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Meos8608

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  1. Eryx Somalicus, le boa des sables de Somalie Dans cet article, je vais vous faire part des diverses informations et connaissances qui circulent à propos d’Eryx Somalicus, le Boa des Sables de Somalie qui constitue dans ce genre, « le taxon le plus pauvrement connu » selon Chris Harrison (rédacteur des fiches d’élevage sur les Eryx du forum américain Kingsnake). Comme pour Eryx Borrii et Eryx Elegans, il ne s’agit ici en aucun cas d’une fiche d’élevage car cette espèce est inexistante en Europe, du moins sa forme vivante. Je souhaite mettre en avant les quelques informations dont nous disposons aujourd’hui à propos de cette espèce. Les informations contenues plus bas me viennent d’articles scientifiques ainsi que de sites internet indiqués dans ma bibliographie. I. Taxonomie et systématique Cet animal a été promu au rang d’espèce en 1939 par l’herpétologue italien Giuseppe Scortecci qui a certainement bénéficié de l’expansion italienne dans cette région du monde, le voisin éthiopien étant conquis dès 1935. Le premier spécimen a été capturé lors d’une expédition entre juin et août 1934. Toujours est-il qu’Eryx Somalicus reste dans ce genre jusqu’en 1989, date à laquelle Benedetto Lanza l’inclut dans le genre Gongylophis dans l’article, « Amphibians and reptiles of the Somali Democratic Republic ». Un nouveau et dernier changement taxonomique a lieu en 1999, avec l’ouvrage Snake species of the World de McDiarmid, Campbell et Touré. L’espèce reprend alors son ancien nom d’Eryx Somalicus. Ce nouveau classement semble accepté par la communauté scientifique car même Benedetto Lanza utilise ce nom dans son article, coécrit avec Annamaria Nistri, « Somali Boidae and Pythonidae » qui date de 2005. L’holotype de cette espèce se trouve au Museo di Storia Naturale di Milano (MSNM). Il semblerait qu’il provienne de la région de Mogadiscio, capitale de la Somalie. II. Un seul pays comme aire de répartition : la Somalie ? Il est de notoriété (relativement) commune que cette espèce se trouve uniquement en Somalie, c’est-à-dire dans l’est de l’Afrique entre l’Équateur et le Tropique du Cancer. Néanmoins deux autres pays sont susceptibles d’accueillir cette espèce de boa des sables. Tirée de « Somali Boidae and Pythonidae », de Benedetto Lanza et Annamaria Nistri Si l’on observe la carte, on remarque que ce serpent a été trouvé dans deux principales zones. La première s’étend dans les hauts-plateaux du nord du pays, à l’ouest à l’est de Garbaqabat, région culminant à près de 1 000 mètres d’altitudes. La seconde se situe dans le sud-est du pays dans les plaines de Mogadiscio qui s’élèvent à une dizaine de mètres au-dessus du niveau de la mer. On remarque également que le point n°4 correspond à la ville d’Haud, qui sert de frontière avec l’Éthiopie. Il y a donc de fortes chances que ce boa ait traversé cette ligne imaginaire créée par l’homme, pour s’établir dans cette contrée. Enfin Chris Harrison dans sa fiche sur cet Eryx, que l’on trouve sur le forum Kingsnake, parle d’une possible présence à Djibouti mais ne fait aucune allusion à l’Éthiopie. III. Des conditions climatiques différentes selon les régions de répartition En étudiant la carte, nous avons constaté qu’Eryx Somalicus vivait principalement dans deux régions différentes de la Somalie, au nord et au sud-est. Afin d’en savoir un peu plus sur les conditions naturelles que cette espèce rencontre dans la nature, j’ai choisi de détailler le climat des deux régions. Pour la région nord, c’est la ville d’Hargeisa qui nous fournira les températures de cette espace, et celle de Boroma pour ce qui concerne la pluviométrie et l’hygrométrie. Pour la région sud-est, les trois séries de données proviennent de la capitale Mogadiscio. 1) Région des hauts-plateaux du nord de la Somalie Températures minimums et maximums à Hargeisa : Pluviométrie moyenne à Booroma : Hygrométrie moyenne à Booroma : Comme on le voit sur ces tableaux, Eryx Somalicus se rencontre dans un climat qui connaît deux saisons sèches et deux saisons humides. De plus, la Somalie se trouvant sous les tropiques, la saison humide correspond aux températures maximales de la région tandis que les saisons sèches voient la fraîcheur s’installer. Si l’on s’intéresse aux températures, on observe que cette espèce vit à des températures diurnes allant de 23° à 31°. En regardant le tableau, on voit que la saison chaude dure (et ce malgré la petite période sèche de juin), du mois de mars à octobre. La température durant cette période sont de 28-31° la journée et redescendent à 16-17° la nuit. Entre octobre et février, Eryx Somalicus subit une baisse de températures. En effet, en pleine journée celle-ci tourne autour de 24-26° maximums et s’approche des 10° la nuit. Concernant la pluviométrie, on observe bien deux saisons et deux saisons humides dont une plus courte que l’autre. On va dire que la première saison humide débute entre avril et mi- mai, puis fait place de mi-mai à juin à une saison sèche. Survient à partir de juillet et jusqu’à septembre une nouvelle saison humide avec des précipitations de l’ordre de 110 mm par mois (comme pour la première saison humide). Enfin l’année se termine d’octobre à mars par une saison sèche et fraîche pendant laquelle il ne pleut pratiquement pas. Néanmoins, il est important de voir que ces précipitations sont quand même assez faibles surtout comparées à celles que nous connaissons dans nos régions tempérées. L’hygrométrie que connaît cette espèce semble assez stable tournant entre 45% et 60%. Les conditions climatiques que rencontre le Boa des Sables de Somalie dans cette région nord, diffèrent quelque peu de celles que subissent les spécimens de la région sud. 2) Région du sud-est autour de la capitale, Mogadiscio Températures minimums et maximums à Mogadiscio : Pluviométrie moyenne à Mogadiscio : Hygrométrie moyenne à Mogadiscio : Au regard de ces tableaux, on se rend tout d’abord compte que dans cette région, Eryx Somalicus connaît des températures plus clémentes que dans le nord du pays. En effet, Mogadiscio se situe près de l’équateur, cette situation expliquant la faible variation des températures, et de l’hygrométrie qui reste assez élevée durant toute l’année. Concernant les températures, le maximum tourne autour de 30° toute l’année. Une période plus chaude se déroule durant les mois de mars, avril et mai, avec un pic à 33°. Durant ce laps de temps, les températures minimums descendent à 26°. Une période plus fraîche s’installe de juin à septembre, les températures maximums montent à 28° tandis que les températures minimums, sont de 22°. La pluviométrie de la région de Mogadiscio se distingue également quelque peu des régions nord. Une première période de précipitations se déroule entre avril et juillet, soit un peu plus tard dans l’année qu’à Booroma. Cet état de fait vaut également pour la seconde saison des pluies, qui se déroulent entre octobre et novembre. Une saison sèche a lieu de décembre à mars. Entre août et octobre, la pluviométrie ralentie mais quelques millimètres tombent néanmoins. Comme pour la région du nord, ces mesures de précipitations sont relativement faibles comparées à nos contrées. Enfin l’hygrométrie ne varie pratiquement pas durant toute l’année, tournant autour de 75%. Eryx Somalicus est ainsi capable de subir des températures relativement basses et des températures assez élevées. De même, il semble bien s’adapter à un taux d’hygrométrie faible comme élevé. Ainsi, ce boa des sables semble assez tolérant concernant ses conditions de vie. IV. Neuf spécimens pour une description Une description de l’espèce nous est donnée dans l’article de B. Lanza et A. Listri, « Somali Boidae and Pythonidae », et se base sur neuf spécimens, neuf femelles conservées dans des bocaux dans différents musées. Voici la traduction de la partie de l’article consacrée à la description d’Eryx Somalicus, de ces deux chercheurs italiens : « Les écailles dorsales au niveau de la tête sont plus ou moins larges, lisses, juxtaposées jusqu’au niveau de l’œil. Les écailles entre le niveau antérieur de l’œil et les écailles post-nasales sont plus larges que chez Eryx Borrii, leur nombre minimum le long de la région du museau étant de 1 (contre 3 chez Eryx Borrii). Les écailles rostrales sont grandes et larges, environ deux fois plus large que hautes avec une lèvre horizontal. Les narines sont entourées par seulement deux écailles, car les écailles inter-nasales ont souvent fusionnées avec les écailles pré-nasales bilatérales (complètement fusionnées sur huit des neuf spécimens). On trouve 4 à 6 écailles inter-orbitales et 9 à 11 autour des yeux, ces derniers étant séparés des lèvres par une écaille. Il existe entre 11 et 12 écailles entre le menton et les premières écailles ventrales. Cette espèce ne possède pas de rainure sous le menton. Les écailles du corps sont lisses avant de devenir de plus en plus carénées. Les écailles de la queue sont quant à elle fortement carénées. On trouve entre 34 et 40 écailles au milieu du corps, et de 156 à 163 au niveau du ventre. L’animal ne possède qu’une seule écaille anale et de 21 à 25 écailles sous-caudales. La queue est courte, environ 8 à 10.5% de la longueur totale, conique et pointue, parfois plus ou moins courbées vers le bas tout au bout. La taille est apparemment petite, le spécimen connu le plus grand (MZUF 33636) mesure 390 mm. Gans et Laurent se référant à un spécimen non sexé (MCZR 72038) ont souligné qu’il y a à la fois un accroissement et une réduction des rangées d’écailles dorsales, si bien que des écailles supplémentaires s’intercalent entre celles-ci. Ce phénomène se produit généralement entre la seconde et troisième rangée latérale. Ainsi les 159 écailles ventrales correspondent aux 204 écailles se trouvant au milieu des rangées dorsales. La structure des hémipénis ne nous est pas connue. (…). Le patron est plutôt variable. Les motifs du dos vont du marron clair à un marron sombre, coupés par une trentaine de lignes d’un blanc cassé parfois sombre, traversant le corps plus ou moins en obliques, chacune mesurant environ 1 à 6 écailles de long. Certaines de ces lignes peuvent fusionner avec d’autres pour former un Y ou un X. (…). Les parties inférieures des flancs sont blanc cassé avec des points noirs irréguliers, parfois avec une série de grandes tâches marrons et arrondies ». Le corps de l’holotype conservé à Milan au MSNM : Détail de la tête de l’holotype : Un autre spécimen : Une photo en couleur d’un spécimen : V. Mode de vie peu connu Eryx Somalicus est une espèce inféodée à des habitats sableux, arides et semi-arides. Le Boa des Sables de Somalie