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RAF-nacannonce

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Tout ce qui a été posté par RAF-nacannonce

  1. Ils sont vraiment magnifique Arf si j'avait la place
  2. Les principales maladies affectant le serpent Les serpents ont un métabolisme très lent, cela leur prend donc du temps avant qu'ils soient malades; mais cela prend également beaucoup de temps avant qu'ils guérissent. Les serpents ne souffrent à peu près jamais de carence nutritionnelle puisque leurs proies contiennent tout ce dont ils ont besoin. Cependant, certains serpents souffrent de cachexie (maigreur extrême), car leur propriétaire a été mal informé au sujet des portions à donner. Souvent, les marchands d'animaux veulent vendre et ne divulguent pas certaines informations. Ils disent souvent que le serpent à cet âge mange une pinkie (bébé souris) par semaine, ce qui est très peu. Ils ne disent pas que le serpent aura bientôt besoin de manger de plus grosses proies et bientôt même des souris ou des rats adultes, selon la grosseur du serpent. Le serpent peut également souffrir d'autres maladies de diverses causes. Dans ce texte seront traité les maladies les plus fréquentes chez les serpents pour plus de maladies ou plus de détail consulter un livre qui traite du sujet. Il en existe des tas qui sont de très grande qualité. Si vous voulez un bon petit livre, je vous conseille le livre what's wrong with my snake? C'est une bon livre écrit par un vétérinaire. Anorexie (Le serpent refuse de manger ce qu'on lui donne.) Il peut y avoir plusieurs causes à l'anorexie : Le serpent habite dans un environnement trop stressant ou a été soumis à un stress important. Les proies sont trop grosses, mortes, trop froides, trop chaudes, avariées, etc. Le serpent est en hibernation (fréquent l'hivers même si le propriétaire n'a rien fait pour susciter l'hibernation). Il a besoin d'un changement alimentaire. Le serpent commence une mue (anorexie normale). La température, l'humidité ou la photopériode sont inadéquats. Il n'a pas d'abris pour se cacher. Il n'a pas d'endroit pour s'enfouir (serpents fouisseurs) ou pas de branche pour grimper (serpents arboricoles). Le terrarium est trop petit. Toutes autres pathologies, car la première manifestation d'une maladie est habituellement l'anorexie. Corrigez la cause. Vérifiez si tout dans l'environnement est adéquat et si ce n'est pas le cas changez-le. Si le problème dépend des proies, on peut changer de sorte (reptiles, oiseaux), essayer de chauffer le rongeur avant de le présenter au serpent, faire bouger le rongeur à l'aide d'une pince, on peut également faire dégongelé la proie dans du bouillon de bouillet et en dernier recours, lui présenter un rongeur vivant. Si tout vous semble correct et que votre serpent est tout de même anorexique, il a peut-être des vers ou une maladie plus grave. Vous pouvez faire faire une coprologie et un examen de santé par votre vétérinaire. Ce dernier pourra ensuite traiter votre reptile de façon adéquate. L'important est de choisir un vétérinaire compétant en médecine herpétologique. S'il a des parasites, le vétérinaire sera généralement en mesure de les détecter et de vous donner un vermifuge approprié. Si cela ne fonctionne toujours pas, on essayera ensuite les antibiotiques et le Flagyl (métronidazole) qui est un produit qui tue les protozoaires. Souvent, lors de l'analyse de selles, on ne peut voir ces parasites, car ils sont très petits. Habituellement, ce traitement s'avère très efficace. Il ne fonctionnera cependant pas s'il y a une maladie plus grave en dessous de tout cela. Pendant que vous cherchez la cause et par le fait même le remède, gavez votre serpent. Ce qui signifie lui ouvrir la gueule et lui mettre le rongeur dans le fond de la gueule. Attention, demandez conseil avant d'effectuer cela pour ne pas risquer de blesser votre serpent. (Haut de la page) Stomatite ulcéreuse nécrotique (mouth rot) Cette maladie affecte malheureusement trop souvent les serpents. Le serpent ayant cette maladie présente des rougeurs, de petites taches de sang et des ulcères, dans la gueule. Il saigne facilement. Bien sûr, il ne s'alimente plus. À un stade plus avancé, il y a du mucus (filament épais) et même de la nécrose (tissu noir et mort) dans la gueule. Cette maladie est causé soit par des bactéries, des virus ou des fongus. Plusieurs serpents ont beaucoup de bactéries dans la gueule et dans leur système respiratoire et le stress est la cause prinicale qui déclenche la maladie. On commence par donner une sédation ou une anesthésie pour ne pas que le serpent ait trop mal, de plus ça l'immobilise. On nettoie ensuite la gueule avec un mélange de proviodine-iodé. Ensuite, on donne une injection d'ATB aux 72 heures, pendant au moins 5 semaines. On continue à débrider (laver la bouche avec proviodine-iode) tous les jours. Pour ne pas que notre serpent maigrisse trop, on doit le gaver (forcer à manger). Cette maladie est longue et difficile à traiter, donc son pronostic (chance de guérison) est assez sombre. Abcès Les abcès peuvent se former dans n'importe quel organe. C'est une petite bosse dure qui apparaît quelque part sur l'animal. Il est causé par des bactéries provenant soit de l'environnement, soit de l'intérieur même du serpent. Les causes des abcès sont les mauvaises conditions environnementales. Pour prévenir cette maladie, il faut fournir au serpent tout ce dont il a besoin et limiter le stress au maximum. Le traitement consiste à anesthésier l'animal ou le site de l'abcès, d'inciser l'abcès et de donner des antibiotiques. Constipation Pas tellement fréquent chez les serpents, mais peut quand même se produire. La constipation se produit lorsque le serpent mange, malgré lui, du substrat (fond de terrarium) en même temps qu'il mange une proie. Ce substrat se digère très mal et cause la constipation. On peut voir que le serpent est constipé quand il force, qu'il a l'abdomen dilaté et qu'il ne produit plus de fèces. Pour prévenir cette maladie, il suffit de nourrir le serpent dans un bac sans substrat ou de placer la proie sur un endroit lisse où le serpent ne peut avaler autre chose que la proie. Pour diagnostiquer cette maladie, il faut palper son serpent. Attention cependant, les boas et les pythons ne font pas des selles à toutes les semaines, ils ne sont pas toujours très régulier. Ils peuvent être deux semaines sans faire d'excrément sans être pour autant constipé. De plus, si votre serpent ne mange pas pour une raison ou pour une autre il est tout à fait normal qu'il ne défeque pas. Si vous êtes certain que votre serpent souffre de constipation dû à l'ingestion de substrat, faites-lui prendre un bain d'eau tiède chaude. Les mouvements d'oscillation ainsi que l'eau aide généralement à faire évacuer. Sinon on peut faire un massage du ventre à la queue pour faire sortir ce qui bloque. Attention cependant à la pression exercée, vous seriez mieux de laisser faire cette étape par un vétérinaire. Si rien ne fonctionne, le serpent devra être opéré. Mais c'est rare, habituellement le massage fonctionne bien. Brûlures Les brûlure sont malheureusement trop fréquentes chez les serpents, puisque ceux-ci ont la fâcheuse habitude de se coucher au chaud très longtemps et de ne pas se rendre compte qu'ils sont en train de brûler. Les serpents sont brûlés par leur lampe chauffante, leur coussin chauffant ou une pierre chauffante. Le traitement d'une brûlure est long. Il faut hydrater la brûlure tous les jours avec de l'eau tiède, afin d'enlever le tissu mort, mais également pour soulager le serpent. On doit, de plus, lui donner des fluides intracélomiques (Les vétérinaires sont aptes à vous donner les fluides nécessaires et vous donner la technique pour l'injection intracélomique de fluide.). On donne aussi des antibiotiques pour vaincre une infection secondaire. Après l'hydrothérapie, chaque jour, on doit mettre un bandage autour de la brûlure. L'Opsite est un bandage liquide à vaporiser, très efficace pour ce type de problème. Une brûlure prend beaucoup de temps à guérir, parfois il faut même gaver le serpent. Avant d'entreprendre ces traitements, changez les conditions du terrarium. La prévention demeure toujours ce qu'il y a de mieux. N'utilisez jamais de pierres chauffantes! Elles font habituellement plus de tort que de bien. La lampe chauffante doit être placée assez haut et il faut veiller à ce que le serpent ne puisse jamais y avoir accès directement. Les pad chauffant quant à eux chauffent beaucoup trop, on doit donc soit ne pas les coller directement sur la vitre, soit mettre une bonne grosse couche de subtrat pour éviter que le serpent ne se colle directement sur la vitre très chaude. Chaque espèce a des besoins spécifiques côté température et pour être correctement respecté, on devrait avoir au moins deux thermomètres par terrarium et vérifier les températures régulièrement. Infections respiratoires Premièrement, les serpents n'ont pas de diaphragme et ne toussent donc pas. Les signes d'infection que votre serpent va démontrer sont plutôt des écoulements au niveau des narines. Parfois, le serpent aura les narines irritées (car elles coulent trop). Le serpent arrête de s'alimenter et commence à respirer la bouche ouverte, ou il gonflera. Le traitement consiste en des antibiotiques, des fluides et du gavage. Rétention d'œufs La rétention d'œufs signifie que la femelle a dépassé de quelques jours la date où elle devait pondre et qu'elle ne semble pas capable de le faire. Habituellement, les serpents ne font pas de rétention d'œufs par manque de calcium puisqu'ils ont une alimentation bien équilibrée. Cependant, il arrive que la femelle, trop épuisée, n'arrive plus à faire sortir les œufs. Si la femelle n'a pas d'endroit pour déposer ses oeufs, il y a également de forts risques pour qu'elle fasse une rétention d'oeufs. Pour traiter cela certain conseille cette procédure :«Commencez par lui donner à manger. Attendez deux jours. Si la femelle ne semble toujours pas apte à expulser ses œufs, massez-la, pas trop fort, pour ne pas casser les œufs : vous pourriez tuer votre serpent ainsi. Si en massant les œufs ne sortent toujours pas, plongez la future maman dans un bac d'eau tiède pendant quelques heures et surveillez-la bien. Ensuite, vous pouvez lubrifier son cloaque avec de l'huile végétale et recommencer le massage.» Moi je conseille plutôt d'aller voir un vétérinaire compétant en médecine herpétologique. Parasites Problème très important et très fréquent. Les parasites intestinaux : (vers ronds, vers à crochets, coccidies, etc.) Pour savoir si votre serpent a un type de parasite, il suffit de faire une coprologie (analyse de selle au microscope). Ensuite, s'il en a, il faudra lui donner du vermifuge (généralement du Panacur pour les vers et des Sulfa pour les coccidies). D'autres parasites intestinaux, qui causent souvent de l'anorexie, sont les protozoaires. Ce sont de minuscules parasites intestinaux (beaucoup plus petits que les vers et difficilement détectables au microscope). Pour le traitement, il faut lui donner du Métronidazole (produit contre les protozoaires). Les parasites de corps : Les mites sont les parasites le plus fréquemment rencontrés chez les serpents. Le serpent avec des mites passe ses journées dans son bac d'eau, on ne voit que ses deux petites narines qui respirent en dehors. De cette façon, le serpent tue les mites qui lui empoisonnent l'existence, mais, malheureusement, il en reste toujours. Vous pouvez voir ces dernières mortes, dans le fond du bac d'eau ou même les voir vivantes en train de se balader sur votre serpent ou sur vous-même. Les mites se logent entre les écailles et causent même des problèmes de mue. Pour traiter cela, il suffit de diluer 0.5ml d'Ivermectin (vendu uniquement chez les vétérinaire) dans 1000ml d'eau et de vaporiser le serpent ainsi que son terrarium (le terrarium devrait être le plus simple possible, essuis-tout comme substrat et aucun décors mis à part peut-être une petite chachette très facile à laver). On laisse agir 15 minutes et on essuis le serpent et on rince son terrarium. On doit répéter deux autres fois à 7 jours d'intervalle. Ce genre de problème peut être très long à traiter, mais avec l'Ivermectin (Ivomec), généralement les résultats sont excellents! Il existe d'autres méthodes pour traiter les mites, telles que le vapona, l'huile d'olive, le nix, etc. Pour l'avoir essayé moi-même, je conseille l'Ivermectin. Les mites sont très contagieuses d'un reptile à l'autre, alors faites attention de bien faire vos quarantaines, sinon vous aurez une infestation (si vous avez plusieurs reptiles) assez catastrophique de mites. Ne vous en faite cependant pas pour votre chien ou votre chat, ces mites ne sont spécifiques qu'aux reptiles. Dans les parasites de corps, on retrouve également les tiques. Ces dernières sont beaucoup plus grosses que les mites et il faut les enlever une à une avec une pince en prenant soin de bien enlever la tête. On conseille de mettre de l'alcool sur la mite avant de l'enlever, l'alcool rend la tique mal en point et l'extraction est par la suite plus facile. Certaines tiques lâchent prise juste avec l'alcool. Régurgitation Elle n'est pas une maladie en tant que telle, mais n'est certainement pas normale. Le serpent peut vomir, car vous l'avez manipulé après un repas lorsqu'il avait besoin de digérer. Le stress est vraiment la première cause de régurgitation. La température trop basse ou trop haute est aussi une cause. Si vous gardez la température de votre serpent aux alentours de 19°C, votre serpent vomira sans doute son repas. Il ne peut digérer à cause de la température trop basse : la nourriture fermentera au lieu de se digérer et pourra entraîner la mort du serpent. Il est donc préférable qu'il vomisse. La dernière cause de régurgitation est le volume des proies. Parfois, les jeunes serpents ont tendance à essayer d'avaler des proies trop grosses et les vomissent, alors choisissez la taille des proies avec soin. Source : http://www.animauxexotiques.com/serpents/maladie.htm
