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BelleMuezza

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  1. PARIS - Les vendeurs de carburants en France (Total, Leclerc, Intermarché, Carrefour, Auchan...) vont devenir les premiers obligés de la prochaine phase du dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), avec près de la moitié du total d'économies à réaliser, selon une étude de l'entreprise Certinergy. EDF devrait encore s'acquitter de 31% de l'effort, tandis que GDF Suez portera 15% des obligations, selon le classement réalisé par la PME spécialisée dans les CEE après l'annonce d'une troisième phase par le gouvernement. Le ministre de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin a annoncé mardi un nouvel objectif de 660 térawattheures d'économies entre 2015 et 2017, soit un doublement du rythme annuel actuel. Cette répartition sera faite de manière plus équitable entre tous les vendeurs d'énergie, en augmentant la part pesant sur les fournisseurs de carburant à près de la moitié de l'obligation nationale contre un quart aujourd'hui, observe Certinergy dans un communiqué. Dans le système des CEE, les entreprises dites obligées (les vendeurs d'énergie) doivent justifier d'un quota de certificats, qui prouvent que des actions d'économies d'énergie (travaux d'isolation, changement d'appareils, etc.) ont bien été menées, sous peine de fortes pénalités. Soit en finançant directement ces actions, soit en acquérant des certificats auprès de tiers. Selon des chiffres présentés jeudi par l'Association technique énergie environnement (Atee), 45% des obligations pèseront sur les carburants en 2015-2017, 27% sur l'électricité, 15% sur le gaz et 9% sur le fioul. Lors de la précédente phase, l'électricité était la première concernée (40%), devant les carburants (26%) et le gaz (20%). Par entreprise, selon Certinergy, EDF restera le premier obligé, mais avec 31% (199 térawattheures), contre environ 40% jusqu'à présent. Suivent Total (18%, 113 TWh), GDF Suez (15%), Siplec (groupe Leclerc, 6,7%) et SCA Pétrole et Dérivés (Intermarché, 4,3%). Viennent ensuite Carfuel (Carrefour, 4,3%), ExxonMobil France (stations Esso, 2,8%), Petrovex (Auchan, 2,2%), Distridyn (Cora et Casino, 1,8%) et Bolloré Energie (1,8%). Introduit en 2006, le mécanisme des CEE monte donc progressivement en puissance: après 54 térawattheures en 2006-2009, l'objectif avait été fixé à 345 térawattheures en 2011-2013. Le mécanisme reste pourtant largement méconnu du grand public, qui peut en bénéficier directement, même si les grands fournisseurs d'énergie ont mis en place des programmes ces dernières années pour remplir leurs obligations. Philippe Martin a promis une simplification du nouveau dispositif, dont les coûts de gestion (environ 20% du total) sont importants et critiqués par certains obligés, EDF en tête. Selon un rapport de la Cour des Comptes publié en octobre, les CEE avaient coûté près de 1,4 milliard d'euros aux obligés entre 2010 et 2013. Le gendarme des finances publiques avait néanmoins jugé ce coût très faible, puisqu'il représente sur le papier 0,4 centime d'euro par kilowattheure économisé. CA Pyrenees Gascogne 26/4/2013 romandie 12/12/2013
  2. BRUXELLES - La tentative de limiter l'usage de terres arables pour la production de biocarburants dans l'UE a été bloquée jeudi par une coalition d'Etats aux intérêts contraires pour la plus grande satisfaction de l'industrie. Sept pays ont voté contre une proposition de compromis limitant à 7% la part maximale des biocarburants de première génération pour les transports, produits à partir de céréales ou de diverses plantes sucrières et oléagineuses, au cours d'une réunion des ministres de l'Energie de l'UE à Bruxelles. La Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark et l'Italie se sont opposés à ce compromis, car ils estiment que la limite doit être fixée à 5%. La Hongrie et la Pologne ont voté contre car ils ont jugé ce plafond trop faible. Le Parlement européen s'était prononcé le 11 septembre pour un plafond de 6%. EBB (European Biodiesel board), l'organisation qui représente les intérêts des producteurs de biogazole dans l'UE, a salué sur twitter les conclusions des ministres de l'Energie, notamment la demande de davantage de recherches sur les effets des changement indirects dans l'affectation des sols. Victoire du biodiesel. Défaite de la lutte contre la faim & de la défense du climat, a protesté sur son compte twitter l'eurodéputée libérale française Corinne Lepage, qui a élaboré le compromis adopté par le Parlement européen. Le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger, partisan d'un plafonnement à 5%, a également déploré cette situation. Nous ne pouvons pas continuer pendant sept ans avec les directives actuelles. Il faut les modifier, a-t-il lancé à l'adresse des ministres. Une alliance malheureuse entre les Etats les plus ambitieux et les moins ambitieux a bloqué tout progrès sur le changement indirect dans l'affectation des sols, a pour sa part commenté sur son compte twitter la commissaire au Climat Connie Hedegaard. Pour combien de temps ?, a-t-elle demandé, soulignant que tout délai signifie incertitude pour l'industrie. Un accord sera toutefois difficile à trouver car plusieurs ministres ont signifié au cours du débat que la limite de 7% était le maximum qu'ils pourraient accepter. L'UE s'est fixé l'objectif de 10% d'énergies renouvelables pour les Transports en 2020. Les biocarburants ont été vus comme la solution et les investissements encouragés, mais leurs effets pervers sur l'agriculture --déforestation, disparition de cultures vivrières, augmentation des prix des denrées alimentaires-- ont contraint l'UE à réviser sa position. Après des mois de tractations, les groupes politiques du Parlement européen se sont entendus pour limiter la part des agrocarburants à 6% et de fixer à 2,5% l'objectif à atteindre pour les biocarburants avancés fabriqués à partir d'algues ou de déchets. L'électricité et les autres sources d'énergie comme l'hydrogène devraient contribuer pour 1,5%. Les élus ont également introduit une notion controversée: le changement d'affectation des sols (dit facteur Casi ou Iluc). Il s'agit de la prise en compte à partir de 2020, dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre des différents biocarburants, des conséquences de l'utilisation croissante de terres agricoles. L'espoir de parvenir à un accord entre les Etats et le Parlement avant les élections européennes de mai 2014 est jugé peu probable par les négociateurs. romandie 12/12/2013
  3. Nous avons entrepris ces dernières années de nombreux forages dans les glaciers des Andes tropicales. En parallèle, la communauté scientifique nationale et internationale est déjà fortement impliquée dans les forages en Antarctique. Cependant, aucun forage n'avait été réalisé jusqu'à présent entre ces deux régions, principalement pour des raisons liées au terrain extrêmement difficile d'accès et à la rareté d'un site regroupant les conditions nécessaires pour receler une glace de qualité pour nous climatologues. Cette lacune dans la documentation de notre climat était particulièrement critique pour la compréhension des téléconnexions climatiques qui existent d'une région à une autre. Ainsi, avons-nous décidé de compléter ce "cordon tropique-pôle" par le maillon manquant en Patagonie. L'objectif ainsi recherché est multiple: documenter et comprendre la variabilité climatique passée de cette région, comprendre comment le climat de cette région est relié au climat global et comment les climats à différentes latitudes interagissent entre eux. Carte de la Patagonie (ou Patagonia). La terre de la Patagonie a été décrite pour la toute première fois par Antonio Pigafetta, l’un des 18 survivants de l’expédition de Fernand de Magellan, en 1525. Divisée par la cordillère des Andes, et située entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique, la Patagonie est formée de paysages contrastes et divers. Imaginez les forêts, les prairies, les montagnes, les glaciers, les détroits, la pampa… le tout situé dans une même zone géographique qui fait partie d’une zone néotropique. Cette région s'étend sur deux pays, l'Argentine et le Chili. Elle est peuplée depuis plus de 10 000 ans par des tribus sud-amérindiennes, les Mapuches, les Tehuelches ou les Selknams. . La suite sur http://www.ameriquedusud.org/la-patagonie/ Ainsi, avec mes collègues de l'IRD, du LGGE (Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement, Grenoble), du LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, Gif-sur-Yvette) et du CECS (Centro de Estudios Scientificos, Valdivia, Chili), nous avons monté le projet SANVALLOR que je coordonne et qui a été retenu par l'=ANR-06-BLAN-0245]ANR (Agence Nationale pour la Recherche). Cela nous a permis en 2007 d'extraire plusieurs carottes du glacier du San Valentin, plus haut sommet de Patagonie localisé sur la calotte patagonienne Nord (47 degrés Sud) et culminant à environ 4000 m d'altitude, sur lequel nous avions fait une reconnaissance à travers un forage test de 16 m et qui nous a permis de confirmer que ce site pouvait être exploité comme archive de notre climat (pas de fonte, bonne préservation des signaux