semble bien s’adapter à différents écosystèmes. Une liste peut être dressée des différents endroits où ont été collectés les quelques spécimens connus : en pleine journée dans une zone sableuse avec quelques touffes d’herbes et quelques arbres épineux (Parker, 1994), dans un tas de sable au milieu de deux rochers sur une plage (Gans et Laurent, 1965), sous une pierre dans une clairière. Concernant leur nourriture, un juvénile non sexé de 145 mm a été découvert avec un Hemidactylus de 45mm dans le ventre. Vu la taille qu’ils atteignent adultes, ils doivent se nourrir principalement de petits mammifères et de petits reptiles. Nous savons également peu de chose sur la reproduction de cette espèce. Néanmoins deux femelles ont été retrouvées avec des œufs dans le ventre. Cette espèce semble vraiment petite car ces femelles reproductrices mesurent entre 240 et 254 mm. Les œufs, quant à eux, atteignent entre 5.2 et 6mm. Le corps de la première femelle en contenait 5 tandis que l’abdomen de la seconde était trop endommagé pour connaître précisément le nombre d’œufs. VI. Captivité : entre trafic et réalités Il semblerait aujourd’hui qu’il n’existe aucun spécimen vivant d’Eryx Somalicus en Occident. Les seuls spécimens connus sont aujourd’hui dans des bocaux gardés dans les collections des différents musées d’histoire naturelle européens et américains. Pourtant si l’on se réfère aux quotas donnés par la CITES, il apparaît que pour l’année 2007, 500 spécimens vivants ont été exportés d’Éthiopie. Il semblerait que ces spécimens soient plutôt des Gongylophis Colubrinus sortis sous une autre appellation de ce pays d’Afrique afin de passer outre les quotas préalablement définis sur cette espèce. Comme pour l’Eryx Borrii, l’instabilité structurelle de la Somalie risque de fortement ralentir les études scientifiques portant Eryx Somalicus. VII. Sources 1) Littérature sur Eryx Somalicus - Lanza B., “Amphibians and reptiles of the Somali Democratic Republic”, Biogeographia, p. 407-465, 1988 - McDiarmid R. W., Campbell J. A. et Touré T. A., Snake species of the world, Vol. I, Herpotologists’League, 1999. - Lanza B. et Nistri A., « Somali Boidae (genus Eryx Daudin 1803) and Pythonidae (genus Python Daudin 1803) (Reptilia, Serpentes) », Tropical Zoology 18 (1), p. 67-136, 2005. Lien direct article en PDF : http://www.fupress.net/index.php/tropicalzoology/article/viewFile/120/118 2) Sites internet et forums sur Eryx Somalicus - http://passion-erycinae.xooit.fr/index.php : forum de passionnés sur les genres Erycinae (Calabaria, Charina, Eryx, Gongylophis et Lichanura) - http://reptile-database.reptarium.cz/species?genus=Eryx&species=somalic… : quelques éléments bibliographiques présents - http://www.cites.org/common/quotas/2007/ExportQuotas2007.pdf : quotas CITES pour 2007 - http://www.les-eryx.fr.st/ : site sur les Eryx et les Gongylophis - http://www.kingsnake.com/sandboa/somali.html : pratiquement aucune information mais deux photos en couleur - http://www.ethiopia-herpetology.com/boidae.html : page en tchèque avec quelques informations 3) Le climat en Somalie : - http://www.faoswalim.org/ftp/Water_Reports/Cleared/W-01-Climate of Somalia.…
  2. Salut tout le monde Vous attendiez tous des informations sur la bourse 2012 de l'ATP86 et bien les voilà : Elle aura lieu le samedi-dimanche 09 et 10 juin 2012 L'espace Jean Dousset (environ 1 000 m²) de Neuville-de-Poitou (86170) dans la Vienne vous accueillera pour la 3ème édition de cet évènement majeur de la terrarioriphilie dans le Grand Ouest. L'ensemble des membres de l'ATP86 est impatient d'organiser ce week-end dédié à l'échange d'animaux et d'informations dans une ambiance détendue et conviviale Horaires : Samedi : 10h-18h Dimanche : 10h-17h Tarifs : 5€ par personne et gratuit pour les moins de 12 ans. Pour les exposants voulant venir participer, le prix des 90cm de table (table de 1.80m) est de 10€ avec électricité comprise et mise à disposition de grilles d'exposition dans la limite des stocks disponibles. Le café de bienvenue sera bien sur de rigueur ainsi que notre bonne humeur. Si vous pouvez dés à présent réserver un stand pour exposer vos animaux ou accessoires, veuillez contacter: secretariat.ATP@gmail.com vous recevrez ainsi le formulaire d'inscription. Une première liste des exposants sera très bientôt mise en ligne Au plaisir de vous rencontrer durant cette bourse
  3. Salut tout le monde Comme promis, voici des photos de ma pièce aux reptiles tout belle et toute propre. Certains terras ne sont pas totalement finis au niveau de la décoration car il me manque quelques grosses branches pour finir de les agrémenter. Vue de l’entrée : à gauche un mur mêlant Exoterra et terras en bois, au fond mes deux racks pour mes reproductions et à droite (même si on le voit pas sur la photo, il y a un mur entier d’Exoterra : Le placard des rongeurs (je sais c’est pas bien mais j’ai pas le choix ) : Donc mur de gauche se composant d’Exoterra et d’une batterie de terras en bois qui accueille les lézards : Là ce sont mes deux racks : celui du haut est pour les petites espèces d’ophidiens tandis que celui du dessous peut abriter des espèces plus grandes de serpents et des lézards : Voici le mur de droite entièrement composé d’Exoterra de différentes tailles et abritant uniquement des serpents, sur le dessous, j’ai placé les boîtes où grandissent mes futurs reproducteurs en attendant un passage en terra : Passons maintenant en revue tous ces terrariums : Terra de Mystica, femelle M. Viridis Sorong : Terra de Little, mâle L. T. Trivirgata : Terra de Gamma, femelle L. T. Trivirgata : Terra d’Epica, femelle M. Viridis Aru : Terra de Goldorak, mâle M. Viridis Aru : Terra de Mic et Mac, mes 2 mâles V. Acanthurus : 1er terra avec 3 E. Macularius : 2nd terra avec 3 E. Macularius : Terra de Pancho, mâle M. Viridis Sorong : Terra de Thira, femelle G. Colubrinus (pas nettoyé car passage en rack très bientôt) : Terra d’Anaconda, mâle G. Colubrinus (pas nettoyé car passage en rack très bientôt) : Terra de Cloud, mâle P. Regius : Terra de V, mâle P. Regius : Terra de Kronk, femelle P. Regius : Terra de Gloïn, mâle A. Childreni : Terra de Shinrah, femelle P. Regius : Terra de Kiara, femelle P. Regius : Terra de Daykia, femelle A. Childreni : Terra de Kaalina et Luna, femelles P. Guttatus : Terra de Nala et Spyro, couple de P. Guttatus : Et pour finir, ma table basse où j’entrepose les éléments qui me servent à entretenir tout ce petit monde : Elle risque encore d’évoluer durant le mois de mars avec l’arrivée d’un rack pour mes Eryx et Gongylophis qui permettra de libérer un terra pour mon mâle Heterodon Nasicus, il aura ainsi plus de place. A noter que j'ai encore deux terras dans le salon : un planté pour les Lygodactylus et un artificiel pour une petite V. Acanthurus Voilà pour la visite
  4. Eryx Elegans : histoire naturelle Après avoir porté notre regard sur l’Eryx Borrii, nous allons aujourd’hui découvrir une autre espèce méconnue parmi le genre Eryx, il s’agit de l’Eryx Elegans. Là encore du fait de notre manque générale de connaissance sur cette espèce, cette fiche ne pourra être considérée comme « fiche d’élevage ». Ainsi, il va s’agir d’étudier plus en détails la vie de cette espèce dans la nature, les individus maintenus en captivité se réduisant certainement à moins d’une dizaine de spécimens dans le monde. Pour parvenir à mes fins, j’ai consulté principalement le net où j’ai collecté des informations sur des sites surtout russophones. Je vais notamment m’attarder sur la taxonomie, l’aire de répartition, et la description, ainsi que le climat sous lequel vit le Boa des sables d’Asie centrale ou le Boa des sables d’Afghanistan. I. Taxonomie et systématique Le premier nom de ce serpent a été Cusoria Elegans, donné en 1849 par Gray. C’est Blanford qui en 1876, donne à cet ophidien, le nom qu’on lui connaît aujourd’hui, d’Eryx Elegans dans son ouvrage, Eastern Asia, an accout iof the journeys of the Persian Boundary Comission. Boulenger va reprendre ce nom en 1893 dans son Catalogue of the Snakes in the British Museum, l’holotype étant conservé dans les entrailles de ce célèbre musée. Toutefois, un scientifique du nom de Nikolsky estime en 1916, dans son livre, Faune de Russie, que cette espèce est en réalité une sous-espèce d’Eryx Jaculus, le Boa javelot que l’on trouve en Europe. Il lui donne donc le nom d’Eryx Jaculus Czarewskii. Le débat autour du nom de cette espèce est tranché au moins temporairement sinon définitivement, en 1999 par McDiarmid, Campbell et Touré dans Snake species of the World. Il est connu en Europe sur le nom de « Boa des sables d’Asie centrale » et plus particulièrement en Allemagne, comme le « Boa des sables d’Afghanistan », bien que comme on va le voir, il est très rare dans ce pays. D’autres noms lui ont été donnés de l’autre côté de l’Atlantique comme « Boa des sables aveugle », « Boa des sables de Perse ». II. Une aire de répartition se limitant à trois pays Ce Boa des sables a une aire de répartition qui se limite à trois pays : l’Iran (région nord-est), le Turkménistan et l’Afghanistan. Eryx Elegans habite principalement la chaîne de montagne Kopet-Dagh qui sert de frontière à l’Iran et au Turkménistan. C’est d’ailleurs dans cette région qu’il semble avoir été le plus étudié, notamment par Ataev en 1985, dans son ouvrage Reptiles of the Mountains of Turkmenistan. Les montagnes de Kopet-Dagh s’élèvent à une altitude maximum de 3 100 mètres environs. Néanmoins, cette espèce est également présente dans l’ouest et le centre de l’Afghanistan, là encore dans une région montagneuse, l’Hindou Kouch. Dans le centre du pays afghan, ce contrefort de l’Himalaya connaît des altitudes allant jusqu’à plus de 5 000 mètres (Mont Fuladi : 5 135m). Toutefois, il semblerait qu’un seul et unique spécimen ait été trouvé en Afghanistan par Gunther. Il y fait référence dans son ouvrage datant de 1864, Reptiles of British India. La situation plus que conflictuelle de l’Afghanistan depuis plus d’un siècle peut également expliquer le fait que peu d’individus aient été recensés, les scientifiques n’osant pas se risquer dans cette région du monde. Si l’on se fit aux données rencontrées sur internet, Eryx Elegans vit à une altitude comprise entre 800 et 2500 mètres. Carte de l’aire de répartition d’Eryx Elegans : Tirée de : http://www.les-eryx.fr.st/ Pendant une longue période, un débat a eu lieu entre les scientifiques sur la présence ou non de ce serpent en Inde. Il apparaît que si cette espèce s’est aventurée jusque dans ces contrées, elle les a aujourd’hui déserté. III. Le climat aride des montagnes du nord de l’Iran et du sud du Turkménistan Afin de connaître le climat sous lequel vit Eryx Elegans, j’ai choisi de prendre la