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lelotte

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À propos de lelotte

  • Date de naissance 25/05/1994
  1. Ida est une jeune fille de 15 ans branchée, citadine et fan de mode. A son grand désespoir, elle doit suivre sa mère à la campagne. Elle déteste sa nouvelle vie jusqu'au jour où Ida rencontre Kehilan, un cheval sauvage, qui va bouleverser sa vie ... Il est diffusé sur "equidia life" jeudi 13 septembre à 22h. Je vais l'enregistrer et normalement je devrais pouvoir le mettre sur youtube ... mais ce n’est pas encore sûr ! Voila la bande annonce: /!\ Il est disponible sur "Equidiawatch" jusqu'au 19/09/12
  2. lelotte

    Shadow et Moi

    Bah c'est bon, marge a remis mes vidéos sur la 1ère page et a supprimé mon topic
  3. lelotte

    Shadow et Moi

    Je l'ai mis sur youtube, je vais créer un topic pour que tout y est accès facilement
  4. lelotte

    Shadow et Moi

    Euh... 3h je crois :/
  5. lelotte

    Shadow et Moi

    j'ai oublié le "pas" pardon. "Ce n'est PAS une qualité HD..."
  6. lelotte

    Shadow et Moi

    J'ai réussi à télécharger en laissant mon ordi tout le temps allumé, (ça met beaucoup de temps!!). Le film marche (je ne l'ai pas encore regardé, ce soir, sous ma couette ). Ce n'est une qualité HD mais elle n'est pas trop mauvaise
  7. En Normandie, Louise vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père et un ami de la famille à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite… Heureusement il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s'acharner... Sortie: le 11 juillet 2012 Bande annonce: Quelques photos:
  8. lelotte

    Tome 7 :Le champion brisé

    Désolé, 2 mois que je n'ai pas posté ... Je commence le chapitre 7 tout de suite
  9. Oui on ne décroche pas du film ! Et comme tu dis, beaucoup d'émotions
  10. Moi j'ai bien aimé J'avais peur que 2h30 de film, ce soit trop long, mais finalement ..
  11. Résumé: Une star arrive à heartland : prince, pur-sang vainqueur du grand prix des éleveurs. Malgré tous les efforts de laura, l'état du cheval, traumatisé par un incendie, n'évolue guère. bien sûr, ted est toujours là pour la soutenir, mais depuis le baiser qu'ils ont échangé à noël, tout a changé entre eux. et laura ne sait plus très bien où elle en est... Chapitre 1: Spoiler: La pouliche huma l'air vif à pleins naseaux. Soudain, elle s'ébroua, pivota dans la neige et rejoignit sa mère au galop. Elle piqua du museau sous le large ventre et se mit à téter goulûment. Laura observait la scène depuis la barrière - Aube ! appela-t-elle. La pouliche se figea, les oreilles dressées. Sa robe noisette brillait au soleil déclinant. Elle avança d'un pas. - Viens, ma belle. Cette fois, Aube prit le trot. Laura sentit son cœur bondir dans sa poitrine, frémissant d'impatience, posa ses lèvres duveteuses soous son bras. Laura caressa l'encolure soyeuse. - Elle a changé, hein? commenta Ted en s'accoudant à la barrière. Souriante, la jeune fille approuva. Ted avait trois ans de plus qu'elle. A part Laura, personne à Heartland ne connaissait mieux les chevaux que lui. Mais la petite jument leur avait donné du fil à retordre: jusqu'à Noël, elle s'était méfiée de tout le monde. Elle était née comme ça, fière et ombrageuse. Seule Laura avait trouvé le moyen de l'approcher. Aube avait contracté un virus et la jeune fille l'avait soignée. Depuis, Ted et John, les deux palefreniers du haras, s'en occupaient aussi souvent que possible. La pouliche souffla doucement sur la main tendue du garçon - A mon avis, elle est prête, estima-t-il. Il va falloir lui trouver un nouveau propriétaire. - Elle est à peine guérie, protesta Laura. Et son éducation vient juste de commencer. - Mais regarde-la ! Elle a l’œil vif, le poil brillant... Non seulement elle nous accepte, mais elle recherche notre compagnie. Il avait raison. N'empêche, le lien était trop neuf, trop fragile. Laura voulait la garder encore un peu. Un corbeau se posa à l'autre bout du pré. Avec un hennissement aigu, Aube piqua un galop dans sa direction. - Tu as vu ! s'écria Laura. Elle est toujours aussi imprévisible. Ted fronça les sourcils. - Hum... elle est surtout pleine d'énergie, et tu le sais très bien. De toute façon, on ne peut pas les garder tous. Il nous faut de la place pour les autres chevaux. Ceux qui ont vraiment besoin d'aide. Laura baissa la tête. Heartland fonctionnait ainsi depuis que sa mère l'avait créé, douze ans plu tôt : une fois guéris, les chevaux devaient partir. - Je te demande juste un peu de temps, supplia-t-elle. - O.K, on en reparlera plus tard. Laissons-les profiter des derniers rayon de soleil. Viens! Ils prirent la direction des écuries. Sur leur gauche, deux chevaux cherchaient quelques brins d'herbe sous la neige. Ted s'arrêta. - Je vais rentrer Jake et Moochie. - D'accord, j'ai compris. Je n'ai plus qu'à ranger la sellerie. Le jeune homme sourit. S'occuper de cette pièce était une vraie corvée. Malgré leurs efforts, elle croulait toujours sous un monstrueux désordre. - Bon courage! Avec un peu de chance, je passerai t'aider tout à l'heure. - C'est ça ! Laura pénétra sans entrain dans la sellerie. Les selles étaient empilées à deux ou trois par emplacement. Le mur de gauche disparaissait sous une rangée de brides, surmontées d'une tonne de photos et de décorations. A quoi s'ajoutaient la table, les caisses de rangement, les licols, les martingales, les longes... A peine si on pouvait y mettre un pied. Laura ramassa une bride. Part la porte, John jeta un sac de pansage dans une caisse. - Ça roule ? - Pas vraiment. J'essaie de trouver de la place. Et toi ? Rainbow a bien travaillé ?. - Super. Il progresse de jour en jour. A six ans, Rainbow - le hongre de John - sautait déjà de gros obstacles. Le garçon montra le mur de gauche. -Tu n'as qu'à enlever les photos et les remplacer par des porte-selles supplémentaires, proposa-t-il. Laura leva les yeux. Il y avait une photo d'elle sur Sundance, une de sa mère sur Pegasus et les portraits jaunis d'une foule les chevaux soignés par Marion, quand Laura était petite. Maintenant que Marion et Pegasus avaient disparu, il était peut-être temps de décrocher ces vestiges du passé. -Tu as raison. Je vais demander à Lou et à Grand-père ce qu'ils en pensent. Laura ôta ses bottes dans l'entrée et gagna le bureau. Elle passa la tête dans l’entrebâillement de la porte. Lou, sa sœur aînée, fixait l'écran de son ordinateur. - Salut. Je viens d'avoir une idée pour la sellerie : si on remplaçait les photos par de nouveaux porte-selles ? On y verrait plus clair. - Pardon ? Répliqua Lou d'un air absent. Sans quitter l'écran des yeux, elle se mit à taper sur le clavier à toute vitesse. - La sellerie, répéta Laura. Il n'y à plus de place, on est obligés d'empiler les selles. - Ah... euh, oui. Bonne idée. Et ça vaut combien, un porte-selle? - A toi de te renseigner. Laura indiqua le portable du menton: - Au fait, il te plait, ton nouveau jouer? Lou leva la tête, indignée. Quand elle vit l'expression taquine de sa sœur, elle se radoucit. - Ce "jouet" va nous changer la vie, mademoiselle. On expédiera les affaires courantes dix fois plus vite, avec, en prime, plein de perspectives nouvelles. Elle tourna l'écran vers Laura. - Regarde, j'ai lancé une recherche sur les fournisseurs de litière. Il existe de nouveaux produits, moins chers et plus maniables. - Mais, on a toujours utilisé de la paille... Laura s'interrompit. Pour elle, l'intérêt des chevaux passait avant tout. Les histoires d'argents et d'ordinateur l'ennuyaient. Elle s’efforça quand même de paraître intéressée. - Enfin, on peut essayer. Le téléphone sonna. Lou adressa un sourire à sa cadette et tendit le bras vers le combiné. Depuis que la jeune femme était revenue de New-York, cinq mois plus tôt, Laura et elle avaient parfois du mal à s'entendre. Elles ne voyaient pas les choses de la même manière. Mais Lou faisait désormais partie intégrante d4heartland. Petit à petit, à force d'efforts de part et d'autre, les deux sœurs se comprenaient mieux. - Merci d'avoir répondu aussi vite, disait Lou au téléphone. O.K. pour dimanche, c'est parfait... 14h30, oui... Merci. A dimanche. Elle raccrocha et leva un visage légèrement empourpré vers Laura. - Assieds-toi, j'ai quelque chose d'important à t'annoncer. - Quoi ? - On à un nouveau client. J'ai trouvé un cheval à soigné. - Toi ? - Eh oui, répliqua Lou avec un grand sourire. Ça fait un moment que j'y réfléchis : pourquoi ne pas contacter les gens directement, au lieu d'attendre qu'ils viennent nous consulter ? Alors voilà... - Raconte ! C'est qui ? - Tu te souviens de l'incendie, en novembre ? Au cours d'un entrainement près de Baltimore ? - Bien sûr. C'était dans tout les journaux. Brookland. - C'est ça. Je les ai appelés hier pour leur proposer nos services. - Mais ce sont des chevaux de course ! - Et alors ? - Euh... ils sont souvent hyper-nerveux... du genre difficile à contrôler. Voyant la mine déconfite de sa sœur, elle se reprit: - Tu aurais dû m'en parler avant, Lou. - C'est vrai, désolée. En fait, je ne pensais pas qu'ils accepteraient aussi vite. - Bon, soupira Laura. Alors, ce cheval ? - Il s'appelle Prince Galant - Quoi ? C'était l'un des meilleurs "trois ans" de la saison passée, vainqueur du Grand Prix des éleveurs. Quand l'incendie s'était déclaré, il avait réussi à défoncer la porte de son box, alertant le garçon d'écurie - et sauvant du même coup la vie des autres chevaux. Mais ses tendons étaient brisés: il ne courrait jamais plus. - Qu'est-ce qu'il est devenu ? Lou baissa la tête. - On l'a envoyé dans un centre de soins spécialisé. Ils n'ont rien pu faire. Il est couvert de cicatrices, à moitié fou. Personne ne peut l'approcher. J'ai parlé à l'entraineur Luke Norton, qui m'a paru totalement dépassé. Il faut l'aider ! Le propriétaire est très attaché à son cheval. Il possède un haras, Prince pourrait y servir d'étalon. Laura réfléchit. Un champion pareil... Si elle parvenait à le guérir... - Il faudrait le séparer des juments, dit-elle enfin. Je vais en parler à Ted. - Donne-moi vite ta réponse. Chapitre 2: Spoiler: - Ted ! Ted ! Ah, te voilà ! Le jeune homme retirait la couverture de Jake. Dans la stalle voisine, Moochie tirait déjà sur son foin - Quoi ? fit Ted. - Prince Galant, tu te rappelles ? Le cheval de l'incendie, à Brookland ? Il va peut-être venir ! Le jeune homme parut interloqué. - Je te jure ! poursuivit Laura. Lou à parlé à son entraineur. Le propriétaire veut l'utiliser comme étalon, mais il est gravement traumatisé. - Tu m'étonnes... Et depuis quand on soigne les chevaux de course ? Laura s'attendait à sa réaction0. Ils avaient l'habitude des chevaux difficiles, mais un pur-sang à demi-fou, c'était autre chose. Et ils étaient déjà débordés de travail. - On a jamais refusé d'aider un cheval. - Non, et je ne vois pas pourquoi on devrait commencer. Ça ne va pas être de la tarte, mais... - Alors tu es d'accord ? coupa Laura, pleine d'espoir. - Mmm... A condition de savoir où le mettre. Laura parcourut l'écurie des yeux. Il y avait six stalles de chaque côté, plus six encore dans l'annexe. Sundance, Moochie, Jake, Pirate, Blackjack... Rainbow... les juments... - Le mieux serait de l'installer au fond, entouré des hongres. On laisse une stalle vide à côté de lui pour plus de sécurité. Il suffit de déplacé Rainbow. Je vais demander à John. - Je m'en charge. De toute façon, c'est la seule solution. Le soleil venait de disparaître derrière la maison. Ted s'éloigna en direction des paddocks et Laura regagna la cuisine. - Salut, Grand-père ! Sacré tournant pour nous, hein ? Jack Bartlett scruta sa petite-fille du regard, les yeux plissés. - Attention, il ne faudra pas te laisser dépasser. Surtout quand on sera sous les feux des projecteurs. Avec une star pareille, on va avoir les journalistes sur le dos. - Et alors ? Il sera traité comme les autres, c'est tout. - Peut-être. Mais attends-toi à subir une forte pression. Laura se sentit soudain anxieuse. Mais à quoi bon s'inquiéter, tant qu'elle n'avait pas vu le pur-sang ? D'ailleurs, Heartland n'en était pas à son premier cheval traumatisé. Et celui-là avait besoin d'eux. C'était même sa dernière chance. Tout se passerait bien. - Tu veux que j'appelle Norton pour annuler ? s'inquiéta Lou, qui avait senti les hésitations de sa sœur. - Non, trancha Laura. On le prend. - Hé, devine la nouvelle ! On va avoir un pur-sang ! Soraya ouvrit de grands yeux. Un regard sévère du prof la fit piquer du nez dan son livre. - Je t'expliquerai tout à l'heure ! A la sortie des cours, Laura raconta leur projet à son amie. - Incroyable ! - On peut savoir de quoi vous parlez ? s'enquit une voix dans leur dos. C'était Matt Trewin, flanqué d'Angela Gorst. Quand il lui avait demandé de sortir avec lui à Noël, Laura s'était sentie horriblement mal à l'aise. Matt était son meilleur ami, et rien de plus. Du coup, il avait choisi Angela - que Laura détestait - et leurs relations s'étaient durcies. Elle mourait d'envie d'annoncer la nouvelle à Matt, mais pas en présence d'Angela. Sa mère dirigeait un centre équestre aux méthodes radicalement différentes de celles d'Heartland. Elle ne manquait jamais une occasion de rabaisser Laura. - Alors, quoi de neuf ?répéta Matt. - Oh, rien. Au fait, qui a terminer son devoir de physique ? lança Laura à la cantonade. - Pourquoi ? Tu veux recopier celui de Matt, comme d'habitude ? ironisa Angela. Laura lui jeta un regard noir. Matt et Soraya l'aidaient souvent quand elle était débordée. Et alors ? Angela n'avait pas à s'en mêler. - Tu parles ! Je l'ai déjà fini. - Ça, c'est une nouvelle ! se moqua Matt avant de s'éloigner. Laura le suivit des yeux, stupéfaite. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui trouver à cette crâneuse ? - Tu l'as vraiment fait ? souffla Soraya. - Bien sûr que non. Tu peux m'aider ? - Comme d'hab' ! Malgré l'aide de son amie, Laura n'arrivait pas à se concentrer. Elle était obsédée par l'étalon. Dans quelle état de souffrance serait-il ? Elle tenta d'imaginer la terreur d'un cheval piégé par les flammes et frissonna. Il faudrait du temps, beaucoup de patience. Le Prince d'aujourd'hui n'avait sûrement rien à voir avec le superbe animal qu'elle avait admiré l'année précédente à la télé. Saurait-elle établir le contact ? Et par où commencer ? Chapitre 3: Spoiler: - Lou ! cria Laura en pénétrant dans la cuisine. C'était qui ? Elle venait de croiser une voiture sortant du ranch, alors qu'elle rentrait enfin du collège. - Je suis là ! répondit sa sœur depuis le salon. Laura découvrit les fauteuils soigneusement alignés les uns en face des autres. Lou remplaçait les albums de photos dans la bibliothèque. - On a eu la visite d'un journaliste, expliqua la jeune femme d'un ton animé. Pour un article à paraître dans le Richmond Post Laura en resta bouche bée. - Eh oui ! Grâce à Prince. - Mais comment ont-ils sur aussi vite ? s'enquit Laura. - Une fuite en provenance de Brookland, j'imagine. Le type m'a posé un tas de questions sur Heartland, nos méthodes, Maman, ce qui lui est arrivé... Laura soupira profondément. - La routine quoi... - Allons sœurette, ça ne peut pas nous faire de mal. Le lendemain matin, Laura essaya de penser à autre chose en se rendant aux écuries. Elle commença par Aube et Mélody. - Bonjour, ma belle, souffla-t-elle à la jument. J'emmène ta fille se promener. Quand la pouliche franchit le seuil de l'écurie, Mélody hennit d'inquiétude. Mais la petite observait déjà les alentours, ravie. Laura la conduisit au bout de la cour, puis lui ordonna de s'arrêter. La pouliche obéit. Comme chaque matin, Laura passa ses mains sur son dos et ses flancs, puis lui demanda de donner ses pieds, un par un. Quand elle serait grande, on pourrait ainsi la ferrer et lui curer les sabots sans qu'elle s'affole. Aube se prêta au jeu avec plaisir, gratifiant même Laura d'un affectueux coup de tête. - C’est bien, ma jolie. - Quels progrès ! constata John qui sortait de la grange. - N'est-ce pas ? Tu as un moment ? - J'allais longer Rainbow, mais ça peut attendre. - Tu pourrais t'occuper d'Aube ? Il faut qu'elle s'habitue à passer de main en main. Une dizaine de minutes, ça suffit. Il vaut mieux qu'elle ne me voit pas, mais en cas de souci, je serai dans la sellerie. - Ça marche. Laura gagna la pièce encombrée. << Zut, j'ai oublié de demander à Grand-père pour les photos >>, songea-t-elle. Elle s'appliquait à nettoyer la selle de Sundance quand Ted apparut à la porte. Leurs regards se croisèrent. Ils ne s'étaient pas vus de la semaine. - Ça va ? demanda Ted doucement. - Pas mal. J'ai laissé Aube à John. Et toi, tu vas déménager les hongres ? Elle tendit la main vers le savon, qui glissa jusqu'aux pieds de Ted.. Le jeune homme le ramassa, s'approcha pour le lui rendre. Rougissante, elle se remit à l’œuvre. Depuis qu'il l'avait embrassée, le soir de Noël, Ted cherchait à lui parler, elle le savait. Il comptait beaucoup pour elle, mais de quelle façon ? Et si elle prenait les devants, que lui dire ? Pas question de passer pour une de ces filles du collège qui ne pensaient qu'à se trouver un petit copain. - Laura... commença Ted. - Ted, je... dit-elle en même temps. Tous deux s'interrompirent, face à face. - Laura ! J'ai fini avec Aube ! Je la rentre ? La voix de John sur le seuil les fit sursauter. - Je vais le faire, répondit Laura. Soulagée par cette diversion, elle se glissa dehors. - Comment ça s’est passé ? demanda-t-elle à John. - Bien. Mais Mélody est un peu stressée. Laura se tourna vers la jument qui tendait le cou pour apercevoir sa fille. << Je devrais retourner dans la sellerie, pensa la jeune fille. Il faut que je parle à Ted. >> Mais quelque chose l'en empêchait. S'il se fâchait ? Il "tait plus facile d'agir comme si de rien n'était. Quand elle ressorti de l'écurie, Ted conduisait Pirate à l'annexe. Elle regretta sa décision. << Zut ! J'aurais dû lui parler. >> Elle tenta de repousser cette idée et marcha vers la sellerie. Tant pis ! Elle avait beaucoup de travail. Elle penserait à Ted plus tard... L'estomac dans les talons, Laura se préparait un sandwich dans la cuisine quand elle entendit sa sœur parler au téléphone. Apparemment, c'était Scott Trewin, lé vétérinaire du coin - frère de Matt et nouveau petit ami de Lou. - Mais non, Scott, ça n'a rien à voir, s'énervait Lou. Enfin, ne le prends pas pour toi ! Ce n'était pas leur genre de se disputer. Laura se sentit gênée. - Écoute, poursuivait Lou. C'est une question de principe. Je ne vois pas en quoi ça t'ennuie. Laura aperçut le Richemond Post sur le buffet. Elle y chercha fébrilement l'article consacré à Heartland. Lou raccrocha. Elle se laissa tomber sur une chaise, visiblement furieuse. - Page 24, lâcha-t-elle. Quelle mouche à piqué Scott ? Laura lui lança un regard interrogateur. - J'ai envoyé unelettre à nos fournisseurs indiquant que, dorénavant, nous réglerions les factures à la fin du mois. Tu vois le genre, une lettre standart, tout ce qu'il y a de plus normal. Et monsieur s'est vexé, parce qu'il préférait l'ancien système. Tu parles ! Le désordre organisé, oui ! - Attends, c'est notre véto depuis des années ! s'écria Laura. - Peut-être, n'empêche que ma méthode sera mille fois plus efficace. Peu convaincue, Laura préféra se plonger dans l'article. Prince Galant joue son va-tout. Depuis l'incendie qui a ravagé les écuries de Brookland en novembre dernier, Prince Galant, le héros de cette terrible nuit, ne se laisse plus approcher. Il ne reste plus qu'un espoir à son propriétaire : que l'étalon traumatisé retrouve ses esprits à Heartland, un centre de dressage où les sauvages finissent pas rentrer dans le rang. Laura fronça les sourcils. On ne "dressait" pas les chevaux à Heartland et, d'ailleurs, un cheval anxieux n'avait rien d'un animal sauvage. Il s'agissait