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Ugatza

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Messages posté(e)s par Ugatza


  1. Ben, c'était pas évident de s'apercevoir que c'était du second degré.
    Pour moi, "je ressens" est plus fort que "je pense".
    On peut en effet assez facilement "changer d'opinion": contre l'arithmétique, on ne peut pas lutter.
    Mais le ressenti est moins accessible au langage et à la raison (c'est encore du Terrasson, ça!).
    Donc moins discutable, plus irréfutable.

    Rassure-toi, c... c'était juste pour faire "image".
    Religieux, pour moi, tu devrais le savoir, puisque tu sais que je suis un héritier des assassins de Kronstadt, c'est très désagréable.
    C'est dire que je suis vraiment incohérent.
    Un peu comme si tu disais à un anar qu'il est ressenti comme trotskiste....ou l'inverse.
    Ou à un catholique qu'il est un athée qui s'ignore....ou l'inverse.Very Happy

    MOI AUSSI, je suis athée et matérialiste.
    Je ne pense pas du tout que tu sois c...
    Tu le sais de toute façon.

    La paix est signée (avant la prochaine escarmouche?), mais j'aimerais que tu conviennes que tu n'es pas aussi "cool" et "tolérant" que tu le prétends.
    Et même que tu es limite emm...eur, souvent.

    Je ne suis pas à l'origine de toutes les polémiques...
    Et là où tu vois déviation, c'est parfois quand je vais tout droit, alors que tu préfères musarder.

    Guido Lupo a écrit:


    - j'ai relu avec plaisir nos échanges sur le lien que tu rappelles, à propos de la forêt du Vercors. Outre que ça m'a remémoré d'excellents souvenirs, c'est assez clair, pas mal écrit de part et d'autre… Ceux qui auront le courage d'en relire un bout trouveront bien en quoi nos visions s'opposent, et ce qui nous oppose vraiment, bin c'est bien dommage mais ce n'est pas ce que tu crois. Tout le monde, sauf moi, se fiche que tu me prennes pour un tenant de la "nature" en conserve et artificialisée simplement parce que je t'ai fait remarquer un jour que la biodiversité n'était pas forcément plus importante dans la forêt naturelle type taïga que dans la campagne bocagère, et que tu nous as embarqué dans une autre polémique… Au passage, t'as pas remarqué que c'est ce que dit FT dans la citation ? la biodiversité augmente quand on découpe la foret en quartiers de plus en plus petits, par des layons qui font des écotones, certains technos ou bureaucrates seraient tentés de le faire, du coup. Mais ce n'est pas pour autant la nature… c'est au contraire nocif pour les espèces vraiment forestières qui ont besoin de grands espaces non découpés, et sont aujourd'hui bien plus en danger du fait de la disparition de leurs habitats. Et à titre perso je n'ai jamais pensé que ce soit un modèle. D'ailleurs je ne pense pas qu'il y ait UN modèle, il faut faire au mieux avec ce qu'on a là où l'on est. Préserver et laisser surtout faire, là où la nature est vivace et revient sur de vastes surfaces en déprise. Et parfois, lorsque la problématique c'est seulement de pousser pour faire revenir un peu de nature sur une friche industrielle en banlieue, ou dans des prairies exploitées par des éleveurs, bin je ne suis pas pour me priver d'intervenir. Conserver les écosystèmes bocagers, c'est aussi un enjeu aujourd'hui. Ca permet aussi de discuter (ouh, collabo Very Happy ) et de faire passer des idées auprès de gens , en plus. Ca ne fait pas de moi un tenant de la "nature" jardinée, et je m'en vais ailleurs me balader.
    - j'adore Fabre, je viens encore de le citer tu devinerais pas où.

    Bon, j'avais dit que je n'avais pas le temps, je vais encore me faire incendier

    tchintchin

    guido


    1) Je sais que tu te soignes, puisque tu as écrit d'autres choses depuis...

    2) Ben, non, c'était pas une AUTRE polémique. C'était ma réaction à ce que tu écrivais et que tu pensais anodin.
    Oui, j'avais remarqué que c'est ce que disait Terrasson dans la citation....ET POUR CAUSE.
    Ca m'a rappelé cette discussion.
    C'est à peu près le point de vue que je tenais.
    Je parlais bien du nombre d'espèces dans une forêt naturelle d'un seul tenant,, pour l'opposer à un nombre d'espèces important sur une petite unité de surface bocagère mais monotone ?
    Et si tu lis (je te le conseille ) Terrasson, tu verras qu'il le disait depuis très longtemps, bien avant cet interview.
    En tous cas, je vois avec plaisir que tu as modifié dans le bon sens ton opinion le concernant...