ville de Mashhad en Iran comme référence. En effet, en comparant les données trouvées sur différents sites internet, j’ai pu vérifier la fiabilité des données qui ne diffèrent que très légèrement d’un site à l’autre. Il est également à noter que cette ville se situe à 981 mètres d’altitude et que la grande majorité de l’Iran vit sous un climat aride ou semi-aride, c’est-à-dire des régions où l’évaporation potentielle est supérieure aux précipitations. Températures minimums et maximums à Mashhad : Pluviométrie moyenne à Mashhad : Hygrométrie moyenne à Mashhad : Le Boa des sables d'Asie Centrale connaît donc des températures diurnes allant de 33° en été à 3° en hiver. La nuit, pendant les beaux jours, la température descend aux alentours de 20° tandis que durant la saison froide, le thermomètre peut afficher jusqu’à -5°. Étant donné l’altitude relativement faible de Mashhad, on peut même penser que cette espèce supporte des températures encore plus froides notamment pour les spécimens qui, en hiver, habite à près de 2 500 mètres d'altitude. Concernant la pluviométrie de cette région, on constate une alternance entre une saison peu humide, allant d’octobre à mai, où la pluviométrie est comparable à celle des régions de l’ouest français en été, et une saison complètement sèche où il ne pleut pratiquement pas entre juin et septembre. L’humidité de la région se ressent forcément si l’on regarde le graphique avec là encore deux périodes. Durant la première, allant de d’octobre à mai, l’hygrométrie s’approche de la moyenne annuelle de l’ouest de la France. Pendant la seconde, où l’hygrométrie frôle les 20%, elle est comparable à celle du Sahara. Cette espèce vit donc dans un climat qui l’oblige à s’adapter à un grand écart de températures entre l’hiver et l’été, prés de 40°. Eryx Elegans vit donc bien dans un climat aride où les pluies et l’hygrométrie sont très peu importantes. IV. Description Cet Erycinae est parmi l’un des plus petits représentants de cette sous-famille avec une taille approchant les 60 cm pour les femelles, bien que la taille la plus souvent communiquée soit comprise entre 45 et 50 cm. La queue représente entre 5 et 8 cm de la longueur totale du corps. La tête est comme chez tous les boas des sables, très peu distincte du reste du corps. Concernant son écaillure et là encore comme chez les membres des genres Eryx et Gongylophis, le Boa des sables d'Asie Centrale possède une écaille rostrale légèrement recourbée sur la mâchoire supérieure qui avance sur la mâchoire inférieure. La tête est recouverte de nombreuses petites écailles. Les yeux sont placés à la fois vers les côtés et vers le haut du crâne. Ils sont entourés de 7 à 9 écailles. Ce boa possède 36 à 41 rangées d’écailles transversales et entre 162 et 184 écailles ventrales. Si l’on s’intéresse maintenant à la couleur du serpent, on remarque que celui-ci est peu contrasté, et que le gris-olive domine. Son patron se compose d’une ligne en zigzag plus foncée qui s’étend sur tout le long du dos. De petites tâches foncées sont également présentes sur les flancs de l’animal. Enfin son ventre est aussi gris-olive avec quelques petites mouchetures noires. Photos d’Eryx Elegans : V. Mode de vie Vivant dans les montagnes iraniennes et turkmènes, ce petit boa fréquente les hauts-plateaux. On le retrouve aussi bien au fond des gorges, et des canyons que le long de pentes douces. Il circule à travers la végétation xérophile (vivant dans des milieux pauvres en eau) qui forme des steppes montagneuses. Il semblerait qu’il affectionne tout particulièrement les terriers de rongeurs pour se mettre en sécurité. Son activité est nocturne mais il s’adapte aux conditions climatiques. Ainsi Ataev en a retrouvé plusieurs se faufilant en plein jour durant le printemps. Il se nourrit principalement de petits rongeurs qu’il chasse dans leur terrier. De petits lézards figureraient également à son menu. Concernant sa reproduction, on suppose logiquement qu’il subit une hibernation durant les mois d’hiver, réapparaissant à la surface à partir du mois de mars. Espèce ovovivipare, la femelle mettrait bas de 3 à 14 petits d’une taille de 11 cm. VI. Captivité Cette espèce est pratiquement inexistante en captivité même si quelques individus ont été répertoriés parmi les terrariophiles du monde entier. Un site russe évalue à environ 20 personnes, le nombre de personnes ayant observé le Boa des sables d’Asie Centrale dans les montagnes turkmènes donc cela nous donne une idée du nombre de personnes en possédant en captivité… Un certain Dave Sorenson en possède au moins un car c’est à lui que l’on doit la photo du spécimen en captivité. Il aurait également indiqué que cette espèce, en captivité, se nourrit de souris. Sur le forum américain Kingsnake, un membre a écrit que trois Boas des sables d’Asie Centrale seraient présents en Europe. Je l’ai contacté pour en savoir plus mais ses réponses m’incitent à prendre cette information avec la plus grande prudence car il a été incapable de me dire dans quel pays ceux-ci étaient maintenus et par qui précisément. La seule information relativement intéressante qu’il m’ait livré, c’est que ces Eryx Elegans seraient détenus pas des scientifiques. VII. Sources 1) Littérature sur Eryx Elegans - Ataev C. A., Reptiles of the Mountains of Turkmenistan, TSSR Academy of Sciences, Ashkabad, 1985. - Blanford W. T., Eastern Persia, an account of the journeys of the Persian Boundary Comission, Vol. II, The zoology and geology, Londre, 1876. - Boulenger G. A., Catalogue of the snakes in the British Museum, London, 1893. - McDiarmid R. W., Campbell J. A. et Touré T. A., Snake species of the world, Vol. I, Herpotologists’League, 1999. - Nikolsky, Faune de Russie, Rept., 1916. 2) Sites internet et forums sur Eryx Elegans : - http://passion-erycinae.xooit.fr/index.php : forum français de passionnés sur les genres Erycinae (Calabaria, Charina, Eryx, Gongylophis et Lichanura). - http://www.les-eryx.fr.st/ : site en français contenant quelques informations sur cette espèce. - http://www.kingsnake.com/sandboa/elegans.html : page du célèbre forum américain sur Eryx Elegans, contenant quelques informations. - http://reptile-database.reptarium.cz/species?genus=Eryx&species=elegans : page anglaise consacré à Eryx Elegans sur ce site de taxonomie. - http://www.ecosystema.ru/08nature/rept/108.htm : page en russe contenant le plus d’informations sur l’espèce. - http://animalia.simatika.ru/page/Eryx_elegans : page en russe avec un peu moins d’informations que la précédente. - http://szmn.sbras.ru/old/Gallery/reptilia/stroi_udav.htm : page en russe contenant toujours moins d’informations que les deux pages précédentes. Bonne lecture
  5. Je viens de faire des photos de mes Heterodon Nasicus donc voici le résultat : - Jya, femelle de 2010 : - Cobra, mâle adulte venant de chez Chance : (en mue sur les photos) Voilà pour eux
  6. Eryx Borrii : histoire naturelle Cette fiche n’est en aucun cas une fiche d’élevage mais plutôt un résumé de l’histoire naturelle de ce serpent, Eryx Borrii. En effet, je ne possède pas cette espèce, je ne peux donc logiquement pas donner des conseils sur sa maintenance. Néanmoins, à travers les quelques données que j’ai pu collecter ici et là principalement sur le net, il est tout à fait possible d’en savoir plus sur cette espèce « récente », car seulement décrite en 2005. J’ai notamment réussi à trouver le seul et unique article le décrivant, une partie des informations qu’il nous livre sera donc repris ici. Je vais donc résumer mon propos à quelques généralités sur sa vie dans la nature, c’est-à-dire son aire de répartition, le climat sous lequel il vit, sa description. Une approche de sa systématique ouvrira cet article. I. Taxonomie et systématique chez Eryx Borri Tout d’abord, il faut savoir que ce serpent est très méconnu parmi la communauté scientifique et peu étude s’intéresse à lui. Il a été décrit pour la première fois en 2005 par deux chercheurs italiens de l’université de Florence, Benedetto Lanza et Annamaria Nistri dans leur article « Somali Boidae and Pythonidae ». Le nom qui lui a été attribué, « Borrii » vient d’un herpétologue italien, ami des deux scientifiques. Cette espèce a été incluse dans le genre Eryx car elle est très proche d’une autre espèce du genre Eryx, E. Somalicus. La date récente de découverte semble expliquer le fait que je n’ai pas trouvé de références quant à des possibles débats sur cette espèce. On peut toutefois être sûr que des discussions vont naître prochainement parmi les scientifiques, quant à sa validité, un seul spécimen étant connu. Déjà, on observe sur les deux sites internet de systématique que j’ai consulté (consultation le 07/02/2012), ITIS et Reptile Database qu’Eryx Borrii n’est pas inventorié par la première au contraire de la seconde. Apparemment, le seul spécimen connu qui sert également d’holotype, aurait été prélevé en 1900 et serait aujourd’hui détenu par le British Museum of National History de Londres. L’animal en question, une femelle, a été capturée à Biji, par Arthur Donaldson Smith (1866-1939), un explorateur américain probablement lors de son expédition qui partit du Somaliland vers le Kenya dans les années 1890. II. Une aire de répartition minuscule : Biji dans le nord de la Somalie ou Somaliland Après quelques recherches, il m’a été possible de localiser la ville de Biji qui se trouve au Somaliland, une région du nord de la Somalie, ayant déclarée son indépendance en 1991. Ce village semble être à la croisée de deux vallées, dans les contreforts de l’est du Ras Dashan (chaîne montagneuse d’Ethiopie). Cette bourgade se situe à environ 350 mètres d’altitude en bas d’un massif culminant à plus de 1 200 mètres de hauteur. On peut donc estimer que l’on retrouve cette espèce entre 300 et 1 200 mètres d’altitude. Ce serpent vit donc soit dans des régions montagneuses soit dans les plaines bordant ces massifs. Il doit certainement se cacher dans le sable ou dans les fissures des escarpements rocheux. Carte montrant Biji, Somaliland : III. Etude du climat du Somaliland Afin de montrer le climat dans lequel Eryx Borrii évolue, j’ai réussi à trouver la pluviométrie, l’hygrométrie ainsi que les températures minimums et maximums. Pour les deux premières données, les relevés ont été réalisés à Boorama, une ville somalienne située à l’ouest de Biji, à 1 500m d’altitude, sur la frontière avec l’Ethiopie. Concernant les températures, ces dernières viennent de la capitale du Somaliland, Hargeisa, un peu plus au sud de Biji, où l’altitude est d’environ 1 300m. Températures minimums et maximums à Hargeisa : Pluviométrie moyenne à Booroma : Hygrométrie moyenne à Booroma : Comme on le voit sur ces tableaux, Eryx Borrii se rencontre dans