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Admin-lane

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  1. Toulouse (AFP) - Les platanes du Canal du Midi, déjà décimés par un parasite mortel, ont en plus été visés récemment par un ou plusieurs malveillants qui les ont attaqués à la perceuse pour y verser du dévitalisant, a indiqué jeudi Voies navigables de France. Des agents du conseil général de la Haute-Garonne ont constaté le 4 octobre à Revel que sept platanes centenaires plantés le long de la "Rigole de la plaine", qui alimente en eau le canal inscrit au patrimoine mondial, accusaient une défoliation beaucoup trop rapide pour s'expliquer par l'arrivée de l'automne, a dit à l'AFP Jacques Noisette, porte-parole de VNF pour le Sud-Ouest. Les platanes du Canal du Midi, déjà décimés par un parasite mortel, ont en plus été visés récemment par un ou plusieurs malveillants qui les ont attaqués à la perceuse pour y verser du dévitalisant, a indiqué jeudi Voies navigables de France. (c) Afp Ils se sont rendu compte que des trous profonds avaient été percés avec une grosse mèche au pied des arbres et qu'on y avait versé un produit qui devait se révéler être du dévitalisant destiné à les tuer, a-t-il ajouté. Les arbres sont en très mauvais état, s'ils ne sont pas morts, a-t-il précisé. VNF, gestionnaire du canal, a porté plainte, comme le conseil général et la ville de Revel, et n'a aucune explication à cet acte qui semble sans précédent: "A ma connaissance, depuis 20 ans que je suis dans cette maison, c'est la première fois que je vois ce type d'action", a dit M. Noisette. Le Canal du Midi, construit par Pierre-Paul Riquet au XVIIe siècle sous Louis XIV pour relier la Garonne et la Méditerranée, est préservé du vandalisme. "Il y a de l'incivilité courante, des gens qui considèrent le Canal comme un dépotoir", mais "on a très, très peu, quasiment aucune dégradation volontaire", dit M. Noisette. Cependant, en s'en prenant aux platanes, on s'attaque directement à un chef d’œuvre puisque les alignements de ces arbres qui donnent son aspect incomparable à l'ouvrage font partie des critères de classement au patrimoine mondial de l'Unesco, dit M. Noisette. Les platanes du Canal du Midi sont déjà atteints ou menacés par un mal incurable, le chancre coloré. A terme, les 42.000 arbres devraient être abattus pour stopper la progression rapide du champignon. Un vaste programme de replantation de platanes résistants et d'autres essences, s'étendant sur des dizaines d'années, est en cours. sciences et avenir 17/10/2013
  2. Bruxelles (AFP) - Les ministres européens de la pêche ont convenu jeudi d'une réduction en 2014 des prises de saumons autorisées en mer Baltique, un effort jugé toutefois insuffisant par WWF pour sauvegarder cette espèce. L'accord conclu lors d'une réunion des ministres à Luxembourg va plus loin que la proposition de la Commission européenne, en prévoyant de réduire de 2%, à 106.587 spécimens, le nombre de saumons pouvant être pêchés en 2014 dans le principal bassin de pêche baltique. La Commission s'était prononcée pour le maintien des prises au même niveau qu'en 2013 dans cette zone. Les ministres européens de la pêche ont convenu jeudi d'une réduction en 2014 des prises de saumons autorisées en mer Baltique, un effort jugé toutefois insuffisant par WWF pour sauvegarder cette espèce. (c) Afp Pour le Fonds mondial pour la nature (WWF), cette baisse n'est pas suffisante pour assurer la reconstitution d'un stock surpêché et victime aussi dans ses sites de pontes de la pollution des eaux. Selon l'ONG environnementale, seule la prise de 78.000 spécimens aurait dû être autorisée pour respecter les avis scientifiques de référence. Plus de 80% des saumons du bassin principal sont pêchés par la Suède, la Finlande et le Danemark. Dans la zone concernant l'Estonie et la Finlande, les ministres ont été plus gourmands, autorisant la prise de 13.106 spécimens (en baisse de 15% sur un an) alors que la Commission proposait une coupe sèche à 7.256 poissons. Sur les autres stocks de la mer Baltique, les quotas convenus, sur la base d'un accord préalable des pays riverains (Pologne, Allemagne, Danemark, Suède, Finlande et les Etats baltes), vont dans le sens d'une pêche durable assurant la pérennité des stocks à partir de 2014 ou 2015. L'accord concernant la Baltique, dont la gestion de pêche est traitée à part au sein de l'UE, "est une bonne base pour décembre", s'est félicité le ministre lituanien de la Pêche, Vigilijus Jukna, dont le pays assure la présidence de l'UE. Les ministres des 28 devront alors décliner la nouvelle politique commune de pêche axée sur la durabilité pour fixer les principaux quotas de pêche pour 2014. sciences et avenir 17/10/2013
  3. LES PIEUX (France) - EDF a annoncé jeudi un nouvel aléa technique sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, la chute de 20 mètres d'une pièce de 4 kg dans le bâtiment réacteur, un problème dont un expert s'est étonné qu'il n'ait pas été détecté plus tôt. Un élément de motorisation d'un chariot conçu pour porter des charges de 320 tonnes est tombé hier lors d'essais dans le bâtiment réacteur, a indiqué le directeur du chantier Antoine Ménager. L'ingénieur EDF qui s'exprimait lors d'une commission locale d'information (CLI) rassemblant EDF, scientifiques, élus locaux et associations ecologistes, à Les Pieux, près de Flamanville, a précisé que ce chariot était destiné à soulever le couvercle de la cuve du réacteur, au moment des chargements et déchargements des combustibles par exemple. L'incident n'a pas fait de blessés et ne remet pas en cause le planning global du chantier, selon EDF, son maître d'oeuvre. La mise en service du réacteur est toujours prévue pour 2016, soit toujours avec quatre ans de retard par rapport au calendrier initial. Près de 3.000 personnes travaillent sur ce chantier. Je suis très surpris que ça ne se soit pas produit lors des tests qui ont dû être effectués dans l'usine où le chariot a été fabriqué, a indiqué Jean-Paul Martin, président de l'association AEPN (association des écologistes pour le nucléaire) et ancien directeur adjoint de l'usine Areva de Beaumont-Hague (Manche), pendant la CLI. Cet épisode lui fait penser à un autre intervenu lors la construction de Superphénix (à Creys-Malville, Isère), la centrale qui a été fermée en 1997 en raison de de son coût excessif, a-t-il ajouté. D'une façon générale, le directeur du chantier a admis avoir constaté récemment des signes de relâchement sur le plan de la sécurité des ouvriers sur le chantier - où deux salariés sont morts en 2011 - après une phase d'amélioration. Bouygues, chargé du génie civil sur le chantier, doit comparaître en correctionnelle en novembre à Cherbourg pour homicides involontaires, pour ces deux décès, mais pas EDF. romandie 17/10/2013
  4. Depuis le mois de juillet, les sangliers sont victimes en Ardèche d'une mystérieuse hécatombe. 90 spécimens ont été retrouvés morts sans que l'on sache pourquoi. Le premier cas est survenu le 23 juillet sur la commune de Vals-les-Bain en Ardèche. Depuis, les décès se multiplient. En un peu moins de trois mois, ce sont au total 90 sangliers qui ont été retrouvés gisants dans deux secteurs du département, Vals-les-Bains et la vallée de l'Eyrieux, (de Saint-Pierreville à Saint-Fortunat sur Eyrieux), explique l'AFP. Sus scrofa (sanglier) GerardM / CC-BY-SA-3.0-migrated Rien que pour la semaine du 2 au 9 octobre, "dix sangliers ont été retrouvés morts, parmi lesquels quatre sont pour l'instant considérés comme pouvant avoir un lien avec le phénomène", a relevé la préfecture dans un communiqué mardi. Or, pour l'heure, la cause de ces décès reste inexpliquée. Un mystère qui a provoqué la création d'une cellule de crise en préfecture. "90 sangliers sont morts depuis juillet dans des conditions qu'on n'arrive pas à expliquer", a dit à l'AFP Lionel Parle, directeur adjoint à la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) à Privas. Toutefois, les spécialistes avancent quelques pistes pour expliquer ces décès et les résultats des premières analyses réalisées sur les cadavres des animaux ont permis d'en écarter certaines. L'éventualité d'une épizootie, telle qu'une peste porcine ou maladie d'Aujesky, a ainsi pu être éliminée dès la fin de l'été grâce à des analyses réalisées par le laboratoire de référence de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail à Ploufagran (Côtes-d'Armor). Aujourd'hui, "l'une de nos principales pistes est toxicologique, elle est privilégiée par élimination puisque toutes les autopsies et analyses ont écarté la piste infectieuse (microbe ou virus)", a précisé Lionel Parle. D'après les observations et les témoignages, les animaux semblent montrer peu avant leur mort des troubles nerveux avec des tremblements, des spasmes, des convulsions et du pédalage. Mais, pour l'instant, aucune source d'intoxication n'a pu être confirmée. Des analyses ont été confiées au pôle d'expertise toxicologique de l'école vétérinaire de Lyon, mais après la recherche d'une quarantaine de molécules (raticides, pesticides, produits phytosanitaires, éthylène glycol, etc.), tous les résultats se sont avérés négatifs, rapporte l'AFP. Par ailleurs, les spécialistes ont observé que tous les sangliers n'étaient pas touchés : les spécimens morts étaient essentiellement des jeunes. Une constatation confirmée par la DDCSPP. "On a constaté que ce sont les petits sangliers, de 15 à 25 kg, qui sont le plus touchés. Nous sommes inquiets, les chasseurs sont perturbés et sont réticents à chasser", a expliqué à l'AFP un chasseur, qui préfère rester anonyme. De son côté, le préfet a pris un arrêté le 4 septembre dernier interdisant la consommation et la commercialisation des sangliers sur les 29 communes concernées, les cadavres devant être apportés à l'équarrissage. Des sangliers ayant encore été retrouvés morts la semaine dernière, de nouvelles analyses sont en cours "avec des prélèvements plus frais. On s'est attachés à sélectionner des cadavres en meilleur état", afin d'élargir le champ des molécules toxicologiques testées, a confirmé le directeur adjoint de la DDCSPP. "L'affaire est entre les mains de chercheurs en France et hors de France", a t-il conclu. maxisciences /16/10/2013
