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  1. Mangroves et récifs coralliens : Les députés ont voté un amendement gouvernemental visant à renforcer l'action de l'Etat et des collectivités d'outre-mer pour la protection des mangroves et des récifs coralliens (nouvel article 51 ter A). La rapporteure du texte s'y est déclarée très favorable. Mangroves et récifs coralliens sont des écosystèmes ultramarins contribuant notamment à atténuer les effets du changement climatique et à favoriser l'adaptation des territoires littoraux aux risques de submersion marine et d'érosion côtière. Après les engagements figurant dans la feuille de route 2015 pour la transition écologique, reposant notamment sur un objectif de protection de 35.000 hectares de mangroves d'ici la conférence "Paris Climat 2015", la mesure fixe des objectifs plus ambitieux : la protection au total de 55.000 hectares de mangroves d'ici à 2020 et 75% de récifs coralliens d'ici 2021. Pour les mangroves, cela s'inscrira dans la nouvelle stratégie d'intervention foncière du Conservatoire du littoral 2015-2050 et du plan national d'actions pour les milieux humides 2015-2018 et, pour les récifs coralliens, dans le futur plan d'action quinquennal de l'Initiative Française pour les Récifs Coralliens (Ifrecor). Un amendement gouvernemental a créé l'article 51 octies transposant la directive 2013/39/UE modifiant la DCE (directive-cadre sur l'eau) et sa directive "fille" 2008/105/CE, qui introduit de nouvelles exigences pour la protection des milieux aquatiques et du biote (la faune et la flore présentes dans un lieu donné). localtifs.info
  2. Biodiversité en milieu urbain : L'article 36 quater sur les espaces de continuités écologiques a été modifié, d'abord en "permettant d'identifier, dans les règlements des PLU les espaces de continuité écologique, sans créer un nouveau zonage". "Il s'appuie sur un document juridique déjà utilisé, le règlement, et précise que celui-ci pourra identifier des espaces de continuité écologique, les délimiter et fixer des prescriptions en vue d'en assurer la préservation", explique la ministre de l'Ecologie. Un deuxième amendement introduit les espaces de continuité écologique dans le code de l'urbanisme, "ce qui constitue une grande innovation" pour la ministre. Laurence Abeille (EELV, Val-de-Marne) a obtenu la création d'une section 6 bis au titre V relatif à la biodiversité en milieu urbain et péri-urbain. L'article 36 quinquies A modifie le Code de l'urbanisme pour les projets soumis à autorisation d'exploitation commerciale : la construction de nouveaux bâtiments sera autorisée "uniquement s'ils intègrent sur tout ou partie de leurs toitures, et de façon non exclusive, soit des procédés de production d'énergies renouvelables, soit un système de végétalisation basé sur un mode cultural garantissant un haut degré d'efficacité thermique et d'isolation et favorisant la préservation et la reconquête de la biodiversité". Un amendement du gouvernement prévoit qu'"à compter du 1er janvier 2017, la surface des places de stationnement imperméabilisées compte pour le double de leur surface". Laurence Abeille a obtenu l'insertion d'une formule précisant que les plans climat-énergie territoriaux doivent "favoriser la biodiversité pour adapter la ville au changement climatique" (article 36 quinquies B). Par ailleurs, selon l'article 36 sexies, "dans un délai de deux ans à compter de la publication de la présente loi, le gouvernement remet au Parlement un rapport sur l'opportunité de classer le frelon asiatique (vespa velutina) dans la catégorie des organismes nuisibles, au sens du Code rural et de la pêche maritime". L'article 51 bis a été modifié par un amendement du gouvernement par lequel "l'Etat établit une cartographie fondée sur un indicateur national d'érosion littorale", et ce "afin d'anticiper l'évolution du trait de côte et de prendre en compte les phénomènes hydrosédimentaires entraînant l'érosion et l'accrétion littorale dans les politiques publiques". Cette cartographie se substitue à la disposition adoptée en commission qui rendait obligatoire la réalisation de démarches spécifiques de prise en compte du risque d'érosion. Même source que précédemment
  3. Foncier agricole et zones de montagne : A l'article 36, qui prévoit d'ajouter une finalité environnementale à l'aménagement foncier agricole, la référence à l'enherbement des cultures et aux zones sans pesticides est supprimée, car il ne s'agit pas des seules pratiques favorables à la préservation de l'environnement, selon l'auteur de l'amendement, Yves Caullet (PS, Yonne). Un nouvel article, le 36 bis A, revient sur une disposition de la loi d'avenir pour l'agriculture, qui avait introduit dans le Code de l'urbanisme une disposition qui applique automatiquement le régime des espaces boisés classés – les EBC – aux espaces boisés, à la demande de Jean-Marie Sermier (UMP, Jura). "Il nous semble indispensable de conserver les deux systèmes de protection des espaces boisés, qui sont complémentaires", explique-t-il en séance. Le gouvernement a obtenu la suppression de l'article 36 bis qui avait été créé en commission par Joël Giraud (RRDP, Hautes-Alpes) pour accorder aux zones de montagne une nouvelle dérogation aux conditions de fixation d'un débit minimum biologique. "Conscient de cette difficulté, le gouvernement a confié une mission à Joël Giraud, en sa qualité de président de la commission permanente du Conseil national de la montagne. L'objet de cette mission est justement d'analyser comment la fragilité du modèle économique de certaines structures agricoles de montagne est prise en compte dans la mise en œuvre des dispositions de la loi sur l'eau et de formuler des propositions pour concilier la préservation des ressources en eau et le maintien d'une agriculture montagnarde", a expliqué Ségolène Royal. Source : localtis.info
  4. Compensation écologique : La commission du développement durable, lors de l'examen du projet de loi il y a neuf mois, avait créé trois articles (33 A, 33 B, et 33 C) sur la compensation écologique. Un amendement de la rapporteure Geneviève Gaillard (PS, Deux-Sèvres) rassemble ces trois articles au sein de l'article 33 A. Il modifie le chapitre III du titre VI du livre Ier du Code de l'environnement intitulé "compensation des atteintes à la biodiversité". "Les mesures de compensation des atteintes à la biodiversité sont les mesures prévues par le 2° du II de l'article L.110-1 du Code de l'environnement et rendues obligatoires, par un texte législatif ou réglementaire, pour compenser, dans le respect de leur équivalence écologique, les atteintes prévues ou prévisibles à la biodiversité, occasionnées par la réalisation d'un projet de travaux ou d'ouvrages ou par la réalisation d'activités ou l'exécution d'un plan, d'un schéma, d'un programme ou d'un autre document de planification", est-il indiqué. "Toute personne soumise à une obligation de mettre en œuvre des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité peut y satisfaire soit directement, soit en confiant par contrat la réalisation de ces mesures à un opérateur de compensation […], soit par l'acquisition d'unités de compensation dans le cadre d'une réserve d'actifs naturels", sachant que "dans tous les cas, le maître d'ouvrage reste seul responsable à l'égard de l'autorité administrative qui les a prescrites". "Dans le cas de mesures compensatoires portant sur une longue durée, les contrats relatifs à la mise en œuvre de ces mesures peuvent prendre la forme d'obligations réelles environnementales", ces dernières étant définies à l'article 33 (elles consistent à autoriser le propriétaire d'un immeuble à créer, sur cet immeuble, une obligation environnementale intuiti rei durable et automatiquement transmissible à ses ayants cause, que ceux-ci soient universels ou particuliers). L'article définit ce qu'est un "opérateur de compensation", soit "une personne publique ou privée chargée, par une personne soumise à une obligation de mettre en œuvre des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité, de les mettre en œuvre pour le compte de cette personne et de les coordonner à long terme". Et ce qu'est un "opérateur d'une réserve d'actifs naturels" qui "met en place les mesures de compensation […] de manière à la fois anticipée et mutualisée". Il est précisé que "les réserves d'actifs naturels font l'objet d'un agrément préalable par l'Etat, selon des modalités définies par décret" et que "l'acquisition d'unités de compensation issues d'une réserve d'actifs naturels par des maîtres d'ouvrage afin de leur permettre de remplir leurs obligations de compensation écologique n'est possible que lorsque ces unités sont équivalentes aux mesures de compensation prescrites par l'autorité administrative aux maîtres d'ouvrage concernés". Actuellement, seule CDC Biodiversité est un opérateur d'une réserve d'actifs naturels. L'article précise en outre que lorsqu'une personne soumise à une obligation de mettre en œuvre des mesures de compensation n'y a pas satisfait dans les conditions qui lui ont été imposées, elle reçoit une mise en demeure d'y satisfaire. Et, "lorsque, à l'expiration du délai imparti, la personne n'a pas déféré à cette mise en demeure, l'autorité administrative compétente peut faire procéder d'office, en lieu et place de cette personne et aux frais de celle-ci, à l'exécution des mesures prescrites via une réserve d'actifs naturels […], ou, à défaut, en confiant la réalisation de ces mesures à un opérateur de compensation". Enfin, "les mesures de compensation des atteintes à la biodiversité […] sont géolocalisées dans un système national d'information géographique, accessible au public sur internet". A l'article 64 du texte, les députés ont en outre habilité le gouvernement à mieux articuler les mesures de réduction, d'évitement et de compensation des impacts relatifs aux sites Natura 2000 et aux espèces protégées, édictées en application des directives Habitats et Oiseaux. Même source que le premier article sur le sujet.
