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  1. Paris - L'objectif de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale de la France en 2020 ne sera pas atteint, mais celui de 32% en 2030 pourra l'être moyennant suffisamment d'ambition réglementaire, a prévenu jeudi le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Aujourd'hui, il est certain que les objectifs affichés pour 2020 ne pourront pas être tenus, a pointé le SER, principale organisation professionnelle du secteur, dans un communiqué. Au rythme des dernières années, et sur la base d'une consommation énergétique stable, en 2020, les énergies renouvelables représenteront près de 18% de notre consommation et l'objectif de 23% ne sera atteint qu'en 2028, a-t-il ajouté. Il serait cependant possible de ramener cette échéance à 2023 si, et seulement si la loi de transition énergétique promulguée le 18 août s'accompagne de textes réglementaires ambitieux et lisibles, a estimé le SER. Ce rythme prolongé devrait permettre d'être au rendez-vous de 2030 avec 32% d'énergies renouvelables, le tout dans un contexte de maîtrise de la consommation énergétique, a-t-il souligné. L'organisation professionnelle préconise notamment de simplifier davantage encore la mise en oeuvre des installations de production d'énergies renouvelables, entre autres en accélérant l'instruction des dossiers de demande d'autorisation. Elle plaide aussi pour une Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) - un texte réglementaire déclinant les objectifs de la loi par type d'énergie - ambitieuse concernant la montée en puissance des différentes filières renouvelables (solaire, photovoltaïque, etc.), ainsi que pour une accélération des raccordements des installations de production d'électricité renouvelable. Enfin, pour le SER, il faut confirmer dans la loi de finances l'exemption des bioénergies de la taxe intérieure de consommation et stimuler le recours aux énergies renouvelables dans le bâtiment. Romandie 24/9/2015
  2. Jakarta - Un séisme sous-marin d'une magnitude de 6,6 (bien : 6,6) a été enregistré à l'est de l'Indonésie, selon l'institut américain USGS, mais aucune alerte au tsunami n'a été lancée. L'épicentre du séisme, qui s'est produit vers 01H00 locale vendredi(16H00 GMT jeudi), était situé à une profondeur de 24 (bien 24) kilomètres, à 30 km de Sorong, ville située à l'extrémité nord-ouest de la partie indonésienne de la Papouasie, a précisé l'USGS. Le centre d'alerte spécialisé du Pacifique a indiqué qu'il n'y avait pas de danger de tsunami. L'USGS a légèrement corrigé à la baisse son estimation de magnitude, qu'il avait initialement donné à 6,9. Aucune information n'a fait état dans l'immédiat de victimes ou de dégâts. L'Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques cause de fréquents séismes et une importante activité volcanique. En juillet un séisme de magnitude 7 avait fait un mort et endommagé des bâtiments en Papouasie. En 2004, un énorme séisme sous-marin, au nord-ouest de l'Indonésie, avait provoqué un gigantesque tsunami, tuant plus de 170.000 personnes en Indonésie et des dizaines de milliers d'autres dans plusieurs pays de l'océan indien. Romandie 24/9/2015
  3. Paris - Une hydrolienne fluviale, implantée dans la Loire à Orléans, a été raccordée jeudi au réseau électrique français, devenant la première machine du genre à alimenter des foyers en électricité grâce à l'énergie cinétique de l'eau, a annoncé HydroQuest, la société grenobloise qui l'a mise au point. Cette première en France pour tout type d'hydrolienne, fluviale, marine ou encore estuarienne, ouvre de nouvelles perspectives de développement en France et à l'international à HydroQuest pour ses technologies à fort potentiel énergétique et environnemental, a indiqué l'entreprise dans un communiqué. Avant d'être raccordée au réseau de distribution d'ERDF et d'alimenter en électricité une soixantaine de foyers, l'hydrolienne fabriquée en France avait été testée grandeur nature pendant dix mois, arrimée à une barge flottante amarrée au fond du fleuve. Elle est composée de deux turbines hydrauliques à axe de rotation vertical d'une puissance nominale de 40 kilowatts (kW). Suite à la réussite de ce projet, HydroQuest a pour objectif d'implanter à travers le monde des parcs de plusieurs dizaines de machines permettant d'alimenter en électricité des dizaines de milliers de personnes, selon le communiqué. Lors du lancement de la phase de test en novembre 2014, l'entreprise avait dit tabler, en cas de validation du projet, sur la fabrication de 300 à 500 machines par an d'ici à 2020, ce qui représenterait la création d'une centaine d'emplois en France. Romandie 24/9/2015
  4. Depuis l’Antiquité, l’Égypte s’est développée grâce à l’abondance des eaux du Nil, le plus long fleuve du monde, et grâce aussi à la fertilité des alluvions de son sol. Cependant, à l’heure actuelle, les eaux du Nil ne suffisent plus pour les agriculteurs. Yuji Tsuchiya, correspondant au bureau de la NHK au Caire, nous parle de la coopération du Japon pour alléger le manque d’eau du Nil. Pourquoi la vallée du Nil souffre-t-elle d’une pénurie d’eau ? Yuji Tsuchiya : La raison principale de ce manque réside dans l’augmentation rapide de la population. L’Égypte est un pays jeune, puisque les deux-tiers de sa population ont moins de 30 ans et celle-ci augmente de plus d’un million chaque année. Pour fournir une alimentation suffisante à sa population en augmentation constante, l’Égypte a mis en œuvre des projets de développement agricole de grande envergure dans les régions désertiques. Au cours des 20 dernières années, la superficie des terrains agricoles du pays a augmenté de 30 %. Mais la quantité totale d’eau que l’Égypte peut puiser dans le Nil est définie par un accord avec les autres pays irrigués par le fleuve. Comme les nouvelles terres arables utilisent de l’eau, alors que le volume total disponible est limité, il reste moins d’eau pour l’agriculture que ce n’était le cas dans le passé. Lorsque la quantité d’eau disponible est limitée, il est essentiel qu’elle soit utilisée efficacement. La gestion de l’eau est un domaine où le Japon s’est spécialisé. Depuis toujours, l’Archipel a mis en place des réseaux d’irrigation et des méthodes de gestion efficaces de l’eau. C’est ainsi que, grâce à une assistance de l’Agence japonaise de coopération internationale, la JICA, l’Égypte s’efforce de mettre en place des mécanismes de partage équitable de l’eau entre les agriculteurs. Jusqu’ici, les agriculteurs égyptiens des régions d’irrigation de l’amont du Nil pouvaient utiliser autant d’eau qu’ils le souhaitaient, ce qui n’en laissait pas assez pour ceux qui se trouvent en aval. C’est pourquoi, il a été décidé d’attribuer un quota à chaque village et de vérifier si ce quota est respecté, en mesurant la quantité d’eau utilisée. Conséquence : certains fermiers des régions en amont sont passés à des récoltes qui exigent moins d’eau. La JICA a fait construire de petites installations de traitement des eaux usées, afin d’améliorer la qualité du précieux liquide. Des spécialistes japonais et égyptiens étudient des méthodes de culture qui exigent moins d’eau, tout en fournissant des récoltes plus abondantes. La frustration des agriculteurs face au manque d’eau va croissant. Si ce problème n’est pas traité, il pourrait devenir une nouvelle cause d’agitations sociales. Le moment est venu pour les Égyptiens de réfléchir à nouveau au comment vivre en harmonie avec le Nil. nhk world 24/9/2015
  5. La posidonie n’est pas une « petite nature ». Ce n’est pas par hasard si elle a traversé les temps géologiques. Ce n’est pas non plus par hasard si elle domine le littoral méditerranéen, d’est en ouest et du nord au sud. Sur le long terme, et en l’absence d’impact de l’homme, elle est imbattable. Pourtant, sur le court terme, elle est vulnérable. La croissance très lente de la posidonie, sa morphologie, sa stratégie de gestion de l’azote et d’exploitation des écosystèmes limitrophes, sortes de rouleaux compresseurs vis-à-vis des compétiteurs sur le long terme, dans une mer oligotrophe (naturellement pauvre en sels nutritifs tels que l’azote) constituent des handicaps sur le court terme. L’herbier de posidonies est couvert de détritus de toutes sortes ; on y trouve même des restes de palmes et de masques de plongée ! Et la faune ici est dans un triste état, à l’anse Bernardi (Pyrénées Orientales. Photo Divosea L’herbier de posidonie a régressé au voisinage des grands centres industrialo-portuaires, tels que Barcelone, Marseille, Gênes, Naples, Athènes et Alger. La cause en est principalement le recouvrement sous les aménagements littoraux (ports, terrepleins) et la pollution aigüe. L’herbier a également régressé, vers sa limite inférieure, dans une grande partie de la Méditerranée, en raison des chalutages, théoriquement interdits (distance à la côte, profondeur), mais dont l’interdiction est peu respectée. Quand le grand public pense aux « zones de non-droit », il pense à certaines banlieues de grandes villes. Il ignore que les espaces côtiers sont également une zone de non-droit, pour des raisons diverses (difficulté de la surveillance, manque de moyens de surveillance et/ou tolérance délibérée). D’autres impacts sont à considérer : impact des ancres (surtout quand il s’agit de bateaux de grande taille, tels que les bateaux de croisières), espèces exotiques invasives, fermes aquacoles, etc. On a souvent considéré l’herbier de posidonie au travers de sa seule extension cartographique. Cette vision était nécessaire, et le reste, mais est aujourd’hui complétée, dépassée, par l’approche écosystémique. Un herbier de posidonie dont l’espèce édificatrice, Posidonia oceanica, paraîtrait en bonne santé, mais dont les principaux compartiments fonctionnels seraient gravement dégradés, ne mériterait pas le nom « d’écosystème posidonie » en bon état écologique (GES : Good Ecological Status, selon la nomenclature européenne). Futura Sciences