isotopiques et chimiques, années successives enregistrées). enescalevideo 28/10/2012 En effet l'analyse préliminaire de la carotte de glace test a révélé que les traceurs isotopiques et chimiques sont remarquablement préservés du fait d’une glace suffisamment froide (-11°C°). Une première datation combinant les mesures de concentrations d’éléments radiogéniques (tritium, césium, américium, plomb 210) et le comptage des cycles saisonniers des espèces chimiques a permis d’estimer une accumulation neigeuse annuelle de l'ordre de 35 cm. Alors qu’avec 16 nous espérions recouvrir au mieux quelques années d’archives climatiques, la datation a finalement montré que l'enregistrement remontait jusqu’au début des années soixante. En combinant la mesure des rapports isotopiques de l'oxygène et de l'hydrogène de la glace et les analyses en sels marin, l’origine des précipitations qui alimentent le glacier du San Valentin a par ailleurs pu être étudiée. La différence des rapports isotopiques, appelée excès en deutérium, est en effet majoritairement reliée à la température de la source océanique des précipitations. Ainsi, il est possible de différencier les masses d'air d'origine polaire, formées au-dessus d'un océan froid, de celles prenant naissance au-dessus d'un océan plus tempéré comme le Pacifique. De même, une concentration élevée en sel marin dans les glaces signifie que les précipitations qui alimentent le glacier arrivent avec des masses d'air marines, formées au dessus du Pacifique. A l’opposé, une faible concentration en sodium caractérise des masses d'air continentales, ayant voyagé plus longtemps. Alors que l’on croyait la Patagonie essentiellement soumise au régime des vents d’ouest en provenance du Pacifique, les résultats de cette double analyse de la carotte de glace montrent pour la première fois que cette région est également sous l’influence des régimes météorologiques qui prennent naissance plus au sud, dans la région de l'Antarctique. Marc Preschia 9/8/2010 La mission qui a eu lieu en mai 2007 a permis d'extraire 1 carotte longue de 122 m, 2 carottes de névé de 55 et 71 m et plusieurs carottes courtes de 20 m pour étudier la variabilité spatiale in situ des enregistrements. La glace est revenue à l'été 2007 puis les découpes de la carotte principale (section de 83 mm) ont commencé à l'automne sur la carotte longue pour les analyses principales (isotopes de l'eau, de l'air, chimie, radiogéniques issus des essais nucléaires pour dater) qui détermineront la résolution des analyses secondaires (pollutions par les métaux sur le dernier siècle, analyses des algues et des pollens). [...]Il est à noter que c'est la première fois qu'un forage en Patagonie est un succès et qu'une carotte couvrant la totalité de l'épaisseur du glacier est prélevée. Ceci est dû à la combinaison de deux obstacles qui ont été surmontés: l'accès au terrain particulièrement difficile à cause des conditions météorologiques exécrables et le faible nombre de sites rassemblant les conditions nécessaires pour rendre un forage facilement réalisable, techniquement parlant, et permettant de conserver des archives glaciaires exploitables (la température doit être assez basse en surface, de l'ordre de –10°C, pour conserver correctement les traceurs chimiques et géochimiques). FUTURA SCIENCES 2008
  4. La conclusion de cette étude de calibration, nous a permis de regarder les enregistrements isotopiques issus des carottes andines avec un nouvel éclairage. Les carottes de glace extraites des glaciers tropicaux nous permettent de reconstruire l'histoire du climat jusqu'au dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans. La dynamique rapide des glaciers, la forte accumulation neigeuse par an (entre 0,5 et 1 m de neige par an) et les épaisseurs de glace réduites (150 m au maximum) ne permettent pas d'accéder à des archives climatiques plus anciennes contrairement aux carottages polaires (jusqu'à 800 000 ans en Antarctique de l'Est pour une carotte de près de 3,5 km et une accumulation neigeuse de 2 cm/an). En contrepartie, les carottes tropicales permettent d'étudier notre climat avec une très bonne résolution temporelle, atteignant la saison sur les derniers siècles (seule une résolution de plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, est atteinte dans les carottes polaires). Couche de cendre volcanique visible dans une carotte de glace. IRD / Patrick Wagnon Les carottes de glace issues des glaciers andins sont donc une aubaine pour mieux comprendre les réactions du climat tropical au fil du temps, dans des contextes de forçages très différents. Il ne faut pas oublier, par exemple, que c'est dans le Pacifique tropical que prend naissance le premier mode de variabilité climatique interannuelle : le phénomène El Niño. Je détaille ci-dessous les résultats importants que nous avons déduit des enregistrements isotopiques de la glace à différentes échelles de temps. Patagonia Chile: Mt. San Valentin & Glacier ecothon 24/12/2011 A - Le dernier siècle : La forte accumulation neigeuse sur les glaciers andins permet de reconstruire sur le dernier siècle la variabilité des précipitations avec une résolution saisonnière. L'un des résultats phares de l'étude des carottes tropicales est le signal isotopique décennal commun à toutes les carottes depuis l'Equateur jusqu'au sud de la Bolivie. Ce signal, que nous avons appelé Index Isotopique Andin (IIA), représente les variations de l'intensité des pluies dans le bassin Amazonien et sur l'Atlantique tropical Nord. Ce signal isotopique présente une corrélation significative avec l'évolution de la variabilité interannuelle des précipitations globales, au premier ordre, contrôlées par le phénomène El Niño. Ce phénomène, qui peut être considéré comme une oscillation interne du système climatique apparaissant à des intervalles irréguliers allant de 2 à 7 ans et résultant du couplage entre l'océan et l'atmosphère, entraîne des déplacements de masses d'eau chaude de part et d'autre du Pacifique tropical. Il modifie ainsi la température de surface de l'océan ce qui provoque un déplacement de la cellule de circulation atmosphérique (dite de Walker) au-dessus de l'Amérique du Sud qui joue un rôle de courroie de transmission en modifiant largement l'abondance des pluies dans la région de l'Amazonie. La composition isotopique des pluies, moins appauvries lors de ces périodes El Niño (conditions sèches sur l'Amazonie), montre que les carottes de glace andines sont susceptibles d'enregistrer des modifications de ce phénomène qui, rappelons-le, provoque de terribles et meurtrières inondations dans certaines régions tropicales comme sur les régions côtières du Nord du Pérou. Glacier San Valentin - Jaime Prado 18/1/2012 B - Le Petit Age de glace : Le terme de "Petit Age de Glace" désigne une période relativement froide allant du 15ème à la fin du 19ème siècle avec un paroxysme entre 1600 et 1800. L'extension géographique de ce phénomène, tout comme son origine, sont débattues mais un consensus existe pour dire que ce phénomène a été centré sur l'Europe. Ce dernier a été mis en évidence grâce à l'étude de certaines archives climatiques comme les cernes d'arbres mais aussi grâce à la lecture de nombreux écrits qui l'attestent et au travers d'anciennes gravures et peintures (tableaux du peintre Pieter Bruegel montrant des hivers particulièrement froids dans le Nord de l'Europe). Dans l'hémisphère sud, les traces de cette période sont plus rares. Pourtant les glaciologues l'ont recherchée dans les glaciers andins. Entre 1650 et 1780, la composition isotopique de la glace montre une diminution significative qui pourrait s'interpréter comme une augmentation du régime des précipitations. Il n'y a pas d'indication en termes de température au cœur des carottes mais il est avéré qu'à cette même époque, l'avancée des glaciers andins était maximale. Ainsi, le "Petit Age de Glace" aurait-il aussi laissé des traces dans cette région tropicale de haute altitude comme étant une période plus froide et plus humide qu'aujourd'hui. C - La dernière transition glaciaire-interglaciaire : La mesure de la composition isotopique sur le fond des carottes de glace andines, les derniers mètres, a apporté une surprise de taille. Le signal obtenu est très similaire à celui enregistré dans les calottes de glace polaires alors que, dans ces deux environnement glacés, le rapport entre le nombre de molécules d'eau lourdes et légères n'a absolument pas la même signification (température aux pôles, précipitation aux tropiques). Huascaran aujourd'hui, 40 ans après le détachement d'un bloc de glace et des inondations survenues en mai 1970. Une ville entière a disparu à la suite du tremblement de terre... arom620 16/6/2010 La composition isotopique des carottes de glaces extraites au Huascarán (Pérou), au Sajama (Bolivie) et à Illimani (Bolivie) montre sur les derniers mètres de la carotte un fort appauvrissement de la composition isotopique suivi d'une remontée significative du signal interrompue par un léger appauvrissement avant d'atteindre une composition relativement stable. Cette variation commune de type glaciaire-interglaciaire est tout a fait comparable à celle enregistrée dans les pôles et interprétée en termes de