un climat qui connaît deux saisons sèches et deux humides. De plus, la Somalie se trouvant sous les tropiques, la saison humide correspond aux températures maximales de la région tandis que les saisons sèches voient la fraîcheur s’installer. Si l’on s’intéresse aux températures, on observe que cette espèce vit à des températures diurnes allant de 23° à 31°. En regardant le tableau, on voit que la saison chaude dure (et ce malgré la petite période sèche de juin), du mois de mars à octobre. La température durant cette période sont de 28-31° la journée et redescendent à 16-17° la nuit. Entre octobre et février, Eryx Borrii subit une baisse de températures. En effet, en pleine journée celle-ci tourne autour de 24-26° maximums et s’approche des 10° la nuit. Concernant la pluviométrie, on observe bien deux saisons et deux saisons humides dont une plus courte que l’autre. On va dire que la première saison humide débute entre avril et mi- mai, puis fait place de mi-mai à juin à une saison sèche. Survient à partir de juillet et jusqu’à septembre une nouvelle saison humide avec des précipitations de l’ordre de 110 mm par mois (comme pour la première saison humide). Enfin l’année se termine d’octobre à mars par une saison sèche et fraîche pendant laquelle il ne pleut pratiquement pas. L’hygrométrie que connaît cette espèce semble assez stable tournant entre 45% et 60%. Ces données climatiques sont relativement fiables et collent à des régions proches de l’endroit où Eryx Borrii a été capturé pour la seule et unique fois. Néanmoins, un microclimat n’est pas à exclure. IV. Une description se basant sur un seul spécimen Plutôt que de chercher à résumer ou à paraphraser les explications de Lanza et Nistri, je vous donne directement la traduction (comportant éventuellement des fautes) d’une partie de leur article : "Les écailles de la tête sont élargies, lisses et juxtaposé jusqu’au niveau des yeux, les écailles entre le niveau antérieur des yeux et les post-nasales sont plus petites que chez E. Somalicus, leur nombre minimum le long de la région du museau est de trois. Le rostre est épais et important, environ 2.5 fois plus large que haut, avec un bord horizontal. Les narines sont entourées par deux écailles seulement (une post-nasale, et une écaille dérivant de la fusion des écailles inter-nasales et pré-nasales, apparemment seulement fusionnées sur le côté droit). 5/5 écailles inter-orbitales et 10/10 circum-orbitales sont présentes. Les yeux sont séparés des lèvres par 1/1 écaille. Il y a 3/3 écailles entre les post-nasales et les yeux. Il possède 10/11 écailles supra-labiales. Il y a également 12 écailles entre le crâne et les premières écailles pseudo-ventrales. Le sillon crânien est absent. Les écailles du corps sont lisses au départ et deviennent de plus en plus rugueuses, tandis que celle de la queue le sont fortement. Il possède 39 écailles mi-corps et 193 ventrales, une écaille anale, 26 écailles sud-caudales. La queue est courte, conique, pointue, légèrement courbée sur la fin, constituant à peu près 8,25% du total du corps. Le corps est mince. Le ratio taille totale/diamètre maximum s’approche des 39,35. La taille totale est de 390 mm. Les dents maxillaires et mandibulaires sont solides, non sillonnées, et arrangées de façon anonodonte et scaphiodonte. Le serpent possède entre 8 et 9 dents maxillaires et mandibulaires. Les dents palatines et ptérygoïdes n’ont pas été comptées. Les couleurs ont été décrites alors que l’animal avait été plongé dans l’alcool. La couleur du dos est brune, plus claire sur la tête et sur les côtés du corps avec des lignes longitudinales d’un blanc-cassé plus ou moins obliques et fragmentées, fusionnant parfois pour former des bandes étroites ondulées. Les parties inférieurs des flancs sont blancs-cassées avec de petits points noirs irréguliers et parfois une série de points noirs et marrons ronds. (…). Cette nouvelle espèce est morphologiquement proche d’Eryx Somalicus mais se distingue par une morphologie plus svelte (un ratio longueur/diamètre maximum d’environ 39.35 contre 24,03-30 pour l’Eryx Somalicus), un nombre plus important d’écailles ventrales (193 contre 163 chez Eryx Somalicus), une taille plus petite des écailles entre le niveau antérieur des yeux et la région post-nasale (leur nombre minimum le long du milieu de la région du museau est de 3, contre 13/4 chez Eryx Somalicus). Le pattern dorsal présente des lignes longitudinales d’un blanc-cassé plus ou moins obliques et fragmentées alors qu’elles sont transversales chez E. Somalicus." Sa taille réelle nous est inconnue car on ne peut se baser sur l’étude d’un seul spécimen. Son alimentation dans la nature échappe également à nos connaissances bien qu’il doit certainement s’alimenter de tout ce qui est à sa taille dans une région désertique où la nourriture ne doit pas se trouver à profusion. Nous ignorons également son mode de reproduction : ovipare ou vivipare. Nous ne connaissons pas non plus le fonctionnement de sa saison de reproduction. Détails de la tête : Le corps de l’holotype aujourd’hui conservé à Londres au BMNH : V. La captivité Du fait de la récente découverte de cette espèce et du nombre plus que réduit de spécimens collectés, il est difficile d’imaginer retrouver ce serpent avant très longtemps dans nos terrariums. La faible répartition d’Eryx Borrii implique logiquement une grande fragilité de cette espèce quant à des possibles prélèvements. Cette situation et le peu de références scientifiques peuvent également nous amener à nous demander si cette espèce n’est pas aujourd’hui disparue. Ainsi, il semble important de suivre de près de futures publications scientifiques sur cette espèce, en espérant que d’autres spécimens seront trouvés dans la nature. De plus, il est utile de noter que la région d’origine de ce serpent est quelque peu troublée. En effet, le Somaliland est un état non reconnu par la communauté internationale et, bien que disposant d’un régime démocratique et d’une certaine stabilité, des escarmouches entre cet état et la Somalie éclatent de temps à autre notamment à l’est. Cette situation peut également expliquer le faible taux de prospection scientifiques dans la région. VI. Sources Voici les quelques sources que j’ai utilisé pour faire cet article. 1) Littérature sur Eryx Borrii : - Lanza B. et Nistri A., Somali Boidae (genus Eryx Daudin 1803) and Pythonidae (genus Python Daudin 1803) (Reptilia, Serpentes), Tropical Zoology 18 (1), p. 67-136, 2005. Lien direct article en PDF : http://www.fupress.net/index.php/tropicalzoology/article/viewFile/120/118 2) Le climat en Somalie : - http://www.faoswalim.org/ftp/Water_Reports/Cleared/W-01-Climate%20of%20Somalia.pdf 3) Fiche Wikipédia sur Arthur Donaldson Smith - http://en.wikipedia.org/wiki/Arthur_Donaldson_Smith 4) Forums : - http://passion-erycinae.xooit.fr/index.php : forum de passionnés sur les genre Erycinae (Calabaria, Charina, Eryx, Gongylophis et Lichanura) Bonne lecture
  7. Meos8608

    Passion Erycinae

    Salut Juste pour vous dire que cela fait un mois tout juste que le forum Passion Erycinae est ouvert. Avec 47 membres et 1200 messages postés, je pense que l'on peut dire que c'est plutôt un bon début mais il ne faut pas qu'on se relâche. Il faut continuer de remplir le forum d'informations en tout genre, de plein de photos, de blagues, de connaissances... et surtout qu'on continue à prendre du plaisir et à partager nos expériences ensemble Merci à tous pour votre participation et longue vie au forum Pour les personnes pas encore inscrites, n'hésitez plus et longue vie au forum
  8. Rajout des photos des Taeniura Ridleyi : - Taré, NC 2010 : déjà vu plus haut, je rajoute qu'il est très photogénique vu la tronche des photos de ses camarades - Byte, NC 2009 : retard de croissance mais rattrape ça tranquillement : - Ultima, NC 2009 : gros retard de croissance mais au droit comme les 4 a une cure de bouffe durant l'hiver : - Enigma, NC 2009 : gros retard de croissance mais au droit comme les 4 a une cure de bouffe durant l'hiver : Il manquera juste les Heterodons mais ils sont tous les deux en mue
  9. Meos8608

    Passion Erycinae

    En deux semaines, notre forum réunit déjà 40 membres pour près de 800 messages !!! De nouveaux articles et liens ont été mis à la disposition des membres afin que tous ensembles, nous améliorions nos connaissances sur ces espèces. De nouveaux modérateurs ont été nommés afin qu'ils nous fassent profiter de leurs connaissances dans les 5 genres d'Erycinae. Bref, n'hésitez pas à vous inscrire afin de parfaire vos connaissances, de partager vos informations... sur ces espèces fascinantes, dans une ambiance basée sur la convivialité et le partage
  10. En fait, la femelle Sorong que l'on voit par terre, est dans une petite boîte car si je la mets en terra, elle stresse et arrête de manger
  11. Ca veut dire qu'ils sont porteurs non déclarés du gène Albinos et que quand ils se reproduisent ensemble, il y a 1/4 de chance d'avoir 1 Albinos parmi les petits Merci pour eux en tout cas
  12. Oui j'ai dû vendre 2 mâles et 3 femelles cette année car je voulais me diversifier un peu et comme je suis pas loin des quotas