  6. On appelle « services écosystémiques », les services qu'un écosystème rend à l'homme. Il s’agit bien sûr d’une image... L’écosystème constitue un niveau d’organisation, pas un superorganisme et encore moins un être pensant. Il n'est pas « programmé » pour nous rendre service, ne cherche pas à nous rendre service et n’attend rien de nous en échange. Quoi qu’il en soit, l’écosystème produit des biens que l’homme peut utiliser à son profit ; par exemple du bois dans les écosystèmes forestiers, des poissons appréciés par les populations locales dans les écosystèmes marins. L’écosystème produit également des services. Ces services n’ont de sens que par rapport à l’homme et à la civilisation actuelle. Banquette de posidonies. Plage occupée par une grande banquette (feuilles mortes) de Posidonia oceanica. PERRIER Philippe Port-Cros (83) 02/2005 / Doris FFESSM Stabiliser l’extension d’une plage, ce que contribue à faire l’herbier de posidonie, n’a pas de valeur absolue et cette extension des plages n’a jamais cessé de varier naturellement au cours des temps géologiques. L’intérêt de l’homme pour les plages (et leur stabilité), dans le contexte de la civilisation des loisirs, est ultra-récent. C’est donc dans le contexte actuel que la protection des plages par l’herbier de posidonie représente un service écosystémique. En effet, les communes dépensent des sommes considérables pour maintenir les plages, quand l’herbier est dégradé, grâce à des opérations de ré-ensablement. Ré-ensablement qui règle à très court terme le problème (l’été qui vient), mais qui l’accentue pour les années qui viennent, en aggravant la dégradation de l’herbier. Les services qu'offrent les Posidonies 1 - produire de la nourriture : L’écosystème posidonie constitue d’abord une énorme source de nourriture, directe (via les herbivores) et indirecte (via les détritivores). Directement et indirectement, l’homme en tire profit au travers de la pêche. Ce profit est considérable : 30 à 40 % des prises de la pêche en Méditerranée résultent de l’herbier de posidonie (alors qu’il couvre moins de 2 % de sa surface). 2 - créer une frayère et une nurserie pour les poissons : L’écosystème posidonie constitue une frayère (lieu de ponte) et une nurserie (habitat des larves et juvéniles) pour de nombreuses espèces, en particulier pour des espèces d’intérêt économique. Certaines de ces espèces poursuivent leur vie dans l’herbier ; d’autres le quittent pour d’autres écosystèmes. C’est la densité des feuilles, et la protection qu’elles offrent aux larves et juvéniles vis-à-vis des prédateurs, qui expliquent ce rôle. 3 - fournir des ressources grâce aux feuilles mortes : Une grande partie de la production de l’herbier est exportée, sous forme de feuilles mortes, vers d’autres écosystèmes. Cela peut représenter 40 % de la production. Sur les plages, les feuilles mortes constituent des « banquettes » plus ou moins provisoires : une tempête peut ramener à la mer les dépôts qu’une autre tempête a accumulés. Dans la plupart des écosystèmes marins, du voisinage de la surface jusqu’aux canyons sous-marin, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, ces feuilles mortes constituent une ressource alimentaire majeure. 4 - retenir les sédiments : Les longues feuilles de la posidonie, dont la densité peut dépasser plusieurs milliers par mètre carré, atténuent considérablement l’hydrodynamisme. Les sédiments piégés sont donc retenus ; leur remise en suspension est modérée et la turbidité de l’eau est ainsi limitée lors des tempêtes. 5 - séquestrer le carbone : Au sein de la matte, les racines et rhizomes morts sont quasi-imputrescibles. Le carbone qu’ils contiennent est donc séquestré. Cette séquestration est durable, à l’échelle des temps géologiques. Elle contribue à limiter l’accroissement du CO2 atmosphérique dû aux activités humaines. Aux Baléares, par exemple, 10 % du CO2 émis chaque année par les activités humaines est piégé durablement dans la matte de posidonie. Il est important de souligner la durabilité de cette séquestration, contrairement à la séquestration dans la biomasse (matière vivante) du plancton océanique, hautement provisoire, et à celle de la forêt, limitée par la durée de vie des arbres (quelques siècles en général). A très long terme, le carbone séquestré par les posidonies peut être à l’origine de gisements de pétrole. 6 - produire de l'oxygène : Il est souvent affirmé que « les végétaux produisent de l’oxygène, grâce à la photosynthèse ». C’est vrai et faux à la fois. En effet, la dégradation de la matière organique consomme exactement la même quantité d’oxygène que celle produite par la photosynthèse. Le bilan est donc normalement nul. Ce n’est que lorsque du carbone est séquestré durablement qu’il y a un bilan positif pour l’oxygène. L’oxygène de notre atmosphère correspond à la non-reminéralisation d’une partie de la biomasse, au cours des temps géologiques, biomasse transformée en charbon, lignite, pétrole, etc. Si l’herbier de posidonie produit effectivement de l’oxygène, c’est grâce à la séquestration durable de carbone. 7 - réduire la force de la houle et la vitesse des courants : Un herbier de posidonie, pour des raisons liées à la dynamique des fluides, réduit la force des houles et la vitesse des courants dans la colonne d’eau qui le surmonte. Il contribue donc à protéger les plages contre l’érosion, lors des tempêtes. 8 - protéger les plages contre l'érosion : Les banquettes de feuilles mortes, qui s’accumulent sur les plages contribuent également à les protéger contre l’érosion. Les maires les font souvent enlever, pour le confort supposé des touristes, touristes qui, surtout quand ils sont informés des enjeux, sont beaucoup moins demandeurs que ne le croient les maires. Les feuilles mortes des banquettes sont souvent envoyées dans une décharge, ce qui est contre-productif : c’est totalement illégal en France (Arrêté du 19 Juillet 1988). En cas de plainte, le Maire peut être condamné. d’un point de vue écologique, la mise en décharge de milliers de tonnes de feuilles mortes, qui ont vocation à retourner au milieu marin et à y être consommées, représente un déficit pour ce dernier, en particulier pour la pêche. Enfin, l’érosion des plages est accélérée, avec pour conséquence le coûteux et provisoire ré-ensablement, qui contribue à détruire les herbiers de posidonie et à accélérer le phénomène, selon un « parfait » cercle vicieux. 9 - stabiliser les dunes : Une partie des feuilles mortes de la banquette est entraînée par le vent vers la dune d’arrière-plage ; ces feuilles contribuent mécaniquement à stabiliser la dune. En outre, elles représentent la principale source d’azote pour les végétaux de la dune et de l’arrière-dune, végétaux qui contribuent eux aussi à stabiliser la dune. Comme la banquette de feuilles mortes, la dune d’arrière-plage constitue un élément important pour la stabilité de la plage. Malheureusement, les aménagements littoraux se sont souvent faits aux dépens de cette dune, à une époque où l’on méconnaissait son rôle. Quand c’est encore possible (absence de constructions), la restauration de la dune est activement favorisée, comme c’est le cas le long du tombolo de Giens (Provence). Les services écosystémiques font directement référence à l’homme et à l’usage qu’il fait des milieux naturels. Une valeur monétaire peut donc leur être attribuée, même si cette « marchandisation » de la nature peut choquer. L’échelle des valeurs surprend souvent le grand public. Ce dernier suppose que la forêt amazonienne vient en premier ; en fait, les herbiers marins, tels que les herbiers de posidonie, l’emportent très largement sur les forêts tropicales, et même sur les récifs coralliens. La valeur économique d’un hectare de posidonie est en fait colossale ; elle est principalement due à la protection des plages, à la séquestration durable du carbone dans la matte et à la promotion de la pêche en Méditerranée. Futura Sciences
  7. Bien cachés à l’ombre des feuilles de posidonie ou exposés à l’affût au-dessus de l’herbier, les poissons (pour être rigoureux, on devrait plutôt parler de téléostéens) sont omniprésents dans l’écosystème posidonie. Parmi les 600 espèces de poissons de Méditerranée, au moins 20 % sont présentes de manière régulière dans l’herbier. À l’échelle d’un poisson, l’écosystème posidonie offre un habitat aux dimensions et à la complexité comparables à celles d’une forêt. Tous les étages de cet habitat sont occupés, depuis le sol et les rhizomes, par des poissons qui s’y cachent, jusqu’au-dessus de la canopée, par les poissons de pleine eau qui y recherchent le plancton. Temporaire ou permanente, la présence de ces espèces fluctue dans le temps (jour, nuit, saisons) et dans l’espace. Un labre merle, Labrus merula, est un poisson de la famille des Labridae qui se rencontre en Méditerranée et dans les eaux Atlantique attenantes. . Etrusko25 / domaine public L’herbier abrite de nombreuses espèces permanentes comme les rascasses (Scorpaena spp.) ou des Labridae, communément appelés labres. Ces espèces y trouvent leur nourriture mais également un environnement mimétique permettant une chasse à l’affût et un repos dans des conditions optimales. Certaines espèces ont même développé des tenues de camouflage dignes des meilleurs agents secrets. C’est le cas du siphonostome (Syngnathus typhle) qui se confond avec les feuilles de posidonie en épave. 