  5. Milieux aquatiques et zones humides : Les députés UMP ont supprimé une disposition du texte qui prévoit de donner la compétence de la "préservation et la restauration de la biodiversité des écosystèmes aquatiques" aux établissements publics territoriaux de bassin. "Pour maintenir une lisibilité de l'action publique en matière de biodiversité par les acteurs du territoire, le projet de loi prévoit de confier les missions de préservation et de restauration de la biodiversité des écosystèmes aquatiques à l'Agence française de la biodiversité, et à sa déclinaison territoriale. Il n'est pas souhaitable de multiplier ainsi les acteurs en charge de ces missions, à l'heure où le gouvernement manifeste sa volonté de simplification administrative", justifie l'exposé des motifs. Un amendement gouvernemental porte sur la nouvelle compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (Gemapi) attribuée aux communes, avec transfert aux EPCI à fiscalité propre dont elles sont membres. Il s'agit de traiter le cas "fréquent" où la commune a déjà transféré cette compétence à des syndicats de communes ou à des syndicats mixtes. Une série d'amendements du gouvernement modifie l'article 32 ter du texte créant les réserves de biosphère* dans le Code de l'environnement pour intégrer explicitement les sites Ramsar et indiquer que conformément à l'article 2 de la convention Ramsar, "peuvent être proposés à l'inscription sur la liste des zones humides d'importance internationale, les milieux humides dont la préservation présente un intérêt international au point de vue écologique, botanique, zoologique, limnologique ou hydrologique. Les sites ainsi inscrits sont gérés de façon à favoriser leur conservation et leur utilisation rationnelle". Un autre amendement ajoute les associations et les syndicats mixtes dans la liste de structures porteuses des réserves de biosphère. Même source que précédemment
  6. L'examen en première lecture du projet de loi sur la biodiversité s'est achevé le 19 mars à l'Assemblée nationale. Compensation des atteintes à la biodiversité, continuités écologiques, interdiction de produits phytosanitaires nuisibles aux abeille, pollution lumineuse, érosion littorale, biodiversité en milieu urbain, chasse, etc. Récapitulatif des dernières modifications apportées au texte en attendant le vote solennel des députés le 24 mars. Après quatre jours de débats, les députés ont achevé le 19 mars l'examen en première lecture des articles du projet de loi sur la biodiversité. A la demande du gouvernement, le texte est désormais intitulé "projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", afin que celui-ci reflète plus fidèlement son contenu, enrichi par la discussion en première lecture à l'Assemblée nationale", justifie l'exposé des motifs de l'amendement. De nombreuses modifications ont été adoptées dans le cadre du titre V du projet de loi qui concerne les espaces naturels et la protection des espèces. Un amendement du gouvernement prévoit ainsi que l'intégration de communes dans un parc naturel régional en cours de classement sera simplifiée "dans le cas où certaines communes du périmètre d'étude n'auraient pas approuvé la charte au moment de la procédure de classement ou de renouvellement de classement du parc, afin de répondre au problème des 'parcs à trous'" (article 27). Par un amendement identique de Jean-Marie Sermier (UMP, Jura) et de Jean-Claude Busine (PS, Somme), la politique des espaces naturels sensibles et le schéma départemental des espaces naturels sensibles sont rendus compatibles avec le schéma régional de cohérence écologique (SRCE). Ceci afin, notamment, de faciliter la cohérence entre les politiques régionales et départementales. Et de réellement prendre en compte le réseau des espaces naturels sensibles (200.000 hectares de nature, 4.000 sites) dans la conception et la mise en œuvre de la trame verte et bleue", selon l'exposé des motifs. Pour rappel, les SRCE permettent la mise en œuvre régionale de la trame verte et bleue, qui a pour objectif d'enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques. Les messages suivants, représentent la suite de cet article que j'ai scindé selon les centres d'intérêts concernés, pour une lecture plus facile... Le dernier sujet de cet article concerne les mesures diverses. Localtifs.info 23/3/2015
  7. Tumuc-Humac. Un nom mythique qui a attiré comme un aimant les explorateurs du XIXème siècle, cherchant jusqu’à leur mort cette chaîne montagneuse censée marquer la frontière avec le Brésil. Berceau des légendes les plus folles, de l’Eldorado aux tribus amérindiennes oubliées de tous, le mythe des Tumuc-Humac n’a été démonté que récemment : ces montagnes n’ont jamais existé, à part dans l’imaginaire fertile des explorateurs. Le nom, lui, est resté. Sa fascination aussi. L’origine du mythe des Tumuc-Humac est simple : il a pris ses racines quelques siècles plus tôt, à une époque où une frontière entre deux pays découlait forcément d’une frontière naturelle, fleuve ou montagne. Parmi la faune riche qui entoure notre camp aux Tumuc-Humac, un jeune Toucan Ariel tombé de son nid. Yann Chavance Pour la Guyane, le fleuve Maroni délimitait la bordure Ouest, l’Oyapock la frontière Est, mais quid du Sud ? Cette ligne, en réalité la ligne de partage des eaux (les rivières coulent vers le nord du côté guyanais, vers le sud côté brésilien), devait bien se matérialiser sous la forme d’une haute chaîne de montagnes. Une hypothèse qui ne pouvait être confirmée ou infirmée que par l’exploration de cette zone encore inconnue car loin des voies d’eau navigables. Pour beaucoup, ces mystérieux monts Tumuc-Humac au nom exotique devaient forcément être le théâtre des trésors cachés de l’Amazonie : le fleuve Eldorado, la Manoa, ville oubliée de tous aux toits dorés, Parimé, le lac rempli d’or... Des légendes qui trouvent toutes, à un moment ou à un autre de leur histoire et selon le narrateur, leur localisation dans les Tumuc-Humac. Le nom même de cette chaîne fantasmée est un mystère à part entière. Fin XIXème, l’érudit Gabriel Marcel se noie déjà dans une montagne de cartes et de récits d’expédition pour trouver l’origine de ce nom aux sonorités étranges, inconnu de toutes les tribus amérindiennes locales. Il remonte jusqu’à une expédition espagnole datant de 1758, la première à signaler sur une carte un certain mont Tumunucuraque. Problème, ce sommet est situé sur le territoire de l’actuel Venezuela… Pour Jean Hurault, grand géographe de la Guyane, le mythe des Tumuc-Humac viendrait ainsi d’une simple erreur : « Ce mot écrit sur des cartes à très petite échelle s'étendait jusqu'à la Guyane française, et on finit par croire qu'il existait une chaîne bordant au sud les trois Guyanes, dont c'était là le nom », écrit-il. En bas à gauche, la minuscule tâche orange est la zone de pose d’hélicoptère de notre camp, au cœur du grand Sud Guyanais. Yann Chavance C’est l’explorateur Jules Crevaux qui popularise alors le mythe à la fin du XIXème siècle, cherchant toute sa vie à gravir ces fameux monts Tumuc-Humac. « J'arriverai au sommet d'une chaîne de montagnes que nul n'a traversée avant moi », s’enthousiasme-t-il en 1879. « Il faut que j'atteigne ce but, dussé-je succomber en y arrivant ». Il y mourra trois ans plus tard, tué (puis mangé, selon la légende) par une tribu amérindienne, après avoir escaladé de nombreux inselbergs de la région en espérant y apercevoir les hauts sommets recherchés, inondant la métropole de cartes de la Guyane indiquant une haute chaîne de montagnes : les Tumuc-Humac. C’est un autre grand nom de l’exploration de la Guyane, Henri Coudreau, qui fera perdurer le rêve de Crevaux quelques années plus tard. Passionné par les récits de son contemporain, Coudreau passera lui aussi sa vie à explorer les Tumuc-Humac et ses montagnes imaginaires, muni d’une boussole, d’un podomètre et des cartes de Crevaux. Loin d’être de hautes montagnes, les inselbergs qui nous entourent n’en sont pas moins majestueux. Yann Chavance A la fin des années 1880, l’explorateur français tente de cartographier la région en rejoignant la source de l’Oyapock depuis la source du Maroni. Un parcours de près de 150 kilomètres qu’il ne réalisera jamais en entier, contrairement à ses dires, se persuadant de parcourir de hauts sommets. Ses dessins rendent menaçantes et somptueuses de simples collines, ses notes grandissent les sommets de plusieurs centaines de mètres, ses récits relient deux inselbergs isolés pour en faire une chaîne imposante… « Coudreau meubla de chaînes et de massifs imaginaires le sud de la Guyane. On peut dire qu'il donna corps à la légende, estime Jean Hurault en 1973. Sa carte des Tumuc Humac […] montrait à ses contemporains la configuration détaillée de la fameuse chaîne, dont nul ne devait plus mettre en doute l'existence jusqu'au moment où le survol aérien de l'extrême sud montra que la région était aussi peu accidentée que le reste de la Guyane ». Accidenté, le sud de la Guyane ne l’est en réalité qu’à l’extrême sud-ouest, dans le massif du Mitaraka où nous nous trouvons. En l’hélicoptère, ou depuis le sommet d’un inselberg voisin, le panorama s’avère particulièrement vallonné, dans une forêt de dômes arrondis laissant échapper par endroits une masse granitique culminant à 500 ou 600 mètres. Pas de hautes montagnes ici donc. Loin des sentiers habituellement empruntés, cartes et boussole sont indispensables pour se déplacer en forêt. Yann Chavance Pourtant, alors que ce mythe des monts Tumuc-Humac a été démonté il y a plus d’un demi-siècle, de petites expéditions amateurs continuent de s’aventurer sur les traces de Coudreau ou de Crevaux : la fascination pour ce lieu est restée intacte. En 1973, Jean Hurault terminait son article « Une chaîne de montagnes imaginaires : les Tumuc-Humac », qui consistait à démystifier le lieu, par ces mots : « Il serait hautement désirable d'effacer toute trace de l'imposture de Coudreau, en supprimant le toponyme "Tumuc-Humac" […] de la carte du monde. » Le camp de l’expédition est situé au cœur d’une forêt dense et inhabitée par l’Homme. Yann Chavance Force est de constater, trente ans plus tard, que les monts Tumuc-Humac sont encore présents sur la plupart des cartes et dans la bouche de bon nombre d’amateurs d’aventures dans des régions légendaires. Sans doute issu d’une erreur de lecture sur une carte du XVIIIème siècle, rendu presque réel par l’imagination exaltée de quelques explorateurs, le mythe des Tumuc-Humac a traversé les âges. Curieuse impression d’écrire ces lignes depuis un lieu qui n’existe pas. Informations supplémentaires : L'apparition cartographique des monts Tumuc-Humac Le Monde 16/3/2015
