jean 45111
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l'irresponsabilité.....
jean 45111 a répondu à un(e) sujet de jean 45111 dans Les Venoms de Reptil'Ouest
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Relativisation et mise en confiance : Un élément primordial à mes yeux est de se limiter dans le nombre d’individus : celui qui a plusieurs centaines de venimeux (j’en ai rencontré, ça existe !!) risque fort d’avoir un coup de fatigue, de faire l’entretien «à la chaîne» et au moment où il sera en fatigue, le serpent l’aura. Le risque zéro n’existe pas, autant ne pas l’oublier ; un sas de sécurité est une bonne occasion pour se rappeler à quel point tout ce petit monde coloré est dangereux : des alertes graphiques vives («ATTENTION DANGER DE MORT»), des photos de morsure (toujours efficaces)... et les serrures à déloquer qui induisent que derrière, il y a quelque chose qui mérite d’être enfermé. Ma demande est réduite en nombre d’espèces, ce sont des espèces que j’estime être compétent à élever, que je connais. Cela ne veut pas dire que dès le lendemain de la commission, j’achèterai des groupes reproducteurs de chacune d’entre elles !! Après diverses expérimentations en 12 ans de terrariophilie avec des serpents aglyphes, j’ai envie aujourd’hui de privilégier des espaces vitaux grands, fonctionnels mais bien décorés, pour offrir à mes animaux actuels et futurs un habitat cohérent avec leur nature, et qui me satisfasse à chaque fois que je vais les voir. Donc je ne cherche pas à accumuler mille espèces ,mais quelques individus parmi ces quelques espèces que j’adore et que je peux gérer chez moi, que je «sens» comme on dit dans notre jargon. Souvent lorsque l’on a peur de quelque chose, on le «grossit» dans son esprit ; ceux qui ont peur des serpents venimeux imaginent des furies, immenses, frappant plus loin que la longueur de leur corps, tuant en dix secondes tout ce qui bouge... Lorsque ma conjointe (qui a peur des venimeux) a vu pour la première fois un ackgistrodon contortrix , elle a fait la réflexion révélatrice suivante : «Mais c’est tout petit !!». Effectivement, la taille est contenue, alors au bout d’un crochet au moins aussi long que lui, le danger que représente sa morsure est tenu à bonne distance. Beaucoup d’accidents surviennent dans un excès de confiance en l’animal : s’il faut enlever une fèce collée à la vitre, que le serpent est au fond dans sa cachette la tête tournée vers le fond, on peut se dire que tout va bien si on fait vite : on ouvre, on met la main, et puis en un demi battement de cil le serpent a mordu. Des outils simples permettent de contenir, de déplacer, de bloquer les serpents ; le marché se développant, la qualité a monté et certains crochets et pinces sont vraiment d’excellents outils. Avec des venimeux, la règle pour ne pas se faire mordre est très simple : il ne faut pas donner au serpent de quoi mordre. Cela implique que toute intervention se fasse avec des outils faits pour cet usage précis, que tout mouvement parasite des mains et bras soit proscrit. Des personnes compétentes m’ont enseigné leur technique pour bien débuter en venimeux : la main libre dans la poche. Il est naturel d’utiliser sa main libre pour fermer un terrarium, titiller le bout de la queue encore accrochée à l’extérieur du bac, etc... C’est alors une cible à la portée de n’importe quel venimeux. Chaque geste doit être pondéré avant d’être réalisé : avant chaque intervention, je répète les gestes. Je m’entraine à ouvrir et fermer des bacs vides au crochet, je m’entraine sur mes non venimeux. Je respire profondément avant chaque intervention, et je me concentre exclusivement à ce que je fais. Sortir un venimeux de son terrarium, le mettre dans une boite de nettoyage, et vice versa ne prend pas beaucoup de temps, quelques minutes maximum si le serpent est particulièrement pénible. Avant et après, il m’arrive de trembler un peu, mais jamais pendant. Il faut à mon sens avoir une certaine forme de peur envers ses propres venimeux, afin de naturellement se concentrer. Si la peur devient paralysante, il faut tout arrêter. Au lieu d’acheter des venimeux pour savoir si j’étais capable ou pas, j’ai fait la démarche de suivre un stage de formation pour apprendre et me tester avant d’acheter. j’ai réalisé : comment je fonctionnais devant le danger. J’observe, je réfléchis, je respire et je me lance posément et assurément. En connaissant mes propres réactions et avec le soutien de mon maitre de stage, j’ai pu approcher toutes les espèces qui m’intéressaient. Parce que je «le sentais» : c’est assez difficile à comprendre quand on n’a pas ce genre de passion, mais on ressent les choses. J’ai pu observer le comportement de ces espèces des heures par jour. On m’a appris leurs comportements, bien sûr je les connaissais par tous ces livres que j’ai lus et relus, là je les ai expérimentées. Je sais que je ne panique pas, que je me contrôle. Après les interventions, je me permets de me relâcher, jamais pendant. Pas tant que je suis dans la pièce des venimeux. Tout cela contribue à sécuriser le danger représenté par les serpents venimeux ; il n’y a pas que la toxicité du venin qui rentre en compte, les comportements des animaux et des propriétaires sont aussi importants dans l’appréhension du problème. La conscience de ce qui crée et accroît le danger permet justement d’en éliminer une bonne partie.