  3. CRYPTOSPORIDIOSE La cryptosporidiose La cryptosporidiose est une maladie extrêmement contagieuse causée par un parasite microscopique appelé Cryptosporidium Parvum. Ce parasite est présent partout dans le monde. Il vit dans les intestins des animaux infectés et est rejeté par les selles. La Cryptosporidiose est une des causes fréquentes de diarrhée. Chez les geckos, les symptômes apparaissent 2 à 10 jours après avoir été infecté. Les geckos ont à ce moment là des diarrhées très fréquenteset qui penvent être sanguinolentes, avec de possible vomissement des proies ingérées. Si un gecko fais ces excréments et qu'un grillons dans le terra passe et mange l'excrément, et qu'un autre gecko mange cette fois le grillons, il y a contamination. Il faut traiter avec un Bactricide pour éliminer toutes parasitoses internes. OCCLUSIONS INTESTINALES Ce problème découle de la tendance des geckos léopards à avaler délibérément du substrat. Il est ainsi arrivé que certains en consomment de telles quantités, ou que le matériau utilisé soit si grossier que ceci avait provoqué une occlusion intestinale mortelle. La meilleure façon de prévenir ce type de problème est de fournir en quantités suffisantes vitamines et calcium, car les individus gros consommateurs de substrat sont quasiment toujours des individus carencés en calcium qui tentent de combler ce manque, et de n'utiliser qu'un substrat suffisament fin pour pouvoir passer facilement dans les voies digestives. Source: Texte tiré de l'élevage des geckos léopards ( Philippe Gérard )
  4. OSTEODYSTROPHIES Ces pathologies affectent en priorité les juvéniles. L'ostéodystrophie nutritionnelle est due à une alimentation inadéquate ( trop pauvre en calcium et/ou trop riche en phosphore. Un autre type d'ostéodystrophie, aux symptômes analogues, est lié à une carence en rayons ultra-violets. On parle alors plutôt d'ostéodystrophie par carence en vitamine D. Pour eviter l'apparition de ces maladies métaboliques, la prévention joue un rôle essentiel. On s'attachera donc à distribuer une nourriture de bonne qualité ainsi que des suppléments vitaminiques et minéraux en quantités adéquates et de façon régilière et mettre à la disposition des animaux un tube UV. Les ostéodystrophies se traduisent par des déformations des membres, des mâchoires ou de la colonne vertébrale, des difficultés à marcher ou même à se soulever, ainsi que par un retard de croissance. Le traitement consiste à supplémenter l'animal en calcium et en vitamine D3, sachant que les déformations éventuelles restent acquises. Source: texte tiré de l'élevage des geckos léopards ( Philippe Gérard ) Petite précision : si c'est traité rapidement (avec calcium + d3) et que l'individu concerné est juvénile, les déformations peuvent très bien s'en aller.
  5. STOMATITE Pathologie rare chez les ( léopards), cette maladie affecte parfois les geckos africains à queue grasse importés. Elle consiste en une infection des gencives, avec formation de pus, qui, non traitée, cause la mort de l'animal atteint en se généralisant à tout l'organisme. Les symptômes sont une déformation de la gueule, une incapacité à la fermer et à s'alimenter et l'apparition de masses blanchâtres dans la gueule. Le traitement est à le fois local ( nettoyage des lésions à la Bétadine ) et général ( injections de Baytril pendant dix jours). Source : Texte tiré de l'élevage des geckos léopards ( Philippe Gérard )
  6. GASTRO-ENTERITE Les gastro entérites sont dues, la plupart du temps, à des parasites internes.Elles affectent en priorité les spécimens ( sauvegas ), mais peuvent aussi se developper chez les spécimensd'élevage stressés ou maintenus dans des conditions de maintenance laissant à désirer.Il faut savoir, en effet, que la plupart des reptiles abritent dans leur système digestif des micro-organismes saprophytes comme des bactéries, qui ne sont pas pathogènes en temps normal.Il suffit que le reptile soit confronté à de maivaises conditions de captivité telles qu'une température inadéquate, un terrarium surpeupléou manquant d'abris, des manipulations excessives, pourque ses défenses immunitaireschutent. L'équilibre seras alors rompu entre l'hôte et les micro-organismes qu'il abrite. Ces derniers deviendront alors pathogènes et aboutiront notamment à des gastro entérites. Celles-ci se traduisent par des selles liquides, décolorés ou malodorantes, des régurgitations et un amaigrissement. Souvent aussi, les geckos atteints ont l'iris plus foncé que la normale. Pour les traiter, le flagyl par voie orale donne souvent de bons résultats. Ce médicament a également un puissant effet stimulant sur l'appétit des malades. Source: texte tiré de l'élevage des geckos léopards ( Philippe Gérard ) Nota : Le flagyl étant un traitement relativement lourd et une surdose pouvant entrainer la mort, les conseils d'un vétérinaire compétent sont à solliciter en cas de troubles laissant penser à une gastro
  7. MALADIES RESPIRATOIRES Les maladies respiratoires sont très rares chez les geckos. Elles sont consécutives à une exposition à des températures trop basses qui rendent le gecko vulnérable vis à vis de certaines bactéries pathogènes. Les symtômes sont très discrets, tout au plus peut-on relever une tendance de l'animal à maintenir la gueule ouverte lorsqu'il est au repos. Le traitement consiste à élever la température (29 à 31 le jour, 27 à 28°C la nuit). Si les symtômes persistent au delà d'une semaine, une antibiothérapie seras nécessaire. Le médicament utilisé alors est en principe le Baytril, en injection. Source : texte tiré de l'élevage des geckos léopards ( Philippe Gérard )
  8. Les Risques animaliers La détention de serpents, notamment les espèces venimeuses, présente certains risques. I. Quelques rappels biologiques Ces rappels nous permettront de mieux comprendre ces animaux et ainsi de mieux évaluer les dangers qu'ils peuvent occasionner, selon les espèces. Les risques éventuels sont directement liés à la biologie des animaux et il n'est pas inutile de rappeler les points communs à toutes les espèces de serpents : la poïkilothermie : ce sont des animaux dont le sang a une température variable ils sont peu évolués au sens strict du terme ce sont tous des prédateurs ce sont des animaux discrets, fuyant les hommes ce sont des animaux apodes descendant des lézards ils ont des couleurs les rendant souvent peu visibles ils ont une morphologie tout-terrain ils ont un squelette entièrement articulé ils ont une musculature puissante ils se déplacent par reptation ce sont d'excellents grimpeurs Ils sont autant à l'aise sur terre que dans l'eau et ils se retrouvent dans tous les milieux terrestres : dans les forêts dans les déserts dans les zones humides dans la mer dans les arbres ils sont uniquement absents dans les zones polaires. Derrière la paroi vitrée d'un terrarium, il n'y a aucun risque. Le danger existe dès que les portes du vivarium s'ouvrent ou en cas de fuite du serpent hors de son enclos. Tous ces rappels montrent qu'en cas d'évasion d'un serpent, il ne faut exclure aucun endroit pour le chercher. Retrouver un spécimen peut se révéler être un vrai parcours du combattant. Il faut inspecter en priorité les endroits chauds et humides: derrière un radiateur, une chaufferie, la salle de bains... II. La prédation Tous carnivores, les serpents sont très bien équipés pour chasser. Ils ont une bonne vision, complétée d'un odorat efficace et d'un sens voméronasal développé. Sans rentrer dans une description anatomique détaillée qui fera l'objet d'un prochain article, soulignons quand même la présence d'un organe particulier chez le serpent : l'organe de Jakobson. Cet organe, situé au-dessus de la gueule, analyse, à chaque fois qu'ils sortent ou rentrent leur langue, des particules récoltées sur cette dernière, donnant ainsi à l'animal des informations olfactives précises sur son environnement. De même, certaines espèces possèdent des fossettes thermolabiales. Ces fossettes thermosensibles sont tapissées d'une couche de cellules qui renferme de nombreux thermorécepteurs reliés au cerveau. Ces cellules transmettent au cerveau du serpent des informations sur les variations de températures de son environnement et l'animal pourra se créer une image thermique de ce qui l'entoure, détectant ainsi la chaleur émise par les petits animaux à sang chaud qui constituent ses proies. Nous sommes toujours impressionnés en voyant un serpent avaler une proie en entier. Pour réaliser cet exploit dont il peut se vanter, le serpent possède un crâne et une mâchoire particuliers. La présence d'un os appelé “ os carré ” leur permet d'ouvrir la gueule à 180°. Les mâchoires inférieures de ces animaux sont reliées entre elles par un ligament, elles peuvent bouger indépendamment l'une de l'autre et faire avancer la proie dans la bouche au fur et à mesure. Tous les serpents n'ont pas la même dentition. On distingue 4 groupes de serpents classés selon leur type de dentition (de la moins élaborée à la plus évoluée) : les serpents aglyphes les serpents opistoglyphes les serpents solénoglyphes les serpents protéroglyphes 1) Les serpents aglyphes Les serpents dotés de ce genre de dentition sont les boas, les pythons, les couleuvres. Ce sont des serpents constricteurs qui étouffent leur proie. Ils ont une dentition sans dent creuse ou sillonnée qui pourrait injecter du venin. Les espèces qui peuvent atteindre de grandes tailles comme le python molure peuvent présenter des risques s'ils sont en liberté dans des pièces avec des jeunes enfants. 2) Les serpents opistoglyphes Les serpents dotés de ce genre de dentition sont les boomslang, boïgas, couleuvres. Ils sont venimeux, mais le danger est moindre, car les deux dents à sillon sont situées à l'arrière de la mâchoire, ce qui réduit le risque d'envenimation. Le venin est injecté pendant la déglutition. Deux espèces sont véritablement dangereuses: le boomslang et le serpent liane. 3) Les serpents protéroglyphesLes serpents dotés de ce genre de dentition sont les mambas, cobras, serpents corail. Leur venin est dangereux voire mortel. Ils injectent un venin qui tue la proie et facilite la digestion. Leur dentition présente deux dents profondément sillonnées situées à l'avant de la mâchoire. 4) Les serpents solénoglyphes Les serpents dotés de ce genre de dentition sont les vipères, crotales, bothrops, trimeresurus. Ils sont aussi dangereux voire mortels. Ils injectent un venin qui tue la proie et facilite la digestion. Leur dentition présente deux dents pourvues d'un canal interne à venin, ces crochets se déplient en ouvrant la gueule. III. Les risques en général Dépourvus de tout sentiment et d'affectivité, les serpents ne peuvent être considérés comme des animaux de compagnie. En réagissant de façon instinctive, ils peuvent causer des blessures sans intention de nuire à leur soigneur. Aucun serpent n'est méchant et, à la différence d'un chien, ils ne peuvent s'éduquer. Par contre, certains individus sont plus ou moins agressifs. 1) Les morsures simples : la gravité dépend de la taille du serpent risques limités si une désinfection soigneuse est effectuée risques réellement graves pour des enfants risques liés à la cohabitation directe avec les hommes risques limités si plusieurs personnes peuvent intervenir 2) Les étouffements : risques limités pour une personne adulte, uniquement valables pour les grands serpents ou lorsque le serpent est mis autour du cou. risques réels pour des enfants cohabitant avec un grand serpent. action de surprise lors d'une manipulation. 