  8. Kasane (Botswana) (AFP) - Les éléphants vont-ils disparaître pour satisfaire les collectionneurs d'ivoire sculpté, en Chine et ailleurs dans le monde? Leur population est aujourd'hui en chute libre, au rythme de 25 à 30.000 animaux tués par an en Afrique. C'est pour tenter d'arrêter le massacre que représentants d'Etats africains et ONG se retrouvent lundi au Botswana pour la deuxième rencontre internationale sur le sujet depuis 2013. Un garde de sécurité aux côtés de 15 tonnes d'ivoire d'éléphant brûlés au sein du Parc national de Nairobi au Kenya, le 3 mars 2015 (c) Afp Cette réunion servira de prélude à une autre conférence, mercredi, consacrée au trafic mondial d'espèces menacées. Une activité criminelle qui génère, selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), un chiffre d'affaires annuel de 19 milliards de dollars. Selon les études, il resterait entre 420.000 et 650.000 éléphants d'Afrique en liberté. Mais plus de 100.000 ont été tués ces quatre dernières années. Le taux de mortalité excède désormais largement la natalité. "Si la tendance continue, les éléphants seront en danger d'extinction, particulièrement en Afrique centrale, où le taux de braconnage est deux fois supérieur à la moyenne continentale", met en garde Heather Sohl, spécialiste des espèces en danger au WWF. Photo Gary M. Stolz/U.S. Fish and Wildlife Service / domaine public Tous les experts en conviennent, l'abattage des éléphants est organisé par des réseaux criminels internationaux qui alimentent le marché clandestin de l'ivoire, essentiellement en Asie. L'ivoire braconné, acheté 100 dollars (94 euros) le kilogramme en forêt, se retrouve en bout de chaîne vendu 2.100 dollars le kilo sur le marché chinois, le principal débouché. Signature par le représentant du Ghana (Mr l'ambassadeur Grant) du Memorandum sur la protection de l'éléphant en Afrique de l'Ouest (30 mai 2007). CMS Secretariat CC BY-SA 3.0 Les experts pensent aussi que l'argent de l'ivoire, dont le commerce est interdit depuis 1989, contribue au financement de groupes armés dans la bande sud du Sahara. "Le mois dernier, les éléphants du Nord-Mali, qui n'avaient jamais été touchés jusqu'à présent, ont été attaqués", révèle Céline Sissler-Bienvenu, directrice France de l'IFAW: "Il y a de grandes chances que cela serve à financer des groupes armés de la région". Mais c'est la Chine, selon Iain Douglas-Hamilton, fondateur de l'ONG kényane Save the Elephants, "qui détient la clé de l'avenir des éléphants. Si la Chine n'est pas en pointe pour mettre fin à la demande d'ivoire, les éléphants d'Afrique pourraient disparaître de la nature d'ici une génération", dit-il. Éléphant de savane d'Afrique (Loxodonta africana) : femelle et son éléphanteau. Gorgo / domaine public "En Chine, les campagnes auprès de l'opinion publique commencent à porter leurs fruits", assure Mme Sissler-Bienvenu. "Mais il y a une population sur laquelle nous n'avons aucune prise: les collectionneurs et les investisseurs. Ils savent que la ressource se réduit, que les prix vont monter, et achètent pour spéculer". Éléphant de forêt d'Afrique (Loxodonta cyclotis) : femelle et son éléphanteau. Thomas Breue CC BY-SA 2.5 Sous la pression internationale, Pékin a pris en février une mesure certes symbolique mais saluée comme un pas en avant. Toute importation d'ivoire ouvragé a été interdite pour un an. Pourtant, sauver les éléphants va demander un effort bien supérieur, "mondialement coordonné, depuis les pays où vivent les éléphants, tout au long des routes de contrebande de l'ivoire, jusqu'à la destination finale en Extrême-Orient. Nous n'avons plus beaucoup de temps...", assure le Dr Fiona Maisels, co-auteur d'une étude sur la disparition des éléphants de forêt. Côté africain, les Etats se sont engagés en 2014 à mettre en place 14 mesures "urgentes", parmi lesquelles la classification du braconnage en "crime grave", la mise en place de mécanismes internationaux de lutte et l'implication des communautés locales dans les efforts de conservation. La Conférence de Kasane fera le point sur la mise en application de ces promesses. "Mais les réponses sur le terrain", estime Mme Sissler-Bienvenu, de l'IFAW, "ne sont pas du tout à la hauteur de la menace, essentiellement par manque de volonté politique". Jusqu'à présent, seule l'Afrique australe, avec notamment le Botswana et l'Afrique du Sud, parvient à préserver ses éléphants. Peut-être en partie, malheureusement, parce que les réseaux criminels locaux se sont concentrés depuis la fin des années 2000 sur le massacre des... rhinocéros. Les rhinocéros, pourchassés pour les vertus prétendument médicinales de leur corne, seront l'un des grands dossiers de la deuxième réunion organisée mercredi à Kasane, en bordure de l'un des parcs du nord du Botswana, l'un des derniers paradis africains de la vie sauvage. Le sort des tigres, dont il ne reste plus qu'environ 4.000 individus sauvages en Asie, sera également au menu des discussions de cette "Conférence sur le commerce illégal de faune sauvage". Sciences et avenir 23/3/2015
  9. Un employé de l'Autorité palestinienne a fait de deux lionceaux ses animaux de compagnie. Les lionceaux achetés au zoo font partie de la famille selon Saad al-Jamal. (c) Afp Malheureusement à court d'argent, le zoo de Rafah, dans la bande de Gaza, a dû se séparer de certains de ses animaux: une vente qui a fait au moins un heureux, Saadi Jamal, qui élève désormais deux lionceaux chez lui. Depuis deux mois et demi, "ils vivent avec nous dans la maison comme des membres de la famille", explique à l'AFP cet employé des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne. Les quatre enfants de la famille Jamal, qui vivent dans un trois-pièces d'un camp de réfugiés du sud de la bande de Gaza, "sont devenus de vrais amis avec les lionceaux et jouent toute la journée avec eux", poursuit-t-il. Mais ces nouveaux venus ont un coût selon ce Palestinien: celui du demi-kilo de viande - soit près de six euros selon lui - qu'ils engloutissent chaque jour. Alors, espère M. Jamal, "dès que les lionceaux auront cinq mois", il les louera à "des restaurants, des parcs d'attractions ou des complexes balnéaires". Il a même déjà reçu une offre de rachat, "9.000 dollars" selon l'homme qui ne dit pas combien il a acheté ses lionceaux. VU = Vulnérable Le lion est menacé d'extinction en raison notamment de la destruction de son habitat qui occasionne une diminution des proies disponibles. Il est victime de la chasse abusive, certains touristes désirant rapporter des trophées à leur retour de voyage. Mais ce n'est pas tout car de nombreuses autres menaces pèsent sur le lion d'Afrique : chasse excessive, braconnage, etc. Au Kenya, dans le parc national du Masaï Mara, les lions sont conjointement menacés par le braconnage visant à protéger les troupeaux, des vagues de sécheresse et l'action de l'insecticide Furadan qui aurait empoisonné et tué au moins 76 lions. (Photo un lion, nommé Boy, au zoo de Ljubljana (Slovénie). Lacen CC BY-SA 3.0). Wikipedia -----> Je souhaite ardemment que ces lionceaux soient sortis au plus vite de ce mauvais pas, par une association de protection animalière afin qu'ils puissent vivre une vie plus en conformité avec leurs besoins sépcifiques. J'attribue leur situation à de la maltraitance. Sciences et avenir 23/3/2015
  10. Les abords de l’autoroute A1, une décharge à ciel ouvert Au nord de Paris, les abords de l’autoroute A1 sont une véritable décharge à ciel ouvert, notamment le tronçon entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et Paris, par où transitent de nombreux touristes. Éviers, carrelage, sacs, les abords de l’autoroute A1, la plus fréquentée d’Europe et relie Paris par le nord, sont une véritable décharge à ciel ouvert. C’est par cet axe que transitent de nombreux touristes, entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et Paris. "La dernière partie était pire que les autoroutes à Londres, c’est vraiment une mauvaise image pour une ville européenne", explique Nicholas Standford, un touriste anglais, interrogé par France 2. Un lieu qui semble être privilégie par certains artisans pour se débarrasser de matériel. "Beaucoup d’éviers beaucoup de carrelage, beaucoup de choses de transformation de salle de bains", détaille François Métayer, directeur du centre de direction des routes d’Île-de-France, interrogé par France 2 lors d’une opération de nettoyage. Pour nettoyer des décharges à ciel ouvert, le gouvernement a débloqué cinq millions d’euros, alors que dans quelques mois, la France accueille la conférence mondiale sur le climat. ----->5 millions d'euros qui auraient pu dépensé pour autre chose ! Un moyen serait que les clients paient l'artisan ou l'entreprise contre production d'un document (facture ou autre) émanant d'un décharge officielle en charge de récupérer ces matériaux... Et également en produisant ledit document lors de la déclaration des revenus. Un défaut de présentation pourrait être taxé, alors que sa présentation pourrait être bonifiée par une ristourne.... Une idée comme une autre hein... Mais il faut bien trouver des solutions pour que ces comportements cessent... Même s'il sera toujours difficile de lutter contre le travail illégal ! N'empêche que ce sont tous les contribuables qui paient pour l'incivisme de quelques-uns !!! Francetv info 21/3/2015