  13. Salut Je vais vous présenter les différents monstres qui composent mon élevage, vu que ça fait longtemps que je n'ai pas mis de photos de tous mes titis. Il en manque quelque uns car leurs photos commencent à dater un peu mais j'en ferai dès qu'ils seront sortis d'hivernation ou qu'ils ne seront pas en mue - Mâle Antaresia Childreni, NC inconnue : caractère lunatique mais pas trop de problème une fois en main - Femelle Antaresia Childreni, NC inconnue : bon caractère mais faut quand même faire attention, madame à ses humeurs - Kiara, femelle Python Regius, Farming 2006 : super mangeuse, super caractère, en ovulation sur la photo - Kronk, femelle Python Regius, NC 2007 : sexé comme mâle à la base mais elle faisait 1kg à 1 an, on la voit ici sur ses oeufs - V, mâle Python Regius Spider, NC 2009 : (trop) gros mangeur, et super reproducteur - Shinrah, femelle Python Regius het-Albinos NC 2007 : très timide et pas top mangeuse - Cloud, mâle Python Regius het-Albinos NC 2007 : très timide et pas top mangeur non plus - Taré, mâle Orthriophis Taeniura Ridleyi NC 2010 : bon mangeur, grandit trop vite, niveau caractère RAS même si des coups de queue partent de temps en temps : - Saphira, femelle Morelia Viridis Sorong, NC 2007 : très très très timide donc très très mauvaise mangeuse, vit actuellement dans une petite boîte en plastique, y a que là qu'elle mange et encore - Mystica, femelle Morelia Viridis Sorong NC 2009 : super caractère, super mangeuse - Mâle Morelia Viridis Sorong, NC 2006 : rien à dire au niveau du caractère et de son alimentation : il venait d'arriver sur la photo. C'est une vraie tuerie, du bleu du bleu et toujours du bleu - Epica, femelle Morelia Viridis Aru, NC 2005 : là encore super grosse mémère : - Goldorak, mâle Morelia Viridis Aru NC 2005 : bon mangeur mais attention aux manipulations, ça part dans tous les sens, à les 3 derniers de sa queue en tire-bouchon Thira : femelle Gongylophis Colubrinus, NC 2008 : caractère plutôt cool Anaconda : mâle Gongylophis Colubrinus, NC 2008 : son nom vient de son caractère... inutile de préciser plus Femelle Anerythristique NC 2011 : elle ne veut que du vivant mais je vais essayer de la passer au décongelé... à mon avis c'est pas gagné Mâle Albinos NC 2011 : super cool, super mangeur même un peu trop. Il fait son Viridis : le soir tout ce qui rentre dans sa fauna, c'est de la bouffe !!! Femelle Gongylophis Colubrinus Rufescens, NC 2011 : tempérament à travailler car un peu fofolle mais je vais continuer de l'habituer progressivement, une grosse grosse mangeuse Mon couple de Lichanura Trivirgata Trivirgata : - Femelle Lichanura Trivirgata Salsowi NC 2011 - Couillux, mâle Eublepharis Macularius SHT, NC inconnue : mon gros mâle qui couine - Era, femelle Mack Snow Albinos NC 2008 : trop belle - Mic, mâle Varanus Acanthurus NC 2010 : né avec une déformation à la queue et à la patte avant gauche, mais vit normalement sa vie et est plus gros que l'autre mâle, pas timide du tout - Mac, mâle Varanus Acanthurus NC 2010 : peureux sauf quand la bouffe arrive - Femelle Varanus Acanthurus NC 2011 : peureuse pour le moment en espérant qu'elle se calme en grandissant - Mâle Lygodactylus Williamsi, NC inconnue : trop trop trop beau - Femelle Lygodactylus Williamsi, NC inconnue : trop mignonne et pas trop timide comparé au mâle Il va encore manquer les Gutts (en mode dodo), les 3 d'autres Taeniura, mon couple d'Heterodon et 4 autres geckos. Je vous les montrerai bientôt
  14. Meos8608

    Passion Erycinae

    Allez ça fait une semaine que le forum Passion Erycinae est lancé et déjà 26 membres et plus de 500 messages !!! Merci à ceux qui se sont être inscrits, il ne nous reste plus qu'à remplir le forum d'informations, de fiches, de photos... pour qu'il soit définitivement lancé et qu'il contribue à faire connaître ces petits serpents en France. Et pour ceux qui ne sont pas encore inscrits, n'hésitez pas à nous rejoindre. De nombreuses rubriques et posts vous attendent : quizz, photos de vos installations, débats terrariophiles... et plein d'autres A vos claviers
  15. Meos8608

    Passion Erycinae

    Une nouvelle fiche d'élevage s'ajoute à celle que j'ai écrite sur les Gongylophis Colubrinus. Cette nouvelle fiche, traduite en français par mes soins, a été écrite par Emanuele Cimatti pour le magazine Reptilia (pdf téléchargeable gratuitement) et s'intéresse au Calabaria Reinhardtii !!! Donc pour ceux s'intéressant à cette espèce ou souhaitant juste agrandir leurs connaissances, cette fiche est disponible sur le forum. Donc n'hésitez pas à vous inscrire
  16. Salut tout le monde Je viens vous présenter un nouveau forum de terrario consacré entièrement aux espèces de la sous-famille des Erycinae. Ces espèces étant généralement mal connues, vous pourrez ainsi trouvez dessus plein d'informations et de bibliographies sur les Calabaria, les Charina, les Eryx, les Gongylophis et les Lichanura. http://passion-erycinae.xooit.fr Et voici la bannière : N'hésitez pas à venir vous inscrire et à participer à ce forum
  17. Salut tout le monde RECHERCHE 1 ou 2 administrateurs ainsi que 2 ou 3 modérateurs pour lancer un forum sur les Erycinae : Calabaria, Eryx, Gongylophis, Charina et Lichanura !!!! Il faut néanmoins remplir quelques conditions : ... - détenir un représentant des Erycinae chez soi !!! OBLIGATOIRE !!!! - posséder des connaissances en gestion de forum (pas forcément utiles si on veut être modérateur ) - posséder des connaissances dans le "graphisme informatique" - posséder un minimum de connaissances sur les Erycinae, en vue de réaliser de vraies fiches d'élevage et de maintien - être motiver et prêt à partager ses connaissances Pour la définition précise du rôle de chacun, rien de bien particuliers mais je préciserai tout ça avec les personnes intéressées Je précise que j'ai déjà bien avancé dans la création du forum, notamment dans son organisation Voilà j'espère qu'un maximum de gens répondront présents afin d'ouvrir rapidement ce forum
  18. Merci Gegecko pour ces phases, je vais les incorporer à ma fiche
  19. Pendant que j'y pense, je compte monter un forum traitant uniquement des Erycinae (Eryx, Gongylophis, Lichanura, Charina...). Je recherche donc des personnes ayant des connaissances sur ces animaux et dans la gestion d'un forum. Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à me contacter en MP
  20. J'ai essayé de faire un truc carré et logique, c'est sur qu'au final y a de quoi lire
  21. Salut tout le monde Après une fiche d’élevage sur le Python Vert (Morelia Viridis) je vous en propose aujourd’hui une nouvelle qui portera sur le Boa des Sables d’Afrique de l’Est (Gongylophis Colubrinus). Les informations que vous trouverez ici sont issues de plusieurs supports : sites internet, propres expériences d’élevage, ouvrages de terrariophilie et discussions avec d’autres éleveurs. Mon but sera ici d’essayer de corriger certaines inepties qui sont encore largement diffusées, notamment sur la toile. Je reste toutefois conscient que cette fiche peut être bien entendu, sujette à discussions, et qu’elle ne prétend pas tendre à l’exhaustivité concernant cette espèce. Pourtant, le Boa des Sables, en plus d’une morphologie spécifique, est considéré comme un serpent pour débutant et n’a donc jamais vraiment attiré l’attention des éleveurs. I. Généralités Serpent atypique par la forme de son corps et par celle de son nez, cet ophidien n’en demeure pas moins un serpent aujourd’hui bien représenté dans les terrariums français. Bien que relativement commun et considéré comme un serpent « facile », l’achat de ce reptile ne peut se faire sans un minimum de renseignements afin d’accueillir votre nouveau protégé dans de bonnes conditions. Il est donc important de connaître et comprendre le milieu d’origine de cette espèce ainsi que ses mœurs dans la nature. 1) Un débat taxonomique lointain et encore vivace aujourd’hui Concernant la taxonomie, cette espèce a connu de multiples changements au niveau du genre et des sous-espèces. A la base, Gongylophis Colubrinus a été appelée en 1758, Gongylophis Colubrinus Colubrinus par Linneus. Une seconde sous-espèce a fait son apparition en 1935 sous la plume de Stull, prenant le nom de Gongylophis Colubrinus Loveridgei. Néanmoins durant le XXème siècle, le genre Gongylophis disparaît et ces espèces passent alors dans celui d’Eryx, nom encore couramment donné par la communauté terrariophile française. C’est en 1989 que Taker revalide le genre Gongyglophis auquel appartient encore aujourd’hui cet ophidien, en compagnie de trois autres espèces : G. Muelleri, G. Conicus et G. Whitakeri. Il convient de préciser que cette appartenance fait encore l’objet de débat dans le monde de la recherche taxonomique. De nos jours, il existe une discussion entre les scientifiques concernant l’existence ou non de sous-espèces : - Certains affirment qu’il n’existe pas de sous-espèce mais deux localités différentes : la localité Kenya, c’est-à-dire orange et la localité Egypte, de couleur jaune - D’autres prétendent discerner 2 sous-espèces, G. Colubrinus Loveridgei, de couleur orange, et G. Colubrinus Colubrinus, la forme jaune. - Enfin des chercheurs affirment qu’ils existent une autre sous-espèce, G. C. Rufescens, une forme marquée par une robe noire très largement dominante mais clairsemée de points oranges, habitant dans le nord de l’Ethiopie. Certains affirment même qu’il s’agit d’une espèce à part entière. Gongylophis Colubrinus localité Egypte ou G. C. Colubrinus : Photo d'Hervé Reptiles Gongylophis Colubrinus localité Kenya ou G. C. Loveridgei : Gongylophis Colubrinus Rufescens : 2) Un boa d’Afrique Saharienne et Subsaharienne Gongylophis Colubrinus, serpent nocturne et exclusivement terrestre, se trouve uniquement sur le continent africain, et principalement dans deux types de climats, désertique et semi-désertique. - Carte Tirée de : http://www.les-eryx.fr.st/ Comme on peut le voir sur la carte, ce serpent fréquente deux milieux, répartis sur plusieurs pays : - Le désert, qui se caractérise par la presque inexistence de pluviométrie, et des écarts de température entre le jour et la nuit très importants, de l’ordre de plus de 20° : en Lybie, en Egypte, au Soudan, en Ethiopie (une partie) et en Somalie - La savane qui connaît une longue saison sèche à laquelle répondent deux périodes de pluies (entre mi-mars et mi-mai et entre début-novembre et mi-décembre), les températures y sont relativement plus clémentes que dans le désert mais dépassent tout le temps les 18° : en Ethiopie (une partie), au Kenya et en Tanzanie Cette répartition est à prendre à compte dans le maintien en captivité de cette espèce. Ce serpent peut donc s’adapter à ces deux milieux même si dans son article dans Reptil Mag N°44, Jonathan Dufour prétend que cette espèce ne vit pas forcément enterré au milieu des dunes de sables comme il est fait état dans de nombreux écrits, mais préfère s’abriter dans des terriers inoccupés dans des zones rocailleuses. - Température et Pluviométrie Etant donné la vaste aire de répartition de cette espèce, j’ai choisi de présenter des tableaux présentant les températures et les précipitations dans deux pays différents, l’Egypte et la Tanzanie, afin de rendre compte au mieux du climat connu par Gongylophis Colubrinus. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que ces températures ne sont pas valables pour toutes les régions car il existe des microclimats à l’échelle même d’un pays. Températures maximum et minimum à Dodoma au centre de la Tanzanie : Précipitations moyennes à Dodoma au centre de la Tanzanie : Températures maximum et minimum à Al-Karga dans le désert au centre de l’Egypte : Précipitations moyennes à Al-Karga dans le désert au centre de l’Egypte : je n’ai pas fait de tableau car il ne pleut pratiquement pas dans le désert, mais une pluviométrie de moins 5 mm est à noter pour le mois de septembre. Ainsi comme on le voit, ce serpent s’adapte à des températures moyennes allant de plus de 40° à près de 5°. Il supporte également des changements de température énormes mais aussi moins importants, d’environ 10°. Cette mise au point permet de montrer la résistance de ce serpent et sa robustesse face aux aléas climatiques. Si l’on se penche sur la pluviométrie des milieux où vit Gongylophis Colubrinus, on constate qu’il supporte très bien l’aridité par certaines adaptations mais qu’il connaît aussi dans son milieu naturel des précipitations plus importantes. Face à ces résultats, on peut logiquement se demander si le terrariophile ne doit pas adapter ses paramètres de maintenance en fonction de la sous-espèce ou de la localité qu’il possède ? J’y reviendrai plus loin. 3) Description générale : un serpent atypique Petit boïdé trapu, cet ophidien se distingue par plusieurs caractéristiques : son écaille rostrale, ses yeux, et sa queue. Les mâles adultes atteignent entre 45 et 60 cm tandis que les femelles peuvent dépasser les 85 cm. Concernant le poids, un mâle pèse une centaine de grammes tandis que les femelles peuvent atteindre 400/500 grammes, voire davantage. Détail de la tête et du nez : Cette photo nous montre deux spécificités du Gongylophis Colubrinus. Les yeux ne sont pas vraiment situés sur le côté de la tête mais remontent un peu plus haut. Ils sont également légèrement globuleux. De plus, l’écaille rostrale est clairement distincte et avancée par rapport à la mâchoire ce qui permet à ce serpent de s’enterrer avec facilité dans le sable. Concernant la tête en elle-même, elle n’est pas bien démarquée du reste du corps, ce qui amène certaines personnes à les comparer à des vers de terre. Détail des écailles du corps : L’écaillure est relativement douce car composée de très nombreuses petites écailles. Le ventre est, quant à lui, entièrement blanc. Détail de la queue : Celle-ci est rugueuse car les écailles forment de minuscules tubercules en ligne donnant une sensation bizarre lors de la manipulation. Il est également à noter chez les spécimens adultes comme juvéniles, une importante différence de taille entre la queue d’un mâle et celle d’une femelle. 4) Les phases Comme chez de nombreux reptiles, on a trouvé dans la nature quelques gènes jouant sur le phénotype des Gongylophis Colubrinus. Il est important de connaître l’origine des animaux porteurs de ces gènes car une fois le gène « activé », il est difficile de savoir de quelle localité, l’animal est originaire. En connaissant l’origine du gène, on évite ainsi des croisements entre localités. De plus, aujourd’hui se développe aux Etats-Unis, des phases qui n’en sont pas comme le Creamsicle chez la Pantherophis Guttatus. Même si le statut taxonomique du Gongylophis C. Rufescens n’est pas clair, on trouve couramment des individus, dit phasés car avec un phénotype particulier, que l’on peut qualifier d’intergrade car issus d’accouplement G. Colubrinus avec G. C. Rufescens. - Albinos : Il existe deux souches de Boa des Sables d’Afrique de l’Est Albinos. En effet, on a trouvé pour la localité Kenya comme pour la localité Egypte, un individu porteur du gène Albinos. Je ne sais pas si ces deux souches sont compatibles entre elles mais ce mélange est à éviter afin de ne pas créer des individus « crossing ». Le gène récessif Albinos génère chez l’individu porteur homozygote, une absence de production de mélanine. Albinos de la localité Egypte : Albinos de la localité Kenya : Ces deux localités sont facilement distinguables car la souche Kenya est nettement plus colorée que celle d’Egypte. Pourtant c’est cette dernière, qui est la plus présente sur le marché. Les Albinos Kenya reproduits chez VPI (Dave et Tracy Barker) sont relativement plus rares du moins en France. - Anerythritisque : Cette phase récessive a été pour la première fois sortie par VPI (Dave et Tracy Barker) à partir d’une souche kényane. Les couleurs noir et grise caractérisent cette morph. - Snow : (Albinos X Anery) Cette phase est un combo, c’est-à-dire le mélange des deux gènes récessifs différents que l’on vient de voir : Albinos et Anery. Comme la souche Albinos égyptienne est la plus répandue, on peut logiquement se dire qu’une grande partie des individus de phase Snow, sont des crossing, un mélange de localités. - Paradox Depuis quelques années, est apparue la phase Paradox au sein des phases Albinos et Snow mais il n’existe pas à ma connaissance d’individus Paradox chez les Anery. La génétique du gène Paradox n’est pas bien connue mais cette phase se distingue par la présence de groupes d’écailles noires plus ou moins nombreux et plus ou moins étendus sur n’importe quelle partie du corps de l’animal. - Dodoma Cette phase a été trouvée en Tanzanie et se caractérise par un pattern largement réduit et un orange assez effacé. De plus, la tête n’a jamais de noir. Apparemment cette phase serait dominante. Photo tirée de Sand Boa Morphs - Paint C'est une phase récessive. Le noir est regroupé sur les flancs de l'animal créant une ligne dorsale importante au centre : - Splash La génétique n'est pas bien connue mais il semblerait que ce gène soir récessif. La couleur est concentrée sur certaines parties du corps et le blanc remonte assez haut par endroit sur les flancs. - Calico Le côté génétique de ce phénotype n'a pas été encore prouvé. Comme chez les autres animaux, des groupes d'écailles blanches sont présentes un peu partout sur le corps. - SuperStriped Cette phase n’en ait pas une mais c’est le nom que l’on a donné à la base à G. C. Rufescens. - Phases issus d’intergrades : Gongylophis C. avec Gongylophis C. Rufescens Ces « morphs » n’en sont pas vraiment mais plutôt le résultat de croisement entre des individus de couleurs différentes. Elles sont souvent issues de la localité Kenya, toujours accouplées à du G. C. Rufescens. Tiger : G. Colubrinus X G. C. Rufescens : cet accouplement donne 50% de Tiger et 50% de Stripe Photo tirée de Sand Boa Morphs Stripe : G. Colubrinus X G. C. Rufescens : cet accouplement donne 50% de Tiger et 50% de Stripe. Cette « phase » a été ensuite accouplée avec de l’Anery, de l’Albinos ou du Snow. Elle est également connue sous le nom de Pepper Striped. Photo tirée de Sand Boa Morphs Nuclear : G. Colubrinus de phase Dodoma X G. C. Rufescens : sélectionnée par Roy Stockwell Photo tirée de Sand Boa Morphs Ce petit boa africain connaît donc dans la nature deux grands types de climats et de milieux. Aujourd’hui bien représenté dans la terrariophilie sous différents coloris, ce serpent atypique fait encore l’objet aujourd’hui de débats taxonomique notamment par rapport au statut de Gongylophis C. Rufescens. Tant que ce débat n’est pas tranché, je déconseillerai fortement d’accoupler ces deux sous-espèces sous peine de voir affluer des intergrades dont la traçabilité est inexistante. Je préconiserai également de ne pas accoupler des individus jaunes avec des individus oranges là encore pour des raisons de traçabilité. Passé outre ce débat scientifique, ce boa s’élève très bien dans un terrarium dans la mesure où l’on respecte ses besoins. II. Maintien en captivité Comme tous reptiles, le Gongylophis Colubrinus a des besoins spécifiques qu’il convient de respecter pour le bien-être de l’animal. Ce serpent est facile à élever car il ne prend pas beaucoup de place, demande des installations « basiques » et est considéré comme un bon mangeur. De plus, on en trouve souvent en vente en France, chez des éleveurs amateurs comme chez les professionnels animaliers. 1) L’achat Si vous voulez bien débuter avec ce serpent, il faut déjà acheter une bête de qualité, c’est-à-dire exempt de parasites et autres maladies et s’alimentant toute seule de rongeurs décongelés. - Nés en captivité ou sauvages ? De nos jours et contrairement au Gongylophis Muelleri, les G. Colubrinus sont tout le temps issus de reproductions en captivité et c’est vers ce type de serpent qu’il faut impérativement se tourner pour éviter les déconvenues habituelles liés à des animaux prélevés dans la nature. - Professionnels animaliers ou éleveurs amateurs ? On peut subdiviser les professionnels de l’animalerie en deux catégories : les grandes surfaces animalières et les éleveurs professionnels. L’achat dans une animalerie est risqué et le prix de la bête y est souvent plus élevé. En effet, ces structures font tourner de très nombreuses bêtes issues de diverses origines avec des quarantaines plus ou moins suivies. Ce roulement peut amener les animaux à récupérer des maladies ou des parasites des bêtes voisines. De plus, vous ne pouvez connaître l’origine précise du Boa des Sables. Si vous souhaitez vraiment acheter dans ce type de structures, faites le tour de tous les terrariums pour voir si ceux-ci sont bien entretenus. N’hésitez pas également à poser toutes les questions possibles et imaginables au titulaire du CDC Reptiles du magasin. Chez un éleveur professionnel, en général, vous êtes sûr que le serpent se nourrit correctement car la majorité d’entre eux font des fiches de suivie de prises de nourriture et de mues pour chaque animal. Vous pouvez également voir les parents, cela vous permet notamment de connaître la taille de l’animal adulte. Enfin, vous pouvez acheter un Gongylophis Colubrinus chez un éleveur amateur qui vend des boas issus de sa reproduction personnelle ou qu’il a acheté mais qu’il revend pour diverses raisons. Le prix y est généralement moins élevé que chez un professionnel car l’amateur n’a pas de charges à payer. Comme chez les éleveurs professionnels, vous pouvez voir les parents et questionner l’amateur sur ses conditions de maintien. Ce que j’ai marqué au dessus n’est pas une règle générale. Vous pouvez tomber sur de bonnes animaleries, comme sur des éleveurs amateurs ou professionnels qui vous vendront des animaux non démarrés, porteurs de parasites, mal nourris... C’est à vous, après vous êtes bien renseignés avant votre achat, de juger de la qualité de la personne et du boa que vous avez en face de vous. - Juvénile ou adulte ? Acheter un sujet adulte ou juvénile n’est pas une question fondamentale mais chaque stade a ses avantages et ses inconvénients. Chez les juvéniles, le bon côté, c’est que vous allez avoir le plaisir de voir grandir votre serpent et de l’amener jusqu’à sa taille adulte, ce qui disons le, est vraiment gratifiant. Durant ce laps de temps, vous allez apprendre à le connaître et à juger son caractère ainsi que son comportement. Vous allez également pouvoir vous-même l’habituer à tolérer davantage la manipulation. L’inconvénient des juvéniles, c’est qu’ils sont plus fragiles que les adultes, supportent moins bien vos erreurs, et ne sont parfois pas forcément bien démarrés. De plus, il existe toujours un taux de mortalité juvénile, certes très faible mais qui existe quand même. Avec un adulte, vous disposez d’un animal s’alimentant déjà bien, prêt à la reproduction et nettement moins fragile qu’un juvénile. Néanmoins, vous ne connaitrez pas vraiment son caractère, ou du moins, vous aurez les plus grandes peines à le changer. - Le prix ? Le prix est à voir en fonction de la provenance (animalerie, éleveur professionnel ou amateur), mais également de la phase, du sexe et de l’âge de l’animal. Comptez 50-75 € chez un amateur pour un juvénile classique, et 99€ chez un professionnel. 