de gagner sa confiance, pas de le contraindre. Le centre a été créé il y a douze ans par Marion Fleming, disparue tragiquement l'année dernière. A sa mort, ses proches ont repris le flambeau. L'arrivée du prestigieux Prince Galant est un vrai défi pour la jeune équipe. Sera-t-elle à la hauteur ? La réputation d'Heartland est en jeu. - Oh là là ! s'écria Laura. Tu as lu ? - Oui. Il ont l'art de faire monter la pression. Laura sentit don estomac se nouer. Aurait-elle les nerfs assez solides? Chapitre 4: Spoiler: Jack Bartlett promena son regard autour de la table, où tous s'étaient réunis pour le déjeuner dominical. - Le l'aissez entrer aucun journaliste avant l'arrivée de Prince. Il sera déjà suffisamment stressé par le voyage - et je ne veux plus de publicité. L'article du Richemond Post nous as fait assez de mal. - Ne t'inquiète pas, répliqua Lou. Si jamais je repère un fouineur, je le vire. Et quand le cheval sera là, on refermera le portail. - Leur curiosité va vite retomber, intervint Laura. Ils ne vont tout de même pas camper dans les écuries ! Ted et John approuvèrent. La fermeté de son grand-père rassurait un peu la jeune fille, mais elle avait toujours l'estomac noué. Elle repoussa son assiette. - O.K., je retourne au boulot, annonça Ted. Je vous rejoins à deux heures et demie. Lou commença à débarrasser. John et Laura se levèrent pour l'aider. - Laissez, dit Lou. Allez plutôt vous préparer. Le camion entra en cahotant dans la cour. Deux hommes en descendirent. - Louise Fleming ? demanda le plus âgé, la cinquantaine environ. - C'est moi, répondit Lou - Je suis Luke Norton. On s'est parlé au téléphone. Lou serra la main tendue, puis elle se tourna vers Ted et Laura. - Voilà ma sœur, Laura, et Ted Baldwin. Ils s'occuperont de Prince Galant. L'entraineur leur jeta à peine un regard. - Et qui va le rééduquer ? - Eh bien, eux, comme je viens de le dire, précisa vivement Lou. L'homme leva un soucil étonné. - Bah, du moment qu'ils assurent... Dans quel bâtiment on l’installe ? -Derrière, répondit Ted. Luke Norton fit signe à son palefrenier, qui commença à tirer les loquets du van. Pleine d'appréhension, Laura le regarda s'affairer, tandis qu'elle écoutait d'une oreille distraite l'entraîneur lui raconter l'accident, le sbras croisées sur la poitrine. Soudain, elle imagina l'incendie, les chevaux affolés poussant des hennissements aigus, la fumée, la chaleur intolérable... l'éprouvante tournant à la panique générale... et Prince cabré au-dessus des flammes, le bois de sa porte volant en éclats sous ses sabots. Le fracas de la rampe s'abattant sur les pavés la ramena à la réalité. Elle s'avança, jeta un œil dans la pénombre du camion et fut très étonnée. Elle s'attendait au minimum à un piétinement nerveux... Rien. Silence total. Le palefrenier apparut, menant l'étalon par un simple licol. L'animal réputé incontrôlable s'engagea gauchement dans la descente, l'air aussi doux qu'un agneau. Laura n'en revenait pas. Le vainqueur de Grand Prix était méconnaissable. Une profonde cicatrice lui tordait la joue droite; le poil n'avait pas repoussé sur ses antérieurs et son épaule, laissant nue la chair durcie par les brûlures. La jeune fille se tourna vivement vers l'entraineur. - Vous lui avez donné un tranquillisant ? - Évidemment, Il n'aurait jamais pu voyager, sinon. Laura croisa le regard de Ted. Il fallait s'y attendre. De toute façon, comment un cheval traumatisé pouvait-il tenir enfermé dans un van ? Elle étudia la tête basse du pur-sang, ses yeux mornes et vides. Elle s'approcha doucement, effleura la longue balafre rouge. - Prince, murmura-t-elle. L'animal lui jeta un regard inexpressif et recula d'un pas. - Ho ! intervint le jeune palefrenier. - Vous êtes son soigneur ? demanda Laura. - Euh, non... c'était Tom Bailey. - C'était ? - Il est parti, répondit Luke Norton à la place du garçon, visiblement mal à l'aise. Allez, Sam, dépêche-toi de le rentrer avant qu'il recommence ses bêtises. Ted et Laura montrèrent le chemin du box au garçon. Un fois installé, l'étalon renifla son foin avec enthousiasme. Les hongres, excités par le nouveau venu, hennirent à tour de rôle. Le blessé ne broncha pas. - Bien.. lui dit gentiment Laura. Elle se tourna vers Sam: - Vous avez dû lui donner une sacrée dose. Il en a pour un moment, on dirait. - Oui, mais faites gaffe, après. - Comment ça ? - Il chauffe vite. A mon avis, il n'y a plus grand chose à en tirer. Enfin... Où est-ce que je mets ses affaires ? - Suis-moi, répondit Ted. Dans la cour, Lou discutait poliment avec Luke Norton. - Je ne peux pas vous dire combien de temps il faudra le garder. Chaque cheval est différent. Mais on vous tiendra au courant. - Très bien. Je préviendrai M. Hartley, le propriétaire. Après tout, c’est lui qui paie. Il se tourna vers le camion. Sam, qui avait fini de décharger, relevait la rampe. - On y va, dit Norton. Il s'installa au volant et mis le contact, pendant que le garçon grimpait à son côté. Le camion effectua un demi-tour et s'engagea sur le chemin. - Je me demande ce qui nous attend, soupira Laura en le suivant des yeux. - Qui vivra verra, répliqua Ted. Ils retournèrent à l'écurie. Laura admira les traits racés du pur-sang, dont la finesse exceptionnelle était signe d'une personnalité réceptive et d'une profonde sensibilité. Comment croire à la prétendue violence de l'animal ? - On va d'abord se concentrer sur ses blessures, déclara Ted. La douleur aggrave toujours les problèmes. - Scott coit passer tout à l'heure, on lui demandera son avis. Le vétérinaire arriva une heure plus tard. Les plaies mal refermées de l'étalon lui arrachèrent un sifflement incrédule. Il entra dan sla stalle, passa doucement la main sur ses antérieurs. Le cheval tressaillit, mais ne s'écarta pas. - Le tranquilisant agit encore, expliqua Scott. Je peux le voir dehors ? - Bien sûr, répondit Laura. Dans la cour, il observa en spécialiste la marche prudente et inégale du cheval. - Mmm... la guérison est en bonne voie. Il restera boiteux, mais ça ne devrait pas l'empêcher de travailler. Il en aura besoin : comme tu le sais, les chevaux de course subissent un entrainement intensif dès leur plus jeune âge et l'inactivité ne leur vaut rien. Ils s'agitent, ils s'engraissent - quoique, de ce côté-là, un peu de lard ne lui ferait pas de mal. Il souleva une des paupières du pur-sang. Aucune réaction. - Il est arrivé quand, Laura ? - Il y a une heure, environ. - L'effet du tranquillisant va bientôt s'estomper. Son attitude peut changer du tout au tout. Appelez-moi si vous avez des problèmes. Je file terminer ma tournée. Au fait, dit à la