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Admin-lane

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Tout ce qui a été posté par Admin-lane

  1. Fuite pour les uns, adaptation forcée pour les autres... Une espèce sur six est menacée d'ici à la fin du siècle. Et gare à la colonisation par certaines espèces nuisibles aux écosystèmes. La sixième extinction de masse des espèces est en cours. Selon un article de Mark Urban, de l'université du Connecticut (États-Unis), paru dans la revue Science du 1er mai 2015, pas moins d'une espèce sur six est menacée de disparaître d'ici la fin du siècle sur tous les continents. L'élévation des températures bouleverse déjà les équilibres des espèces végétales et animales. Le bruant jaune pourrait avoir disparu de l'Hexagone à la fin du siècle. LECQUYER JEROME/BNT/SIPA Certaines espèces profitent désormais des températures plus clémentes. Ainsi, auparavant absente l'hiver en France, l'oie cendrée prend ses quartiers dans l'Hexagone, raccourcissant son voyage vers l'Afrique ; dans le Midi, le chêne vert colonise des sommets de moyenne montagne autrefois trop froids pour lui ; le saint-pierre, hier cantonnée à la Méditerranée, se pêche désormais en Bretagne ; le bruant zizi, espèce méridionale, a vu ses effectifs grimper de 67% depuis 1989. En revanche, certaines populations en pâtissent, comme les bruants jaunes - espèce septentrionale - qui ont décliné de 55% sur cette même période. Si ces mouvements perdurent, il est vraisemblable que la plupart des oiseaux migrateurs ne descendront plus en Afrique, trop chaude pour eux. La chenille processionnaire colonisera toute la France, certains écologues l'annoncent au Danemark en 2050. Et le bruant jaune aura alors disparu de l'Hexagone. En outre, nombre d'oiseaux migrateurs, comme les mésanges, ont leur date de départ et d'arrivée programmée par la durée du jour. Fruit de l'évolution, ce comportement permet de synchroniser la naissance des petits avec le pic d'éclosion des insectes et chenilles dont ils sont nourris. Avec le réchauffement, le décalage entre la présence désormais plus précoce de nourriture et la naissance des oisillons qui se tient à la même période va s'accroître. C'est un des mécanismes qui explique que le changement climatique sera la cause de nombreuses extinctions. Sciences et avenir 10/7/2015
  2. Qui sont ces braves chiens qui ont la vie d'une personne mal-voyante entre leurs pattes ? Pour le savoir, Sciences et Avenir a poussé les portes de l'École des chiens guides de Paris. À découvrir en images. Être chien guide d'aveugle, c'est un destin. Dans la capitale, des chiots naissent au sien de l'élevage d'une association très spéciale : l'École de chiens guides de Paris. "Ces chiots ont un potentiel, une morphologie et une santé que l'on recherche", explique Laurence Berthault, éducatrice à l'association. Ils deviendront des chiens hauts et forts, pour pouvoir "tracter" une personne, mais aussi - et c'est essentiel - intelligents, doux et extrêmement proches de l'homme. "La pire des choses pour un chien guide, c'est de ne pas être avec l'homme, de ne pas avoir d'interaction avec l'homme", assure Laurence Berthault. Mais malgré ces prédispositions naturelles, héritées de parents sélectionnés, tous ces chiots ne deviendront pas chiens guides. C'est un métier qui s'apprend, pendant de longs mois, depuis la nurserie de l'école, aux cours avec l'éducateur, en passant par la case "famille d'accueil", ces foyers où le chien grandit au contact étroit de personnes non aveugles de l'âge de 3 mois à 1 an. Au terme de son apprentissage, de son éducation, le jeune chien passe un test d'évaluation qui valide ses compétences... et son envie ! Car non, un chien qui n'a pas envie de faire ce "métier", ne pourra jamais être forcé à devenir chien guide. Pour découvrir l'histoire de ces compagnons extraordinaires, entrez avec Sciences et Avenir au cœur de l'École des chiens guides de Paris. Sciences et avenir 11/7/2015
  3. Parmi les 1.000 espèces de méduse recensées, seules quelques unes sont mortelles pour l'homme. Découvrez à quoi elles ressemblent et dans quelles zones elles se situent. Découvrez, en images, celles dont il faut particulièrement se méfier. Présente dans le Pacifique, la mer Baltique et la mer du Nord, la méduse à crinière de lion (Cyanea capillata) possède des centaines de tentacules qui peuvent atteindre 25 mètres de long pour un individu de 1 mètre de diamètre. Son venin est extrêmement toxique, pouvant causer brûlures, irritations, crampes musculaires. difficultés respiratoires, ou même la mort. Dan Kitwood / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images / AFP Avec les méduses, les accidents sont rares mais peuvent être mortels : en août 2014, un Français âgé de cinq ans avait succombé en Thaïlande à une piqûre de méduse-boîte, une des créatures les plus venimeuses de la planète. Mais toutes les méduses, dont on connaît actuellement plus de 1.000 espèces, ne sont pas mortelles. Comme les méduses présentes sur les côtes françaises (Aurelia aurita, Pelagia noctilucas, Carybdea marsupialis, Chrysaora hysoscella...) qui sont inoffensives pour l'homme ou urticantes à des degrés différents. Découverte en 2014 sur les côtes australiennes, Keesingia gigas est une espèce de méduse géante (elle peut atteindre 1 mètre de diamètre). Son venin, potentiellement mortel, provoque des douleurs, des nausées, des vomissements et dans les cas extrêmes, un accident vasculaire cérébral et une insuffisance cardiaque. LISA-ANN GERSHWIN / AFP Revêtant une magnifique multitude de formes et de couleurs, et vivant dans des environnements très divers, de la surface jusqu’aux abysses, à 7.000 mètres de profondeur, les méduses ont un venin qui agit avec plus ou moins de virulence. Cette méduse, de plus de 60 centimètres de long, est très rare et sa piqûre mortelle (et si puissante qu'elle peut même être sentie dans l'eau entourant sa proie). Cette espèce a été redécouverte en 2013 au large des côtes du Queensland, en Australie, alors qu'on ne l'avait pas aperçue depuis 100 ans ! Puk Scivyer Contrairement aux apparences, Physalie (Physalia physalis), encore appelée "La Galère portugaise" ou "Vessie de mer", n'est pas une méduse mais un siphonophore. Ce drôle d'animal, qui flotte à la surface de l'eau, peut atteindre la longueur de 50 mètres ! Physalie est présente dans les océans Atlantique, Pacifique et Indien. Sa piqûre peut entraîner perte de connaissance, gêne respiratoire, douleurs abdominales ou thoraciques, vomissements, tachycardie, hypertension artérielle ou crampes musculaires, et plus rarement la mort. Reinhard Dirscherl / Bilderberg / AFP Particulièrement présente le long des côtes australiennes, la méduse-boîte (Chironex Fleckeri) est l'espèce de méduse la plus dangereuse pour l'homme : sa piqûre peut tuer en quelques minutes, en provoquant un arrêt cardiaque. Ses fines tentacules peuvent atteindre trois mètres de long. ARDEA/MARY EVANS/SIPA Sciences et avenir 13/7/2015
  4. Les fourmis sont des insectes sociaux, qui adoptent divers degrés de spécialisation. Une étude américaine prouve, contre toute attente, que certaines sont spécialistes de... la flemme. La fourmi, insecte laborieux vivant en colonies ultra-organisées où chaque individu est également mis à contribution ? Une étude récente de l’université d’Arizona (Etats-Unis) vient donner un sérieux coup de vieux à cette idée. S’intéressant à l’espèce nord-américaine Temnothorax rugatulus, cette dernière montre qu’au sein d’une même fourmilière, certaines ouvrières sont beaucoup plus oisives que les autres. Et qu’il semble bien s’agir d’un comportement individuel. Groupe de fourmis coupe-feuilles (espèce Atta) déplaçant des fragments de feuilles Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA Insectes sociaux, les fourmis se spécialisent afin de réaliser les différentes tâches (construction et entretien de la fourmilière, quête de nourriture, soin des oeufs, etc.) qui incombent à la colonie. Pourtant, la division du travail est loin d’être optimale : en moyenne, plus de 50% des insectes sociaux d’une même communauté ne font... absolument rien, selon la littérature scientifique rapportée par les auteurs de l’étude. Mais plus étonnant, cette proportion est variable suivant la spécialisation de l’insecte, tous ne naissant pas libres et égaux dans leur accès au repos. Daniel Charbonneau et son équipe ont donc cherché à comprendre les motifs de ce comportement. Et ont exploré plusieurs hypothèses : dépend-il du rythme circadien (alternance jour/nuit) ? Les fourmis se relaient-elles pour prendre des tours d’inactivité, comme dans la fameuse organisation du travail ouvrier en trois-huit ? Selon les chercheurs, ces explications ne tiennent pas : les fourmis les plus inactives de jour sont aussi celles qui paressent le plus la nuit. Pis encore : l’inoccupation ne semble résulter d’aucune contrainte externe, comme le besoin de repos, les intervalles entre les tâches, ou la digestion. Auquel cas toutes les ouvrières seraient affectées de manière équivalente, ce qui n’est pas le cas. Mais peut-être certaines tâches sont-elles plus propices que d’autres au chômage technique ? Las : l’étude suggère que ce désœuvrement ne s’explique pas par la seule absence de travail disponible, et représenterait même une tâche à part, indépendante des autres activités. Pour les entomologues, la découverte est de taille, car statistiquement tout se passe comme si certains de ces formidés étaient spécialisés en … inactivité. De quoi réécrire la célèbre fable de La Fontaine. Et entrevoir que les insectes sociaux, en dépit de leur collectivisme, ne sont pas exempts de passagers clandestins. Sciences et avenir 14/7/2015
