La Chine

Quelques nouvelles après des mois d'absence...de 800 km au-delà de la Lozère. Nouvelles fonctions, des journées de travail bien chargées et un déménagement auquel l'aquarium a survécu mais pas tous les poissons. En fait, les survivants ont très bien supporté les 9 heures de route, mais confiés aux soins d'un tiers durant trois mois, je ne les ai pas tous récupérés. Les corydoras panda et les gouramis se sont avérés les plus propres à franchir toutes les épreuves. Faute de temps, je n'ai remis en service que le grand bac où cohabitent à 22°/23° les PR aussi bien que les "exotiques". Le plus gros problème n'est pas l'aptitude des uns et des autres à vivre ensemble mais la qualité de l'eau, désastreuse ici pour les acidophiles (ph de 7,8, dureté carbonatée et totale à l'avenant, et 50 mg/litres de nitrates au robinet). Reste à trouver un aquariophile local responsable pour recaser les corys, rasboras et tetras ou à reprendre un bac d'environ 200 litres avec eau travaillée (à 400 litres d'eau mini changée par quinzaine pour les PR, hors de question d'utiliser de l'eau osmosée pour leur bac). Problème induit : les plantes ne se plaisent évidemment pas. Je vais tenter la Shinnersia pour former un rideau sur la vitre arrière, histoire de cacher tous les fils qui pendouillent. Le truc sympa : quand les poissons ont réintégré leur bac (de naissance et d'élevage pour tous les PR sauf les nouveaux orandas), ils ont immédiatement repris leurs bonnes habitudes (trajets et arrêts typiques). On pourra toujours penser que c'est la forme et l'aménagement du bac qui les conditionnent, moi je parie sur une certaine mémoire. Le plus net, c'est la changement de comportement : apathiques dans leur bac de transit inadapté, les voilà qui nagent à nouveau avec énergie et recherchent les interactions avec leurs congénères (une vie sociale normale, quoi !). Sur la partie élevage, ce beau monde vient de recommencer à frayer, mais sauf rescapé miraculeux, je ne prends pas le risque de faire grandir un croisement improbable. C'est que, faute de sélection rigoureuse ces derniers temps, les nouveaux ne ressemblent plus vraiment à des ryukins mais régressent joyeusement vers le "queue de voile" ou issu de tout et n'importe quoi. Au point où en sont les choses, j'ai du coup craqué sur deux gros orandas ...un mâle et une femelle courtisée par les jeunes nouveaux ryukins : entre PR, on se reconnaît malgré les bizarreries de la sélection et la différence de taille n'est pas un problème. On repart à zéro. Le presque vide avant les nouveaux essais à venir, plus les gros orandas. Nouvelles têtes. Et le plus jeune qui a entrepris avec succès de faire pondre l'oranda.

Merci Patrice et Nicole Patrice, j'essaie de leur donner une alimentation variée 3 fois par jour et, quand je suis présente, jusqu'à 5 fois par jour. Si je démarre l'élevage à partir d'oeufs placés en pondoir, les alevins ont droit à des infusoires les trois jours suivant la nage libre. Dans le cas de jeunes survivant par eux-mêmes dans la décante où il y a déjà une micro-faune, ils sont directement nourris de micro-poudres : JBL Novo Tom et pastilles végétales pour poissons de fonds également réduites en fine poudre. Puis introduction de paillettes émiettées, de daphnies, d'artémias et enfin de larves de moustique rouges en même temps que de morceaux de plantes pour eux comestibles. Le tout, c'est de les élever par taille pour éviter la prédation entre eux et, quand ils ne risquent plus d'être avalés, les retards de croissance dus à la gloutonnerie des adultes, capables de rien leur laisser d'assez consistant. Pour la couleur, c'est fondamentalement une qualité héréditaire (transmise génétiquement). Comme facteurs secondaires pouvant jouer sur son intensité ou la rapidité de son développement, il y a incontestablement, d'abord, la luminosité de leur pièce d'eau (d'où de meilleures résultats en bassin et dans les aquariums qui peuvent bénéficier d'une exposition à la lumière du jour) et, ensuite la nourriture. Il demeure qu'à la base tout dépend, via l'hérédité, du type, du nombre et de la profondeur d'implantation dans la peau des cellules porteuses de pigments : mélanophores (noir), lipochromes (orange), xantophores (jaunes) et érythrophores (rouges). Chez le cyprin d'origine, on trouve un mélange de pigments noirs et jaunes qui lui donnent sa couleur grise. En éliminant par sélection les mélanophores, on produit des poissons jaunes, dorés ou oranges selon le nombre et la profondeur des pigments xantophores seuls conservés. En fixant un nombre élevé d'érythrophores, on obtient un vrai rouge. Le noir est déterminé par un grand nombre de mélanophores près de la surface de la peau, les mêmes cellules situées plus profond donnent du bleu. Et bien sûr le blanc tient à une absence de cellules pigmentophores. Mais bon, ce serait encore trop simple si dans le même temps ne jouait pas aussi le type d'écailles, qui lui, hors le type perlé (écailles bombées), est fonction du tissu réflecteur (guanine) situé ou non sous les écailles : type métallique (écailles bien visibles en présence de guanine, type mat (écailles non apparentes en l'absence de tissu réflecteur) et type nacré (résultat du croisement mat X métallique). Et c'est comme cela que la fameuse couleur calico (tacheté ou moucheté) est souvent le résultat d'un croisement mat x métallique (pour autant tous les nacrés ne sont pas calicos, j'ai pu le vérifier, il faut aussi des zones de blanc). Un éleveur canadien me dit que tous les calicos sont nécessairement issus de mat X métallique. Je n'en sais rien et j'ai des doutes quand je vois régulièrement des ouvrages sérieux légender certaines photos de PR "calico mat" ou "calico métallique" sans savoir si le type mat/ métallique ainsi mis en avant est pur ou majoritaire. Le tout combiné avec les lois de Mendel (formes dominantes/formes récessives), difficile pour un non-initié de s'y retrouver (à quand un ouvrage clair sur le sujet en français de préférence !). Et, donc pour en revenir à nos moutons, cela ne m'étonnerait pas que la fixation d'une couleur (le blanc par ex) soit liée à la transmission de certains gènes, peu compatibles avec d'autres dont dépendraient les qualités, notamment de hauteur du corps, attendus d'un ryukin.