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l'irresponsabilité.....
jean 45111 a répondu à un(e) sujet de jean 45111 dans Les Venoms de Reptil'Ouest
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dangers dû à la routine Il existe même une statistique pour cela : un éleveur de venimeux risque une morsure tous les quatre ans. Je ne sais toujours pas d’où sort cette statistique, mais on nous la ressasse dans tous les ouvrages spécialisés en français. Nulle part ne sont précisés les paramètres pris en compte : nombre d’espèces et d’individus maintenus, âge, expérience, installations, etc... Mais ce qui est certain, c’est qu’avec l’habitude on prend ses aises et les gestes, fatalement, deviennent automatiques. Quand c’est le cas, il s’agit de gestes-réflexes où la concentration est mise de côté, exactement comme sur autoroute où les moments d’inattention sont fréquents. C’est à ce moment précis que beaucoup d’accidents arrivent : même de très sérieux éleveurs y sont passés. Il n’y a qu’une seule solution : prévenir en évitant la routine. Tout mettre en œuvre pour rester concentré. Un mental fort et une méthode de travail rigoureuse sont essentiels ; un dilettante risque un peu plus que quelqu’un qui sans avoir peur, se dit en franchissant la porte «je dois faire attention, il y a danger de mort». Rester sur un cheptel modéré permet aussi de diminuer le temps passé à l’entretien, et réduit les risques liés à la routine et à la fatigue.
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les différentes familles de serpents venimeux
jean 45111 a répondu à un(e) sujet de Venom Girl dans Les Venoms de Reptil'Ouest
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les venins et leur disponibilité....
jean 45111 a répondu à un(e) sujet de jean 45111 dans Les Venoms de Reptil'Ouest
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dangers dû à l’irresponsabilité : Les accidents de morsures en captivité sont toujours de la faute de l’éleveur. Le serpent n’a pas demandé à être mis en boite et ne fait que réagir comme sa nature l’y conduit. Même si la captivité tend à calmer les animaux (absence de prédateur, hygiène, paramètres climatiques stables), elle n’atténue pas leur nature sauvage et jamais aucun serpent ne sera apprivoisé ou domestiqué. Les NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) est un concept marketing qui me déplait fortement : il encourage des gens à acheter des reptiles comme on achète une console de jeux : c’est «cool» et puis finalement, on se lasse et on aime autre chose. Avez-vous déjà été en bourse dans la salle venimeux ?? Je me demande encore ce qu’ont certains vendeurs dans le crâne...