    3) Je ne vais pas insister sur Hainard (t'as l'air de ne plus tellement tenir à en parler) pour ne pas plomber l'ambiance. Laughing
    Tu vas être surpris. Moi, ce que je préfère chez Hainard (outre ses magnifiques oeuvres d'art), c'est ce qu'il disait sur l'Art Contemporain, pas sur la nature. Twisted Evil

    Mais on s'éloigne, là.

  2. J'oubliais:

    aurelienbis a écrit:
    Citation :
    Mais pour ne serait-ce que l'envisager, il faut se mettre (un instant) à la place du pommier.


    Je me mets à la place du pommier surtout quand je prends un sacré paquet de substances illicites.



    1) J'ai dit "un instant".
    2) Cela veut dire "voir les choses du point de vue du" pommier.

    C'est le B-A BA de la méthode scientifique.
    Si certains n'en étaient pas capables on en serait encore à la Terre Plate centre du monde ou au récit de la Génèse au lieu de la théorie de l'évolution.
    Malheureusement leur exemple est peu suivi... Sad

  3. Bon, ça c'est fait.
    Il fallait que GL nous refasse son numéro sur le Grand Méchant Ugatza.
    Il est bien conservé, il ne change pas, mais c'est comme ça que je l'aime. tchintchin

    Continuons positivement:

    J'ai donné ce lien à aurelienbis:

    http://www.buvettedesalpages.be/terasson_francois/

    Sur cette page, il y a un excellent interview de Terrasson sur la biodiversité.

    Tout le monde peut donner son avis bien sûr.

    Perso, je suis parfaitement d'accord et ce qu'il disait annonçait déjà "Qui a tué l'écologie?" de Fabrice Nicolino.

    "Parlez-moi donc de BIODIVERSITÉ.

    C'est un mot qui a un vrai sens. Une notion utile encore que mal comprise, malmenée.

    Le loup fait disparaître la biodiversité affirma un malheureux représentant de syndicat agricole dans une conférence de presse.

    Qu'est-ce qu'il avait voulu dire? Qu'en mangeant des moutons on pourrait bien penser que le loup est vraiment un vilain parce qu'il s'attaque à une notion sacralisée de partout, à savoir la BIODIVERSITÉ.

    Faux mon cher camarade! Aucun prédateur n'a jamais fait disparaître sa proie. Quand celle-ci diminue en nombre d'individus, le malheureux qui en dépend pour manger a tendance à diminuer aussi. Sauf s'il y a d'autres espèces-proies de rechange, mais jamais le loup ne fera disparaître complètement quoi que ce soit.

    Où est l'erreur? C'est que ce garçon croyait que la biodiversité résidait dans le nombre d'individus. Puis, que, quand on lui a dit que c'était pas ça, il s'est enferré plus avant en inventant une loi écologique inexistante: la fin de l'espèce prédatée sous la pression du prédateur.

    Il n'y a qu'un hyperprédateur comme l'homme pour réussir des coups comme ça. Répétons, répétons: BIODIVERSITÉ: état d'un écosystème où il y a beaucoup d'espèces différentes.

    Et voyons maintenant par quelles failles cette notion de BIODlVERSITÉ va être utilisée pour ruiner celle de NATURE.

    Les méthodes d'évaluation sont toutes très belles : Manhattan, courbes, formules ...

    Quand on passe en coulisses on s'aperçoit que le travail est basé soit sur la diversité des plantes à fleurs, soit sur celle des insectes, des oiseaux ... etc., c'est-à-dire sur une part bien spécialisée du monde naturel, et non sur l'ensemble qui seul justifie la fameuse notion.

    D'autres fois on a choisi de juxtaposer des spécialistes plus pointus: coléoptères, orchidées, lézards, papillons ... On parcourt ainsi plus avant l'échelle d'organisation des êtres, mais en coupant dangereusement chacun des points de vue de l'ensemble. C'est donc mieux et pire à la fois. Tout ceci est dû, bien sûr, à l'incapacité où se trouve chacun de nous de connaître l'ensemble des espèces, à la difficulté d'interpréter les apports de naturalistes spécialisés. Mais on se demande quand même où sont passés les bactéries, les papillons nocturnes et les tardigrades.

    Ainsi des lieux où des pans entiers de biodiversité méconnus s'expriment, se retrouvent-ils fort mal cotés pour prétendre au statut d'espace protégés.

    Un premier thème d'écart par rapport à la Nature est ainsi constitué. Mal utilisé, notre concept de diversité conduit certains à laisser tomber des endroits essentiels, et surtout à ne pas saisir la nécessité d'éviter de restreindre la Nature à certains de ses éléments.