  5. Qui ne s'est jamais demandé : "Tiens, mon chat me regarde fixement… Mais, au fait, que voit-il exactement"? L'artiste Nickolay Lamm a de nouveau frappé ! Et, cette fois, ses cibles sont les chats. Il s'est donc amusé à comparer la vision humaine à celle d'un chat. Et les différences sont frappantes. Tout propriétaire de félin le sait : le chat et l'Homme ont une vision du monde bien différente, au sens propre comme au figuré. Avec ses horaires chaotiques, le rythme de vie de l'animal est bien loin du nôtre… et sa vision aussi ! L'artiste Nickolay Lamm a ainsi comparer la vue d'un chat à celle d'un Homme. Résultat : les chats voient moins bien le jour. Toutefois, ils utilisent leur yeux spécifiques pour mettre en lumière certaines parties du paysage, d'une manière totalement inédite chez les humains. Comment les animaux voient le monde -BuzzFeedYellow / Youtube Les chats possèdent un champ de vision de 200 degrés, contre 180 degrés pour les hommes. La vision périphérique des félins est de 30 degrés, ce qui explique les côtés flous ainsi qu'une meilleure profondeur des images. En revanche, chez les humains, la vision périphérique n'est que de 20 degrés, d'où la présence de champs noirs sur les côtés. Lorsque la lumière est faible, la vision des chats est six à huit fois supérieure à celle des hommes grâce à leurs pupilles elliptiques qui se rétractent ou se dilatent très rapidement, leur large cornée ainsi que leur tapis clair (couche réfléchissante située au fond de l’œil). Cette dernière est également responsable des yeux luisants, verts ou rouges des chats lorsqu'ils sont pris en photo. Ainsi, les humains peuvent considérer un paysage comme clair et net d'environ 30 à 60 mètres. Le chat, de son côté, devra se situer à environ 6 mètres pour que cela devienne net. controle71 / YouTube. La personne qui a filmé cette séquence n'a pas tenu compte du fait que les chats pouvaient distinguer les couleurs... Pendant longtemps, les chats ont été considérés comme bichromates, c'est-à-dire que toutes les couleurs qu'ils perçoivent sont réduites à deux spectres lumineux. Il leur manquerait ainsi un des trois cônes de la rétine, responsables de la perception des couleurs. Des études ont, en effet, démontré qu'ils possédaient des pics de lumière à 450-454 nm (bleu-violet) et 550-561 nm (vert-jaune). Toutefois, d'autres résultats suggèrent que les félins possèdent un troisième cône qui pointe à 500-520 nm (zone verte). Cela prouverait, en fait, que les chats sont trichromates, mais pas de la même façon que les humains. Chez les félins, le troisième cône est moins étendu puisqu'il ne concerne que la zone du vert et pas l'entière zone violet-jaune. Il est donc plus probable que les chats soient daltoniens (ne distinguent pas le rouge du vert), mais avec quelques nuances de vert en provenance du troisième cône. La vision de l'homme et du chat Soufiane El Mellouki / YouTube La rétine humaine contient de nombreux cônes, notamment dans la région de la fovéa et offre à l'homme une fantastique vision diurne avec des couleurs vibrantes et précise. De leur côté, les chats possèdent beaucoup plus de cellules en bâtonnet dans leur rétine, ce qui optimise leur vision nocturne. Ceci leur permet également de repérer les mouvements bien plus rapidement, environ 10 fois plus vite que l'homme, ce qui est utile pour chasser. Le coût de ces capacités ? Des couleurs moins vibrantes et une résolution moins détaillée. Les différentes images ont été mises au point par le désormais célèbre Nickolay Lamm, réputé pour ces projets scientifiques parfois un peu insolites. Pour venir à bout des visions félines, il a été assisté par toute une équipe d'experts en vision animale comprenant notamment : Kerry Ketring de la clinique All Eye Animal, le docteur D.J. Haeussler de l'Institut de l’œil Animal et le service d'ophtalmologie de la PennVet (hôpital vétérinaire de l'Université de Pennsylvanie). Et le résultat est assez flagrant : la vision diurne des chats est bien moins nette et moins colorée que celle des humains. En revanche, leur excellente vision nocturne leur permet de distinguer des détails que les hommes ne soupçonnent pas. Cliquez sur le lien source, en bas à gauche, pour regarder la vidéo montrant les différences de vision d'un chat et d'un humain.... MAXISCIENCES 17/10/2013
  6. Les vers de terre ont peut-être été accusés à tort. Certains suggèrent qu’ils sont des sources d’émission de gaz à effet de serre, tandis qu’une nouvelle étude met en exergue le contraire. Retour sur un débat toujours ouvert… Le lombric rampe dans le sol et ne fait pas de bruit. S’il n’attire pas vraiment le regard, il est pourtant essentiel à la santé des sols, et joue même un rôle sur le cycle du carbone global. Les sols stockent plus de 1.500 milliards de tonnes de carbone par an. Le ver de terre agit comme un décomposeur : il fragmente les détritus du sol, fabrique de l’humus (un moyen de stockage du carbone dans le sol) et participe ainsi à la minéralisation de la matière organique par les bactéries, fournissant ainsi les nutriments nécessaires aux plantes environnantes. Toutefois, ce processus biogéochimique implique l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Il existe plus de 5.000 espèces de vers de terre. Ces individus dispersent les bactéries et les minéraux dans le sol, et sont primordiaux à la santé des sols. Michael Linnenbach, Wikipédia, GNU 1.2 Le réservoir « sol et détritus » émet 50 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an. La question de savoir si l’activité des lombrics amplifie l’émission de CO2 dans l’air devient de plus en plus importante. En effet, à la sortie de l’âge glaciaire, il n’y avait pas de lombrics en Amérique du Nord. Ils ont été introduits par les Européens, et font partie intégrante du paysage américain à présent. Par ailleurs, l’agriculture, notamment celle sans labour, favorise la prolifération de vers de terre. S’ils sont donc des émetteurs de CO2, il convient de limiter leur croissance. Dans une étude parue en février 2013 dans Nature Climate Change une équipe menée par la chercheuse Ingrid Lubbers suggérait que les terrains abritant des lombrics sont des émetteurs nets de CO2. La différence entre émission et captage du carbone y est positive : dans ces sols, les vers de terre augmentent de 33 % l’émission de CO2 dans l’atmosphère. D’après une nouvelle étude, publiée dans les Nature Communications, le phénomène serait bien plus complexe. Ces animaux pourraient être faussement accusés. Certaines espèces de vers de terre produisent des turricules comme ici en photo. Ce sont les agrégats de leurs déjections, véritables puits de carbone. Lamiot, Wikipédia, GNU 1.2 L’étude d’Ingrid Lubbers dressait le bilan de plusieurs dizaines de publications scientifiques et parvenait à la conclusion que si les vers stimulaient la séquestration du carbone, ils augmentent le bilan net d’émission de gaz à effet de serre du sol. Or, l’équipe du chercheur Weixin Zhang stipule que la contribution des vers de terre au bilan net du cycle du carbone n’est pas aussi simple. Les études prises en compte par l’équipe d’Ingrid Lubbers n’étaient que des études de court terme. Elles ne considéraient pas le stockage du carbone réalisé en profondeur par les vers. Zhang et son équipe ont recueilli les données de deux espèces de ver durant 23 jours. Ils ont ensuite ajouté de la matière organique, des feuilles en décomposition, et ont pris des mesures pour encore 31 jours. L’équipe a ainsi calculé la quantité de dioxyde de carbone libérée dans l’atmosphère, et celle stockée dans le sol. Bien que les vers aient libéré beaucoup de carbone dès le début, ils en ont ensuite tellement stocké (en produisant leurs déchets) qu’in fine le bilan carbone était nul. Le débat est donc toujours ouvert. Aujourd’hui, ce que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que le ver de terre joue un rôle essentiel dans la physique des sols, et son utilité comme compost naturel est vérifiée. Pour ce qui est de son bilan carbone… Disons seulement qu’il n’est pas à craindre pour l’avenir, jusqu’à preuve du contraire. FUTURA SCIENCES 17/10/2013
  7. Un habitant des Kiribati réclame le statut de réfugié climatique Wellington (AFP) - Un habitant des Kiribati, un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, a demandé à la Nouvelle-Zélande le statut de réfugié pour cause de réchauffement climatique, une première mondiale selon son avocat. Ioane Teitiota, 37 ans, a fait appel cette semaine du refus des autorités néo-zélandaises de l'immigration de lui accorder le statut de réfugié, ce qui entraîne son retour forcé vers les Kiribati, a expliqué jeudi à l'AFP son avocat Michael Kitt. Un habitant des Kiribati, un archipel du Pacifique Sud menacé par la montée des eaux, a demandé à la Nouvelle-Zélande le statut de réfugié pour cause de réchauffement climatique, une première au monde selon son avocat. (c) Afp Des zones entières de l'archipel, une trentaine d'atolls coralliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l'eau, sont régulièrement envahies par l'océan. L'érosion grignote les rivages et les récoltes s'appauvrissent en raison de l'infiltration d'eau salée dans les réserves d'eau douce. "Un accès à l'eau douce est un droit fondamental. Le gouvernement des Kiribati est incapable, et peut-être réticent, de garantir ces choses car c'est totalement hors de son contrôle", a déclaré l'avocat à Radio New Zealand. Le cas de son client pourrait créer un précédent, non seulement pour les 100.000 habitants des Kiribati, mais pour toutes les populations menacées par le changement climatique causé par l'homme, a-t-il avancé. Cette montée du danger créé une nouvelle classe de réfugiés, dont les droits ne sont pas reconnus par les conventions internationales, a poursuivi l'avocat. "C'est une situation qui évolue constamment. Il arrivera un moment où les tribunaux et les lois vont devoir décider de la façon dont il va falloir agir", selon Michael Kitt. Kiribati fait partie des nations îliennes, avec les Maldives, Tuvalu et Tokelau, qui pourraient devenir "sans terre" à cause du réchauffement climatique, selon la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Les îles Marshall et d'autres archipels sont également menacés. Les autorités de Nouvelle-Zélande ont refusé le statut de réfugié à Ioane Teitiota en arguant que personne ne menaçait sa vie s'il retournait chez lui. Mais Michael Kitt réplique que la vie de son client, et de ses trois enfants, est de fait menacée par l'environnement. "M. Teitiota est persécuté, de manière passive, par les circonstances dans lesquelles se trouve son pays natal, et que le gouvernement des Kiribati ne peut en aucun cas améliorer", a déclaré l'avocat. La Haute cour d'Auckland doit se prononcer dans cette affaire avant la fin du mois. Fin 2012, le président des Kiribati, Anote Tong, avait indiqué réfléchir au déplacement de population vers les Fidji et le Timor oriental, des terres relativement proches, si les prévisions d'une hausse de 1 mètre du niveau de l'eau d'ici la fin du siècle s'avéraient justes. "Nous devons accepter la possibilité, la réalité, d'un déplacement d'une partie de notre population", déclarait-il dans un entretien à l'AFP. Le gouvernement a acheté aux Fidji quelque 2.000 hectares qui serviront de "ferme" pour les Kiribati si les infiltrations d'eau salée rendent toute culture impossible sur l'archipel. Sont également envisagés la construction de digues et la plantation de mangroves. La construction d'îles artificielles est une autre option, mais très coûteuse. SCIENCES ET AVENIR 17/10/2013