  5. La conférence "Notre futur commun face au changement climatique" se conclut par un appel des scientifiques pour un accord robuste sur le climat à la COP21 de Paris en décembre. Ils sont de plus en plus inquiets. Et ils tiennent à le faire savoir. La déclaration signée par les 36 sommités scientifiques du comité d’organisation de la conférence qui vient de se tenir à l’Unesco à Paris proclame : "Le changement climatique est un défi essentiel du 21ème siècle. Ses causes sont profondément ancrées dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, faisons pousser les récoltes, gérons les paysages et consommons au-delà de nos besoins. Ses effets peuvent impacter chaque région du monde, chaque écosystème et de nombreux aspects de l’activité humaine. Sa solution réclame un engagement ambitieux pour notre futur commun". Il s’agit donc de l’impérieuse nécessité d’entrer à marche forcée dans une économie en mutation qui ne brûlerait plus du tout de charbon, de pétrole et de gaz. Ségolène Royal sur la scène de l'Unesco pour la conférence "Notre futur commun face au changement climatique". JACQUES DEMARTHON / AFP Lors des quatre jours de débats, les scientifiques ont eu tout loisir de montrer leur angoisse devant l’inertie des 195 Etats qui in fine décideront de la force de leur engagement à la COP21 en décembre 2015. Car, pour eux, les déclarations déjà enregistrées des efforts consentis par les gouvernements ne sont pas suffisants, malgré un optimisme de façade. Ainsi, Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), fait partie de ceux qui estiment que l’économie mondiale est dans la bonne voie de la "décarbonisation" : "Un examen des propositions étatiques couvrant les 2/3 des émissions mondiales montrent qu’un quart de l’énergie produite en 2030 sera d’origine renouvelable. La Chine ne dépendra plus qu’à 60% des énergies fossiles à cette date. Aux Etats-Unis, en Europe, au Japon, la demande de charbon va baisser de 45% d’ici 15 ans et de 25% en Inde". L'AIE plaide ainsi pour un accord international sur un pic des émissions de gaz à effet de serre dès 2020, obligeant à une baisse régulière du CO2 après cette échéance avec une supervision tous les cinq ans de l’action des Etats. Ottmar Edenhofer du Postdam Institute (Allemagne) ne partage pas cette vision. Ce qu’il remarque lui, c’est que ces dix dernières années, les émissions mondiales de CO2 ont crû de 2,5% par an pour atteindre les 49 milliards de tonnes en 2014. Cette hausse n’était que de 1,5% par an dans la décennie précédente. "Ce à quoi on assiste aujourd’hui, c’est à une intensification de l’utilisation du carbone et l’on voit par exemple des pays en voie de développement utiliser le charbon parce qu’il n’est pas cher, ainsi la République du Congo, 17% d’émissions supplémentaires, ou encore du Bénin, +11,2% ». Les scientifiques viennent récemment de faire le budget global du carbone alloué à l’Humanité. 1000 milliards de tonnes de CO2 ont déjà été émises. Or, pour ne pas dépasser les 2°C de hausse de température, il ne faut émettre désormais pas plus de 900 milliards de tonnes. Au rythme actuel d’utilisation des énergies fossiles, ce quota sera atteint d’ici 20 ans. "De plus, nous estimons qu’il reste dans le sol 12.000 milliards de tonnes de charbon, pétrole et gaz, poursuit Ottmar Edenhofer. Comment faire en sorte que l’industrie n’exploite pas ces réserves ?" Grave question quand on voit l’appétit actuel pour le gaz de schiste ou les gisements pétroliers de l’Arctique. Où qu’on s’aperçoit que 500 milliards d’euros sont dépensés tous les ans pour subventionner l’utilisation des énergies fossiles. Ce que voudraient les scientifiques et qui ne sera vraisemblablement pas obtenu à Paris en décembre : - Eradiquer ces aides néfastes, - donner un prix élevé au carbone émis, - contraindre les Etats à adopter des objectifs ambitieux et des trajectoires de réduction des émissions sérieuses et contrôlables par la communauté internationale, - contraindre à laisser dans le sol le pétrole et le charbon, comme le réclame le Prince Charles dans un article du quotidien britannique The Guardian. Tout est perdu ? Non. Car il reste la volonté des hommes. Hans Schellnhuber, physicien et fondateur du Postdam Institute for Climate Impact Research compare la situation actuelle avec la fin de l’esclavage. "Il a fallu trois conditions : - D’abord la peur et le désastre avec les premières révoltes d’esclaves, - ensuite les découvertes avec l’arrivée des machines remplaçant la force humaine - et enfin la décence, parce que cette situation n’était plus moralement supportable. Avec le climat, nous aurons les désastres car la nature va réagir à nos dépens, les découvertes avec les technologies qui vont nous permettre de réduire l’usage des énergies fossiles et enfin la décence. Car la question est : voulons-nous faire partie de la génération qui aura définitivement détruit la planète ?". Lire aussi : - 4 jours et 2000 scientifiques pour la conférence "Notre avenir commun" - Les océans ont-il un avenir ? - 21 infos pour en savoir autant que Poutine, Obama et Hollande sur le climat - La course mortelles entre les espèces et le réchauffement climatique Sciences et avenir 11/7/2015
  6. Le bulletin du 9 juillet 2015 de la météo américaine (en anglais) confirme le renforcement du phénomène El Nino sur le Pacifique ouest. Absent depuis cinq ans, il peut avoir un impact important sur les récoltes dans le monde. "Au cours de juin, les anomalies de températures de la surface de la mer ont dépassé les 1°C sur le centre et l’est du Pacifique tropical" annonce le bulletin de prévision de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) le 9 juillet 2015. Il n’y a plus aucun doute. Il y aura à Noël un épisode d’El Nino. Une photo de 2002, montrant une maison en Equateur frappée par le phénomène El Nino. STR / AFP Le phénomène de bascule des eaux chaudes tropicales de l’est vers l’ouest du Pacifique doublé d’un affaiblissement des alizées s’était fait oublier depuis 2010. Le temps de latence est plutôt inhabituel, "l’enfant" revenant en général tous les 18 mois à trois ans. Selon la NOAA, tous les modèles climatiques prédisent que le phénomène va continuer à se renforcer au cours de l’automne pour atteindre son pic de puissance en hiver avec une anomalie de température des zones marines situées près du Pérou et de l’Amérique centrale supérieure de 1,5°C par rapport à la normale. Il y a ensuite 90% de chances pour qu’il se prolonge jusqu’au printemps 2016. "C’est un schéma classique avec une phase de préparation en fin de printemps pour un maximum d’activité à Noël comme le veut son surnom 'd’enfant Jésus' donné par les Péruviens" note Eric Guilyardi, chercheur au laboratoire Locean (UPMC/CNRS). Ce Nino est qualifié de significatif par la NOAA, terme qui implique qu’il n’a à priori rien d’exceptionnel. Il n’atteint pas en tout cas les records de 1997-1998 où les anomalies de températures avaient atteint les 5°C, provoquant inondations catastrophiques au Pérou et forte sécheresse en Australie. Car le Nino perturbe tout le pourtour du Pacifique. "Il induit un affaiblissement de la mousson dans l’Asie du sud-est, une sécheresse en Indonésie et sur le nord de l’Australie, des précipitations fortes dans le Pacifique central et l’ouest de l’Amérique alors qu’en revanche l’est du continent sud-américain comme la Guyane connaît un temps plus sec" poursuit Eric Guilyardi. El Nino n’a en revanche qu’une influence faible sur l’Europe du nord où il pourrait renforcer une tendance à un hiver plus sec et frais. L’espoir aux Etats-Unis est en tout cas immense car on y espère bien la fin de quatre ans de sécheresse catastrophique en Californie. Autre bonne nouvelle outre-Atlantique (et pour nos départements des Antilles) : la saison des cyclones qui a débuté en juin pour se finir en novembre devrait être calme. En revanche, ils seront plus forts dans le Pacifique Est. "Ce sont des probabilités élevées mais rien n’est gagné et les évènements prévus peuvent très bien ne pas arriver" note cependant Eric Guilyardi. Il arrive ainsi qu’une forte anomalie ne provoque ni un affaiblissement de la mousson asiatique, ni de fortes précipitations en Amérique. "El Nino est un mouvement climatique dont la variabilité est contrôlée par de délicats équilibres que nous ne comprenons pas encore bien" reconnaît un des meilleurs spécialistes du phénomène, Michaël McPhaden, de la NOAA de Hawaï. Ainsi, alors que logiquement la hausse des températures des océans du fait des émissions de gaz à effet de serre devrait renforcer El Nino, rien de tel n’a pu encore être enregistré. Les chercheurs estiment que le réchauffement climatique devrait le perturber au cours du 21ème siècle mais ils ne savent pas si ce sera en intensité ou en fréquence. La question a son importance. El Nino peut avoir en effet de terribles conséquences socio-économiques. En 2002, l’affaiblissement de la mousson en Inde et en Asie du Sud-est a provoqué une baisse de 40% des récoltes. L’Inde y a perdu 3% de son PIB. Peuvent également être affectées les récoltes de café, de banane et de canne à sucre au Brésil, où une mauvaise saison pèse sur les cours mondiaux de ces produits. Sciences et avenir 10/7/2015
