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mustang91

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  1. Dans quelques dizaines de millions d'années, l'Est de l'Afrique sera divisé en deux continents, et un nouvel océan devrait apparaitre. Un phénomène étrange dont une équipe de géochimistes a enfin trouvé l'explication précise. Dans 50 millions d’années, il n’existera plus une seule Afrique, mais deux, séparées par un nouvel océan. Les scientifiques savent depuis des années que la plaque tectonique africaine se sépare de la plaque somalienne au niveau de la Vallée du Grand Rift, un phénomène géologique qui s’étend de la mer Rouge au Zambèze, sur plus de 6.000 km et 40 à 60 km de largeur. Mais pourquoi ces deux plaques se séparent-elles ? : Pour les géophysiciens, cela serait la conséquence d’un super panache mantellique, qui se produit lorsqu’une grande quantité de roche chauffée par le noyau terrestre s’élèvent vers la croûte et entraîne une division de la plaque tectonique. Les géochimistes ne sont pas d’accord : selon eux, deux petits panaches indépendants seraient en cause, et pousseraient les deux plateaux - le kenyan et l’éthiopien - chacun de leur côté. Bien décidé à en savoir plus, un géochimiste de l’Institut Scripps pour l’Océanographie s’est rendu sur le terrain, en 2006 et 2011. Les résultats de son étude ont été publiés en avril dans la revue Geophysical Research Letters, et viennent de donner une réponse claire aux interrogations des géologues : l’Afrique se divise lentement en deux parties sous l’effet d’un unique et profond panache mantellique (voir vidéo ci-dessous). Gentside 12août2014 Pour parvenir à cette conclusion, David Hilton et ses collègues ont grimpé au sommet de volcans de Tanzanie et d’Ethiopie pour étudier les gaz qui en émanent. Ils ont également effectué des prélèvements dans les mazuku (vents du diable, en Swahili), des brèches dans lesquelles des gaz mortels s’accumulent, entraînant souvent la mort d’animaux. L’équipe a ainsi collecté des échantillons de roches expulsées lors d’éruptions, qu’elle a ensuite analysés dans ses laboratoires, en Californie. Le but de David Hilton était de mesurer la quantité d’hélium 3 présente dans ces roches, un isotope de l’hélium enfermé dans le noyau terrestre depuis la formation de notre planète, il y a 4,5 milliards d’années. “Les réserves d’hélium 3 sont en déclin constant, l’hélium se déplaçant doucement depuis le manteau de la Terre vers la croûte, puis dans l’atmosphère, avant de se perdre dans l’espace”, explique David Hilton dans un communiqué. Si les roches contiennent de l’hélium 3, cela veut dire qu’elles proviennent bien du manteau terrestre, et non de la croûte, qui renferme de fortes concentration d’hélium 4. Les roches des plateaux éthiopien et kenyan se sont avérées renfermer de l’hélium 3, confirmant ainsi que les deux zones ont bien été créées par un panache mantellique. Le géochimiste s’est ensuite intéressé à un autre gaz, le néon 22, pour connaître le nombre exact de panaches en cause. Il a alors constaté que le ratio hélium 3/néon 22 était le même pour les roches kenyanes et éthiopiennes. Et il a ainsi pu donner raison à l’équipe adverse, celle des géophysiciens : c’est bien un seul et même panache qui entraîne l’éloignement des plaques africaine et somalienne. Partant de cette donnée, les scientifiques vont pouvoir étudier plus facilement le fonctionnement interne de notre planète, au niveau de ce que l’on appelle les Grandes Provinces d’Anomalies des Vitesses sismiques d’ondes de cisaillement. Des provinces aux frontières desquelles prennent naissance les panaches mantelliques profonds. Il en existe deux principales : - la Province africaine et une autre au milieu de l’océan Pacifique. L’équipe de David Hilton étudie à présent les quantités de carbone relâchées par le manteau de la région, son ancienneté et son origine. Cela permettra aux géologues de mieux comprendre les interactions entre les différentes couches de la Terre, et par extension, le mécanisme de formation et séparation des continents. Pour ce qui est de l’Afrique de l’Est, le processus devrait encore prendre quelques dizaines de millions d’années avant qu’un nouvel océan ne divise le continent en deux parties. Gentside 12août2014
  2. C'est la première preuve que le sol gelé du pôle Sud est sensible aux ondes sismiques lointaines. En Antarctique, les microséismes sont très fréquents, les anglo-saxons les appellent des "icequakes" (quake signifie trembler). Ils se produisent en raison des tensions de surface de la glace. Mais parfois certaines secousses de nature différente sont enregistrées : elles sont les reflets des séismes lointains. Une station sismique en Antarctique. Eric Kendrick/Ohio State University Le 27 février 2010, à 3 h 34 du matin, la Terre a fortement tremblé au Chili. Un séisme de magnitude 8,8 qui a entraîné le déplacement de plusieurs villes du Chili, dont celle de Concepción qui a bougé de près de trois mètres. Pour étudier l'impact du tremblement de terre sur l'Antarctique, une équipe de l'Institut technologique de Géorgie a étudié les données de 42 stations sismiques réparties autour du pôle Sud, six heures avant et après l'évènement. Les scientifiques ont relevé sur 12 des 42 stations des signaux à haute fréquence quand les ondes de surface du séisme ont touché l'Antarctique. Soit dans 30 % des points d'enregistrement. "Nous interprétons ces évènements comme de petits tremblements de glace déclenchés par les ondes de surface du séisme au Chili" explique Zhigang Peng. C'est la première fois que de telles répercussions sont détectées en Antarctique. Sciences et avenir 12/8/2014
  3. L'un des plus importants phénomènes climatiques au monde se nomme El Niño et trouve son origine à l'est du Pacifique. Ses manifestations s'accompagnent souvent de bouleversements climatiques entraînant des catastrophes naturelles, humaines et économiques majeures. En 1997-1998, il avait provoqué la mort de 23 000 personnes à travers le monde et causé plus de 40 milliards de dollars de dégâts. Un nouvel El Niño est attendu pour l'été austral prochain et les outils de surveillance sont hors service. Les courants marins sont une pièce maîtresse de tous les systèmes climatiques du globe. Ils interagissent avec les grandes masses d'air et influent sur la pression atmosphérique. Ceux de l'océan Pacifique ne font pas exception. En général, la pression atmosphérique est moins importante à l'ouest du Pacifique qu'à l'est. L'air est donc naturellement aspiré vers ces "trous atmosphériques" au large de l'Océanie. Au passage, les vents "poussent" l'eau chaude, en surface, tandis que l'eau froide qui la remplace remonte le long des côtes américaines. Conséquence à terme : de fortes pluies en Asie et en Océanie et un ciel sans nuages sur l'est du Pacifique. Cette phase climatique est nommée La Niña. Anomalies de températures à la surface des océans (en °C) lors d’El Niño en 1997. NOAA / domaine public Mais parfois, la différence de pression entre l'ouest et l'est du Pacifique diminue, voire s'inverse. Les vents refont alors le chemin inverse. L'eau chaude, les nuages et les précipitations se déplacent vers l'est du Pacifique. Cette inversion modifie la trajectoire des tempêtes, augmente les sécheresses et entraîne d'autres anomalies climatiques. C'est ce phénomène que l'on nomme El Niño, découvert en 1920 par le scientifique britannique Gilbert Walker. Le phénomène dure en moyenne neuf mois. Il se produit en fait régulièrement, mais n'est appelé ainsi que lorsqu'il est particulièrement fort. Or, en 2014, les eaux profondes du Pacifique autour de l'équateur ont été anormalement chaudes, ce qui laisse présager l'avènement prochain d'un nouvel El Niño de grande ampleur. Si le phénomène n'est pas directement dû au réchauffement climatique, ce dernier devrait accroître la fréquence des El Niño extrêmes pendant le XXIe siècle, selon une étude publiée par la revue Nature Climate Change (en anglais). Si les soupçons se confirment, le monde devrait connaître un certain nombre de bouleversements climatiques. Le 26 juin dernier, l'Organisation météorologique mondiale estimait "à 80 % la probabilité d'un El Niño pour le dernier trimestre 2014". Même si les conséquences précises sont difficiles à établir, comme pour tout phénomène climatique à long terme, on peut se reporter aux expériences du passé. D'après les El Niño de 1982-1983 et de 1997-1998 : - l'Asie du Sud-Est et l'Océanie pourraient subir une sécheresse dévastatrice. -L'ouest de l'Amérique latine devrait subir des précipitations (neige et pluie) anormalement importantes. - L'intensité et le nombre d'ouragans dans le centre du Pacifique augmenteront, de même que les tempêtes dans le golfe du Mexique. - Le sud des États-Unis sera particulièrement arrosé et le Nord, anormalement chaud. - Une partie de l'Afrique pourrait subir de graves sécheresses. En comparaison, l'Europe, à l'autre bout du globe, devrait être assez peu touchée par le phénomène, selon Serge Planton, de Météo-France. Les conséquences y seront d'abord financières avec la hausse du coût des matières premières. En effet, outre les dégâts matériels, la plupart des pays à travers le monde devraient voir leur agriculture fortement affectée par le phénomène, provoquant famine et désastres économiques. Les stocks de poissons se déplaceront, notamment le thon, le saumon et l'anchois, et se raréfieront en surface. Les écosystèmes les plus fragiles comme la barrière de corail devraient être frappés de plein fouet et mettre des années à s'en remettre. D'une façon générale, l'année 2015, enfin, devrait être de 1 °C plus chaude que la moyenne. 1. 2. 3. 1 - Circulation convective normale de Walker (Image Pierre cb NOAA / domaine public). 2 - La diminution des alizés perturbe le cycle de Walker et laisse l'eau chaude se répandre plus à l'Est : c'est El Niño. (Image Pierre cb NOAA / domaine public). 