variations de température : un climat plus froid d'environ 10°C en Antarctique et 20°C au Groenland lors du dernier maximum glaciaire il y a 20 000 ans, suivi d'une déglaciation marquée par un retour à des conditions froides vers 12 000 ans, période connue sous le nom de Younger Dryas, avant d'atteindre la période de l'Holocène il y a 10 000 ans, période chaude caractérisée par une stabilisation de la composition isotopique à l'échelle du millier d'années, brièvement précédée par un optimum de température, appelé optimum de l'Holocène (il y a 11 000 ans environ). Dryas récent - Peut présenter des changements climatiques brusques dans de grandes régions du monde. Comme la dernière période glaciaire a cédé la place à la période interglaciaire actuelle, qualifiée de chaude , les températures moyennes au Groenland sont revenues à des niveaux glaciaires pour plus de 1000 ans. Cette période inhabituelle, qui est appelé le Dryas récent (Younger Dryas), a pris fin abruptement, il ya environ 12.000 ans. Pour preuve une carotte de glace forée au Groenland indique que les températures là-bas ont augmenté d'environ 15 ° F (8 ° C) en moins d'une décennie. Notre connaissance de la physique des isotopes stables et le travail de calibration sur site nous permettent de dire que le signal des glaciers andins, bien que similaire à celui de plus hautes latitudes, est relié au régime des précipitations. Ainsi, l'hypothèse apportée par ces signaux glaciaires tropicaux est que les régions andines et amazoniennes ainsi que l'océan Atlantique tropical sud (sources des précipitations) auraient été plus humides il y a 20 000 ans, ce qui n'exclut pas un climat moyen plus froid de 2 à 4°C dans ces régions comme le montrent les modèles de climat. Cette conclusion est nouvelle par rapport aux précédentes publications qui suggéraient davantage des conditions sèches dans le passé alors qu'il faut peut-être envisager l'Amazonie comme une mosaïque de conditions diverses il y a 20 000 ans. Pour comprendre cette situation, revenons aux modifications qui ont touché les régions tropicales lors du dernier maximum glaciaire. Dans un climat plus froid, la bande de convergence intertropicale (l'équateur météorologique, lieu de précipitations convectives très intenses) est décalée vers le Sud à cause de la présence d'une immense calotte glaciaire dans les hautes latitudes de l'hémisphère Nord qui rompt la symétrie entre les deux hémisphères, provoque un gradient de température nord-sud anormal et pousse vers le Sud la branche descendante de la cellule de Hadley de l'hémisphère Nord. Ceci a pour conséquence de créer une augmentation des précipitations principalement au-dessus de l'Atlantique tropical Sud, dans une zone interceptée par les trajectoires des masses d'air précipitant sur les Andes (Vimeux et al., 2005). Cornell Godwin 15/11/2013 Les modèles couplés de climat simulent parfaitement cette augmentation des précipitations sur l'océan Atlantique tropical sud et montrent peu de changement au-dessus de l'Amazonie. Ils suggèrent aussi que la saison humide était légèrement plus précoce qu'aujourd'hui. Ainsi, il y a 20 000 ans, le cumul des précipitations le long des trajectoires des masses d'air est augmenté et la composition isotopique des neiges andines est-elle plus appauvrie en molécules lourdes. Le lac Général Carrera se trouve dans la région d'Aysén, en Patagonie australe chilienne. C'est le second plus grand lac d'Amérique du Sud, après le lac Titicaca. A cheval entre le Chili et l'Argentine où il porte le nom de lac Buenos Aires, il se trouve dans un décor sauvage et somptueux. Et le lac n'a rien à envier au décor : à de nombreux endroits, sa couleur revêt des nuances de bleu parfaitement spectaculaires ! Cette couleur provient des sédiments spécifiques aux eaux glaciaires... Le lac se trouve en effet à proximité du grand champ de glace patagonique, troisième plus grande réserve d'eau potable après les pôles. Argentina Excepción 14/8/2013 FUTURA SCIENCES 2008
  5. La datation des carottes de glace tropicales découle d'une combinaison de méthodes. Lorsque la résolution temporelle le permet, généralement sur la première moitié de la carotte (les premiers 50-60 m), la datation se fait par comptage des cycles saisonniers des éléments chimiques et de la composition isotopique de la glace. La présence de cycles saisonniers marqués s'explique par l'alternance de saisons sèches et humides modifiant d'une part la manière dont les éléments chimiques se déposent (dépôt sec ou humide) et d'autre part la composition isotopique de la neige à cause de "l'amount effect" (en saison des pluies, la composition est très appauvrie en molécule lourde). Éditions paulsen 1/1/2013 Cette datation par comptage est contrainte par des repères dits absolus : identifications de couches de cendre correspondant à une éruption volcanique connue (le Tambora en 1815 par exemple ou le Pinatubo en 1991) et des tests thermonucléaires laissant dans l'atmosphère des traces telles que de fortes concentrations en Tritium ou en Césium 137 (doubles pics caractéristiques des essais atmosphériques de 1963). Techniques de datation. Baud Bits 18/1/2013 On utilise aussi la décroissance de certains éléments radioactifs comme le Plomb 210. La datation basée sur les cycles saisonniers permet de dater à plus ou moins 2 ans le dernier siècle suivant la carotte considérée. L'erreur sur la datation augmente avec la profondeur et peut atteindre plusieurs dizaines d'années à la profondeur où les cycles saisonniers disparaissent (vers 70-80 m à Illimani par exemple). Ainsi, lorsque la compaction de la neige ne permet plus d'identifier les cycles saisonniers dans les analyses, la datation peut être effectuée en utilisant des modèles d'écoulement de la glace calculant l'évolution de la compaction de la neige en fonction de la profondeur, par comparaison avec d'autres carottes possédant des profondeurs bien datées (par exemple, des débris végétaux et un insecte retrouvés dans la carotte du Sajama ont permis de donner un âge à la glace grâce à des mesures de carbone 14 sur ces matériaux). Terry Jacob 28/11/2012 Les secrets des carottes de glace pourrait donner des réponses sur le réchauffement climatique. L'information extraite de cette glace pourrait jouer un rôle essentiel dans la compréhension et la préparation à tous les changements imminents sur notre planète dû au réchauffement planétaire. VideosatNSF 14/10/2011 Étudier carottes glaciaires pour comprendre le climat de la Terre. UniversityRochester 19/8/2013 FUTURA SCIENCES 2008
  6. Si l'interprétation de la composition isotopique des glaces polaires est bien contrainte à présent, ce n'était pas le cas dans les régions tropicales et donc, avant d'interpréter les enregistrements issus des glaciers tropicaux, il a été nécessaire de bien comprendre l'outil isotopique dans un contexte très différent du contexte antarctique. En effet, le cycle de l'eau tropical possède des particularités qui affectent grandement la composition isotopique de la pluie. Ce sont par exemple, les effets de la végétation qui en transpirant ré-injecte une partie de l'eau qu'elle a absorbée au niveau des racines; l'évaporation des zones inondées ou bien la nature même de la pluie, issue de nuages convectifs monstrueux de plusieurs kilomètres de hauteur qui "malmènent" les gouttes de pluie et modifient considérablement leur composition. cinemanantes 21/2/2012 Pour mener ce travail de calibration, nous avons monté en Bolivie, au Pérou et en Equateur, un réseau de pluviomètres collectant la pluie à chaque événement de précipitation et aussi mensuellement. Ce réseau est constitué d'une dizaine de stations dans chacun des trois pays, qui fonctionnent maintenant depuis presque 8 ans grâce à nos partenaires andins qui sont essentiellement les services météorologiques nationaux et à la formation que nous avons dispensée aux observateurs et chercheurs locaux. Les pluies collectées sont envoyées semestriellement en France, au LSCE, où elles sont analysées dès réception pour avoir un suivi proche des conditions de prélèvement. Ces collectes de pluies et l'étude de leur composition isotopique en regard des conditions météorologiques locales et régionales (température et précipitation) nous ont permises de mettre en évidence que la composition isotopique des glaces andines retrace les conditions d'humidité (les quantités de précipitation) en amont des Andes, c'est à dire en Amazonie et au-dessus de l'Océan Atlantique tropical. Nous avons affiné nos travaux sur les pluies d'une part en collectant ponctuellement de la vapeur d'eau atmosphérique (avant la condensation) ce qui a donné lieu à de longues missions de terrain en Bolivie pendant plusieurs mois (voir la séquence filmée sur http://www.canal.ird.fr/sommaires/missions_cp.htm) et d'autre part en développant dans le cadre de différents travaux de thèse des modèles climatiques incluant les isotopes stables de l'eau, adaptés à la partie tropicale de l'Amérique du Sud. Tout d'abord, nous avons développé un modèle régional centré sur l'Amérique du Sud tropicale qui est venu confirmer nos observations directes sur les précipitations et montré l'importance de la convection amazonienne dans le contrôle de la composition isotopique