    Mais si c'était là le but? Réduire le grand système naturel à des petit morceaux supposés faciles à quantifier, informatiser, faciles à enfermer dans des zones. On s'étonne de voir tant de travaux, financés pour estimer une biodiversité qui se déploierait tout aussi bien si on ne la connaissait pas, alors qu'on travaille très peu à une évaluation de la perversité des destructeurs, seule chose à connaître D'ABORD pour éviter la disparition de la NATURE.

    Dans nos forêts domaniales sont apparus depuis quelques années les « cloisonnements », Ce sont des allées tracées tous les treize ou vingt-cinq mètres, ambitionnant de passer à cinq mètres. Toutes sortes de justifications diverses en ont été données. Comment diable la forêt pouvait-elle produire quand ils n'étaient pas là ? Tant pis si par cet appel de lumière latéral se déclenche la pousse de branches basses qui empêche d'avoir un tronc sans nœud d'une seule venue, vendable plus tard comme bois d'œuvre.

    Ce qui nous intéressera ici c'est l'argument imparable de diversité. Ces bords de cloisonnements sont des bords de chemin, des sortes de lisières. Ce sont les ÉCOTONES chers au vocabulaire écologiste, les lieux où toutes les espèces se rassemblent parce que des conditions variées de lumière et d'ombre, de chaud et de froid, d'humide et de sec, ailleurs séparées, se trouvent réunies sur un même lieu. C'est ainsi que les mosaïques de milieux différents sont les paradis de la BIODIVERSITÉ. Et que par celle-ci on peut très bien justifier une forêt découpée en carrés aux lanières de plus en plus petites, créant ainsi de plus en plus de lisières.

    Mais il n'y aura plus de forêt, alors même que la cote de l'évaluation sera très élevée sur l'échelle biodiversificatrice. Et donc, faut-il le rappeler, la forêt continue, ou semi-continue avec les trous des chablis, les étangs, les rivières, les traces d'incendie, les amas d'arbres crevés, c'est ça la biodiversité qui compte. La toundra est moins valorisée sur ce plan que la forêt du Gabon. C'est tout de même une sacrée nature. Qui sur le plan scientifique nous en apprend autant que ses sœurs plus compliquées.

    En sous-bois continu il y aura même des espèces qui ne vont guère dans les écotones. La fameuse notion biodiversifiante pourrait bien servir de masque à l'abandon de toute idée de Nature naturelle, continue et fonctionnant selon son bon plaisir.

    Et ce mot qui la désigne est un formidable succédané du vocable NATURE parce qu'il en évacue tout le passionnel, toute la dimension qui touche les plus profonds de nos sentiments « naturels », tout le côté puissamment cosmique. La BIODIVERSITÉ c'est du technique, c'est du comptable, c'est du maîtrisable. La Nature c'est de l'incontrôlable, du pulsionnel, du grandiose. Jamais ça ne pourra entrer dans nos machines! Fabriquons un ersatz, un Canada Dry, baptisé sur l'autel de la MODERNITE.

    Tout ça pourrait bien être encore insuffisant. Alors on va désinformer subtilement. Rechercher dans la Nature des espèces ou des groupes qu'on pourrait désigner comme des malfaiteurs s'attaquant à la diversité.

    Ça n'a pas besoin d'être vrai. Il suffit que ça colle à l'idéologie de la peur de la Nature.

    On éduquera selon ces informations fausses mais convenues, au goût du jour. Quelle n'est pas ma stupéfaction de voir des diplômés, à qui on donnerait la Nature sans confession, professer du haut de leurs titres, que les ronces, les chardons ou les pissenlits « étouffent la biodiversité ».

    Honte à eux ! Honte à nous qui leur donnons leurs diplômes! S'il Y a des espèces envahissantes dans certaines conditions, hâtons-nous de revenir encore et toujours aux souvenirs entomologiques (J. - H. Fabre) où la réalité est dépeinte, où s'ébattent les habitants de la ronce, les visiteurs du chardon et les mangeurs de pissenlit, y compris par la racine.

    Ainsi à qui se fier? Quand on est journaliste par exemple. Le recours à un scientifique n'est plus une garantie, car il peut par contamination idéologique, soit contorsionner sa pensée pour coller à la vague conformiste, soit avoir été élevé selon les nouvelles normes d'une quasi-pseudoscience où de belles végétations épanouies deviennent des simplificateurs de biodiversité.

    Comme ça, tout est brouillé.

    Seuls les bulldozers s'y retrouveront ..."


    C'est moi qui ai souligné. Wink


    Moi, je dis Môssieur Terrasson.


  4. Polémique Victor agresse le Dalaï Lama de l'écologie?
    Tu balances des torpilles (le "new age", j'ai beaucoup aimé, c'est du second degré?) et tu veux des déclarations de paix?
    Tu bouches le poussons un peu loin, GL.