patronne que je lui enverrai sa facture. Je l'appellerai ce soir, après mes opérations. Ted et Laura passèrent voir Prince plusieurs fois dans l'après-midi. A chaque visite, ils le trouvaient plus agité. Des nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel, écourtant le crépuscule. A la nuit tombée, le cheval tournait nerveusement dans son box. - On a intérêt à le surveiller de près, dit Laura. L'orage ne va pas arranger les choses. Mieux vaut lui donner sa ration tout de suite, je vais diluer un calmant dans son eau. - Et si on essayait ce vieux remède de ta mère, tu sais, celui à base de noix ? Va voir dans le bouquin, ça fait un bail qu'on ne l'a pas utilisé. Laura se rendit à la réserve, mélangea les céréales de l'étalon dans un seau, puis attrapa un livre tout écorné sur l'étagère. C'était un l'ouvrage de référence de sa mère. Ted et elle le consultaient à la moindre occasion. L'essence de noix facilite l'accoutumance au changement, qu'il s'agisse des conditions de vie ou du milieu environnant. << Parfait >>, songea Laura. Elle passa en revue les petits flacons bruns alignés devant ses yeux, en choisit deux qu'elle glissa dans sa poche. Dehors, de grosses gouttes commençaient à s'écraser sur les pavés. Laura courue jusqu'à l'écurie, où Prince cognait déjà contre sa porte. Comme elle tirait le verrou, un éclair zébra le ciel, suivi d'un coup de tonnerre. Les stalles se retrouvèrent plongées dans le noir. Laura étouffa un cri. Un hennissement strident retentit. Prince ! A la lueur d'un nouvel éclair, elle distingua le blanc des yeux révulsés, les sabots qui brillaient. L'étalon cabré retomba de tout son poids sur la porte. Déjà, il se dressait de nouveau au-dessus d'elle. Les antérieurs frappèrent une deuxième fois. Horrifiée, Laura entendit le bois craquer... Elle lâcha son seau et courut dehors. Chapitre 5: Spoiler: - Ted ! Ted ! Au même moment instant, l'électricité revint. La cour s'illumina. Laura fit demi-tour et retourna précipitamment dans l'écurie. L'étalon terrifié poursuivait son ramdam, la robe couverte d'écume, les yeux fous de panique, les naseaux rouges et dilatés. Il fonça contre le mur, puis se cabra une nouvelle fois. Du sang coulait le long de son antérieur. - Prince ! Prince ! Du calme ! Le pur-sang sembla n'avoir rien entendu. - Il a perdu la tête ! cria Laura à Ted. Et il affole les autres ! John accourut. - Que se passe-t-il ? - Essaie de calmer les hongres, on s'occupe de Prince ! - Il faut s'approcher le plus près possible, déclara Ted. Qu'il sache qu'on ne l'abandonnera pas, qu'on est avec lui. C'est le seul moyen de gagner sa confiance. Laura approuva. Le cheval poursuivait sa course folle dans son box. Les jeunes gens continuèrent à lui parler d'une voix calme et apaisante. Au bout d'un quart d'heure, il commença à donner des signes de fatigue. Ses mouvements se ralentirent. Enfin, il s'arrêta au fond de la stalle, tremblant de tous ses membres, les flancs creusés par sa respiration haletante, les yeux toujours exorbités. - Je vais essayer d'entrer, dit Laura. Elle tira le verrou avec précaution. L'étalon bondit. La jeune fille referma vivement la porte. De nouveau, elle attendit que l'animal se calme. A bout d eforce, Prince s'immobilisa. - Il fait appeler Scott, déclara Ted. La plaie est vilaine. - Va téléphoner. J'attends ici. - O.K., j'ai laissé mon portable dans la cuisine. Je fonce. Laura se pencha à la porte du box. Même à l'arrêt, le cheval avait l'air complètement affolé. Et s'il était toujours ainsi sans calmants ? Serait-elle capable de trouver une solution ? Ted réapparut. - Scott est coincé chez les Garston, une de leurs vaches est entrain de vêler. Il en a pour au moins deux heures. - Eh bien, il faut rester là, on a pas le choix, décida Laura. - D'accord. Lou va nous apporter à manger. Laura expira lentement. Elle s'aperçut qu'elle tremblait : la détresse du cheval était contagieuse. - Merci, Ted, dit-elle d'une toute petite voix. Sans toi, je... - Hé ! Je suis toujours là pour toi , Laura, tu le sais bien. Elle hocha la tête avec reconnaissance, puis se détourna. Ce n'était pas le moment de réfléchir à ce qu'il venait d'affirmer. Elle regarda l'étalon. Malgré son extrême fatigue, il avait repris sa ronde incessante. - Je vais lui faire une piqûre, annonça Scott. Impossible d'examiner sa jambe autrement. L'idée de droguer Prince à nouveau ne lui plaisait guère, mais à ce stade, c'était la seule solution. Ted et Laura se cramponnèrent au licol pendant que le véto plantait l'aiguille d'un geste expert. Comme par magie, la respiration du cheval ralentit, sa tête pencha vers le sol. Scott désinfecta rapidement la plaie et la banda. - Je vais chercher des couvertures, dit Laura. Je dormirai dans la stalle à côté. - C'est inutile, intervint Ted d'une voix douce. - Et tu as l'air crevée renchérit Lou. - Je ne peux pas le laisser, il a eu trop peur. On ne sait jamais, s'il s'affole encore ? Ne vous inquiétez pas, j'ai déjà passé la nuit dans une écurie ! Allez dormir, vous devez être en forme pour demain. - Alors prends mon portable, insista Lou. Tu pourras nous appeler en cas d'urgence. - Surtout, n'hésite pas, conseilla Scott. C'est à peine si Laura ferma l’œil de la nuit. Prince ne reprit pas son manège, mais il l'alerta peu avant l'aube en tournant en rond dans son box.La jeune fille se leva. L'étalon faisait peine à voir : il n'avait pas touché à sa ration et paraissait vidé de toute énergie. - Salut, champion, murmura-t-elle en lui tendant la main. Le cheval recula. Elle insista. Aussitôt, il releva la tête et décocha une ruade. Laura attendit, puis tenta une nouvelle approche. Cette fois, le pur-sang coucha les oreilles et fit mine de la mordre. Elle s'écarta prestement. Frustrée, elle se résolut à quitter le box, après un dernier regard au cheval qui renâclait nerveusement. Elle retourna s'allonger à côté, le tête lourde et le cœur gros. A sept heures, Lou lui apporta une tasse de chocolat chaud. - Tu as pu dormir un peu ? - Bof... J'ai eu froid et Prince s'est pas mal agité. Elle entendit claquer la porte d'un pick-up. C'était Ted. - Salut. Alors, ton impression ? - C'est bien la panne d'électricité qui la rendu fou, mais je me demande s'il n'a pas plus peur du noir. Souviens-toi, l'incendie a éclaté la nuit. Si on installait une veilleuse dans son box ? - Pourquoi pas... Je m'en occuperait quand tu seras au collège. - Bon. Moi, je vais lui préparer une bouillie au son, avec quelques feuilles de menthe. Il se laissera peut-être tenter. - Tu as l'air d'un zombie, dit Soraya. Tu t'es coiffé ce matin ? - Je voudrais t'y voir, après