3 - Le renforcement des vents étire la zone couverte par la circulation de Walker et la renforce : c'est La Niña (Image Pierre cb NOAA / domaine public) Certains phénomènes météorologiques récents peuvent être considérés comme des signes avant-coureurs de l'El Niño à venir. Le cyclone Neoguri qui a récemment balayé le Japon en fait partie, en raison de sa précocité. D'après le professeur Hiroyuki Murakami, de l'université d'Hawaï à Honolulu, "normalement, la saison des typhons au Japon atteint son paroxysme entre septembre et octobre". Par conséquent, la force et la date de ce cyclone résultent probablement de l'apparition prochaine d'El Niño, ajoute-t-il. À l'inverse, il pourrait expliquer la relative clémence du cyclone Arthur, qui a longé les côtes américaines au début du mois avec un pic d'intensité de 2 sur 5. À la suite de l'El Niño de 1982-1983, les États-Unis et le Japon ont mis en place un projet commun de surveillance météorologique nommé Tropical Atmosphere Ocean (TAO). Dix ans plus tard, 70 sondes étaient ancrées entre 1 500 et 6 000 m de profondeur dans le Pacifique équatorial, afin de mesurer, entre autres, la température et le sens des courants. Ce dispositif constituait une véritable mine d'informations. Si celui-ci ne permettait évidemment pas d'empêcher de nouvelles catastrophes climatiques, il permettait néanmoins de les prévoir et de s'en protéger. Car, selon l'intensité du phénomène, on peut déterminer jusqu'où les tempêtes se déplaceront vers l'est du Pacifique et toutes les conséquences qui en découlent. "La connaissance de ce qui se passe sous la surface est un critère décisif dès lors qu'on veut étendre les prévisions à plus de trois mois", rappelle Jean-Pierre Ceron, directeur adjoint scientifique de la climatologie à Météo-France. "C'est sous la surface que se passent les choses les plus intéressantes qui permettent de prévoir l'apparition de phénomènes de type El Niño ou La Niña quelques mois en avance." Impacts sur le climat mondial des épisodes de El Nino. (Image Pierre cb NOAA / domaine public) Mais depuis cette année, le système est en panne. Seules 40 % des bouées sous-marines transmettent encore des informations. Ne restent que les bouées de surface et les mesures satellites, qui étudient le déplacement des masses d'air chaudes. Pour Jean-Pierre Ceron, "c'est un problème, mais qui heureusement n'est pas rédhibitoire". "Il y aura probablement moins de données en profondeur pour décrire les milieux océaniques. Donc des descriptions moins précises, mais qui devraient rester raisonnablement bonnes compte tenu de l'apport des autres informations." Bien que très efficace, ce système de surveillance sous-marin doit sans cesse être contrôlé et entretenu. Pour cela, des bateaux scientifiques sillonnent le Pacifique pour examiner les bouées une par une, tous les six mois environ. Mais, depuis deux ans, plus aucun ne se rend sur la zone observée. La faute à la crise économique et aux restrictions des budgets consacrés à la recherche. Pourtant, ce contrôle régulier ne coûte "que" huit millions d'euros par an. En comparaison, le dispositif mis en place pour retrouver l'avion disparu de la Malaysia Airlines a coûté presque dix fois plus. Sans reprise du projet, ce sont trente ans d'investissements qui seraient bons à jeter à la poubelle. Les archipels du Pacifique, fréquemment inondés, sont les premiers menacés par ce phénomène. Cette relative myopie scientifique risque de leur être fatale. Mais leur point de vue lors des sommets mondiaux sur l'écologie ne pèse guère. D'abord, leur faible poids démographique et économique réduit leur influence politique. Ensuite, il est difficile d'exposer des risques sans données scientifiques à l'appui. Difficile également de concerner les puissances européennes, relativement à l'abri par rapport aux nations du Pacifique. Réunis à Nouméa début juillet, seize nations et territoires du Pacifique ont appelé à la reprise du projet TAO. Si l'agence météorologique américaine s'est engagée à remettre une partie des bouées en état, une telle opération ne pourra probablement pas être mise en oeuvre avant début 2015. Et à ce moment-là, il sera trop tard ! Le Point 7/8/2014
  4. Les "préparations naturelles peu préoccupantes" (PNPP) bénéficieront désormais de procédures allégées de mise sur le marché des produits de traitement des plantes. Huit ans de combat juridique se sont achevés le 24 juillet avec l’adoption définitive par le Sénat de la loi d’avenir agricole. Ce texte classe en effet les PNPP parmi lesquels le purin d'ortie est le plus utilisé, comme «biostimulants ». Urtica sp. Spone at fr.wikipedia. Cette appellation permet ainsi de sortir ces produits de la catégorie des pesticides. A l’instar des phytosanitaires chimiques, ces décoctions et tisanes devaient en effet auparavant répondre aux règles européennes de mise sur le marché. Or, au contraire des multinationales de la chimie, personne ne pouvait financer de lourdes études d’écotoxicité ni assurer le coût des procédures européennes pour des substances dont les vertus issues de savoirs populaires sont reconnues depuis des centaines d’années. L’association ASPRO-PNPP s’est donc attelée à convaincre l’administration de l’inutilité de procédures lourdes pour des «remèdes » dont l’impact sur la santé et l’environnement est nul ou faible. Les «biostimulants » sont constitués de tisanes (infusion de camomille, décoction d’ail) de purins (d’ortie, de prêle, de consoude), d’huile de neem (huile végétale obtenue à partir de graines de margousier) et de préparations à base d’argile, de vinaigre blanc, de sucre, etc. Ces produits souvent fabriqués au fond du jardin ou du hangar agricole favorisent la croissance des plantes et les aident à mieux résister à certaines maladies, aux insectes et aux sécheresses. Si elles sont prioritairement bien connues des jardiniers amateurs, les PNPP ne sont pas étrangères aux grandes cultures et certains agriculteurs utilisent déjà le vinaigre blanc par exemple pour traiter le blé. C’est cependant en viticulture que ces préparations ont le plus de succès. De plus en plus de domaines se convertissent en effet à la biodynamie, technique agronomique qui fait un grand usage de tisanes et de purins. De grandes appellations s’y sont converties, les plus fameuses étant le Château Pontet-Canet, grand cru classé du Médoc et le Clos Vougeot en Bourgogne. Avant l’adoption de la loi, ces exploitations pouvaient en théorie être poursuivies en justice pour l’utilisation de ces produits. Désormais, les PNPP sont considérés comme un outil supplémentaire pour diminuer de moitié d’ici 2018 l’usage des produits phytosanitaires chimiques, ainsi que le prévoit le plan national Ecophyto. Quelques laboratoires de l’Institut français de la vigne et de l’Inra tentent de comprendre comment ces substances ont un effet sanitaire sur les plantes. Si l’on constate bien en général une amélioration de l’état des végétaux, les mécanismes restent cependant encore inconnus. L'ortie permet la fabrication de purin d'ortie, par macération d’orties hachées dans de l’eau pendant quelques jours à l’abri de la lumière. Il sert de fongicide (contre le mildiou), d’insecticide (contre les pucerons et acariens) et d’activateur ou de régulateur de croissance des végétaux. Certaines sources soutiennent que l'ortie sans nourrir la plante ni lutter contre les insectes pourrait stimuler la croissance des plantes, ce qui pourrait en fait signifier qu'elle favorise l'activité biologique du sol (voir à ce sujet, les travaux de Claude et Lydia Bourguignon). Sciences et Avenir 2août.2014
  5. La salive de l’élan et du renne empêcherait le développement d’un champignon toxique présent dans une graminée qu’ils broutent. Voilà comment ces herbivores peuvent manger des quantités importantes de cette herbe sans s’intoxiquer. Pour se protéger des animaux qui les dévorent, les plantes ont développé au cours de l’évolution divers mécanismes de défense : épines, baies au goût amer, etc. Certaines herbes abritent même des champignons qui produisent des toxines pour dissuader les herbivores de les manger. C’est le cas de la fétuque rouge, Festuca rubra, une graminée courante en Europe et en Amérique du Nord. Celle-ci établit une relation mutualiste avec un champignon endophyte, Epichloë festucae, qui produit un alcaloïde : l’ergovaline. L’élan, aussi appelé orignal en Amérique du Nord, est un herbivore dont la salive le protégerait d'un champignon toxique présent dans certaines herbes. Emmanuel Milou, flickr, cc by sa 2.0 Des chercheurs de l’université York à Toronto (Canada) et de Cambridge (Angleterre) ont voulu savoir comment certains herbivores comme les élans pouvaient manger des quantités importantes de fétuques sans ressentir d’effets secondaires. Ils ont émis l’hypothèse que la salive de l’animal pouvait détoxifier l’herbe avant qu’elle soit mangée. Pour leurs expériences, les chercheurs ont travaillé avec le zoo de Toronto, ce qui leur a permis de récupérer de la salive du renne européen Rangifer tarandus et de l’élan Alces alces. Ils ont appliqué cette salive sur des échantillons de fétuque rouge qui hébergeait le champignon toxique. Puis ils ont observé la croissance du champignon. Les résultats paraissent dans Biology Letters. La fétuque rouge héberge un champignon qui produit une toxine appelée ergovaline. Thomas Mathis, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0 L’application de la salive produisait des résultats rapides : par rapport à un témoin avec de l’eau, la salive inhibait la croissance du champignon en 12 à 36 heures. Pour mimer une situation dans laquelle les animaux reviennent régulièrement manger les mêmes herbes, les chercheurs ont réalisé des applications répétées de salive. Ils ont alors observé une réduction de la quantité de toxines, comme l’explique l’auteur de l’article Dawn Bazely : « en effectuant des applications multiples de salive sur l’herbe pendant deux mois, nous avons trouvé que nous pouvions diminuer la concentration d’ergovaline de 41 à 70 % ». Or les élans ont tendance à venir manger dans un territoire défini ; certaines plantes seraient donc régulièrement exposées à la salive d’élan. Au fil du temps, il y aurait ainsi de moins en moins de toxines dans ces zones. La salive du renne et de l’élan représente donc un moyen efficace pour combattre le champignon toxique présent dans la fétuque rouge. Ceci suggère l’existence de pressions de sélection s’exerçant sur ces animaux pour survivre aux alcaloïdes présents dans les plantes dont ils se nourrissent. futura sciences 29juil.2014