1blog.2bio.org 22/8/2011 L’herbier constitue un dortoir nocturne pour des espèces diurnes de pleine eau qui viennent s’y réfugier la nuit, comme les castagnoles (Chromis chromis). C’est l’occasion, pour ces espèces d’opérer des transferts de matière organique de la colonne d’eau vers le benthos (ce qui vit au niveau du fond) et inversement. Scorpaena porcus, communément nommé rascasse brune, est une espèce de poisson marin benthique. C'est un redoutable prédateur de poissons. Le jour, elle dort, protégée par ses épines venimeuses. La nuit, elle part à la chasse des castagoles endormies. Dmitriy Konstantinov CC BY-SA 3.0 L’herbier est également la nurserie idéale pour de nombreux juvéniles de poissons. On y voit au printemps et en été des essaims de Sparaillons (Diplodus annularis), des juvéniles de castagnoles bleu électrique et de nombreuses espèces d’intérêt commercial qui peuvent se réfugier entre les feuilles. Sans l’herbier, de nombreuses espèces côtières exploitées par la « pêche aux petits métiers » (la pêche artisanale) seraient beaucoup moins abondantes. Typique de la pêche artisanale dans l’herbier, les poissons dits de la soupe en sont un bon exemple. Le Sparaillon (Diplodus annularis) est une espèce de la famille des sparidés pouvant atteindre jusqu'à 24 cm de long. Il est présent en Atlantique Est et en Méditerranée. Alberto Romeo albertoromeo@neomedia.it CC BY-SA 3.0 Tous les niveaux trophiques sont représentés : depuis les herbivores, comme la saupe Sarpa salpa, les consommateurs de petites proies (crustacés, annélides), comme le serran écriture (Serranus scriba), jusqu’aux piscivores, comme le congre (Conger conger), les motelles (Gaidopsarus spp.), ou le labre vert (Labrus viridis). Les feuilles de posidonie contribuent beaucoup moins que les épibiontes au régime alimentaire des brouteurs de l’herbier, en particulier à cause de leur moins grande richesse nutritive. Le serran écriture est un poisson benthique de mer Méditerranée proche du mérou.. En tant que prédateur vorace, le serran écriture défend un territoire temporaire et chasse à l'affût. Ce carnassier se nourrit d'annélides, de petits crustacés, de céphalopodes et de petits poissons. Marie-Françoise CC BY-SA 3.0 Le plongeur qui nous lit trouve peut-être exagérées notre description de la richesse en poissons de l’herbier. Quand il se déplace au-dessus de l’herbier, il a en effet l’impression de nager dans un désert, si l’on excepte les saupes et les castagnoles. La raison en est que les poissons repèrent le plongeur bien avant qu’il ne les ait vus ; quand il passe, tout ce monde s’est depuis longtemps réfugié sous l’épaisse canopée, sans compter les organismes qui y vivent en permanence à l’abri des regards. La saupe (Sarpa salpa) est une espèce de poisson, appartenant à la famille des sparidés, commune en Méditerranée. C'est l’un des principaux herbivores de l’herbier de posidonie. Elle consomme les feuilles en même temps que leurs épibiontes (les organismes qui utilisent les feuilles comme support). Tino Strauss CC BY-SA 3.0 Futura Sciences
  8. L’écosystème posidonie n’est pas isolé des autres écosystèmes : il exporte des masses considérables de matière organique vers d’autres écosystèmes, où elles jouent un rôle majeur. Inversement, il importe des sels nutritifs et de la matière organique depuis de vastes zones côtières et du large. Cette importation, véritable exploitation des autres écosystèmes, qui met en œuvre des processus extrêmement efficaces, permet d’expliquer l’extraordinaire richesse de l’écosystème (en plus de la double nature de la production primaire, déjà mentionnée). L’herbier de posidonie peut ainsi être comparé à une plateforme d’import-export, dans un port ou un aéroport. Le corb, corb noir ou corbeau de mer (Sciaena umbra) est un poisson qui mesure généralement 30 à 40 cm. On le rencontre fréquemment en petits bancs à l'abri d'un rocher ou d'une faille où il peut se cacher facilement. C’est l’un des plus beaux poissons de Méditerranée, devenu rare là ou n’est pas protégé. L’herbier de posidonie serait sa principale nurserie ; par la suite, il émigre vers des habitats rocheux. Vyskocil CC BY-SA 3.0 De la matière organique est exportée, passivement (feuilles mortes), Carbone organique dissout, ou activement, hors de l’écosystème. L’exportation active est représentée par les adultes de poissons qui quittent leur habitat de juvéniles, ou qui regagnent leur refuge après des raids alimentaires et par les poissons capturés par des oiseaux marins tels que le cormoran Phalacrocorax et, en Corse, l’aigle pêcheur Pandion. Enfin, les racines et les rhizomes de la posidonie, après leur mort, restent enfouis mais ne se décomposent pas, en raison de composés chimiques qui les rendent peu putrescibles ; la matte constitue ainsi un « puits » pour le carbone, c’est-à-dire un lieu où il peut être stocké pendant des millénaires ou des millions d’années. L’emblématique mérou (Epinephelus marginatus) ne vit pas dans l’herbier de posidonie. Mais il ne s’interdit pas d’y faire des incursions. Le mérou brun (Epinephelus marginatus en train d'être renommé Mycteroperca marginata), aussi appelé mérou de Méditerranée, mérou noir, mérou rouge ou mérou sombre est un poisson emblématique de la Méditerranée. Il fait partie des huit espèces de mérous recensées dans la MéditerranéeRanko CC BY-SA 3.0 Inversement, l’herbier de posidonie importe de la matière organique, à partir de la colonne d’eau sus-jacente. Le plancton et la Matière organique morte (MOP) de la colonne d’eau sont consommés par les poissons (téléostéens) planctivores (mangeurs de plancton) qui y vivent. Plancton et MOP dérivent avec la masse d’eau, au gré des courants. Quand ils passent au-dessus de l’herbier de posidonie, ils sont piégés et consommés par les filtreurs et suspensivores qui y vivent. Les castagnoles (Chromis chromis), qui ont exploité tout le jour le plancton de l’eau qui arrive avec le courant, se rapprochent du fond le soir, pour aller se cacher dans l’herbier et y dormir. iCI, cette photo montre un banc en Grèce. Roban Kramer CC BY-SA 2.0 Il en résulte que l’écosystème posidonie exploite la production de vastes zones marines, très au-delà des côtes. Par ailleurs, les poissons planctivores de la colonne d’eau, tels les castagnoles, descendent dormir la nuit dans l’herbier. Là, ils sont la proie des prédateurs nocturnes, comme les rascasses et les congres. Les membres du genre Conger sont les congres proprement dits. Ce sont des poissons téléostéens pisciformes, serpentiformes. En tant que prédateur, haut placé dans le réseau trophique, cette espèce fait partie de celles qui peuvent accumuler des quantités très importantes de contaminants, polluants et substances non-réglementées mais indésirables, souvent au delà des normes de commercialisation. NOAA / domaine public Cette capacité à exploiter, directement par filtration, indirectement via les poissons planctivores, de vastes zones marines côtières, d’une surface plusieurs dizaines de fois supérieure à celle de l’herbier, constitue une des clés de l’incroyable productivité de l’herbier. La saupe Sarpa salpa fait partie des prédateurs importants de l'herbier. Les empreintes de ses coups de dents sont bien visibles sur les feuilles. En premier plan, une castagnole Chromis chromis qui se nourrit le jour au-dessus de l'herbier qui lui sert de refuge la nuit. ANDRÉ Frédéric Port Cros (83), 8 m 06/2006 / Doris FFESSM Tout ce qui précède décrit le fonctionnement d’un écosystème, l’écosystème posidonie. Mais, en fin de compte, pourquoi le qualifier d’écosystème miracle ? Pour cinq raisons : - La production de matière vivante par la photosynthèse (production primaire) est remarquablement élevée. - La juxtaposition de deux types de production primaire (à recyclage long et à recyclage court) constitue une caractéristique rare et un facteur de succès : elle permet d’associer une ressource alimentaire durable, d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre (la sécurité) et une abondance saisonnière (effet d’aubaine). - La gestion de l’azote permet de bâtir un écosystème très riche dans une mer très pauvre en sels nutritifs, la Méditerranée (on la qualifie d’oligotrophe) ; le secret ? Un système unique de recyclage de l’azote (non décrit ici) ; comme dans les écosystèmes coralliens, mais par des voies très différentes, un atome d’azote piégé dans l’écosystème y restera très longtemps. - L’exploitation de l’écosystème pélagique (ce qui vit dans la colonne d’eau) et de sa production sur de vastes espaces marins, très largement supérieurs à l’extension des herbiers de posidonie, grâce aux courants marins. - Les services écosystémiques fournis à l’Homme par l’herbier de posidonie. Futura Sciences
  9. Les écosystèmes terrestres sont basés sur des organismes photosynthétiques (végétaux) qui produisent une matière organique riche en composés chimiques très difficile à digérer et à reminéraliser (cellulose, lignine, etc.). Cette matière organique est donc peu consommée par des herbivores. Elle constitue des détritus dégradés par un ensemble d’organismes que l’on réunit sous le nom de BAFSH (Bactéries, Archées, Fungi et Straménopiles Hétérotrophes). Les archées étaient autrefois confondues avec les bactéries. Fungi et straménopiles hétérotrophes font partie d’un vaste ensemble polyphylétique (= hétérogène) que l’on nommait populairement « champignons ». BAFSH et détritus sont consommés par les « détritivores ». Le recyclage naturel est lent : plusieurs années, parfois plus de 10 ans. Nous connaissons bien le tapis de feuilles mortes des sous-bois forestiers. Les écosystèmes marins, tout au moins ceux qui sont assez superficiels pour bénéficier de l’énergie lumineuse, sont généralement basés sur des organismes photosynthétiques (« algues rouges », « algues brunes ») qui produisent une matière organique riche en composés organiques en général faciles à digérer (sauf quand ils sont défendus pas des toxines) et toujours faciles à reminéraliser (alginates, carraghénanes, etc.). Cette matière organique est donc largement consommée et son recyclage est rapide : quelques semaines à quelques mois. L’herbier de posidonie est un écosystème unique, en ce sens qu’il juxtapose, qu’il additionne, la matière organique à recyclage lent, la posidonie et celle à recyclage rapide, les organismes qui vivent sur les rhizomes et les feuilles. Au total, la matière organique produite chaque année (la production primaire nette) est considérable et peut se situer au voisinage des records planétaires, terre et mer confondues : entre 2 et 3 kg de masse sèche/m²/an. Cette valeur est « nette », c’est-à-dire que l’on en a déduit les pertes, liées par exemple à la respiration et à la production de composés dissous. Cet écosystème rappelle les ecosystèmes les plus riches, les écosystèmes forestiers continentaux; sa biomasse végétale élevée étant peu utilisée par les herbivores mais transférée (jusqu'à 85%!) pour les détritivores; sa biomasse animale se touvant concentrée dans la "matte". Image http://mglebrusc.free.fr/textes/le%20milieu/herbier_posidonie.html Les feuilles de posidonie, peu consommées, s’accumulent dans la litière, sont dégradées et fragmentées, en particulier par les détritivores ou bien sont exportées vers d’autres écosystèmes. Les épibiontes des feuilles, en même temps que la faune de filtreurs et de suspensivores (consommateurs passifs de matière en suspension dans l’eau), sont activement consommés par des herbivores, eux-mêmes consommés par des prédateurs. Consultez ICI, la liste des espèces vivant dans le milieu des herbiers de Posidonie (liste non exhaustive). Futura Sciences