Des nouvelles des deux de la mi-janvier. Comme on pouvait s'y attendre le plus clair est devenu blanc, le second, futur orange, étant à ce stade encore intégralement gris. Fin mars. Et... Avril, toujours dans le 220 litres avec d'autres petites tailles Mi-mai dans le 900 litres avec les ryukins adultes. Comme d'hab, le type laisse plus facilement à désirer sur les blancs que sur les oranges. C'est une évidence pour tous les éleveurs, mais j'aimerais bien qu'on me l'explique. Enfin, le troisième de l'année s'annonce blanc majoritaire et assez proche du standard attendu : photos à venir. Dans la foulée, 4 autres rescapés ayant passé la période la plus délicate dans la décante interne du 900 litres. Un tout petit. Et comme ceux de cette taille finissent mangés par ceux qui, nés plus tôt, ont pris de l'avance, les trois autres nés ce printemps, acclimatés dans le 220 litres pour laisser une chance à leurs frères et soeurs plus jeunes.

Désolée de te répondre tard. Je pense que, toi qui aime les corys tu trouverais ton compte avec ces poissons, d'autant qu'en spécifique tu pourrais même en élever et ça doit être sympa d'observer la construction du nid de bulles et la garde des jeunes. Pour moi, ce ne sont pas d'authentiques nocturnes (comme certains botias par ex). Ils ne me paraissent conditionnés pour vivre la nuit, toutes lumières éteintes. Ce qui est vrai, c'est qu'ils n'apprécient pas un fort éclairage et recherchent systématiquement les coins d'ombre. Avec beaucoup de plantes tamisant la lumière ou un éclairage faible, ils devraient se montrer avec d'autant moins de difficultés qu'ils le font déjà, même dans un bac éclairé, dès lors qu'il s'agit des s'empiffrer. Dans l'ordre de leurs priorités, la nourriture dépasse de beaucoup la vie à l'ombre

Te voilà sécurisé sur leur alimentation Le plus vieux a bien poussé : on reconnaît bien un cory.

Donc, la femelle ce serait la plus petite et pour le moment le ventre plat ? Il y a une sacrée différence de taille ...

Très beau bac ! Le décor de pierre est bien agencé (fausse symétrie). Reste effectivement à trouver comment cacher le lambris. Bonnes vacances.

Il a le regard tendre, ce chat... C'est un jeune ?

C'est une majoration des risques, mais la plupart des chats ont besoin d'un territoire plus large que leur maison. Après tout dépend du caractère plus ou moins accidentogène de l'environnement, de l'expérience acquise (les jeunes chats sont imprudents) et ...de la race. Les races élevées sur des générations de sélection pour "l'intérieur" sont quand même moins demandeuses de grands espaces : mon persan stérilisé ne demande à sortir qu'à la belle saison, presqu'uniquement si je suis également dehors et ne va pas au-delà des alentours immédiats (ce qui reste suffisant pour se faire écraser ou tomber sur un piège à chats puisqu'un voisin en a placé dans son jardin, comme quoi ville ou campagne...).