    Bon alors, si je te dis que je RESSENS ta pensée comme légèrement c... tu ne vas pas te vexer? Laughing

    Bon, plus sérieusement, je ne suis pas du tout convaincu par ton démontage : nous n'avons pas le même "ressenti' du mot religieux quand il est employé à nos endroits respecrtifs, ça c'est indiscutable.
    Voilà TOUT ce que tu as écrit:

    Guido Lupo a écrit:
    (...)

    Là où JE RESSENS ta pensée comme (légèrement, prends pas la mouche de suite) "religieuse", c'est lorsqu'effectivement tu parles d'amour de la nature comme tu parlerais d'amour d'une femme, ou d'un être humain, comme si c'était une entité. Tu viens même de le revendiquer longuement en voulant à tout prix me montrer que ton amour ne serait "pas religieux", mais un amour d'adulte moderne et de mâle féministe - on est de la même génération, même si je suis mieux conservé Very Happy , je vois bien ce que tu veux dire.

    Mais moi qui suis matérialiste athée et essaie d'être cohérent, j'aime la nature comme j'aime les fruits rouges, les jeux idiots, désarçonner ceux qui tiennent à classer les gens en catégories, mon travail, certains paysages, ou le Pic noir africain en tôle que j'ai déniché l'autre jour, j'aime au sens qu'ils me donnent du plaisir, et que je me battrai pour préserver les plus importants pour moi s'ils étaient menacés par la connerie, mais certainement pas comme j'aime ma femme, ma fille, mon fils, ma mère, ou même toi mon gars.

    Parce que que je ne la personnifie pas le moins du monde, "dame nature". Pas plus que je ne déclarerai ma flamme à la table de salon que j'aime pourtant assez, même si j'aime quand même mieux mon boulot que la table et la nature que mon boulot, si j'arrive à poser le tout sur un curseur.

    Personnifier et aimer ainsi l'orage, la forêt, ou la nature toute entière, comme on aimerait une personne, (seulement un peu, pensais-je, c'est toi qui viens de te piéger et d'en rajouter pas mal dans ce sens) c'est ça que je qualifie de pensée religieuse. Tu nous dis, ou pas loin, que ce n'est plus dans la crainte ignorante de l'homme des cavernes que tu personnifies et aimes la nature, mais dans le respect mutuel : à mon avis tu viens simplement de nous inventer la religiosité post 68. Ce serait-y pas (un retour de) new age ?

    Bon là tu dois être tout rouge, je t'ai poussé fort, je m'amuse, pète un coup… Et dis-toi qu'il n'y a aucune honte ou dévalorisation à être religieux, un peu ou beaucoup. En plus d'être athée, je suis complètement laïc, mon frère. Bon Aïd el fitr !



    De plus, nous avons bien une conception très différente pour ne pas dire opposée (puisque ça te défrise) de la nature.

    Petit rappel:
    /t54p30-la-foret-du-vercors
    et pages précédentes...

    Moi, ma conception de la nature est celle de Terrasson et j'ai les mêmes aversions que lui pour les fabricants de nature et pour les protecteurs d'une nature à biodiversité optimisée.
    Il me semble me rappeler que tu n'étais pas vraiment d'accord...
    Mon côté Polémique Victor, sans doute.

    J'aurais préféré que tu commentes AUSSI le reste de ce que j'ai écrit.
    Serait-ce parce que tu es d'accord ? (je rêve, là, non?).

  5. Je crois que ça pour le comprendre, il faut l'avoir vécu.
    Et pour le vivre, en avoir envie.

    Je ne parle pas d'une "rencontre" fortuite avec un renard quand on est soi-même enfermé dans une voiture, quand le renard traverse ou reste visible dans les phares.
    Non, je parle de l'émotion ressentie quand on rencontre un renard hors et loin de tout repère humain. Quand on l'a attendue patiemment, et qu'on le voit vivre, chasser le mulot par exemple.
    C'est valable pour tous les animaux qu'il est difficile de voir (évidemment pas pour ceux qu'on voit tous les jours, si tant est qu'on les regarde), même s'ils sont loin d'être rares ou éloignés de nous. Ce serait pareil avec une taupe grillon par exemple.

    Tu sais aussi qu'il existe des "parcs de vision", où l'on propose au PUBLIC moyennant finance, de "voir" des animaux farouches, que le comportement et surtout le nombre du susdit public empêchent de rencontrer dans une forêt.
    Par exemple les parcs à loups ou à cervidés, les "voleries" de rapaces que j'exècre car elles enseignent la perversion des émotions.

    Il s'agit bien sûr d'émotions.