  8. Washington (AFP) - Les jeunes bonobos réconfortent leurs pairs peinés par une expérience déplaisante montrant ainsi des comportements très similaires à ceux observés chez des enfants, révèle lundi une recherche de scientifiques américains. Ces observations sont importantes pour l'histoire de l'évolution humaine en montrant que le même cadre socio-émotionnel fonctionne aussi pour les grands singes, jugent Zanna Clay et Frans de Waal, du Yerkes National Primate Research Center à l'Université Emory (Géorgie, sud-est), auteurs de cette étude parue dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Les jeunes bonobos réconfortent leurs pairs peinés par une expérience déplaisante montrant ainsi des comportements très similaires à ceux observés chez des enfants, révèle lundi une recherche de scientifiques américains. (c) Afp Cette recherche a été effectuée en filmant ces primates dans un sanctuaire en République démocratique du Congo qui a permis une analyse de leur vie sociale quotidienne et de mesurer comment ils vivaient leurs propres émotions et réagissaient à celles des autres. Ces chercheurs ont constaté que les bonobos qui récupéraient rapidement et aisément de leurs propres bouleversements émotionnels comme le fait de perdre une bagarre ou de se faire tabasser, montraient plus d'empathie pour leurs compagnons malheureux qu'ils réconfortaient physiquement en les embrassant, les prenant dans leurs bras ou en les caressant. Si la manière dont les singes bonobos vivent leurs émotions permet de prédire comment ils réagissent à celles des autres cela indique une capacité à se maîtriser émotionnellement et d'éviter des débordements, selon ces chercheurs. Chez les enfants, une maîtrise des émotions est cruciale pour une socialisation saine, une capacité qui dépend surtout d'une relation stable entre parents et enfant. Ceci explique pourquoi les orphelins humains ont très souvent le plus grand mal à se contrôler, relèvent-ils. Le même phénomène est constaté chez les bonobos. Dans le sanctuaire, il y a un grand nombre de ces singes dont la mère a été tuée par des chasseurs pour leur viande. Comparés à des bonobos élevés par leur propre mère, les primates orphelins avaient beaucoup de mal à contrôler leurs émotions, explique Zanna Clay. Elle a ainsi observé comment les orphelins prenaient un long moment à récupérer émotionnellement. "Ils étaient très perturbés et criaient pendant plusieurs minutes après s'être battus comparé à quelques secondes pour les jeunes bonobos élevés par leur mère", raconte la zoologiste. Le bonobo est considéré comme le grand singe le plus capable d'empathie et l'un des plus proches primates de l'humain génétiquement aussi similaire que l'est le chimpanzé. "Cette similarité fait de cette espèce un candidat idéal pour des comparaisons psychologiques", relève Frans de Waal. "Toute similarité fondamentale entre les humains et les bonobos remonte probablement à leur ancêtre commun qui vivait il y a environ six millions d'années", ajoute-t-il. SCIENCES ET AVENIR 15/10/2013
  9. Washington (AFP) - La Cour suprême des Etats-Unis a accepté mardi de se pencher sur la régulation des émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie poussée par l'administration Obama pour lutter contre le réchauffement climatique. Au cours de l'audience, qui se tiendra début 2014, les neuf juges devront répondre à une question : en imposant des limitations sur les émissions de CO2 sur les usines et les centrales électriques, l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) est-elle allée plus loin que la loi ne l'y autorise? Pour la première fois depuis 2007, la haute Cour s'est emparée d'un dossier majeur en matière d'environnement: elle a décidé de regrouper six plaintes émanant d'industries chimiques et pétrolières, de la Chambre de commerce et d'industrie et de l'Etat du Texas. En se saisissant de cette affaire, la haute Cour fait de "cette session un test crucial dans sa façon de voir les pouvoirs du gouvernement fédéral résoudre les problèmes transnationaux ou transfrontaliers comme la pollution de l'air", a commenté Doug Kendall, président du Centre pour la responsabilité constitutionnelle (CAC). En question: l'arrêt d'une cour d'appel fédérale de Washington qui a confirmé l'an dernier les régulations mises en place par le gouvernement Obama pour limiter les émissions de gaz à effets de serre, à l'origine du réchauffement climatique. Le gouvernement Obama, soutenu par des groupes de protection de l'environnement et 17 Etats, avait demandé à la haute Cour de ne pas se saisir de ces plaintes. Les préoccupations des plaignants sur la mise en application des régulations sont "traitées de manière adéquate par le Congrès", avait fait valoir l'avocat du gouvernement, Donald Verrilli. En rendant sa décision mardi, la haute Cour a précisé qu'elle se demanderait simplement "si l'EPA avait correctement déterminé que ses régulations concernant les véhicules motorisés impliquaient nécessairement" de limiter aussi les émissions de gaz à effet de serre de "sources stationnaires", comme les usines. Dans leurs recours, les industries arguent des difficultés économiques que ces limitations engendreront inévitablement. L'Association nationale des industriels (NAM), dont la plainte a été retenue, s'est félicitée de la décision de la haute Cour de revoir ces régulations sur les émissions des usines, "l'un des contrôles les plus coûteux, les plus complexes et les plus nocifs" qui menacent, selon elle, la compétitivité des Etats-Unis. "Ces régulations seront ressenties non seulement par les fournisseurs d'énergie et les industriels du pays mais elles menacent d'imposer des contraintes encore plus rigoureuses pour des millions d'usines, ce qui aura des conséquences pour chaque aspect de notre économie", a-t-elle ajouté dans un communiqué. La Cour a parallèlement rejeté trois autres plaintes sur la même question et s'est refusée d'entrer dans une autre controverse: celle de savoir si l'EPA avait démontré que les émissions de CO2 constituent un danger pour la santé. Elle a ainsi refusé de revoir sa copie de 2007, "Massachusetts v. EPA" par laquelle elle a validé que le CO2 était potentiellement un polluant qui devait être régulé par la loi. "Soyons clairs sur ce que la Cour suprême a fait aujourd'hui: elle a rejeté l'appel de gros pollueurs et d'un petit groupe d'Etats pour réexaminer l'autorité de l'EPA à limiter les gaz à effets de serre des véhicules", s'est félicitée pour sa part le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC). "C'est une grande victoire pour tous ceux qui se soucient de l'air et de la lutte contre le changement climatique", a ajouté ce groupe écologiste. Les Etats-Unis ont annoncé fin septembre la mise en place de limites aux émissions de CO2 des futures centrales au gaz et au charbon, responsables d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis. "En prenant des mesures de bon sens pour limiter la pollution carbonique provenant des nouvelles centrales électriques, nous pouvons minimiser les effets du réchauffement et remplir nos obligations d'assurer un environnement sûr et sain à nos enfants”, avait alors expliqué l'administratrice de l'EPA, Gina McCarthy. sciences et avenir 16/10/2013
  10. Près de 30 millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions d'esclavage. L'Inde pointe en tête avec presque la moitié des personnes asservies, selon le premier classement du genre publié jeudi par l'organisation Walk Free. La Suisse est 150e sur 160 pays. Les trois-quarts des victimes sont en Asie, mais "aucun continent n'est épargné", affirme Walk Free. Cette organisation nouvellement créée est basée en Australie. Elle est notamment soutenue par l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le co-fondateur de Microsoft et philanthrope Bill Gates. Selon cette enquête publiée à Londres, l'Inde arrive en tête (14 millions d'esclaves), suivie de la Chine (2,9 millions) et du Pakistan (plus de deux millions). Viennent ensuite le Nigeria, l'Ethiopie, la Russie, la Thaïlande, la République démocratique du Congo (RDC), la Birmanie et le Bangladesh. Ces dix pays à eux seuls comptabilisent 22 des 29,8 millions de personnes asservies. En Inde, "des communautés entières dans des villages du nord sont réduites en esclavage, forcées de fabriquer des briques ou de travailler dans des carrières. Des enfants sont contraints de travailler sur des métiers à tisser pour fabriquer les tapis qui sont vendus dans nos magasins", explique le directeur général de Walk Free, Nick Grono. Si l'on prend toutefois en compte le pourcentage de la population d'un pays réduit en esclavage, c'est la Mauritanie qui arrive en tête du classement, avec un taux de 4%. L'esclavage "reste un stigmate sur tous les continents", affirme Nick Grono. "Beaucoup de gens sont très surpris d'entendre que l'esclavage existe encore", car nombreux sont ceux qui partent du principe qu'il a disparu depuis son abolition dans de nombreux pays européens et sur le continent américain au début du XIXe siècle. Selon Nick Grono, "l'esclavage moderne est une situation où les gens sont sous l'emprise de la violence. Ils sont contraints de prendre des emplois ou d'accepter des situations où ils sont économiquement exploités" (...). ROMANDIE 17/10/20013
