur les fermes pionnières du réseau Dephy. D'environ 2.000 aujourd'hui, "on va porter le nombre de ces fermes à 3.000. Chacune entraînant dix exploitations autour d’elle, on parie sur l’effet tâche d’huile", explique Stéphane Le Foll.

Ces fermes ont en effet des résultats concluants puisqu'elle ont "vu l’utilisation des pesticides baisser en moyenne de 12% en 2013", une performance notable quand on sait qu'en moyenne l'usage des pesticides a au contraire bondit de 9% sur l'année.

Le plan, qui doit être détaillé par le ministre vendredi après-midi, devrait également comporter des mesures pour favoriser le biocontrôle (protection des végétaux par des mécanismes naturels), les agro-équipements (utilisation de services cartographiques, pulvérisateurs performants pour optimiser l’utilisation de pesticides).

Le monde agricole et les défenseurs de l'environnement ne manqueront pas de commenter abondamment ce plan, ce qui permettra de savoir s'il apporte une réelle nouveauté sur l'ancien. Et surtout s'il a réussi à faire la synthèse entre les demandes des uns et des autres ou s'il penche plus vers celles des pro-environnement ou des pro-agrobusiness. 

Une chose est certaine, les céréaliers ne seront probablement pas satisfaits puisque dès jeudi, ils s'offusquaient de tous "objectifs de réduction aveugle". "L’objectif doit être avant tout de mettre en oeuvre des mesures pour parer les impacts indésirables que peut avoir l’indispensable utilisation des produits phytosanitaires", soulignait Orama dans un communiqué.

La Fondation Hulot a également tenté de faire entendre sa voix mardi en réclamant des mesures d'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, directement mis en cause dans la surmortalité des abeilles. En 2013, trois substances néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) ont été provisoirement interdites au niveau européen pour deux ans pour certaines cultures (maïs, colza, tournesol et coton).

Mais d'autres molécules néonicotinoïdes restent autorisées et l'interdiction ne concerne pas les céréales d'hiver. Ce moratoire avait été décidé à la suite d'un avis de l'agence européenne sanitaire (Efsa) en janvier 2013 qui avait reconnu que certains néonicotinoïdes étaient dangereux pour les abeilles, dont les taux de mortalité sont en forte hausse (30%).


Sciences et avenir 30/1/2015

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Paris (AFP) - Les distributeurs de produits phytosanitaires se sont insurgés lundi contre la mise en place de pénalités financières à leur encontre si l'usage de pesticides ne baisse pas en France.

Vendredi, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a présenté un plan Ecophyto II, qui ambitionne de repousser de 2018 à 2025 l'objectif de réduction de 50% de l'utilisation des pesticides en France.


 Un fermier répand des pesticides sur un champ de pommes de terre, dans le nord de la France, en 2012 (c) Afp

Pour y parvenir, il compte notamment imposer des pénalités financières aux distributeurs qui ne parviendront pas à baisser de 20% le nombre de doses vendues sur cinq ans.

Coop de France et la Fédération du négoce agricole "n'acceptent pas" que les distributeurs soient les "seuls à supporter la responsabilité financière de l’atteinte d’un objectif disproportionné (de réduction des pesticides, ndlr) dont ils sont loin de détenir toutes les clés", ont indiqué les deux organisations dans un communiqué publié lundi. "Les distributeurs ont un rôle à jouer en matière de conseil, mais ne peuvent être tenus pour responsables des décisions des agriculteurs", ont-ils ajouté.

Et ils craignent qu'"un nombre croissant d’agriculteurs achètent leurs produits phytosanitaires hors de nos frontières, où les contraintes et la fiscalité sont plus basses".

A l'issue du Grenelle de l'environnement en 2008, la précédente majorité avait lancé son plan Ecophyto dont l'ambition était de réduire "si possible" de 50% l'usage des pesticides d'ici à 2018. Mais le succès était loin d'être atteint puisque l'utilisation de produits chimiques en agriculture a progressé de 5% par an en moyenne entre 2009 et 2013.

Stéphane Le Foll va donc tenter une nouvelle méthode, qui encouragera les agriculteurs à adopter des modèles de production plus économes. Un plan toutefois jugé insuffisant par les défenseurs de l'environnement.


Sciences et avenir 2/2/2015

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Paris (AFP) - Des algues et des micro-guêpes pour protéger blé et maïs des maladies : le biocontrôle, alternatif aux pesticides, commence à apparaître timidement pour les céréales, grandes consommatrices de produits chimiques.

Dans le maraîchage ou l'arboriculture, ces méthodes sont déjà largement utilisées: recours à des insectes pour dévorer d'autres ravageurs (coccinelles pour pucerons par exemple) ou à des micro-organismes (bactéries, champignons...) capables de protéger les cultures ou même d'améliorer leur productivité et leur fertilité.


 Des algues et des micro-guêpes pour protéger blé et maïs des maladies : le biocontrôle, alternatif aux pesticides, commence à apparaître timidement pour les céréales (c) Afp

Mais pour les céréales et le colza, il existe très peu de produits, alors que ces grandes cultures utilisent 70% des pesticides employés en France. En cause, des raisons agronomiques et économiques. "Il y a une grande différence entre des serres de tomates où on maîtrise la température et l'humidité, et des cultures en plein champ" comme le blé ou l'orge, où les plantes subissent de plein fouet le stress des conditions climatiques, explique Régis Berthelot de l'institut Arvalis. En outre, en blé "on s'intéresse avant tout au rendement, il faut donc des produits très efficaces et aujourd'hui c'est un peu la limite", reconnaît le spécialiste.

Le risque économique freine les céréaliers. "Si le blé n'est pas sain à la moisson, il est refusé" par les acheteurs, souligne Christophe Grison, agriculteur dans l'Oise.