3) Les envenimations :Sur 2700 espèces, seulement 400 sont venimeuses, ce qui relativement modeste, sachant que tous les venins ne sont pas tous dangereux ou mortels. Il y a 5.400.000 morsures par an. 80 % en Asie 15 % en Afrique 5 % en Amérique du Sud et Centrale 50 % des morsures sont sans envenimation. Environ 125.000 décès par an. Ces chiffres donnent un aperçu de l'importance des risques d'envenimation, qui sont assez minces. Les cas mortels sont aussi assez rares, par rapport au nombre de morsures. Dans les régions exotiques, le risque est plus grand, car c'est là que vivent les serpents les plus venimeux et que les secours sont les moins performants: distance et durée trop longues pour la prise en charge, manque de matériels et de connaissances… Tous ces facteurs ne font qu'aggraver le risque de mortalité. Dans nos régions, le risque est moindre, car seules les vipères peuvent présenter un risque et notre système de soins est très au point. a) La gravité de l'envenimation dépend : de l'espèce du serpent des conditions de la morsure (attaque, défense) de la condition physique de la victime du temps écoulé jusqu'à l'administration des soins b) La fonction venimeuse : elle est la plus évoluée des vertébrés c'est un moyen de prédation et accessoirement de défense l'envenimation a une action digestive, le venin dégrade les tissus IV. Les venins Ils sont produits dans des glandes spécifiques. Les venins se composent : de protéines à 90 % d'acides nucléiques de lipides de carbohydrates Les protéines composent le principe actif des venins. Les venins peuvent avoir une action : neurotoxique cytotoxique hémotoxique Ils ont en général plusieurs de ces actions. Les toxines (elles se répartissent en 8 classes) se fixent sur un capteur spécifique. En fonction du récepteur, elles ont plusieurs effets : neurologiques cardio-vasculaires musculaires Le but est d'immobiliser la proie. Les enzymes (elles se répartissent en 5 classes) ont des propriétés catalytiques et transforment un élément défini. Contrairement aux toxines, elles peuvent transformer autant de molécules qu'elles rencontrent. Elles entraînent : des dommages capillaires des nécroses tissulaires des hémorragies internes Le but est de débuter la digestion. Toutes les classes de toxines ou d'enzymes ne sont pas présentes en même temps. Les risques réels en cas de morsure par un serpent venimeux: a) Morsure d'un serpent opistoglyphe : Venin neurotoxique, hémorragique Symptômes : saignements de la plaie hémorragie des gencives, des muqueuses céphalées, nausées Avec un traitement symptomatique, l'envenimation reste en général sans conséquences graves excepté pour le boomslang et le serpent liane. b) Morsure d'un serpent protéroglyphe : Venin neurotoxique, hémotoxique Syndrome cobraïque : troubles de la sensibilité (paresthésies locorégionales) paralysie respiratoire syndrome muscarinique ( ptosis, vomissements, hypersécrétion bronchique …) troubles du rythme ventriculaire troubles de la vision, de l'ouie, vertiges pas de signes inflammatoires destruction de la rétine en cas de projection dans les yeux, mais inoffensif sur la peau Traitement : Réanimation Assistance respiratoire Sérum thérapie Lavage de l'œil à l'eau en cas de projections Sans traitement, la mort survient dans les douze heures ou parfois plus pour des espèces marines. c) Morsure de solénoglyphes : Venin hémotoxique, cytotoxique en général Syndrome vipérin : syndrome local marqué et hémorragique syndrome hémorragique qui peut durer 8 à 10 jours (saignements de parties saines) douleur et œdème immédiats parfois nécrose humide ou gangrène gazeuse vertiges, fièvre Traitement réanimation symptomatique si forme grave (remplissage vasculaire, ventilation assistée, épuration extra rénale) sérum thérapie ou immunothérapie héparine inutile chirurgie réparatrice Sans traitement, la mort survient par choc hémorragique ou par une hémorragie cérébro-méningée. Conduite à tenir en cas de morsure : Mettre la victime en position couchée. Alerter les secours. Veiller à ce que la victime ne fasse aucun effort physique. Calmer voire sédater la victime. Calmer la douleur : paracétamol (élapidés), morphine (vipéridés). Mettre de la glace enveloppée dans un linge près de la morsure. Recueillir tous les éléments qui permettront d'identifier l'espèce de serpent (lieu géographique de la morsure, couleur, forme de la tête…), ramener le cadavre si possible. Laver les yeux à l'eau claire en cas de projection de venin. Questionner la victime sur la date de son dernier vaccin antitétanique. Transporter la personne vers un hôpital au plus vite. Notons pour conclure que les serpents sont victimes de leur mauvaise réputation, car comme nous l'avons vu, peu d'espèces sont venimeuses et quand elles le sont, les risques sont relatifs.
  9. Lien : http://www.astrium.com/les-envenimations-par-de-nouveaux-animaux-de-compagnie.html voila un autre lien où vous trouverez pas mal d'info et pour ceux qui ne parlent pas cette langue les photos sont assez explicite. http://www.reptiles.de/Bissunf%C3%A4lle.htm
  10. TRAITEMENT DES MORSURES Accidents fréquents, les morsures de serpents sont généralement gérées dans la plus grande confusion. De nombreuses morsures ne sont pas suivies d'envenimations fatales et il importe de rassurer la victime. Certaines légendes doivent être définitivement détruites. Le mythe du serpent minute et celui du serpent toujours mortel ont la vie dure. L'injection de venin n'est jamais inéluctable. Si, en cas d'envenimation, la létalité varie selon les espèces entre 1 et 30 % en l'absence de traitement, encore faut-il préciser que plus de la moitié des morsures de serpents ne sont suivies d'aucune envenimation. En outre, le délai entre l'injection du venin et le décès, si celui-ci survient, est compris entre 3 et 8 heures pour les envenimations cobraïques et 12 heures à 6 jours pour les vipérines. Quant aux traitements historiques (cautérisation, amputation, débridement, succion, garrot), plus dangereux qu'efficaces, il convient de les laisser définitivement au rayon des romans d'aventure. Traitements symptomatiques et réanimation Si la sérothérapie a fait la preuve de son efficacité, elle n'exclut pas l'utilisation de traitements symptomatiques parfois vigoureux. Paralysie respiratoire Elle est le résultat d'une envenimation cobraïque sévère et impose une ventilation assistée. Celle-ci devra être maintenue tant que la respiration spontanée n'a pas repris, ce qui peut demander plusieurs jours, voire plusieurs semaines (Campbell, 1964 ; Visser & Chapman, 1982). La trachéotomie doit être évitée autant que possible. Certains auteurs administrent de la néostigmine qui semble potentialiser l'action du sérum antivenimeux. L'atropine s'est révélée expérimentalement très efficace contre le venin de mamba (Lee et al., 1982). Syndromes hémorragiques Suite fréquente d'une envenimation vipérine systémique, ils relèvent d'une réanimation impossible à codifier. L'apport de sang frais ou de fractions sanguines, outre l'énorme difficulté de s'en procurer en région tropicale, semble avoir fait la preuve de son inutilité. La consommation des facteurs ainsi mis en circulation est immédiate. Toutefois, certains auteurs estiment que cela peut laisser le temps au sérum antivenimeux de fixer et d'éliminer les enzymes thrombiniques (Kornalik & Vorlova, 1990). L'héparine ne paraît pas avoir sa place dans le traitement de l'envenimation vipérine en Afrique. Les enzymes thrombiniques des Viperidae africains ne sont pas sensibles à son action et bien peu de leurs venins possèdent des activateurs de la phase précoce de la coagulation sur lesquels l'héparinothérapie pourrait présenter un quelconque intérêt. Le traitement de l'œdème et de la nécrose sera de préférence médical jusqu'à la stabilisation des lésions. Un bain biquotidien de la plaie dans une solution tiède de dakin ou d'eau savonneuse préviendra une surinfection. Au cours des 24 ou 48 premières heures, il pourra être nécessaire d'avoir recours à une analgésie par bloc tronculaire à la xylocaïne qui aura, de plus, un effet anti-inflammatoire. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, piroxicam), en tenant éventuellement compte des contre-indications hématologiques, prendront le relais. Les interventions chirurgicales précoces, souvent itératives, sont sources de complications hémorragiques et septiques. Dans la majorité des cas, elles devront être complétées par une chirurgie de propreté. Même un œdème monstrueux ne justifie pas, à lui seul, un débridement ou une incision de décharge. En l'absence de mesure des pressions intracompartimentales, qui pourrait conduire à poser l'indication d'une intervention rapide, la tendance actuelle est à l'expectative armée. Les excisions des tissus nécrosés ne sont d'aucun bénéfice tant que les lésions ne sont pas stabilisées et l'inflammation parfaitement contrôlée. En revanche, après quelques jours, lorsque l'état local le permet, la chirurgie retrouve sa place pour permettre le nettoyage de la plaie et établir le bilan fonctionnel. La littérature cite quelques cas dont l'arrivée tardive au poste médical a nécessité l'amputation en urgence d'un membre nécrosé ou gangrené mettant en jeu le pronostic vital (Chippaux et al., 1961 ; Pugh & Theakston, 1987b). Traitements des complications En dehors de la nécrose, dont le traitement a été envisagé plus haut, les deux principales complications survenant au décours d'une envenimation vipérine sont l'hémorragie cérébro-méningée, cause probable d'une grande partie des décès, et l'insuffisance rénale. La première, difficilement évitable si l'on ne peut convenablement traiter le syndrome hémorragique initial, pourra bénéficier d'une corticothérapie associée à du manitol. La seconde peut être prévenue par la relance précoce de la diurèse et son maintien, autour de 50 ml par heure, pendant toute la durée de l'envenimation. La recherche régulière d'une protéinurie et d'une hématurie microscopique est indispensable. Le traitement de l'insuffisance rénale relève d'une dialyse péritonéale d'autant plus efficace qu'elle sera précoce. Dans tous les cas, il convient d'assurer une diurèse forcée pour permettre l'élimination des complexes immunologiques et des toxiques. Immunothérapie L'immunothérapie, naguère appelée sérothérapie, demeure l'unique thérapeutique spécifique de l'envenimation ophidienne. Ses indications sont précises et nous avons récemment rappelé son mode d'emploi en détail (Chippaux & Goyffon, 1998). Le contexte particulier que l'on connaît en Afrique, faibles revenus de la population et climat chaud, a limité la disponibilité des sérums antivenimeux à la fois chers et thermolabiles. Le développement de l'immunothérapie en Afrique, indispensable en raison de la fréquence des envenimations et de l'absence d'autres recours thérapeutiques efficaces, reste une préoccupation (Chippaux, 1998b). L'utilisation de l'immunothérapie est conditionnée par l'observation de signes patents d'envenimation. Il ne peut donc s'agir d'une précaution systématique, comme cela se ferait pour la prévention du tétanos ou de la rage. Le sérum doit être injecté par voie veineuse et en quantité suffisante. Les posologies dépendent uniquement de la dose de venin inoculée, donc de la symptomatologie et de son évolution. Selon l'état de la victime et le délai séparant la morsure du traitement, 20 ml de sérum en perfusion ou en intraveineuse directe sont recommandés en première intention. Un examen biologique (test de coagulation sur tube sec) et clinique sera effectué une à deux heures plus tard puis toutes les 4 à 6 heures. En fonction de la réponse clinique et des résultats biologiques, cette thérapeutique pourra être renouvelée au cours des heures et des jours qui suivent, jusqu'à la fin de l'envenimation systémique. Celle-ci est marquée par une respiration normale dans les envenimations cobraïques ou la formation d'un caillot stable en moins de quinze minutes dans les envenimations vipérines. Certaines envenimations peuvent nécessiter jusqu'à 100 ml de sérum, voire plus, avec des succès justifiant, a posteriori, l'acharnement. Les anticorps, en se fixant sur les protéines du venin présentes dans l'organisme, permettent leur élimination. Les toxines constituent, en principe, des cibles plus rapidement maîtrisées que les enzymes souvent moins immunogènes. Toutefois, les syndromes hémorragiques et même la nécrose peuvent bénéficier de la sérothérapie. Celle-ci devra être entreprise quel que soit le délai séparant la morsure de l'arrivée au poste de santé. L'immunothérapie qui bénéficie de nouveaux perfectionnements techniques pour assurer la purification du sérum de cheval est actuellement remarquablement tolérée et sa mauvaise réputation n'est plus justifiée (Chippaux et al., 1998).