    On a beau comprendre "intellectuellement" la nécessité de préserver l'existence de la nature et de places où lui donner libre cours, il est rare qu'on traduise cette compréhension par des actes cohérents avec elle, s'il n'y a pas, en dessous, des émotions et de puissantes motivations affectives.

    La science sans affect est un stéréotype.

    Chaque vrai scientifique est un créateur qui fait appel à ses émotions, à son intuition, à sa mémoire (la mémoire est fortement déterminée par les affects).

    Contre le Professeur Nimbus et ses éprouvettes d'habitant de laboratoire, il y a par exemple Dian Fossey.
    Grâce à qui on connait vraiment mieux (scientifiquement parlant) le vrai gorille des montagnes, observé dans son milieu de vie. Et pourtant elle est allée très loin dans l'émotion ce qui aurait pu l'empêcher de voir des choses objectives. Il n'en a rien été.

    Il est donc vain d'opposer connaissance scientifique et émotion: il n'y a pas de vraie recherche sans de puissantes motivations affectives, ne serait-ce que ce qu'on appelle "intérêt", au risque d'être mal compris, vu la forte connotation "égoîste" ou financière du mot.

    Qu'est-ce qui m'intéresse, moi, dans la rencontre avec le renard?
    Le renard comme objet scientifique? Alors sa place peut aussi bien être dans un zoo, un parc, ou un laboratoire.
    Non, c'est le fait qu'il soit libre. Libre d'exprimer ce qu'il est...libre d'exprimer sa nature.
    Pour le Loup, ou l'Ours (que j'ai beaucoup recherché plus jeune) presque impossibles à rencontrer, il suffit à mon bonheur de savoir qu'ils sont là, qu'ils existent cachés dans le paysage.

    Quand je parle de rencontre, j'entends déjà GL arriver avec ses gros sabots. Very Happy

    Ben non, on ne rencontre pas que des personnes, GL, mais aussi d'autres êtres vivants, sans pour autant les prendre pour ce qu'ils ne sont pas.

    Je renvoie à la citation que j'ai faite :
    « Nous pourrions alors, pour rendre compte de nos intuitions morales vis-à-vis des espèces, adopter un principe d’humilité. Nous partageons la Terre avec des milliers de formes de vie différentes, qui ont traversé l’histoire de l’évolution, ont développé leurs propres stratégies de survie et de propagation, leur propre excellence. En tant qu’espèce, « nous sommes de nouveaux arrivants, pénétrant dans une demeure qui a été le lieu d’habitation des autres pendant des centaines de millions d’années, une demeure que nous devons à présent partager avec les autres habitants » (Taylor, 1981) ».
    Virginie Maris, Philosophie de la biodiversité, Buchet-Chastel, 2010."

    et à laquelle j'adhère a minima (peut être qu'à la ligne suivante du texte dont elle est extraite, je ne serais plus d'accord.

    S'il s'agit de dire seulement que nous avons tous tendance (mais certains plus que d'autres), y compris les plus expérimentés d'entre nous à "personnifier" les animaux ou certains éléments naturels, c'est à dire de leur attribuer des sentiments ou des intentions humaines, je suis d'accord.

    Autre chose est de définir une personne à partir de cette contradiction mineure.
    Il n'est pas facile de f.... en l'air toute l'éducation qu'on a reçue.
    J'ai cette tendance à parfois faire de l'anthropomorphisme, mais j'en ris.
    Et je n'ai aucune peine à considérer la nature comme un ensemble sans intentions, une force, une dynamique qui nous ignore, et qui est AUTRE.
    Passionnante à découvrir.
    En la découvrant, on fait la part des vrais dangers et des dangers imaginaires. Et on s'aperçoit qu'elle n'est pas DESTINEE à nous servir, pas plus que nous serions voués à lui porter un culte.

    A ce sujet, puisque GL préfère Hainard à Terrasson je me permettrai de citer Hainard:
    "Le miracle d'être" chapitre 3 p 73 "Interrogatoire de l'économie"
    "La destruction de la nature, que je ressens à la fois comme une mutilation, comme l'assassinat d'un être très proche, comme un préjudice personnel et direct, comme un acte de vandalisme et comme un sacrilège, pourquoi leur est-elle si légère, indifférente pour beaucoup? "
    Pour avoir perdu des êtres très proches mais aussi des lieux, des "coins de nature" que j'aimais profondément, je suis en mesure de comparer ce que j'ai ressenti.
    Hé bien, il n'y a aucune mesure.

    Moi, j'aurais écrit:
    ""La destruction de la nature, que je ressens à la fois comme une mutilation,comme l'assassinat d'un être très proche, comme un préjudice personnel et direct, comme un acte de vandalisme et comme un sacrilège, pourquoi leur est-elle si légère, indifférente pour beaucoup? "

    Je ne crois pas, si mes souvenirs sont bons, que l'on puisse trouver une citation aussi clairement RELIGIEUSE dans les livres de Terrasson.