  6. Dans le sous-sol français, le gaz de schiste, aujourd’hui interdit d’exploitation, n'est pas la seule alternative aux sources classiques d'hydrocarbures. Présent dans les anciens bassins miniers de Lorraine et du Nord-Pas-de-Calais, le gaz de charbon serait une piste prometteuse pour quelques années. Le tant redouté grisou pourrait donc devenir utile, le temps de la transition énergétique. L’équivalent d’une dizaine d’années de consommation nationale de gaz, soit 370 milliards de mètres cubes : c’est la quantité de gaz de charbon que recèleraient les sous-sols de Lorraine et du Nord-Pas-de-Calais, selon des estimations confirmées par l’Institut français du pétrole. Plus que ce qu’a fourni le gisement de gaz naturel de Lacq, définitivement fermé en novembre 2013, en cinquante ans d’exploitation. Exploitation du gaz provenant d'une ancienne mine de charbon à Avion dans le Nord-Pas de Calais. D. Charlet, AFP Ce gaz « made in France », composé à plus de 90 % de méthane, fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions. Il représente la dernière chance de produire du gaz en France depuis que la fracturation hydraulique y a été interdite. De quoi contribuer — à la marge — à l’indépendance énergétique de la France, qui a dû importer la quasi-totalité de son gaz en 2013, et assurer la transition énergétique vers un modèle intégrant davantage d’énergies renouvelables. Un permis d’exploration a été accordé par l’État à l’entreprise australienne EGL (European Gas Limited) afin de déterminer la faisabilité et les conditions d’une possible exploitation. Le gaz de charbon n’a pourtant rien d’une nouveauté. « Les anciens mineurs de fond le connaissent bien, témoigne Raymond Michels, géochimiste au laboratoire Géoressources. Et pour cause : c’est le grisou tant redouté du temps où l’on exploitait le charbon. Le gaz, emprisonné dans la structure même du charbon, se libérait de façon inopinée lors du creusement des galeries… » Aujourd’hui que les mines sont fermées, l’idée est d’aller chercher de façon systématique cette ressource naturelle dans les couches de charbon les plus profondes, qui n’ont jamais été exploitées par les sociétés minières du fait de leur difficulté d’accès : généralement plus d’un kilomètre sous terre. Pour ce faire, une technique — inédite en Europe — a été mise au point en Amérique du Nord et en Australie, où le gaz de charbon fait déjà l’objet d’une exploitation : la stimulation. Rien à voir avec la fracturation hydraulique utilisée pour l’extraction du gaz de schiste, assurent les chercheurs. Dans le cas de la fracturation, on envoie de grandes quantités d’eau (et les additifs appropriés) afin de créer une surpression et de fracturer la roche dans laquelle le gaz est emprisonné. Dans le cas du gaz de charbon, il s’agit au contraire de créer une dépressurisation. « On pompe l’eau naturellement présente dans la roche, et le déficit de pression ainsi créé force le gaz hors des microfissures du charbon », explique Raymond Michels. Forage d’exploration de gaz, par EGL, à Folschviller en 2009. T.Sanchis, Le Republicain Lorrain, Maxpp Ce n’est pas la seule innovation. Une technique de forage directement issue de l’industrie pétrolière (le forage horizontal) devrait également être utilisée. « À partir d’un puits vertical, on creuse en étoile des forages horizontaux qui suivent les couches de charbon », précise Raymond Michels. Avantage de la technique : exploiter au mieux la ressource et de limiter le nombre de puits en surface, donc les nuisances liées à l’activité. Au total, la société EGL, qui a déjà creusé cinq puits de reconnaissance en Lorraine, estime à trente le nombre de sites de production qui fonctionneront à terme dans la région pour un début d’exploitation envisagé d’ici à trois ans. Aucun forage n’a été à ce jour réalisé par EGL dans le Nord-Pas-de-Calais, où l’on estime le gisement à deux années de consommation nationale de gaz. « On est encore dans la phase exploratoire, nuance Yann Gunzburger, chercheur au laboratoire Géoressources et coordinateur du projet GazHouille, un groupement pluridisciplinaire de chercheurs (géologues, économistes, juristes, psychosociologues…) chargé d’évaluer les risques et les enjeux d’une exploitation du gaz de charbon en Lorraine. Il ne faut pas préjuger de la décision qui sera prise in fine par les pouvoirs publics. En tout état de cause, l’exploitation, si elle est autorisée et réalisable, ne devrait pas commencer avant cinq à dix ans. » Les premières enquêtes menées auprès de la population montrent de la curiosité pour le gaz de charbon et peu de réticence a priori, d’autant que le scénario aujourd’hui privilégié pour sa commercialisation serait en faveur de l’économie lorraine. « Au lieu d’injecter le gaz dans le réseau national, où il serait vendu au prix du marché, il s’agirait de le commercialiser à un coût moindre aux industriels installés localement », explique Yann Gunzburger. De quoi attirer de nouvelles entreprises dans une région fortement touchée par le chômage, espèrent les plus optimistes. futura sciences 28juil.2014
  7. Une nouvelle étude conduite par des géologues de l’université de Miami suggère que les poussières du Sahara ont joué un rôle majeur dans la formation des îles Bahamas. Riches en fer, elles auraient littéralement fertilisé la mer peu profonde recouvrant cette plateforme carbonatée et en permettant à des cyanobactéries de proliférer. En se développant, ces organismes produisent indirectement du carbonate de calcium qui précipite. Sur cette photographie prise depuis la Station spatiale internationale on voit en haut Cuba et en bas à droite le Grand Banc des Bahamas. Un cargo russe connecté à l'ISS est visible en haut à gauche. Nasa La beauté de l’archipel des Bahamas, entre la mer des Antilles et celle des Sargasses, est célèbre. On y trouve notamment les fameux trous bleus, des cavernes sous-marines formées par l’effondrement des toits de grottes creusées par l’érosion dans un relief karstique. Ces îles sont en effet la partie émergée d’une vaste plateforme carbonatée qui a commencé à se former au moins depuis le début du Crétacé. Des campagnes de carottages ont même permis de trouver des dépôts de carbonate datant du Jurassique supérieur à 5 km de profondeur. Durant les récentes périodes glaciaires, le niveau des océans étant plus bas de 120 m, le plateau calcaire constituant aujourd’hui les Bancs des Bahamas était donc à l’air libre et soumis à l’érosion. Ceci explique qu’Andros — un archipel des Bahamas composé de trois îles principales : North Andros, South Andros et Mangrove Cay —, en plus de posséder la troisième plus longue barrière de corail au monde (225 km) soit aussi le lieu d’une exceptionnelle concentration de trous bleus : 178 en mer et au moins 50 à terre. Le plus célèbre est celui de Dean avec une profondeur record de 202 m. Suunto 19nov.2011 On estime que l’épaisseur totale de sédiment accumulé sous la région appelée Grand Banc des Bahamas (associée à Andros) dépasse 4.500 m. Ce calcaire a probablement dû se déposer dans des eaux peu profondes, ce qui impliquerait donc une vitesse de subsidence des couches sédimentaires d’environ 3,6 cm tous les 1.000 ans. Un groupe de géologues de l’université de Miami vient de proposer une théorie pour expliquer la formation des Bahamas dans un article publié dans la célèbre revue Geology. Elle fait intervenir la fertilisation des eaux peu profondes dans cette région par des poussières apportées par les vents. En l’occurrence, il s’agit, de nos jours, des poussières en provenance du Sahara. Pour aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné près de 270 carottes prélevées dans les sédiments marins du Grand Banc des Bahamas sur une période de trois ans. Ils ont notamment quantifié les concentrations de deux oligo-éléments bien particuliers, le fer et le manganèse. Ils ont découvert que les concentrations les plus élevées se trouvaient à l’ouest de l’archipel d’Andros, précisément là où est constatée la formation des suspensions calcaires dans l’eau que l’on appelle des « whitings » dans le jargon des océanographes anglo-saxons. Ces suspensions seraient le résultat indirect de l’activité de certaines cyanobactéries photosynthétiques. Sur cette image, on voit en haut à gauche la Floride et en bas Cuba. Le Grand Banc des Bahamas est bien visible au milieu, avec les îles de l’archipel d’Andros. Juste au-dessus, on voit le Petit Banc des Bahamas. Nasa Parce qu’elles fixent l’azote atmosphérique, ces bactéries ont besoin de 10 fois plus de fer que les autres organismes photosynthétiques. Ce faisant, elle provoque la précipitation du carbonate de calcium. Le processus laisse une trace dans les sédiments sous la forme d'un isotope de l’azote, 15N. On peut donc établir un lien de cause à effet entre l’enrichissement des eaux en fer par des poussières apportées par les vents et la formation des sédiments carbonatés des Bahamas. Si les chercheurs ont raison, les vents chargés en poussières qui prennent naissance au-dessus des dunes de sable du Sahara façonnent des archipels entiers à plus de 8.000 km de distance. Les géologues vont encore plus loin et parlent de leur hypothèse comme d’un véritable changement de paradigme. Pour eux, d’autres plateformes carbonatées sur la planète (et au cours de son histoire) ont pu naître de la même façon. Cela permettrait d’expliquer la formation celles qui sont apparues alors qu’il n’existait pas encore d’organismes vivants produisant directement du calcaire. futura sciences 30juil.2014
  8. Les centrales solaires thermodynamiques à concentration sont des alternatives aux centrales solaires qui utilisent des cellules photovoltaïques. Leur taux de conversion de l’énergie solaire en vapeur pourrait être fortement augmenté avec des coûts moins élevés grâce à un matériau simple à base de carbone que viennent de mettre au point des chercheurs du MIT. Les centrales solaires thermodynamiques concentrent les rayons du soleil avec des miroirs pour chauffer de l'eau. Malheureusement, le processus conduit à des pertes de chaleurs importantes. La galette à base de carbone que l'on voit ici permet de contourner cet obstacle. Placée à la surface de l'eau et chauffée par un faisceau de rayons solaires concentrés, elle produit de la vapeur avec un excellent rendement. MIT L’histoire de l’humanité au XXIe siècle va dépendre fortement de sa capacité à relever le défi de l’utilisation de l’énergie solaire. On multiplie donc les travaux de par le monde afin de mettre au point des cellules photovoltaïques toujours plus performantes et moins coûteuses, en utilisant par exemple la nanotechnologie. On cherche aussi à faire de la photosynthèse artificielle. D’autres voies de recherche sont également explorées parmi lesquelles il en est une fort ancienne : les centrales solaires thermodynamiques à concentration. Le principe est simple, il s’agit de concentrer les rayons du soleil à l’aide de miroirs afin de chauffer un fluide caloporteur. La vapeur produite peut alors être utilisée pour produire de l’électricité ou pour d’autres usages comme la stérilisation. Surtout, c’est aussi un moyen pour dessaler l’eau de mer. Cette technologie est donc particulièrement appropriée pour des régions comme l’Afrique, l’Inde et le Moyen-Orient où l’ensoleillement est élevé et les ressources en eau potable de plus en plus problématiques. Malheureusement, ces centrales solaires thermiques à concentration reposent encore sur des technologies relativement coûteuses et des rendements qui ne sont pas à la hauteur des besoins. Cela va peut-être changer grâce à une découverte faite par plusieurs chercheurs du MIT qui viennent d’exposer leurs travaux dans un article de Nature Communication. Elle a consisté à fabriquer un matériau poreux à bon marché capable d’absorber efficacement la lumière