  11. Aux Pays-Bas, les marées sont fréquentes. Le pays est souvent confronté à la montée des eaux. Un promoteur a eu l'idée de proposer des maisons sur l'eau. Aux Pays-Bas, les deux tiers du territoire se situent en-dessous du niveau de la mer. Une situation qui rend le pays très sensible à la montée des eaux. Ici, 17 000 kilomètres de digues ont été construites. Et pour parer au désastre, les Néerlandais multiplient les constructions flottantes, parfois dans des quartiers entiers. Sjef Jacobs est promoteur immobilier. Ses maisons flottantes sont assemblées en kit, remorquées et posées sur l'eau, la base est incluse dans un caisson en béton. Une base qui flottera au gré de la rivière sans dériver. "Quand vous dormez vous êtes en dessous du niveau de l'eau et c'est très confortable", explique le promoteur au micro de France 3. Dans un village à proximité, les inondations ont été ravageuses: "Malgré toutes les protections contre les crues on n'est jamais sûrs à 100%" explique Har Rutten un habitant du village de Stevensweert. Pour acquérir une maison de ce type, il faudra débourser près de 400 000 euros. Aux Pays-Bas, l'idée trouve un écho certain. Francetv info 21/3/2015
  12. Une semaine après le passage du cyclone Pam sur l’archipel des Vanuatu, les habitants tentent de reconstruire. Peu à peu, la vie quotidienne reprend. Une semaine après le passage du cyclone Pam, les habitants de l’archipel des Vanuatu, dans le Pacifique sud tentent de reprendre leurs habitudes de vie. Dans les villages, la boue, drainée par le passage du cyclone est encore présente. Les habitants continuent de déblayer les rues et de réparer les dégâts "L’eau nous arrivait là", explique Nuku Kalorib, une habitante, en indiquant ses épaules. "On a mis nos enfants sur nos épaules, il était deux heures du matin, il faisait nuit. Le vent se renforçait, on a nagé jusqu’à l’autre côté", se rappelle-t-elle, au micro de France 2. Dans l’archipel, tout le monde explique que si le cyclone a été si violent, c’est à cause du réchauffement du climat. Les habitants disent n’avoir jamais vu un phénomène d’une telle ampleur dans l’archipel. Francetv info 21/3/2015
  13. Dans le parc amazonien de Guyane, des scientifiques traquent les espèces méconnues avant qu'elles ne disparaissent. Lorraine Gublin et Mathieu Niewenglowski les ont suivi pour France Télévisions. Récit. Il nous a fallu une journée entière pour les rejoindre, ces chercheurs que la science du vivant passionne. Une journée pour rallier Cayenne puis le cœur du parc amazonien de Guyane, un parc national français situé à la frontière avec le Brésil et le Surinam. Une genouille dendrobate, dans le parc amazonien de Guyane, en mars 2015. ( FRANCE 2) L’arrivée est spectaculaire : une heure et quarante minutes de vol en hélicoptère, à raser les cimes de la plus grande forêt du monde, à tourner autour de gigantesques dômes de granit, les inselbergs, qui surgissent çà et là de la forêt. Et nous voici lâchés dans le massif du Mitaraka, l’un des sites les plus reculés de Guyane, rarement exploré par les scientifiques. A bord de l'hélicoptère, Thomas Grenon, le directeur du Muséum national d'histoire naturelle, nous a expliqué que "les espèces décroissent 1 000 fois plus vite que le rythme naturel : dans 100 ans, la moitié des espèces auront disparu". L’hélicoptère se pose. Fin de la communication avec le reste du monde. Nos portables ne nous serviront plus qu’à prendre des photos. A peine le temps de poser nos sacs, suspendre nos hamacs moustiquaires et, déjà, nous partons arpenter les layons taillés dans la forêt pour permettre aux scientifiques de procéder à leur inventaire. Quelques consignes : "Attention aux petits arbres taillés en biseau, si vous tombez, vous pourriez vous empaler dessus !" Nous emboîtons le pas de Julien Touroult, entomologiste. Au cœur de cette forêt, il est comme un chercheur d’or, sauf que lui, ce sont les espèces d’insectes encore inconnues qu’il traque, "surtout les coléoptères de type longicornes : 70% des insectes en Amazonie restent à décrire". "Si je cherchais de l'or, je ne sais pas si je serais aussi heureux", précise-t-il. Dresser un inventaire de la biodiversité, voilà l’objectif de la mission Planète revisitée : un travail très minutieux. Nous sommes épatés par la patience et l’obstination dont font preuve ces scientifiques. Parce que ces missions sont rares et coûteuses, peu de temps morts, ils enchaînent les relevés. Nuit et jour. Par tous les temps. Chaque arbre, chaque insecte, chaque reptile, chaque araignée qu’ils rencontrent (et la liste est longue) est répertorié. Tous ces scientifiques ont déjà de nombreuses missions en forêt au compteur, mais le massif du Mitaraka, "pour un chercheur, c’est mythique". Durant ces trois jours de tournage, difficile de savoir si nous sommes trempés à cause de la pluie ou de la chaleur. Nous passons du grand Soleil aux grosses averses à tout instant. La boue s’est accumulée dans le camp. Ce sont pourtant des conditions de travail presque luxueuses pour ces chercheurs. Rarement les missions sont aussi confortables. Le soir, le "boss camp", Serge, et les trois membres de son équipe préparent des petits plats chauds – mélange de produits frais et de conserves – et allument des feux pour éloigner les phlébotomes (des petits moucherons capables de transmettre des maladies). Grâce au groupe électrogène, la grande table en bois du réfectoire est bien éclairée. Ces repas sont l’occasion pour les chercheurs de partager leur expérience sur le terrain. C’est comme cela qu’ils peuvent comprendre comment fonctionne la biodiversité. Comme nous le résume Sylvain Hugel, chercheur au CNRS, "c’est dans la profusion et la redondance d’espèces qui vivent au même endroit, qui mangent la même chose, qui souvent se ressemblent, qu’est le côté merveilleux et important de la biodiversité. C’est cette diversité qui assure la stabilité du système. Il y a une très forte proportion d’extinction d’espèces en ce moment et on ne sait pas jusqu’à quel point d’extinction on peut aller avec un monde vivant encore stable". L’enjeu est de taille. Au troisième jour, nous avons marché longuement, très haut, même escaladé la roche des monts du Mitaraka. Au sommet, il n’y a pas que l’effort qui nous a coupé le souffle. De la forêt à perte de vue et même au-delà. Le panorama s’ouvre sur le Tchoukouchipan, inselberg dont le sommet est inaccessible, trop abrupt. "On se sent tout petit ici. On peut compter 600 arbres à l'hectare et 180 espèces différentes, c'est dix fois plus qu'en Europe", confie Christopher Baraloto, botaniste. Cette forêt si grande peut-elle un jour livrer tous ses secrets ? En quadrillant une vingtaine de kilomètres carrés pendant un mois, les 50 chercheurs qui se relaient sur le site de la mission contribuent à réduire l’étendue de notre ignorance. Dans leurs petits laboratoires éphémères installés entre les hamacs et la cuisine du camp, ils ont photographié chaque espèce animale et végétale qu’ils ont trouvée. Parfois, ils prélèvent un minuscule bout de la queue d’un serpent pour en étudier l’ADN, sacrifient aussi quelques spécimens – "un seul individu par espèce inconnue", précise Nicolas Vidal, herpétologue – qui finiront au Muséum national d’histoire naturelle. Ces milliers d’échantillons prélevés dans la forêt serviront de référence à des centaines de chercheurs pendant encore plusieurs décennies. Francetv info 21/3/2015
  14. On a tous au moins une fois perdu patience devant notre toutou qui refusait de nous obéir. Mais contrairement aux idées reçues, être violent ne nous aide pas à nous faire entendre ! Lorsqu'un jeune chien fait ses besoins au mauvais endroit, nous lui mettons bien souvent la truffe dedans afin de lui "faire comprendre que c'est mal". Et s'il recommence c'est que c'est un "méchant chien" donc on le gronde plus fort... Cette pensée fait partie des nombreuses idées reçues sur l'intérêt de la violence dans l'éducation de notre chien. Or, nous voyons bien que nous obtenons rarement ce que l'on veut en agissant de la sorte. En effet, il ne faut pas confondre obéissance du chien avec domination du propriétaire. Dressage d'un Berger de Beauce. Agailleton CC BY-SA 3.0 Ce que nous prenons souvent pour de la provocation voire de la récidive de la part de notre ami canin, c'est en réalité que notre ordre n'est pas clair et notre chien, perdu, ne sait plus ce qu'il doit faire. Par exemple, quand on le gronde parce qu'il a fait ses besoins dans l'appartement, le chien comprend "Je ne dois pas uriner devant mon maître" et agira dès que vous avez le dos tourné! Si cela dépasse les petites bêtises occasionnelles, il s'agit de comprendre la raison qui pousse notre chien à désobéir. Comme l'explique le vétérinaire comportementaliste Gérard Muller dans son livre Mon chien n'obéit pas (édition Eyrolles), un chien est avant tout un animal qui descend du loup c'est-à-dire que le statut social au sein de la "meute" est central. Ainsi, il teste notre résistance dans les situations les plus stratégiques, tels que les moments des repas et les lieux de couchage afin de devenir le chef de la meute. C'est donc notre rôle de lui fixer des limites claires afin qu'il ne prenne pas de mauvaises habitudes. Mais cela peut se faire sans avoir recours à la force. Que faut-il faire? Selon le vétérinaire comportementaliste Gérard Muller, « L’autorité exercée auprès de votre chien n’a pour seule fonction que de fixer un cadre rassurant.» Ainsi, la violence est contre-productive car le chien a besoin de se sentir à sa place et en sécurité. Pour cela, nous avons plusieurs possibilités pour le rendre obéissant : Réfléchir à ce que nous voulons obtenir : Notre demande doit être faite de façon claire et avec un ton déterminé afin que le chien comprenne qu'il n'a pas le choix. Donner des ordres plus souvent : nous donnons des ordres uniquement dans les situations importantes. Or, il faudrait que cela soit habituel afin que ce ne soit pas un moment de tension. Il faut donner des ordres en jouant avec lui par exemple. Faire bloc en famille: le chien doit sentir qu'il ne peut pas tester les limites des autres membres de la famille. Ainsi, en accord avec les règles imposées, le chien n'a d'autres choix que d'accepter. S'il faut le punir après une bêtise, il vaut mieux ne pas le regarder ni lui parler pendant plusieurs jours au lieu de le punir par la violence. Etre isolé de sa famille ne plaît ni à l'homme, ni au chien. Plus de conseils vétérinaires dans le livre Mon chien n'obéit pas sur d'autres thèmes : "lui enseigner "assis" et "couché", "l'habituer à la promenade en laisse", "obtenir le rappel lorsque vous le sortez", "l'emmener partout avec vous en toute sécurité". Ce livre est également disponible en version numérique. (Cliquez sur l'image (première de couverture) pour vous rendre sur le site de l'éditeur et voir comment vous pouvez vous procurer ce livre) Sciences et avenir 22/3/2015