    Revenons aussi sur l'empathie et la connaissance scientifique.
    Si l'on pose la question suivante à des enfants (d'âge supérieur 9 ans) ou à des adultes, dans un contexte non balisé par les antécédents de la discussion, c'est à dire où ils ne pourront pas se demander quelle est (pour vous) la "bonne" réponse:
    "A quoi sert une pomme?"
    Ils répondront 9 fois sur 10:
    -"à être mangée, c'est de la nourriture, même que c'est bon!"
    -"à faire des tartes ou de la compote".
    Très rares seront ceux qui penseront que le pommier ne fabrique pas des pommes POUR qu'on les mange (quoique ce soit vrai dans une certaine mesure, mais qui reste ignorée des disperseurs de pépins inconscients de leur rôle écologique) mais pour se reproduire.
    Or, c'est la raison objective pour laquelle le pommier fait des pommes: il n'y en a aucune autre. Mais pour ne serait-ce que l'envisager, il faut se mettre (un instant) à la place du pommier.
    Cela s'appelle la décentration.
    Hé bien quand on voit que ce que répondent les adultes reste à peu de chose près la même chose QUE DES ENFANTS DE CINQ ANS, on se dit que Freud peut être utile.


  6. Lycanos a écrit:
    Ugatza a écrit:
    Ben moi, je ne me demandais pas pourquoi tu ne venais plus.
    Hé ben, maintenant je sais (pourquoi je ne me le demandais pas).
    Very Happy


    Tant mieux que tu ne te posais pas la question.

    Allez, ne te dérange pas pour moi et continue à écraser avec ton immense culture car il est clair qu'ici, tu peux faire et dire tout ce que tu veux, pas comme sur La Meute. Mais, je sais ce que tu vas dire : que je suis habitué au système "meute" avec loup alpha. Laughing
    Mais ici, c'est pas mieux. C'est pas la censure, mais l'arrogance qui gagne.

    Ah! Au fait, dernière chose.
    Comme tu trouves stupide d'isoler le loup de la nature sur loup.org, moi je trouve étonnant qu'ici, sur un forum censé être si complet, on ne parle pas d'astronomie. Pourtant, que serait la nature et la biodiversité sans les planètes et les astres ?? Rolling Eyes


    Allez, bonne soirée.

    Qui sème le vent, récolte... ce qu'il mérite.
    J'avoue avoir été cinglant sur mon dernier message, mais c'était la réponse du berger à la bergère.
    Sinon, pour le reste tu m'ôtes les mots de la bouche.
    Mais RIEN n'est pire que la censure.
    Ici, en effet, j'ai le droit de dire ce que je pense, dans le respect A LA LETTRE des règles connues de tous et que je n'interprète pas à ma convenance, comme font/faisaient les modos de La Meute et d'autres forums.
    Pas tous, j'en connais où la liberté d'expression existe vraiment et où personne ne reproche à personne son "immense (et écrasante) culture" .
    Ma liberté est celle des autres.
    D'autre part, je n'ai pas l'impression de susciter ici l'obséquiosité et la soumission comme le ferait un dominant chez des dominés.
    Pour le reste, GL t'a fort bien répondu.

    D'autre part, l'arrogance, qu'est-ce que c'est?
    Je ne crois pas que le but d'un forum soit de collecter et coller des informations copiées ailleurs pour se contenter de de les commenter en disant "Ah oui, quelle horreur!, je suis contre (ou pour! Twisted Evil )" ou encore "Ah ouais, c'est nul" ou encore "Ah ouais super!"...mais d'aller quand même un peu plus loin que ces choses convenues et prévisibles. Ca présuppose le risque de chocs.

    Si tu veux continuer de bouder, parce que j'ai renvoyé une tricheuse à ses devoirs, je trouve ça dommage, mais c'est tout.

  7. Guido Lupo a écrit:
    (...)

    Bon là tu dois être tout rouge, je t'ai poussé fort, je m'amuse, pète un coup… Et dis-toi qu'il n'y a aucune honte ou dévalorisation à être religieux, un peu ou beaucoup. En plus d'être athée, je suis complètement laïc, mon frère. Bon Aïd el fitr !


    1) Tu surestimes ta capacité à me mettre en colère.

    2) Si c'était vrai, oui, (sauf pour un marxiste comme moi, de toute façon rouge de façon permanente, même par temps calme) mais ça ne l'est pas.

    3) Pourquoi cette soudaine affirmation de ton athéisme"? Very Happy

    Guido Lupo a écrit:
    Hmmm.... Cher U...