  7. Deux personnes sont mortes au Pays de Galles après avoir été frappées par la foudre. Des médias évoquent le fait qu'une perche à selfie ait attiré l'éclair comme un paratonnerre. La mort des deux randonneurs a été confirmée par l'hôpital Prince-Charles qui les avait pris en charge après l'accident survenu dans les Brecon Beacons, dans le pays de Galles. Ils ont été frappé par deux éclairs distincts. Les Débats Scientifiques 24/3/2013 En France, pareils accidents sont rares : faute d’un recensement très précis, on estime que 50 à 100 personnes chaque année sont foudroyées. Certaines en gardent des séquelles et 20 à 30 % en meurent (soit 16 décès en moyenne). Sachant que l'hexagone reçoit chaque année un million de coups de foudre au sol, la probabilité qu’une personne soit touchée est donc faible, même si les chiffres sont vraisemblablement sous-estimés. Comme dans le récent accident au Pays de Galles, c’est le plus souvent en montagne ou près des côtes que se produisent les foudroiements, qui ne durent que 10 à 20 millisecondes. Voir l'infographie de Sciences et Avenir consacrée à ce phénomène naturel et essentiellement estival. Le nuage orageux est bourré de charges électriques avec une répartition bien spécifique : les charges positives se concentrent plutôt au sommet du nuage, les charges négatives à la base. Au sol, sous le cumulonimbus, les charges positives remontent vers la surface, attirées par leurs contraires. Lorsque des charges électriques négatives descendent du nuage, elles cherchent à rejoindre le sol au plus court : l’air étant un isolant, elles profitent de tout ce qui leur offre une moindre résistance électrique pour rejoindre le sol – comme un arbre par exemple. La décharge peut rester confinée à l'intérieur du nuage. Mais dans 20 % des cas environ, l'éclair va relier le ciel au sol : c’est le coup de foudre. La décharge électrique rencontrant une résistance électrique au point de contact, un dégagement de chaleur intense se produit : c’est l’effet joule. La température peut monter jusqu’à 30.000 °C. Sciences et avenir 10/7/2015
  8. Un amendement de dernier recours a réintroduit le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de haute activité dans la loi Macron. Le débat législatif sur la notion de réversibilité n’aura pas lieu. En quelques heures, le projet Cigeo est revenu dans la loi Macron définitivement adoptée jeudi 9 juillet 2015 dans l'après-midi. Ce projet consiste à enfouir à 500 mètres de profondeur à Bure aux confins de la Haute-Marne et de la Meuse les déchets de haute activité à vie longue issus principalement des centrales nucléaires. Le site d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, entre la Haute-Marne et la Meuse. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP L’amendement adopté pose la notion de "réversibilité" essentielle pour ce projet. Il s’agit de décider dans quelles conditions et quelle autorité peut imposer le retrait des "colis" lors du siècle qui suivra l’ouverture du centre d’enfouissement... Depuis une quinzaine d’années, de longs débats techniques et législatifs tournent en effet sur la possibilité de retirer des déchets en cas par exemple de progrès techniques permettant une réutilisation des matériaux. En 2006, la loi entérinant la solution du stockage en grande profondeur imposait cependant un débat parlementaire et le vote d’une loi en 2015 spécifiquement sur cette notion de réversibilité afin que les choses soient claires. Le débat n’a donc pas eu lieu et il n’est pas certain que l’adoption de la loi Macron, qui plus est sans vote du fait de l’application de l’article 49.3, soit considéré comme compatible avec la volonté du législateur de 2006. Le Conseil Constitutionnel devrait être amené à en décider. Lire aussi : - 10 minutes pour réintroduire Cigeo dans la loi Macron : le coup de force du Sénat - Que fait Cigeo, le site d'enfouissement nucléaire, dans la loi Macron - 5 questions qui fâchent sur Cigeo - Déchets nucléaires : les citoyens retoquent le projet Cigeo Sciences et avenir 10/7/2015
  9. À Madagascar, au début de la saison sèche, la nourriture commence à manquer pour le microcèbe murin. Ce petit lémurien a alors une technique imparable pour économiser son énergie : il se plonge lui-même dans un état de torpeur. Sous ses airs candides, le microcèbe murin (Microcebus murinus) sait faire preuve d'ingéniosité. En effet, selon une étude publiée dans la revue Oecologia, ce petit primate de Madagascar a développé une stratégie adaptative singulière : quand l'hiver arrive (ce qui correspond à la saison sèche sur cette île tropicale) et que la nourriture vient à manquer certains jours, il abaisse sa température corporelle pour plonger dans un état dit de "torpeur", où toutes ses dépenses énergétiques sont réduites au minimum. Ainsi, dès que le microcèbe murin sent qu'il y a de nouveau un peu de nourriture dans les parages, il redevient actif et part s'alimenter. Ceci jusqu'à l'arrivée définitive de la disette hivernale, après 1 à 2 mois de transition entre saison humide (été) et saison sèche (hiver), où, là, le lémurien passe en "mode économiseur d'énergie" quotidiennement jusqu'au retour des pluies. Un microcèbe murin, à Madagascar. Pauline Vuarin Le microcèbe murin mange principalement des insectes et des fruits. Il fait partie des mammifères hétérothermes, c'est-à-dire que sa température interne peut varier. Ainsi, lorsqu'elle s'abaisse, les dépenses d'énergie de l'animal sont diminuées. Nocturne, ce lémurien emmagasine la chaleur durant la journée et s'éveille, tout chaud, le soir, prêt à s'activer. Mais comment parvient-il à savoir s'il sera "rentable" de sortir de sa torpeur au début de la saison sèche, quand la nourriture commence à manquer ? "On peut alors penser que simplement les conditions d'humidité et de température lui indiquent s'il y a des chances de trouver de la nourriture, explique Pierre-Yves Henry, co-auteur de l'étude et chercheur au CNRS/MNHN. De plus, ces primates ont une mémoire de l'endroit où il y a de la nourriture. Ainsi, si la veille un individu a trouvé de la nourriture quelque part, il y a des chances pour qu'il y retourne le lendemain, dès qu'il sera à nouveau chaud. À l'inverse, si le jour d'avant il n'y avait quasiment plus rien à manger aux endroits où il y a de la nourriture habituellement et qu'il n'a pas plu, il y a un fort risque que l'animal perde du temps à chercher en vain de la nourriture. Et dans ce cas, celui-ci aura tendance à juste faire ses besoins, puis retourner dans sa cache, et rentrer en torpeur jusqu'au lendemain". Le Microcèbe mignon (Microcebus murinus) ou Chirogale mignon est une petite espèce de lémurien de Madagascar. Pesant 58 à 67 grammes, il est le plus grand des microcèbes (genre Microcebus), un groupe qui comprend les plus petits primates au monde. L'espèce est connue localement (en malgache) comme tsidy, koitsiky, titilivaha, pondiky et vakiandry. Cette espèce est nocturne et arboricole. Le Microcèbe mignon vit dans plusieurs types de forêt dans l'ouest et le sud de Madagascar. Son régime alimentaire se compose principalement de fruits, d'insectes, de fleurs et nectar. Gabriella Skollar CC BY-SA 3.0 Non seulement le petit primate est capable donc de s'adapter en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires, mais en plus, il déclenche lui-même sa torpeur. Il ne s'agit pas d'un mécanisme automatique, comme l'est l'hibernation chez les ours par exemple. "Notre étude montre que, à la période d'entrée dans la saison sèche, la torpeur est utilisée "sur commande", en l'occurrence, elle est utilisée si il n'y a pas de nourriture, résume Pierre-Yves Henry. Toutefois être capable de faire de la torpeur de manière efficace et prolongée, ne peut pas se déclencher du jour au lendemain. Il y a une préparation physiologique, notamment avec un engraissement important avant l'arrivée de la saison sèche. Et ça, de nombreuses études ont montré que cette préparation physiologique est induite "automatiquement" par la longueur du jour. Quand les jours réduisent, cela enclenche la préparation hormonale et physiologique pour préparer le passage en "mode hiver". L'étude montre que, même si les animaux sont prêts physiologiquement à passer en "mode hiver", ils ajustent ce passage en fonction des opportunités en nourriture du moment, profitant ainsi au maximum des ressources disponibles. C'est ce qu'on appelle la flexibilité métabolique, qui permet d'ajuster ses économies d'énergie finement, en fonction de la contrainte liée au climat : la disponibilité en nourriture". Microcèbe mignon la nuit dans la forêt d'Anjajavy. Charlesjsharp CC BY-SA 3.0 Reste que cette flexibilité n'est pas permanente. Au bout de 1 à 2 mois de saison sèche, avec nourriture à volonté, les animaux rentrent, quelle que soit la disponibilité en nourriture, en "mode hiver". "La période de forte flexibilité, avec un usage de la torpeur à la demande, serait donc restreinte aux quelques mois de transition entre saison humide et saison sèche, la période où de fait, le climat est souvent le moins prévisible, et donc là où il y a le plus d'intérêt à être flexible", résume le chercheur. Une flexibilité qui pourrait se révéler être d'un grand secours face au changement climatique. Le Microcèbe mignon a été inscrit à l'Annexe 1 de la Convention on International Trade in Endangered Species (CITES) en 1975, le déclarant comme menacé d'extinction et interdisant le commerce international de spécimens à l'exception des usages non commerciaux, comme la recherche scientifique. En 2008 l'espèce est répertoriée dans la liste rouge de l'UICN comme une espèce de Préoccupation mineure (LC) avec une population qui a tendance à décliner. La déforestation est l'une des principales causes du déclin de l'espèce (Ici, destruction d'épineux dans le sud de Madagascar près de Beloha). Visionholder CC BY-SA 3.0 Les plus grandes menaces sont la perte de son habitat du fait de l'agriculture sur brûlis et du pâturage du bétail, ainsi que la capture pour le commerce des animaux de compagnie dans les parties nord et sud de son aire de répartition. Bien que cette espèce ait la capacité de vivre dans les forêts secondaires, des études ont montré que cet l'habitat de qualité moindre affecte défavorablement ses populations car il trouve moins de trous d'arbres, et a donc moins de possibilités pour économiser son énergie en tombant en torpeur, ce qui fait augmenter le stress et la mortalité. Une étude a révélé neuf espèces de parasites dans les fèces du Microcèbe mignon vivant dans des forêts dégradées et fragmentées. Dans des forêts de bonne qualité mais de taille très réduite, ainsi que dans des forêts très dégradées, le Microcèbe mignon présente en effet une prévalence plus élevée de nématodes et de protozoaires parasites que ceux des grandes forêts de bonne qualité. Des études menées à la fin des années 1960 et 1970 ont montré que la forte exploitation forestière entre 1968 et 1970 s'était traduite par une diminution du poids des microcèbes, qui utilisaient de plus petits arbres pour faire leurs nids, et une diminution de la taille des groupes de femelles faisant leurs nids en commun (7 contre 15 auparavant). Le tapetum lucidum, responsable de l'aspect brillant des yeux, reflète la lumière pour améliorer la vision nocturne. Petra Lahann CC BY-SA 2.0 Par ailleurs, bien que la torpeur quotidienne peuvent aider à économiser de l'énergie et préserver des ressources en période de pénurie alimentaire modérée, les pénuries alimentaires prolongées provoquées par le changement climatique pourrait créer trop de stress et de graves répercussions sur la capacité de survie de l'espèce. Le Microcèbe mignon est considéré comme l'un des petits mammifères endémiques de Madagascar les plus abondants, et on le trouve dans sept parcs nationaux, cinq réserves spéciales, la réserve privée de Berenty, et d'autres forêts protégées privées au sein de la Zone de conservation de Mandena. Cette espèce de microcèbe se reproduit très bien en captivité, même si elle n'est pas souvent présente dans les zoos, au contraire d'autres lémuriens plus grands. Sciences et avenir 10/7/2015 - Wikipedia
  10. Les lapins aussi sont victimes de cruauté animale, et peuvent être pris en charge par des sauveteurs. Ce petit lagomorphe, en tout cas, a une manière bien à lui de montrer sa gratitude. Nourri au biberon, le lapereau en a les pattes qui pédalent de plaisir. Des images émouvantes, qui réjouiront tous les défenseurs des léporidés. Car ces derniers ne vivent pas toujours la belle vie, même lorsqu’ils sont élevés en tant qu’animaux domestiques, échappant ainsi à la perspective peu réjouissante de finir en civet. Bunny Cats 10/5/2015 Les lapins peuvent être utilisés comme des leurres vivants dans le cadre de courses de lévriers, notamment en Australie. L’animal est en effet très abondant depuis son introduction sur l’île en 1859, et souvent considéré comme nuisible. Or sur les cynodromes, les lagomorphes finissent souvent dévorés par les chiens. Une situation jugée insoutenable par les association de défense des animaux, qui se mobilisent pour faire cesser la cruauté animale envers les lapins, comme par exemple Animals Australia*. Rappelons qu’en France a contrario, la chasse n’est que simulée, puisqu'on utilise des leurres artificiels. En fait ce petit lapin agite ses pattes comme il le ferait sur le ventre de sa mère pour faire monter le lait dans les tétines... Dommage, donc, que son sauveteur n'utilise pas une peluche pour simuler la présence de madame lapin, leurrant ainsi ce mignon lapereau... * Cliquez ICI pour signer une pétition sur le site d'Animals Australia, pour la fin des courses de lévriers en Australie. Une pratique archaïque et barbare, comme le prouve l'appatage avec des proies vivantes... (Pétition réservée aux australiens...) Sciences et avenir 10/7/2015
  11. Quoi de plus simple que de prévoir un parcours plein de fleurs pour que les abeilles puissent traverser la vie ? Il suffisait juste... d'y penser. Un cimetière fleuri par-ci, quelques pots sur un balcon par-là : Oslo se mobilise pour créer la première "autoroute à abeilles" au monde en vue de protéger ces butineurs indispensables à l'homme mais menacés. "Nous remodelons constamment notre environnement en fonction de nos besoins en oubliant que c'est aussi l'environnement d'autres espèces", note Agnes Lyche Melvaer, responsable de l'organisation Bybi (abeilles urbaines) et coordinatrice du projet. "Pour corriger cela, nous devons leur redonner des lieux de vie et d'alimentation", explique-t-elle, assise sur un banc dans le jardin d'Abel, une petite oasis verte de la capitale norvégienne. La ruche installée sur le toit de l'immeuble norvégien. Pierre-Henry DESHAYES / AFP Avec ses tournesols, soucis, phacélies et autres fleurs mellifères (porteuses de nectar ou de pollen) plantées par les soins des riverains et des écoliers, l'endroit, autrefois simple bout de gazon, est aujourd'hui une "station alimentaire" pour abeilles et bourdons. Derrière son appellation pompeuse aux relents de bitume, l'"autoroute à abeilles", la première au monde selon ses promoteurs, vise à essaimer ce genre de relais fournissant le gîte ou le couvert aux insectes pollinisateurs pour leur permettre un jour de pouvoir traverser la ville de part en part. Un toit végétal en haut d'un immeuble de bureaux, un cimetière agrémenté d'espèces fleurissant à différentes périodes de l'année, un espace vert laissé aux herbes folles, un hôtel à insectes au fond d'un jardin, des marguerites sur le rebord d'une fenêtre... Particuliers, institutions, entreprises et associations sont invités à apporter leur graine, puis à afficher leur contribution sur une carte en ligne. Au 12e et dernier étage du bâtiment ultra-moderne qu'il occupe dans un nouveau quartier d'affaires en bordure du fjord d'Oslo, un grand cabinet d'experts-comptables a choisi de recouvrir de sedum, surface végétale prisée des abeilles, une partie de la terrasse et d'y placer deux ruches. Quelque 45.000 ouvrières s'y affairent ainsi. "Il faut y voir un signe que les entreprises prennent elles aussi leurs responsabilités pour préserver la biodiversité", affirme Marie Skjelbred. Cette experte-comptable férue d'apiculture a convaincu son employeur de cofinancer ce projet de 400.000 couronnes (46.000 euros) avec le propriétaire de l'immeuble. "Les ouvrières vivent une soixantaine de jours, explique-t-elle. Au cours de leur vie, elles ne font qu'une cuillerée de miel". Puis, en bonne comptable, elle livre ce petit calcul : "Si on devait faire le travail qu'elles font en étant payé au salaire minimum, un pot de miel coûterait 182.000 dollars". La situation des insectes pollinisateurs en Norvège n'est pas forcément aussi préoccupante qu'aux États-Unis ou dans d'autres pays d'Europe où les maladies et les maux associés à l'agriculture intensive (monoculture, pesticides...) font des ravages, mais un tiers des 200 espèces d'abeilles sauvages et bourdons recensées dans le pays sont néanmoins considérées comme menacées. Cela a de quoi inquiéter puisque entre 30% et 40% de ce que nous mangeons nécessite un processus de pollinisation, un service fourni gratuitement par les insectes alors qu'une équipe franco-allemande de chercheurs (INRA, CNRS et UFZ) a estimé en 2005 sa valeur économique à 153 milliards d'euros. S'il salue l'initiative de Bybi, Christian Steel, secrétaire général du Conseil norvégien pour la biodiversité (Sabima), dénonce une "politique de courte vue" des autorités norvégiennes. "Le pouvoir semble se cacher derrière ce genre d'initiative privée tout en conduisant parallèlement une politique favorisant l'agriculture intensive qui aboutira à la mort de nombreuses abeilles, regrette-t-il. L'agriculture est totalement tributaire des pollinisateurs pour maintenir la production alimentaire tout comme les insectes sont dépendants d'une agriculture variée pour survivre. C'est une dépendance mutuelle". Déjà, la disparition des insectes butineurs oblige des paysans à polliniser à la main dans la province chinoise du Sichuan ou à transporter des ruches en camion à travers les États-Unis pour polliniser les cultures. Dans le jardin d'Abel, Agnes Lyche Melvaer dit croire en l'"effet papillon": "Si on arrive à résoudre localement un problème global, il est permis de croire que cette solution locale marchera aussi ailleurs". Sciences et avenir 27/6/2015