  15. Ces zones qui réapprovisionnent naturellement les endroits d'où l'on pompe l'eau du robinet sont très vulnérables aux polluants, nous explique le GRAIE dans sa dernière campagne. Dimanche 22 mars, c'est la journée mondiale de l'eau. Un évènement dont la première édition remonte à 1993, et qui a pour objet de sensibiliser à l'inégale répartition de cette ressource vitale sur Terre. Une dizaine d'évènements sont organisés en France. Vous pouvez en retrouver la liste ici. 14 juillet 2006 un canon à eau servant à l'irrigation du maïs à Niort. Le ruissellement de l'eau dans les bassins versant entraîne avec lui les polluants du sol vers les points de captage. AFP Cette journée est également l'occasion pour le GRAIE, le Groupe de Recherche Rhône-Alpes publie une nouvelle campagne dédiée cette fois à la protection des bassins versants : les zones qui alimentent les points de captage d'eau potable en France. Et comme de coutume, on retrouve avec plaisir un nouvel épisode de la web-série avec Jacques Chambon et Frank Pitiot de la série Kaamelott. Graie Méli Mélo 17/3/2015 Tous les détails de la campagne sont à retrouver sur le site Melimelo. En voici quelques points essentiels : 1) L'eau potable provient pour les 2/3 des eaux souterraines. Le reste provient des eau superficielles, c'est à dire des rivières, des barrages, ou, dans une moindre mesure, de lacs et d'étangs. La quantité d'eau provenant de la récupération d'eau de pluie ou du dessalement d'eau de mer est marginale. Il faut toutefois que cette ressource soit suffisamment pure pour que l'on puisse puiser dans ces sources à des fins d'alimentation humaine. 2) Mais comment ces nappes souterraines sont-elles alimentées en eau ? Grâce à ce que l’on appelle l’aire d’alimentation du captage (AAC) ou Bassin d’alimentation de captage (BAC). C'est à dire une zone dans laquelle toutes les eaux de pluie convergent vers le point de captage. Et ces eaux qui ruissellent au sol ou à travers celui-ci entraînent avec elles tous les produits polluants que l'on peut trouver dans la zone (engrais, hydrocarbures, métaux lourds, plastifiants, pesticides, résidus de médicaments...). 3) Tous les cours d'eau sont plus ou moins pollués par des pesticides et des nitrates, d'origine notamment agricole. Les rivières sont plus touchées que les plans d'eau (barrages, lacs...) ou les eaux souterraines. En effet, ces dernières sont atteintes plus tardivement par la pollution car les couches supérieurs du sol font office de filtre. Mais, revers de la médaille, elles sont également plus longues à dépolluer. En France, la principale cause d’abandon de points de captage est liée à la dégradation de la qualité de la ressource. 4) En 2009, suite au Grenelle de l’Environnement, les ministères en charge du Développement durable, de la Santé et de l’Agriculture ont publié une liste de 500 captages, dits "captages Grenelle" à traiter de façon prioritaire (carte interactive des points ici). Depuis, leur nombre ne cesse de grimper et devrait en compter un millier d'ici 2021. Et autour de ces zones différents périmètres de protection ont été mis en place, avec pour chacun, des exigences propres. Mais pour une meilleure efficacité des actions, chaque bassin versant devrait-être traité au cas par cas, afin de mettre en oeuvre les actions les plus appropriées. 5) Il faut limiter les quantités de produits chimiques épandus sur le sol sur la totalité de la surface des aires d’alimentation des captages et supprimer si possible toutes les sources de pollution ponctuelles. En effet, le sol n’est pas une protection sans faille contre les risques de contamination. Sciences et avenir 22/3/2015
  16. Paris (AFP) - Transports en commun gratuits et 750 policiers mobilisés: Paris et 22 communes limitrophes seront lundi en circulation alternée, un dispositif très rare, alors que l'épisode de pollution se poursuit en Ile-de-France et dans plusieurs régions. Caractéristiques des particules fines, leurs secteurs d'émissions, protections et mesures (c) Afp Lundi étant un jour impair, seules les plaques impaires pourront circuler, à l'exception des véhicules concernés par des dérogations (taxis, engins de chantier, véhicules propres, co-voiturage à trois, etc.). Les forces de l'ordre effectueront "avec discernement" des contrôles sur une centaine de points, fixes et mobiles, a indiqué dimanche la préfecture de police. Au septième jour de cet épisode de pollution aux particules fines, Airparif, en charge de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, prévoit que le seuil d'information (50 microgrammes) sera encore dépassé avec des concentrations entre 45 et 60 microgrammes/m3, mais pas le seuil d'alerte (80 microgrammes/m3. drive lemag 22/3/2015 Cet épisode de pollution particulièrement long a touché une bonne partie des régions de la moitié nord de la France ces derniers jours, notamment un grand quart nord-est. Grâce à des conditions météorologiques plus favorables à la dispersion des polluants (pluie, vent), une amélioration a globalement été enregistrée dimanche dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, l'Alsace, la Lorraine, la France-Comté, Rhône-Alpes, Bourgogne et une partie du Centre (Puy-de-Dôme et Allier). La réduction des activités (trafic, industrie, épandage) le dimanche a contribué aussi à un moindre taux de particules en suspension. Mais lundi la situation pourrait de nouveau se dégrader dans les régions touchées, où la circulation alternée n'est pas prévue par la règlementation, sauf en Rhône-Alpes. Dès lundi, "les taux en particules présenteront à nouveau une tendance à l'augmentation", prévient Air Rhône-Alpes, qui prévoit que le seuil d'alerte soit de nouveau atteint à Lyon et dans son agglomération. Situation similaire dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie où après une amélioration dimanche, le taux de particule pourrait remonter lundi et de nouveau dépasser le seuil d'information. En France-Comté, il est même prévu que le seuil d'alerte soit atteint de nouveau lundi. En revanche, dans le Calvados, après plusieurs jours de pollution, la préfecture a signalé ce week-end le retour à un "niveau vert". Les particules PM 10 (diamètre inférieur à 10 microns) sont à l'origine de cancers, de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires et d'allergies. Mais c'est davantage la pollution chronique que les pics qui affectent la santé des personnes. Toutefois, en cas de concentrations élevées comme l'épisode actuel, il est recommandé aux jeunes enfants, personnes âgées, malades, d'éviter les efforts en plein air ou à l'intérieur.
  17. Pékin (AFP) - Le responsable des Services météorologiques chinois a lancé une mise en garde dimanche contre le réchauffement climatique qui menace notamment les récoltes en augmentant les risques de sécheresse et d'inondations. "A mesure que le monde se réchauffe, les risques induits par le changement climatique et ses conséquences pourraient s'aggraver", a déclaré Zheng Guoguang, dont les propos sont rapportés par l'agence officielle Chine nouvelle. Un croisement de rues à Pékin lors d'un pic de pollution, le 9 décembre 2014 (c) Afp Premier pays émetteur de gaz à effets de serre, la Chine a promis de les stabiliser après un pic "autour de 2030". Bien qu'elle soit responsable de 25% des émissions, la deuxième économie mondiale refuse tout objectif de réduction contraignant, estimant que les pays industrialisés, pollueurs historiques, doivent consentir l'essentiel des efforts. Sans vraiment expliciter ses recommandations, Zheng Guoguang a appelé Pékin à suivre "une voie de développement à faible taux d'émission" tout en jugeant "limitées" les perspectives de l'énergie éolienne et solaire. Le Premier ministre français Manuel Valls a récemment affirmé que "la Chine aura(it) un rôle important à jouer dans la réussite" de la Conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre. De passage à Pékin mi-mars, Martin Schulz, président du Parlement européen (PE), etimait que la prise de conscience de la Chine en matière de climat avait "considérablement progressé". Les dirigeants de 195 Etats sont attendus à Paris fin 2015 à la conférence mondiale sur le climat (COP21) pour tenter d'aboutir à un accord visant à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Les Etats-Unis, qui représentent 12% des émissions mondiales, ont annoncé leur intention de les réduire de 26 à 28% en 2025 par rapport à leur niveau de 2005. Sciences et avenir 22/3/2015