du soleil pour produire de la vapeur avec des pertes de chaleur très faibles, contrairement à ce qui se produisait avec d’autres matériaux et les grands champs de miroirs ou de lentilles utilisés pour concentrer la lumière solaire sur de grands volumes de liquide. Pour cela, un matériau de couleur noir est bien sûr idéal et on ne sera donc pas surpris que les chercheurs aient fini par se tourner, après de multiples essais, vers le graphite. La galette mise au point par les chercheurs du MIT pour générer de la vapeur à partir de la lumière du soleil est constituée de deux couches comme indiqué sur le schéma de gauche. Il y a d’abord une couche isolante (insulating) en mousse de carbone, sur laquelle se trouve une autre tout aussi poreuse que la précédente, où se réalise la génération de vapeur. MIT Ils ont constitué avec lui une galette assemblée de flocons de graphite sur une mousse de carbone. Poreuse, elle est suffisamment légère pour flotter sur l’eau contenue dans le récipient qu’elle recouvre. Les flocons furent obtenus simplement en plaçant du graphite dans un four à micro-ondes, ce qui a provoqué la formation de bulles (un peu à la façon dont on obtient du pop-corn). Lorsqu’un faisceau de lumière solaire concentrée touche la galette, le graphite s’échauffe. Il s’installe alors un gradient de pression qui va faire remonter l’eau par capillarité à travers les pores de la mousse de carbone. L’eau finit par se vaporiser dans la couche de graphite de sorte que la galette fonctionne comme une éponge qui, placée dans l’eau pendant une journée chaude et ensoleillée, peut continuellement absorber et évaporer du liquide. Par ailleurs, la couche de carbone sert aussi d’isolant, empêchant la chaleur de s’échapper de l’eau sous-jacente. Les chercheurs ont constaté qu’avec un faisceau de lumière dont l’intensité était seulement 10 fois supérieure à celle d’une journée ensoleillée typique, ils pouvaient atteindre un taux de conversion record de 85 % de l’énergie solaire en vapeur. D’autres expériences similaires, cette fois avec des nanoparticules, ont nécessité une intensité 1.000 fois supérieure. Il semble possible d’augmenter ce taux de conversion avec une intensité lumineuse encore moindre. Une technologie semblable qui pourrait être développée à grande échelle est peut-être bien la clé de l’énergie de demain. Futura Sciences 25juil.2014
  9. Dans la réserve marine de Friends of Fitzgerald aux États-Unis, un groupe de touristes a assisté à un moment étonnant : une pieuvre qui se trouvait dans l'eau est soudainement sortie et s'est mis à ramper sur terre. Qui a dit que les pieuvres étaient des créatures exclusivement aquatiques ? Aux États-Unis, dans la réserve marine de Friends of Fitzgerald, un céphalopode vient de démontrer le contraire. Et la scène filmée par un groupe de touristes est assez étonnante. Alors qu'ils admiraient la pieuvre sous l'eau, cette dernière a en effet eu un comportement inattendu. Elle est sortie de l'eau et s'est littéralement mise à marcher sur terre à sa manière. En utilisant ses tentacules, elle se déplace rapidement et se hisse parmi les algues, sous les yeux ébahis des touristes qui commentent la scène. "C'est incroyable", "est-ce que tu vois ça ?", "c'est la chose la plus cool que j'ai jamais vue", s'exclament-ils. tuantube 19juin2011 Malgré une démarche cahotante, l'animal poursuit sa route, semblant bien décidé sur sa destination. Mais durant tout ce temps, la pieuvre cachait quelque chose sous sa tête. Quelques instants plus tard (2'), elle se hisse sur ses tentacules et laisse échapper un imposant crabe mort. En l'abandonnant, elle reprend alors sa route pour regagner son milieu aquatique. Offrande ou simple geste anecdotique ? L'histoire ne le dit pas mais l'action de la pieuvre paraît très spontanée. De plus, les céphalopodes sont des créatures extrêmement intelligentes capables de mémoriser et d'apprendre. Il n'est donc pas si difficile d'imaginer que ces invertébrés parviennent à réaliser de telles prouesses. Maxisciences 27juin.2014
  10. Le zoo de l'Oregon a réalisé une étonnante vidéo en accélérée permettant d'observer la transformation d'une chenille en chrysalide. Une initiative qui met en valeur son programme de protection d'une espèce de papillon menacée sur la côte ouest des Etats-Unis. Vous avez peut-être déjà vu un papillon sortir de son cocon, mais savez-vous comment se déroule la transformation d’une chenille en chrysalide ? Au zoo de l’Oregon, même les personnes en charge des papillons n’avaient jamais pu observer ce phénomène. Jusqu’à ce que le laboratoire dédié à ces insectes ne décide de photographier une métamorphose pour réaliser un time-lapse. Le zoo a ainsi documenté l’une des étapes clé de son projet de sauvetage d’une espèce de papillon menacée aux Etats-Unis, le Speryeria zerene hippolyta. Oregon Zoo 24août2012 A la fin de l’été, les biologistes recueillent dans la nature des femelles papillons adultes pour qu’elles pondent leurs œufs au sein du laboratoire. Ces derniers sont ensuite placés dans des récipients spéciaux pour les maintenir à un bon niveau d’humidité. Durant l’hiver, les petites chenilles sont mises au frais, pour simuler l’hiver du littoral de l’Oregon. Speryeria zerene de Hippolyte habite les prairies côtières près de l'océan Pacifique et s'appuie au début sur une seule plante - la violette jusqu'à son cycle complet. Autrefois commun sur la côte de l'Orégon, ce papillon a vu sa population drastiquement réduite dans les années 1990. Avant de passer au stade de pupe, la chenille aura mangé plus ou moins 300 feuilles de la plante. Photo de Walter Siegmund, cc by-sa 2.05 : Zerene Fritillary Puis, au printemps, elles sont sorties de leur récipient pour être nourries avec des feuilles de violette. Au terme de leur croissance, qui dure 6 à 8 semaines, elles accomplissent ce que l’on peut voir dans la vidéo grâce au 15.000 images capturées par le zoo : elles se transforment en chrysalides. Avant que le papillon ne sorte de sa chrysalide, il est réintroduit dans son environnement naturel, mais placé dans une cage de protection, et surveillé quotidiennement. Une fois sorti de son cocon, il est remis en liberté. Durant l’été 2013, 850 jeunes papillons ont ainsi pu rejoindre leurs congénères après avoir mûri sous la protection du zoo. Les papillons ainsi nés peuvent ensuite compter sur le zoo pour trouver de la nourriture : les biologistes veillent en effet à planter dans l’habitat naturel des papillons et chenilles des végétaux sources de nourriture et de nectar. Une des espèces de violettes dont sont friandes les chenilles : viola adunca. Walter Siegmund, cc by-sa 3.0 (autres espèces prisées Viola cuneata et Viola lobata) A l'automne, les plantes cultivées au zoo et dans d'autres sites sont plantées dans l'habitat du papillon pour fournir de la nourriture et du nectar pour les chenilles et les futurs papillons ; ce qui contribue à la restauration de l'habitat. De cette façon, les spécialistes espèrent aider cette espèce à repeupler le littoral de l’Oregon. (PDF) "Ces papillons rencontrent beaucoup d’obstacles. Le développement humain, les véhicules motorisés, le mauvais temps, les pesticides, les espèces invasives, les prédateurs naturels comme les araignées …" souligne Mary Jo Andersen, chef de l’unité dédiée aux papillons. L'espèce a été inscrite comme menacée par le Fish and Wildlife Service des États-Unis en 1980. Les populations de Silverspot Oregon ont diminué en raison de la perte et la dégradation des habitats, le développement de l'urbanisme côtier, les incendies, le pâturage et l'invasion de plantes non indigènes. Une chute importante de la population, en 1998, a incité l'USFWS à mettre en place un programme de soutien de la population en partenariat avec le zoo de l'Oregon et le zoo de Woodland Park. Le zoo de l'Oregon travaille pour sauver ces beaux pollinisateurs de l'extinction avec des partenaires du Fish and Wildlife Service des Etats-Unis, le département du Fish and Wildlife Service de Washington, Xerces Society, The Nature Conservancy, zoo de Woodland Park, le ministère de la Défense et plusieurs universités locales. Le programme consiste, entre autres, à "compléter" les populations sauvages avec des papillons de élevés au zoo pour empêcher l'extinction des populations existantes et ouvre la voie à la réintroduction des papillons dans leur ancienne aire de répartition. Environ 2.000 papillons sont libérés chaque année sur la côte de l'Oregon. Des études suggèrent que de nombreuses populations existantes seraient éteintes sans l'aide du programme d'élevage du zoo. Il y a maintenant des populations de papillons prospères dans des sites qui n'en accueillaient pratiquement plus, il ya quelques années. Dans les années à venir, le personnel du zoo espère réintroduire des papillons dans quelques-uns des sites d'où ils ont récemment disparu. En 2012, le zoo de l'Oregon et Woodland Park Zoo ont reçu le Prix de la conservation de l'AZA, en Amérique du Nord, pour leur programme de coopération dans l'élevage en capitivité du Silverspot. Maxisciences 26juin.2014 - Oregon zoo
  11. Une superbe vidéo montée en accélérée dévoile la beauté fascinante du parc des volcans d’Hawaï. K Jackson 23avr.2014 (Autorisation a été accordée pour utiliser cette vidéo de QT Luong) Le parc national des volcans d'Hawaï s’étend sur une superficie d’environ 930 kilomètres carrés. Depuis 2007, le site naturel est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Maxisciences 27juin.2014
  12. Solitaire et craintif, le chien des buissons aux oreilles courtes (ou renard à petites oreilles) est particulièrement difficile à observer. Le biologiste Lary Reeves a eu beaucoup de chance : en visionnant les images capturées par sa caméra placée près d'une carcasse de pécari, il a eu la surprise de voir un spécimen de ce canidé passer devant l'appareil. Photo rare d'un chien à oreilles courtes (Atelocynus microtis) prise à Refugio Amazonas au Pérou. Wink Gross, cc by-sa 3.0. On ne connaît pratiquement rien de ce renard qui vit dans les immenses forêts tropicales de bassin de l'Amazone, au Brésil, au Pérou, en Équateur et en Colombie. On sait qu'il a des mœurs nocturnes et qu'il se nourrit d'insectes, de petits mammifères, de poissons, de grenouilles, de serpents et de fruits sauvages. Wink Gross 18déc.2006 Leite Pitman et ses collègues suspectent malgré tout un déclin de l’espèce. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, qui a classé l’espèce dans la catégorie "quasi menacée", pointe du doigt la perte d’habitat mais aussi les maladies, parfois introduites par les chiens domestiqués. Maxisciences 30juin.2014 - Wikipedia