  12. La préservation des abeilles sauvages et surtout de leur diversité est un enjeu majeur pour l'avenir des cultures et de la biodiversité. "Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre". Albert Einstein n'a jamais formulé cette sentence aux allures de fin du monde. Cependant, elle a de quoi interpeller et poser la question de l'importance de cet insecte pour l’avenir de la planète. Abeille sauvage à pattes poilues (Anthophora plumipes) dans les Vosges Michel Rauch / Biosphoto Une publication de plusieurs scientifiques basée sur 90 études et parue dans Nature Communications (Pdf en anglais) alerte sur la position à adopter envers les abeilles. Ils révèlent que la stratégie aujourd’hui mise en place est risquée car elle ne prend en compte que des intérêts économiques à court terme. Premier constat: nous avons de plus en plus besoin des espèces sauvages pour assurer la pollinisation des cultures. L'idée que beaucoup de gens se font au sujet de l'abeille est qu'il n'existerait qu'une seule espèce. Ce qui est problématique selon Mickaël Henry, chercheur à l'INRA et coauteur de l'article contacté par Sciences et Avenir. En France, il en existe près de 1 000 espèces. Pour le seul Royaume-Uni, le nombre de colonies d’abeilles à miel (Apis mellifera) (que l’on a l'habitude de considérer comme "domestiques") est tombé de 250 000 dans les années 1950 à moins de 100.000 aujourd’hui. Une chute qui explique que nous dépendons de plus en plus des espèces sauvages comme le bourdon pour assurer la reproduction des plantes cultivées. La pollinisation est aujourd'hui assurée à parts à peu près égales par les abeilles à miel et les abeilles sauvages. Le second point est que 80% de la pollinisation réalisée par les abeilles sauvages est le fruit de 2% seulement de ces espèces. Un chiffre qui amène à orienter tous les efforts pour la protection des hyménoptères vers cette minorité. Une erreur pour Mickaël Henry : "on peut se demander si cela vaut le coup de s'acharner à préserver des espèces d'abeilles qui ne servent "à rien". Il faut pourtant continuer à toutes les préserver, car elles font partie du patrimoine génétique de la nature. On pourra en avoir besoin. C'est une assurance pour les cultures du futur." Des propos confirmés par Simon Potts, professeur en biodiversité à l’université de Reading et également contributeur de la parution qui file la métaphore sportive : "Nous ne pouvons pas nous reposer uniquement sur les pollinisateurs titulaires actuels. Nous avons besoin d’un groupe d’espèces larges et variées sur le banc des remplaçants, prêtes à entrer en jeu dès qu’il le faudra, si nous voulons nous assurer que la production de nourriture reste stable". Avec une valeur ajoutée de la pollinisation sauvage estimée à 1 milliard de livres sterling (1,4 milliard d’euros) chez nos voisins d’outre-manche et environ 2 600 euros par hectare sur l'ensemble des cinq continents, on comprend que l’aspect économique prenne une place importante dans la stratégie de protection des abeilles. Mais ce serait une erreur de se limiter à cet aspect. Le professeur David Kleijn de l’université de Wageningen aux Pays-Bas, coordinateur de l’étude prévient : "les espèces rares ou menacées jouent peut-être un rôle économique mineur comparé aux espèces les plus répandues, mais cela ne signifie pas que leur protection soit moins importante". En effet, les besoins d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain, et nous ne pouvons pas prévoir quels types de pollinisateurs seront utiles à l’avenir. De nombreuses variables peuvent être bouleversées, compte-tenu des changements climatiques par exemple, ou encore des modifications apportées aux plantes cultivées. L’idée mise en avant est qu’il est indispensable de conserver la variété des écosystèmes pour prévenir les bouleversements. Pour cela, les scientifiques appellent à maintenir des plantes sauvages (herbes, fleurs, etc.) aux côtés des plantations afin d’attirer plus d’espèces d’abeilles sauvages et leurs permettre de survivre dans nos environnements. Le jour où leurs cousines actuellement à l’œuvre seront amenées à disparaître où à manquer d’effectifs, elles assureront le travail sans rupture. A tout le moins, la transition s’effectuera avec un impact moindre pour les récoltes et donc l’économie. On remarque aussi que certaines cultures sont uniquement visitées par des espèces peu fréquentes d’abeilles, ce qui prouve que l’on a besoin de tous les insectes butineurs. Et ne pas perdre de vue que deux cultures peuvent avoir un rapport très différent à la pollinisation. Mickaël Henry explique qu'entre le colza qui n'en dépend qu'à 20% et le melon pour qui cette dépendance monte à plus de 90%, on ne peut pas aborder le facteur abeille de la même manière. A l'heure où de nombreux chercheurs confirment que nous sommes entrés dans une phase d'extinction animale de masse, voici de sérieuses raisons de repenser notre contribution à la préservation de la planète. Sciences et avenir 23/6/2015
  13. Une étude attribue la disparition massive des bourdons au réchauffement climatique. Incapables de migrer vers des contrées aux températures plus hospitalières, les pollinisateurs périraient sur place. Pesticides, maladies, parasites… La science ne manquait jusqu’alors pas d’hypothèses pour expliquer le déclin des populations d’abeilles et de bourdons. Une étude récente, publiée jeudi 9 juillet 2015 dans le magazine Science, met en lumière le rôle joué par le réchauffement climatique. Bourdon des champs. A l'instar de leurs cousines les abeilles, les bourdons se nourissent de nectar et collectent le pollen pour nourir leurs larves. Plus gros que les abeilles, les bourdons ont aussi un aspect poilu plus marqué. Ces insectes sont très utiles pour les plantes et les humains. Richard Bartz CC BY-SA 2.5 S’appuyant sur près de 400.000 observations portant sur 67 espèces de bourdons en Europe et Amérique du Nord, elle montre que ces derniers peinent à s’adapter aux modifications thermiques de l’environnement. Certains insectes comme le papillon s’adaptent en migrant vers le nord, mais le bourdon, lui, en est incapable. Or ces apidés sont d’une importance critique pour l’agriculture humaine. Ils pollinisent en effet de nombreuses plantes, fleurs sauvages, et arbres à fruits. "Imaginez un étau, mettez l'habitat dans lequel vivent les bourdons au milieu de cet étau", explique Jeremy Kerr, professeur de macro-écologie et conservation à l'université d'Ottawa au Canada. "Avec le réchauffement climatique, les espèces de bourdons sont écrasées par cet étau climatique qui compresse les zones géographiques dans lesquelles ils peuvent vivre". Le résultat d'une telle expulsion à domicile ? "Un rapide déclin généralisé des pollinisateurs à travers le continent". La mort de ces insectes ne serait ainsi pas nécessairement due à l’utilisation de pesticides. "Le territoire couvert par les bourdons en Europe du Sud et en Amérique du Nord a diminué de près de 300 km", souligne-t-il aussi. "L'ampleur et le rythme de ces pertes sont sans précédent". Gros plan sur la trompe à nectar d'un bourdon Bombus hortorum. Lung CC BY-SA 2.0 Pour le chercheur, la situation est alarmante : "Les impacts sont importants et ils sont immédiats. Ce n'est pas juste quelque chose dont il faudra s'inquiéter dans un avenir plus ou moins vague". Mais comment améliorer la situation ? Deux pistes sont envisageables : réduire les émissions de gaz à effet de serre ou aider des colonies à s'installer dans des régions plus septentrionales. Ce processus est connu sous le nom de migration assistée. Aussi Jeremy Kerr insiste-t-il : "Nous devons établir de nouvelles stratégies pour aider ces espèces à résister aux effets de l'activité humaine sur le climat, peut-être en les aidant à passer dans des zones plus au nord". Les conséquences de la baisse de pollinisation pourraient entraîner la raréfaction de certaines plantes, fruits ou légumes, et faire augmenter leurs prix. "Les pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à notre économie, et ces dernières seront affectées par la perte généralisée de pollinisateurs en raison des changements climatiques." Sciences et avenir 10/7/2015