  11. PARIS - Le gouvernement a annoncé jeudi le lancement d'un institut consacré à la transition énergétique dans les villes, Efficacity, financé grâce aux investissements d'avenir. Installé à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), il réunira notamment EDF, Veolia Environnement, GDF Suez, la RATP, Vinci et IBM, précise le ministère de l'Ecologie et de l'Energie dans un communiqué. Financés par l'Etat dans le cadre du programme Investissements d'avenir à hauteur de 15 millions d'euros, les travaux de recherche d'Efficacity viennent d'être lancés, précise le ministère. Ces travaux visent à développer des outils permettant d'améliorer l'efficacité énergétique et l'empreinte carbone de la ville à ses différentes échelles (bâtiment, quartier, ville). Outre les grands groupes, le projet réunit aussi sept sociétés d'ingénierie (ABMI, Arcadis, Assystem, Ingérop, Safege, Setec et Beterem) et 15 structures académiques. ROMANDIE 17/10/2013
  12. DAEGU (Corée du Sud) - Plus d'un milliard d'êtres humains vivent sans électricité et trois milliards utilisent des combustibles dangereux pour la santé, un obstacle majeur au développement dont l'éradication nécessite un effort accéléré et massif, ont estimé jeudi les principaux acteurs du secteur. L'accès à l'énergie a été le thème de clôture jeudi du Congrès mondial de l'énergie, qui s'est tenu cette semaine à Daegu (sud est). Le statu quo n'est pas acceptable. Le déni doit cesser, c'est quelque chose qui doit interpeller toute la planète car c'est une question de paix sociale, a expliqué à l'AFP Marie-José Nadeau, une Canadienne qui succède au Français Pierre Gadonneix à la tête du Conseil mondial de l'énergie (WEC), instigateur du congrés. C'est un problème économique, un problème éducatif -sans éclairage, on ne peut étudier le soir, et sans courant on ne peut pas avoir internet-, mais c'est aussi un problème de pauvreté et de santé, a abondé la directrice générale de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Maria van der Hoeven, dans un entretien à l'AFP. Nous mesurons le nombre de personnes privées d'énergie depuis une dizaine d'année et je ne suis pas satisfaite des progrès effectués, a-t-elle ajouté. Beaucoup de pays ont fait de grands progrès, comme la Thaïlande, la Chine, le Mexique, ou l'Inde, mais quand on sait qu'en Indonésie 30% de la population n'a pas accès à l'électricité, on voit qu'il reste beaucoup à faire. En outre, la population mondiale augmente, aggravant encore le problème, constate-t-elle. Selon l'AIE, près d'un milliard et demi de personnes n'ont pas accès à l'électricité, et 2,8 milliards cuisinent toujours avec des combustibles très polluants (petit bois, déchets variés, kérosène ou charbon...) dont ils respirent la fumée, avec des conséquences sur leur santé (cancers, problèmes respiratoires...). La pollution de l'air intérieur due au manque d'accès à l'énergie provoque 4 millions de morts prématurées par an, surtout des femmes et des enfants, a rappelé à Daegu Kandeh Yumkella, qui dirige le programme Energie durable pour tous, lancé l'an dernier par l'ONU. Pour combattre la pauvreté, il faut d'abord résoudre l'accès à l'énergie, faute de quoi on ne peut pas faire fonctionner hôpitaux et écoles dans les régions qui en ont le plus besoin, a-t-il insisté. De l'avis général, toutes les technologies nécessaires sont disponibles, qu'il s'agisse d'électrifier les zones rurales ou isolées ou de remplacer les foyers artisanaux par des modes de cuisson plus sains. Mais les freins sont nombreux : financements, réglementation, formation... Citant les exemples du Vietnam et de la Tunisie, qui ont mené avec succès des programmes d'électrification, Vijay Iyer, responsable du sujet à la Banque Mondiale, a estimé que l'accès à l'énergie est atteignable, mais requiert un effort massif et concerté à tous les échelons, des gouvernements aux citoyens en passant par les entreprises et les institutions internationales. Le WEC appelle les gouvernements à accélérer le mouvement. Selon ses calculs, au train où vont les choses, entre 730 millions et 880 millions de personnes resteraient privées d'accès à l'électricité en 2030, principalement en Afrique sub-saharienne. Et elles seraient encore entre 319 millions et 530 millions en 2050. Il ne s'agit pas de faire la charité, estime M. Yumkella, qui encourage les multinationales de l'énergie à saisir des opportunités économiques, d'investissement dans la création de nouveaux marchés et d'emplois. Cela passe aussi par une mobilisation sur le terrain, a souligné Bunker Roy, fondateur du Barefoot College, une ONG indienne qui forme des grands mères africaines illettrées en ingénieurs solaires, capables d'installer et de gérer des panneaux photovoltaïques dans leur village. Malheureusement, les gouvernements ont perdu le contact avec les communautés locales. Ils doivent les écouter et s'inspirer des solutions trouvées sur le terrain, a-t-il plaidé. ROMANDIE 17/10/2013
  13. DAEGU (Corée du Sud) - Les investissements mondiaux dans l'efficacité énergétique ont représenté 300 milliards de dollars en 2011, selon une étude inédite publiée mercredi par l'Agence internationale de l'énergie, qui estime désormais que ce secteur constitue une source d'énergie à part entière. L'échelle des investissements dans l'efficacité énergétique et leur contribution à l'approvisionnement en énergie est tout aussi importante que celles d'autres sources d'énergie établies, souligne l'Agence énergétique des pays de l'OCDE, dans son premier rapport annuel consacré à ce domaine, et publié lors du Congrès mondial de l'énergie à Daegu (Corée du Sud). Pour la première fois, l'AIE a calculé l'importance de ce secteur, qui recouvre un vaste champ d'initiatives visant à consommer moins d'énergie tout en maintenant un même niveau de services ou de qualité de vie (ce qui les distingue des économies d'énergie au sens premier, c'est-à-dire résultant d'une restriction d'usage). Comme les ampoules basse consommation ou les normes sur certains produits. Malgré des données encore parcellaires et souvent difficiles à identifier, l'AIE estime que les marchés de l'efficacité énergétique dans le monde ont attiré jusqu'à 300 milliards de dollars (222 milliards d'euros, ndlr) d'investissements en 2011, un montant comparable aux investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, ou dans la production d'électricité à partir d'énergies fossiles. La directrice générale de l'AIE, Maria van der Hoeven, espère que ce travail inédit va encourager gouvernements, entreprises et citoyens, à faire des efforts en ce sens. Quand on mesure quelque chose, on le rend tout de suite visible, et les gens se rendent compte tout d'un coup que cela représente énormément d'argent, a-t-elle souligné dans un entretien à l'AFP. L'AIE a calculé ainsi qu'entre 2005 et 2010, les mesures d'efficacité prises par 11 de ses membres ont permis d'économiser l'équivalent de 420 milliards de dollars de pétrole. Sans ces mesures, l'AIE estime également que les consommateurs de ces pays utiliseraient deux tiers d'énergie en plus qu'aujourd'hui. En outre, dans ces pays, les économies liées à l'efficacité énergétique ont dépassé en 2010, selon l'Agence, la production de chacune des grandes sources d'énergie prise isolément. Autrement dit, l'efficacité énergétique est devenue chez eux la première des énergies. Une autre étude sur l'efficacité énergétique, publiée la semaine dernière par l'Ademe et le Conseil mondial de l'énergie, a en effet montré que les mesures d'efficacité énergétique se répandaient dans le monde, mais que les résultats dans ce domaine avaient ralenti depuis la crise. On voit qu'il y a des exemples encourageants, mais il reste beaucoup à faire, non seulement dans les pays développés mais aussi émergents, a abondé la dirigeante de l'AIE. ROMANDIE 16/10/2013
  14. Les secours s'efforçaient mercredi d'atteindre les communautés isolées sur deux grandes îles du centre des Philippines, hauts lieux touristiques. Cela au lendemain d'un puissant séisme dont le bilan dépasse désormais 140 morts. Le tremblement de terre, survenu mardi matin sur l'île de Bohol, a causé la mort d'au moins 142 personnes, selon les autorités locales. Un bilan qui pourrait s'alourdir au fur et à mesure que les secours atteignent les endroits les plus reculés. Le responsable de la communication de la province, Augustus Escobia, a indiqué que le nombre de morts avait grimpé à 132 sur Bohol, où le séisme a provoqué glissements de terrain et effondrements de bâtiments. Neuf personnes sont mortes sur l'île de Cebu, voisine de Bohol, et une autre sur Siquijor. Plusieurs églises parmi les plus anciennes de ce pays, autrefois colonie espagnole, ont été détruites. Les provinces de Cebu et de Bohol sont parmi les destinations touristiques les plus populaires des Philippines, en raison de leurs plages de sable blanc et de leurs eaux turquoises. Aucun touriste étranger ne fait partie des victimes. "Nos efforts se concentrent aujourd'hui sur l'accès aux zones les plus isolées. Nous pensons qu'il y a sans doute des gens coincés là-bas et nous devons aller à leur recherche", a indiqué le porte-parole de l'agence nationale des catastrophes naturelles, Reynaldo Balido. A Loon, une ville côtière de 40'000 personnes située à 20 km de l'épicentre du séisme, les habitants erraient dans les rues à la recherche de proches et se lamentaient de l'absence des équipes de secours. Serafin Megallen, un fermier, dit avoir fouillé à la main les décombres de sa maison de briques pour récupérer sa belle-mère et son cousin. "Ils étaient vivants mais ils sont morts trois heures plus tard. Nous n'avions aucun secours, juste les voisins pour nous aider", a-t-il raconté. Plus de 800 répliques ont été enregistrées depuis le séisme, qui avait une magnitude de 7,1. Les Philippines sont situées sur la ceinture de feu du Pacifique, qui aligne sur le pourtour de l'océan Pacifique plusieurs centaines de volcans, et sur laquelle se produisent fréquemment séismes et éruptions. ROMANDIE 16/10/2013