une nuit passé dans un box avec un cheval timbré ! Les deux amies déjeunaient ensemble à la cafétéria. Laura avait du mal à lutter contre la fatigue. Soraya fouilla donc dans son sac et lui tendit sa brosse à chevaux. - Alors, il t'en fait baver, ton Prince ? - Plutôt. Il a carrément pété les plombs. C'était affreux, je te jure. Sans Ted je n'aurais jamais tenu le coup. Elle fronça les sourcils : Angela Gorst venait vers elles. Pour une fois, elle n'était pas scotchée à Matt. Laura se demanda si le jeune homme n'avait pas une bonne influence sur elle, après tout. Mais son air pincé lui donna aussitôt la réponse. - Salut, commença Angela en rejetant ses cheveux en arrière. Ça va, chez toi ? - Très bien, merci, répliqua Laura. - Vraiment ? J'ai cru comprendre que tu t'étais fourrée dans le pétrin. - Qu'est-ce que tu veux dire ? Angela eut un sourire suffisant. - Un pur-sang n'a rien à voir avec vos petits poneys de club habituels. Vous croyez vous en sortir ? Vous n'allez même pas aux courses ! Depuis quan tu n'y as pas mis les pieds ? Laura la foudroya du regard. - Mes choix ne regardent que moi, Angela. En tout cas, vu ta tête, ça ne te réussit pas. Tu devrais acheter des somnifères. t les partager avec ton Prince. Elle tourna les talons avec désinvolture. - C'est pire que je ne pensais, marmonna Laura. - Ça alors ! Comment sait-elle que vous avez des problèmes ? s'indigna Soraya. Prince n'est arrivé qu'hier ! - On était dans le journal samedi. Mais Soraya avait raison : on aurait dit qu'Angela avait passé la nuit à Heartland. Les deux amies se regardèrent. L'idée les frappa au même instant. - Matt ! Laura se sentit piquée au vif. Évidemment, il était au courant par son frère, mais de là à le répéter... - Quel abruti ! - Il a dû penser que ce n'était pas un secret, hasarda Soraya. Tout le monde en parle. En plus , Angela l'a sûrement cuisiné. - Tu rigoles ? Il savait qu'elle se jetterait sur l'info comme une rapace ! - Il l'aime bien, il a confiance en elle. Laura poussa un soupir de mécontentement. Encore une mauvaise nouvelle... Chapitre 6: Spoiler: - Te voilà, Laura ! Viens voir ! Ted et Jack étaient penchés sur une boite noire. La jeune fille, qui rentrait tout juste du collège, s'approcha. Une pince à la main, Grand-père bricolait une vieille batterie de voiture. Il se redressa en souriant. - Ça marche, dit-il. Ted va t'expliquer, je rentre regarder le match à la maison. - C'est un circuit de secours pour le box de Prince, si jamais on a une autre coupure de courant. La batterie alimentera sa veilleuse. - Bonne idée, approuva Laura. Elle jeta un œil dans le box. Le cheval se tenait le dos au mur. - Comment s'est-il comporté aujourd'hui ? Il a goûté à sa bouillie ? - Du bout des lèvres. Et il en a laissé la moitié. Il sursaute au moindre bruit. Enfin il n'a pas piqué de crise c'est déjà ça. La jeune fille regarda la robe terne de l'étalon. On lui voyait les côtes. Son extrême anxiété l'empêchait de de nourrir. - Ted, il faut absolument trouver ce qui l'effraie, dit-elle. - Rien de particulier, à mon avis. Dans son état, n'importe quoi peut provoquer une réaction violente. Laura se pencha à l'intérieur du box. Le cheval tressaillit et se mit à tourner en rond, sans quitter les jeunes gens des yeux. - Tu as raison, notre simple présence l'inquiète. Il est tendu à bloc. L'essence de noix devrait un peu l'apaiser, mais il faudrait surtout entrer en contact avec lui. Et si on essayait les massages ? Ça a bien marché pour Aube. - J'y ai déjà pensé. A condition de réussir à l'approcher. A la moindre tentative, il se couvre de sueur et se terre dans un coin. - Il vient juste d'arriver. Laissons-lui le temps de s'habituer, on essaiera plus tard. Je vais m'occuper d'Aube pendant qu'il fait encore jour. La jeune fille crut surprendre une lueur d'irritation dans le regard de Ted. - John l'a déjà sortie tout à l'heure, dit-il. - Ah oui ? Eh bien, elle aura droit à une deuxième séance. Plus on la manipule, mieux c'est. On dirait que ça t'étonne ! Après les difficultés rencontrées avec Prince, retrouver la pouliche aux yeux vifs fut un vrai plaisir. Laura sentit son cœur fondre quand Aube la poussa affectueusement du bout du nez. Elle la conduisit dans la cour et exécuta les gestes habituels. A peine descendait-elle la main le long de sa jambe que la petite jument donnait son pied. Laura termina par quelques mouvements e massages circulaires. Parfaitement immobile, la pouliche semblait se régaler. Le jour baissait quand Laura raccompagna Aube dans son box. Elle songea de nouveau à l'étalon: si elle voulait tenter une approche avant la nuit, elle avait intérêt à se dépêcher. Elle passa prendre Ted dans la remise. Ensemble, ils se dirigèrent vars la stalle de Prince. Le cheval ne tenait toujours pas ne place. Il leva brutalement la tête à la vu des jeunes gens. - Là, bonhomme, chuchota Laura en pénétrant dans le box. Campé sur ses membres, l'étalon la défia du regard. Ted avait vu juste: il paraissait prêt à exploser. Murmurant toujours des paroles apaisantes, la jeune fille s'avança. Prince recula, secoua la tête. Elle se plaça à hauteur de son épaule, afin qu'il la voie sans se sentir menacé, puis approcha encore. Le cheval renâcla, roula des yeux menaçants, mais ne pu s'écarter: il était coincé. Laura fit un dernier pas, leva la main vers l'encolure... Au même instant, John entra, claquant la lourde porte de l'écurie derrière lui. L'étalon bondit. Avec un hennissement sauvage, il se dressa sur postérieurs. - Attention ! cria Ted. Il rouvrit d'un geste le loquet de la stalle, et Laura plongea dans l'ouverture, évitant de peu les terribles sabots. Ted referma la porte à toute vitesse. Le cœur battant, la jeune fille s"appuya contre le chambranle. - Je... pardon, bafouille John. Pas de dégâts ? Laura secoua la tête,les yeux rivés sur le cheval de nouveau lancé dans une course folle entre ses quatre murs. Comment le calmer ? Leurs paroles étaient sans effet sur lui. Il continuait de se ruer et de se cabrer dans l'espace confiné de son box. Soudain il s'arrêta, le regard obscurci par la panique, jambes flageolantes et naseaux frémissants. - Eh bien dis donc, souffla John, les yeux écarquilles. Quel sauvage ! - La veilleuse n'y changera rien. - Les massages non plus. Mais il était quand même moins fou tout à l'heure. Le bruit de la porte lui a peut-être rappelé l'incendie, hasarda la jeune fille. Au fond d'elle-même, Laura savait qu'elle se berçait d'illusions. Le cheval avait paniqué sans raison valable. - Il faut le laisser, intervint Ted. Tu ne vas pas coucher là toutes les nuits. Quand il pique