  14. Une étude israélienne montre que les bonobos savent spontanément se servir d'outils : une pierre en guise de marteau, un bâton pour soulever un rocher, etc. Bonobo rimerait-il aussi avec mécano ? On connait surtout le goût de ces proches cousins du chimpanzé pour la galipette. Pourtant, dans certaines conditions, ils se montrent extrêmement créatifs dans l’usage d’outils. Un bonobo sauvage dans les sous-bois, en République démocratique du Congo. Mint Images / Rex Featu/REX/SIPA En 2012, Itai Roffman et son équipe avaient déjà étudié le jeune Kanzi. Né en captivité, le primate avait défrayé la chronique pour son apprentissage de la langue des signes. Il s’était aussi montré capable de recourir à des outils en pierre pour briser une bûche afin d’en extraire de la nourriture. Mais la communauté scientifique ignorait encore si Kanzi représentait un cas isolé de bonobo surdoué, ou si cette aptitude est généralisable à tous les autres représentants de l’espèce. L’équipe de chercheurs de l’université d’Haifa (Israël) est donc allée plus loin, à travers une nouvelle étude à plus grande échelle portant sur 15 individus. Alors, le bonobo est-il bricoleur ? La réponse, semblerait-il, est : oui. Cette compétence s'exprime toutefois rarement en milieu naturel du fait de la facilité d'accès à la nourriture, et requiert un environnement expérimental propice. C'est pourquoi les scientifiques ont constitué leur échantillon parmi des singes résidant en captivité ou semi-captivité. Bilan des courses : près de la moitié des animaux ont immédiatement utilisé les bâtons, cailloux et cornes mis à disposition. Le tout sans mode d'emploi, afin de déterrer une friandise enfouie, ou de faire levier sur une pierre cachant une récompense. Certains se sont aussi montrés capables d'utiliser les pierres en guise de marteaux, et parfois même d'enchaîner plusieurs séquences techniques. Etonnant corollaire de la technique, cependant : la violence. En effet, l’un des singes étudié n’a pas hésité à affûter le bâton avec ses dents, avant de s’en saisir comme d’un pieu pour attaquer l’examinateur (!). Les conclusions de l’étude suggèrent qu’un tel savoir-faire, s’il n’est pas mobilisé en milieu naturel, reste pourtant solidement ancré, de façon innée. Cette faculté est d’ailleurs partagée avec le chimpanzé… et l’être humain. De quoi donner tort à ceux qui pensaient que le genre homo (auquel appartient notamment homo sapiens, l'être humain moderne) fut le premier à se doter d'outils à partir de l’âge de pierre. L'hypothèse avait déjà été mise à mal il y a quelques mois, avec la découverte de pierres taillées de 3,3 millions d'années, plus vieilles que le genre humain. Notre ancêtre commun avec le bonobo et le chimpanzé devait donc, lui aussi, être doué de ses mains. Sciences et avenir 12/7/2015
  15. Les aliments industriels pour animaux de compagnie ne connaissent pas la crise. Comment ces produits sont-ils élaborés ? Sont-ils vraiment adaptés ? Y a-t-il des risques de "malbouffe" ? La pâtée pour chiens est passée à l'ère du "petfood" personnalisé, bio ou diététique, sous l'impulsion des géants de l'agroalimentaire, Nestlé et Mars en tête. Lucratif, le secteur épouse les tendances de l'alimentation humaine, jusque dans les critiques sur la "malbouffe". Snacks au saumon pour chats, croquettes pour petit chien obèse ou grand chien dynamique - "active" ou "food lover" - coffret "traiteur" pour matou gourmet et chewing-gum à l'eucalyptus pour toutou à l'haleine fétide : les animaux de compagnie, autrefois nourris avec les restes des repas des maîtres disposent aujourd'hui de 300 références dans les hypermarchés. La nourriture industrielle pour animaux de compagnie s'inspire des tendances du marché pour l'homme, comme avec ces barquettes bio. MYCHELE DANIAU / AFP Au rayon épicerie, le "petfood" (alimentation pour animaux de compagnie), comme l'appellent même les professionnels français, est la troisième catégorie de produits la plus importante en termes de ventes, derrière le café et les biscuits. Les ventes ont doublé ces 15 dernières années aux États-Unis, l'un des deux plus gros marchés avec l'Union européenne. Le marché mondial devrait continuer à croître de 5% par an dans les prochaines années, selon le cabinet d'étude Alcimed. Très concentrée, l'industrie est aux mains des mêmes grands groupes que l'alimentation humaine. Le petfood constitue la première activité de Mars, plus célèbre pour ses barres chocolatées, qui sont produites dans des usines différentes. Le groupe possède les marques Royal Canin, Whiskas, Pedigree, Frolic. Nestlé, qui commercialise Friskies et Purina One via sa division Purina, a réalisé 12% de ses ventes grâce aux croquettes et autres pâtées en 2014, soit davantage qu'avec les confiseries. Autres gros acteurs : Big Heart Pet Brands et Colgate Palmolive. Un "marché anticrise", sourit Myriam Cohen-Welgrin, PDG de Mars Petcare France. Car si le nombre de chiens et chats reste assez stable en Occident, les maîtres dépensent de plus en plus pour les nourrir. "L'animal est vu comme un membre à part entière de la famille. On lui donne la même chose que ce qu'on pourrait donner à son enfant", souligne Anne-Claire Lapie, responsable de mission chez Alcimed. "Il y a beaucoup d'anthropomorphisme (...) et de similitudes avec la nutrition infantile : ce n'est pas celui qui achète qui mange", confirme Sophie Dubois, directrice générale de Purina France. En outre, les marges du secteur sont "bien supérieures à celles pour l'alimentation humaine", estime Alcimed. Les industriels n'hésitent donc pas à investir lourdement, à l'image de Mars, qui a mis récemment près de 100 millions d'euros dans un troisième centre d'innovation, tout en rachetant la division nutrition animale de Procter & Gamble pour près de 2,7 milliards d'euros. Nestlé et Mars possèdent chacun plusieurs centres de recherche exclusivement consacrés au petfood. Tendance phare : la santé, avec des produits ciblés selon la race, le niveau d'activité, les problèmes de digestion ou de stérilisation. Royal Canin propose du zinc et des oméga 3 pour les bergers allemands et leurs problèmes de peau, des formules allégées pour les labradors gloutons, et même des croquettes adaptées à la langue délicate des chats persans. Des petites marques très innovantes se lancent aussi, comme l'espagnol Affinity, ou le français Nestor Bio, qui utilise volaille bio, riz de Camargue, romarin et huile d'olive. Dans les usines, "les normes et les standards de qualité sont les mêmes que pour l'alimentation humaine, avec détecteurs de métaux et rayon X, comme dans l'alimentation pour bébé", explique Vianney Manchon, directeur de l'usine Mars à Orléans. Sur ce site, la viande est hachée en morceaux, mélangée à des arômes, des céréales et des oligo-éléments, "pour en faire un aliment complet", énumère le directeur. "Tout provient d'animaux propres à la consommation humaine", mais de morceaux peu goûtés par les humains, comme les abats, explique Sophie Dubois de Purina. "Aucun animal dans le monde n’est élevé et abattu pour être utilisé en petfood", assure Yves Bodet, délégué général du syndicat des fabricants français. Comme l'alimentation industrielle humaine, celle pour les animaux n'est pas épargnée par les détracteurs. Les croquettes, "c'est la malbouffe organisée pour les chiens", dénonce le Dr Pierre May, vétérinaire spécialiste des médecines alternatives. Les critiques pointent la présence de becs ou d'ongles dans les farines de volailles utilisées par l'industrie. Des traces "infimes", répond Yves Bodet. Pour réduire les coûts, "l'obsession des industriels, est de faire manger aux animaux domestiques ce qu'ils ne doivent pas manger, c'est-à-dire des céréales. Les produits des grandes marques en contiennent plus de 50%. Or un chien est un carnivore presque strict et un chat, un carnivore strict", détaille le Dr May. Les teneurs en céréales sont "adaptées aux besoins de la digestion", rétorque Sophie Dubois de Purina. Les dirigeants de Purina et Mars soulignent que l'espérance de vie des chiens et chats s'est accrue depuis qu'ils mangent des croquettes. Oui, mais dans "un état de santé déplorable", répond le Dr May qui, en 40 ans d'exercice, assure avoir vu augmenter chez les animaux cancers, allergies, maladies auto-immunes et obésité. Quant aux aliments spéciaux ultra-ciblés "santé", leurs différences de composition sont "minimes", estime la vétérinaire autrichienne Jutta Ziegler dans son livre Toxic croquettes (Thierry Souccar, 2014). "On assiste ici à la création d'un besoin qui n'existe pas. Comme chez les humains", affirme-t-elle. Face à cette question, certains maîtres reviennent vers une alimentation plus naturelle, à base de viande crue. La tendance n'a pas échappé à l'industrie, qui commence à proposer des croquettes "sans grains", où lentilles et patates douces remplacent les céréales. Sciences et avenir 13/7/2015