  15. PARIS - La Cour des Comptes a globalement épargné le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), proposant de simples améliorations dans un rapport publié mercredi. Créé en 2006, le mécanisme des CEE oblige les fournisseurs d'énergie (EDF essentiellement, mais aussi GDF Suez, Total, etc.) à oeuvrer en faveur d'économies de consommation énergétique, sous peine de fortes pénalités. Ces certificats sont obtenus soit en finançant directement des travaux d'efficacité énergétique, soit en achetant des certificats auprès de tiers, par exemple des factures de particuliers qui ont réalisé certains travaux verts (nouvelle chaudière plus économe, pompes à chaleur, isolation, etc.) Le gouvernement avait demandé un rapport des Cour des Comptes avant de lancer une troisième phase, plus ambitieuse de 75% (autour de 200 térawattheures par an), prévue en 2014. Dans leur rapport, les Sages de la rue Cambon ne condamnent pas le système comme le redoutaient certains professionnels. Elle rappelle que l'objectif des CEE est de faciliter les investissements permettant de réduire la consommation d'énergie, à la fois par un soutien financier, la fourniture d'informations et de conseils aux investisseurs et la structuration des professionnels. Or, sur ces trois axes, les CEE ont effectivement eu un impact qui s'est progessivement accru au fur et à mesure que le système a été renforcé. Ainsi, de 2010 à 2013, environ 1,4 milliard d'euros ont été affectés aux actions de soutien à l'efficacité énergétique, relève la Cour des Comptes. Le tout pour un coût très faible du côté des pouvoirs publics et un coût par kilowattheure économisé (environ 0,4 centime d'euro) limité par rapport au coût de production de l'énergie. Mais la Cour des Comptes relève également des faiblesses, notamment la difficile évaluation du gain exact et juge que le système semble pouvoir être amélioré sur plusieurs points. Il est très difficile de mesurer avec précision les effets des CEE (...), à la fois parce que l'on sait mal distinguer leur impact propre par rapport à celui des autres outils d'économies d'énergies existants, et parce qu'il est impossible de mesurer l'effet d'aubaine faute de savoir ce qui se serait passé sans les CEE. La Cour des comptes propose donc de rendre obligatoires les études a posteriori pour améliorer la connaissance des économies +réellement+ obtenues. Elle propose également de fixer un objectif dédié pour les précaires énergétiques, ces ménages qui peinent à honorer leurs factures d'énergie. Et de développer les passeports énergétiques, un audit pour chaque logement afin de cibler les chantiers prioritaires. ROMANDIE 16/10/2013
  16. PUNGESTI (Roumanie) - Couchés dans la boue, à genoux ou se tenant les mains pour une chaîne humaine, des centaines de villageois roumains empêchaient mercredi le géant américain Chevron de commencer des travaux d'exploration pour les gaz de schiste dans leur commune. Depuis lundi, jour où des sociétés roumaines de prospection travaillant pour Chevron ont tenté d'acheminer sur place des engins de chantier, les habitants de Pungesti (est de la Roumanie) se relaient pour bloquer l'accès au champ où devrait être creusé le premier puits d'exploration. Mercredi, ils étaient environ 500 et leur nombre continuait à grossir, a constaté un correspondant de l'AFP. Les protestataires, dont certains sont venus en charrette, disent craindre pour la santé de leurs enfants et dénoncent les risques pour l'environnement liés à la méthode d'extraction des gaz de schiste, la fracturation hydraulique Cette méthode, utilisée aux Etats-Unis mais interdite en France, consiste à injecter à très haute pression de l'eau mêlée à du sable et des produits chimiques pour libérer le gaz de la roche. Les défenseurs de l'environnement mettent en garde contre des risques de séismes et de pollution des nappes phréatiques. Assis par terre ou à genoux devant le cordon des gendarmes, les manifestants scandaient Vous aussi êtes des Roumains, ou encore Sans violence. Plusieurs enfants se sont également mis à genoux sur la route, scandant Nous voulons vivre. Au total 250 gendarmes étaient déployés sur place. Après plusieurs heures de face-à-face tendu, une cinquantaine de gendarmes sont intervenus en force pour tenter de dégager la voie bloquée. Mais après une bousculade, les protestataires ont à nouveau occupé le terrain. Les villageois ont été rejoints par plusieurs prêtres de la région, dont Vasile Laiu, figure emblématique du mouvement de protestation contre les plans de Chevron. Appelant à la solidarité, il a entonné une prière et chanté Dieu est avec nous. Alors que des groupes de villageois et d'activistes ont été empêchés par les forces de l'ordre de se joindre aux manifestants, les maires des villages voisins ont envoyé de l'eau et des aliments pour ravitailler les villageois dont certains dorment depuis lundi dans le champ. Les gendarmes ont à plusieurs reprises invité les protestataires à rentrer chez eux expliquant qu'il était illégal de bloquer une voie publique. Mais les villageois assurent qu'ils ne quitteront pas les lieux tant que Chevron ne partira pas. Le préfet du département de Vaslui, Radu Ranga, s'est rendu sur les lieux en fin d'après-midi, appelant à éviter les violences mais soulignant que la loi devait être respectée. Des ambulances ont été dépêchées sur place après que plusieurs personnes ont souffert de malaises. Chevron a obtenu en juillet des permis d'exploration des gaz de schiste dans trois villages de cette région pauvre du nord-est de la Roumanie avec à terme l'ambition de développer l'extraction. Chevron est déterminé à construire des relations constructives avec les communautés où il opère et poursuivra son dialogue avec le public et les autorités, a indiqué le groupe dans une déclaration transmise à l'AFP. La compagnie rappelle disposer des permis nécessaires pour lancer l'exploration à Silistea, assurant que sa priorité est de travailler de façon responsable en ce qui concerne la protection de l'environnement. romandie 16/10/2013
  17. ABIDJAN - Le groupe français Bolloré, spécialisé en Côte d'Ivoire dans la logistique portuaire et ferroviaire, a lancé mercredi à Abidjan son bus électrique, qui se déplace uniquement à l'aide de l'énergie solaire. Le président ivoirien Alassane Ouattara et le PDG du groupe Bolloré, Vincent Bolloré, ont inauguré la toute première ligne de deux bus électriques à l'université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan. Baptisés Bluebus, ces cars de 22 places bénéficient du premier site au monde totalement autonome qui récupère l'énergie solaire par les panneaux photovoltaïques, a expliqué à l'AFP Testard Herick, de la direction des Bluebus. En d'autres termes, ces panneaux photovoltaïques chargent en journée des batteries, qui elles-mêmes rechargent celles des bus une fois la nuit venue, le tout sans jamais recourir à de l'électricité dite de secteur. D'un coût de 200.000 euros chacun, les Bluebus devraient favoriser les déplacements au sein du campus de Cocody, entièrement rénové il y a deux ans après la crise postélectorale qui a fait plus de 3.000 morts dans le pays. Aujourd'hui, se joue ici une partie extrêmement importante de la richesse potentielle de la Côte d'Ivoire : le soleil, a commenté M. Bolloré, initiateur de ce projet, qui a qualifié les batteries LMP (lithium-méthane-polymère) équipant les Bluebus de saut technologique majeur. Pour M. Bolloré, cet investissement moins important en valeur que d'autres réalisés par le groupe en Côte d'Ivoire, est le plus important en termes de potentialité. De son côté, le ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur, Ibrahima Cissé Bacongo, a salué un don qui selon lui, coïncide avec notre projet de réduction de la circulation de véhicules dans nos campus universitaires. En 2012, le groupe Bolloré qui emploie 5.000 personnes directement en Côte d'Ivoire, avait promis d'investir quelque 230 millions d'euros dans les cinq ans à venir dans le pays. Le groupe a financé à hauteur de 1,5 milliard d'euros le développement de la BlueCar, plus connue sous le nom d'Autolib' à Paris et qui doit être commercialisée dans six pays européens, à Indianapolis (Etats-Unis) et en Asie. romandie 16/10/2013
  18. De l'eau radioactive a coulé dans un fossé menant à la mer, a indiqué tôt jeudi matin l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima (Tepco). Il semblerait que cela soit la conséquence des pluies provoquées par le typhon "Wipha". Des niveaux de 1400 à 2300 becquerels ont été décelés dans de l'eau de ce fossé. Celui-ci se situe à proximité d'une zone où sont installés des réservoirs d'eau radioactive à l'océan Pacifique. Le niveau de 1400 becquerels/litre a été détecté à 150 mètres environ de la mer. Les teneurs de 2000 et 2300 becquerels/litre ont été observées en amont. Il s'agit des chiffres les plus hauts jusqu'à présent mesurés en ces points où des contrôles sont effectués tous les jours. "Nous pensons qu'à cause du typhon, la pluie a entraîné avec elle de la terre alentour souillée dans le fossé", ce qui a fait monter la radioactivité, a expliqué Tepco dans un courriel. "Nous allons procéder au nettoyage", a ajouté la compagnie qui doit aussi vérifier les effets éventuels sur l'eau de mer. Tepco avait assuré mercredi soir que les précautions adéquates avaient été prises face au passage du typhon "Wipha" qui a balayé le sud et l'est du Japon mardi soir et mercredi, y compris à proximité de la centrale. La compagnie avait déclaré n'avoir constaté aucun sérieux ennui ni de changements à l'intérieur et autour de la centrale. De nombreuses avaries ont eu lieu récemment à la centrale de Fukushima sinistrée par le tsunami du 11 mars 2011. Ce qui a forcé Tepco à augmenter les moyens affectés à la gestion de l'eau radioactive. Le gouvernement s'est aussi impliqué davantage pour rassurer la communauté internationale. romandie 17/10/2013