des pluies qui se déposent sur les sommets andins. Nous avons aussi développé un modèle radiatif-convectif vertical afin d'étudier au plus près l'effet des nuages convectifs sur la composition isotopique des pluies andines. Nous avons montré ainsi que les effets de re-évaporation des gouttes d'eau dans la colonne convective ont un impact très fort sur les compositions isotopiques et que l'intensité convective peut aussi être tracée de cette manière. Le recul subi par les glaciers dans les Andes tropicales depuis 30 ans. Les glaciers comptent parmi les indicateurs les plus sensibles de la variabilité climatique. C'est particulièrement vérifié sous les tropiques où ils offrent une bonne image de l'évolution de l'atmosphère vers 500/400 hPa (5000 m et au-dessus). Observatoire Midi-Pyrénées 28/3/2013 Toute cette étude fait partie du projet Amancay que j'ai coordonné pendant 4 ans (2005-2008) et qui a regroupé 60 chercheurs et 15 laboratoires français et sud-américains dans le cadre du programme national PNEDC (Programme National pour l'Etude de la Dynamique du climat) puis LEFE (Les Enveloppes Fluides et l'Environnement) de l'INSU (Institut National des Sciences de l'Univers). Ce projet s'est intéressé à fédérer les laboratoires français et sud-américains autour de l'étude variabilité climatique interannuelle à décennale en Amérique du Sud tropicale et a permis à plusieurs étudiants et jeunes chercheurs sud-américains de travailler avec nous. FUTURA SCIENCES 2008
  7. Les éléments oxygène et hydrogène possèdent chacun plusieurs isotopes stables (oxygène 16 et 18 - O16 et O18- et hydrogène et deutérium - H et D- respectivement; ils diffèrent par leur nombre de neutrons. Ainsi la molécule d'eau possède-t-elle plusieurs formes selon q'un atome d'oxygène 18 remplace un atome d'oxygène 16 ou bien qu'un atome de deutérium remplace un atome d'hydrogène. Comprendre les climats du passé et du présent permet de prévoir le climat de demain. Comprendre les climats du passé et du présent permet de prévoir le climat de demain. 22/9/2010 Ces différentes formes de la molécule d'eau ont des masses et des symétries différentes, ce qui induit un comportement différent lors des changements de phases qui ont lieu au cours du cycle de l'eau atmosphérique (évaporation de la surface des océans, condensation le long de la trajectoire des nuages depuis les tropiques jusqu'aux pôles, formation de cristaux de glace en altitude ou au-dessus des pôles, recyclage de la vapeur d'eau via la transpiration par la végétation sur les continents, etc). Petit, on s'amuse à les observer et à leur trouver une ressemblance avec telle ou telle forme. Mais quand on est scientifique, les nuages représentent un vaste champ d'étude : un mystère qu'il est crucial de résoudre pour améliorer nos connaissances sur le changement climatique. euronews (en français) 10/3/2011 Ainsi, lors d'un changement de phase, les molécules d'eau vont se redistribuer entre les différents réservoirs (vapeur, gouttes d'eau, cristaux), c'est ce qu'on appelle le fractionnement isotopique. Par exemple, en s'évaporant, la surface de l'océan crée une vapeur d'eau légèrement enrichie en molécules d'eau légères (H2O16) par rapport aux molécules lourdes (HDO ou H2O18) qui restent préférentiellement dans la phase condensée. Reportage. Des scientifiques ont pu mettre en évidence l'histoire du réchauffement climatique grâce à l'étude des glaces de l'Antarctique. Ina Histoire 2/7/2012 Au cours de son voyage, cette masse d'air va se refroidir en s'élevant lors des ascendances liées aux systèmes convectifs, et par conséquent son contenu en vapeur d'eau va se condenser. A chaque condensation, la vapeur d'eau s'appauvrit encore un peu plus en molécules lourdes, qui quittent la masse d'air définitivement emportées par la précipitation. Ainsi comprend-on que plus les pluies sont intenses au cours du voyage de la masse d'air, plus les neiges précipitant sur les sommets andins sont appauvries en molécules lourdes. L'intérêt, pour nous climatologues, est que ces fractionnements sont régis par les conditions de température et d'humidité qui règnent lors de ces changements de phase et qui contrôlent aussi les quantités de précipitation disponible. Ainsi, en connaissant bien la physique des fractionnements nous pouvons retracer les conditions climatiques dans le passé en étudiant la composition isotopique des précipitations passées, soient des glaces et des glaciers, c'est à dire le rapport entre le nombre de molécules lourdes et de molécules légères dans un échantillon d'eau. csipsl 17/9/2013 Pour comprendre la finesse des fractionnements isotopiques et obtenir des relations exploitables entre la composition isotopique des glaces et les paramètres climatiques, nous utilisons une hiérarchie de modèles dans lesquels le cycle atmosphérique des isotopes de l'eau est représenté à travers les lois du fractionnement isotopique. Les modèles les plus simples simulent l'appauvrissement en molécules d'eau lourdes des masses d'air comme une simple distillation de Rayleigh. Les modèles les plus complexes sont les modèles de climat couplés océan-atmosphère utilisés pour les prévisions du climat futur et dans lesquels nous avons ajouté le cycle des isotopes. Entre ces deux types de modèles, nous utilisons des modèles adaptés aux régions que nous étudions qui représentent plus précisément l'orographie par exemple ou alors des modèles conceptuels qui décortiquent l'influence des divers processus locaux (voir dans la section suivante le modèle représentant les systèmes convectifs tropicaux). Enfin, la méthode que nous utilisons pour mesurer la composition isotopique des glaces est la spectrométrie de masse. Cet appareil utilise le principe de la loi de Lorentz qui dit qu'un champ magnétique appliqué sur des molécules chargées est capable de les dévier suivant leur masse. Ainsi, nous distinguons les molécules lourdes des molécules légères et pouvons déduire le rapport isotopique d'un échantillon. Nous n'introduisons pas directement l'eau des glaciers dans ces appareils. Pour la mesure du rapport H2O18/ H2O16, nous utilisons l'échange isotopique connu entre l'eau et le dioxyde de carbone. Une fois ce dernier équilibré isotopiquement avec l'eau, il est introduit dans le spectromètre de masse. L'échange isotopique entre l'eau et le dioxyde de carbone ne dépend que de la température, que nous contrôlons, il nous est donc facile de remonter à la composition de l'eau initiale à partir de la composition isotopique du dioxyde de carbone mesurée par le spectromètre. Pour la mesure du rapport HDO/ H2O16, nous réduisons l'eau sur de l'uranium chauffé. C'est le gaz hydrogène résultant qui est introduit dans le spectromètre de masse puis le principe est le même. Les rapports isotopiques sont mesurés par rapport à un standard international et sont donnés en pour mille d'appauvrissement par rapport à ce standard. Pour l'eau, le standard international appelé V-SMOW est la composition isotopique moyenne de l'eau de mer, par définition à zéro pour mille. ISSYMEDIA 19/6/2013 FUTURA SCIENCES 2008
  8. Les carottes de glace extraites des glaciers de haute altitude constituent de formidables archives de notre climat passé. Au travers de forages dans les glaciers andins découvrons les secrets de notre climat actuel. Les précipitations s'accumulent au cours du temps formant des glaciers pérennes, et renferment dans leurs compositions chimiques et isotopiques de précieuses informations quant au climat qui régnait lors de leur déposition. Passage de nuages au lever du soleil sur un contrefort du San Valentin. Chili Robert Gallaire - IRD Notre travail de climatologue est de "faire parler" ces traceurs géochimiques contenus dans ces glaces tropicales et tempérées et de les traduire en termes de variables climatiques quantifiées comme la température ou la quantité de précipitation. Les questions que nous nous posons sont les suivantes : - Comment fonctionne notre climat, quels en sont les rouages ? - Quelle est la variabilité climatique naturelle du climat ? - Comment va-t-il évoluer dans un contexte de changement global dans des régions fortement peuplées et en voie de développement ? En effet, dans beaucoup de pays andins, les glaciers représentent quelquefois la seule ressource en eau et leur recul observé depuis les années 1960 est fort préoccupant. La question in fine à laquelle nous souhaitons répondre est : quel peut-être l'impact du changement global sur ces régions tributaires des glaciers pour leur ressource en eau ? Futura Sciences 2008
  9. Les carottes de glace extraites des glaciers de haute altitude constituent de formidables archives de notre climat passé. Au travers de forage dans les glaciers andins découvrons les secrets de notre climat actuel : dossier élaboré par Françoise Vimeux, chercheuse en climatologie. Ce dossier, proposé par Futura Sciences permet de mieux aborder les conditions climatiques actuelles, en visitant aussi celles du passé. Le contenu, tel qu'il est élaboré me semble à la portée du plus grand nombre d'entre-nous, même si l'aspect scientifique (simplifié tout de même), peut parfois paraître un peu incompréhensible... Normal, nous ne sommes pas tous des spécialistes... ni des chercheurs !