Malgré ces obstacles, il a décidé de tester le biocontrôle pour aller vers une agriculture plus raisonnée, "mais seulement sur de petites surfaces pour l'instant, car on n'a pas les moyens financiers de se lancer sur plus grand, de prendre le risque de louper des contrats avec Lu ou McDonald's".

L'agriculteur teste un produit à base de laminarine, une algue qui stimule les défenses naturelles de la plante contre les maladies, à l'instar d'un vaccin. Cette solution se développe rapidement, avec un triplement des surfaces de blé et orge concernées ces deux dernières années. Mais si le produit semble efficace pour la prévention, il atteint ses limites lorsque la plante est vraiment malade. "L'efficacité du biocontrôle n'est pas encore avérée sur les soins. Il n'y a rien en termes de désherbage ou pour les fongicides", constate Christophe Grison.

Pour le maïs en revanche, les trichogrammes semblent avoir démontré leur efficacité. Ces micro-guêpes s'attaquent aux larves de la pyrale du maïs, un ver redouté des agriculteurs. Elles sont désormais utilisées sur 120.000 hectares de cultures et représentent un quart des traitements de la pyrale en France, selon l'Association française des entreprises de produits de biocontrôle (IBMA France).

Le produit le plus utilisé en grandes cultures (sur 300.000 ha) reste le phosphate ferrique, d'origine minérale, qui permet de faire mourir de faim les limaces... Mais il y a désormais un "très net regain d'intérêt pour les céréales" dans la recherche, sur fond d'intérêt croissant pour le biocontrôle dans son ensemble, assure Régis Berthelot. Car les réglementations sur les pesticides rendent l'innovation de plus en plus coûteuse. Les fabricants se tournent donc vers le biocontrôle.

Le biocontrôle fait désormais partie "des axes stratégiques de ces entreprises, y compris les grands groupes de chimie", souligne Denis Longevialle, secrétaire général d'IBMA. Bayer CropScience ou Monsanto par exemple, investissent massivement.

Mais le biocontrôle "n'est pas une solution miracle" et ne pourra pas remplacer complètement les produits chimiques pour les maladies les plus coriaces, nuance M. Berthelot, qui plaide plutôt pour une complémentarité entre les deux.

Pour que le biocontrôle soit efficace, il doit aussi être utilisé avec "plus de subtilité" que les pesticides classiquement déversés sur les céréales, ajoute M. Longevialle. Les céréaliers devront apprendre à observer attentivement leurs champs, à mieux utiliser l'agronomie. Et parfois à perdre du temps.

"Pour les trichogrammes, il faut les déposer plant de maïs par plant de maïs. Il faut deux ou trois personnes pour aller dans le champ. Ce serait plus facile de démarrer le pulvérisateur", reconnaît Christophe Grison, persuadé tout de même que l'avenir est au biocontrôle, à l'image de la voiture électrique.


Sciences et avenir 25/2/2015

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Dans les épisodes précédents, des regroupements d’apiculteurs portaient plainte contre Bayer et Syngenta, deux géants des pesticides. Le groupe Bayer, non content de nier fermement les faits, a déposé une plainte contre la Commission Européenne.


 Abeilles sociales (ici Apis mellifera). Waugsberg CC BY-SA 3.0

Revenons sur les faits : Bayer et Syngenta sont deux groupes d’agrochimie importants, dont les produits ont été incriminés à plusieurs reprises dans des cas suspects de mortalité d’abeilles. En 2014, des millions d’abeilles sont mortes : on estime qu’un tiers ont disparu aux États-Unis et on a répertorié quelques cas particulièrement suspects, notamment 37 millions d’un coup dans une ferme au Canada (on estimait début 2014 qu’en Europe il manquait 13 millions de colonies).

Des organisations ont donc porté plainte contre les fabricants de pesticides. Sur un court comme long terme, la disparition des abeilles pose un problème pour la biodiversité : de manière très concrète non seulement toute notre chaîne alimentaire est menacée mais de façon plus large tout l’équilibre de la flore et de la faune.

Le groupe Bayer et le groupe Syngenta ont donc décidé de porter plainte contre la Commission Européenne, dans le but que celle-ci retire les restrictions imposées à l’utilisation de pesticides. Ils estiment que l’interdiction est « injustifiée » et « disproportionnée« .

Plusieurs associations sont montées au créneau, jugeant que la pression du public était un vrai pouvoir contre ce type de lobby. En face des affirmations de Bayer, plusieurs études prouvent scientifiquement que les produits contribuent à la surmortalité des abeilles. L’Union Européenne n’avait pas agi au hasard en interdisant certains pesticides en 2013.

Plusieurs études incriminent directement ce qu’on appelle les néonicotinoïdes (ou néonics en raccourci). Ce sont des substances actives, enrobant les graines : d’abord elles atteignent la plante et modifient la composition de celle-ci. Dans un deuxième temps cela tue les insectes venant manger la plante.

On peut utiliser d’autres produits bien moins toxiques mais les pesticides répandus, produits par des multinationales comme Bayer et Syngenta, contiennent des néonicotinoïdes.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments avait mené son enquête et estimé que les néonicotinoïdes étaient effectivement un risque pour les abeilles. Une campagne de sensibilisation avait eu lieu à destination des organismes preneurs de décisions. A l’époque déjà, Bayer avait protesté, proposant des contre-études, mais la Commission Européenne avait ignoré ce lobbyisme.

L’entreprise revient à présent à la charge puisque les restrictions ont un cycle de deux ans, ensuite réévaluées.

Si vous le souhaitez, vous pouvez signer la pétition mise en place par SumOfUs. 


ConsoGlobe 11/2/2015

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