une crise, il est inapprochable. C'est trop dangereux. La jeune fille acquiesça de la tête. Comme elle souffrait de voir un cheval dans un tel état de détresse ! Elle ne pouvait pas croire qu'un animal aussi sensible puisse refuser tout contact. Il devait y avoir un moyen de communiquer. Elle se jura de le trouver. Laura venait de rentrer du collège. Depuis trois jours, l'étalon ne cessait de démolir son box à la tombée de la nuit. Il paraissait plus calme dans la journée, maintenant qu'il s'était acclimaté à son nouvel environnement. Hélas, ni Ted ni John ne pouvaient le panser, encore moins le mener dehors. - Il ne reste que la technique du lien, dit Laura. Sa mère lui avait enseigné la méthode, qui permettait d'établir un lien entre l'homme et l'animal laissé en liberté. De ce premier contact naissait une relation solide. Jusqu'ici, elle n'avait jamais échoué. - Tu veux le lâcher dans le manège ? s'exclama Ted. Tu es folle, il est beaucoup trop imprévisible ! - Écoute, on ne peut pas l'approcher pour le masser et il a besoin d'exercice. Au moins, je n'aurai pas à travailler trop près de lui. Il suffira de le maintenir à distance, jusqu'à ce qu'il décide lui-même de me rejoindre. Reste à la barrière, si tu préfères. Ça vaut le coup d'essayer. - C'est quand même un peu tôt, insista Ted. Attends que la potion fasse son effet. Laura s'imagina dans le manège, seule avec Prince. Malgré ses blessures, il avait gardé sa puissance d'étalon. Même si l'enclos était plus grand que le box, se retrouver enfermer avec lui était risqué. Soudain, l'image de Spartan s'imposa à elle. L'année passée, le était cheval presque aussi fou que Prince aujourd'hui. Et elle avait réussi à le rééduquer - par cette méthode. De toute façon, il fallait agir. Les accès de folie de l'étalon finissaient par stresser les hongres, surtout Rainbow et Pirate qui avaient déjà une tendance à l'anxiété. Laura fronça les sourcils. C'était maintenant ou jamais. Elle monta se changer. Elle enfilait son jean de travail quand on frappa à la porte. C'était Lou, l'ai préoccupé. - Laura, Grand-père t'a parlé ? - Non, de quoi ? - Il s'est fâché tout à l'heure, il a dit que les chevaux devenaient mabouls, qu'il n'avait jamais vu une écurie pareille... Il ne manquait plus que ça. Ils étaient tous contre elle ou quoi ? Pourtant, ce n'était pas le genre de Grand-père de faire des réflexions. Il devait s'inquiéter. Et au fond d'elle-même, Laura partageait ses craintes. Chapitre 7: Spoiler: Mener rince au manège ne fut pas une partie de plaisir. Il résistait, secouait la crinière, bondissait autour de Ted. La mine sombre, le jeune homme se cramponnait aux rênes, serrées sous le menton du cheval. - Je vais faire un nœud pour qu'il ne trébuche pas, dit Laura. D'un geste vif, elle lia les deux lanières à mi-hauteur de l'encolure, puis Ted s'écarta prestement. La jeune fille prit place au centre du manège. Elle déroula la chambrière et l'agita doucement en direction de Prince. L'étalon sursauta violemment, se cabra, puis fonça vers la barrière. Il pila, naseaux frémissants, les yeux fixés sur Laura. Elle s'approcha, leva de nouveau la chambrière. Il prit le trot sur la piste. La boiterie imprimait à sa tête un mouvement de balancier. Laura serra les dents. Le message était clair: tant qu'il ne choisirait pas de lui faire confiance, il devrait continuer à trotter. Malgré son envie évidente de s'arrêter, le cheval ne donnait aucun signe de décontraction, ne pointant pas même une oreille dans la direction de la jeune fille. Comme s'il refusait obstinément tout contact. Il fuyait droit devant lui, accélérant au moindre mouvement de la chambrière, roulant des yeux inquiétants - clairement résolu à garder ses distances. Au bout d'un moment, Laura remarqua que sa boiterie s’accentuait. - Je vais être obligée d'arrêter, dit-elle à Ted. Ça ne sert à rien. Elle croisa le regard de l'étalon: il était visiblement épuisé, mais il n'avait toujours pas cédé. Ted sauta à bas de la barrière. Ensemble, les jeunes gens acculèrent doucement Prince contre les planches, puis de saisirent des rênes. Laura secoua la tête. - C'est impossible. Il ne veut pas me faire confiance. Cette nuit-là, le jeune fille ne put trouver le sommeil. Les yeux grands ouverts, elle fixait le plafond. Elle songeait à tous les chevaux rebelles qu'elle avait su apprivoiser. Primise, Gipsy, Spartan... Seul Prince avait préférer rester seul sur la piste. C'était la première fois qu'elle rencontrait une telle résistance. Elle revit Spartan, l'étalon qu'elle était allée secourir, le jour de l'accident mortel de sa mère. Quand l'arbre s'était écrasé sur la camion, Laura et le cheval avaient été blessées. Plusieurs semaines après, par un orage démentiel, elle l'avait poussé dans ses retranchements autour du manège. Il avait laissé libre cours à sa propre colère, jusqu'à ce qu'il donne les signes qu'elle attendait. Dès lors, il était devenu doux et affectueux. Qui d'autre aurait pu réussir pareille prouesse, sans savoir ce qu'il avait vécu ? Elle songea à la souffrance dans les yeux de Prince, imagina une fois de plus l'horreur de l'incendie, le désespoir farouche de l'étalon prêt à tout pour s'enfuir... Mais ce n'étaient que des hypothèses. Laura avait beau tenter de se mettre à sa place, elle ne pouvait ressentir ce qu'il éprouvait. Peut-être fallait-il quelqu'un qui le comprenne, comme elle avait compris Spartan. Pourquoi pas son palefrenier ? Celui qui avait quitté le centre ? Pourrait-il l'aider ? Peu à peu, Laura se laissa glisser dans le sommeil. Oui, elle allait tenter le coup... Laura partait pour le collège le lendemain matin, quand elle croisa Lou dans l'escalier. - Qu'est-ce que tu fais, samedi ? - J'ai rendez-vous avec un représentant de litière. - Où ça ? - Assez loin d'ici, vers Hagerstown. - Euh... Tu pourrais pousser jusqu'à Baltimore ? Je voudrais passer à Brookland, parler au palefrenier de Prince, tu sais, le garçon qui l'a accompagné. Lou haussa les épaules. - Si tu veux... C'est seulement à une demi-heure de mon rendez-vous. Tu crois que ça pourrait t'aider ? - Qui sait ? << Noix, hélianthème, pomme sauvage... >> marmonnait Laura dans la remise le vendredi soir, passant en revue les fioles brunes sur l'étagère. Essayer de nouveaux remèdes ? Non, mieux valait attendre que le mélange précédent fasse son effet. Mais elle avait du mal à patienter. Tout à l'heure, quand elle avait conduit Pirate au manège pour le longer, elle avait aperçu John sur son hongre, dans la carrière. Comme toujours, elle n'avait pu s'empêcher de les admirer: le cheval et son cavalier formaient un ensemble