  18. Paris (AFP) - Emblématique chef indien d'Amazonie, Almir Narayamoga Surui aura mobilisé Google, lancé un plan de gestion forestière, un système de crédits carbone, fait le tour de la planète, obtenu des prix... Et pourtant 40 camions de bois coupé illégalement quittent encore chaque jour son territoire. "La pression est très grande. C'est difficile de garder la forêt aujourd'hui", dit celui dont la tête a été mise à prix par des exploitants forestiers, mais qui ne se laisse pas décourager. "On a toujours l'espoir de vaincre". Le chef indien d'Amazonie Almir Narayamoga Surui (d) le 25 février 2011 à Paris (c) Afp Dans son livre "Sauver la planète" (Albin Michel), en forme de lettre-testament à ses enfants, il raconte comment il a choisi, depuis 25 ans, d'oeuvrer pour la défense des siens, en défendant la forêt. "Nous avons un message", explique-t-il à l'AFP en portugais mais coiffé de son "cocar" de plumes d'aigle, à l'occasion de son passage à Paris pour le Salon du Livre: "il est possible de se développer de manière durable, pour le bénéfice de tous". Le premier contact du peuple surui avec les Blancs remonte à 1969 seulement. Trois ans plus tard, la population, de 5.000 âmes, est passée à 240, sous le coup des épidémies. Quand Almir naît, en 1974, la tribu voit sa forêt grignotée par l'afflux de populations nouvelles, petits fermiers, puis spéculateurs, la construction de routes, l'essor de l'agriculture... "La forêt nous a toujours appris à nous adapter, me disait mon père. Nous survivrons!" écrit Almir. Et en effet, le jeune homme sera le premier à faire des études (biologie). Chef de clan à 17 ans puis de la tribu à 26, il multipliera les idées, qui lui vaudront le surnom d'"indien high tech". Parmi elles, un fameux partenariat avec Google Earth qui permet de cartographier les parcelles et ainsi de localiser les abattages. "On a besoin de technologie pour communiquer et se défendre", résume le leader indien. "Beaucoup de personnes au Brésil ont peur que les peuples indigènes acquièrent de l'autonomie". La communauté, remontée à 1.400 habitants, espère aujourd'hui l'arrivée d'internet. Les Suiris veulent aussi se libérer des aides de l'Etat et des coupeurs de bois, via un plan de gestion des ressources forestières sur 50 ans, qui comprend un volet d'agroforesterie, avec le replantage d'un million d'arbres. Avec l'aide d'organisations internationales, ils ont lancé un régime de compensation carbone: des entreprises achètent des crédits aux Suiris qui, en échange, protègent la forêt. L'étape suivante est de transmettre ce modèle aux 180 tribus d'Amazonie brésilienne (une cinquantaine ont répondu). "L'idée est de ne pas être juste victime," dit-il. Pour autant, la tâche est difficile, la déforestation a repris sur son territoire, grand comme 20 fois Paris. De quoi blanchir ses cheveux de jais, car elle menace jusqu'à la certification environnementale des Suruis pour leurs crédits carbone. Almir Surui critique vivement le gouvernement fédéral: "les politiques publiques veulent développer à n'importe quel coût". Un cinquième de la forêt amazonienne, la plus grande du monde, a disparu, au profit de l'élevage intensif, la culture du soja, la consommation de bois souvent illégal, des grandes infrastructures... Qu'en sera-t-il dans 50 ans?, s'alarme Almir, qui voit aussi les sécheresses, la raréfaction du bambou hier utilisé pour faire les flèches... "La destruction de la forêt est une responsabilité du gouvernement ", souligne-t-il, dénonçant aussi un projet de transfert au congrès du cadastrage des territoires indigènes, ou encore le "décret 303" limitant l'usage des terres par les Indiens. "Les questions indigènes et environnementales ne sont pas des priorités du gouvernement. Notre stratégie est de montrer que nos territoires sont importants pour le Brésil, aussi économiquement. Le Brésil pourrait être le leader du développement durable", ajoute le chef indien, jamais en manque d'idées. Comme son projet d'université indigène, "pour que les Blancs apprennent à connaître le patrimoine surui", et de centre d'étude de la biodiversité. Car, relève-t-il, seul 2% du potentiel médical de la forêt est aujourd'hui utilisé. Sciences et avenir 21/3/2015
  19. Le Mont-Saint-Michel (AFP) - Des milliers de curieux sur la corniche de Saint-Malo et des hordes de touristes au Mont-Saint-Michel sont venus voir samedi la marée dite "du siècle", mais la fête a été endeuillée par deux décès, même s'ils ne sont pas formellement liés à cette marée. ouestfranceFR 21/3/2015 Même le mascaret de la Gironde, vague qui remonte la rivière d'ordinaire suffisamment puissante, aux grandes marées, pour être surfée, a déçu, du fait du courant, trop fort, de la rivière: "Elle était toute petite", a regretté une spectatrice. Le marnage maximal observé dans le monde devait se produire dans la baie de Fundy, au Canada, où il devrait atteindre jusqu'à 16 mètres. Le phénomène pouvait également être très marqué sur la côte est de la Terre de feu, ainsi que sur la côte nord de l'Australie et au Royaume-Uni, dans le canal de Bristol (plus de 14 m). La prochaine "marée du siècle", phénomène qui a lieu en réalité tous les 18 ans environ, aura lieu le 3 mars 2033. Sciences et avenir 22/3/2015
  20. De la frontière espagnole à la frontière belge, des milliers de gens sont venus assister au spectacle d'une marée record ce samedi 21 mars. Le Mont-Saint-Michel entouré par les eaux, un spectacle assez rare pour être remarqué. La grande marée de coefficient 119 a secoué les eaux sur tout le flanc nord et ouest du pays ce samedi 21 mars. Venant de toute la France, les touristes étaient nombreux, à investir ce site idéal pour admirer la grande marée. Les commerçants de la zone pouvaient se frotter les mains. Ce samedi 21 mars, ils étaient plus de 30.000 à converger vers le site pour immortaliser la première marée du siècle. Une fois que la mer s'est reculée, elle laisse place à des plages totalement découvertes. Sur la plage du Croisic, certains espèrent la pêche du siècle. "On gratte, on trouve, il paraît que les moules sont pas grosses mais tant pis on fera avec", explique une femme. La prochaine marée du siècle aura lieu dans dix-huit ans, le 3 mars 2033 précisément. Mais ce spectacle naturel peut aussi être très dangereux : deux personnes sont décédées aujourd'hui à cause de la force du courant, en Bretagne et en Gironde. L’évènement était attendu depuis plusieurs semaines. La "marée du siècle" avait lieu ce samedi 21 mars, avec un coefficient de 119 sur une échelle de 120. Autour du Mont-Saint-Michel, de nombreuses personnes sont venues admirer le phénomène. "Il y avait deux options pour les touristes puisque le Mont est redevenu une île pendant quelques heures. Ou se laisser enfermer et admirer cette montée des eaux puis la descente depuis les terrasses du Mont-Saint-Michel. Ou bien rester sur la passerelle, qui a été éclairée entre 21 heures et 23 heures", explique Gwenaëlle Louis, en direct du Mont-Saint-Michel pour France 3. Francetv info 22/3/2015 Francetv info
  21. Dans une lettre à la ministre de l'écologie, le député de Haute-Savoie appelle à son tour à l'éradication du troupeau. Mais cette mesure favoriserait au contraire la propagation de la brucellose ! Selon nos confrères du site Ledauphine.com, le député de Haute-Savoie (74), Bernard Accoyer (UMP), a adressé une lettre à Ségolène Royal, ministre de l'écologie, où il demande de nouveau l'éradication totale des bouquetins du massif du Bargy : "Comment justifier un tel laxisme, une telle procédure alors que lorsqu’une seule bête d’un troupeau de vaches est séropositive, c’est tout le troupeau qui est abattu sans délai ?". Au lieu d'endiguer l'épidémie de brucellose, l'abattage massif des bouquetins du Bargy pourrait au contraire précipiter sa diffusion aux troupeaux voisins. JEAN-PAUL CHATAGNON / BIOSPHOTO Sauf que penser que cela résoudrait le problème de la brucellose, c'est méconnaître la faune sauvage... Car cette mesure favoriserait au contraire la propagation de la maladie aux troupeaux de bouquetins voisins ! En effet, d'après les scientifiques spécialistes de le faune des Hautes-Alpes, il n'existe pas actuellement de solution radicale et rapide. Pis, un "abattage total" empirerait la situation, favorisant une diffusion plus large de la maladie. En écologie, il est très difficile d'estimer une population sauvage. À plus forte raison lorsque celle-ci vit dans un milieu escarpé et qu'elle évolue sur un plan vertical, comme c'est le cas en montagne. Carole Toïgo, qui a consacré sa thèse à l'étude des bouquetins, a d'ailleurs démontré que cette évaluation était toujours sous-estimée. En réalité, on ne verrait que la moitié des bêtes lors des comptages directs. Jeune bouquetin sur un rocher. Martouf / domaine public Pour preuve, l'hiver dernier, avant l'abattage des plus de cinq ans, la population du Bargy était estimée à 350 animaux, tout âge confondu. Or, après l'abattage de près de 80% des bêtes, la nouvelle estimation était de nouveau de 350 bouquetins ! Un bouquetin des Alpes (Capra ibex) mâle. Karsten Dörre CC BY-SA 3.0 D'où viennent ces animaux ? Pour Dominique Gauthier, vétérinaire naturaliste et directeur du Laboratoire Départemental Vétérinaire et d'Hygiène alimentaire des Hautes-Alpes : "soit le troupeau a été mal comptabilisé à l'origine, soit la nature a horreur du vide et des bouquetins des troupeaux voisins sont venus combler le vide créé par l'abattage". D'ailleurs, le collier GPS d'un mâle d'un troupeau voisin (massif des Aravis) a montré qu'il était venu se reproduire avec les femelles du Bargy... Les choses n'ont donc rien à voir avec l'abattage d'un troupeau domestique, n'en déplaise aux agriculteurs qui réclament une égalité de traitement face à l'épidémie. En effet, en 1999, lors du dernier épisode de brucellose dans une ferme laitière, tout le troupeau de vaches avait été supprimé. Chez les bouquetins du Bargy ayant échappé à l'abattage de l'hiver 2013, soit la classe d'âge de moins de cinq ans, nous sommes passés de moins de 10% d'individus contaminés à... plus de 50% ! Le plan d'abattage en vue d'amputer le troupeau de ses membres malades a donc échoué totalement. "Depuis un demi-siècle, la méthode d'abattage sur la faune sauvage a toujours échoué", constate Dominique Gauthier. Une étagne (femelle) galopant sur les pentes rocheuses de la réserve animale du domaine des grottes de Han. GrottesdeHan CC BY-SA 3.0 Que s'est-il donc passé ? L'abattage a eu lieu juste avant le rut annuel. "Tous les mécanismes de régulation lors de la reproduction ont été perturbés, explique Dominique Gauthier. D'habitude, les jeunes mâles n'accèdent pas à la reproduction. Sans les vieux mâles, il y a eu une désorganisation sociale et une absence de hiérarchie. De vieilles femelles, qui ont échappé à l'abattage, se sont reproduites avec ces jeunes mâles et les ont contaminés". À l'origine, ce sont ces vieilles femelles qui étaient les plus porteuses de la maladie (plus de 70%). Or, il est plus difficile de distinguer une femelle de plus de cinq ans d'une femelle plus jeune, alors que chez les mâles la taille des cornes aide à faire cette distinction. Pour éradiquer massivement les plus de cinq ans, il aurait fallu connaître les effectifs réels de mâles et surtout de femelles de plus de cinq ans. Selon Dominique Gauthier : "Si on refait la même chose et qu'on abat les bouquetins juste avant le rut, il y a un fort risque de diffusion de la maladie à de nouveaux mâles, venus cette fois des troupeaux voisins. Aux mêmes causes les mêmes effets". Quelle serait la solution ? 