  16. Une expédition de 50 scientifiques, en Guyane, a pour objectif de recenser toute une biodiversité dont des pans entiers restent à découvrir, pour mieux les protéger. L'initiative est hors-norme. 50 scientifiques ont été envoyés pour un mois en plein sud de la Guyane, dans le massif du Mitaraka, à la frontière du Brésil et du Suriname. L'endroit est accessible seulement par hélicoptère. L'opération "Planète revisitée" s'est installée là avec deux missions : - "Essayer de compléter l'inventaire du vivant autant que faire se peut, ce qui est à porté de main d'une ou deux générations si l'on s'en donne un peu les moyens, - et surtout de travailler sur les groupes les plus vastes et les moins connus, en particulier les invertébrés", détaille Olivier Pascal, coordinateur de l'opération. Menée par le Museum d'histoire naturelle et l'ONG Pro Natura, cette opération est un défi logistique. Avec l'aide des militaires, il a fallu déboiser une parcelle pour le campement, puis installer des centaines de pièges en tout genre. Car découvrir des nouvelles espèces de jour comme de nuit est l'un des buts principaux de cette exploration botanique. Une fois les nouvelles espèces décrites, elles viendront enrichir une large base de données accessible au public. 5 000 espèces pourraient être identifiées rien que grâce à cette expédition. Francetv info 30/6/2015
  17. Alors que le mercure atteint des sommets, certains semblent s'accommoder mieux que les autres des fortes chaleurs. Francetv info a demandé pourquoi au docteur Dominique Dupagne. Alors que les températures s'envolent partout en France, les gestes du quotidien demandent davantage d'efforts. Avec la chaleur, marcher jusqu'au bureau, monter les courses au troisième étage ou affronter les embouteillages sans climatisation sont autant de tâches qui s'apparentent pour beaucoup à un parcours du combattant. D'autres, pourtant, semblent à peine souffrir de la chaleur. Pourquoi une telle injustice ? Francetv info a posé la question à Dominique Dupagne, médecin généraliste et créateur du site médical Atoute.org. Francetv info : Pour quelles raisons deux personnes, à tranche d'âge et condition physique égales, supportent-elles différemment les fortes chaleurs ? Dominique Dupagne : Il y a une part génétique très importante. Certains sont, par exemple, des héritiers des hommes du Nord, alors que d'autres sont des héritiers des Africains. Grâce à l'évolution darwinienne et à la sélection des espèces, certains sont génétiquement façonnés pour vivre dans les pays chauds, et d'autres plutôt dans les pays froids. La couleur de la peau joue également un rôle considérable. La peau noire, par exemple, reçoit plus de chaleur du soleil, mais l'évacue aussi plus facilement. A l'inverse, les peaux blanches mettent plus de temps à se refroidir. C'est d'ailleurs pour cela que les Bédouins portent d'amples vêtements noirs dans le désert, qui restituent plus facilement la chaleur lorsqu'ils se reposent à l'ombre. Francetv info : Un corps peut-il s'habituer à vivre dans des climats très chauds ? Dominique Dupagne : Oui, mais la marge n'est pas énorme. Tout le monde a une petite capacité d'adaptation par rapport à son héritage génétique. Néanmoins, quelqu'un qui, à l'origine, supporte mal la chaleur restera toujours gêné par des températures très élevées, même s'il vit depuis dix ans dans un pays chaud. De la même façon, un Africain qui s'installe dans un pays du Nord a tendance à se couvrir plus chaudement que le reste de la population originaire du pays. Le ressenti évolue finalement peu par rapport à la part génétique. Francetv info : Notre façon de nous alimenter et de nous hydrater joue-t-elle également un rôle ? Dominique Dupagne : Forcément ! Si vous avez l'habitude d'avoir des apports caloriques très importants lors des repas, vous supporterez moins bien les grosses chaleurs. De façon générale, la digestion donne chaud, parce qu'elle consomme de l'énergie. Donc, si, en période de canicule, vous mangez des aliments qui demandent beaucoup d'énergie pour être digérés, comme c'est le cas des protéines, vous risquez de souffrir davantage que votre collègue qui a mangé de la salade au déjeuner. Mais de toute façon, instinctivement, peu de gens ont envie de manger une grosse entrecôte lorsqu'il fait 40°C à l'ombre. L'hydratation est elle aussi très importante, puisque le principal mécanisme que nous mettons en œuvre pour nous rafraîchir reste l'évaporation. Transpirer, c'est ce qui permet de réguler son corps à 37°C alors qu'il fait 45°C dehors. Il faut donc boire beaucoup d'eau, de préférence, et éviter l'alcool et les sodas sucrés. Et, contrairement aux idées reçues, il n'est pas nécessaire de manger du sel pour résister à la chaleur, car les pertes de sel n'interviennent que dans les premières suées. Francetv info 1/7/2015
  18. Un incendie causé par la canicule s'est déclaré vers 22 heures, mardi 30 juin, près de la centrale électrique de Cordemais (Loire-Atlantique). Trois autres transformateurs ont eux aussi été détruits par les flammes, plongeant 800 000 foyers de la Bretagne et des Pays de la Loire dans l'obscurité. Selon Réseau de transport d'électricité (RTE), les différences de températures entre le matin et le soir ont provoqué "des avaries de matériels". Les techniciens d'ERDF se sont activés toute la nuit de mardi à mercredi, pour rétablir l'électricité dans les Pays de la Loire. Quelques centaines de foyers étaient encore privés de courant en Bretagne, dans la région de Saint-Malo, mercredi matin. La situation devrait toutefois revenir à la normale avant 8 heures, selon RTE. Francetv info 1/7/2015
  19. Dès le 15 juillet, il sera plus facile d'abattre un loup en Suisse. Le Conseil fédéral a révisé mercredi l'ordonnance sur la chasse. But: éviter la formation de meutes comprenant des jeunes. Un canton pourra désormais, avec l'accord de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), réguler les effectifs de loup si au moins quinze animaux de rente ont été tués en quatre mois sur le territoire d'une meute de loups comprenant des jeunes. Le bétail tué dans des zones où des mesures pour le protéger ont été prises ne sera pas pris en compte. Il sera aussi possible d'abattre les jeunes loups lorsqu'ils s'approchent trop des zones habitées et se montrent agressifs ou peu farouches. L'espèce reste néanmoins protégée, souligne le Conseil fédéral. Le quota de tirs sur le territoire d'une meute ne devra pas dépasser la moitié du nombre de louveteaux nés dans l'année. Et il ne sera possible d'abattre de jeunes loups que l'année de leur naissance ou l'année suivante. Les géniteurs devront quant à eux doivent être épargnés. La réglementation du Plan loup concernant la gestion des loups solitaires a quant à elle été reprise telle quelle dans la loi. Le canidé peut être tiré s'il a tué au moins 35 moutons ou chèvres en l'espace de quatre mois consécutifs durant la première année après son apparition dans une région. Idem s'il a croqué 25 animaux en un mois. Les années suivantes, le tir est autorisé si le loup a tué 15 animaux de rente en l'espace de quatre mois. Dans ces cas aussi, le bétail sensé être protégé n'est pas pris en compte. Mais l'OFEV n'assure plus que la haute surveillance. Le canton déterminera lui-même si les conditions sont réunies pour tirer un loup. Romandie 1/7/2015
  20. Rennes - Une gigantesque panne d'électricité a touché environ un million de foyers dans la nuit de mardi à mercredi dans l'Ouest de la France, qui pourtant n'est pas en vigilance orange, première conséquence des fortes chaleurs qui se sont abattues sur l'Hexagone depuis mardi. L'origine de cette panne est liée selon Réseau transport d'électricité (RTE) aux fortes variations de températures, qui ont atteint par exemple 20°en Vendée, passant de 16 à 18°c le matin à La Roche-sur-Yon à 37°c l'après-midi, selon Météo France. Conséquence de ces variations, des appareils de mesure de la puissance dans les lignes électriques et du niveau de tension sont montés en pression et ont perdu de l'huile, causant dans quelques postes des débuts d'incendies, très rapidement maîtrisés par les pompiers, a précisé à l'AFP Didier Bény, délégué Ouest de RTE. Après la gigantesque panne exceptionnelle de la nuit, la situation est revenue à la normale mercredi matin dans les Pays de la Loire, mais aussi dans la région de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) tandis qu'à Vannes (Morbihan), quelque 6.000 foyers restaient encore privés d'électricité à 11h30, après une nouvelle panne à 07h15 qui a touché jusqu'à 120.000 personnes. Le retour à la normale est prévu pour le début d'après-midi. Un incident s'est aussi produit à Honfleur (Calvados) mercredi matin: 10.000 foyers y sont privés d'électricité. Dans la nuit, ce sont environ un million de foyers cumulés, selon RTE, qui ont été touchés en Bretagne et en Pays de la Loire. Environ 17 postes ont été concernés par les incidents d'appareils de mesures (sur les 500 du réseau Ouest), dont celui de Cheviré, au sud de Nantes. Quelque 200.000 foyers ont été affectés à Cholet (Maine-et-Loire) et dans le pays des Mauges, 230.000 foyers dans l'agglomération nantaise et le Pays de Retz et 400.000 foyers en Vendée. En Loire-Atlantique, les pompiers ont reçu plus de 1.000 appels dans la nuit, pour l'essentiel de demandes d'informations, selon la préfecture. Plusieurs interventions ont concerné des personnes bloquées dans des ascenseurs. Des grandes surfaces ont été victimes de ces coupures en Bretagne et en Pays de la Loire, mais elles sont toutes équipées de groupes électrogènes qui ont généralement pris le relais afin de protéger les produits frais, ont expliqué les professionnels contactés par l'AFP. Cependant en Loire-Atlantique au moins 2 des 62 supermarchés de Système U ont connu des pertes de produits frais et surgelés. Pour une raison encore inconnue, les groupes électrogènes n'ont pas pris le relais suite à la coupure de courant. Les deux magasins ont été relivrés en urgence mercredi matin, a-t-on appris auprès de Système U Ouest. En Vendée, où l'ensemble du département a été affecté à l'exception du sud-Vendée, les pompiers ont reçu environ 400 à 500 appels dans la nuit, essentiellement pour des demandes d'informations. Quelque 120 salariés de RTE ont été mobilisés dans la nuit et 200 étaient sur le terrain mercredi, notamment pour essayer d'isoler les appareils sensibles à la chaleur, a expliqué M. Bény. Un programme de remplacement de ces appareils est en cours et doit se terminer d'ici trois ans. Si la température monte progressivement, même jusqu'à 40°c, il n'y a pas de souci, mais là c'est brutal. On le connaît ce problème, assure M. Bény. Selon lui, les températures prévues mercredi et jeudi ne devraient pas poser de problème mais nous prenons des dispositions pour vendredi car une nouvelle hausse des températures est prévue.... Romandie 1/7/2015