  10. La posidonie comporte des rhizomes terminés par des bouquets de feuilles en lanière. Les feuilles, très denses (plusieurs milliers par m²) piègent des sédiments. Les rhizomes réagissent à l’ensevelissement par une croissance verticale. Le fond s’élève donc. On nomme matte l’ensemble des rhizomes, pratiquement imputrescibles, et du sédiment qui colmate les interstices. La montée de la matte, au-dessus du fond initial, est comprise entre 10 cm et 1 m par siècle. L’épave romaine du golfe de Giens (Provence orientale), datée du 1er siècle avant notre ère, avec son millier d’amphores contenant du vin italien, a ainsi été enfouie (et préservée) sous 3 m de matte. L'herbier en bonne santé est dense, continu, presque monotone. En plongée au-dessus de ce champ ondoyant, on peut facilement perdre ses repères et avoir le mal de mer... HARMELIN Jean-Georges Côte d'Azur 19/05/2005. Doris FFESSM En mode battu, l’hydrodynamisme empêche l’herbier de s’approcher de la surface. L’herbier est détruit et il en résulte une pénéplaine de « matte morte ». Dans les baies abritées, en revanche, l’herbier s’approche de la surface et édifie un « récif-frangeant ». Au cours du temps, comme dans les récifs coralliens, le récif-frangeant progresse vers le large et devient un « récif-barrière », isolant un lagon. La croissance en hauteur des rhizomes de posidonie conduit à la formation, au fil des siècles, d'un sol appelé matte, formé de l’entrelacement de rhizomes et de racines compactés par des sédiments. La matte peut atteindre plusieurs mètres d’épaisseur. HARMELIN Jean-Georges? Stareso, Calvi, Corse, 16 m 10/2008. Doris FFESSM Au sein de la matte, du carbone est piégé, séquestré de façon durable. Cela signifie qu’il peut y demeurer pendant des millénaires, et même des millions d’années. Il sera alors intégré dans la genèse des hydrocarbures. Quelques millions d’années plus tard, ce sera le pétrole que l’Homme extraira, pour son bien (l’énergie) et pour son mal (le CO2 rejeté, l’effet de serre et le réchauffement du climat). Autour de la Méditerranée, certains gisements de pétrole (Algérie, Tunisie, Libye) correspondent à d’anciens herbiers de posidonies. Il convient toutefois de souligner que d’autres peuplements que les herbiers ont été à l’origine, au cours des temps géologiques, de gisements d’hydrocarbures. Futura Sciences
  11. La posidonie, Posidonia oceanica, est constituée de rhizomes (tiges rampantes) portant des racines. Cette plante aquatique de Méditerranée est théoriquement immortelle. Ses fleurs poussent en automne et donnent des fruits au printemps. Découvrez en détail ses caractéristiques. La posidonie édifie de vastes prairies sous-marines, que l’on nomme « herbiers », entre le voisinage de la surface et 30-40 m de profondeur. Elle est constituée par des rhizomes (rampants ou dressés) terminés par des bouquets de feuilles en lanière (environ 1 cm de large et parfois plus de 100 cm de longueur). Les rhizomes portent également des racines. Feuilles de Posidonia oceanica. Alberto Romeo albertoromeo@neomedia.it http://www.romeofotosub.it CC BY-SA 2.5 Les feuilles vivent entre quelques mois et un peu plus d’un an. Leur chute peut se produire tout au long de l’année, avec toutefois un maximum en automne. Les feuilles mortes peuvent alors être rejetées en masse sur les plages, où elles constituent des « banquettes ». Théoriquement, un individu de posidonie est immortel : un rhizome croît et se ramifie vers l’avant et meurt à l’arrière. À Ischia (golfe de Naples), un individu de 100 m de diamètre serait âgé de plusieurs millénaires. Rhizome Posidonia oceanica. Alberto Romeo albertoromeo@neomedia.it http://www.romeofotosub.it CC BY-SA 2.5 La posidonie fleurit en automne, ce qui est inhabituel, en mer comme sur terre. Ses fleurs sont vertes, cachées sous le couvert des feuilles, de telle sorte que les rares plongeurs alors présents peuvent ne pas les remarquer. L'inflorescence de la posidonie, Posidonia oceanica, est rarement observée. THEDY Hervé Côte Bleue, Bouches du Rhône 12/2002 / Doris FFESSM Ses fruits sont murs au printemps. Ils ressemblent à des olives vertes, et bien des touristes s’y méprennent. Elle ne fleurit pas tous les ans (mais tous les 5-10 ans), ce qui n’est pas un problème pour elle : quand on peut vivre plusieurs millénaires, le tempo n’est pas le même que pour la plupart des espèces. Les fruits ne contiennent qu'une seule graine et ont la taille et la couleur d’olives. Il leur faudra 6 à 9 mois pour mûrir. Entre mai et juillet ils se détachent et se disséminent en flottant. BRUCY Claire Les grottes, Saint Cyr-sur-Mer (83), 15/04/2010 / Doris FFESSM Quand elle fleurit, la floraison est massive et coordonnée sur une vaste aire géographique. Il s’agit sans doute de la stratégie dite de la « saturation du prédateur ». Les fleurs et fruits étant très appréciés par les herbivores, tout serait consommé si leur production était régulière et prévisible. Au contraire, leur production massive, coordonnée et imprévisible (pour le consommateur) empêche leur consommation totale (les prédateurs sont saturés) et permet à une partie des graines de germer. Futura Sciences
  12. En 100 millions d'années, de nombreuses espèces sont nées sur notre planète, d'autres ont disparu. Les posidonies, elles, sont restées identiques, défiant l'évolution, du moins en apparence… La vie est née dans l’océan, il y a 3.850 à 3.500 millions d’années (Ma). Elle y restera cantonnée jusqu’à une époque relativement récente, en raison des effets mortels des rayons ultra-violet, en l’absence de couche d’ozone. Ces contraintes étant levées, elle conquiert les continents, il y a environ 475 Ma, à l’Ordovicien. Dans ce nouvel environnement, l’évolution est rapide et spectaculaire ; elle aboutit en particulier aux plantes à fleurs et aux mammifères. Posidonia perforata. Cette espèce vivait dans une mer peu profonde, à l’emplacement actuel de la Belgique, il y a environ 60 millions d’années. En haut à gauche : extrémité de feuilles ; à droite et en bas : rhizomes avec écailles (bases des feuilles après la chute des limbes). Cette posidonie fossile est étrangement proche, par son aspect, des posidonies actuelles. D’après Saporta et Marion (1877), DP Il y a 100 à 60 millions d’années, des plantes à fleurs terrestres, qui ressemblaient aux joncs actuels, retournent au milieu marin, d’où venaient leurs lointains ancêtres. Ce sont en particulier les zostères et les posidonies. Longtemps après, des mammifères terrestres suivront le même chemin ; ils sont devenus des phoques (qui partagent les mêmes ancêtres avec les loups), des baleines et des dauphins (qui partagent les mêmes ancêtres avec les hippopotames) et des lamantins (mêmes ancêtres que les éléphants). En 100 millions d’années, le visage de la planète a été bouleversé. Les dinosaures ont disparu, les mammifères et les oiseaux ont pris la relève. Mais les posidonies sont restées identiques, du moins en apparence. Un plongeur d’aujourd’hui, rencontrant Posidonia cretacea ou P. perforata, ne les distinguerait pas de l’actuelle Posidonia oceanica. Les posidonies étaient-elles d’emblée si parfaites qu’elles ont résisté au temps, du moins pour ce qui concerne leur aspect ? Il y a environ 5 millions d’années, la communication de la Méditerranée avec l’Atlantique s’est fermée. La Méditerranée s’est plus ou moins asséchée. La plupart des espèces qui la peuplaient ont disparu, sauf la posidonie. Par quel miracle ? On en discute, sans que l’on sache bien comment : un refuge en Méditerranée, où la salinité serait restée proche de 38 ? Un refuge dans le proche Atlantique ou en mer Noire, régions actuellement incompatibles avec ses exigences écologiques ? Aqua Jeanphi 3/12/2014 Futura Sciences