  13. En Floride, des habitants de la ville de ont abandonné leurs plans de bronzette au soleil pour sauver un lamantin femelle, coincé sur le sable, après un accouplement éreintant. L'animal a pu retrouver le large seulement grâce à l'intervention de ce groupe de locaux et de touristes. Un retour dans l'océan laborieux pour ce lamantin. Dans la nuit de mercredi (25 juin), l'animal s'est retrouvé coincé sur Disappearing Island, près de la ville de Ponce Inlet, en Floride. Et sans l'intervention de dizaines de volontaires bienveillants, dirigés par des membres de la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission (FWC), le lamantin n'aurait vraisemblablement jamais retrouvé le large. FWC Fish and Wildlife Research Institute 22mai.2014 : un autre sauvetage (un double sauvetage) de lamentin en juin 2012 Maxisciences 27juin.2014 - Wikipedia
  14. A Bangkok, le centre commercial New World a été inondé après la destruction de son toit dans un incendie... Depuis plus d'une dizaine d'années. Et, les adeptes du shopping ont rapidement été remplacés par des hordes de moustiques. Pour s'en débarrasser, des habitants de la ville ont introduit des poissons dans l'eau qui depuis, prospèrent et peuplent le centre commercial par centaines. C'est en 1997 que tout a commencé quand le New World Mall a été fermé au public, car il ne respectait pas les réègles de construction. Abandonné, il a alors été victime d'un incendie, en 1999, qui a entièrement détruit son toit. Dès lors, l'eau de pluie s'est infiltrée facilement dans le bâtiment jusqu'à le remplir d'eau. Jusqu'ici, rien de très poissonneux... Mais les habitants des alentours ont très rapidement été confrontés à un problème plutôt embêtant. En effet, l'eau douce du centre commercial attirait des hordes de moustiques. Pour se débarrasser de ces intrus gênants, les locaux ont placés des tilapias, un poisson d'eau douce, dans les eaux du centre commercial. Tilapia buttikoferi en aquarium. Ces poissons d'eau douce ou d'eau saumâtre sont des sortes de carpes exotiques, abondamment élevées et consommées dans le monde. S'il existe près d'une centaine d'espèces de tilapias, seules quelques unes se prêtent à la pisciculture, Ms. Fiona Slattery, cc by-sa 2.5. Ces espèces de carpes exotiques se sont ainsi nourries de moustiques. Bien nourries d'insectes volants, les tilapias n'ont pas tardé à se reproduire, en très grand nombre. Et, désormais, les étages les plus bas de l'édifice sont désormais pleins de poissons, se baladant autour des escalators sur près de 500 mètres carrés de surface. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les bénéfices de cet aquarium géant sont indéniables. Les boutiques, situées autour du bâtiment inondé vendent les poissons aux touristes. kebeandfast 6 nov.2013 Le centre commercial New World a été construit dans les années 80 dans le vieux quartier de Bangkok. Il possédait alors 11 étages dont sept ne figuraient pas sur les plans approuvés. Suite à l'incendie qui a démoli une bonne partie de l'édifice, les étages 5 à 11 ont été démantelés. Attention, toutefois, pour les curieux. En état de délabrement avancé, le bâtiment n'est pas un modèle de sûreté, puisqu'une partie s'est déjà effondrée en 2004. "De nombreuses personnes dans le vieux quartier de Bangkok pensent qu'il est irrespectueux de construire un bâtiment plus haut que le Palais Royal. Donc, quand le centre commercial a été construit, les gens étaient furieux. Beaucoup pensent que c'est la raison pour laquelle il a pris feu", conclut Jesse Rockwell. Maxisciences 28juin.2014
  15. Les grenouilles à cornes auraient-elles les yeux plus gros que le ventre ? Une récente étude démontre qu'elles sont capables d'attraper et d'attirer dans leur bouche des proies jusqu'à 3 fois plus lourdes qu'elles. Grenouille cornue d'Argentine (Ceratophrys ornata) Baltimore National Aquarium, USA. avmaier, Flickr cc by-sa 2.0 Dissimulées dans la boue ou tout autre environnement humide, les grenouilles à cornes n’ont pas l’air de se donner beaucoup de mal pour chasser. Il leur suffit d’étendre leur langue vers leur victime avant de la ramener vers leur gueule : furtif et efficace. Très voraces et munies d’une bouche très large, les grenouilles à cornes sont connues pour leur tendance à s’attaquer à des animaux presque aussi gros qu’elles. Mais jusqu’à quel point ? Pour le savoir, des zoologistes allemands de la Christian-Albrechts-Universität de Kiel ont installé des grenouilles à cornes (Ceratophrys ornata) devant une appétissante sauterelle, séparée par un petit bout de verre équipé de capteurs de pression. Ils ont pu mesurer la force de l’impact de leur langue contre le morceau de verre, ainsi que la quantité de mucus laissée par la grenouille sur la petite surface. Ils ont découvert que la langue des grenouilles est un fantastique outil de chasse : elle permet non seulement aux amphibiens d’attraper des proies rapides, mais aussi de capturer des repas bien plus gros qu’eux. En moyenne, la force adhésive de la langue excède la masse corporelle de la grenouille de 50%, rapporte l'étude publiée dans la revue Scientific Reports. Une jeune grenouille a même projeté sa langue sur le bout de verre avec une force 3,4 fois plus importante que son poids. Chaque grenouille a été testée une vingtaine de fois pour obtenir une moyenne réaliste. "Je savais que ces grenouilles étaient capables de manger de grosses proies, mais je ne m’attendais pas à ce que leur force soit aussi élevée", s’étonne Thomas Kleinteich, l’auteur principal de l’étude, cité par le Los Angeles Times. Un capteur de force composé d'une lame de verre a été fixé à environ 2 cm devant cranwelli de Ceratophrys × cornuta dans un terrarium. Parce que les animaux sont prononcés prédateurs "opportunistes", ils n'ont pas réagi lors de la la mise en place du capteur, jusqu'à ce que nous leur présentions des proies (grillons), derrière le capteur "de force". Photo T. Kleinteich. Mais comment fonctionne cette puissante et très collante arme de chasse ? Pour le savoir, les chercheurs ont mis en relation la force d’impact, la force adhésive et la quantité de mucus restante sur le verre. "L’opinion commune veut que le mucus soit une sorte de super glu qui colle à n’importe quoi de manière immédiate", explique Thomas Kleintech. A sa grande surprise, il a constaté qu'une moindre quantité de mucus implique une meilleure adhésion. Selon lui, il s’agirait plutôt d’un modèle semblable à celui des notes adhésives : le mucus serait une substance assez fluide pour permettre à la langue de se coller à une surface, mais assez élastique pour se décoller sans se briser. De sorte que quand la grenouille décolle sa langue, elle ne laisse presque pas de trace. Thomas Kleinteich 22/5/2014 Mais Thomas Kleintech et son équipe ne se sont pas encore parvenus à déterminer ce qui rend la langue des grenouilles collantes. Ce qui est certain, c’est que cela permet aux grenouilles à cornes d’attraper des proies de toutes sortes : avec des poils, des plumes ou même des épines : "leur langue colle à tout", contrairement aux bandes adhésives que l’on peut trouver dans le commerce, ajoute Thomas Kleinthech. Le ruban adhésif du futur pourrait donc bien être inspiré de la langue des grenouilles. Maxisciences 28juin.2014
  16. Il n'y a pas que les lions, les tigres et autres grands félins, il existe aussi d'autres félins, de taille moins imposante et moins impressionnants, souvent méconnus du grand public. Pourtant ces chats sauvages, assez répandus (sauf pour les espèces les plus menacées), ont des caractéristiques et des capacités que l'on peut qualifier hors du commun... Les grands félins se taillent sans problème la part du lion lorsqu'il s'agit d'attirer l'attention (notamment sur le plan financier -pour leur protection- ). On admire leur puissante musculature, la façon dont ils se déplacent ainsi que leur fabuleux pelage rayé ou tacheté. Oui, mais aujourd'hui, les grands félins ne sont pourtant pas les plus répandus ! En effet, la majorité des espèces de cette famille sont plutôt petits. Du désert du Sahara aux forêts de la Sibérie, plus d'une trentaine d'espèces de petits chats rôdent derrière les dunes ou sous les souches d'arbres. Et, bien qu'ils ressemblent à ceux qui se blottissent sur vos genoux pour se faire caresser (quand ils le veulent bien), ces chats sont bien plus sauvages et différents. Adaptés à leur environnement, ils peuvent imiter le cri de leur proie, parcourir d'incroyables distances en un seul bond et, la plupart, se fondent tellement bien dans le paysage que les scientifiques ont du mal à les observer. Malheureusement, comme beaucoup d'autres espèces, nombre d'entre-eux sont menacés par la chasse et la destruction de leur habitat. Voici dix félins, bien plus petits que leurs cousins des savanes et des forêts... mais qui méritent largement d'être mieux connus... Léopardus guttulus : ce petit chat tacheté n'a pas encore de nom commun. La raison ? Les scientifiques ignoraient tout de son existence jusqu'à l'année dernière. C'est grâce à des marqueurs moléculaires et la comparaison de séquences ADN que les chercheurs l'ont repéré ! Peuplant les forêts tropicales du sud du Brésil, les scientifiques pensaient d'abord qu'il appartenait à la famille des adorables oncilles (Leopardus tigrinus). Bien que similaire à ce dernier, le Leopardus guttulus ne s'est jamais croisé à lui ! Il s'est bien fait avoir par son ADN… (Photo Trigo TC et al.) Le margay, ou chat-tigre (Leopardus wiedii), fait partie des nombreuses espèces de petits chats tachetés d'Amérique du Sud. Mais ce chasseur nocturne a une petite particularité que ne possèdent pas ses voisins. Son terrain de chasse favori ? Les arbres d'où il tente d'attraper tout ce qui passe, de la grenouille à l'écureuil. Mais il est également capable de piéger ses proies en imitant leur cri. Un chaton à ne pas prendre à la légère ! (Photo Malene Thyssen, cc by-sa 3.0) Le chat bai ou chat doré de Bornéo est une espèce endémique de l'île de Bornéo. Il est tellement discret qu'il a fallu plus d'un siècle aux chercheurs pour pouvoir en étudier un en direct. Avec une fourrure rousse et le dessous de la queue blanc, ce chat a été nommé en 1874 à partir d'un crâne et de morceaux de peaux. Les naturalistes ont dû ensuite attendre 1992 avant de pouvoir observer un spécimen vivant. Aujourd'hui encore, bien que protégé sur tout son territoire, les chercheurs ignorent le mode de vie du chat bai. (Photo Art Wolfe) Le serval : rôdant dans les prairies de l'Afrique sub-saharienne, le serval ressemble à un chat sur "échasses". Facilement reconnaissable à ses pattes immenses et ses larges oreilles rondes, le serval possède toutes les qualités physiques pour repérer sa proie au-dessus des longues herbes de la plaine. Et, avec des bonds de plus de 3 mètres de haut, ils attrapent volontiers un oiseau en vol. Facile à domestiquer, son croisement