    Si tu veux bien me relire, tu verras que je ne t'ai pas qualifié toi de religieux, pas plus que Terrasson, dont je connais trop peu les écrits, (mais que j'ai entendu quelquefois, y compris il y a bien longtemps en personne au Museum où nous étions allés le trouver pour discuter avec lui bien avant qu'il passe dans les médias).

    Déjà j'ai un peu de mal à imaginer ici ce que serait "quelqu'un de religieux", à part bien sûr un ressortissant d'une des innombrables variétés de professionnels ou d'allumés des vérités révélées qui nous les brisent, et il ne s'agit pas de ça, gagnons du temps.

    Là où JE RESSENS ta pensée comme (légèrement, prends pas la mouche de suite) "religieuse"
    , c'est lorsqu'effectivement tu parles d'amour de la nature comme tu parlerais d'amour d'une femme, ou d'un être humain, comme si c'était une entité. Tu viens même de le revendiquer longuement en voulant à tout prix me montrer que ton amour ne serait "pas religieux", mais un amour d'adulte moderne et de mâle féministe - on est de la même génération, même si je suis mieux conservé Very Happy , je vois bien ce que tu veux dire.


    (...)

    Alors, il faudrait savoir.
    Religieux ou pas?
    Si je personnifiais la nature, je serais sans la moindre réserve, ni nuance, religieux.
    Je trouve très belle l'idée d'aimer la nature comme on aime une femme et très beau le poème de Rimbaud qui le dit:


    Mais où ai-je parlé de l'amour de la nature comme si c'était une femme ou une personne?
    J'ai dit aimer la nature pour ce qu'elle est.
    J'ai aussi défini la nature comme la liberté de ce qui n'est pas nous.
    Ce qui n'est pas nous PEUT être une personne, ou tout à fait autre chose.
    La façon d'aimer ce qui est différent de nous ne signifie pas que ce qu'on aime est identique et que la nature est "personnifiée".
    Tu confonds la façon d'aimer et ce qu'on aime.
    Ce n'est pas mon cas.
    Quand on est adulte, on aime "les choses" pour ce qu'elles sont, c'est à dire DIFFERENTES je persiste et je signe.

    Aimer la liberté d'un renard, ne signifie pas que ce renard est une personne.
    Tu as fumé des herbes qui font rire ou bien veux-tu vraiment qu'on continue cette discussion?
    Nous savons déjà (depuis certain débat sur la biodiversité et la forêt) que nous avons de la protection de la nature (versus protection de la biodiversité cultivée, créée dans un milieu géré) des conceptions différentes voire opposées.
    Il n'est pas étonnant que nous ayons de la nature une définition opposée aussi.
    De là à dire que la mienne (et celle de Terrasson, sans même l'avoir lu) relèverait, même un peu, de l'animisme, je te trouve un peu gonflé.

  8. Me qualifier de "religieux", c'était en effet un peu "vache"...
    "D'habitude", c'est moi qui dis des vacheries, non? Wink

    Rien ne permet je crois de prétendre que Terrasson met la nature avec un grand N au sommet de l'échelle des valeurs.
    Dans son premier livre "La peur de la nature", il se demande pourquoi elle est détruite et surtout comment et il y voit beaucoup de motivations irrationnelles.
    Notamment dans l'obsession de recréer (par la technologie) quelque chose qui la remplace et que l'on contrôle (par la gestion).
    Ce dernier thème est largement développé dans "La civilisation anti-nature".
    A aucun moment, on ne voit poindre l'ombre d'une préoccupation religieuse.

    Ensuite, est-ce que aimer quelqu'un ou quelque chose pour ce qu'il (ou elle) est et non pour ce à quoi il (ou elle) sert n'est pas la signature de l'âge de raison?
    C'est là que Freud peut être invité.
    On aime Dieu ou les dieux autant par la crainte que par souci d'accéder à la vie éternelle: cette préoccupation est marquée, elle, par le sceau de l'utilitarisme, et de l'égoïsme (infantile) sous couvert "d'amour" du prochain.
    C'est plutôt ça, le religieux.

    Je pense donc que tu inverses les rôles: le religieux, celui qui place la Nature au-dessus de tout, c'est plutôt Hainard, qui y pénètre sur la pointe des pieds, comme dans un temple ou une église.
    N'oublions pas que la faune sauvage était certes une passion de Hainard mais aussi son gagne pain: il ne donnait pas ses sculptures et ses lithographies.
    Comme je l'ai dit Hainard exacerbe l'opposition entre la culture (l'Humanité) et la nature, en déclarant qu'il faut réserver de vastes territoires à la nature sauvage, c'est à dire vierge de toute intervention humaine, quand Terrasson propose de baser leurs relations sur la connaissance et le respect, qu'ils croient donc possibles.