2) Le terrarium Vu la taille du serpent, celui-ci ne demandera pas de grandes installations et même les éléments nécessaires au fonctionnement du terrarium seront réduits au minimum. - Terrarium pour juvéniles : Concernant mes juvéniles, je les élève dans une Breeding Box de chez ExoTerra de 30cm sur 19,5 cm. Je mets une couche de sable de très faible granulométrie sur 3/5 centimètres de haut. J’ajoute également une petite soucoupe de pot de fleur avec un trou, à moitié enterré dans le sable, histoire qu’ils aient une petite caverne. Comme bol d’eau, j’utilise un petit ramequin, également quelque peu enfoncé dans le sable. Pour chauffer, je mets un petit tapis chauffant en dessous, branché sur un programmateur l’allumant environ 14h par jour. Exemple d’une fauna box adapté à un juvénile : - Terrarium pour adultes et sub-adultes Mes adultes sont logés individuellement dans des ExoTerra de 45*45*45* cm. Si cela est largement suffisant pour le mâle, un terra de 60*45*45* cm serait un plus pour la femelle. Le substrat est là encore du sable de très faible granulométrie sur 5 cm mais je dois prochainement en rajouter pour atteindre le maximum possible, c’est-à-dire au niveau de l’aération basse sur la face du terrarium. L’aménagement du terrarium se compose d’un bol d’eau assez bas, d’une cachette moyenne placé sur le point chaud et adapté à la taille du serpent ; et de quelques branches, histoire de parachever le décor. Chaque terra est chauffé par un tapis chauffant collé sous la vitre et là encore, il est connecté à un programmateur pour un allumage en 8h et 22h. Terrarium d’un adulte : 3) Le chauffage Comme dit plus haut, j’utilise uniquement des tapis chauffant pour chauffer mes terrariums. Néanmoins, je pense qu’une lampe de 50W branchée dans le terra (avec une protection) ne peut pas faire de mal à une femelle gestante. Cela lui permet de mieux chauffer son corps et donc de favoriser le développement des futurs jeunes. Concernant mon point chaud, celui-ci est à environ 33°. La nuit, je n’ai aucun système de chauffage en route laissant ainsi le terrarium redescendre à température ambiante. Si l’on étudie les températures que rencontrent ces animaux dans la nature, on peut logiquement en déduire que la localité Orange et la localité Kenya ne vivent pas aux mêmes températures qu’elles soient diurnes ou nocturnes. Il serait peut-être bon de tenir compte de ces différences afin de chauffer différemment les animaux en fonction de leur origine. Ainsi pour la localité Egypte, la température devrait approcher les 35/40° la journée pour descendre à température ambiante la nuit, tandis que pour la localité Kenya, le point chaud devrait tourner autour de 30° pour redescendre à température ambiante la nuit. 4) L’hygrométrie Je n’ai aucune idée de mon taux d’hygrométrie dans les terrariums de mes Gongylophis. En fait, à partir du moment où vous prenez une petite gamelle d’eau et que vous ne la placez pas au point chaud, votre taux n’a pas l’occasion de monter excessivement. Je la relativiserai quelque peu la prétendue fragilité de ces serpents à une hygrométrie trop élevée car comme on l’a vu plus haut, la localité Kenya connaît dans la nature deux saisons des pluies. 5) L’éclairage Hormis pour une femelle « gestante », je ne préconise pas de système d’éclairage à partir du moment où votre pièce accueillant le terrarium, est éclairée normalement. Faites attention à certains vendeurs en animalerie essayant de vous vendre des néons avec UV. Quelque soit l’intensité de ceux-ci, ils sont inutiles, voire dangereux pour ce boa, comme pour la très très grande majorité des serpents. 6) Le nourrissage Ce serpent est un constricteur, c’est-à-dire qu’il étouffe ses proies entre ses anneaux. Il chasse en général, le museau légèrement en dehors du substrat afin de sentir les proies passer avec sa langue. Vous retrouverez ce phénomène dans votre terrarium. Je nourris mes Gongylophis Colubrinus toutes les semaines de proies de taille adaptée. Les juvéniles ont droit à des rosés de souris. Les sub-adultes ont des blanchons, puis des sauteuses. Enfin, mon mâle adulte mange une sauteuse par repas, tandis que ma femelle mange une souris adulte toutes les semaines. Il est inutile voire risqué, de donner des proies trop grosses à ces ophidiens car ils ont une capacité d’ouverture de la mâchoire, un peu plus faible que les autres serpents. Tous mes serpents sont nourris en dehors du terrarium, dans une boîte en plastique prévue à cet effet. Certains parlent de l’existence d’un risque d’occlusion intestinale si l’on nourrit son serpent dans le sable. Je pense que cela peut se produire si l’on met du sable avec une grosse granulométrie comme celui utilisé en aquariophilie mais si vous mettez du sable très fin, je ne pense pas que ce problème puisse subvenir. En effet, sinon comment ce boa survivrait dans la nature ? 7) Une espèce dénuée d’agressivité ? Dans de nombreux ouvrages et fiches d’élevage, il est clairement indiqué que le Boa des Sables d’Afrique de l’Est est dénué d’agressivité et qu’il existe « très peu d'individus mordeurs ». Je relativiserai un peu ces propos même s’il est clair que nous ne sommes pas en présence d’un grand prédateur du genre humain. En effet, sans dire que c’est un serpent agressif, je dirai plutôt que chaque serpent possède son petit caractère. Sur les quatre Gongylophis que je possède, deux sont clairement agressifs, n’hésitant pas à mordre et à se débattre vigoureusement à chaque manipulation. Ma femelle adulte était mordeuse au départ mais après quelques mois de manipulation j’ai réussi à la calmer même si elle reste lunatique. Elle est redevenue joueuse lors de la première, et pour le moment unique, saison de reproduction. En effet, comme chez les Boa Constrictor Imperator, une fois pleine, elle est devenue agressive et à mis environ deux mois à retrouver son calme. Je n’ai qu’un individu vraiment placide. Après discussions avec des amis éleveurs en possédant également, j’ai pu constater que chez cette espèce, même si le nombre d’individus calmes est dominant, certains peuvent être joueurs. Pourtant avec une manipulation régulière, mais sans être trop stressante pour le serpent, bon nombre d’individus se calment. J’ai bon espoir de ramener ma femelle Gongylophis C. Rufescens dans le droit chemin. Le Boa des Sables d’Afrique de l’Est est donc un serpent dont le maintien est simple et ne demande pas une réelle expérience en terrariophilie même si comme toujours avec les reptiles, il faut faire preuve de sérieux dans la maintenance, notamment afin d’avoir la chance un jour de voir ses serpents se reproduire. III. Reproduire des Gongylophis Colubrinus Reproduire ses serpents est toujours une fierté pour un éleveur car cela témoigne du bon maintient de ses animaux. Le Gongylophis Colubrinus est un serpent réputé simple à reproduire. D’après les témoignages que j’ai recueilli sur internet, de nombreuses personnes arrivent un matin et trouve les petits de cet ophidien ovovivipare, un peu partout dans le terrarium sans savoir réellement ce qu’ils ont fait et ce qui s’est passé pendant tout le cycle reproducteur. Je dirais que ce dernier est la principale zone d’ombre de l’élevage de ce serpent, obscurité renforcée par des fiches d’élevage faisant toujours la même erreur à propos de l’hibernation. Je précise également que je n’ai moi-même pas été au bout de ce cycle reproductif car cette année ma femelle a mis bas un mort-né et deux slugs. Néanmoins, les observations et les vidéos réalisées durant la gestation et après la parturition sont très intéressantes et n’ont jamais été abordées à ma connaissance dans une fiche d’élevage française. 1) Le sexage Bien entendu avant de vouloir reproduire ce boa, il faut s’assurer que l’on dispose bien d’un couple. Plusieurs techniques peuvent être utilisées afin de déterminer le sexe de votre reptile. - Eversion des hémipénis : L’éversion des hémipénis consiste à faire sortir les organes reproducteurs des animaux par une pression au niveau du cloaque. Si c’est un mâle, les deux hémipénis sortent et sont facilement visibles. Pour une femelle, rien n’est visible ni irrigué par des vaisseaux sanguins. Cette technique vaut surtout pour des juvéniles et encore vu la taille elle reste un challenge.Les adultes sont quant à eux, capables de se contracter et d’empêcher la saillie des hémipénis. - Le sondage : Le sondage est l’autre technique couramment utilisée pour déterminer le sexe des serpents en terrariophilie. Il consiste à introduire dans le cloaque en direction de la queue, une sonde. Si celle-ci s’enfonce d’une dizaine d’écailles, on est en présence d’un mâle. Au contraire, si la sonde n’arrive qu’au niveau de 3 à 4 écailles, c’est une femelle. - Divers indices : Les deux techniques précédentes comportent un risque pour l’animal si elles sont mal exécutées. C’est pour cette raison que je tiens à préciser d’autres techniques ou plutôt des indices qui peuvent se révéler assez fiables. La taille de l’animal adulte peut facilement permettre de définir le sexe, la mesure où le serpent a été correctement alimenté depuis sa naissance. En effet, un mâle avoisine les 100 grammes alors qu’une femelle peut dépasser les 500, autant dire que l’erreur est difficilement réalisable. Si vous êtes en présence de juvéniles, il faut se référer à un autre indice qui marche chez les adultes comme chez les bébés et qui est sans aucun risque : comparer la taille des queues. En effet, les femelles Gongylophis Colubrinus ont une queue très courte mais assez trapu au contraire des mâles où celle-ci est longue et assez fine. Si c’est plus difficile à voir chez des juvéniles, avec un peu de pratique, on arrive très facilement à déterminer le sexe de l’animal dans la mesure où l’on dispose dans sa portée d’un mâle et d’une femelle. Cette technique rend donc inutile les techniques d’éversion et de sondage. Photo comparant la queue d’un mâle à gauche et d’une femelle à droite chez des adultes : 2) La question du poids et la primiparité Le poids est selon moi, un facteur capital avant de mettre à la reproduction vos deux Boas des Sables d’Afrique de l’Est. Un mâle peut-être sexuellement mature après son deuxième hiver lorsqu’il atteint un poids d’environ 75 grammes. Pour une femelle, je conseillerai d’attendre 250 grammes, poids qu’elle égale durant après son troisième hiver. A la base, on m’avait conseillé 160 grammes mais vu le résultat de ma portée, je pense que ce poids est bien trop faible pour qu’une femelle assure sans problème, une portée. Néanmoins, j’ai remarqué en suivant avec attention les quelques naissances de Gongylophis Colubrinus sur les forums, que cette espèce est sujette un peu plus que les autres, au phénomène de primiparité. Durant leur première saison de reproduction, elles font souvent un petit nombre de bébés, autour de cinq alors que durant la seconde saison, ce chiffre grimpe facilement autour de quinze petits. 