  11. composition des venins Envenimations, venins Le nombre de morsure dans le monde est estimé à environ 5 millions par an, qui entraineraient 200 000 décés. L'incidence est très variable, on passe ainsi de 5 cas/100 000 habitans aux USA, à 200 cas/100 000 habitants en Inde. Plusieurs raisons expliquent ces disparités. Tout d'abord la quantité d'espèces présentes dans un pays et les activités des populations. En effet, en règle générale, les pays "pauvres" sont plus sujets aux accidents. A contrario dans les pays industrialisés, l'engouement pour la terrariophilie, fait que le nombre d'accidents croît régulièrement. On peut distinguer biologiquement 2 catégories de composés dans les venins : les toxines et les enzymes. Les toxines sont utiles aux serpents pour chasser car elles jouent un grand rôle dans l'immobilisation des proies, en bloquant le fonctionnement du système nerveux, des muscles ou du système cardio-vasculaire. Les enzymes, elles, provoquent des dommages capillaires locaux, des nécroses tissulaires, des hémoragies et des douleurs vives. Le venin des serpents se présente, à l'état frais, sous la forme d'un liquide d'une consistance gommeuses et d'une coloration le plus souvent jaune-ambré, parfois blanchâtre. Sa teneur en eau varie de 70 à 82 % selon les espèces et les individus. Sa saveur est légèrement astringente, sa viscosité varie entre 1.5 et 2.5, sa densité se situe entre 1030 et 1050 et son Ph entre 5.5 et 7. La quantité dans la glande varie entre 15 et 800 mg à sec. Voici maintenant quelques uns des composés présents dans le venin de serpent. Les toxines Les cytotoxines sont surtout présentes chez les Viperidae, mais on les rencontre aussi chez certains Elapidae du genre Naja. Leur action toxique est moyenne. Leur spectre d'action est cependant assez large et elles affectent la perméabilité des menbranes cellulaires. Les cardiotoxines sont surtout présentes ches les Crotalinae et les Elapidae, en particulier ceux du genre Naja. Leur action est ciblée sur les fibres cardiaques, par altération puis nécroses, ce qui entraîne une fibrilation puis un arrêt du coeur. Les myotoxines sont particulièrement présentes chez les Viperidae. Elles provoquent le plus souvent de graves nécroses des régions mordues, qui demandent le plus souvent une réparation par chirurgie. La crototoxine est la première neurotoxine à avoir été purifiée à partir d'un venin de Crotalinae : Crotalus durissus terrificus, et ses homologues le toxine "mojave" de Crotalus scutalus scutalus, la toxine "concolor" de Crotalus viridis concolor et de Crotalus horridus horridus. Les neurotoxines facilitatrices sont uniquement présentes chez les Elapidae africains du genre Dendroaspis (mamba), elle sont aussi appelées dendrotoxines. Celles-ci agissent avec un autre type de toxine présente dans le venin des mambas, la fasiculine. Leurs actions induisent des tremblements musculaires aboutissant rapidement à une paralysie par tétanie. Les enzymes Les phospholipidases sont présentes dans tous les venins de serpents. Elles sont hémolytiques, ce qui provoque des oedèmes. Elles sont aussi la cause d'hypotension artérielle et possédent un rôle important dans la coagulation, en la retardant par destruction des plaquettes sanguines. Elles accentuent aussi fortement l'action d'autres constituants toxiques des venins. Les phospholipidases A2 sont hautement toxiques puisque ce sont des neurotoxiques puissants qui ne sont neutralisés que par des sérums spécifiques. La hyaluronidases est connue dans la plupart des venins de serpents, poissons, et arthropodes. Son action est de faciliter la diffusion des toxines dans les tissus de la victimme. Les fibrinogénases sont des constituants essentiels des venins de Viperidae. Elles sont d'une importance ma jeure et interviennent dans les processus de coagulation comme de puissants activateurs, en provoquant des thromboses et des hémoragies. Les thrombomimétiques ou "thrombin-like" se rencontrent chez tous les Crotalinae et réduisent la viscosité du sang puis entraîne la formation de caillots. Symptomatologie des envenimations Il est classique d'opposer les envenimations cobraïques, essentiellement neurotoxiques, et les envenimations vipérines, dominées par les nécroses et les syndromes hémorragiques. En pratique, cette distinction doit être nuancée. Envenimations par Elapidae Les Elapidae ont en commun un venin riche en toxines neurotropes se fixant sélectivement sur les récepteurs cholinergiques de la membrane post-synaptique. Les neurotoxines, de faible poids moléculaire, atteignent rapidement leur cible et bloquent ainsi l'influx nerveux, provoquant la paralysie des muscles squelettiques concernés. Les cytotoxines ont la propriété de dépolariser les membranes cytoplasmiques , la lyse cellulaire est à l'origine des nécroses locales fréquemment observées. De plus, chez les mambas, il existe d'autres toxines induisant un effet muscarinique très précoce au cours de l'envenimation. Les dendrotoxines augmentent la libération d'acétylcholine et potentialise son action pharmacologique , les fasciculines inhibent la cholinestérase , les toxines muscariniques se lient spécifiquement au récepteur muscarinique de la plaque motrice. L'envenimation cobraïque L'envenimation cobraïque est d'invasion rapide. Elle est d'emblée largement dominée par une symptomatologie neurologique. L'inoculation du venin est le plus souvent indolore, quoique les morsures de mamba et de certains cobras soient réputées douloureuses (Chippaux et al., 1977 ; Chippaux et al., 1978). Dès les premières minutes, un ensemble de signes paresthésiques sont décrits par la victime : picotements ou fourmillements autour du point de morsure, parfois anesthésie locale, qui vont rapidement irradier le long du membre atteint. L'angoisse domine nettement le tableau clinique, associée à une douleur épigastrique, une sensation de soif et de sécheresse des muqueuses, des nausées, des acouphènes (bourdonnements d'oreille le plus souvent) et des phosphènes (éclairs ou points lumineux mobiles). En quinze à trente minutes s'installent des signes physiques hautement évocateurs. L'hypotension, qui évolue parfois vers un état de choc, est nette. Les vomissements et la somnolence confirment le neurotropisme du venin. Larmoiements, photophobie, hypersalivation, hypersudation et diarrhée sont présents dans toutes les envenimations cobraïques mais sont particulièrement intenses après une morsure de mamba dont les effets muscariniques sont caractéristiques (Chippaux et al., 1977). Au plan musculaire, on peut noter des trémulations, voire des tremblements, des crampes ou des contractures. La ptôse palpébrale bilatérale , pathognomonique d'une envenimation cobraïque avec le trismus (contracture des muscles de la mastication), ce dernier plus tardif, confirme l'atteinte centrale et impose la mise en place d'une ventilation assistée. Un coma calme, sans atteinte de la conscience, précédera de peu la mort par paralysie des muscles respiratoires. L'évolution vers le stade terminal peut prendre de deux à dix heures selon la quantité de venin injectée et la taille de la victime. La symptomatologie locale est le plus souvent fruste. Toutefois, la douleur est intense dans les morsures de Dendroaspis (Chippaux et al., 1977). La nécrose, le plus souvent sèche et peu extensive, se rencontre dans les morsures de Naja, en particulier N. nigricollis (Chippaux et al., 1977 ; 1978 ; Warrell et al., 1976) et N. mossambica (Greenham, 1978), donc éventuellement N. katiensis. La zone nécrosée se sphacélisera dans les semaines qui suivent. La projection de venin dans les yeux est responsable de conjonctivites douloureuses, sans gravité si l'on prend soin de rincer l'oeil abondamment à l'eau ou au sérum physiologique. Un traitement symptomatique local est largement suffisant, les séquelles décrites étant exceptionnelles (Warrell & Ormerod, 1976) et probablement le fait de thérapeutiques traditionnelles agressives. Les envenimations par Elapidae africains n'altèrent aucune autre fonction que la respiration. Il n'a jamais été décrit de séquelles neurologiques, cardio-vasculaires ou rénales à la suite d'envenimation correctement traitée. Les complications sont le plus souvent liées à la mise en œuvre d'un traitement trop vigoureux ou inapproprié. Envenimations par Viperidae Les venins des Viperidae africains sont hémorragipares et nécrosants. La nécrose peut aisément s'expliquer par l'arsenal enzymatique, protéases notamment, contenu dans les venins des Viperidae. En revanche, les processus mis en jeu au cours des syndromes hémorragiques sont complexes, en raison d'interactions fréquentes et contradictoires. Deux phénomènes sont à distinguer. Dans un premier temps, les hémorragines provoquent des lésions des parois vasculaires qui se traduisent par des saignements diffus ou localisés. Ensuite, d'autres facteurs interviennent sur la coagulation, principalement les enzymes thrombiniques qui se substituent à la thrombine naturelle pour hydrolyser le fibrinogène. Ce dernier est le précurseur de la fibrine qui assure la coagulation du sang en se polymérisant et en emprisonnant dans ses mailles les cellules sanguines. Selon le venin, le composé obtenu possédera des propriétés distinctes de celles de la fibrine naturelle. Le caillot sera donc de taille et de stabilité variable. Sa sensibilité aux enzymes fibrinolytiques, à la plasmine en particulier, sera également différente. Echis carinatus possède, en plus d'une enzyme thrombinique remarquablement efficace, une glycoprotéine transformant la prothrombine en thrombine, c'est-à-dire amorçant le processus en amont de la transformation du fibrinogène. Les venins de Bitis, également pourvus d'enzymes thrombiniques, chacune spécifique, contiennent une enzyme fibrinolytique distincte de la plasmine. L'écarin (Echis carinatus) est une enzyme initiant l'agrégation plaquettaire. Les plaquettes sanguines, en se liant les unes aux autres, provoquent des thromboses diffuses dans les capillaires sanguins, notamment dans les viscères (cœur, poumon, cerveau, reins et intestins en particulier). La carinatin et l'echistatin sont deux toxines, également isolées de venins d'Echis carinatus, inhibant l'agrégation plaquettaire. Toutefois, l'action plaquettaire de ces protéines a probablement des traductions clinique et biologique mineures. La présence simultanée de ces enzymes explique la diversité des tableaux cliniques rencontrés et la difficulté de leur traitement. Si les syndromes hémorragiques décrits ont pu être, grossièrement, rassemblés sous le terme de coagulopathie de consommation, ils devraient être redéfinis avec une plus grande rigueur. La phase d'hypercoagulabilité est de durée variable en fonction du venin. Elle se traduit par un syndrome de thrombose