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Généralités sur les venins : Les enzymes sont des protéines qui se distinguent des toxines en deux points : 1_ elles ne déclenchent pas de réaction immunogène (création d’anticorps) de la part de l’organisme cible ; 2_ parce qu’elles favorisent une transformation biologique sans être elles mêmes dégradées, elles agissent de façon constante tant qu’elles sont dans l’organisme. On dit donc que leur action est chronodépendante. Les venins de Viperidae sont spécifiquement riches en enzymes. Le vocabulaire spécifique suit cette règle : l’enzyme prend le nom de la protéine pour laquelle il est spécifique, auquel on ajoute le suffixe «ase» : les phospholipases sont les enzymes correspondant aux phospholipides. Il en existe beaucoup et leur description dépasse de loin mes compétences : je suis éleveur amateur, pas toxicologue-biologiste. Il n’y a pas d’intérêt à ce que je recopie le livre de JP Chippaux. D’une manière très synthétique, on peut dire que les enzymes ont une action hydrolytique sur les protéines, ou sur des constituants des cellules. Chez les Vipéridés on trouve très souvent des protéases, qui interviennent aussi bien dans la destruction tissulaire (nécroses) ou les troubles de l’hémostase. Les hyaluronidases attaquent les acides responsables de la cohésion du tissu conjonctif, ils favorisent donc la diffusion du venin dans le sang et on les trouve dans quasiment tous les venins. Les toxines sont des protéines plus petites qui se fixent sur un récepteur, généralement membranaire. L’action - on parle de tropisme - des toxines peut être neurologique, cardio-vasculaire, musculaire. Plus il y a de toxines injectées par rapport au nombre de récepteurs, plus l’effet est fort : on parle d’effet dose-dépendant. Puisque les récepteurs sont différents selon chaque espèce animale, les effets des toxines seront variables selon l’espèce envenimée. Les Elapidae ont des venins riches en toxines. Leurs venins sont d’ailleurs beaucoup utilisés dans l’industrie pharmaceutique. Selon JP Chippaux, on distingue huit grands types de toxines : _neurotoxines post-synaptiques : bloquent la transmission de l’influx nerveux. _neurotoxines pré-synaptiques : idem, se fixent aux récepteurs situés avant les liaisons synaptiques. _cytotoxines : synonyme de cardiotoxines, elles s’attaquent à la membrane cellulaire. _ dendrotoxines _fasciculines : empêchent la régulation de la transmission de l’influx nerveux. _myotoxines : nécrosent les cellules musculaires, présents chez tous les Crotalus. _sarafotoxines : dilatent les vaisseaux sanguins. _désintégrines : bloquent la transmission des messages extracellulaires vers le cytoplasme.
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Aujourd'hui en France, le détention de venimeux comme l'a dit Elo est régit par des textes de loi, y compris la détention d'antivenin chez soi: Si l'un reste possible sous certaines conditions (la détention de serpents venimeux), l'autre est absoluement interdite! En effet tout produit a base de toxines et biotoxines équine est interdit à la détention.......hors mis dans le milieu médical......... Note sur les antivenins : Un sérum antivenimeux est en quelques sortes une «super-vaccination». On injecte à un animal (Equin, Ovin, Caprin, Bovin, etc...) un antigène qui va induire la production d’anticorps spécifiques. Dans le cas de sérums antivenimeux de serpents, l’antigène n’est autre qu’une solution monovalente ou polyvalente de venin(s) de l’espèce ou des espèces ciblées. Après une période de montée en immunisation d’environ 6 mois (pour un cheval), pendant laquelle l’animal donneur reçoit des doses de plus en plus importantes de la solution d’antigènes, on récolte les anticorps dans le plasma du donneur. Ces anticorps sont alors purifiés et l’on obtient des fragments d’immunoglobulines appelés F(ab’)2. Ces F(ab’)2 sont injectables à l’homme pour lutter contre les envenimations. Ils sont efficaces contre la ou les espèce(s) ayant été utilisées pour la fabrication du sérum, mais parfois aussi contre d’autres espèces (généralement assez proches génétiquement) et l’on parle alors d’efficacité par antigénicité croisée. Les procédés de purification des immunoprotéines ont extrêmement évolués au cours de ces dernières années et les sérums sont devenus beaucoup plus sûrs et moins allergènes qu’avant. Pour plus d’informations sur les composants des sérums : chercher «f(ab’)2 snake» sur PubMed (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?CMD=search&DB=pubmed) S’intéresser aux sérums revient aussi à s’intéresser aux venins : visiter http://www.toxinology.com/ En France, pour obtenir des sérums il faut faire une demande d’ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) auprès de l’AFSAPS, elle doit être formulée par le pharmacien d’un établissement hospitalier... pour l’argumenter il faut être parfaitement en règle : certificat de capacité ET autorisation d’ouverture. L’ATU n’a une validité que de quelques mois (3 en général), ce qui veut dire qu’à partir du moment où l’AFSAPS l’a accordée, le CHU n’a que 3 mois pour s’approvisionner en sérum auprès du fabricant... ce qui est parfois un peu court quand on demande cela a un producteur de l’autre bout du monde, qui n’en est qu’à l’âge de pierre en matière d’outils de communication (fax selon l’heure du jour, pas d’email, etc...). Quand le lot arrive à échéance (donc périmé), bis repetita, on relance le même parcours du combattant pour l’importation suivante. A noter en plus que les anti venins autres que ceux fabriqués par Pasteur (sur le territoire ou dans les laboratoires étrangers de l’Institut) n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché et donc ne peuvent être ni importés, ni utilisés légalement en France.