  10. Oui, l’exploitation des gaz de schiste peut occasionner des pollutions dans des nappes phréatiques, jusqu’à un kilomètre des sites de forage pour être précis. Voici l’une des conclusions d’une nouvelle étude menée aux États-Unis. Cependant, la fracturation hydraulique n'est pas pour autant mise en cause. Les gaz de schiste ont leurs partisans, mais aussi leurs opposants. Il est vrai que leur exploitation apporte des avantages économiques, comme en témoigne la situation actuelle aux États-Unis. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens concernant l’impact réel qu’a leur extraction sur l’environnement, notamment car elle nécessite des fracturations hydrauliques. Pour rappel, il s’agit de forer un puits vertical jusqu’à 2.000 à 3.000 m de profondeur, puis de poursuivre le forage horizontalement, avant d’injecter un liquide sous pression pour fissurer la roche. Cette dernière opération libère alors le gaz emprisonné dans l’argile. Aux États-Unis, certaines exploitations de gaz de schiste (en haut de l'image) sont situées à proximité de fermes et d'habitations, polluant au passage leurs puits d'eau potable, du moins dans les cas répertoriés par Robert Jackson. Robert Jackson Aux États-Unis, plusieurs cas de pollution de nappes phréatiques ont été décelés à proximité de certains puits d’extraction, tout comme des problèmes sismiques liés à l’enfouissement des eaux usées. Cependant, peu d’associations certaines ont été établies, ou alors les contaminations ont été attribuées à des événements accidentels exceptionnels. Dans ce contexte, une nouvelle étude publiée dans la revue Pnas par Robert Jackson prend toute son importance. Selon ce professeur de l’université de Duke (États-Unis) et ses collaborateurs, l’exploitation des gaz de schiste cause bien de réels soucis de pollution de l’eau. De fortes concentrations de méthane (CH4), éthane (C2H6) et propane (C3H8) ont été décelées dans des nappes phréatiques, jusqu’à un kilomètre de certains puits exploitant ces hydrocarbures non-conventionnels de la formation de Marcellus (Pennsylvanie). Aux États-Unis, près de 20.000 puits d'exploitation de gaz de schiste devraient voir le jour chaque année jusqu'en 2035 (selon un article paru en juillet 2012 dans Environmental Health). Cependant, jusqu'à dix puits pourraient être creusés par plateforme afin de réduire l'impact sur le territoire. Justin Woolford, Flickr, cc ny nc sa 2.0 Durant l’étude, de l’eau potable a été prélevée dans 141 puits domestiques situés à proximité d’exploitations d’extraction. Près de 115 échantillons contenaient du méthane, dont des analyses isotopiques (δ13C-CH4 et δ2H-CH4) ont précisé la provenance : les réserves gazières profondes. Inutile donc d’imputer cette pollution à la nature du sous-sol, ou à des bactéries méthanogènes. Pour être précis, les prélèvements réalisés à moins d’un kilomètre d’un forage contenaient en moyenne 6 fois plus de méthane et 25 fois plus d'éthane qu’au-delà de cette limite ! Une vingtaine d’échantillons ont affiché une concentration en CH4 avoisinant 10 mg/l, ce qui correspond au seuil de préoccupation des autorités américaines. Dans 12 autres cas, la teneur en méthane dans l’eau a dépassé 28 mg/l (le maximum étant de 70 mg/l), soit le seuil d’action immédiate. Par ailleurs, le propane a été détecté dans dix puits. Un point important doit être souligné à ce stade : aucun lien n’a été établi entre la technique de la fracturation hydraulique et les contaminations. En effet, elles peuvent également avoir été occasionnées par de mauvaises pratiques de forage ou des défauts dans les installations d'extraction (manque d’étanchéité d'un puits, etc.). C’est d’ailleurs ce que suggère un autre résultat de l’étude, puisqu’une corrélation unit les niveaux de contamination à l’âge des puits situés à proximité des sites de prélèvement : plus ils sont vieux et plus l’eau est polluée. Deux raisons peuvent expliquer cette tendance. Premièrement, les puits d’extraction pourraient perdre en étanchéité au cours du temps, ce qui laisse présager de sérieux problèmes pour l’avenir. Deuxièmement, les puits récents pourraient être mieux conçus et plus résistants que les plus anciens. Seules des études complémentaires pourront valider l’une ou l’autre de ces hypothèses. FUTURA SCIENCES juin 2013
  11. La Confédération, les cantons et les compagnies ferroviaires en blêmissent déjà: dès 2015, les propriétaires immobiliers importunés par le bruit de la route ou du rail pourront demander des indemnisations. La facture pourrait dépasser 19 milliards de francs. Un document interne de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) du 19 novembre, publié mardi par l'émission "10vor10" de la télévision alémanique SRF, mentionne ce montant. "En cas de modifications des nuisances sonores, il faudra compter avec des coûts supplémentaires", est-il écrit dans le rapport que l'ats s'est procuré. Pour un premier calcul des coûts dus au bruit de la route et du rail, la Confédération s'est basée sur l'exemple de l'aéroport de Zurich. Celui-ci estime aujourd'hui à un demi-milliard de francs les indemnisations destinées aux plaignants concernés par le bruit des avions. "Sur la base de ces chiffres, nous avons effectué des projections pour la route et le rail", a souligné le vice-directeur de l'OFEV Gérard Poffet à "10vor10". En supposant que les plaintes seraient acceptées dans une même proportion que pour Zurich-Kloten, il faut partir du principe que les coûts pourront dépasser les 19 milliards de francs. La part du lion des dédommagements - 14,5 milliards - serait due pour des routes trop bruyantes, précise le rapport. Ces coûts seraient à la charge des cantons et des communes surtout, propriétaires de la plupart des axes routiers. Selon l'OFEV, plus de 800'000 logements se trouvent en Suisse près de routes avec un niveau sonore excessif. Près de 80'000 autres sont concernés par des lignes ferroviaires trop bruyantes et 32'000 ménages sont touchés par le bruit trop fort d'avions. La Confédération et les cantons n'ont pas réussi à respecter ces dernières années les délais légaux pour l'assainissement sonore de ces logements. Pour Gérard Poffet, il y a différentes raisons: "La planification est une chose, les ressources une autre et la réalisation une troisième". De plus, l'assainissement "est plus difficile que prévu". Si les délais ne sont pas respectés, les propriétaires immobiliers peuvent faire valoir des dédommagements. Dès 2015, cela vaudra pour les propriétés sises le long d'une route nationale ou d'une ligne ferroviaire. Dès 2018, les riverains des autres routes auront également droit à être indemnisés pour le bruit. romandie 10/12/2013
  12. TOKYO - L'Etat japonais prévoit un premier budget de 100 milliards de yens (700 millions d'euros) pour prendre en charge à la place de l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima la création d'un site de stockage à moyen terme des déchets issus de la décontamination de la région, indique mercredi un journal japonais. Initialement, c'est Tokyo Electric Power (Tepco) qui devait payer, mais le gouvernement Abe a jugé que la décontamination n'avancerait pas si elle restait confiée à la compagnie, explique en une le quotidien Asahi Shimbun. Du coup, le gouvernement a décidé de prendre à sa charge l'achat du terrain et l'installation des équipements nécessaires, poursuit le journal. Il s'agira essentiellement de stocker pour une durée d'environ 30 ans la terre, les feuilles et herbes radioactives récupérées dans la région polluée par les rejets de la centrale accidentée. Une surface de 3 à 5 kilomètres carrés est jugée nécessaire pour y stocker 15 à 28 millions de mètres cubes de déchets. Au total, la construction et l'exploitation de l'ensemble devrait coûter 1.000 milliards de yens (7 milliards d'euros) et commencer à fonctionner en 2015. Un premier montant de 100 milliards de yens pour l'achat du terrain va figurer dans le budget de l'année débutant en avril 2014 en cours de préparation, selon l'Asahi. Au cours l'exercice actuel, près de 15 milliards de yens avaient déjà été budgétés pour prospecter et sélectionner des sites potentiels en fonction des types de qualité des sols. Trois lieux dans les villes évacuées des environs de la centrale Fukushima Daiichi, Futaba, Okuma et Naraha, ont été retenus par le gouvernement, mais ce dernier doit encore obtenir l'accord des autorités locales. Le ministre de l'Environnement, Nobuteru Ishihara, doit s'entretenir sur ce point avec les maires concernés en fin de semaine. L'administration centrale argue qu'il s'agira d'un site temporaire, mais les ex-habitants craignent que cela ne se transforme en lieu de stockage permanent qui condamnerait définitivement les villes en question. L'absence de décision sur l'entreposage à moyen terme des déchets radioactifs freine les travaux de décontamination, ce qui pose un gros problème au gouvernement, lequel souhaite que les lieux qui peuvent être nettoyés le soient effectivement afin de commencer à y faire revenir des habitants. Quelque 160.000 personnes ont été chassées de leur maison par la radioactivité issue de Fukushima Daiichi, complexe atomique mis en péril par le tsunami du 11 mars 2011. De très grandes quantités de substances radioactives ont été dispersées dans la nature environnante. La décontamination doit d'abord être effectuée dans les zones d'habitat, mais une partie restera de toute façon inhabitable durant des décennies. Pour le moment, les déchets sont accumulés près de centres d'incinération et autres espaces temporaires. Les experts préviennent qu'un ou plusieurs sites dédiés sont absolument nécessaires. romandie 11/12/2013