  13. La posidonie n’est pas une algue mais une plante à fleurs sous-marine de Méditerranée. Ses peuplements, qui ressemblent à des prairies, sont en réalité des forêts offrant des services sans équivalent à l’échelle de la planète. Venant du fond des âges, la posidonie a survécu aux pires cataclysmes depuis le temps des dinosaures. Résistera-t-elle à l'Homme moderne ? Le dossier sur la Posidonie a été proposé par Charles-François Boudouresque, Professeur de biologie et d'ecologie marine, pour le magazine Futura Sciences. Il existe deux pages supplémentaires présentant les conclusions et les conseils de lecture pour en savoir davantage ou aller plus loin.... Bonne lecture. La posidonie (Posidonia oceanica) est une plante à fleurs marine présente dans presque toute la Méditerranée, et uniquement en Méditerranée ; de même que l’olivier est le symbole de la Méditerranée continentale, la posidonie caractérise la Méditerranée sous-marine. Posidonia oceanica, lors d'une plongée sous-marine à Portofino , en Italie. Yoruno CC BY-SA 3.0 Par quels chemins de l’évolution la posidonie est-elle parvenue jusqu’à nous ? Où et comment vit-elle ? Qu'est-ce que la « matte », ce type de substrat unique sur notre planète, terre et mer confondues, bâti par cette plante. Répondre à ces questions en partant à la découverte de la posidonie, c'est aller à la rencontre d'un écosystème marin unique. La posidonie est en effet « ingénieur » d'un écosystème incroyable par sa production (un record planétaire) et par son organisation unique ; cet écosystème est connu sous le nom d’herbier de posidonie. Allez sur le site source, indiqué en bas à gauche pour voir toutes les photos d'origine illustrant cet article. (Je n'ai pu les importer car elle sont interdites d'utilisation). L’herbier de posidonie est non seulement un lieu de vie et d’alimentation pour de nombreux poissons, mais aussi une frayère (lieu de ponte) et une nurserie (lieu de vie des juvéniles) importantes. L’écosystème posidonie est à ce jour l’écosystème le plus utile (pour l’Homme) sur la planète. Il rend ainsi des services appelés « services écosystémiques ». C'est-à-dire des services économiques qu’un écosystème rend à l’Homme par la séquestration durable de carbone, la protection des plages contre l’érosion, le rôle de frayère, etc. La valeur monétaire à l’hectare de l'écosystème posidonie dépasserait largement celle des récifs coralliens et de la forêt amazonienne. L’Homme, comme partout sur la planète, peut cependant menacer l'écosystème et ses services ; la Méditerranée, l’un des plus anciens berceaux de civilisations, n’y échappe pas… Partez à la découverte de la posidonie et des fonds sous-marins de la Méditerranée dans ce dossier pour comprendre davantage cette incroyable plante aquatique et mieux la protéger. La Phanérogame marine Posidonia oceanica constitue entre la surface et 30-40 m de profondeur, tout autour de la Méditerranée, de vastes herbiers sous-marins. Ces herbiers jouent un rôle important d'un point de vue écologique et économique : très grande richesse faunistique et floristique (pôle de biodiversité), forte production primaire, frayère et nurserie pour de nombreuses espèces, en particulier pour des poissons d'intérêt économique, fixation des sédiments et contrôle du profil d'équilibre des littoraux sableux. Posidonia oceanica, et les herbiers qu'elle édifie, sont protégés par la loi en France (Arrêté du 19 Juillet 1988, Décret du 20 Septembre 1989) DarnaTelevision 21/11/2012 Futura Sciences 8/9/2015
  14. Une carte en 3D de l'intérieur de la Terre vient d'être réalisée par des géophysiciens. Sa particularité ? Elle est suffisamment précise pour révéler de façon concluante l'existence et la nature des panaches de roches chaudes traversant le manteau terrestre. Une découverte qui corrobore la théorie des points chauds, expliquant l'origine de l'activité volcanique régulière qui donne naissance à des chaînes d'îles volcaniques comme Hawaï, Samoa et l'Islande. Depuis la fin des années 1970, plus personne ne doute sérieusement que la théorie de la tectonique des plaques est le cadre unificateur de la géologie. Et pourtant, la dérive des continents faisait encore l’objet de remises en cause de la part de certains géologues à la fin des années 1960, et même au début des années 1970. En France, l’un des premiers volcanologues à la prendre au sérieux, des années avant sa démonstration par les géophysiciens anglo-saxons, a été Haroun Tazieff. Une éruption à Hawaï en 2007. Son origine peut s'expliquer dans le cadre de la théorie des points chauds. USGS On doit la formulation moderne de la théorie de la dérive des continents de Wegener à des géophysiciens théoriciens comme Xavier Le Pichon, Jason Morgan et Dan McKenzie. Cette théorie est finalement devenue la théorie de l’expansion des fonds océaniques et de la tectonique des plaques. Selon elle, les frontières des plaques sont les lieux où se trouvent les volcans et où se produisent les tremblements de Terre. Comment comprendre alors qu’il existe des volcans actifs au beau milieu de certaines plaques, comme celle du Pacifique ? La réponse de William Jason Morgan à cette question a été de postuler en 1971 qu’en plus des courants de convection brassant le manteau et provoquant les déplacements des plaques, il devait exister des panaches faisant remonter de la partie inférieure du manteau des roches particulièrement chaudes et fluide. Supposés fixes, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes, ces points chauds permettaient, par exemple, d’expliquer pourquoi les îles volcaniques d’Hawaï se retrouvent alignées et sont le siège d’épanchements magmatiques importants comme ceux du Mauna Loa en 1984. (Photo Le géophysicien William Jason Morgan, grand théoricien de la théorie de la tectonique des plaques). En effet, des panaches s’élevant tels des diapirs à intervalles réguliers d’une même zone juste au-dessus de l’interface noyau-manteau, atteignant à diverses périodes le sommet de la plaque pacifique en mouvement, semblent une explication naturelle à l’alignement des îles Hawaï. Toutefois, certains géophysiciens, comme Don Anderson, émettaient des doutes sur l’existence des points chauds depuis des années, comme on peut le voir sur ce site. En fait, l’un des problèmes principaux que l’on rencontre avec la théorie des points chauds, bien qu’elle soit capable d’expliquer l’occurrence de plusieurs volcans comme celui de l’île de la Réunion, c’est celui du lieu de naissance de ces panaches. Un extrait des simulations numériques nourries par les données de la tomographie sismique qui révèlent les panaches mantelliques. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En cliquant ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « français », puis cliquez sur « OK ». UC Berkeley Campus Life 2/9/2015 Cependant, la tomographie n’a pas encore permis de trouver de points chauds sous certains volcans. Ainsi, curieusement, aucun point chaud n'a été détecté sous le supervolcan du parc de Yellowstone, peut-être parce que les panaches qui s’y trouvent sont encore trop fins pour être révélés par la résolution des images 3D aujourd’hui atteinte. Selon Barbara Romanowicz, on doit aussi conclure de ce travail que la taille des panaches ne peut pas résulter uniquement de leurs plus hautes températures par rapport au manteau ; les panaches ne seraient alors larges que de 100 à 200 kilomètres. Une hypothèse avancée fait intervenir une différence de composition chimique résultant d’un mélange de roches reflétant l’état de la Terre primitive – et que l’on trouverait dans les deux grandes poches au-dessus du noyau – avec celles du manteau prises dans les mouvements de convection qui tendent à homogénéiser ses couches supérieures. Les données de la géochimie montrent d’ailleurs depuis longtemps des différences de composition aussi bien chimiques qu’isotopiques entre les laves des points chauds et celles des volcans que l’on trouve ailleurs, par exemple à l’aplomb des zones de subduction Futura Sciences 22/9/2015
  15. Brûler les stocks de combustibles fossiles de la Terre réchaufferait, à terme, suffisamment l'atmosphère pour engendrer la fonte totale de la glace de l'Antarctique, au pôle Sud, et engendrer une importante montée des eaux. L'élévation du niveau de la mer qui en découlerait aurait de lourdes répercussions sur les zones littorales du monde entier où vivent de nombreuses personnes. D'ici 10.000 ans, New York, Londres, Rome et Tokyo pourraient être submergées, prédit une étude parue dans Science Advances. La raison ? Une élévation de 60 mètres du niveau de la mer qui immergerait durablement ces grandes villes côtières. Le réchauffement climatique accélérerait la fonde glaciaire, provoquant une hausse du niveau de la mer de 60 mètres d'ici 10.000 ans. Situé au pôle Sud, sur environ 14 millions de km², l'Antarctique est composé d'environ 98 % de glace comme ici, au lac Fryxell. Joe Mastroianni, Wikimedia Commons, DP Si ce scénario semble issu d'un blockbuster, il est très sérieux selon les auteurs de ce rapport scientifique. De précédentes études sur les modifications de l'Antarctique ont déjà été réalisées mais elles portaient sur des périodes de temps nettement plus courtes. « Dans les années 1980, on pensait que les émissions de dioxyde de carbone ne persistaient pas dans l'air et que la glace mettait du temps à fondre », rappelle Ken Caldeira, chercheur à l'université de Stanford, aux États-Unis, et coauteur de l'étude. Il est à présent admis que ces gaz à effet de serre perdurent des millénaires dans l'atmosphère. Son équipe scientifique a donc modélisé sur le très long terme la façon dont la glace du pôle Sud pourrait répondre à un large éventail de scénarios d'émissions futures de dioxyde de carbone. À l'aide de logiciels de simulation, ils montrent que la combustion des ressources fossiles, comme le charbon et le pétrole, est suffisante pour éliminer un jour la calotte glaciaire de l’Antarctique. Géographie du réchauffement de l'Antarctique, de 1957 à 2006. En rouge, la plus forte hausse de changement de température par décennie, soit 0,25 °C. Eric J. Steig et al., Wikimedia Commons, DP Dans le pire des schémas, les gaz à effet de serre, autrement dit qui réchauffent l’atmosphère en renvoyant des infrarouges vers la Terre, pourraient atteindre en cumulatif 10.000 gigatonnes de carbone relarguées dans l'air ambiant. La hausse de la température dont ils seraient responsables accélérerait la fonte glaciaire. Durant le premier millénaire, cette chaleur engendrerait une hausse du niveau de la mer de 3 mètres par siècle pour atteindre 60 mètres d'ici 10.000 ans. « Ce que nous faisons aujourd'hui en quelques décennies à peine déclenche des changements - comme la perte de glace de l'Antarctique et l'élévation du niveau global de la mer - qui dureront des milliers d'années », déclare Ricarda Winkelmann, chercheuse à l'institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, en Allemagne, et auteur principal de l'étude.

 S'il reste possible de construire une digue de protection face à une hausse du niveau de la mer de 60 à 90 centimètres « cela sera une tout autre histoire quand nous serons forcés d'abandonner New York, Londres, Paris, Rome ou Washington », ajoute Ken Caldeira.