1. Soigner ? La première idée qui vient serait de soigner les bouquetins. Mais cela est impossible, car il faudrait alors distribuer des antibiotiques aux animaux sauvages évoluant en liberté non pas une fois... mais tous les jours pendant un mois. Une période pendant laquelle ils pourraient encore contaminer d'autres animaux. 2. Vacciner ? Pour en finir une fois pour toute avec la brucellose des bouquetins, il faudrait ensuite vacciner les individus sains. Il existe un vaccin pour les moutons et les chèvres, mais ses effets sur le bouquetin sont inconnus. "Nous souhaiterions que l'argent soit investi dans ce vaccin", regrette Dominique Gauthier. 3. Pratiquer un abattage partiel et ciblé. "Une solution intermédiaire serait de mener une important campagne de captures en vue de savoir quels bouquetins sont malades, grâce à un test rapide. Cela permettrait de n'abattre que les individus positifs", avance Dominique Gauthier. Un peu comme une personne souffrant de gangrène se résout à amputer le membre malade pour se sauver. L'autre avantage d'un abattage partiel bien ciblé, serait de réduire la population du Bargy, actuellement au-dessus du seuil de persistance des épidémies. En effet, la densité de bouquetins au kilomètre carré est estimée à dix individus, alors que le seuil d'apparition d'une épidémie est de cinq bouquetins par kilomètre carré, et le seuil de persistance de l'épidémie, de sept bouquetins. Reste que des cas de brucellose chez les ongulés sauvages se sont déjà résolus tout seuls, notamment en Italie dans un troupeau de chamois des Alpes où le foyer s'était éteint au bout de cinq à dix ans. Alors pourquoi pas au Bargy ? "Nous pensons que la contamination a lieu au printemps, lorsque les animaux se rassemblent, suggère Dominique Gauthier. Mais il nous faudrait plus de moyens pour comprendre les causes de la persistance de ce foyer de brucellose ces treize dernières années dans le massif du Bargy". Des moyens qui, pour l'heure, manquent cruellement. BARGY 74 11/9/2014 Qu'est-ce que la brucellose ? Il s'agit d'une maladie causée par un micro-parasite : une bactérie du genre Brucella. À l'origine, la brucellose est une maladie domestique, bien connue dans le milieu de l'élevage, en particulier chez les bovins (on peut la retrouver dans le Reblochon fabriqué à partir du lait de vaches contaminées). Le grand nombre d'animaux sur une petite surface et le contact qu'ils ont entre eux, favorisent sa propagation au sein du troupeau. Un passage aux animaux de la faune sauvage (bouquetins, chamois...) est ensuite possible, sans que l'on en connaisse véritablement les causes. Le troupeau sauvage sert dès lors de "réservoir" de la maladie. Certaines brucella peuvent également infecter l'homme. C'est le cas de la souche bactérienne qui touche les bouquetins du Bargy. Chez le bouquetin, elle provoque de l'arthrite, parfois sévère et cause de graves lésions aux organes génitaux. Au point que les animaux sont incapables de se reproduire. Chez l'homme, le premier symptôme est une fièvre de Malte, ou fièvre ondulante, suivie de douleurs articulaires et musculaires. Potentiellement mortelle, la brucellose est toutefois bien soignée si elle est prise à temps par un traitement antibiotique s'étalant sur un mois. Sciences et avenir 21/3/2015
  22. La sécheresse, nouvelle plaie de l'Iran zabol (Iran) - Nous n'avons plus d'eau et la poussière est partout, se désole Nazar Sarani, dont le village était autrefois une île au coeur d'une biosphère exceptionnelle aujourd'hui asséchée dans le sud-est de l'Iran. La sécheresse dure depuis sept ans, témoigne le berger de 54 ans, l'un des derniers habitants de Sikhsar, où de vieilles barques en bois rappellent que ce village avait autrefois les pieds dans l'eau. "Avant, il y avait des lacs, des barques et on pêchait, se rappelle Nazar Sarani. Aujourd'hui, nous avons des tempêtes de sable et nous vivons dans la poussière". Il y a 15 ans, Hamoun était la septième zone humide au monde. Elle couvrait jusqu'à 4.000 km2 à cheval entre l'Iran et l'Afghanistan, alimentée par la rivière Helmand qui prend sa source de l'autre côté de la frontière. Hamoun abritait une faune et une flore diverses, comme les biosphères de Shadegan dans l'ouest de l'Iran et d'Anzali dans le nord. Mais ces zones sont désormais des déserts. La faute au changement climatique, aux pluies moins régulières chaque année, mais aussi à l'action de l'homme et à la mauvaise gestion des ressources par l'administration iranienne. Selon des chiffres officiels, les barrages iraniens ne sont remplis qu'à 40% de leur capacité et neuf grandes villes dont Téhéran sont menacées par les restrictions d'eau. La situation est encore plus critique au Sistan-Balouchistan, l'une des régions les plus pauvres et les plus dangereuses du pays. La province, où réside une importante minorité sunnite dans un pays à majorité chiite, est frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan. La province iranienne du Sistan et Baloutchistan, autrefois le "grenier de l’Iran", s’est transformée en désert. Photo France24 Mais les barrages construits en Afghanistan ont asséché la région qui reçoit de moins en moins d'eau de pluie. L'économie locale s'est effondrée avec la reconversion forcée des fermiers et pêcheurs, une émigration massive des jeunes hommes vers Zabol, la grande ville la plus proche de Sikhsar, ou d'autres provinces. La pauvreté et la consommation de drogue ont augmenté, comme les problèmes de santé à cause des vents de sable. Pour son approvisionnement en eau, Sikhsar dépend désormais des camions-citernes. La plupart de nos enfants ont quitté le village, pour travailler comme manoeuvre à Yazd, Semnan ou Téhéran. Ceux qui restent vont partir bientôt, témoigne Nazar Sarani. Comme les autres paysans, il a vu son troupeau de vaches fondre de 100 bêtes à 10 actuellement, et la vente du lait ne suffit plus à nourrir sa famille et payer les études de ses quatre enfants. Egalement berger, Mohammad Bazi dénonce l'inaction du gouvernement pour forcer l'Afghanistan à rouvrir les vannes. Il doit parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour faire paître ses bêtes. J'ai commencé à tuer mes vaches, puisque le lait ne rapporte plus assez, explique-t-il. Côté afghan, on estime injuste de rejeter entièrement la faute sur un pays en guerre depuis 1979, et dont la reconstruction prendra du temps. La situation est encore pire de notre côté de la frontière, affirme l'ambassadeur afghan en Iran, Nassir Ahmad-Nour. Les habitants pointent également la mauvaise gestion des ressources, notamment la part énorme qui revient aux agriculteurs. Nous avons besoin d'une coopération locale, régionale, et internationale, dit Massoumeh Ebtekar, la vice-présidente iranienne chargée de l'Environnement. Nous travaillons avec le gouvernement afghan afin de protéger nos droits sur l'eau et assurer son transfert vers l'Iran. Le gouvernement iranien travaille avec les agences de l'ONU présentes en Iran mais la tâche paraît herculéenne. Toute la région devient plus chaude et plus sèche. Il y a bien sûr le facteur du changement climatique mais le principal problème est la façon de gérer l'eau, explique à l'AFP Gary Lewis, coordinateur des agences des Nations unies en Iran. De l'autre côté de la frontière, sur 9 milliards de m3 dans les bassins, 8 sont utilisés. Il reste un milliard qui devrait arriver en Iran. Mais une grande partie est utilisée pour l'agriculture et il y a aussi des problèmes de distribution, dit-il. La responsabilité de l'Afghanistan est réelle et la question doit être examinée par les deux parties au plus haut niveau, estime M. Lewis, alarmé par une situation qui n'est plus durable. Le Lac Helmand (Hamun-i-Helmand ou Hamun-i-Hirmand en Persan), aussi connu sous le nom de Lac Sistan, est un lac d'Iran et d'Afghanistan situé sur la frontière séparant les deux pays. Il forme, avec les lacs iraniens Puzak et Saberi, un ensemble connu sous le nom de Lac Hamun, dans la province du Sistan-o-Balouchestan. Image satellite de l'emplacement de la dépression des trois Hamouns Godzareh en 2004, au moment où tous les lacs secs. Lorsque les trois hamouns sont complètement remplis, l'eau s'écoule à l'extrémité de la rivière Helmand, à savoir Goud-e Zareh. Sieger / domaine public Alimenté par les eaux du fleuve afghan Helmand rud, le niveau du Lac Hamun est très variable. En 1976, le débit des rivières afghanes était stable et régulier, assurant au lac un niveau relativement haut. Mais de 1999 à 2001, le lac est complètement asséché, en raison d’une sécheresse en Afghanistan, et du détournement de débits importants lié à des interventions humaines. Lors de l’assèchement du lac, des vents saisonniers ont soulevé et dispersé alentour d’importantes quantités de sable fin, créant des dunes ensablant plus d’une centaine de villages de pêcheurs se trouvant à proximité des berges. La dispersion de ces quantités importantes de sable a eu un impact important sur la faune sauvage environnante et l’économie locale, compromettant l’activité de pêche. Des changements de la politique de gestion des eaux et le retour de pluies substantielles avaient permis le retour du lac à un niveau correct à partir de 2003. Évolution du lac Hamun au cours du temps. Images et source Wikipedia Sujets intéressants à lire : Bassins arides iraniens, Environnement en Iran Romandie 21/3/2015
  23. La circulation alternée sera mise en place lundi à Paris en raison de la persistance de la pollution aux particules dans la capitale, a annoncé samedi la maire Anne Hidalgo. La gratuité des transports en commun en Ile-de-France est prolongée pour dimanche et lundi. Seuls les véhicules ayant une immatriculation impaire pourront donc rouler lundi, ainsi que ceux bénéficiant d'une dérogation (véhicules transportant plus de trois personnes, véhicules propres, ambulances, taxis, auto-écoles, camions frigorifiques, etc). Cette mesure, qui interdit la circulation des véhicules ayant une immatriculation paire les jours impairs et vice versa, a été mise en oeuvre seulement deux fois: en 1997 lors d'un pic d'ozone et le 17 mars 2014 lors d'une pollution persistante aux particules. "Je me réjouis que l'Etat ait accepté de mettre en place lundi la circulation alternée, que je demandais depuis plusieurs jours", a écrit Anne Hidalgo (PS) sur le réseau social. La décision a été actée lors d'une réunion de travail entre les services de la préfecture et de la ville, selon son entourage. En fin de matinée samedi, Airparif a annoncé que le seuil d'alerte (80 microgrammes par m3) pourrait à nouveau être dépassé dans la journée. Pour dimanche, la concentration en particules devrait baisser mais encore dépasser le seuil d'information (50 microgrammes), selon l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air. Vendredi soir, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait indiqué que "la circulation alternée" serait "mise en oeuvre lundi, sauf s'il y a une baisse manifeste de pollution samedi et dimanche". Romandie 22/3/2015