  13. PARIS - La chef du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC) au Sénat, Eliane Assassi, a alerté sur les risques pesant sur l'autonomie de la France en matière de transport et de ravitaillement pétrolier, après le retrait d'un des acteurs du secteur, la Compagnie Maersk. La filiale française de l'armateur de navires pétroliers Maersk Tankers avait annoncé mardi qu'elle allait cesser son activité fin 2014, 95 personnes étant concernées par le plan social. Après l'annonce de la Compagnie Maersk de dépavillonner ses navires, l'autonomie de la France en matière de transport et de ravitaillement de produits pétroliers est largement hypothéquée, notre pays ne disposant quasiment plus de flotte pétrolière sous pavillon français, souligne Mme Assassi dans un courrier au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, rendu public mercredi. Pour la sénatrice de Seine-Saint-Denis, la situation est grave, elle appelle des mesures d'urgence afin de préserver les emplois, de conserver l'accréditation et les certificats des marins armant de tels bâtiments, et de garantir l'approvisionnement des réserves stratégiques militaires et civiles. Elle propose ainsi d'élargir les obligations de capacités de transport à l'ensemble des produits énergétiques stratégiques: pétrole, gaz naturel liquéfié ou pétrolier liquéfié, charbon. Elle considère aussi essentiel de construire une flotte stratégique de pétroliers, gaziers et chimiquiers sous pavillon français de premier registre et armée par des armateurs français, seule à même d'être mobilisée par l'Etat en cas de crise et d'être compatible avec les exigences de défense et de sécurité nationale. Enfin, Mme Assassi juge nécessaire de mettre un terme à la destruction des installations de raffinerie des produits pétroliers et à leur délocalisation. ROMANDIE 11/12/2013
  14. MOSCOU - Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mardi d'augmenter la présence militaire russe dans l'Arctique, après le lancement d'une procédure par le Canada pour étendre sa souveraineté dans la région. Je demande d'accorder une attention particulière au déploiement d'infrastructures et d'unités militaires dans l'Arctique, a déclaré M. Poutine lors d'une réunion au ministère de la Défense retransmise à la télévision publique. La Russie s'investit de plus en plus dans cette région d'avenir, y revient et doit y disposer de tous les leviers pour assurer sa sécurité et défendre ses intérêts nationaux, a ajouté le président. Un drapeau de Greenpeace a été planté à quatre kilomètres de profondeur, dans l'océan Arctique. Sur l'étendard, disposé dans une capsule hermétique, figurent les trois millions de signatures d'une pétition pour protéger le site d'éventuelles extractions de pétrole. La fonte des neiges, catastrophique pour la planète, facilite le trafic maritime dans la région. Conséquence de ce nouvel accès, plusieurs Etats voisins se livrent une bataille internationale pour les ressources locales. Plus d'actualités sur : Arctique, Greenpeace, Marée noire, Protection de l'environnement Copyright 2013 Al Jazeera English 15/4/2013 Il a notamment indiqué qu'il s'agissait de remettre en service l'aéroport militaire de Tiksi, en zone polaire au nord de la Iakoutie (Sibérie orientale) et de mener des travaux sur celui de Severomorsk, sur la mer de Barents dans le nord-ouest de la Russie. Le Canada a indiqué lundi avoir déposé un dossier devant une commission spécialisée de l'ONU pour étendre sa souveraineté sur le pôle Nord géographique, défiant en particulier la Russie qui y a déjà planté son drapeau. Le Canada veut prouver que la dorsale de Lomonossov constitue une avancée du plateau continental canadien et revendiquer ainsi le pôle Nord, selon le dossier présenté lundi par le gouvernement et déposé vendredi à une commission spécialisée des Nations unies. C'est au sommet de cette chaîne de montagne sous-marine qui traverse l'océan Arctique sur 1.800 km de long, entre les eaux sibériennes et l'île canadienne d'Ellesmere, qu'une mission russe avait déployé à l'été 2007, par 4.200 mètres de profondeur, à la verticale du Pôle Nord, le drapeau blanc, bleu et rouge de la Russie. A l'époque, cette opération très médiatisée avait mis en valeur la suprématie russe dans le Grand Nord (Ottawa ne dispose d'aucun port en eau profonde à ces latitudes ni de brise-glace nucléaire) et suscité l'ire du gouvernement canadien. La Russie a de son côté a fait montre, en septembre, de la défense jalouse de ses intérêts dans l'Arctique, en faisant arraisonner par un commando héliporté un navire de l'association écologiste Greenpeace dont des membres avaient tenté d'escalader une de ses plateformes pétrolières en mer de Barents. Les trente membre d'équipage, dont 26 étrangers, d'abord inculpés de piraterie, charge remplacée ensuite par l'accusation de hooliganisme qui leur fait encourir jusqu'à sept ans de prison, ont été maintenus en détention provisoire pendant deux mois malgré les protestations internationales, puis remis en liberté avec interdiction de quitter le territoire russe. A bord du A340-300 d'Air Tahiti Nui, Passage au-dessus du Pole Nord Geographique, avec en prime un joli coucher de soleil... Soun Billard 5/9/2007 romandie 10/12/2013
  15. Bucarest (AFP) - Cinquante militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont creusé lundi des trous sur la pelouse du Parlement roumain pour protester contre un projet de loi favorisant les compagnies minières, avant d'être interpellés par des gendarmes. Armés de pioche, les militants, originaires de plusieurs pays dont le Canada, les Etats-Unis, l'Autriche et la Roumanie, ont trompé la vigilance des forces de l'ordre pour creuser face au gigantesque palais construit par le dictateur Nicolae Ceausescu (1918-1989) et qui abrite aujourd'hui le Sénat et la Chambre des députés, a constaté un photographe de l'AFP. "Le gouvernement tente de faire adopter une nouvelle loi sur les mines qui permettrait à n'importe quelle compagnie d'exploiter les ressources du sous-sol n'importe où, sans tenir compte des effets sur l'environnement et le patrimoine, du moment que son plan est étiqueté d'intérêt national exceptionnel", a dénoncé la porte-parole de Greenpeace Roumanie, Irina Brandabur. D'où l'action symbolique "d'entamer l'exploitation d'or devant le Parlement", a-t-elle ajouté. I. Garay 4/12/2013 Pendant ce temps, une commission de la Chambre des députés a commencé à examiner une modification de la loi sur les mines qui faciliterait les expropriations et les procédures en faveur des exploitations minières. "Ce projet reprend la plupart des dispositions de la loi spéciale proposée par le gouvernement pour ouvrir la voie à l'exploitation d'or par une compagnie canadienne dans le village de Rosia Montana", ont déclaré les opposants à cette mine dans un communiqué. Cinquante militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont creusé lundi des trous sur la pelouse du Parlement roumain pour protester contre un projet de loi favorisant les compagnies minières, avant d'être interpellés par des gendarmes. (c) Afp Le gouvernement de centre gauche avait adopté en août un projet de loi ouvrant la voie à la plus grande mine d'or à ciel ouvert d'Europe à Rosia Montana, suscitant des protestations d'une ampleur sans précédent dans toute la Roumanie durant plus de deux mois. La mine d'or voulue par la société canadienne Gabriel Resources nécessiterait l'utilisation de 12.000 tonnes de cyanure par an et détruirait partiellement des vestiges romains. Le Sénat avait finalement rejeté ce projet, mais Greenpeace et les associations de défense de l'environnement estiment que la majorité tente de faire passer les dispositions contestées dans d'autres textes de loi. Sciences et avenir 9/12/2013