 Pour les auteurs de l'analyse scientifique, d'autres études sont requises pour appuyer ces prédictions mais elles montrent dès à présent que le changement climatique n'est pas un phénomène anodin auquel l'Homme pourrait facilement s'adapter. Bien au contraire, selon eux, s'il se pérennise, l'actuel système énergétique pourrait changer le visage de la planète et impacter durablement les générations à venir. Futura Sciences 21/9/2015
  16. Le président américain Barack Obama et le pape François ont affiché mercredi à la Maison Blanche leurs convergences de vue sur le climat et la diplomatie. Ils s'accordent aussi sur la nécessité de lutter pour les millions d'exclus à travers le monde. "Comme fils d'une famille d'immigrés, je suis heureux d'être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles", a déclaré le pape à la Maison Blanche, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée sous un ciel bleu éclatant. YouGotNews 23/9/2015 Le pape a réclamé aussi un changement de système pour un "développement durable et intégral" qui inclut les millions d'exclus dans le monde. "Il est encore temps d'opérer les changements qui s'imposent en vue d'un développement durable et intégral. Un tel changement exige de notre part que, de manière sérieuse et responsable, nous prenions en considération (...) les millions de personnes vivant dans un système qui les a marginalisés", a-t-il dit. A l'issue de cette cérémonie à laquelle plus de 10'000 personnes avaient été conviées, les deux hommes devaient se retrouver dans le Bureau ovale pour leur deuxième tête-à-tête, après celui du printemps 2014 au Vatican. [...]"Je pense que l'excitation autour de votre visite doit être attribuée non seulement à votre rôle de pape mais aussi à vos qualités uniques en tant que personne", a-t-il déclaré, évoquant son "humilité", sa "simplicité", ou encore la "douceur de ses mots". Romandie 23/9/2015
  17. Pas question de limiter la durée de vie des centrales nucléaires. Contrairement au National, le Conseil des Etats a refusé mercredi par 25 voix contre 15 le principe d'un arrêt de toutes les centrales nucléaires suisses dans un horizon proche. La gauche alliée des Vert'libéraux aurait voulu fixer une date butoir aux deux plus anciennes centrales de Suisse, comme le National l'a fait en décembre. Le risque augmente avec l'ancienneté des centrales, il faut donc débrancher les plus vieilles avant que ce ne soit trop tard, a défendu en vain Didier Berberat (PS/NE). "En Suisse, nous avons tendance à souffrir d'un complexe de supériorité technique. Et les Japonais aussi, avant Fukushima. Nous n'avons pas besoin d'aller jusque là!" Par 25 voix contre 20, les sénateurs n'ont pas non plus voulu du concept d'exploitation à long terme décidé par le National. Les propriétaires de centrales auraient dû présenter un concept de sécurité à long terme à l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Après son accord, l’exploitation aurait pu être prolongée à coups de dix ans. La question ne concerne pas Mühleberg, puisque son exploitant, le groupe BKW Energie a décidé de fermer le robinet en 2019. Mais les deux centrales de Beznau pourraient prolonger leur exploitation jusqu'à un maximum de 60 ans d'existence, moyennant un concept de sécurité. "Avec un tel concept, on aura bien davantage d'insécurité et d'incertitudes, notamment en terme d'approvisionnement", a jugé Roland Eberle (UDC/TG). Nul besoin d'ajouter des dispositions dans la loi: l'IFSN peut agir sans elles, a poursuivi Georges Theiler (PLR/LU). "Le système actuel a très bien fonctionné jusqu'à maintenant." "Notre système est sûr: les centrales suivent les standards internationaux et se soumettent à chaque contrôle", a défendu la conseillère fédérale Doris Leuthard. "L'IFSN estime qu'il faut éviter de pousser les centrales nucléaires jusqu'au bout: c'est dans leur dernière phase qu'elles sont les plus dangereuses", a attaqué en vain Verena Diener (PVL/ZH). Actuellement, l'organe de contrôle n'a aucun moyen pour contraindre les centrales atomiques à mettre en oeuvre ses recommandations. Cette lacune a déjà été signalée en 2012, a-t-elle rappelé. Le concept aurait permis à l'inspection de pouvoir agir avant cela et d'assurer la sécurité de la population, a ajouté Robert Cramer (Verts/GE). Aucune nouvelle centrale nucléaire ne devrait en revanche être construite. Le Conseil des Etats s'est rallié à l'interdiction de l'octroi d'autorisation générale décidée par le National. "Il ne serait de toute façon plus possible de nos jours de construire des centrales nucléaires en Suisse", a remarqué Ivo Bischofberger (PDC/AI). La stratégie énergétique 2050 devrait tenir lieu de contre-projet à l'initiative populaire des Verts "Sortir du nucléaire". Les sénateurs ont pris le contre-pied du National, qui n'aurait pas voulu faire de la stratégie un contre-projet indirect. Le texte des écologistes réclame la mise hors-service de Beznau I un an après le feu vert du peuple, alors que les quatre autres centrales devraient être fermées dès qu'elles atteindront l'âge de 45 ans. Au vu des débats, cette idée ne devrait pas rassembler de majorité au Conseil des Etats. Il traitera ce point ultérieurement. Le National a clairement rejeté l'initiative des écologistes par 120 voix contre 71. Romandie 23/9/2015
  18. La ville d'Herisau fait oeuvre de pionnière dans la lutte contre les micropolluants. Elle inaugure samedi la première installation suisse de traitement au charbon actif. Côté romand, c'est Lausanne qui joue un rôle précurseur avec sa STEP de Vidy. L'installation construite et testée ces deux dernières années dans la station d'épuration (STEP) du chef-lieu d'Appenzell Rhodes-Extérieures élimine l'essentiel des micropolluants contenus dans les eaux usées en y mélangeant de la poudre de charbon actif. Les micropolluants se fixent sur la poudre qui est extraite 20 jours plus tard dans le bassin de sédimentation. Charbon actif / Self Ravedave CC BY-SA 2.5 Phosphore, résidus de médicaments ou d'hormones issues des pilules contraceptives, restes de pesticides, d'insecticides, de cosmétiques ou de nettoyage, les micropolluants finissent aujourd'hui dans les cours d'eau. Si leur quantité infime est inoffensive pour l'homme, les poissons en subissent souvent les conséquences en souffrant de malformations, de troubles comportementaux ou de stérilité. A Herisau, deux hôpitaux, de nombreux cabinets médicaux ou dentaires et plusieurs usines textiles alimentaient jusqu'alors la rivière Glatt en micropolluants à travers leurs eaux usées. La nouvelle installation de traitement au charbon actif doit désormais permettre d'assainir ce cours d'eau fortement exposé qui se jette dans la Thur, un affluent du Rhin. Il s'agit de la première installation de ce type en Suisse, indique à l'ats Regula Ammann-Höhener, membre de l'exécutif d'Herisau. Les expériences faites en Appenzell profitent donc au reste du pays. Il en va de même d'une autre méthode, mise en oeuvre en première suisse à Dübendorf (ZH) depuis septembre 2014. Cette dernière utilise le procédé d'ozonisation qui détruit 80% des micropolluants. "L'efficacité des deux types de traitement est équivalente", certifie Sébastien Lehmann, collaborateur scientifique à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Les deux procédés sont même complémentaires, confie à l'ats Fadi Cadri, chef du service de l'assainissement de la Ville de Lausanne. L'ozonation ne s'attaque en effet pas aux mêmes micropolluants que le charbon actif. Pionnière en Suisse romande, la capitale vaudoise a donc décidé d'équiper sa STEP de Vidy d'une technologie mixte d'ici à 2021 au plus tard, après plusieurs années d'essais. Objectif: éliminer un maximum de micropolluants, soit davantage que les 70% visés par les autorités fédérales. Ces 20 prochaines années, la Confédération et les cantons vont équiper entre 100 et 120 stations d'épuration, soit un septième d'entre elles. Sont concernées les plus grandes stations, celles de taille moyenne situées près des lacs, ainsi que des stations traitant un grand volume d'eaux usées près des cours d'eau. Ces aménagements seront financés aux trois quarts par une taxe annuelle maximale de 9 francs par habitant, prélevée dès l'an prochain. Cette dernière sera supprimée une fois les travaux accomplis. Romandie 23/9/2015
  19. Brest - Un bref incendie s'est produit mercredi après-midi à la centrale nucléaire en démantèlement de Brennilis (Finistère) et quatre personnes ont été légèrement intoxiquées, a-t-on appris de sources concordantes. L'incendie, qui s'est déclaré à 15h55, a été maîtrisé a 17H20, a indiqué dans un communiqué l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui assure qu'aucun rejet radioactif n'a été mesuré. L'incendie s'est déclaré en milieu d'après-midi dans un atelier de conditionnement de déchets à l'intérieur de l'enceinte du réacteur de la centrale de Brennilis, a indiqué à l'AFP Jean-Daniel Montet-Jourdran, directeur de cabinet du préfet du Finistère. Quatre personnes ont été légèrement intoxiquées par les fumées et ont été prises en charge et évacuées, a-t-il ajouté, précisant que neuf autres personnes ont également été évacuées. Toutes ont été testées à l'aide d'un appareil mesurant la radioactivité et le résultat a été négatif pour chacune d'entre elles, a-t-il souligné. C'est un sas en plastique qui serait à l'origine de l'incendie, le toit de ce sas s'est écroulé et les fumées de l'incendie se sont répandues à l'intérieur du dôme, a expliqué M. Montet-Jourdran, indiquant que les fumées étaient contenues à l'intérieur du dôme, équipé de moyens de filtration des éléments radioactifs. L'incendie s'est produit lors d'une opération de meulage pour conditionner des déchets, a précisé de son côté EDF, ajoutant que les quatre personnes qui avaient inhalé des fumées, des intervenants, bien que ne présentant pas de contamination externe, subissaient des analyses médicales complémentaires. Je ne suis pas rassurée du tout par cet incendie, a réagi Chantal Cuisinier, du réseau Sortir du Nucléaire, interrogée par l'AFP. Un incendie dans des locaux de conditionnement de déchets, c'est pas rassurant, il y a du plutonium là-dedans, a-t-elle ajouté. Actuellement, trois chantiers sont en cours à la centrale de Brennilis: - l'assainissement du chenal de rejet, - le démantèlement des échangeurs de chaleur - et le démantèlement de la station de traitement des effluents. Les combustibles irradiés de la doyenne des centrales françaises ont été évacués lors d'une première phase d'arrêt définitif de l'exploitation entre 1985 et 1992. Après une interruption de quatre ans, son démantèlement partiel a repris en juillet 2011. Pour ce qui est du bloc réacteur et du bâtiment l'abritant, leur déconstruction n'a toujours pas été autorisée par l'ASN. Prototype industriel couplé au réseau EDF en 1967, la petite unité des Monts d'Arrée (70 MW contre 900 à 1.450 MW pour les réacteurs suivants) a définitivement arrêté de produire le 31 juillet 1985, après avoir fourni 6,2 milliards de KWH - soit l'équivalent de la consommation annuelle de la ville de Paris. Romandie 23/9/2015