avec les chats domestiques a créé une nouvelle espèce, le chat Savannah. (Photo Serval dans la zone de Sabi Sands, Afrique du Sud. Profberger, cc by-sa 3.0) Le chat de Pallas (ou Manul) : Attention, chat grognon en approche ! Peu réputés pour leur air avenant, les chats de Pallas vivent en Asie centrale et sont surtout connus pour leur fourrure épaisse. Leur grosse tête et leurs petites oreilles leur donnent cet air perpétuellement fâché. Ces chasseurs solitaires se terrent avant de sauter sur la première proie inconsciente qui passe. D'ailleurs, ce chat sauvage est totalement impossible à apprivoiser. (Photo Manul ou chat de Pallas. [ SK)[/i] Le jaguarondi : ne vous fiez pas à sa taille, le jaguarondi est bien plus proche des grands félins que ses copains. Son ancêtre, arrivé en Amérique il y a environ 8 millions d'années, est lié à l'explosion des félins du Nouveau Monde, comme le puma, qui est son cousin vivant le plus proche. Pourtant, l'air de famille n'est pas frappant au premier abord. Facile à domestiquer, il serait le seul chat à vivre en couple. Habitant les forêts et plaines du Texas à l'Argentine, le jaguarondi mesure plus ou moins 70 cm de long avec un poil foncé aux reflets roux et peut pousser 13 cris différents. (Photo Jaguarondi roux au parc des félins. Cédric Gravelle, cc by-sa 2.5) Le chat à tête plate porte bien son nom ! Avec son étrange allure, ses grands yeux, ses petites oreilles et son pelage multicolore, il ressemble un peu à une civette. Mais ne vous y trompez pas, ce chat est parfaitement adapté à un environnement aquatique : pattes semi-palmées, petite queue, griffes semi-rétractiles et des canines bien plus longues et aiguisées que la plupart des petites espèces de félins. Tout cela pour attraper poissons et proies glissantes dans les marécages de Sumatra, Bornéo… Mais, personne ne sait combien de temps il pourra continuer à le faire. Avec la destruction de plus de 70% de son habitat, la sauvegarde de ce chat devient urgente. (Photo Chat à tête plate captif. Peu de choses sont connues sur cette espèce, si ce n’est qu’il s’agit d’une espèce prédatrice chassant en d’eau douce, le Chat à tête plate passe une grande partie de son temps à se nourir dans l’eau. Photo de Jim Sanderson). Le chat d'Iriomote : cette sous-espèce du chat-léopard est, comme son nom l'indique, endémique de l'île japonaise d'Iriomote, territoire japonais de l’archipel de Ryûkyû. Ce qui le distingue du chat domestique, c’est sa taille élancée associée à de courtes pattes. Cette constitution est parfaitement adaptée à l’instinct de prédateur de ce chat et à son terrain de chasse broussailleux. Avec moins de 30.000 hectares, l'espace est restreint pour cet animal solitaire et nocturne. Et cela présente un problème de taille pour les écologistes. Avec à peine une centaine de spécimens encore en vie, le chat d'Iriomote est en danger critique d'extinction. Le défi est de trouver un nouvel habitat afin de permettre à leur population de survivre. Si « yamaneko » est son nom le plus répandu, même parmi la population japonaise, les habitants de Iriomote le surnomme "yamapikaryaa : sauvage aux yeux étincelants" ou "pingiimayaa : chat furtif". (Photo Chat d'Iriomote "Yamaneko" naturalisé, Purplepumpkinsn cc by-sa 3.0) Les chats des sables : celui-ci est un compétiteur de taille pour le plus petit félin au monde. Il pourrait également participer au concours du félin le plus mignon… Ces minuscules chats préfèrent, eux, les déserts arides d'Afrique et d'Asie. Malgré des environnements extrêmes, le chat des sables possède des atouts physiques lui permettant de vivre là où aucun autre chat ne le peut. Son épaisse fourrure l'isole du froid de la nuit alors que des poils noirs sur ses pattes le protège du sable brûlant. Le petit plus ? Ces poils noirs spécifiques rendent ses traces quasi-invisibles. (Photo une femelle chat des sables allaitant ses petits. Thierry Dorey) Le chat sauvage : comparé à ses cousins minuscules, le chat sauvage semble plutôt bien se porter. Ils sont d'ailleurs assez similaires aux chats domestiques. La raison ? Ce sont très probablement leurs ancêtres ! La séparation génétique entre les deux espèces se sépareraient d'ailleurs il y a environ 10.000 ans, dans le Croissant Fertile. Son territoire est assez large et couvre l'Europe, l'Asie occidentale et l'Afrique. Les chats sauvages sont un peu plus larges et costauds, avec de plus longues queues, que leurs descendants domestiques. Vous constaterez qu'il y a réellement un air de famille avec nos petits poilus domestiques. Attention : Il ne faut pas confondre le chat sauvage avec le chat "haret", celui-ci est un chat domestique sans maître ou dont sa descendance est retournée à l'état sauvage. (Photo Felis silvestris silvestris Chat sauvage, Lviatour, cc by-sa 3.0) Voir aussi : les 12 félins parmi les plus menacés Maxisciences 28juin.2014[/b]
  17. Une jeune scientifique vient de découvrir les secrets d'une diva sous-marine. La lime disco, ou lime électrique éblouit les scientifiques depuis des années avec ses spectacles lumineux. Lindsey Dougherty vient de percer le mystère de ses arcs électriques. La palourde "disco" utilise des perles de silice diffusant la lumière minuscules pour produire un clignotement rythmé (Université de Californie / PA) Quatre ans après être tombée en admiration devant ce mignon petit mollusque aux couleurs "disco", la jeune chercheuse Lindsey Dougherty vient enfin de percer le mystère des arcs de lumière de la lime électrique. "J'ai nagé avec des baleines à bosse et des grands requins blancs. Mais quand j'ai vu la lime disco, je suis tombée "amoureuse". Et j'ai dit ensuite : 'Je vais faire un doctorat sur la lime disco'", se rappelle Lindsey Dougherty, qui plonge depuis l'âge de 14 ans. Cela ne lui a pas pris longtemps pour confirmer que ces éclairs de lumière n'étaient pas, comme la plupart des gens le pensaient, une forme de bioluminescence. Aucune réaction chimique ne se produit à l'intérieur du corps de la lime électrique pour produire cette lumière fluo. En revanche, elle a bel et bien découvert d'où provenait cette étrange lumière. Ctenoides ales, communément nommé Lime électrique est une espèce de mollusque bivalve marin de la famille des Limidae. Elle est présente dans les eaux tropicales de la zone centrale de l'Indo-Pacifique, soit de l'Indonésie à l'archipel de Palau en passant par la Nouvelle-Calédonie Picasa, cc by-sa 2.5 Un côté de la bordure externe du manteau de la Ctenoides ales est, en réalité, extrêmement réflectif. Donc, lorsque la palourde déploie ses lèvres, généralement deux fois par seconde, ce miroir d'un millimètre de large est exposé et reflète la lumière ambiante, de la même manière qu'une boule disco. C'est dans la revue [url=British Journal of the Royal Society Interface]British Journal of the Royal Society Interface[/url] que la jeune scientifique a décrit la structure unique de cette bordure à miroir. Concrètement, la partie interne des bordure de la lime disco est couverte de minuscules sphères de silice, un minéral utilisé notamment pour fabriquer du verre. Mesurant seulement 340 nanomètres de diamètre, ces sphères sont de parfaits réflecteurs notamment pour la lumière bleue qui pénètre bien plus profondément dans la mer que la lumière rouge. En parallèle, la partie externe de la bordure ne contient pas une seule sphère de silice. MinWashingtonNews 31janv.2013 La grande question, explique Lindsey Dougherty, est toutefois de savoir pourquoi les limes disco émettent ces flashs lumineux. Les Ctenoides ales vivent dans les eaux tropicales de l'Océan Pacifique, trouvant abri dans les récifs. Elles se réunissent souvent en grappe de deux palourdes ou plus. Mais, la lumière est faible et plutôt bleue-verte entre 3 et 50 mètres de profondeur et les bordures lumineuses des limes sont visibles, même sans lumière artificielle. La scientifique essaye donc de déterminer si la lime tente d'attirer une proie, principalement du plancton, ou un partenaire de reproduction potentiel ou, au contraire, veut effrayer ses prédateurs. Selon l'une des théories, cela aiderait les jeunes limes a trouver des compagnons pour établir une grappe, rapporte l'[url=Irish Independent]Irish Independent[/url]. La scientifique étudie actuellement la structure des 40 yeux de l'animal pour déterminer s'il peuvent ne serait-ce que voir la lumière. Elles a isolé les palourdes dans un aquarium pour voir s'ils émettent une signature spéciale face à leurs congénères et pour tester leurs réponses face à de faux prédateurs. Maxisciences 29juin.2014 - Wikipedia
  18. Il n'est bien sûr pas inhabituel de voir des enfants s'amuser dans un zoo, mais c'est plus rare quand leur compagnon de jeu est un lion de mer. Le mammifère marin a en plus une réaction surprenante lorsqu'une petite fille chute devant lui. Zodiak Paredes 27mai.2014 Les lions de mer feraient-ils de bons baby-sitters ? Une vidéo prise l’an dernier au Smithsonian’s National Zoo semble le prouver. Les images montrent un de ces mammifères marins jouer à suivre les mouvements d’une petite fille. Les compères ne sont séparés que par une épaisse vitre. Lion de mer de Steller. NOAA, domaine public. Lion de mer est le nom vernaculaire donné en français à plusieurs espèces de mammifères marins de la sous-famille des Otariinae. Ces animaux ont un degré de parenté assez proche des otaries mais sont plus éloignés des léopards de mer ou des phoques. Les visiteurs sont attendris par la scène mais la petite fille, dans son excitation, finit par trébucher et tomber. L’animal réagit alors immédiatement et semble s’inquiéter pour l’enfant. Il arrête immédiatement sa course et observe comment elle va. Le zoo du Smithsonian est extrêmement populaire aux Etats-Unis, tant à cause de gratuité que de sa proximité avec Washington. Plusieurs espèces sont appelées lion de mer : - Lion marin - Otaria flavescens (appelé aussi Otarie à crinière), - Lion de mer de Steller, Eumetopias jubatus, - Lion de mer australien, Neophoca cinerea. - Lion de mer de Nouvelle-Zélande, Phocarctos hookeri. - Lion de mer de Californie, (Zalophus californianus). Photo Lion de mer de Californie. Mike Baird from Morro Bay, USA, Flickr cc by-sa 2.0 Maxisciences 29juin.2014