  21. Ci-dessous, la carte de Météo-France : vigilance météorologique canicule. Initialement lancée pour 26 départements, l'alerte a été étendue à 40 départements. Elle est valabe, pour le moment, jusqu'au 2 juillet. Cliquez sur l'image pour vous rendre sur le site de Météo France. Une fois sur le site, cliquez sur le département qui vous concerne ou vous intéresse pour lire les informations spécifiques. Il est par ailleurs indiqué que : - l'air très chaud et sec va s'étendre progressivement aux régions de l'est. - les températures maximales dépasseront les 35 degrés dans de nombreuses régions. 40 degrés sont attendus à Paris, de nombreux pics proches des 40 degrés sont prévus sur le sud de la Champagne, la Bourgogne et le Périgord. - L'épisode caniculaire s'annonce durable, puisqu'il est probable qu'il se prolonge jusqu'en fin de semaine. Il faut noter que les départements proches de l'Atlantique ont subi mardi et subiront encore mercredi un pic de chaleur très fort, mais l'arrivée jeudi d'une masse d'air océanique plus fraîche va permettre une baisse importante des températures sur ces régions. Aussi le pic de chaleur ne durant que 2 jours, ces départements ont été placés en vigilance jaune. De même, l'influence du vent marin et de l'autan va contribuer à limiter la hausse des températures sur une bonne partie de Midi-Pyrénées, placée en vigilance canicule jaune. . Jeudi : toujours la canicule surtout du Centre-est au Nord-est, moins chaud ailleurs avec des orages sur l'Ouest. Si les températures baissent un peu grâce à des orages dans certains départements (Attention : les orages peuvent être localement violents et peuvent donner de forts cumuls de pluie), sur le reste du pays sur la moitié Est, le beau temps persiste avec une chaleur encore écrasante du nord de la vallée du Rhône à la Bourgogne, Champagne, Lorraine, Alsace et Franche-Comté. Les températures du matin restent élevées souvent supérieures à 20 degrés. Météo France 1/7/2015
  22. En cette période caniculaire, France 3 a enquêté sur ce qu'il est conseillé de boire et de manger. Entre les étals d'un marché, les acheteurs déambulent au ralenti. La faute aux 33°C affichés sur le thermomètre en ce mardi 30 juin. Et la vague de chaleur ne fait que démarrer. Salades, glaces au gaspacho, pour la chasse à la fraîcheur, chacun à sa technique. Avec les fortes chaleurs, il est difficile de manger beaucoup. Mieux vaut multiplier les petites quantités, les aliments légers, gorgés d'eau. Plus le repas est lourd et gras, plus le corps va consommer de l'énergie pour le digérer et ainsi augmenter la température interne. Pour s'hydrater les choix gagnants sont les pastèques, les melons ou encore les fraises, mais aussi des légumes à consommer froid de préférence. "Si vous faites un chou-fleur, à l'huile et au vinaigre, ça fait un très bon plat froid qui rafraichit. On a des petites courgettes ou des artichauts aussi qui peuvent être consommés froid", explique Brigitte Lamy, primeur au micro de France 3. Au rayon fromage, mieux vaut privilégier les pâtes molles riches en eau comme la mozzarelle. En dessert, le fromage blanc peut se manger avec des fruits. Enfin, il est conseillé d'éviter les sodas qui facilitent l'élimination de l'eau du corps. Francetv info 30/6/2015
  23. Attention aux coups de chaud. Un journaliste de France 2 précise quelles sont les conséquences d'une canicule sur notre corps. Alors que la vigilance orange à la canicule a été étendue ce mardi 30 juin, le journaliste de France 2, Nicolas Chateauneuf, détaille les effets de la chaleur sur notre corps. "La température grimpe et notre corps enclenche la climatisation. On se met à suer. Notre peau se couvre d'une fine pellicule d'eau puisée dans nos réserves", explique le reporter. Les veines, qui se trouvent sous la peau, vont aussi se dilater. "C'est cette impression de grosseur des mains et des pieds qui gonflent", précise Nicolas Chateauneuf. La chaleur peut également provoquer un coup de fatigue. "La température idéale de l'air c'est 25 degrés, au-delà le corps va dépenser de l'énergie et de la sueur pour se refroidir. Et quand il fait chaud, on peut facilement perdre jusqu'à 1 litre par heure", rapporte également le journaliste sur le plateau de France 2. INFOGRAPHIE. Les effets de la canicule sur votre corps : Maux de tête, troubles digestifs, douleurs musculaires… Les fortes chaleurs peuvent entraîner bon nombre de conséquences néfastes pour l'organisme. 33°C à Paris, 34°C à Lyon et Toulouse, 35°C à Clermont-Ferrand, 36°C à Nantes, 37°C à Bordeaux… La canicule est arrivée, et elle ne fait que débuter. Selon les prévisions de Météo France, la vague de chaleur qui s'abat sur le pays devrait durer au moins jusqu'au début de la semaine prochaine. Un épisode caniculaire particulièrement précoce dans l'année, et auquel il convient de se préparer correctement, afin de se prémunir des éventuels pépins physiques occasionnés par ce coup de chaud. Car les fortes chaleurs ne sont pas sans conséquence sur votre organisme. Déshydratation, migraines, maux de ventre, problèmes digestifs, douleurs musculaires, troubles respiratoires… Les risques liés à la canicule sont nombreux, souligne l'Institut national de protection et d'éducation pour la santé (Inpes). Pour éviter petits bobos et maux plus sérieux, l'Inpes émet par conséquent une série de recommandations, en particulier pour les personnes les plus fragiles : boire régulièrement de l'eau sans attendre d'avoir soif, éviter les efforts physiques, privilégier les endroits frais et ventilés… Des conseils répétés à chaque vague de chaleur depuis 2003. Cette année-là, la canicule, mal anticipée, avait fait 15 000 morts, selon l'Inserm (lien PDF). Francetv info 30/6/2015 - Francetv info 1/7/2015
  24. En cette période de canicule, chacun a sa méthode pour se désaltérer, entre thé glacé, menthe à l'eau et soda. Dans les cafés, les Parisiens sont installés confortablement en terrasse, bien à l'ombre, la canicule, ils la supportent très bien avec leur boisson préférée. "Quand il faut aussi chaud on aime boire du Coca avec beaucoup de glaçons", témoigne une dame. "Ce qui marche le mieux en ce moment en plein soleil, ce sont surtout les sodas, indique une serveuse. Vous avez aussi beaucoup de Perrier, beaucoup de menthe". Pour s'hydrater, dans cette herboristerie, les recettes de grand-mère sont des valeurs sûres. On recommande ici une pincée de fleurs et de feuilles d'hibiscus, de sureau, de menthe poivrée ou de roses, préparés en tisane, chaud ou froid, ça désaltère. "La menthe a ce petit gout mentholé qui plait beaucoup parce qu'elle va avoir un effet froid, un peu glaçant au niveau de la langue", explique Amandine Guyot, pharmacienne phytothérapeute à l'herboristerie du palais Royal. Francetv info 30/6/2015
  25. Il fait "déjà 35°C à l'ombre, au pied de la Tour Eiffel aujourd'hui", annonce Philippe Verdier, installé devant le célèbre monument parisien, en ce premier jour de canicule. "Ajoutez 6 °C et c'est ce que l'on attend demain", prévient-il. La bouffée d'air chaud qui était dans le Sud-Ouest aujourd'hui, à Bordeaux notamment, va en effet arriver dès demain dans les régions du Nord, avec des températures qui vont atteindre leur pic dans l'après-midi. "C'est là qu'on aura 40 degrés à l'ombre", indique Philippe Verdier, avant d'ajouter : "on a pas vu une telle température ici depuis la canicule de 2003 et depuis celle de 1947. C'est donc très rare". Cette canicule s'accompagnera de pollution à l'ozone. Elle devrait s'étaler sur toute la moitié nord. Particularité "Elle s'étale en-dehors des villes et au contact de la végétation, elle se renforce", explique Philippe Verdier. Autrement dit, "si on a une mauvaise qualité de l'air dans Paris, sachez qu'elle sera encore pire dans les forêts environnantes". Un phénomène qui s'était déjà produit lors de la canicule de 2003. Francetv o,fp 30/6/2015
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