  19. L’appauvrissement de la couche d’ozone modifie le climat austral, en Patagonie et en Australie, mais aussi dans le sud de l’Afrique. La partie australe de ce continent se réchauffe de façon abrupte et intense au démarrage de l’été. Le trou d’ozone amplifiant le centre d’action dépressionnaire de l’Angola, cela apporterait humidité et chaleur. Dans le sud de l’Afrique, la température moyenne de l’air augmente plus rapidement que dans les autres régions du monde. Le principal facteur mis en cause est l’émission intensive de gaz à effet de serre, mais l’affaire n’est pas aussi linéaire. Si l’on regarde de plus près les variations de la température, il apparaît que le réchauffement atmosphérique connaît un pic annuel. Durant l’été austral, le thermomètre grimpe de plus belle, et ce depuis le début des années 1990. L’appauvrissement de la couche d’ozone en Antarctique en serait le principal coupable, d’après une nouvelle étude parue dans Nature Geoscience. En été austral, le parc national Kruger connaît, depuis le début des années 1990, une augmentation abrupte et intense de la température de l'air. Valérie Hukalo, Flickr, cc by nc sa 2.0 Plusieurs études ont déjà suggéré que le trou de la couche d’ozone dans l’hémisphère sud était le principal facteur de changement de la circulation atmosphérique dans la troposphère. Au même titre que le climat européen pulse au rythme de la NAO, la variabilité du climat austral est gouvernée par le Southern Annular Mode (SAM). Ce mode d’oscillation caractérise les variations des centres d’action atmosphériques entre les moyennes et les hautes latitudes. Dans sa phase positive, le SAM est associé à de plus hautes pressions que la normale aux moyennes latitudes, et de plus basses pressions aux hautes latitudes (55° S à 70° S). Il y a aujourd’hui un consensus autour de l’idée que l’appauvrissement de la couche d’ozone amplifie la phase positive du SAM. En été, l’Afrique australe connaît un changement de température rapide et abrupte. Durant le printemps austral, le trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique est maximal, et provoque un refroidissement de la stratosphère (couche atmosphérique située au-dessus de la troposphère). Ce refroidissement n’est pas anodin, puisque les variations thermiques engendrent des changements dans les vents, qui déplacent les centres d’action, et modifient in fine le climat régional. Différence entre les centres d'action atmosphériques avant (figure de gauche) et après (figure de droite) formation du trou de l'ozone. Desmond Manatsa En conditions moyennes, il existe un puissant courant-jet autour de l’Antarctique. Il s’agit d’un vent d’ouest étroitement lié à la présence d’anticyclones subtropicaux, et de dépressions polaires. Durant le printemps austral, l’appauvrissement de la couche d’ozone est à son maximum et aurait pour effet de rapprocher le courant-jet du pôle. C’est le renforcement de la phase positive du SAM : les anticyclones subtropicaux se renforcent aux moyennes latitudes, et les centres dépressionnaires s’activent d’autant plus aux pôles. Ce renforcement du SAM joue un rôle sur le climat estival de l’Afrique australe. Chaque année, au démarrage de l’été austral, il se forme juste au-dessus de l’Angola un système dépressionnaire nommé Angola Low. Il est le centre d’action dominant la température estivale de toute la région sud-africaine. L’étude, menée par l’équipe du chercheur Desmond Manatsa, suggère que l’intensification du trou de la couche d’ozone estival amplifie ce système dépressionnaire, qui transporte de l’air humide et chaud des basses latitudes vers l’Afrique australe. L’équipe a utilisé des réanalyses pour comparer la variabilité du SAM, de la température et de l’appauvrissement de la couche d’ozone. Ils ont découpé leur étude en deux périodes : les périodes 1970-1993 et 1993-2011. L’année 1993 caractérise l’année du renforcement du trou de l’ozone. Ils ont ainsi trouvé une corrélation (avec 90 % de confiance) entre l’augmentation du trou de l’ozone et du système dépressionnaire Angola Low. Le trou de l’ozone, à son maximum, s’étend sur 28.5 millions de km2. Il résulte principalement de l’émission des CFC, dont l’utilisation est aujourd’hui interdite. Si l’on en croit les modèles de prévision climatique, ce trou pourrait complètement se dissiper à l’horizon de 2065. En attendant, il est toujours présent, et domine la variabilité saisonnière du climat. FUTURA SCIENCES 16/10/2013
  20. Ils commencent à défrayer la chronique, mais ils sont parmi nous depuis plusieurs années : les plathelminthes dévoreurs de vers de terre sont apparus dans certains départements français et sont tristement connus outre-Manche. Jean-Lou Justine, du Muséum national d’histoire naturelle, qui suit l’affaire de près, nous décrit ces envahisseurs. Heureusement, l’hiver arrive… Tout a commencé timidement par des remarques d’amoureux de la nature, des jardiniers ou des pêcheurs qui cherchaient désespérément des vers de terre. Des interrogations sur d’étranges vers, de quelques centimètres de long en général, ont vu le jour sur des forums Internet. C’est d’ailleurs ainsi que Pierre Gros, de Cagnes-sur-Mer, est entré en contact avec un spécialiste du Muséum national d’histoire naturelle, Jean-Lou Justine, du laboratoire Systématique, Adaptation, Évolution (SAE, UPMC, MNHN). La carte des observations de plathelminthes invasifs, établie le 2 octobre 2013 par Jean-Lou Justine pour les quatre espèces actuellement repérées et numérotées ici de 1 à 4. Deux ont pu être formellement identifiées : Kontikia ventrolineata (2), de couleur noire avec une discrète ligne claire sur le dos, observée dans le Finistère et dans les Pyrénées-Atlantiques, et Bipalium kewense (4), au corps plus long et fin, dans les Pyrénées. Jean-Lou Justine L’animal, manifestement, était un plathelminthes , un de ces « vers plats » dont beaucoup d’espèces sont parasites, à l’instar du ver solitaire ou de la douve du foie. D’autres sont libres, appartenant au groupe des turbellariés (comme la planaire), certains vivent dans le sol. « J’étais très étonné, se souvient Jean-Lou Justine. Il n’y a pas de tels plathelminthes en France. » Passionné par le sujet, le zoologiste rassemble les informations des observateurs occasionnels, acceptant toutes les méthodes possibles (mail, tweets et même téléphone), qu’il centralise sur son site personnel, devenu le lieu d'échange sur les plathelminthes en France. En retour, il y détaille les explications, diffuse des photographies et il annonce également toutes les nouvelles, à un rythme pluriquotidien, sur Twitter (@plathelminthe4). Le premier plathelminthe invasif à avoir éveillé les soupçons en France. Pour l'instant, l'espèce n'a pas été identifiée. Les plathelminthes, hermaphrodites, se reproduisent par voie sexuée, mais aussi de manière asexuée, en se séparant de la partie terminale de leur corps, laquelle redonnera un individu entier. De cette manière, quelques vers peuvent rapidement envahir un territoire. Pierre Gros Même si leur symétrie est bilatérale comme la plupart des animaux que nous côtoyons ordinairement, la morphologie de ces plathelminthes a de quoi étonner. « La bouche est sous le ventre, précise le professeur. Et des centaines d'yeux sont répartis le long du corps. » Carnivore, l’animal s’attaque aux vers de terre, s’enroule autour de sa proie, produit un abondant mucus (« peut-être toxique »), déchire le tégument du ver et « le digère par l’extérieur ». Les témoignages se sont ensuite multipliés, démontrant qu'il s'agit bien d'espèces invasives. En Bretagne, notamment, les populations sont même si abondantes qu’elles font le désespoir des jardiniers, et au fil des photographies qu’a reçues le professeur, il est apparu qu’il n’y avait pas une, mais trois, puis quatre espèces. « Elles ont chacune une histoire indépendante », insiste Jean-Lou Justine. Leur moyen de transport doit cependant être similaire : le commerce des plantes en pots. « En Bretagne, ces vers ont dû arriver avec les plantes achetées chez des horticulteurs britanniques. » Kontikia ventrolineata, un plathelminthe déjà bien connu en Grande-Bretagne. Ces plathelminthes trouvent un milieu favorable en Europe : leurs prédateurs habituels sont absents et l'évolution n'a pas enseigné à leurs proies, les vers de terre, comment parer à leurs attaques. Jean-Lou Justine La Grande-Bretagne, en effet, est atteinte depuis de nombreuses années. Les dégâts sur les populations de lombrics (qui aèrent le sol, faut-il le rappeler) semblent conséquents. Les premiers à découvrir leur ampleur furent les pêcheurs anglais qui ne trouvaient plus d'annélides aux endroits habituels. Une étude établit qu’en Irlande, en considérant de vastes surfaces, la baisse du nombre de lombrics est de 20 %. D’où viennent ces envahisseurs ? On remarque que ces plathelminthes du sol sont très abondants en Nouvelle-Zélande. « Là-bas, il y a environ 800 espèces. Quelques-unes seulement sont parvenues à s’implanter en Europe. » Le climat de cet archipel du Pacifique sud est très varié et finalement assez proche de l’environnement européen. Les vers plats qui ont fait le voyage peuvent donc, au moins pour certains, trouver la région vivable. « Une espèce, Arthurdendyus triangulatus, s’est fortement implantée en Écosse et l’on en trouve jusqu’aux îles Féroé. » Repéré en France, ce plathelminthe n'a pas encore été identifié. Jean-Lou Justine Cette espèce-là n’est pas – encore ? – connue en France. Parmi les quatre repérées, seules deux ont pu être identifiées : Kontikia ventrolineata, installée en Grande-Bretagne mais aussi en France, en particulier dans le Finistère, et Bipalium kewense, une espèce bien plus grande (jusqu’à 40 cm) et qui n’aime pas le froid. Cette dernière a été vue à La Bastide-de-Sérou, une commune de l’Ariège. Les enfants de la maternelle ont été très surpris de découvrir des « serpents » dans la pelouse. Devant ces étranges animaux, les enseignants ont prudemment renoncé à leur projet de réalisation d’un cadeau pour les parents et qui consistait à préparer… des plantes en pots. Cette espèce, connue dans les pays à climat tropical, n’est peut-être pas réellement invasive car il n'est pas certain qu'elle résiste à l’hiver. Les autres espèces, en revanche, se sont manifestement bien accoutumées au climat français. Car si l’on s'intéresse à ces plathelminthes depuis cette année, « c’est parce que j’en parle », plaisante Jean-Lou Justine. Ces vers sont en fait présents depuis plusieurs années en France. Ils résistent donc à l’hiver, même quand il est froid comme le fut celui de 2012-2013. D'ailleurs, ce mardi 15 octobre, Jean-Lou Justine a découvert dans un envoi venu de Guiclan, dans le Finistère, un cocon de ponte, vraisemblablement de Kontikia ventrolineata. Les vers de l'échantillon étaient morts mais de tels cocons, eux, permettront aux descendants de naître l'an prochain. Un cocon de ponte de plathelminthe venu du Finistère, apte à résister au froid de l'hiver (les carrés mesurent 5 mm de côté). Il en sortira un nouveau ver, probablement un Kontikia ventrolineata. Jean-Lou Justine La mauvaise saison arrivant, les témoignages vont se raréfier : « Je passe beaucoup de temps actuellement avec ces plathelminthes, mais je sais que cela ne va pas durer », confie le professeur. Le rendez-vous est pris au printemps prochain… FUTURA SCIENCES 16/10/2013