vasculaire diffus pouvant favoriser certaines complications viscérales. Au cours des envenimations par Bitis, un syndrome hémorragique massif suit rapidement, en moins de cinq heures habituellement, le syndrome thrombosique. Cela pourrait être en rapport avec la consommation rapide du fibrinogène, associée à une fibrinolyse primitive. Avec le venin d'Echis, en revanche, la période hémorragique, due à une afibrinogénémie, apparaît longtemps, parfois 24 à 48 heures, après la morsure. En général, du moins au début, aucun autre facteur de la coagulation que le fibrinogène n'est franchement effondré, pas même les plaquettes, ce qui élimine formellement le diagnostic de coagulopathie de consommation aiguë. Aucune des enzymes thrombiniques actuellement connues des venins de Viperidae africains ne sont inactivées par l'héparine (Stocker & Meier, 1988), non plus que par l'hirudine (Pirkle & Theodor, 1988). La fibrinoformation ne sera donc pas sensiblement ralentie par une héparinothérapie qui ne pourrait agir que sur la fibrinoformation naturelle devenue très secondaire. En outre, l'héparine, en activant la thrombolyse physiologique, pourrait anticiper l'apparition de la phase fibrinolytique, voire aggraver le syndrome hémorragique. La nécrose est essentiellement liée à la présence d'enzymes protéolytiques qui détruisent l'organisation tissulaire. Sans doute, d'autres facteurs interviennent (Chippaux, 1982), au premier rang desquels la surinfection et, encore trop souvent, des manoeuvres locales intempestives : débridement, garrot, etc.. L'injection du venin, profonde en raison de la configuration des crochets de vipère, est toujours très douloureuse. Le plus souvent, la douleur augmente, irradiant vers la racine du membre. Elle peut même être rebelle à toute thérapeutique et nécessiter une anesthésie loco-régionale. Un syndrome inflammatoire est systématiquement associé. L'œdème apparaît dans les minutes qui suivent, gagnant progressivement les zones voisines. Il peut s'étendre à l'ensemble de l'hémicorps en quelques heures. La nécrose, le plus souvent humide, suintante, évolue rapidement en surface et parfois en profondeur. C'est dans ce tableau inquiétant que s'installe insidieusement le syndrome hémorragique. En général, des suffusions hémorragiques persistent au niveau de la plaie. Des épistaxis, une hématurie, un purpura massif, parfois une hémoptysie ou une hémorragie digestive donneront l'alarme. Après une morsure d'Echis, le syndrome hémorragique se manifestera avec retard, bruyamment par un choc hypovolémique ou une hémorragie méningée, causes de décès les plus fréquentes (Warrell & Arnett, 1976). Généralement, les premiers symptomes alarmants (24 heures) sont les phlyctènes, cloques de taille variable mais souvent importantes, remplies de sérosité sanglante (photo 2). La nécrose surviendra plus tard, en trois ou quatre jours, souvent associée à une gangrène, nécessitant parfois une amputation du membre en raison de la progression de la nécrose (photo). Les signes biologiques apparaissent plus tôt, sous réserve que l'on pense ou que l'on puisse les rechercher. Le taux de fibrinogène s'effondre rapidement, ultérieurement suivi par l'abaissement progressif des autres facteurs de la coagulation. En Afrique, du moins à distance des laboratoires bien équipés, un simple test sur tube sec permet de confirmer la diathèse hémorragique et de surveiller l'évolution de l'envenimation. Les séquelles sont fréquentes. Elles sont liées à la nécrose qui peut, à terme, nécessiter une amputation, ou au syndrome thrombosique qui peut entraîner un infarcissement viscéral à distance du siège de la morsure. Les lésions rénales sont les plus nombreuses. Elles surviennent au cours des semaines qui suivent la morsure, alors même que l'évolution paraît favorable. L'ischémie rénale peut être à l'origine d'une nécrose tubulaire ou corticale, en général relativement précoce. Les glomérulonéphrites, de pathogénie plus complexe, sont plus tardives. Décrites à la suite d'envenimation par Bitis arietans (vipère heurtante), elles seraient dues à une glomérulonéphrite proliférative extracapillaire par hydrolyse de la membrane basale du glomérule. Ce mécanisme est totalement indépendant d'une réaction immunopathologique, comme en atteste l'absence de dépôt d'immunoglobuline ou de complément sur le glomérule (Shastry et al., 1977). Ce type de complication est rencontré à la suite de morsures d'Atractaspis (vipère fouisseuse) et de Bitis gabonica (vipère du Gabon). En revanche, à notre connaissance, les complications rénales sont exceptionnelles après une envenimation par Echis et semblent dépendre du syndrome hémorragique ou d'une cause iatrogène.
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  13. Conclusions Des estimations chiffrent à environ cinq millions le nombre de cas d'envenimations par morsure de serpent dans le monde entraînant de 30 000 à 40 000 décès. Le seul traitement spécifique est l'administration d'anticorps neutralisants le plus souvent présentés sous forme de fragments F(ab')2, plus diffusibles dans l'organisme et mieux tolérés que les immunoglobulines d'origine. L'intérêt des fragments Fab, de masse molaire plus faible, est en cours d'évaluation, en raison de leurs caractéristiques pharmacocinétiques différentes. Compte tenu de la purification des sérums, desquels sont éliminées entre autres protéines indésirables l'albumine et le complément, on ne devrait plus parler de sérothérapie mais d'immunothérapie. Les progrès les plus récents portent sur les possibilités, grâce aux tests ELISA, d'ajuster avec précision les volumes de SAV à administrer. Bien d'autres progrès restent à accomplir, dans le choix des antigènes, dans l'utilisation de fragments d'anticorps neutralisants, dans la connaissance des cinétiques de diffusion des venins et du SAV. En pays tropical, les problèmes liés à la conservation du SAV et au coût de l'immunothérapie ne sont pas résolus. Les éventuels effets secondaires de l'immunothérapie ne doivent pas inciter à renoncer à cette thérapeutique ni à en retarder la mise en route. La posologie dépend de l'espèce venimeuse en cause, de l'état de la victime et de l'évolution clinique. Des doses élevées peuvent être nécessaires, et le délai séparant la morsure de l'administration du SAV n'est pas un motif d'abstention. La voie veineuse est la plus logique, la plus efficace, la mieux contrôlée. Enfin, une évaluation plus précise des populations à risque conduirait sans doute à rechercher des mesures préventives et, pourquoi pas, à reconsidérer l'intérêt d'une immunoprophylaxie. intermedianet
  14. Mise en oeuvre et indications Mise en œuvre Le SAV représente la seule médication spécifique capable de neutraliser directement l'action des toxines présentes dans les venins : le principe de son utilisation n'est guère contestable, et un récent colloque sur le traitement des envenimations a dégagé un consensus sur cette prise de position (Bon et Goyffon, 1996). En revanche, l'optimisation de son utilisation offre matière à discussion : des problèmes subsistent, tels que le choix du SAV lorsque plusieurs présentations sont disponibles, le délai au-delà duquel la sérothérapie peut paraître inappropriée, la voie d'administration, l'existence éventuelle de contre-indications, la possibilité de réactions adverses qu'il faudra s'attacher à prévenir (Chippaux et Goyffon, 1991b). Indications La décision d'utiliser un SAV prendra en compte les circonstances de la morsure, le délai écoulé après la morsure, la symptomatologie, l'environnement médical, en particulier l'accessibilité à une unité de soins intensifs. En Europe, le SAV s'impose chez l'enfant lorsque l'envenimation est certaine et chez l'adulte lorsqu'elle est sévère ou accompagnée de signes hématologiques. Dans les régions tropicales, l'indication sera plus large, notamment chez l'enfant et la femme enceinte. Les éleveurs de serpents représentent un cas particulier: ils connaissent bien leurs animaux, et l'identification du serpent est assurée; mais d'autre part, ils sont mordus par surprise, par un animal en phase particulière d'agressivité, en sorte que les morsures sont potentiellement graves. En outre, certains d'entre eux sont des polymordus (morsures dites "illégitimes") et sont ainsi exposés à des réactions de sensibilisation, au venin ou au SAV (Goyffon et Chippaux, 1984). Sauf contre-indication avérée, la sérothérapie sera systématique en cas de morsure illégitime, consécutive à la manipulation d'un serpent venimeux. Les signes physiques, en particulier l'œdème après morsure de vipère ou de crotale, surviennent progressivement au cours de la première heure de l'envenimation (Blaylock, 1983; Reid et Theakston, 1984; Goyffon et Chippaux, 1990), et leur précocité est en général signe de gravité. Il faut savoir les rechercher: ils permettent le choix du SAV et déterminent la posologie (Chippaux et Goyffon, 1991a). Le SAV apparaît maintenant, pour beaucoup, un traitement global de l'envenimation et non plus seulement comme un antidote des effets létaux du venin : Homma et Tu (1970), Russell (1980), Reid (1980), Gutierrez et al. (1981), Garfin et al. (1985) ont montré l'effet protecteur du SAV sur le développement des complications locales. Thomas et al. (1995) ont mis en évidence l'effet bénéfique préventif des thromboses par le SAV dans l'envenimation par Bothrops lanceolatus. Stahel et al. (1985) ainsi que Thomas et al. (1996b) ont observé une réduction du temps d'hospitalisation chez les sujets soumis à une sérothérapie. Cette conception conduit à élargir les indications du SAV, et modifie les conditions d'utilisation sur deux points importants, la voie d'administration et la posologie. En zone tropicale (Chippaux et Bessy, 1980) comme en France (Sorkine et Bon, 1995; Sorkine et al., 1996), il apparaît qu'un nombre élevé de morsures, 30 à 50%, ne sont pas suivies de signes d'envenimation (morsures dites "sèches", ou "blanches"). Si après une mise en observation de trois heures, aucune manifestation clinique n'apparaît, la sérothérapie n'a pas d'indication véritable (Chippaux et Goyffon, 1991b). Les échelles ou scores de gravité établies par différents auteurs visent à préciser et à faciliter l'indication d'une sérothérapie (Audebert et al., 1994a; Thomas et al., 1995; Dart et al., 1997) Le choix du SAV est fonction des stocks disponibles et du tableau clinique. Un SAV monovalent est préférable lorsque le serpent est identifié, mais n'est pas toujours accessible. Le SAV polyvalent sera utilisé dans les autres circonstances, serpent non identifié ou seule présentation disponible. Le SAV polyvalent offre en général une meilleure paraspécificité que le SAV monovalent, et sera plus facilement utilisé à ce titre, lorsque l'envenimation est due à une