  16. Washington (AFP) - Des représentants d'Israël, de Jordanie et de l'Autorité palestinienne ont signé lundi à Washington un accord qualifié d'"historique" pour tenter de sauver la mer Morte et lutter contre la pénurie d'eau dans la région. "Cela offre une lueur d'espoir sur la possibilité de surmonter d'autres obstacles à l'avenir", a estimé le ministre israélien de l'Eau et du Développement, Sylvan Shalom, en paraphant ce document au siège de la Banque mondiale, partenaire du projet. "Nous avons montré que l'on pouvait travailler ensemble en dépit de nos problèmes politiques", a ajouté son homologue palestinien Shaddad Attili, présent à la même tribune, à l'heure où Palestiniens et Israéliens tentent de raviver le processus de paix sous l'égide des Etats-Unis. Selon l'accord obtenu après onze ans de négociations, un système de pompage va être mis en place dans le golfe d'Aqaba, à la pointe nord de la mer Rouge, afin de collecter quelque 200 millions de m3 d'eau par an. [Une partie sera ensuite acheminée par l'intermédiaire de quatre conduits vers la mer Morte, une mer fermée ayant une très haute concentration en sel et qui risque de s'assécher d'ici 2050. Une autre partie sera dessalée, et distribuée en Israël et en Jordanie afin de répondre à la pénurie d'eau qui frappe la région. L'Etat hébreu a également accepté de laisser s'écouler davantage d'eau du lac de Tibériade, situé sur son territoire, en direction de son voisin jordanien, a précisé la Banque mondiale dans un communiqué. "Sans eau, il n'y aura pas de développement économique, pas d'emplois", a commenté le ministre jordanien de l'Eau et de l'agriculture, Hazim El-Nasser, qui a lui aussi signé l'accord à Washington. D'après les termes de l'accord précisés par la Banque mondiale, Israël a par ailleurs accepté de vendre à l'Autorité palestinienne entre "20 à 30 millions de m3" par an d'eau dessalée fournie par l'entreprise publique israélienne de production d'eau potable, Mekorot. "En dépit de nos problèmes politiques, nous partageons les mêmes problèmes liés au manque d'eau", a relevé M. Attili. Dans son communiqué, l'institution de Washington assure que la Cisjordanie, dirigée par le Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, bénéficiera de ces nouveaux arrangements mais lors de la conférence de presse, le ministre palestinien a assuré que la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, en profiterait également. Selon les trois parties, un appel d'offres international devrait être lancé pour l'ensemble du projet, en commençant par l'usine de dessalement d'Aqaba et l'installation du premier conduit. La procédure pourrait débuter dès 2014, selon le ministre israélien. Partenaire de l'opération, la Banque mondiale a publié en 2012 une étude penchant vers la faisabilité du projet, mais plusieurs organisations de défense de l'environnement ont déjà mis en garde contre les possibles effets néfastes de l'arrivée d'eau de la mer Rouge sur le fragile écosystème de la mer Morte. Selon le communiqué de l'institution, le lancement du projet devrait permettre, "sous le contrôle des scientifiques", de mieux comprendre les conséquence d'un mélange des eaux de la Mer Rouge avec celles de la Mer morte. Sciences et avenir 9/12/2013
  17. Le Parlement européen doit voter ce 9 décembre un nouveau règlement encadrant la pêche en eaux profondes, une activité très néfaste pour l'environnement, mais sans cependant l’interdire. Qu’est-ce que la pêche en eaux profondes ? : La pêche en eaux profondes se déroule dans l’Atlantique nord sur des profondeurs allant de 400 à 800 mètres grâce à des chaluts profonds et des filets maillants. Elle est pratiquée au-delà du plateau continental pour l’Espagne et la France, dans les eaux côtières pour le Portugal. Elle cible des espèces qui vivent le long du talus continental et autour de monts sous-marins. Elle représente 1,7% des tonnages de poissons capturés en Atlantique Nord. Un grenadier, l'un de ces poissons qui sont ciblés par la pêche en eaux profondes. KEN GRAHAM/AP/SIPA Quelles sont les espèces concernées et pourquoi sont-elles fragiles ? : La direction de la pêche a établi une liste de 54 espèces (voir ici en annexe de la proposition de règlement de la Commission européenne) que l’on retrouve à de grandes profondeurs. Les poissons à cartilages (raies, requins) y sont plus nombreux que les poissons osseux qui sont cependant les plus recherchés. La pêche cible principalement la daurade rose, la lingue bleue, le grenadier, l’empereur, le sabre. Ces espèces ont une croissance lente, une maturité sexuelle tardive et une reproduction fragile qui les rendent vulnérables: «en moyenne, ces poissons vivent jusqu’à 36 ans et commencent à se reproduire à l’âge de 12 ans» expose Philippe Cury, halieute à l’Institut pour la recherche et le développement (IRD). Les prélèvements effectués par la pêche ont donc un impact rapide sur les populations. Cet impact est discuté. Selon Philippe Cury, sur les 54 espèces recensées, 21 sont épuisées et 26 sont dans un état inconnu car non évaluées. Le Conseil international pour l’exploitation de la mer (CIEM) estime de son côté que l’exploitation de ces stocks a été amené à un «niveau soutenable » notamment pour le grenadier, le sabre et la lingue bleue, du fait de la réduction de l’effort de pêche. Mais tous les scientifiques s’accordent sur le manque de connaissances sur les écosystèmes profonds. Quels dommages pour l’environnement ? : Le chalutage en eaux profondes et les filets maillants provoquent d’importantes mortalités de poissons non recherchés: «ces rejets considérables représentent jusqu’à 30 à 50% des prises » affirme Bernhard Friess, à la direction des pêches de la commission européenne. Cette mortalité de petites espèces non commerciales affectent la chaîne alimentaire dans des proportions que la science ne sait pas mesurer. Le raclage des fonds est également un dommage important causé à l’environnement marin. Les 3000 espèces de coraux et les éponges de grande profondeur sont ainsi menacés par le passage des chaluts. Selon Philippe Cury, une étude menée en Tasmanie a calculé que chaque coup de chalut faisait remonter à la surface 1,6 tonnes de corail. Combien de bateaux pêchent en eaux profondes ? : Les chiffres les plus divers circulent. Aussi la Commission européenne a-t-elle défini quelques règles. Depuis 2002, les bateaux ciblant essentiellement ces espèces sont enregistrés. Leur effort de pêche est suivi par satellite et contrôlé par des inspecteurs à bord. Mais d’autres navires pratiquent occasionnellement cette pêche ou font des prises annexes. Aussi, l’UE a défini des seuils : prise de 100 kilos de ces espèces ou 10% du total des captures pour chaque sortie en mer. Ainsi, pour 37.579 bateaux européens, 4456 prennent de ces espèces, mais 1245 seulement utilisent des chaluts de fonds et 935 prennent plus de 100 kilos par sortie. La France et l’Espagne, ont près de 400 bateaux chacun. En France, 37 chalutiers sont enregistrés comme ciblant en priorité les espèces profondes. Que propose la Commission européenne ? : La proposition de la Commission européenne est plutôt proche de celles des ONG. Elle impose l’interdiction des chaluts profonds et des filets maillants dans les deux ans suivant l’adoption du règlement, soit 2016 au plus tard. Des aides à la reconversion sont proposées aux armateurs. Ils sont notamment incités à adopter la palangre (longues lignes à hameçons) sensées être moins dommageables pour l’environnement. Que propose la commission pêche du Parlement Européen ? : De renforcer l’encadrement de cette pêche, sans l’interdire. Les bateaux ne pourront pêcher que dans les zones où ils ont déjà chaluté pour éviter la destruction de récifs coralliens jusqu’ici épargnés. Les États devront par ailleurs établir une cartographie des fonds marins les plus riches afin de les protéger. L’efficacité de ces mesures devra être évaluée dans 5 ans. C’est pour ou contre cette proposition que vont voter les députés européens le 9 décembre prochain. Sciences et avenir 9/12/2013
  18. Les fjords antarctiques sont aujourd’hui de véritables niches de biodiversité. Tandis qu’en Arctique les fjords glaciaires sont trop turbides pour permettre à la faune benthique de se développer, dans la péninsule antarctique, elle grouille. Quelques explications sur cet étrange paradoxe. Lorsqu’ils ont planifié l’expédition, les membres de l’équipe de Craig Smith pensaient découvrir des espaces pauvres de vie, perturbés par la sédimentation glaciaire. Au lieu de cela, ils ont découvert un plancher océanique où grouillaient anémones, araignées de mer, crustacés, amphipodes et vers en tout genre. Dans les fjords glaciaires antarctiques, l’équipe de l’université d’Hawaï a observé une biodiversité riche qui s’oppose complètement à celle que l’on peut trouver dans les fjords glaciaires de l’Arctique. La baie Andvord, dans la péninsule Antarctique, abrite une faune benthique exceptionnelle. Si elle se trouve au pied de glaciers, l'eau n'est pas turbide, et accueille krill, méduses, concombres de mer, méduses et vers en tout genre. Craig Smith, université d'Hawaï En Arctique, l’eau de fonte et la sédimentation issues des glaciers engendrent une maigre population benthique dans les fjords. Ces régions sont bien connues, et des modèles de répartition des écosystèmes ont été établis. À l’inverse, en Antarctique, le plancher océanique n’a pas été tant exploré. L’équipe de l’université