  21. Bruxelles (AFP) - La commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard, a proposé mercredi d'imposer une taxe carbone aux transporteurs aériens pour les parties de vol effectuées au-dessus de l'espace aérien européen, malgré les réticences des compagnies aériennes et des constructeurs, inquiets des conséquences commerciales d'une telle taxe. Mme Hedegaard, en pointe dans la lutte contre le réchauffement climatique, a proposé que toutes les compagnies aériennes acquittent une taxe carbone pour compenser leurs émissions de CO2 pour tous leurs vols effectuées au-dessus de l'espace aérien de l'Espace économique européen qui englobe les 28 Etats-membres de l'UE plus la Norvège et l'Islande. La commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard, a proposé mercredi d'imposer une taxe carbone aux transporteurs aériens pour les parties de vol effectuées au-dessus de l'espace aérien européen, malgré les réticences des compagnies aériennes et des constructeurs, inquiets des conséquences commerciales d'une telle taxe. (c) Afp "L'UE a le droit souverain de réglementer l'aviation dans son propre espace aérien", a soutenu Mme Hedegaard. Cette proposition, qui doit encore être avalisée par les Etats-membres de l'UE et le Parlement européen, risque de relancer la polémique entre l'UE et des pays comme la Chine, l'Inde et la Russie qui contestent cette taxe carbone qui serait imposée à leurs compagnies aériennes. Au départ, la Commission européenne envisageait une taxe sur les émissions de CO2 sur l'ensemble du trajet des compagnies aériennes qui décollent ou atterrissent en Europe. Cette proposition avait provoqué un tollé général et entraîné des mesures de rétorsion économique à l'encontre notamment de l'avionneur Airbus. Sous la pression, Bruxelles avait été contraint de geler son projet. La nouvelle proposition de Mme Hedegaard intervient alors que l'Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) a décidé au début du mois à Montréal de se donner jusqu'en 2020 pour réguler les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'aviation. Interrogée pour savoir si sa proposition risquait de provoquer une levée de boucliers après l'accord obtenu à Montréal, Mme Hedegaard a répondu par la négative. "Tous les pays respectueux du droit reconnaîtront que nous avons le droit de prendre les mesures que nous voulons dans notre espace aérien", a-t-elle dit. SCIENCES ET AVENIR 16/10/2013
  22. Sydney (AFP) - Plusieurs pays, dont l'Australie, la France et les Etats-Unis, associés à l'Union européenne, ont appelé mercredi la Russie à accepter la création de vastes sanctuaires marins en Antarctique. Les membres (24 Etats et l'Union européenne) de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) se réunissent la semaine prochaine en Australie, avec la Russie, pour parvenir à un accord après plusieurs échecs. Plusieurs pays, dont l'Australie, la France et les Etats-Unis, associés à l'Union européenne, ont appelé mercredi la Russie à accepter la création de vastes sanctuaires marins en Antarctique. (c) Afp "L'Australie, l'Union européenne, la France, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis appellent conjointement à la création cette année d'aires maritimes protégées dans l'océan Austral, la région de la mer de Ross et en Antarctique oriental", indiquent les cosignataires, qui ne nomment pas la Russie. "La création de telles aires protégées sont dans le prolongement de la vision exprimée par toutes les nations lors du Forum mondial sur le développement durable à Johannesbourg en 2002 et de la Conférence de Rio en 2012", ajoutent-ils. La CCAMLR est un organisme créé en 1982 et chargé de gérer les ressources marines de l'Antarctique. Cette proposition avait été discutée en juillet dernier lors d'une rencontre en Allemagne mais aucun accord n'avait été conclu, en raison, selon les ONG, de l'opposition de la Russie soutenue par l'Ukraine, qui estimaient les restrictions sur l'industrie de la pêche trop coûteuses. - Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande veulent instituer une aire maritime protégée dans la mer de Ross (sud-ouest de l'Antarctique), qui s'étendrait sur quelque deux millions de km/2. - Un autre projet, porté par la France, l'Australie et l'Allemagne, pour la création de sept aires marines protégées sur la façade est de l'Antarctique, avait également été retoquée. La création de ces aires maritimes protégées doublerait la surface des sanctuaires marins. Les eaux de l'Océan austral autour de l'Antarctique abritent des écosystèmes exceptionnels en bonne partie préservés des activités humaines, mais désormais menacés par le développement de la pêche. "Les propositions d'aires maritimes protégées présentées à la Convention reposent sur la meilleure science dont nous disposons, elles offriront un laboratoire unique pour la recherche marine et auront des effets bénéfiques et durables pour la préservation des océans, y compris l'utilisation durable de leurs ressources", ont souligné les pays dans le communiqué. La CCAMLR se réunit à partir de mercredi prochain à Hobart, sur l'île australienne de Tasmanie. SCIENCES ET AVENIR 16/10/2013
  23. Nairobi (AFP) - Le Kenya va implanter des puces électroniques dans les cornes de tous les rhinocéros du pays, pour tenter de lutter contre l'explosion du braconnage de l'animal, a annoncé mercredi l'organisme de protection de la faune et de la flore. "Les braconniers ont une approche de plus en plus sophistiquée", a expliqué à l'AFP Paul Udoto, porte-parole du Kenya Wildlife Service (KWS), "il est donc vital que les efforts de protection utilisent aussi des technologies plus sophistiquées pour contrer les massacres d'animaux sauvages". Un peu plus de 1.000 rhinocéros sont recensés au Kenya. Le Kenya va implanter des puces électroniques dans les cornes de tous les rhinocéros du pays, pour tenter de lutter contre l'explosion du braconnage de l'animal, a annoncé mercredi l'organisme de protection de la faune et de la flore. (c) Afp Les puces et cinq scanners permettant de les lire, sont estimés à un coût total de 15.000 dollars (11.000 euros). Implanter les puces sur chaque rhinocéros risque cependant de coûter bien plus cher. "Les enquêteurs seront capables de lier tout cas de braconnage à des cornes retrouvées ou confisquées", a ajouté KWS dans un communiqué, estimant que des preuves seront ainsi plus facilement à disposition de l'accusation en cas de procès. Le braconnage a grimpé ces dernières en Afrique. Les rhinocéros sont une cible privilégiée des criminels, tout comme les éléphants, parfois tués par troupeaux entiers pour leurs défenses en ivoire. Le trafic, illégal, est alimenté par une forte demande en Asie, où l'on croit souvent, à tort, que les cornes de rhinocéros disposent de vertues médicinales. En août, des braconniers avaient abattu un rhinocéros en plein coeur du parc national de Nairobi, l'un des mieux gardés du pays. La solution consistant à couper la corne du rhinocéros n'a qu'un impact limité, a expliqué M. Udoto. "La corne repousse ... et nous avons malheureusement déjà constaté que des braconniers pouvaient tuer un rhino avant de s'apercevoir que sa corne avait été enlevée". SCIENCES ET AVENIR 16/10/2013
  24. San Salvador (AFP) - Les cadavres de 114 tortues marines ont été découverts depuis le 28 septembre sur la côte Pacifique du Salvador, provoquant l'inquiétude des écologistes et l'ouverture d'une enquête sur ces mystérieux décès. Entre le 28 septembre et le 14 octobre, 114 tortures marines ont été retrouvées mortes sur les plages de San Diego, el Amatal et Toluca, au centre du littoral salvadorien, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale. La plupart étaient des tortues vertes (Chelonia agassizii) et des tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea). Les cadavres de 114 tortues marines ont été découverts depuis le 28 septembre sur la côte Pacifique du Salvador, provoquant l'inquiétude des écologistes et l'ouverture d'une enquête sur ces mystérieux décès. (c) Afp La vice-ministre de l'Ecologie du Salvador Lina Pohl a expliqué à la presse que ces décès pourraient avoir été causés par le développement d'une algue toxique en haute mer car les carapaces des reptiles ne semblent pas endommagées. Pour tenter d'établir la cause de cette hécatombe, une équipe du ministère a procédé lundi à des prélèvements sur les cadavres qui seront analysés par le Laboratoire de toxicologie marine de l'Université du Salvador. Le coordinateur de l'ONG Unité écologique du Salvador (UNES), Angel Ibarra, a indiqué à l'AFP être impatient de connaître les résultats des analyses, car selon lui les "marées rouges" d'algues toxiques souvent constatées à cette période ne se sont jusqu'à présent jamais soldées par des décès massifs de tortues. De son côté, Jose Leonidas Gomez, du Programme de conservation des tortues marines "Je protège mon monde", assure que les tortues retrouvés sur la plage de San Diego ne semblaient pas avoir ingéré quoi que ce soit. Celui-ci pointe plutôt du doigt les filets des nombreux bateaux de pêche circulant dans ces eaux. Selon le Conseil national des zones protégées (CONAP) salvadorien, ce sont 146 tortues qui ont été retrouvées mortes au Salvador depuis janvier. Et le problème semble aussi concerner le Guatemala et le Nicaragua voisins, selon les autorités de ces pays qui n'ont toutefois pas tenu de compte précis. Au Guatemala, Jose Martinez, un responsable du CONAP local, a expliqué à l'AFP que parmi les causes identifiées des décès constatés dans son pays figuraient la pêche industrielle au chalut, la pêche artisanale au trémail et la pêche au requin. SCIENCES ET AVENIR 16/10/2013