3) Cyclage ou non cyclage : La principale erreur des fiches d’élevage sur internet Avec la question du cyclage, nous touchons le gros point faible des articles et fiches d’élevage française. En effet, il est répété partout que même si une période d’hibernation n’est pas obligatoire pour obtenir une reproduction, on peut quand même placer ses serpents 10-12° pendant deux mois. Or comme on l’a vu dans la première partie sur le climat, ces reptiles ne connaissent jamais ces températures pendant deux mois entiers que ce soit pour la localité Kenya ou celle d’Egypte. Certes, ils peuvent subir de telles températures pendant quelques jours, ou juste pour la nuit, mais jamais pendant deux mois complets. Mon couple provient d’un éleveur qui a essayé cette technique une année sur un couple pour se retrouver au final avec deux cadavres. Afin de connaître le climat que rencontrent les Gongylophis Colubrinus dans leur hiver africain, il est nécessaire de se reporter sur les tableaux de température de la première partie. Ainsi les spécimens de localité Kenya subissent des températures allant de 24° pour la journée à 15° la nuit. Quant aux serpents de la localité Egypte, la température de jour avoisine les 22°, pour 5° la nuit. Si l’on regarde ces températures, on se rend compte qu’elles sont difficiles à mettre en place chez soi, surtout pour les boas originaires du désert. Personnellement, je compte laisser mes serpents issus du Kenya à température ambiante pendant trois mois (du 1er décembre au 1er mars) sachant que dans ma pièce en hiver, il y règne à peu près 22° la journée pour 18-19° la nuit. Darren Boyd de son côté propose une température de 21° pendant deux mois. 4) L’accouplement Concernant l’accouplement, il n’y a rien de réellement particulier. J’ai placé mon mâle le 10 avril 2011, dans le terrarium de ma femelle. Dès le 11 avril, j’ai pu constater un lock. C’est d’ailleurs le seul que j’ai pu constater. Le mâle a été en contact deux fois durant cinq jours avec la femelle, avec un intervalle de sept jours entre les deux rassemblements. J’ai dû remettre le mâle un mois après aux alentours de la mi-mai sans constater d’autres accouplements. Photo d’un accouplement de Gongylophis Colubrinus de la localité Kenya : notez la différence de taille entre le mâle et la femelle : 5) La gestation La gestation est une période critique pour la femelle. Celle-ci doit être dans les meilleures conditions possibles afin de développer au mieux les futurs boas. Mon mâle ayant pris ma femelle le 11 avril et ma femelle ayant mis bas le 16 août, la gestation a donc duré 127 jours. Selon la chaleur apportée à la femelle, la durée peut varier entre 4 à 6 mois. Je conseille afin d’éviter tous problèmes durant la gestation, d’augmenter le point chaud de la femelle à 35° par l’utilisation d’une lampe de faible puissance (30/50W). Avec les Gongylophis Colubrinus, comme avec de nombreux Erycinae, on ne peut se fier à l’arrêt de l’alimentation pour juger de la réussite des accouplements. En effet, les femelles peuvent arrêter de s’alimenter une semaine plus tard, pour reprendre deux semaines plus tard sans être gestante. Quelques indices vous permettent de savoir si votre femelle est pleine : - Un changement de caractère : plus de nervosité - Un embonpoint sur le dernier tiers du corps, très visible de profil - Des vagues sur les flancs sur le dernier tiers du corps - La recherche de chaleur : la femelle passe le plus clair de son temps sur le point chaud Durant la gestation, il faudra avant tout veiller à nourrir la femelle avec des proies plus petites qu’à l’accoutumer. L’autre point capital pour une bonne gestation, c’est de laisser au maximum, tranquille la femelle. 6) La mise-bas ou parturition - Les jours précédents Contrairement à d’autres espèces, il ne semble pas exister de mue de pré-ponte pour cette espèce. Manquant d’informations à ce sujet, je précise tout de même que ma femelle a fait sa dernière mue avant sa mise-bas, le 07 juin 2011. Sur la fin de la gestation, on voit clairement la portée descendre au niveau du cloaque. Quelques jours avant de donner naissance à des petits déjà formés, la femelle devient de plus en plus active, faisant continuellement le tour de son terrarium. Certains éleveurs mettent une boîte humide avec de la sphaigne à l’intérieur pour aider la femelle à mettre bas. En effet, il a été constaté que chez certaines espèces de Boa, les femelles ont tendance à mettre bas lorsqu’il pleut afin d’effacer les odeurs présentes sur les nouveau-nés et sur la femelle. - La mise-bas : La parturition se déroule en général au petit matin et plus rarement l’après-midi. Les contractions qui aident à expulser les petits sont clairement visibles sur le corps de la femelle. Cette dernière lève sa queue pratiquement en angle droit par rapport à son corps. Les bébés sortent un par un ou par grappe. Ils sont encore enveloppés de la membrane de l’œuf où ils se sont développés dans le corps de leur mère. Ils s’en extraient rapidement mais gardent pour quelques jours leur cordon vitellin. Certains n’ont pas fini de résorber leur sac vitellin, chose qu’ils feront dans les premiers jours de leur vie. Vidéo de contractions de ma femelle Gongylophis : https://www.youtube.com/v/shiR9d7JoDk - Les slugs et morts nés : entre survie et instinct maternel Pour ma première année de reproduction, je n’ai pas eu de petits en vie. Pourtant j’ai quand même pu assister à deux phénomènes que l’on voit rarement en terrariophilie : c’est-à-dire une femelle mangeait un slug, et essayer de faire bouger son petit, malheureusement mort. En effet, ma femelle m’a fait deux slugs, dont un qu’elle a ingéré afin de reprendre des forces suite à cette épreuve. Vidéo de ma femelle mangeant un slug : https://www.youtube.com/v/KLx2QUxWDt0 Les deux œufs non fécondés ont été accompagnées par un petit qui n’était pas assez formé et qui était mort à la naissance. Néanmoins, j’ai pu assister à ce qu’on pourrait considérer comme un instinct maternel. En effet, la femelle a essayé de faire bouger le sac renfermant le petit et elle a également mis de petits coups de dents dedans, pour certainement réveiller le petit. Son petit manège a duré presque trois heures. Le lendemain matin, elle avait également avalé son petit. Vidéo de ma femelle essayant de réveiller son petit : https://www.youtube.com/v/lWXUIq0ZC5U - La femelle après Après la parturition, la femelle est considérablement amaigrie. Il va lui falloir quelques temps avant de retrouver un bon caractère mais aussi ses formes. J’ai remarqué chez la mienne que durant deux ou trois semaines suivant la parturition, elle présentait encore une petite masse sur 5/10 cm en remontant du cloaque. Apparemment rien d’anormal là dedans, il est possible que ce soit du liquide issu de sa gestation. Ce dernier est ensuite éliminé avec les selles. Photo comparant deux femelles : à gauche, une encore gestante et à droite, une venant de mettre bas : 7) L’élevage des jeunes Les nouveau-nés mesurent une vingtaine de centimètres pour une petite dizaine de grammes et sont logés dans un terrarium pour juvénile décrit plus haut, même si je conseille de les garder sur sopalin humide tant qu’ils n’ont pas fait leur mue ou résorber leur sac vitellin. Ils rentrent rapidement en mue après leur naissance. Une fois celle-ci passée, on peut commencer à tenter le nourrissage, qui apparemment se déroule sans trop de problèmes à partir du moment où la proie est adaptée à la taille du boa et posée dans une petite boîte. Il serait plus facile des les démarrer avec du vivant avant de progressivement les passer au fraîchement tué, puis au décongelé. IV. Bibliographie et forums 1) Bibliographie - Boyd Darren, « Kenyan San Boa », Reptiles, Volume 16, N° 5, May 2008, p. 28-31 : article court mais intéressant et prenant à contre-pied les articles français notamment en matière de reproduction - Dufour Jonathan, « Histoire naturelle et élevage du boa des sables d’Afrique de l’Est (Gongylophis Colubrinus) », Reptil Mag, N°44, Avril-Juin 2011, p. 39-41 : article sommaire mais une bonne base sauf pour la partie « Reproduction » n’apportant absolument rien - Gérard Philippe, Hussard Nicolas, Rosselle Stéphane, Savarin Philippe, Dr Schilliger Lionel, Atlas de la Terrariophilie : Les serpents, Volume 1, Animalia Editions, UE, 2003 : j’ai la 1ère édition où la fiche d’élevage comporte les mentions très discutables de « pas de spécimens agressifs » et « repos hivernal d’environ deux ou trois mois à 10 et 12° ». - Walls Jerry, Boas rosy and ground, Editions TFH : livre malheureusement non consulté 2) Forums et sites internet - Forums : il n’existe aujourd’hui pas de forums traitant uniquement des petits boas, j’ai trouvé mes informations sur divers forums comme Absolut Regius, Le Monde des Reptiles, Terra Boidae… - http://www.les-eryx.fr.st/ : bon petit site sur les Eryx et Gongylophis en général malheureusement pas totalement terminé - http://www.sandboapage.com/index.html : site complet même si quelques approximations - http://www.kingsnake.com/sandboa/colubrin.html : page courte mais intéressante notamment concernant les phases - http://www.sandboamorphs.com/#! : super site d’un gars vraiment sympa - http://www.sandboamorphs.blogspot.com/ : son blog Voilà pour cette nouvelle fiche d’élevage, j’espère qu’un peu plus de monde s’intéressera à ce boa qui le mérite vraiment. Je me répète, mon exposé est ambitieux mais forcément sujet à toutes critiques ou rajouts d’expériences qui ne peuvent qu’être bénéfiques. Je rappelle également qu’avant de prendre un reptile quel qu’il soit, il est capital de bien se renseigner avant de l’acheter.
  22. Ok je prends note pour la fois que je me ferai choper, attention je vais essayer maintenant Par contre, dans les bouquins, ils racontent un peu de la merde : genre les Antaresia sont cools alors qu'apparemment je suis pas le seul à avoir des grands malades. Du côté des Eryx, je cite l'Atlas : "il existe très peu d'individus mordeurs" : résultat sur mes 4 titis, y en a 2 qui passent leur vie à me niquer, 1 ça dépend des jours et 1 seul cool
  23. Oui c'est sur que ça doit pas être la mort mais selon l'ancien proprio, ça chique un peu quand même, surtout que cela sont assez grands quand même
  24. Je serai toi je la jouerai profil bas vu que tu nous avais oublié
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