espèce proche de celle qui a servi à préparer le SAV. Administration Les principaux problèmes soulevés se rapportent au délai, à la voie d'administration et à la posologie (Chippaux, 1996). le délai : il est admis que l'immunothérapie, une fois son indication posée, est d'autant plus efficace qu'elle est précoce. Cependant, un long délai entre la morsure et la mise en route du traitement ne doit pas conduire à l'exclure. On a vu que dans certains cas, les anticorps antitoxines sont susceptibles de déstabiliser la liaison toxine-récepteur cellulaire (Boulain et Ménez, 1982). Dans d'autres cas, les signes cliniques n'apparaissent eux-mêmes qu'assez tardivement, comme les hémorragies consécutives aux morsures d'Echis ocellatus (= carinatus), dues à une action prothrombinique et défibrinante du venin puissante mais lente à se manifester. Des guérisons sans séquelles de patients envenimés par des vipéridés et traités avec retard ont été rapportées (Chapman, 1968; Russell, 1980; Reid et Theakston, 1984). Il n'est pas possible de fixer une limite de temps au-delà de laquelle la sérothérapie n'est plus active sur l'envenimation, mais la posologie doit tenir compte du retard dans sa mise en œuvre et être adaptée en fonction de l'état clinique (Chippaux, 1996). la voie d'administration : compte tenu d'une diffusion potentiellement plus rapide des toxines dont la masse molaire est généralement inférieure à celle des anticorps neutralisants, la voie veineuse est actuellement recommandée par la plupart des auteurs. Le plus souvent, le SAV est administré en perfusion lente, dilué au dixième ou au cinquième dans une solution isotonique (Russell, 1980; Reid et Theakston, 1984). L'injection directe, lente, permet de réduire de plus de moitié les quantités injectées (Sreeharan et Ganeshamoorthy, 1985). La voie veineuse a pour autre avantage de permettre de mieux contrôler l'apparition d'effets secondaires immédiats ou précoces (Warrell et al., 1986). A défaut de la voie veineuse, on pourra avoir recours à la voie intramusculaire, moins efficace et qui n'évite pas les effets secondaires (Doucet, 1975). De plus, en cas de réaction d'intolérance, le SAV continue à être résorbé, alors qu'on peut stopper immédiatement une administration par voie intraveineuse, quelles qu'en soient les modalités. L'injection par voie sous-cutanée autour du site de morsure est à proscrire: elle est douloureuse, inefficace, et bien souvent le site de morsure ne se prête pas à une telle injection sauf à induire des complications locales (Chippaux, 1982). En France, les SAV disponibles n'ont l'AMM (autorisation de mise sur le marché) que pour une administration par voie intramusculaire ou sous-cutanée, ce qu'on peut regretter. Ils sont en passe de l'obtenir pour la voie veineuse ou l'ont déjà eue. la posologie : elle est fondée sur l'évolution clinique, le délai de mise en route de la sérothérapie, la diagnose du serpent responsable de l'envenimation, le titre du SAV, l'environnement médical. Faute de disposer de manière courante de l'évaluation de la quantité de venin circulante ("veninémie"), on cherchera à se situer en excès d'anticorps pour éliminer toute toxine libre. Les échelles de gravité clinique pourront servir non seulement à poser l'indication d'une sérothérapie, mais aussi à en adapter au mieux la posologie (Bucher et al., 1996). Des doses de 100 à 150 ml administrées en une journée ont été préconisées (Reid et Theakston, 1984). On s'oriente actuellement vers des posologies plus modestes (Chippaux, 1992; Bon et Goyffon, 1996). Les doses initiales seront de l'ordre de 20 à 60 ml par jour, selon la gravité du tableau clinique, à renouveler le ou les jours suivants en fonction de l'état du malade. Les morsures par Echis sp. qui sont suivies d'un état d'incoagulabilité prolongée en l'absence de thérapeutique spécifique, imposeront la sérothérapie tant que le bilan de coagulation restera perturbé. De toute façon, la posologie doit être adaptée à la quantité de venin inoculée, évaluée biologiquement (Theakston et Reid, 1979; Khin-Ohn-Lwin et al., 1984; Sjostrom et al., 1996) ou cliniquement (Rousselot et al., 1991; Chippaux, 1992; Barrau et al., 1995; Thomas et al., 1996b; Sorkine et al., 1996), ou encore à la capacité moyenne glandulaire du serpent, et non au poids corporel du sujet envenimé (Winson, 1976; Chippaux, 1992) Effets secondaires Les réactions secondaires observées au cours de l’immunothérapie sont dues à l'administration de protéines étrangères (hypersensibilité de type I), à la sensibilisation préalable du patient au sérum de cheval (d'hypersensibilité de type III ou IV selon le délai d’apparition) ou à la présence de complexes immuns difficilement éliminés par l'organisme. Ces réactions sont en général bénignes, surtout les réactions d'hypersensibilité de type I, mais elles peuvent parfois avoir un caractère brutal (anaphylaxie). Les réactions précoces apparaissent soit chez des sujets sensibilisés, ayant reçu antérieurement une immunothérapie antivenimeuse ou antitoxinique (sérum antitétanique, par exemple), ou encore chez des sujets vierges de toute immunothérapie antérieure. Dans le premier cas, on parlera de réaction anaphylactique, dans le second de réaction anaphylactoïde (David, 1987). La présence d'une forte proportion de fragments Fc, dépourvus d'activité anticorps mais activant le complément, peut entraîner un choc anaphylactoïde, quand ce dernier n'est pas induit par le venin lui-même (Pugh et coll., 1987) Les réactions tardives sont plus mal connues que les précédentes. Les anticorps hétérologues du SAV demandent environ trois semaines pour être éliminés de l'organisme qui, pendant ce temps, produit ses propres anticorps dirigés contre l’ensemble des antigènes circulants (venins et anticorps hétérologues). Dans certains cas, des complexes précipitants vont se former rapidement, d'où le nom de "maladie du neuvième jour" donné parfois à cette réaction tardive encore connue sous le nom de maladie sérique ou maladie des complexes immuns (You, 1983). Les complexes précipitants vont se déposer au niveau de l'intima des petits vaisseaux et provoquer une série de symptômes variés habituellement modérés, principalement fièvre, urticaire, adénopathies, arthralgies, néphropathie avec protéinurie. Les formes sévères, une glomérulopathie avec neuropathie, sont exceptionnelles. L'évolution est en règle bénigne, se faisant vers la guérison spontanée en deux à quatre jours. Le traitement est en général inutile. Si les symptômes sont accentués, on peut recourir aux corticoïdes ou aux anti-histaminiques. Cependant ce type d'accident, comme le précédent, constitue une contre-indication à une immunothérapie ultérieure. L'incidence des réactions secondaires, quelles qu'en soient la nature et l'intensité, est estimée de façon variée et serait inférieure à 5% des personnes traitées par le SAV (Chippaux et Goyffon, 1991). Un récent essai clinique effectué avec un F(ab’)2 administré par voie veineuse a montré que l'incidence des effets secondaires graves était inférieure à 1% (Chippaux et coll., 1997). On considère généralement que la valeur prédictive des tests cutanés ou conjonctivaux n'est pas satisfaisante (Malasit, 1986). Par ailleurs, un test positif ne dispense pas d'une immunothérapie si l'état clinique du malade la justifie. Aussi ces tests tendent-ils à être abandonnés.
  15. Standardisation La standardisation des sérums antivenimeux comprend la vérification de leur pouvoir neutralisant, de leur spécificité et de la conservation de ces qualités au cours du temps. L'étude du pouvoir neutralisant in vivo mesure la diminution de l'activité biologique ou du pouvoir létal du venin injecté chez l'animal (lapins, rats ou souris). Des mélanges venin/sérum en proportions variables sont préparés et administrés après incubation à 37°C aux animaux d'épreuve. Une concentration fixe de venin (en général 3 à 10 DL50) est incubée pendant 30 min en présence de concentrations variables de sérum antivenimeux. On détermine la quantité de sérum susceptible de neutraliser la quantité de venin injectée et la séroprotection est alors exprimée en dose efficace qui réduit de 50% la létalité du venin (DE50). Afin de mimer les conditions réelles du traitement de l'envenimation par la sérothérapie, certains auteurs ont proposé d'injecter le venin par voie sous-cutanée puis après différents intervalles de temps, le sérum est injecté par voie intraveineuse (Guttierez et coll., 1985; 1987; Ownby et coll., 1986). Cependant, lorsque l'on veut standardiser le pouvoir neutralisant d'un sérum antivenimeux, les expériences de préincubation sérum/venin sont le plus souvent utilisées, car dans ce cas, les résultats ne dépendent pas de la pharmacocinétique du venin et du sérum antivenimeux mais plutôt de la concentration et de la capacité neutralisante des anticorps présents dans le sérum. Plusieurs méthodes in vitro sont recommandées pour déterminer le pouvoir neutralisant d'un sérum antivenimeux (OMS, 1981; Guttierez et coll., 1990). La neutralisation du pouvoir hémolytique d'un venin, testée sur des érythrocytes humains, de mouton ou de lapin, semble corréler la neutralisation du pouvoir létal chez la souris (Guttierez et coll., 1988; Al Abdulla et coll., 1991). La neutralisation de l'activité fibrinolytique est mesurée sur des plaques de fibrine (obtenues par coagulation d'un plasma frais). Il serait également nécessaire, dès lors que de nombreuses toxines de venin ont été purifiées et étudiées, de tester la capacité du sérum à neutraliser chaque toxine séparément. Ce type d'expériences a déjà été réalisé pour quelques neurotoxines, myotoxines ou toxines hémorragiques et devraient être développé dans l'avenir. L'utilisation de méthodes ELISA peut être une alternative intéressante aux tests de neutralisation in vivo. Pour ce test, des plaques de microtitration sont revêtues avec les venins utilisés pour la préparation des sérums antivenimeux. Ces derniers sont incubés à des concentrations variables sur la plaque et la présence de complexes antigène-anticorps est révélée par un anticorps conjugué à une enzyme dirigé contre les immunoglobulines de l'espèce animale ayant été utilisée pour la préparation du sérum. L'intensité de la réaction colorée (densité optique) obtenue en présence du substrat de l'enzyme a été comparée aux DE50 mesurée chez la souris dans le cadre d'une étude réalisée par Reid et Theakston (1978). Une bonne corrélation a été obtenue. Cependant, il faut souligner qu’il existe une différence entre la révélation des complexes antigène-anticorps et la neutralisation de la toxicité du venin. En effet, certaines protéines peuvent être des antigènes puissants et ne pas être toxiques alors que certaines toxines peuvent être faiblement antigéniques, ce