  9. Ben non , Terrasson n'adore pas la nature et moi non plus, d'ailleurs.
    On peut certes supposer qu'il l'aime (moi aussi d'ailleurs).
    L'amour est-il une attitude religieuse?

    Pour Terrasson, la nature est la LIBERTE de ce qui n'est pas nous.

    Mais GL a raison de l'opposer à Hainard qui lui, propose de créer de vastes territoires vierges de toute intervention humaine, en concentrant celle-ci sur des territoires plus petits.
    Ceci a comme conséquence d'augmenter la violence technologique faite aux plantes cultivées ( voir ce qu'il écrit dans "Le miracle d'être").
    Je me demande ce qu'il aurait pensé des OGM : il s'est bien gardé de le dire.

    Si l'un des deux doit être qualifié de "religieux", c'est bien Hainard (que j'apprécie, mais beaucoup moins que Terrasson, plus matérialiste et humaniste).
    1) Le miracle (d'être) est un phénomène d'origine inexplicable, divine ou SURnaturelle.
    2) C'est lui qui veut créer de très vastes espaces VIERGES de toute intervention humaine.

    Terrasson, lui, propose des relations harmonieuses, respectueuses et pacifiées avec la nature, basées sur sa connaissance, c'est à dire de la voir telle qu'elle est: ni un joli cadre plein de petits zoizos, de jolis papillons et de fleurs multicolores, ni un enfer peuplé de dangers de dévoration, d'empoisonnement, d'enlisement et de piqûres...que presque tous veulent transformer en NOTRE envionnement, bien aseptisé et débarrassé de nos sources d'angoisse.
    Alors qu'Hainard propose d'exacerber l'opposition entre nature et culture, il propose de l'adoucir.

    Evidemment la critique très pertinente qu'il a faite de la "protection de la nature" officielle ne lui a pas été pardonnée. Wink


  10. Terrasson religieux?
    Celle-là, c'est la meilleure!
    Cette affirmation devrait être justifiée par quelques éléments concrets....des citations par exemple.
    C'est la peur de la mort (ou d'une puissance supérieure mal connue, la nature) qui fonde toute forme de religion.
    Or, Terrasson plaide contre cette peur pour la connaissance de la nature.
    Connaissance et religion ne vont pas bien ensemble.
    Il constate que la peur existe ou n'existe pas a priori, selon les individus qu'ils révèlent à eux-mêmes par l'expérience qu'il proposait à ses stagiaires: dormir seul, sans lumière et sans grand équipement dans une forêt loin de tous repères de la civilisation.
    Evidemment, il s'iinterroge et ses lecteurs avec lui.

  11. Oui, il s'agit bien de François Terrasson, auteur de "La peur de la nature" (qui vient d'être réédité) et aussi de "la civilisation anti-nature".
    Ils traitent tous deux des causes profondes (psychologiques et culturelles particulières) de la destruction de la nature.
    Attention il ne s'agit pas de livres sur la biodiversité.
    C'est aussi une critique très pertinente de l'idée de protection de la "nature".
    IL pense que ce n'est pas la nature (dont la dynamique doit nous échapper pour qu'elle soit naturelle) que bien des "protecteurs" protègent, mais un état fixe, ENTRETENU pour correspondre à UNE idée de ce qu'elle DOIT être et contenir, ce qui les pousse à détruire ce qu'ils prétendent protéger.

    En guise d'apéritif:
    http://www.buvettedesalpages.be/terasson_francois/

  12. Il vous reste du chemin à faire. Smile
    Vous êtes encore dans "l'utile" et "l'agréable".

    Nous ne sommes pas le centre ou le sommet du monde vivant.
    Ils n'existent que dans notre imagination égocentrique.
    On ne dit pas des conditions de la vie qu'elles sont utiles, mais qu'elles sont indispensables.
    Et bien des éléments de la biodiversité ne rendent pas la vie agréable.
    Ils n'en sont pas moins inséparables des conditions générales de la vie.

    La vie sauvage n'existe pas POUR nous et POUR qu'on s'en serve, sans conséquences.
    On s'en sert, c'est tout...mais on le fait sans prudence, sans respect, en la méprisant ou en ignorant sa valeur pour elle-même.
    Grave erreur.

    Je pense avoir eu raison d'invoquer Freud, car ce qu'il a écrit sur le pouvoir rend bien compte des motivations qui poussent à vouloir dominer, contrôler et éliminer la vie sauvage.
    Dans l'inconscient, la nature a la même valeur que la féminité.
    Lisez Terrasson, vous comprendrez mieux.

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