  25. La pathologie n’est pas reconnue en France. Mais l'Anses a annoncé qu'elle allait examiner spécifiquement les données disponibles sur les électrosensibles. Mardi 15 octobre 2013, l'Anses a rendu son avis sur les éventuelles répercussions sur la santé de l'exposition aux ondes électromagnétiques. Selon l'Agence, il n'y a pas de risque sanitaire avéré. L'Anses a néanmoins précisé qu'elle comptait approfondir le sujet particulier des électrosensibles, ces personnes qui estiment être malades à cause des ondes, en examinant plus spécifiquement toutes les données disponibles en France et à l’international sur ce sujet qui mérite une attention particulière. Un détecteur d'ondes électromagnétiques, utilisé dans le métro parisien. Valinco/sipa Au sujet des électrosensibles, Sciences et Avenir vous propose de retrouver l'article de Sylvie Riou-Milliot, initialement publié dans Sciences et Avenir 747 publié en mai 2009. «Un instant, je vais chercher mon tissu… », prévient Emilie-Catherine, 45 ans, quand elle décroche son téléphone. Elle revient quelques secondes plus tard et on l’imagine la tête et le cerveau «protégés» par des voilages contenant des fibres d’aluminium. Pour cette ex-architecte d’intérieur qui travaillait chez elle, tout a commencé quand, en décembre 2007, elle a mis en réseau plusieurs ordinateurs à son domicile. Aux difficultés de concentration et d’attention se sont ajoutées par la suite des migraines sévères. « Pour moi, le lien avec les champs électromagnétiques était évident, se souvient-elle. Dès que j’étais hors zone, j’allais mieux. » Et puis tout s’est emballé : douleurs diffuses, paralysies des jambes, nausées…, la liste des symptômes s’est allongée. Depuis un an, cette mère d’un enfant de 7 ans a choisi de vivre au vert mais a perdu son travail, son compagnon, et sa vie sociale s’est réduite au minimum. Aujourd’hui, elle avoue s’inquiéter pour l’avenir et pour son fils. Emilie-Catherine n’est pas seule. Bénédicte, Véronique, Olivier, Sabine, Mathias et des centaines d’autres Français se présentent comme «électrosensibles» et tous souffrent incontestablement à des degrés très divers. Particulièrement atteintes, Bénédicte et sa sœur vivent en véritables recluses dans un village de Saône-et-Loire et tempêtent contre un calvaire quotidien qui dure depuis près de six ans. En lutte avec ses voisins équipés d’une liaison Wi-Fi, Bénédicte a acheté sur Internet des voilages et une cage de Faraday qu’elle a installée au-dessus de son lit. Elle ne les quitte plus ou presque. « Nous nous sentons comme des pestiférées et nous sommes prises pour des folles », témoigne cette ancienne professeure de lettres, elle aussi en invalidité. Olivier, 47 ans, vit à moins de 200 mètres d’une antenne-relais de téléphone mobile et ne se plaint « que » d’insomnie et de troubles de la mémoire. Depuis que, pour un millier d’euros, il a recouvert ses murs d’une peinture au graphite et tendu quelques voilages, il dit aller mieux. Pour eux, l’ennemi est évidemment tapi partout : dans les téléphones sans fils ou portables, les ordinateurs, le Wi-Fi, les gadgets électroniques… Ce qu’ils veulent ? Un abaissement des normes d’émission et « des zones blanches – c’est-à-dire sans aucunes ondes – pour survivre », supplie Bénédicte. Toutefois, le problème est que, jusqu’à présent, aucune recherche expérimentale n’a réussi à établir un lien causal direct entre les champs électromagnétiques (CEM) et les très nombreux symptômes présentés par ces personnes dites électrosensibles. Et les études de provocation, qui consistent à exposer ou non des volontaires, sont loin d’être significatives. Aujourd’hui, la seule réponse du corps médical se résume donc à orienter ces patients vers la psychiatrie et à leur proposer psychothérapie ou antidépresseurs. Une solution radicale souvent peu appréciée de ceux, qui, selon certains chercheurs, représenteraient jusqu’à 3 % de la population, comme en Suède. Alors, qui s’intéresse en France à cette déconcertante troupe ? Personne. Sauf le Dr Dominique Belpomme, cancérologue (hôpital Georges-Pompidou, Paris) et fondateur de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac). « Il y a quelques mois, j’ignorais tout de l’existence de ces personnes », explique-t-il. Tout a démarré en mai 2008, sur un plateau de télévision, suite à une rencontre imprévue avec un « électrosensible » suédois. Dans les jours qui suivent, sa consultation est envahie par des dizaines de « malades ». Vite débordé, il décide de former un groupe de travail au sein de l’Artac, et contacte d’autres scientifiques internationaux. En quelques mois, ils analysent près d’une centaine de dossiers. Et finissent par décrire « une nouvelle maladie », le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (sicem), « une affection neuropsychologique » qui s’installerait en deux phases, estime le cancérologue. Une période inaugurale de stress cellulaire s’exprime selon une triade : des maux de tête, des troubles de la sensibilité se manifestant par des fourmillements, enfin des troubles de l’attention et de la concentration. Cette période, d’une durée variant de quelques mois à un ou deux ans, serait ensuite suivie par la phase d’état marquée, elle, par une insomnie, de la fatigue et une dépression. « Un peu comme dans la fibromyalgie, détaille le Dr Belpomme, mais sans douleur à la palpation des tendons et des muscles. Ce qui est nouveau, ce sont les critères objectifs, radiologiques et biologiques que nous avons identifiés. » Un examen d’imagerie, un écho-Doppler pulsé cérébral et des analyses de sang et d’urine ont en effet été réalisés chez une quarantaine de patients. « Nous avons mis en évidence une baisse du débit artériel de certaines zones cérébrales. Un peu comme dans la maladie d’Alzheimer, mais dans le cas qui nous intéresse, nous espérons, bien sûr, que ces lésions seront réversibles », annonce le cancérologue. Quant aux analyses, « elles ont permis de tracer une baisse de mélatonine dans les urines de 50 % des malades. Dans le sang, on a trouvé une augmentation d’une protéine de stress, HSP 27, et ce jusqu’à 10 fois les valeurs normales ». Le Dr Belpomme voit en ces indicateurs la signature biologique d’un stress cellulaire dû aux CEM. L’Artac s’interroge sur les causes de ces anomalies. Pour l’association, deux pistes se dégagent. La première serait génétique. Car parmi les 150 cas recensés par l’association, plusieurs appartiennent à une même famille dont les membres vivent dans des lieux différents. Simple hasard ou susceptibilité familiale ? « Notre tissu cérébral renferme des magnétosomes, des aimants naturels, qui pourraient être impliqués », détaille le scientifique. Reste donc à savoir si certains individus seraient plus sensibles que d’autres… Seconde piste à creuser selon l’Artac, celle d’une origine acquise, en lien avec les amalgames dentaires : l’idée est que les amalgames et le mercure qu’ils contiennent conféreraient une plus grande sensibilité aux CEM. Un lien pour l’instant non confirmé. Et surtout polémique, les uns innocentant les amalgames, les autres persistant dans leurs accusations. Pour Nicolas Thevenet, membre du groupe de travail sur les amalgames dentaires à l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) – qui a créé depuis 2006 un réseau de consultations spécialisées proposant examen dentaire et dosages biologiques à ceux qui s’estiment « intoxiqués » –, « aucun électrosensible ne s’est manifesté et aucun lien causal avec le mercure n’a été retrouvé ». Alors, comment sortir de l’impasse ? « En intensifiant les recherches », insiste Olle Johansson, scientifique suédois de l’institut Karolinska, engagé de très longue date dans le combat anti-ondes. Dans le nord de l’Europe, c’est en 1987 que ceux que l’on nomme les « électrohypersensibles » (EHS) se sont regroupés. Ils ont tiré le signal d’alarme dès 1994 et seraient aujourd’hui près de 290.000. Là-bas, la conception du handicap est avant tout environnementale. Résultat : « depuis dix ans, l’électrohypersensibilité y est reconnue en tant qu’infirmité physique. Mais attention, il ne s’agit pas d’une maladie mais d’un handicap », insiste le Pr Olle Johansson. Conséquence : tout a été mis en place pour que les électrosensibles aient, comme les autres, accès à une vie la plus « normale » possible. En pratique, des aides financières et techniques leur sont proposées pour assainir leurs logements (peintures spéciales…). Sur les lieux de travail, il est possible d’obtenir des employeurs des équipements particuliers (ordinateurs à faible émission, lampes ordinaires, téléphones filaires). « Certains hôpitaux ont même construit des chambres spéciales à très faible intensité de CEM pour les soins médicaux », détaille Olle Johansson. Retour plus près de nous, en Belgique, avec Marion Crasson, coordonnatrice d’un groupe de travail à l’université de Liège qui réalise une étude sur un groupe de malades : « Les électrosensibles sont incontestablement plus réactifs que les sujets témoins à un quelconque stress, environnemental mais aussi visuel ou sonore. » Reste à savoir si l’explication n’est que psychologique… Pour l’instant, les recherches belges en direction d’une susceptibilité génétique n’ont rien identifié. En attendant d’en savoir plus, les « zones blanches » s’imposeront-elles comme la seule alternative ? Le risque serait alors de voir se constituer des espèces de ghettos. Le Pr Johansson évoque, lui, une Suédoise électrosensible heureuse d’avoir ainsi découvert une vie saine et plus naturelle… SCIENCES ET AVENIR 15/10/2013
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