qui limite de ce fait l'interprétation des tests ELISA vis à vis du pouvoir réellement neutralisant du sérum antivenimeux. C'est pourquoi, Rungswonge et Ratanabanangkoon (1991) ont suggéré d'utiliser pour le test ELISA non plus le venin total, mais la fraction toxique voire la toxine principale du venin, ce qui permet de quantifier les anticorps directement dirigés contre ces protéines. Dans ce cas, les auteurs ont obtenu une corrélation élevée entre la neutralisation du pouvoir létal et la densité optique mesurée par ELISA (r=0,95) alors qu'elle était plus faible lorsque le venin total était utilisé pour le test ELISA (r=0,82). Paraspécificité La notion de paraspécificité rend compte de l’existence de protections croisées conférées par des sérums développés contre des venins de serpent de différentes espèces. Vérification du pouvoir neutralisant Des épreuves d'immunodiffusion ainsi que des tests ELISA ont montré que des antigènes semblables peuvent être retrouvés dans les venins de diverses espèces de serpent. Il a été ainsi mis en évidence que le sérum antivenimeux dirigé contre le venin de Notechis réagit avec les venins de Crotalus adamanteus, de Crotalus durissus terrificus, d'Agkistrodon piscivorus, d'Agkistrodon rhodostoma, de Bothrops asper et de Cerastes cerastes (OMS, 1981). Cependant, l’existence de réactions croisées n’est pas forcément corrélée avec une protection croisée. En effet, la protection croisée s'observe plus fréquemment dans le cas d'espèces étroitement apparentées. Le sérum antivenimeux dirigé contre le venin de Crotalus atrox neutralise les venins de 5 serpents à sonnette mais est sans action sur le venin de Crotalus durissus terrificus car ce dernier est caractérisé par la présence d'une neurotoxine létale absente du venin de C. atrox. Une neutralisation croisée très importante est observée dans le cas des venins des cobras d'Asie et d'Afrique, mais il est à noter que le venin de Naja nigricollis fait exception. Compte-tenu de ces observations, il est donc nécessaire de vérifier l’existence d’une paraspécificité pour chaque sérum antivenimeux produit. Conservation La stabilité des fragments d’immunoglobulines est bonne sous réserve de respecter quelques précautions. Sous forme liquide, les sérums doivent être conservés au réfrigérateur à +4°C, ce qui est parfois malaisé en période estivale ou en zone tropicale. Toutefois, ils restent stables à température ambiante, pourvu qu'ils soient à l'abri de la lumière pendant plusieurs semaines (Goyffon M. : 1985 ; Rojas et coll., 1990). Lorsqu'ils sont conservés dans des conditions correctes, les fragments d’immunoglobulines gardent intactes leurs propriétés au moins cinq ans sous forme liquide et davantage sous forme lyophilisée. IV - L’immunothérapie antivenimeuse, seul traitement spécifique des envenimations 1) Les paramètres nécessaires pour une administration optimale : L’immunothérapie antivenimeuse est administrée depuis plus d’un siècle mais demeure empirique en l’absence de données cliniques et expérimentales qui pourraient fonder une utilisation plus rationnelle. En effet, pour que ce traitement soit le plus efficace possible en minimisant au maximum les risques, le clinicien doit prendre en compte un certain nombre de paramètres qui conditionnent une prise en charge adéquate du patient envenimé : la spécificité du sérum antivenimeux ; le degré de sévérité de l'envenimation qui conditionne la dose de sérum injecté ; le devenir du venin dans l'organisme en absence et en présence des anticorps du sérum antivenimeux qui conditionne le mode d'administration de ce sérum (délai optimal après l'envenimation, voie d'injection, type de fragments d'anticorps à injecter..). Spécificité de la sérothérapie L'identification de l'espèce responsable de l'envenimation est un problème majeur lors de l'étude clinique des morsures de serpent, car dans la plupart des cas, les victimes n'amènent pas le serpent à l'hôpital ou n'ont pas vu le serpent. Dans le doute, on aura recours à un sérum polyvalent dirigé contre les principales espèces venimeuses connues dans la zone géographique où se situe l’accident d’envenimation. Cependant, dans certains pays, seuls des sérums monovalents sont disponibles et le choix du sérum adéquat est rendu très difficile du fait de la similarité des symptômes cliniques après morsure par des espèces différentes. Plusieurs techniques ont été mises au point afin de permettre une identification rapide de l'espèce responsable. Les plus utilisées sont les techniques ELISA ou l’agglutination de particules de latex revêtues d’immunoglobulines anti-venin (Cox et coll., 1992 ; Chinonavanig et coll., 1991 ; pour revue, Selvanayagam et Gopalakrishnakone, 1999). Détermination de la sévérité de l’envenimation Afin de neutraliser le venin, les anticorps du sérum antivenimeux doivent interagir avec tous les antigènes de venin présents dans l'organisme. Pour que cette neutralisation soit totale, il est nécessaire de connaître la quantité de venin présente dans l'organisme, élément qui permet également d'évaluer la gravité de l'envenimation. Dans les pays tropicaux, la quantité de sérum injectée au cours du traitement d'une envenimation ophidienne demeure très souvent empirique. Les signes cliniques observés après envenimation sont révélateurs de la gravité et peuvent orienter rapidement le clinicien vers un traitement approprié. Cependant, certains signes cliniques sont d'évolution lente, telles les hémorragies observées après envenimation par Echis coloratus ou l’œdème dans le cas des envenimations vipérines (Chippaux et Goyffon, 1991a ; Audebert et coll., 1992). La quantification précoce du venin présent dans l'organisme est donc un élément important pour l'établissement d'une sérothérapie adéquate. Les techniques ELISA sont les mieux adaptées pour le dosage du venin dans les échantillons biologiques. Ces techniques peuvent être réalisées suffisamment rapidement pour permettre un diagnostic précoce de l'envenimation (Audebert et coll. ,1992 ; 1993). Le test de détection développé pour le venin de Vipera aspis par Audebert et coll. (1992 ; 1993) est réalisable en 3 heures. Il est spécifique, sensible et permet la détection de concentrations de venin comprises entre 1 et 100 ng/ml. Une excellente corrélation a été mise en évidence entre la quantité de venin présente dans les liquides biologiques et la sévérité clinique de l'envenimation. Pharmacocinétique du venin et des anticorps du sérum antivenimeux L'analyse de la diffusion du venin dans l'organisme ainsi que celle de l'effet de la sérothérapie sur sa répartition devrait permettre une approche plus rationnelle du traitement des envenimations. Des études toxicocinétiques expérimentales ont été réalisées chez l’animal pour plusieurs venins de serpent et ont permis de déterminer un certain nombre de paramètres dont l’analyse est importante dans la compréhension du mécanisme d’action du venin (Audebert et coll., 1994 ; Twin et coll., 1988 ; Ismail et coll., 1996 ; 1998). Ces études montrent que la distribution des composants du venin est rapide (0,2 à 0,5 h) et que leur demi-vie d’élimination est lente (10 à 40 h). Après administration par voie extravasculaire, le venin apparaît en quelques minutes dans le sang. La fraction de venin résorbée à partir du site d’injection varie en fonction de la nature du venin. Elle est de 65% dans le cas du venin de Vipera aspis et de 90% dans le cas du venin de Walterinnesia aegyptia (Audebert et coll., 1994 ; Ismail et coll., 1998). Les paramètres pharmacocinétiques des anticorps des sérums antivenimeux ont été également étudiés chez l’animal. Après administration intraveineuse, les IgG ont un volume de distribution égal à celui du compartiment vasculaire alors que les F(ab’)2 et les Fab se distribuent dans l’espace extravasculaire. Les IgG et les F(ab’)2 ont une demi-vie d’élimination longue (40 à 100 h) alors qu’elle est de 10 h pour les Fab. Une faible portion des anticorps injectés par voie extravasculaire atteint le compartiment vasculaire. La détermination des paramètres pharmacocinétiques des venins et des sérums antivenimeux fait apparaître un certain nombre de différences. Lorsqu’ils sont administrés par voie intramusculaire, de façon à mimer l’envenimation accidentelle chez l’homme, les venins ont en général une demi-vie et un volume de distribution plus élevés que les IgG et les F(ab')2. Cependant, leur demi-vie d’élimination est longue et se rapproche de celle des IgG et F(ab') 2. Ces différences pourraient avoir des conséquences sur l’efficacité thérapeutique de certaines préparations d’anticorps. Par ailleurs, l’efficacité des différents types de sérums antivenimeux dépend également de leur mode de neutralisation in vivo . Le mode d'action in vivo de la sérothérapie antivenimeuse a été déterminé dans le cas du traitement de l’envenimation expérimentale par le venin de Vipera aspis par le sérum antivenimeux (Rivière et coll., 1997). Il s’agit d’un phénomène dynamique qui comporte d’abord une immunocomplexation des antigènes de venin par les anticorps du sérum antivenimeux dans le compartiment vasculaire, processus qui provoque à son tour un déplacement des composants du venin des tissus vers le compartiment vasculaire. Les paramètres nécessaires à une meilleure administration de la sérothérapie antivenimeuse (dose minimale effectrice, délai optimal d'administration du sérum antivenimeux après l'envenimation, voie d'administration, type de fragments à utiliser) ont également été précisés (Rivière et coll., 1997). Les conclusions de cette étude montrent que pour être efficace dans le cas d’une envenimation vipérine, une quantité minimale neutralisante de sérum antivenimeux doit être injectée par voie intraveineuse sous forme de F(ab’)2 dans les heures qui suivent l’envenimation. Une moindre efficacité d'une injection unique de fragments de type Fab est observée. En effet, bien qu’une immunocomplexation totale du venin soit obtenue rapidement, celle-ci n’est que de courte durée puisque dans l’heure qui suit, des concentrations plasmatiques toxiques de venin sont de nouveau détectées par ELISA. Compte-tenu de leur courte demi-vie, les Fab ont une action de courte durée alors que le venin de Vipera aspis est éliminé lentement. Ces résultats expérimentaux sont en bon accord avec les observations des cliniciens qui ont constaté la réapparition de symptômes d’envenimation causés par des serpents différents (Crotalidés nord-américains, Vipéridés africains et asiatiques), quelques heures après l’administration de Fab (Ariaratnam et coll., 1999, Karlson-Stiber et coll., 1997, Dart et coll., 1997). La récurrence des signes cliniques de l’envenimation est d’ailleurs en bonne corrélation avec la réapparition de venin libre dans le sang des patients.