  19. A votre avis, où se trouve la plus grande concentration de serpents au monde ? Dans un pays asiatique ou africain ? En Amazonie ? Raté : c’est au Canada, dans la province du Manitoba, que vous pourrez rencontrer des dizaines de milliers de serpents rassemblés dans une zone bien définie. Chaque hiver, toutes les couleuvres rayées (Thamnophis sirtalis) de la région se réunissent dans les Narcisse Snake Pits, des repaires naturels creusés par l’eau dans le substrat calcaire. Ces tanières leur permettent de se protéger des rudes hiver canadiens. Au printemps, les serpents remontent à la surface pour s’accoupler. Un spectacle exceptionnel, filmé par le photographe du National Geographic Paul Colangelo. National Geographic 26juin.2014 “Quand j’ai entendu que la plus grande concentration de serpents au monde se trouvait dans le Manitoba, je me suis dit 'c’est le dernier endroit au monde' où je pensais qu’une telle chose pourrait se produire", raconte Paul Colangelo à National Geographic. Et pour cause : durant l’hiver, la température de la région peut tomber à -50°C. Difficile d’imaginer que des reptiles à sang froid comme les serpents puissent survivre à un froid pareil. Alors comment expliquer cette prolifération ? Par la conjonction de deux caractéristiques géologiques, les crevasses calcaires et l’humidité. En été, les serpents peuvent profiter des vastes marais du Manitoba regorgeant d’amphibiens et de vers. En hiver, les couleuvres se protègent du froid dans les grandes crevasses creusées par l’eau dans le calcaire, au nord de la ville de Narcisse. Thamnophis sirtalis sirtalis est une espèce de serpents de la famille des Natricidae. la couleuvre rayée est d'un brun sombre avec trois raies jaunes ou rouges; l'une sur le dos et les deux autres sur les côtés. Elle possède des écailles carénées et une plaque anale non-divisée. Cette espèce est ovovivipare et donne naissance à une cinquantaine de petits. Sa nourriture se compose de petits poissons d'eau douce (vivants) ou bouts de saumons frais, de vers de terre, et parfois de souriceaux. Photo prise à Spangler Park, Wooster, Ohio. par Wilson44691 / domaine public Après huit mois passés sous terre, en dessous de la couche de givre, les serpents ressortent au printemps pour la période de reproduction, sous les yeux des curieux. "Tous les mâles sortent en premier et se postent à l’entrée du repaire, et les femelles sont instantanément assaillies", explique Paul Colangelo. Quand plusieurs dizaines de serpents s’agglutinent à une femelle, une "boule de serpents" se forme. Couleuvre rayée du Québec. Marc Verreault cc by-sa 3.0 Les mâles frottent leur tête au menton des femelles, plus grosses qu’eux, tout en essayant de maintenir le plus de contact physique avec elles. A la fin de la période de reproduction, les serpents parcourent une vingtaine de kilomètres pour atteindre les régions marécageuses où ils passeront l’été, et où les petits naîtront. Mais la vie n’a pas toujours été facile pour ces couleuvres. En 1999 notamment, l’hiver a été extrêmement rude, et les serpents n’ont pas pu atteindre les repaires à temps. Des milliers d’entre eux n’ont donc pas pu survivre à l’hiver. Autre problème : l’autoroute n°17, qui coupe la route migratoire des serpents. "Selon une légende locale, les voitures dérapaient car la route était trop huileuse en raison des serpents morts". Avant, "près de 20.000 serpents mourraient sur l’autoroute chaque année”, ajoute Paul Colangelo. Après l’hiver meurtrier de 1999, cette situation s’est avérée trop menaçante pour la survie des couleuvres de la région. Les autorités locales ont donc mis en place des tunnels sous l’autoroute pour permettre aux serpents de migrer en toute sécurité. Depuis, le nombre annuel de serpents écrasés est passé à environ 2.000. Couleuvre rayée dans le parc national de la Mauricie, Québec, Canada. G. Savart, domaine public La population de couleuvres rayées est aujourd’hui stable dans cette région située entre le lac Winnipeg et le lac Manitoba. Les touristes peuvent donc rendre visite et s’approcher des serpents sans danger, ni pour eux, ni pour les reptiles. Des sentiers de promenade ont été mis en place pour permettre aux visiteurs d’observer les repaires, et les guides les encouragent même à prendre les petits serpents dans les mains. Mesurant en moyenne 60 cm, les couleuvres rayées sont inoffensives pour les humains. Si elles se sentent menacées, elles sécrètent toutefois un fluide corporel très malodorant. Mais comme l’explique Paul Colangelo, les serpents de Narcisse ne sont pas très craintifs : "Ils viennent et vous examinent". […] Si vous n’êtes pas une femelle (couleuvre), vous pourriez tout aussi bien être un rocher pour eux. "Dès que vous vous asseyez, vous êtes littéralement couvert de serpents". Maxisciences 30juin.2014 - Wikipedia
  20. Tokyo - Près des trois quarts du combustible stocké dans la piscine de désactivation du réacteur 4 de la centrale de Fukushima au moment de l'accident a été transféré, pour le moment sans problème, dans un lieu plus sûr, selon les plus récents chiffres de la compagnie Tepco. A la date du 23 juin, 1.100 assemblages de combustible usé sur 1.331 (82,6%) et 22 neufs sur 202 (10,9%), avaient été déplacés, soit près de 75% du total contenu dans ce bassin fragilisé par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, a précisé Tokyo Electric Power (Tepco). Ce travail délicat avait débuté mi-novembre 2013 et devrait s'achever à la fin de cette année. Pour le moment, Tepco a effectué 51 fois la même opération consistant à plonger un caisson vide dans la piscine, à y transférer 22 assemblages avant de le refermer, de le sortir, de le déplacer jusqu'à une autre piscine distante plus sûre et d'y décharger les assemblages. Retirer du combustible d'une piscine de désactivation est une tâche courante dans les centrales nucléaires et Tepco l'a fait quelque 1.200 fois en quatre décennies d'exploitation de réacteurs, mais c'est la première fois qu'une telle opération est réalisée dans un environnement accidenté où les techniciens doivent oeuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité. Il a fallu auparavant nettoyer pendant des mois la piscine où étaient tombés de très nombreux débris de différentes tailles à cause des explosions d'hydrogène survenues dans les premiers jours suivant la catastrophe. L'extraction du combustible de cette piscine est la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, six mois après le tsunami qui l'avait ravagé. Ce retrait ouvre un nouveau chapitre important dans notre tâche de démantèlement, qui doit durer 40 ans, a plusieurs fois répété le PDG de Tepco, Naomi Hirose. Romandie.com 25juin.2014
  21. Paris - Douze entreprises françaises du secteur de la géothermie ont annoncé mardi qu'elles allaient travailler à l'unisson et lancer un fonds d'assurance de 100 millions d'euros pour permettre le développement de cette filière de production d'énergie. Ces entreprises ont décidé de former un pôle, baptisé Geodeep, qui regroupe des acteurs sur toute la chaîne de valeur de la filière, allant des études (Electerre, Teranov) à la fabrication et l'exploitation de centrales géothermiques (Clemessy, Alstom, Fonroche, GDF Suez, Cryostar). La géothermie permet de produire de la chaleur et de l'électricité soit en exploitant la chaleur de la croûte terrestre, soit à partir de nappes d'eau chaudes situées à de grandes profondeurs dans le sous-sol, exploitées par forage. C'est cette deuxième branche que les professionnels entendent développer en faisant de Geodeep un outil marketing de l'expertise française à travers le monde, selon Sylvain Brogle, directeur de développement international de Clemmesy (groupe Eiffage). La difficulté principale des professionnels est de financer leurs projets qui comportent un risque important d'échec dans la phase de recherche de la ressource. Le fonds d'assurance de 100 millions d'euros, abondé pour moitié par la puissance publique, doit permettre, via un système de primes et de versement de royalties en cas de succès des projets, de garantir ce risque initial et de débloquer les investissements. Le tour de table doit être clos à la fin 2014, pour déposer les premiers dossiers début 2015. 25 permis miniers ont déjà été attribués ou sont en cours d'attribution en France. L'ambition est de créer 20 projets de centrales géothermiques d'une capacité totale de 300 mégawatts sur 5 ans, ce qui représenterait un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros, dont un tiers à l'export, et 1.000 emplois créés. Même si les capacités sont bien inférieures à celles d'autres énergies renouvelables comme l'éolien ou le solaire, l'énergie géothermique a l'avantage de produire en continu et d'avoir des coûts de production plus faibles. Selon Geodeep, la France a un potentiel de 500 mégawatts à horizon 2050. En France, les sites exploitables existent essentiellement en Alsace, dans les Pyrénées et dans le bassin rhodanien. Dans le monde, 12 gigawatts sont déjà installés, notamment aux Etats-Unis, aux Philippines et en Indonésie. Romandie.com25juin.2014
  22. Des millions de tonnes de plumes de poulet et de dioxyde de carbone, un facteur de dérèglement climatique, sont émis chaque année dans la planète. Combiner les deux permet d'obtenir un nouveau type de fertilisant grâce à un procédé chimique simple, avec en prime un produit secondaire utilisable comme imperméabilisant. On compte 19 milliards de poules sur Terre, soit deux fois et demie plus que d'êtres humains. De la consommation des volatiles résultent chaque année 5 millions de tonnes de plumes. La plupart finissent dans des décharges où elles perdurent des décennies. Après la transformation en plastique, en carburant à base d'hydrogène, en matériaux composites ou de mode, une nouvelle utilisation possible, mise au point par Changle Chen de l'université des sciences et technologies de Chine à Hefei, dans la province de l'Anhui, et ses collègues, est d'en faire de l'engrais. En France, en 2001, selon l'Ademe, les plumes d'oiseaux terrestres transformées en 76.500 tonnes de farine de plumes ont pour 20 % été incinérées, utilisées en aliments pour animaux domestiques et incorporées dans la fabrication d'engrais. 80 % ont été stockées en attente et gérées par la Mission interministérielle sur les farines animales. Jörg Hempel, Wikimedia Commons,cc by sa 3.0 de En décomposant par pyrolyse 1 g de plumes à 600 °C pendant 3 heures dans du dioxyde de carbone, ils obtiennent 0,26 g de bicarbonate d'ammonium (NH4-HCO3). Ce produit peut ensuite être utilisé comme compost. Si on le réchauffe à 60 °C, il libère de de l'ammoniac (NH3), utilisable comme engrais. Pour les auteurs de ces travaux parus dans le journal Environmental Science & Technology, ce système est une alternative pour produire de l'ammoniac de façon moins énergivore que l'actuel procédé de Haber-Bosch, lequel consomme entre 1 et 2 % de la production mondiale d'énergie. En 2012, 137.000 tonnes ont ainsi pu être produites, pour un coût à la tonne de 575 dollars (environ 425 euros). Le procédé de Chen et de ses collègues conduit à un autre produit intéressant. Après chauffage à 600 °C, ils obtiennent, outre le bicarbonate d'ammonium et par gramme de plumes, 0,25 g de minuscules sphères de carbone d'un diamètre de 1 à 5 micromètres. Elles se révèlent très hydrophobes et les chercheurs imaginent qu'elles pourraient servir à imperméabiliser des tissus. De plus, l'addition d'un catalyseur les transforment en nanotubes de carbone, connus pour leur large gamme d'applications potentielles, depuis les cellules solaires jusqu'aux biosenseurs. Pour éviter la question du traitement des plumes, des sélectionneurs ont réussi à produire des poulets nus, autrement dit sans plumes, une solution peu populaire. Benny Mazur, Wikimedia Commons, cc by sa 2.0 « La stratégie est simple et efficace, ne nécessite pas de produits chimiques toxiques et génère deux matériaux de valeur à la fois », concluent les chercheurs. Mieux encore, selon eux, avec ce procédé, d'autres matériaux artificiels contenant de l'azote, comme le nylon, peuvent être convertis en bicarbonate d'ammonium et en microsphères de carbone. De quoi recycler utilement des vêtements ou des objets du quotidien. Futura Sciences 10juin2014