  20. Marseille (AFP) - Le Conseil de développement de Marseille Provence Métropole (MPM) s'est dit mardi favorable au renouvellement de l'autorisation de rejeter des déchets en mer accordée à l'usine Alteo de Gardanne, à condition notamment de limiter à 5 ans cette dérogation. Cet avis émanant de cette assemblée composée de représentants de la société civile a été ajouté lundi à l'enquête publique ouverte au cours de l'été et qui doit s'achever en fin de semaine, a précisé au cours d'une conférence de presse Jean-Louis Tixier, président de ce Conseil. "Il n'y a pas seulement un problème environnemental, il y a aussi un problème scientifique", a résumé Philippe Langevin, président de la commission environnement du Conseil, évoquant l'impossibilité à l'heure actuelle d'éliminer dans les rejets liquides de l'usine - qui cessera au 31 décembre ses rejets solides - les métaux lourds. Dans cette perspective, le Conseil de développement de MPM s'est prononcé pour la prolongation pour 5 ans seulement de l'autorisation de ces rejets liquides - dont les teneurs en métaux lourds sont encore supérieures aux normes autorisées -, et pour la mise en oeuvre parallèle d'un comité d'information et de suivi. Cette période de cinq ans doit en outre "être mise à profit pour que les scientifiques puissent travailler à la recherche d'une solution conforme au respect de toutes les normes environnementales", écrit aussi le Conseil. "Si au bout de cinq ans, il n'y a pas d'assurance qu'il n'y a plus de pollution, il n'y aura plus de dérogation", a dit Jean-Louis Tixier: "Accorder une autorisation de 30 ans, ce serait irresponsable". Depuis près de 50 ans, l'usine d'alumine de Gardanne - un ancien site de Péchiney, acquis en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG - bénéficie d'un droit à expédier ses résidus - des boues rouges - dans la fosse de Cassidaigne, à 7 km au large de Cassis par 320 m de fond, au milieu du Parc national des calanques. Cette autorisation expire au 31 décembre 2015. Depuis l'annonce en septembre 2014 de la décision du conseil d'administration du Parc national des calanques de prolonger de 30 ans la dérogation accordée à l'industriel pour rejeter en mer des résidus liquides, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, et l'industriel Alteo se livrent à une bataille d'expertises et de communication sur la nocivité des "boues rouges". Après clôture de l'enquête publique et remise du rapport de la commission d’enquête, le dossier sera soumis à l’avis du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) ainsi qu’au conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT), avant décision du préfet des Bouches-du-Rhône. L'usine emploie 700 personnes et est dédiée aux alumines de spécialité, notamment pour les applications de haute technologie (écrans plats, LCD). Sciences et avenir 22/9/2015
  21. L’Agence nationale de sécurité sanitaire a publié une liste de 31 substances toxiques utilisées pour la fabrication des meubles et qui devront faire l'objet d'un étiquetage à l'horizon 2020. "Les produits d’ameublement sont constitués de multiples matériaux qui peuvent être traités, décorés ou protégés. Ils peuvent émettre de multiples substances volatiles ou semi-volatiles auxquelles peut être exposée la population générale", explique dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Depuis 2013, l’étiquetage des produits de construction et de décoration vendus en France est devenu obligatoire et le 3ème plan National Santé Environnement prévoit l’extension de cette mesure aux produits d’ameublement à l'horizon 2020. Mais avant cette date, "un accord volontaire pourrait être négocié avec les fabricants et distributeurs de meubles, les principaux metteurs sur le marché du mobilier de bureau pour les institutions publiques […] et les collectivités, avec comme objectif que 80 % des meubles pour enfants soient étiquetés", précise l'Anses. Les meubles peuvent émettre des substances volatiles ou semi-volatiles auxquelles peut être exposée la population générale. EverBlock/REX Shutterst/SIPA C'est dans ce contexte que l'Agence sanitaire a été chargée d'identifier une liste de substances chimiques prioritaires. "Sur la base de la dangerosité des substances et de leur possibilité d’être émises par des produits d’ameublement, 41 substances ont été identifiées comme substances d’intérêt, dont 31 prioritaires", annonce-t-elle dans un rapport. Ces substances sont toutes classées cancérogènes, mutagènes et/ou reprotoxiques par le Parlement européen ou le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC). L’Agence souligne la nécessité d’assurer la traçabilité des substances présentes dans les produits d’ameublement, des fabricants jusqu’aux distributeurs, et de limiter l’exposition de la population à ces substances en tendant à terme vers leur interdiction. Découvrez, ci-dessous, la liste de ces 31 substances, leur utilisation et leurs effets potentiellement néfastes sur la santé. LES 31 SUBSTANCES : Benzène. Formaldéhyde. Styrène. Éthylbenzène. 2-Ethoxyethanol. 4-Methyl-2-pentanone. Acétate de 2-ethoxyethyl. N,N Diméthylformamide. 1-Methyl-2-pyrrolidone. Acétaldéhyde. Naphtalène. Benzophénone. Térachloroéthylène. 1-Éthyl-2-pyrrolidinone. 1,2,3-Trichloropropane. (Trichlorométhyl)benzène. 1,2-Dichloroéthane. 2-Méthoxyéthanol. Acétate de 2-methoxypropyle. Bis(2-méthoxyéthyl)éther. Dichlorométhane. Phtalate de bis(2- éthylhexyle). Phtalate de benzyle et de butyle. Tris(2-chloroethyl)phosphate. Phtalate de dibutyle. Phtalate de di n-hexyle. Phtalate de diisobutyle. Acide perfluorooctanoïque. Acide perfluorooctanesulfonique et ses sels (3 substances différentes). Benzène : intermédiaire de synthèse de produits (éthylbenzène, cumène, cyclohexane etc.) qui sont à la base de nombreuses fabrications (styrène, phénol, élastomères, résines, colorants). Effet critique : cancer / leucémies aigües. Formaldéhyde : intermédiaire de synthèse des résines urée-formol, phénol-formol, mélamine formol etc. pour la fabrication de panneau de contreplaqués, d'agglomérés, stratifiés, etc. également industrie textiles, colles et peintures, etc. Effet critique : irritation oculaire Styrène : fabrication de caoutchoucs : polystyrènes, copolymères etc. Effet critique : effets neurologiques. Éthylbenzène : utilisé pour la fabrication de styrène, solvant de peintures et revêtements. Effet critique : effets rénaux. 2-Ethoxyethanol : son utilisation a beaucoup diminué au cours des années 2000 en Europe et en France. C'est un intermédiaire de synthèse et solvant pour la fabrication de peintures, laques, vernis et encres d'imprimerie ; il est utilisé dans l'industrie des plastiques, de la nitrocellulose, de certains colorants. Effet critique : reproduction / diminution du poids des testicules et de l’épididyme. 4-Methyl-2-pentanone : solvant de peintures, encres, vernis et colles et intermédiaire de synthèse. Effet critique : effets rénaux. Acétate de 2-ethoxyethyl : solvant de peintures, laques, vernis et dans l'industrie (notamment matières plastiques, textiles, bois, cuir, etc.) Ni produit ni importé, ni utilisé en Europe depuis 2002. N,N Diméthylformamide : utilisé comme solvant pour la fabrication de fibres acryliques et cuirs synthétiques ; solvant de résines pour peintures, adhésifs, film, revêtements etc. Effet critique : effets hépatiques. 1-Methyl-2-pyrrolidone : solvant de polymères, copolymères, caoutchoucs ; dans la fabrication de vernis peintures, encres, fibres de verres... Il a été très utilisé dans les années 2000. Effet critique : reproduction / diminution du poids corporel du fœtus. Acétaldéhyde : utilisé en synthèse organique. Il peut également intervenir dans les industries de parfums, matières plastiques, colorants. Effet critique : dégénérescence de l’épithélium olfactif. Naphtalène : intermédiaire de synthèse dans la fabrication de composés organiques, notamment colorants azoïques, agents de tannage dans l'industrie du cuir, dispersant pour caoutchouc, solvants, insecticides... Effet critique : cancer / tumeurs de l’épithélium olfactif. Benzophénone : catalyseur de polymérisation de résines acryliques (en particulier d’encres acryliques). Effet critique : effets rénaux. Térachloroéthylène : utilisé dans le nettoyage à sec mais également dans le finissage des textiles et en tant qu'intermédiaire de synthèse. Effet critique : effets rénaux et hépatiques. 1-Ethyl-2-pyrrolidinone : solvant et intermédiaire de fabrication de produits pharmaceutiques. Utilisé en tant qu'agent de fabrication de colorant, de pesticides, de revêtements... Effet critique : reproduction / diminution du poids corporel des fœtus. 