Tu as encore gagné en netteté et en rendu des coloris : où je crois trouver confirmation que tu as changé d'appareil et où je redemande à tout savoir Qu'importe le bac (qui n'est pas moche) à tes pensionnaires, s'ils s'y trouvent bien.

Contente que tu aes un petit groupe à élever, et peut-être encore d'autres candidats à découvrir bientôt. Les C. panda qui sont tout de même un tantinet plus gros peuvent très vite se nourrir de micro-poudre (j'utile pour ma part du JBL NovoTom). Alors, avec la diversité que tu leur offres, ça devrait le faire ! Bravo pour les photos, remarquables : tu as changé d'appareil ?

Merci à vous deux. Nicole, je veux bien être d'accord sur le fait que ce poisson à du charme, comme on dit . Il est actif, ultra familier et, en mettant de côté son comportement (que je ne connais que par ouî-dire) en période de repro, il fiche une paix royale aux autres. Vidéos piochées sur You tube ... Ils adorent les feuilles de cattapa et donnent l'impression de s'amuser avec (peut-être pourraient-ils solidifier un nid de bulles avec ?? ) @ Kris : par rapport à leur taille, on s'attendrait à plus de dégâts côté dé-plantation. Quelques plantes à tige chaque semaine, mais rien de bien méchant.

Même question que Nicole : as-tu nettoyé toutes tes masses filtrantes en même temps ? N02 à 0,1 au bout de 3 mois, ce n'est pas un "bon" paramètre. Sans exclure un problème de pollution récupérée en même temps que l'eau de pluie, le plus probable c'est que ton cycle de l'azote n'est pas correctement installé avec un renforcement des déséquilibres en cas de nettoyage intempestif des masses filtrantes. Déjà il y a des nitrites détectables et on peut aussi suspecter des montées de composés ammoniaqués, vite mortelles vu ton PH. Ce que j'écrivais sous un autre post : ... quand on parle d'ammoniaque, on parle du total des dérivés ammoniaqués, ce que, d'ailleurs, les tests mesurent (TAN = total ammonia nitrogen). Et dans ce total, il y a, en fonction du PH et de la température, des teneurs variables de deux formes ammoniaquées : ammoniac (NH 3) très toxique (la cause de l'empoisonnement) et ammonium (NH 4 O4) cent fois moins dangereux et qui normalement est pratiquement seule présente avec un PH acide. Voici un lien qui te donne un tableau indiquant le taux d'ammoniac d'après le TAN mesuré en fonction du PH et de la température. http://www.passionbassin.com/eau4.php ...la forme ammoniac est mortelle a peu près dans tous les cas à seulement 0,02 mg/litre. Sur une période un peu prolongée, selon les espèces, certaines ne supportent déjà pas 0,01 mg/litre. Commence par vérifier cela et dans l'immédiat, ne touche plus tes masses filtrantes. Vérifie aussi que ton filtre fait son boulot par rapport au volume et à la population présente (données à préciser). Si c'est bien ton cycle qui fait du yoyo, change de l'eau tous les jours (avec conditionneur ou après l'avoir déchlorée), rajoute du biodigest direct sur les masses filtrantes et oxygène un maximum (le fait de piper ou de remonter à la surface pour des poissons de fond est le plus souvent dû à un manque d'oxygène, notamment en liaison avec la présence de nitrites) : un bulleur est insuffisant (l'essentiel des bulles va gentiment rejoindre la surface), préférer un système venturi ou tout simplement un rejet de filtration entraînant un fort brassage pour forcer les bulles à se dissoudre dans l'eau.

Eau verte, microplancton, protogen (infusoires) se valent pour le tout démarrage (les 4 /5 premiers jours après la résorption du sac vitellin). La question du nombre de granules de protogen pour 1 litre d'eau revient régulièrement : apparemment personne n'a encore entrepris de compter les granules pour 1 flacon . Quand j'ai de toutes petites bouches à nourrir, je mets directement de 3 à 5 granules dans le pondoir-filet des larves, entourés de plantes (mousse, cérato, cabomba etc...). Cela suffit et ne cause pas de pollution parce que l'eau circule à travers les mailles du filet. Ces pondoirs-filets doivent être doublés, sans que cela soit toujours suffisant en bac d'ensemble pour éviter l'aspiration des larves par les poissons suffisamment costauds et malins pour jouer les siphons. Les récipients fermés mis à flotter t'épargnent cet inconvénient mais sont beaucoup plus vite pollués et je n'oserais pas mettre direct du protogen dans ton tupperware. Vu le nombre de granules que j'utilise dans mes pondoirs, à la louche je dirais qu'avec 10 granules pour un litre, c'est plus que suffisant en culture séparée.

Intéressée aussi de savoir comment cela évolue ...