  24. Comme le colibri qui, selon la légende amérindienne, cherchait à éteindre seul le feu d’un immense incendie de forêt en portant quelques gouttes d’eau dans son bec, face aux autres animaux impuissants et sceptiques, le chef indien Almir Narayamoga Suruí a choisi de « faire sa part ». Ce leader emblématique des Suruí, peuple de 1 400 âmes vivant dans un territoire très reculé de l’Etat brésilien du Rondônia, se bat inlassablement contre la déforestation qui ravage l’Amazonie, sa « Terre-Mère ». (Photo Le chef indien Almir Narayamoga Suruí (AFP PHOTO /VANDERLEI ALMEIDA) Afin de « sauver la planète », tel que l’indique le titre de l’essai-manifeste qu’il vient de publier avec l’aide de l’écrivaine voyageuse Corine Sombrun ? Sans doute pas (il le reconnaît lui-même). Mais pour éviter la destruction d’une partie de la forêt et retrouver un équilibre naturel, oui. Un combat qui lui a valu de voir sa tête mise à prix à trois reprises, l’obligeant à se déplacer sous escorte policière. Dans ce récit captivant, rédigé comme une lettre ouverte à ses cinq enfants dans le cas où il serait assassiné, le chef, reconnaissable à son traditionnel cocar (coiffe) de plumes d’aigles, alterne entre son parcours personnel, l’histoire et les traditions de son peuple, et les initiatives concrètes pour générer des bénéfices de la forêt sans la détruire. En territoire Surui (Photo Thomas Pizer - Aquaverde) Car depuis un demi-siècle, près d’un cinquième de la forêt amazonienne, le poumon vert de la planète, a disparu, sous la pression de l’élevage et de l’agriculture intensifs ainsi que de la production de bois, entraînant 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Etat de Rondônia, dans le nord-ouest du Brésil, est l’un des plus durement touchés, accusant une perte de 40 % de sa forêt primaire. Un défrichement qui a forcé les Paiter Suruí (« les hommes vrais, nous »), dont le territoire s’étend sur 250 000 km², à sortir de leur isolement en 1969. Ce premier contact avec les Blancs – les iaraei, exploitants forestiers, prospecteurs ou colons – entraîne d'abord affrontements et épidémies, qui font passer la population autochtone de 5 000 à 240 individus. Puis, vient le temps des échanges, plus ou moins forcés. Leurs coutumes et rites ancestraux, menés par des chamanes qui dialoguent avec les esprits de la forêt, du ciel et de la rivière, s’en voient altérés. Et laissent place à un nouveau mode de vie, plus moderne, où la chasse, la pêche, la cueillette ou l'artisanat traditionnels ne suffisent plus. Face aux siens qui commencent à vendre leurs terres, Almir Narayamoga Suruí, nommé chef de clan (des Gameb) à 17 ans, puis de son peuple tout entier à 26, cherche un « modèle où la protection de l’environnement serait aussi liée au profit ». Il tente tout d'abord de renouer avec les traditions, en réapprenant aux Suruí à se dessiner des peintures rituelles sur le corps, en instaurant des cours de portugais et de tupi-mondé, la langue locale, ou encore en mettant en place un programme sanitaire pour faire reculer la mortalité. Puis, alliant culture ancestrale et méthodes high-tech, le jeune chef, le seul parmi les siens à avoir obtenu un diplôme universitaire (en biologie), met sur pied un plan sur cinquante ans pour une gestion durable des ressources de la forêt : il instaure un moratoire sur l’exploitation forestière, plante 100 000 arbres et traque les abattages clandestins grâce à des GPS fournis par Google. « Je suis autant à l’aise avec un arc qu’un iPhone, un compte Twitter ou une page Facebook », affirme-t-il. Surtout, il lance un projet de compensation carbone, certifié par deux organismes internationaux en 2012. Le principe : vendre des crédits carbones à des entreprises qui souhaitent compenser leurs émissions de CO2, correspondant à la protection des arbres, réservoirs de gaz à effet de serre. Résultat : malgré une déforestation illégale qui perdure sur leur territoire, les Suruí ont pu éviter l'équivalent de 250 000 tonnes d'émissions carbone entre 2009 et 2012. A quelques mois de la conférence climat de Paris, qui doit parvenir à un accord pour limiter le réchauffement de la planète à 2 °C d’ici la fin du siècle, et alors que l’on cherche toujours à concilier écologie et économie, l’opus a une visée plus large que la défense de l’Amazonie : l’instauration d’un mode de développement planétaire qui puiserait dans la sagesse des peuples de la forêt un nouveau modèle de démocratie et de vie. Sauver la planète. Le message d'un chef indien d'Amazonie, d'Almir Narayamoga Surui et Corine Sombrun (Albin Michel, 190 p., 18 euros). Almir Narayamoga sera présent au Salon du livre dédié au Brésil du 18 au 23 mars 2015. En cliquant sur l'image représentant la couverture du livre, vous irez sur le site de l'éditeur où vous trouverez toutes les informations indispensables pour vous procurer ce livre (essai), ainsi que la possibilité de feuilleter quelques pages. Le Monde 20/3/2015
  25. La forêt amazonienne est malade et c’est l’une des plus mauvaises nouvelles apportées par la science, ces dernières années, sur le front climatique. Jeudi 19 mars, dans la dernière édition de la revue Nature, une centaine de chercheurs publient les résultats d’un projet de recherche gigantesque, conduit depuis plus de trois décennies et destiné à surveiller, dans un monde plus chaud, l’évolution de la jungle d’Amazonie. Le fait saillant des conclusions présentées est que celle-ci éponge de moins en moins le dioxyde de carbone (CO2) anthropique. Environ un quart de celui-ci est actuellement absorbé par la végétation terrestre, les forêts tropicales jouant un rôle prépondérant dans ce processus. Photo de la forêt amazonienne au Pérou, à la frontière avec le Brésil en octobre 2014. afp La mauvaise nouvelle était attendue, mais les chiffres publiés frappent par leur ampleur. Dans les années 1990, l’Amazonie retirait chaque année de l’atmosphère quelque 2 milliards de tonnes de CO2. Ce taux aurait chuté d’un tiers dans les années 2000 et n’excéderait guère, aujourd’hui, un milliard de tonnes de CO2. En un plus de deux décennies, l’efficacité du « puits de carbone » amazonien aurait donc été divisée par deux. « La conséquence mécanique de ce constat est que le CO2 va s’accumuler plus vite dans l’atmosphère », explique Jérôme Chave, chercheur au laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS-Université Toulouse III-Paul Sabatier) et coauteur de ces travaux. Avec comme conséquence possible l’aggravation des prévisions du réchauffement pour la fin du siècle, obtenues grâce à des modèles de climat. En effet, selon Roel Brienen, chercheur à l’université de Leeds (Royaume-Uni) et premier auteur de ces travaux, « les modèles climatiques qui incluent la réponse de la végétation présument que tant que les niveaux de CO2 continueront à grimper, l’Amazonie continuera à accumuler du carbone, mais notre étude montre que cela pourrait ne pas être le cas ». Pour établir leurs résultats, les chercheurs ont procédé à un travail de fourmi. Plus de 320 parcelles de forêts, mesurant chacune environ un hectare, disséminées sur les six millions de kilomètres carrés du bassin amazonien, ont été visitées à intervalles de temps réguliers depuis le milieu des années 1980. La croissance et la mortalité de la végétation y ont été consignées à chaque visite, tous les arbres d’un tronc de diamètre supérieur à 10 cm ayant été inclus. Résultat : depuis le début des relevés, leur taux de mortalité a, en moyenne, augmenté de 30 %. « Les deux sécheresses exceptionnelles qui ont frappé la région, en 2005 et 2010, ont joué un rôle dans cette augmentation de la mortalité, explique Damien Bonal, chercheur au laboratoire Ecologie et écophysiologie forestière (INRA), coauteur de l’étude. Mais on voit également que ce processus est engagé depuis bien avant 2005. » Le principal suspect est bien sûr le changement climatique en cours, mais les mécanismes précis par lesquels celui-ci agit négativement sur la végétation n’est pas absolument clair. Dans un commentaire publié par Nature, Lars Hedin (université de Princeton, Etats-Unis) estime « probable » que « la disponibilité en eau, la limitation des nutriments disponibles ou le stress thermique » jouent un rôle. Ce à quoi on assiste, dit en substance Jérôme Chave, est probablement le remplacement des espèces d’arbres les plus sensibles aux perturbations en cours par d’autres essences. Une fois ce remplacement achevé, verra-t-on le puits de carbone de l’Amazonie redevenir aussi important qu’auparavant ? « C’est peu probable, dit M. Chave. Car les espèces qui tendent à remplacer celles qui déclinent ont une croissance plus rapide, une durée de vie plus courte et une tendance à stocker moins de carbone ». L’état de santé des autres grands bassins forestiers tropicaux — en Asie du Sud, en Afrique équatoriale — est du coup, lui aussi, un sujet d’inquiétude, au-delà même de la déforestation rapide qui sévit dans ces zones. « Des sécheresses importantes ont également touché ces régions, mais cela ne veut pas nécessairement dire que la situation y est identique à celle de l’Amazonie », tempère M. Bonal, qui ajoute que les résultats présentés devront être confirmés par d’autres méthodes de mesure que l’inventaire forestier — en particulier des mesures directes des flux de CO2 au-dessus de la forêt. Le Monde 18/3/2015
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