1,2,3-Trichloropropane : solvant pour peinture et vernis, pour les huiles, les graisses, les cires, le caoutchouc chloré et les résines, dégraissant. Utilisé dans la synthèse d’élastomères. Effet critique : cancer / tumeurs glande mammaire. (Trichlorométhyl)benzène : utilisé dans la fabrication de stabilisateurs UV, résines échangeuses d'ions (utilisation ancienne), pigments ; produits pharmaceutiques, et agents antimicrobiens ; dans la production des toluènes chlorés ; dans la production de pesticides. Intermédiaire de synthèse pour nombreux composés. Effet critique : cancer / tumeurs pulmonaires. 1,2-Dichloroéthane : utilisé pour la fabrication de chlorure de vinyle et autres composés organiques chlorés. Il existait d'autres applications qui ont été abandonnées. Effet critique : cancer / tumeurs de la glande mammaire. 2-Méthoxyéthanol : solvants de fabrication de peintures, laques, vernis, encres d'imprimerie, industrie des matières plastiques, nitrocellulose et certains colorants... Moins utilisé en France depuis la fin des années 1990, il n’est pratiquement plus employé en Europe. Effet critique : reproduction/fertilité masculine. Acétate de 2-méthoxypropyle : éther de glycol très utilisé, mais l’isomère bêta (acétate de 2-méthoxypropyle) n’est qu’une impureté de l’isomère alpha, le seul qui soit employé commercialement. Effet critique : reproduction / diminution du poids corporels des fœtus. Bis(2-méthoxyéthyl)éther : solvant dans les réactions chimiques impliquant des métaux et des composés organométalliques. Utilisé dans la production de plastiques. Effet critique : reproduction / augmentation des malformations congénitales. Dichlorométhane : composant de colles et adhésifs ; agent d'expansion des mousses polyuréthanes ; utilisé dans la formulation de peintures, industrie du cuir, etc. Effet critique : cancer / tumeurs pulmonaires. Phtalate de bis(2-éthylhexyle) : plastique et textiles. Plastifiant pour les matières plastiques et élastomères. Utilisation principale : polychlorure de vinyle. Phtalate de benzyle et de butyle : plastique et textiles. Plastifiant pour résines vinyliques, cellulose, PVC, acétate de polyvinyle Il peut être utilisé dans des mousses, des adhésifs, des encres et revêtement, etc. Tris(2-chloroethyl) phosphate : textiles. Utilisé principalement comme plastifiant pour ses propriétés ignifuges : pour polyuréthane, de polyesters, de polychlorure de vinyle et autres polymères. Phtalate de dibutyle : plastique et textiles. Plastifiant pour les matières plastiques et élastomères. Utilisation principale : le polychlorure de vinyle, l’acétate de vinyle et cellulose. Phtalate de di n-hexyle : plastique et textiles. Plastifiant pour matières plastiques d'ester de cellulose et de vinyle. Utilisé dans la fabrication de plastisols, ajouté au PVC il peut être utilisé dans la fabrication de revêtements de sol, bâches en toile. Phtalate de diisobutyle : plastique et textiles. Utilisé comme plastifiant pour la nitrocellulose, éther de cellulose, polyacrylate et polyacétate. Par exemple, il est utilisé dans les tapis de sol, tapisseries, pour le traitement de vêtements, du cuir. Il peut être utilisé comme un substitut pour DBP. Acide perfluorooctanoïque : textiles. Il peut représenter à la fois la forme acide et les sels. Ils sont employés comme adjuvants de polymérisation dans la production de polymères fluorés et fluoroélastomères utilisés dans le secteur industriel. Ils servent également à la fabrication de substances hydrofuges, oléofuges, antitaches qui sont appliqués sur des tissus, emballages, revêtements antiadhésifs, etc. Acide perfluorooctanesulfonique et ses sels (3 substances) : textiles. Il est utilisé pour la forme anionique la forme acide et les sels. Les PFOS ont eu de nombreuses usages tels que l'imprégnation de tissus, emballage, cires, etc. Sciences et avenir 22/9/2015
  22. Revoir un film et attendre avec anxiété la fameuse scène clé : un plaisir de spectateur, en solo ou entre amis. Et cela semble aussi valable chez les singes... Voir et revoir un film, rire à nouveau devant des scènes comiques, pleurer à chaudes larmes lors de situations tragiques... et anticiper les grands moments de choc. Un plaisir possible grâce à notre mémoire à long terme. Et dont les grands singes sont aussi capables... C'est ce que montre une nouvelle étude publiée dans "Current Biology". On savait déjà que chez les chimpanzés et orangs-outangs, la mémoire dure trois ans. La nouveauté ici ? Après rediffusion d'un film, ils savent où donner de la concentration, juste avant qu'un événement choc soit sur le point de se produire. C'est en effet le constat qu'ont fait des chercheurs japonais de l'université de Kyoto. Ces chercheurs ont créé et montré des courts-métrages à six bonobos et six chimpanzés, afin d'en savoir un peu plus sur leur mémoire. Pour faciliter leur compréhension des scénarios, ils ont situé l'action de leurs films dans un environnement familier - des cages. Deux courtes vidéos (ci-dessous) montrent des actes d'agression provoqués par un chercheur déguisé en King Kong. Dans la première, le faux singe surgit de derrière une porte. Et dans la deuxième, il sort de sa cage et agresse un chercheur, qui s'aide d'une arme (un jouet) pour se défendre. Les scientifiques ont rediffusé ces vidéos un jour après le premier visionnage et ont analysé la réaction des animaux grâce à des technologies fondées sur le suivi des yeux. Clip 2 [size=13]狩野文浩 2/6/2015[/size] Pour les scientifiques, cela prouve que bonobos et chimpanzés n'ont pas juste appris "bêtement" à se souvenir de ce qu'ils avaient vu mais savent accorder de l'importance aux éléments déterminant du récit. Les vidéos ont été réalisées par les chercheurs japonais, Fumihiro Kano et Satoshi Hirata. Sciences et avenir 23/9/2015
  23. Un ourson tombé à l'eau ne parvient pas à revenir au sec. Heureusement sa mère réagit immédiatement. Elle n'a pas hésité : voyant que son petit risquait de se noyer, Kuyumi, une femelle ours blanc du zoo de Sapporo (au Japon), s'est jetée à l'eau pour l'aider à se hisser sur le rebord du bassin. Une belle démonstration de l'instinct de protection maternel chez cette espèce. Mmovies21 8/5/2013 En effet, l'ours blanc (Ursus maritimus) est solitaire à l'âge adulte : la femelle se retrouve seule pour élever ses petits, sans mâle reproducteur et sans sœur, ni mère. La vidéo, qui est largement diffusée sur les réseaux sociaux en cette fin du mois de septembre 2015, date en réalité du printemps 2013. Le petit, du nom de Milk, né le 4 décembre 2012, avait alors 4 mois. L'âge auquel, dans la nature, les jeunes quittent la tanière pour suivre leur mère et faire leurs premiers pas dans la neige. Ils sont cependant encore loin d'être autonomes... Pendant au moins 20 mois, les oursons tètent le riche lait maternel. Leur survie dépend entièrement d'elle pendant tout ce temps. Sciences et avenir 23/9/2015
  24. New York - D'importantes entreprises américaines, parmi lesquelles Walmart, Starbucks et Nike, se sont engagées mercredi à utiliser à long terme 100% d'énergies renouvelables, dans le cadre de l'effort mondial contre le changement climatique, a annoncé l'organisation Climate Group. Climate Group, une organisation à but non lucratif, a annoncé ces derniers ralliements lors d'une campagne organisée cette semaine à New York, visant à encourager les efforts de lutte contre le réchauffement de la planète, à quelques semaines de la conférence mondiale sur le climat de Paris. L'organisation assure que cette initiative, baptisée RE100, a déjà recueilli l'adhésion de 36 grosses entreprises. Aucun délai n'est cependant fixé pour les entreprises s'engageant sur la voie des renouvelables et les conséquences d'éventuels manquements à ces engagements ne sont pas non plus précisées. Les sociétés les plus influentes du monde vont vers le 100% renouvelable, car c'est une décision d'affaires intelligente # RE100 Les géants américains de la consommation Johnson & Johnson et Procter & Gamble et la puissante banque Goldman Sachs se sont eux aussi associés à cette initiative, après les groupes alimentaires Mars et Nestlé, Ikea, H&M, Philips ou le fabricant de logiciels indien Infosys. La conférence de Paris sur le climat (COP21) doit réunir les représentants de 195 pays au Bourget, près de Paris, du 30 novembre au 11 décembre afin de négocier, sous l'égide de l'ONU, un accord mondial visant à limiter le réchauffement climatique à 2 degrés par rapport à l'ère préindustrielle. Romandie 23/9/2015
  25. Le nombre total d'oiseaux nicheurs en Suisse est en hausse. Mais s'il y a toujours plus de généralistes, comme les corneilles et les mésanges, les populations de spécialistes diminuent. Pour la première fois, la Station ornithologique suisse de Sempach (LU) a publié mercredi un "Etat de l'avifaune en Suisse". Ce rapport se base sur plusieurs programmes d'observation et "joue un rôle de baromètre de l'état de notre nature en général", indique la Station ornithologique. Selon le texte, le Swiss Bird Index montre une évolution positive des effectifs d'oiseaux nicheurs en Suisse. Les espèces en augmentation sont celles qui sont capables de s'adapter et en particulier celles qui aiment le chaud. Les espèces des forêts ont en outre connu une année faste en 2014. Photo d'un Serin cini mâle prise en mars 2013. Ghislain38 CC BY-SA 3.0 Pas moins de 40% des nicheurs suisses figurent sur la liste rouge des espèces menacées. Toutefois, après deux décennies d'évolution négative, leur niveau s'est stabilisé. Les prochaines années montreront s'il s'agit là bien d'un retournement de la tendance. Les [oiseaux] spécialistes sont eux en difficulté. Ils sont très exigeants en matière de nourriture et de cadre de vie et sont sensibles aux changements. Les ornithologues sont particulièrement inquiets pour "les espèces encore relativement répandues qui se raréfient de manière insidieuse", selon le rapport. Ainsi, le serin cini, cousin du canari, a vu ses effectifs chuter d'un quart en dix ans. Romandie 23/9/2015
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