  16. Les venins de serpent : composition et toxicité Les envenimations ophidiennes constituent un véritable problème de santé publique dans le monde, tout particulièrement dans les pays tropicaux et subtropicaux, où l’incidence de la morbidité et de la mortalité associées aux morsures demeure élevée. Les données épidémiologiques, bien que fragmentaires, permettent d’estimer à plus de 5 millions le nombre de cas d'envenimations par an avec un taux de mortalité de 2,5 % (Chippaux, 1998). Les continents les plus touchés sont par ordre décroissant l’Asie (4 millions de cas), l’Afrique (1 million) et les Amériques (350000). La gravité d’une envenimation va dépendre de plusieurs facteurs : le type d’appareil d’injection. Les serpents Vipéridés ont l’appareil d’injection le plus performant, permettant d’injecter le venin sous pression en infligeant une piqûre plutôt qu’une morsure. la toxicité intrinsèque du venin, qui peut être estimée d’après la valeur de sa toxicité aiguë chez l’animal (DL50 ou dose qui tue 50% des animaux), la quantité de venin injecté qui dépend de la taille du serpent et de l’état de réplétion des glandes, le lieu d’injection, l’âge et l’état de santé de la victime. Composition Les venins de serpent sont des mélanges complexes de protéines sécrétées par des glandes venimeuses qui dérivent de glandes salivaires labiales. Leur fonction première est de participer à l’immobilisation et/ou à la digestion de la proie. On peut distinguer deux types de composants dans les venins de serpent, les enzymes et les toxines. On trouve également des protéines douées d’activité pharmacologique et qui ne sont ni des enzymes, ni des toxines. Les enzymes Les enzymes de nature variées sont très nombreuses dans les venins de serpent. Parmi la trentaine d’activités enzymatiques détectées, la moitié d’entre elles est retrouvée dans tous les venins. Certaines enzymes peuvent exercer un effet toxique local : œdème, suffusions hémorragiques, nécroses. Parmi les enzymes retrouvées dans tous les venins, on distingue : les hyaluronidases qui, en hydrolysant les liaisons glycosidiques de certains mucopolysaccharides du tissu conjonctif, facilitent la diffusion des autres composants toxiques du venin. les protéases, endopeptidases et exopeptidases, dont l’action est souvent peu spécifique. les phospholipases A2 qui hydrolysent les glycérophospholipides et la lécithine des membranes cellulaires et sont ainsi responsables de la lyse des globules rouges, lyse que l’on ne retrouve que rarement dans les envenimations humaines. On trouve également des acétylcholinestérases, des amino-acide-oxydases, des phosphoestérases, des hydrolases, des nucléosidases, des ribonucléases. Les enzymes agissant sur les facteurs de la coagulation sanguine et l'endothélium vasculaire ont une importance particulière. Ce sont pour la plupart des protéases à action procoagulante ou anticoagulante. Elles provoquent une incoagulabilité sanguine et sont présentes et actives surtout dans les venins de Viperidés. On peut citer : les composants agissant sur les parois vasculaires ou hémorragines. Ces métalloprotéases Zinc-dépendantes hydrolysent certains éléments de la paroi vasculaire, entraînant des hémorragies locales spontanées, en nappe, persistantes si le sang est par ailleurs incoagulable ; les composants agissant sur les cellules endothéliales des parois vasculaires qui provoquent la libération de certains effecteurs, prostaglandines ou activateurs de plasminogène. les activateurs de la protéine C ; les composants agissant sur l’activation de la prothrombine ou des facteurs V, VIII, X, XIII ; les composants agissant sur le fibrinogène ; les enzymes lysant la fibrine ; les facteurs agissant sur les plaquettes (activateurs ou inhibiteurs de l’agrégation plaquettaire…). Les toxines Les effets toxiques des venins de serpent sont le résultat de l’action conjuguée des toxines qui les composent. Les toxines sont des polypeptides ou des protéines regroupées en plusieurs catégories selon leur constitution chimique ou leur action pharmacologique. Certaines sont communes à plusieurs espèces ou à plusieurs familles de serpents venimeux, sans toutefois être identiques, d’autres sont plus ou moins spécifiques d’une espèce particulière. Les toxines du système neuro-musculaire comprennent : :arrow:les neurotoxines curarisantes (neurotoxines), dites toxines à trois doigts qui se fixent sélectivement sur les récepteurs post-synaptiques de l’acétylcholine. Elles sont caractéristiques des venins d’Elapidés et d’Hydrophidés. les neurotoxines présynaptiques (neurotoxines) constituées d’une à cinq chaînes polypeptidiques dont l’une au moins est une phospholipase A2. Ces toxines inhibent la libération d’acétylcholine. :arrow:les cardiotoxines, présentes dans les venins de cobras, qui ont une structure à trois doigts comparable à celle des neurotoxines. Ces toxines induisent des nécroses cutanées. :arrow:des toxines que l’on ne retrouve que dans certains genres, telles les sarafotoxines, molécules vaso-constrictrices des venins du genre Atractaspis, les dendrotoxines et fasciculines des venin de Dendroaspis, qui respectivement augmentent la libération d’acetylcholine et inhibent son métabolisme et enfin les myotoxines, petits polypeptides basiques des venins du genre Crotalus ou phospholipases A2 des venins de Vipéridés ou d’Elapidés. Autres composants Certains composants agissent sur certains mécanismes biologiques sans pour cela exercer une toxicité chez l’animal. On peut citer le facteur de stimulation de la croissance du nerf qui induit et accélère la différenciation des neurones sensoriels des ganglions sympathiques (Cohen et Levi-Montalcini, 1956), la convulxine, glycoprotéine capable d’activer les plaquettes sanguines (Marlas et coll., 1983, Francischetti et coll., 1997), la bothrojaracine, inhibiteur spécifique et puissant de la thrombine (Zingali et coll., 1993) et le TSV-PA, un activateur du plasminogène (Zang et coll., 1995). Toxicité A part quelques rares exemples, où la toxicité du venin peut être attribuée à une toxine, les venins de serpent comportent généralement plusieurs protéines toxiques qui peuvent agir en synergie et qui sont à l'origine de la toxicité globale du venin. La toxicité des venins de serpent est déterminée au moyen d'expériences réalisées in vivo chez l'animal. Ces mesures permettent d'obtenir une appréciation globale de la toxicité d'un venin brut, résultante de l'ensemble des activités de ses différents constituants. Les animaux utilisés au cours de cette étude sont principalement des souris, des rats ou des lapins. La voie d'administration de la toxine est variable (sous-cutanée, intradermique, intramusculaire, intrapéritonéale, intraveineuse ou intracisternale). Cependant, la voie intraveineuse caudale donne les résultats les plus homogènes et doit être retenue dans les mesures standardisées. En général, elle fournit aussi les valeurs toxiques les plus élevées c’est à dire les DL50 les plus faibles. Les conditions opératoires doivent être codifiées de façon stricte afin d’obtenir des données reproductibles et comparables (poids et âge identique, même souche d’animal testée, voie d’injection unique pour tous les animaux, injection lente, durée d’observation de 48 heures). Différentes méthodes statistiques permettent la détermination d’un intervalle de confiance (Reed et Muench (1938), Litchfield et Wilcoxon (1949), Spearman et Kärber (OMS, 1981)). Du fait de la grande variété des effets pharmacologiques induits par les venins de serpents, l'OMS préconise de plus des déterminations in vivo de leur toxicité (activité défibrinisante, activité nécrosante, activité hémorragique ). Plusieurs auteurs ont décrit l'existence d'une variation dans la symptomatologie de l'envenimation par des serpents appartenant à la même espèce (Chippaux et coll., 1991a). Ces variations intraspécifiques sont en général liées à la localisation géographique des individus (Jimenez Poras, 1964 ; Rael et coll., 1985). Cette variabilité d’origine génétique (Nkinin et coll., 1996b) mais dont l’expressivité serait liée au régime alimentaire (Daltry et coll., 1996) est à prendre en compte lors du processus d’immunisation de l’animal qui fournira le sérum antivenimeux. De nombreuses études ont montré que la toxicité du venin diminue avec l'âge du serpent alors que l'activité protéolytique augmente (Minton, 1967 ; Lomonte et coll., 1983 ; Mackessi, 1988). Cette observation peut être expliquée par le fait qu'un individu jeune, donc de petite taille, nécessite un venin puissant pour immobiliser sa proie alors qu'un adulte s'attaque plus volontiers à des proies de grande taille et nécessite de ce fait un venin dont l'activité protéolytique est plus élevée. Fabrication des sérums antivenimeux et standardisation Fabrication Compte tenu de l’existence d’une variabilité génétique de la composition des venins de serpent de même espèce, il est nécessaire d’effectuer des immunisations en utilisant un mélange de venin provenant d’individus de localisation géographique variable. Le venin est obtenu soit par pression mécanique de la glande venimeuse ou par stimulation électrique des muscles striés entourant la glande. Les sérums antivenimeux sont obtenus par l'hyperimmunisation graduelle d'animaux (chevaux, chèvre, mouton) avec un ou plusieurs venins médicalement importants provenant d'un pays ou d'une région géographique spécifique. Si un seul venin est utilisé pour l'immunisation, le sérum antivenimeux est dit monovalent, lorsque plusieurs venins sont utilisés, il est dit polyvalent. Du fait de la complexité de la composition des venins, un sérum polyvalent possède un pouvoir de neutralisation plus faible qu'un sérum monovalent dont on peut notablement diminuer la dose administrée, ce qui réduit le risque de réactions secondaires. Généralement, les cliniciens préfèrent utiliser des sérums polyvalents, d'une part car les symptômes cliniques sont rarement révélateurs d'une espèce et que d'autre part, la discussion concernant le choix d'un sérum antivenimeux monovalent peut retarder le traitement. L'immunisation de l'animal au moyen d'un venin non modifié permet d'obtenir des sérums plus efficaces car les venins désactivés sont généralement immunologiquement moins actifs. Cependant, certains venins très toxiques nécessitent la préparation d'un toxoïde obtenu par complexation du venin avec la formaline ou avec d'autres aldéhydes tels que le glutaraldéhyde. Il est également possible de détoxifier le venin par action de radiations ionisantes. Le venin, détoxifié ou non, est ensuite associé à un adjuvant (adjuvant de Freund, bentonite, gel d'hydroxyde d'aluminium, alginate de sodium) qui a pour effet d'une part de diminuer la toxicité du venin en limitant la diffusion de celui-ci à partir du point d'injection et d'autre part qui permet une stimulation intense du système immunitaire. Le protocole d'immunisation dépend de la toxicité et de l'immunogénicité du venin, de l'espèce animale utilisée pour l'immunisation, de la réponse de l'animal et de son état de santé. L'étape d'hyperimmunisation est très délicate à réaliser, car elle nécessite un ajustement permanent entre la quantité de venin injectée et le niveau d'anticorps produits par l'animal (10 à 50 injections durant une période de 15 mois peuvent être nécessaires pour obtenir une bonne immunisation de l'animal). Les animaux reçoivent en moyenne 2 à 3 injections de rappel par mois, à une semaine d'intervalle et leur sang est prélevé quelques jours après chaque injection. Les sérums d’animaux hyperimmunisés ne sont plus utilisés à l’état brut. Des améliorations successives ont été apportées à la préparation des sérums antivenimeux pour obtenir une plus grande efficacité et une meilleure tolérance. Les immunoglobulines sont traitées par protéolyse ménagée. L'immunoglobuline G (IgG) est une protéine volumineuse de masse molaire égale à environ 150 kDa, qui se compose de deux fragments Fab thermostables porteurs de la spécificité immunologique (Fab = fragment antigen binding) et d'un fragment Fc thermolabile réagissant avec le complément. Une digestion par la pepsine libère le fragment F(ab’)2, de masse molaire moyenne de 90 kDa et porteurs de deux sites de fixation de l'antigène, comme l'immunoglobuline native. Un traitement par la papaïne sépare le fragment Fc des fragments Fab individualisés, de masse molaire moyenne de 50 kDa et porteurs, chacun, d'une seule valence de fixation de l'antigène : ces caractéristiques confèrent aux fragments Fab des propriétés biologiques différentes, par rapport à l'anticorps d'origine ou au fragment F(ab’)2. Les sérums antivenimeux actuels sont généralement des F(ab’)2. En pratique, le protocole de purification peut être ainsi schématisé : Digestion du plasma ou du sérum par la pepsine à pH acide. Précipitation par le sulfate d'ammonium à 15 ou 20%. Coagulation des Fc par la chaleur (F(ab')2 thermostables) et décomplémentation (57-58°C). Refroidissement rapide à 40°. Elimination des protéines dénaturées par centrifugation ou filtration. Précipitation sélective des immunoglobulines par le sulfate d'ammonium à 55% de saturation. Elimination du sulfate d’ammonium par dialyse. Elimination des lipides par adsorption sur hydroxyde d'aluminium. Le produit obtenu subit alors divers contrôles avant le conditionnement final : contrôles bactériologiques par ensemencement de milieux de culture appropriés contrôles toxicologiques par inoculation chez l'animal pour vérifier l'absencede pyrogène contrôles immunologiques pour mesurer l'efficacité protectrice. La composition en anticorps d'un sérum antivenimeux peut être vérifiée en effectuant un Western blot, après migration électrophorétique du venin. Le sérum doit réagir avec toutes les bandes protéiques du venin séparées selon leur poids moléculaire
  17. Les causes les plus fréquentes de rétentions d'oeufs chez les ophidiens et sauriens son les suivantes: -absence de site de ponte,ou lieu de ponte inadapté à l'espèce -stress (il peut occasionner des perturbations hormonales qui "bloquent" la ponte) -absence de fécondation(absence de male) -obésité(les corps gras abdominaux peuvent gêner l'expulsion des oeufs) -immaturité sexuelle des femelles -compétition entre femelle pour un même site de ponte,ou liés à la surpopulation) -infection des oviductes(qui se collabent autour des oeufs en cas de salpingite) -déshydratation,malnutrition(liées à de mauvaises conditions de maintenance)
  18. Ok j'edit ton post Garde en sous le coude d'autre concours suivront
  19. Le niveau est très élevé Quer de superbe photo
  20. Tu va devoir en choisir une c'est une par participant Tricheur
  21. Photo de NaTuReBoY Bonjour a tous je suis nouveau et je suis passionné de divers varieté de Gécko voici 3 photos de bb phelsuma grandis
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