  23. Pour les particuliers, produire au moins une partie de son électricité avec une éolienne ou des panneaux solaires, c’est bien. Mais stocker l'électricité, c’est encore mieux, pour assurer la consommation la nuit et les jours sans vent ou sans soleil. Une seule solution actuelle : les batteries, dont les progrès sont notables. Intermittentes, les énergies renouvelables, à commencer par celle du vent et celle du soleil, imposent leur stockage, ce qui pose problème. À l’échelle d’un réseau, le stockage d'énergie est possible dans les barrages hydroélectriques qui pompent l’eau vers le haut quand la production excède la demande. En France, la première installation a été mise en service dans les années 1930 entre deux petits lacs vosgiens, non loin de Colmar. Le lac Noir, dans les Vosges. En période de production d'électricité excédentaire, des pompes envoient de l'eau dans le lac Blanc, situé 120 m au-dessus. Le lâché d'eau permet ensuite de restituer l'électricité (une partie du moins). L'installation a été créée dans les années 1930. On voit ici l'ancienne centrale hydraulique. Jean-Luc Goudet Mais pour le stockage individuel et l'autonomie énergétique à l’échelle des particuliers, qui font fleurir les panneaux photovoltaïques et les mini-éoliennes, ce genre de solution est impraticable et la seule voie est celle des batteries. Cependant, la banalisation de ces énergies nouvelles est enrayée par leur coût, leur durée de vie et leurs performances. En cette ère de réchauffement climatique, les enjeux environnementaux poussent la science à s’acharner dans cette direction. Les progrès sont notables depuis plusieurs décennies, laissant espérer des solutions raisonnables pour les prochaines années. La principale innovation récente actuellement largement diffusée est celle des batteries dites à lithium-ion. Elles ont envahi les innombrables appareils mobiles, et même la voiture électrique Blue Car, grâce à leur densité énergétique élevée. Elle atteint aujourd’hui 150 WH/kg. Autrement dit, un kilogramme de batterie stocke de quoi alimenter pendant 150 heures un appareil consommant 1 watt. Les premières batteries de ce type, commercialisées par Sony en 1991, proposaient 80 WH/kg. Les batteries au plomb, elles, se situent en-dessous des 50 WH/kg et le nickel-cadmium fait un peu mieux. Une batterie lithium-ion au travail. Sous l'anode (en bleu), les atomes de lithium émettent un électron vers l'électrode tout en se déplaçant à travers l'électrolyte vers la cathode. C'est la décharge. L'ensemble cathode-électrolyte-anode est enroulé pour occuper une volume plus faible, comme on le voit sur le dessin de gauche. Idé Graphic pour Planète-Énergies Le principe des batteries est toujours le même : tandis que l’électricité circule entre les bornes positives et négatives, des ions positifs migrent, dans l’électrolyte, de l’anode à la cathode. Les lois de la chimie expliquent le mécanisme : comme dans une pile, le milieu autour de l’anode doit être « oxydant », et celui autour de la cathode est « réducteur ». Ainsi, chaque atome de lithium libère un électron qui s’échappe sur l’électrode négative (l’anode) puis vers le circuit extérieur. Il reste un ion lithium (Li+) qui migre à l’intérieur de la batterie, traverse une membrane et rejoint l’électrode positive (la cathode). Lors de la recharge, les ions migrent dans l’autre sens, rejoignant l’anode. Les performances varient largement d’un type à l’autre. Elles se mesurent, entre autres, en nombre de cycle de charge et de décharge tolérables, en d’autres termes sa durée de vie, et en puissance, exprimée en watts-heures (Wh). Un autre point crucial est la vitesse à laquelle une batterie peut se décharger. On peut avoir besoin de courants très forts durant des temps courts. À l’inverse, les applications de stockage pour les énergies renouvelables chez les particuliers (comme l'énergie photovoltaïque) réclament une tolérance aux décharges lentes. Une éolienne ou des panneaux solaires alimentent une batterie électrique lithium-ion à travers des régulateurs, indispensables pour contrôler la charge. Une tension de 12 V en continu est alors directement exploitable. Un convertisseur (transformateur et redresseur) transforme le courant continu en courant alternatif 220 ou 230 V. Idé Graphic pour Planète-Énergies Les coûts restent actuellement assez élevés pour des maisons individuelles où l’on ne souhaite que compléter l’alimentation électrique pour réduire la facture. En revanche, dans les sites isolés, c’est-à-dire non raccordés au réseau comme les refuges de haute montagne par exemple, le stockage d'énergie est crucial. Pour une totale indépendance énergétique, il existe sur le marché plusieurs solutions de « batteries solaires », une expression souvent utilisées. Elles peuvent utiliser le plomb, par exemple dans les modèles dits AGM ( Absorbed Glass Mat) où l’électrolyte est immobilisé dans du borosilicate, c’est-à-dire du verre, ou encore dans les batteries Gel, où il est emprisonné dans un gel de silice. Ces deux derniers modèles sont « sans entretien », ce qui facilite la vie des propriétaires. Des modèles au lithium, plus légers, existent également dans le commerce. Les ingénieurs explorent actuellement plusieurs pistes, notamment les couples lithium-soufre, lithium-air ou zinc-air, voire les nanotubes de carbone. Remplacer le lithium serait une bonne idée car les réserves mondiales de ce métal (le plus léger de tous) ne sont pas énormes… Pour démontrer la diversité des voies de recherches, citons cette étude du MIT (Massachusetts Institue of Technology) sur des photocommutateurs. Sous l’effet de la lumière, ces molécules passent dans un état activé et y restent jusqu’à ce qu’un déclencheur (stimulation électrique, lumineuse ou thermique) vienne provoquer le changement d’état inverse. Le produit libère alors de la chaleur. Ce procédé de laboratoire illustre bien les efforts portés par une nécessité à l’échelle du réseau. Pour assurer sa stabilité avec des sources d’énergies renouvelables intermittentes, le stockage chez les particuliers est un facteur clé. Avec en ligne de mire la vente du surplus d'électricité. Envie d'en savoir plus ? : - De la production à la consommation, les autres impacts environnementaux des énergies. - Les systèmes de stockage d'énergie Futura Sciences 10juin2014
  24. Bonn - Réduire la dépendance européenne au gaz russe et lutter contre le réchauffement climatique sont des enjeux inséparables, a estimé vendredi à Bonn la commissaire européenne Connie Hedegaard, jugeant probable une décision européenne en octobre sur une nouvelle cible climatique pour l'UE. Vous ne pouvez pas considérer la sécurité énergétique européenne sans la placer sur le même plan que les objectifs climatiques pour 2030, a souligné devant la presse la commissaire européenne, en marge des négociations onusiennes qui se tiennent jusqu'au 15 juin en Allemagne. La vérité, c'est que c'est inséparable, cela va ensemble, a-t-elle ajouté. L'Union européenne réfléchit à un nouvel objectif de réduction de ses émissions de 40% en 2030 par rapport à 1990. Elle a annoncé mercredi qu'elle devrait atteindre en 2020 une baisse de 24% de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, soit mieux que son objectif de 20%. Le nouvel objectif pour 2030 proposé par la Commission ne fait toutefois pas encore consensus au sein des Etats membres de l'UE. Mais Mme Hedegaard a jugé qu'il existait de bonnes perspectives pour que le conseil européen adopte une position commune en octobre. Evoquant la crise entre l'Ukraine et la Russie, la commissaire a estimé qu'il y avait une volonté encore plus forte aujourd'hui qu'en début d'année de se concentrer sur la façon de devenir énergétiquement plus efficace en Europe, sur les sources locales, les renouvelables. La Russie représente près de 40% des importations de gaz, dont la moitié transite par des gazoducs en Ukraine, selon les chiffres de la Commission. romandie.com 6/juin.2014
  25. Pour prolonger la réflexion, nous vous invitons à découvrir l’ouvrage en deux volumes L'énergie sous toutes ses formes, écrit par Jo Hermans et adapté par Pierre Manil, et publié chez EDP Sciences. Dans L'énergie sous toutes ses formes, vous trouverez la réponse à de nombreuses questions sur l'énergie que vous vous posez sans doute : Volume 1 - Quel genre de radiateur sommes-nous ? Comment le corps fait-il pour maintenir sa température ? - Pomper la chaleur, ça veut dire quoi ? Vaut-il mieux utiliser une bouilloire, une casserole ou un four solaire pour préparer le thé ? La douche est-elle vraiment plus écologique qu’un bain ? Combien d’énergie pour fabriquer un kilogramme de chaource ? - Une voiture hybride, comment ça marche ? L’avion pollue-t-il plus que le TGV ? Quelle quantité de graisse perd-on en pédalant ? - Vivre mieux, est-ce forcément consommer plus ? Quelle consommation d’énergie en 2050 ? Volume 2 Cliquez sur les images pour vous rendre sur le site de vente. - Pourquoi les températures montent-elles ? Peut-on capturer le CO2 ? - À force de briller, le Soleil finira-t-il par s’épuiser ? Comment choisir l’orientation de mon panneau solaire ? Le monde entier pourrait-il tourner à l’énergie solaire ? - Quelle quantité d’énergie le vent transporte-t-il ? Vaut-il mieux exploiter le vent sur terre ou en mer ? L’électricité éolienne est-elle bon marché ? - Faut-il construire de nouveaux barrages ? Comment exploiter la puissance des océans ? Puis-je utiliser le magma pour chauffer mon bain ? - Le nucléaire est-il dangereux ? Quelle quantité de déchets une centrale produit-elle ? D’où vient la radioactivité ? - Qu’est-ce qui limite l’utilisation des batteries ? De l’hydrogène pour remplacer l’essence ? Une pile à combustible, c’est quoi ? Futura sciences 19/5/2014
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