impressionnant. Droit sur sa selle, John faisait galoper le cheval en cercle. Rainbow tirait sur les rênes, luttant pour libérer sa tête, l'encolure blanchie d'écume. Le visage pâle et tendu, John l'encourageait à s'installer dans son allure et à accepter le mors. Enfin il ramena le cheval au trot. Levant la tête, il découvrit la jeune fille et se dirigea vers elle. - Il résiste, remarqua Laura. - Il est trop tendu, il n'arrive pas à se concentrer. - Pourquoi ? Elle regretta aussitôt sa question. - Oh, il est difficile en ce moment, depuis que... Il détourna les yeux. << Depuis que Prince est là >>, faillit terminer Laura. Mais elle ne pouvait exprimer son malaise à haute voix. - Essaie un peu d'huile de lavande, reprit-elle vivement. Tu en mets quelques gouttes sur tes doigts, que tu lui fais sentir. Si l'odeur lui plaît, frotte-lui le haut de la tête avec. - D'accord, j'essaierai. Merci. La jeune fille se sentit coupable. Pourquoi la remerciait-il ? La vraie solution aurait été de rendre Prince à son propriétaire. Mais elle ne pouvait s'y résoudre... Laura vit le samedi arriver avec soulagement: au moins allait-elle pouvoir agir. Après un bref déjeuner, les deux sœurs prirent la route de Baltimore. Un peu plus tard, Lou déposait Laura à l'entrée du centre d'entraînement. Les lettres << Brookland >> s'étalaient sur un imposant portail de fer forgé. - J'en ai pour deux heures, dit Lou. Je laisse mon portable allumé: appelle-moi quand tu auras fini. Laura remonta l'allée de gravier jusqu'aux premiers bâtiments. Le spectacle était saisissant: l'écurie était noire comme du charbon, avec un trou béant au milieu du toi, là où la charpente dévorée par les flammes s'était effondrée. Aucun signe de vie, pas un cheval dans l'encadrement des portes de box, juste une odeur tenace de bois brûlé, l'écho d'une scie et d'un marteau dans une stalle. Le jeune fille franchit un porche, puis pénétra dans une seconde cour, bordée cette fois de boxes habités. Deux palefreniers étaient au travail: l'un lavait le sol au jet, l'autre balayait l'eau vers la bouche d’égout. Les chevaux pointèrent leurs oreilles vers la nouvelle venue. - Bonjour, dit-elle. Je cherche Sam. - Il est au pansage. L'homme indiqua une stalle du menton. Le garçon étrillait une grande jument grise en sifflotant. Il sursauta à l'entrée de Laura. - Salut ! Tu te souviens de moi ? Laura Flemming, d'Heartland. Euh... tu pourrais peut-être m'aider. Enfin, je l'espère. Le visage de Sam s'éclaira, mais son sourire s'évanouit vite quand la visiteuse lui résuma les dernières frasques de Prince. - Et donc, conclut-elle, je cherche à joindre son ancien palefrenier, celui qui est parti. - Tom ? On n'a aucune nouvelle de lui. Il jeta un regard curieux à la jeune fille. - Tu n'es pas au courant ? - De quoi ? - Il est mal en point. Il a été gravement brûlé et la direction l'a rendu responsable de l'incendie. En fait, il a perdu un œil. - Oh ! Laura resta silencieuse un moment. Elle regarda Sam se pencher pour curer les pieds de la jument. - Il était proche de Prince ? finit-elle par demander. - Pour ça, oui ! Il étaient inséparables. - Écoute, donne-moi son adresse. Le garçon se redressa, croisa le regard suppliant de Laura. - Bon attend-moi là. Laura redescendit vers la route. C'était bien ce qu'elle pensait: Tom était auprès de Prince cette nuit-là, ils avaient vécu le drame ensemble. Pourrait-il secourir l'étalon ? Elle appela Lou sur son portable. - Je serai là dans vingt minutes, indiqua celle-ci. Tandis qu'elle patientait, la jeune fille examina l'adresse du palefrenier licencié. D'après Sam, c'était à quelques kilomètres. - Et si on faisait un saut tout de suite ? demanda-t-elle à sa sœur, à peine montée en voiture. Ça nous évitera un autre voyage. - D'accord. Elles trouvèrent facilement la maison. La bâtisse avait l'air abandonnée: la peinture s'écaillait aux fenêtres, les mauvaises herbes envahissaient le jardin. Laura prit une profonde inspiration et sonna à la porte. Pas de réponse. Elle sonna encore. Rien. Elle se tourna vers sa sœur, prête à rebrousser chemin, quand elle aperçut une jeune fille qui se hâtait dans leur direction, chargée de provisions. Celle-ci devait avoir dans les dix-huit ans. Elle leur jeta un regard soupçonneux en sortant ses clés. - Bonjour, dit Laura. Je cherche Tom Bailey. Il habite ici ? - Pourquoi ? Qui êtes-vous ? - Je m'appelle Laura, je suis venue lui parler de Prince Galant. - Si vous êtes journaliste, vous pouvez repartir tout de suite. - Non, j'essaie d'aider Prince. Il traverse une mauvaise passe. Tom aussi, à ce qu'on m'a dit ? Elle sourit gentiment à la fille, qui se détendit. - D'où venez-vous ? s'enquit l'inconnue. - D'un centre de rééducation nommé Heartland. On y soigne les chevaux traumatisés, ou difficiles, comme Prince. - Je vois... Je m'appelle Beth, je suis la femme de Tom. Entrez. Laura la suivit au salon. Beth ramassa le journal qui traînait dans la pièce soigneusement rangée. Elle fit un signe à Laura de s'asseoir sur le canapé, tandis qu'elle prenait place dans un rocking-chair en face d'elle. - Que savez-vous de Tom ? demanda-t-elle ? - Pas grand chose. C'est Sam, l'un des gars de Brookland, qui m'a donné votre adresse. - Sam ? Comment va-t-il ? - Vous le connaissait ? - J'ai travaillé là-bas, moi aussi. Que vous a-t-il raconté ? - Que Tom avait perdu un œil dans l'incendie et qu'il était très proche de Sam. La jeune femme confirma en hochant la tête. - J'aimerais lui parler, reprit Laura. Prince est devenu... enfin personne ne peux l'approcher. Alors je me suis dit que Tom pourrait nous aider. Il est ici ? - à-haut, dans sa chambre. Mais il refusera de vous voir. Il s'est renfermé sur lui-même. J'ai lâché mon boulot pour m'occuper de lui, seulement... il a beaucoup changé. On s'est marié l'été dernier, tout allait bien. On était vraiment heureux. Et puis... et puis, il y a eu l'incendie et... Sa voix se brisa, enfin elle reprit: - les chevaux étaient tout pour lui, vous comprenez ? J'ai trouvé une place de caissière au supermarché, ça nous permet de joindre les deux bouts. Mais Tom... Elle leva les yeux pleins de larmes sur Laura. - Je comprends, dit celle-ci d'une voix douce. - Si seulement j'arrivais à percer sa carapace ! J'ai l'impression de l'avoir perdu. C'est comme s'il n'était plus là. - Mais ses blessures sont guéries ? - A peu près. Visiblement, là n'est pas le problème. Laura hésita. - Vous croyez que je pourrais lui parler ? - Je vous le répète, il ne veut voir personnes... Enfin, essayez toujours. Bientôt la suite...
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