d’Hawaï a donc testé les modèles de répartition élaborés pour l’Arctique dans trois fjords antarctiques. Situés dans la péninsule Antarctique, ces fjords ont été choisis parce qu’ils sont au pied de glaciers, et devaient donc avoir les mêmes conditions environnementales que les fjords arctiques. L’équipe rapporte, dans un article paru dans la revue Plos One, que la faune benthique y était, pour ces trois fjords, abondante et que les eaux étaient riches en krill. Les chercheurs suggèrent qu’une telle différence de biodiversité entre les deux pôles pourrait venir du fait que cette partie de l’Antarctique est à un stade plus précoce que l’Arctique du réchauffement climatique. Les fjords de la péninsule seraient encore peu perturbés par l’eau de fonte, ou les sédiments charriés par les glaciers. La répartition de la biodiversité des fjords antarctiques a été évaluée sur trois sites dans la mer de Weddel. Sur la carte du haut à gauche, les trois carrés montrent les emplacements des lieux analysés, la baie Andvord (1), Flandres (2) et la baie Barilari (3). Les cartes suivantes montrent la bathymétrie des sites. Laura Grange et Craig Smith, Plos One Toutefois, l’explication n’est pas suffisante. La vie sur le plancher océanique, comme le développement des annélides ou des concombres de mer, nécessite un apport de matière organique important. « Il semble y avoir quelque chose de spécial dans ces fjords qui stimule la productivité des fonds marins, commente Laura Grange, impliquée dans l’étude dans un communiqué de l’université d’Hawaï. Ces fjords doivent avoir une sorte de renforcement de la contribution alimentaire, le plus probable serait la prolifération du phytoplancton, des débris d'algues macroscopiques, ou même de krill, qui se déposent au fond. » Difficile de savoir d’où provient cette matière organique, l’équipe a même suggéré que le rassemblement saisonnier des baleines à bosse pouvait stimuler la production primaire. Elles se nourrissent et défèquent dans les fjords, et apportent donc de façon subite une quantité de matière organique. Mais quelles que soient les raisons d’un tel apport de nourriture, ces écosystèmes sont sérieusement menacés par le changement climatique. Les conditions que connaissent ces fjords pourraient bien évoluer à mesure que l’océan se réchauffe. Cela augmenterait la sédimentation du plancher océanique, et la turbidité de l’eau. À plus long terme, les espèces du plancher océanique pourraient être enterrées et l’ombre pourrait inhiber les blooms de phytoplancton, pour lesquels la lumière est un facteur essentiel. Tout juste découverts, ces écosystèmes sont déjà menacés. Sciences et Avenir 9/12/2013
  19. Afin de prévenir d’éventuels effondrements à Rome, des archéologues ont entrepris de cartographier le vaste réseau de galeries qui parcourt les sous-sols de la ville. Une équipe d’archéologues de l'Université américaine George Mason se lance dans un projet de taille : explorer et cartographier les méandres du réseau de tunnels qui parcourent les sous-sols de la ville de Rome. Ancienne carrière, ce labyrinthe chaotique est très peu connu. De ce fait, il inquiète les fonctionnaires communaux qui craignent que les ruines de plus en plus dégradées ne provoquent des effondrements. Roma Sotterranea 8/11/2013 Pour réaliser une telle entreprise les chercheurs sont équipés de scanners tridimensionnels. A l’aide de lasers, ils collectent les données nécessaires au repérage des galeries les plus à risque d’effondrement. "A certains endroits, le plafond du tunnel se fissure comme le plâtre qui se craquelle. Dans d’autres il y a carrément un effondrement total". Cet effondrement n’atteint pas forcément le niveau de la rue mais l’espace qui la sépare du vide est très mince" explique à LiveScience Giuseppina Kysar Mattietti, géoscientifique et membre de l’équipe de projet. 

 Rome a été construite sur des roches volcaniques. Selon une étude publiée en 2006 dans l'American Journal of Archaeology, les premiers bâtiments romains ont été érigés à partir de cendres volcaniques mélangées à de la chaux. Afin de se fournir en matière de construction, des carrières ont été excavées sous la ville au huitième siècle avant J.C. Le temps et l’érosion semblent avoir eu raison de cette immense structure qui menace aujourd’hui les habitants de la ville. Les premiers résultats du projet ont été présentés lors de la réunion annuelle de la Geological Society of America à Denver. Selon les responsables de l’initiative, le réseau de tunnels situé entre 7 et 20 mètres sous la surface des rues pourrait s’étendre sur des dizaines de kilomètres. Une structure souterraine immense dont seule une infime partie a été cartographiée pour le moment. "Rome a grandi et s’est développée dans des zones au-dessus des carrières. Aujourd'hui, beaucoup de fondations de bâtiments à plusieurs étages pèsent dangereusement sur les piliers de soutien des tunnels" indiquent les auteurs. L'année dernière, 83 effondrements ont été enregistrés soit presque le double qu’en 2011. Maxisciences 9/12/2013
  20. Bucarest (AFP) - Le géant américain de l'énergie Chevron a annoncé dimanche qu'il avait repris ses activités en vue de forer un puits d'exploration pour les gaz de schiste en Roumanie, au lendemain d'importantes protestations contre son projet. "Chevron a repris ses activités à Pungesti", un village du nord-est de la Roumanie, a indiqué la compagnie dans un mail à l'AFP. Le géant américain de l'énergie Chevron a annoncé dimanche qu'il avait repris ses activités en vue de forer un puits d'exploration pour les gaz de schiste en Roumanie, au lendemain d'importantes protestations contre son projet. (c) Afp Afin de prévenir de nouvelles manifestations anti gaz de schiste, les autorités roumaines ont déclaré le village de Pungesti et ses alentours "zone de sécurité spéciale" et y ont déployé d'importantes forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la gendarmerie, Marius Taranu. Des équipes de gendarmes et de policiers ont installé des barrages aux entrées du village et contrôlent les véhicules qui arrivent sur ces routes, a constaté un correspondant de l'AFP. Dimanche 1er décembre, fête nationale de la Roumanie : la diaspora roumaine d'Europe s'est donné rendez-vous en plein coeur de Bruxelles, lors de la 14ème semaine de mobilisation contre le projet de mine d'or à Rosia Montana et l'extraction des gaz de schiste par la fracturation hydraulique. Cafe des Roumains 2/12/2013 Plusieurs journalistes ont été empêchés d'accéder à Pungesti par les forces de l'ordre. "C'est pour leur sécurité", s'est justifié M. Taranu à l'AFP, même si aucune manifestation ni incident n'étaient signalés à ce moment là dans la zone. L'accès à un champ privé sur lequel s'était installé, avec l'accord du propriétaire, un camp de résistance à Chevron a par ailleurs été interdit et le camp évacué. Des villageois ont dénoncé à l'agence de presse Agerpres "la présence de gendarmes devant chaque maison". Des centaines de Roumains ont manifesté samedi à Pungesti pour tenter d'empêcher Chevron de construire son premier puits d'exploration en Roumanie. Les manifestants ont démonté la clôture qui entourait le site de Chevron et y ont pénétré brièvement en scandant "Chevron, retourne à la maison". Une vingtaine de personnes ont été emmenées à la police et une dizaine ont réçu des amendes. Chevron avait suspendu samedi ses activités pour la deuxième fois depuis octobre. Chevron fait face depuis plusieurs mois à une forte opposition de la population dans cette région rurale et pauvre du nord-est de la Roumanie où la compagnie a obtenu trois permis d'exploration. De nombreux habitants craignent les conséquences sur l'environnement de la méthode très controversée d'extraction du gaz de schiste, la fracturation hydraulique. Autorisée aux Etats-Unis, cette méthode a été interdite en France et en Bulgarie en raison de ses effets nocifs pour l'environnement. En avril, une étude de l'université américaine Duke a révélé une contamination des puits d'eau potable à proximité de sites de forage de gaz de schiste aux Etats-Unis. Des milliers de personnes ont également défilé à Bucarest ces derniers mois pour protester contre l'exploration et l'extraction des gaz de schiste. Sciences et avenir 8/12/2013
  21. NEW YORK - L'énergie solaire arrive bonne dernière du mix énergétique aux Etats-Unis mais elle connaît depuis l'an dernier une croissance phénoménale qui devrait se poursuivre dans les 20 années à venir. Les énergies renouvelables représentent 12% de l'électricité générée aux Etats-Unis comparé à 38% pour le charbon, 30% pour le gaz naturel, 19% pour le nucléaire et 1% pour le pétrole, selon l'agence américaine d'informations énergétiques (EIA). Au sein des énergies renouvelables, le solaire ne représente que 1% de l'électricité générée contre 56% pour l'hydroélectrique et 28% pour l'éolien, le reste venant de la géothermie et de la biomasse. Depuis l'an dernier, le solaire affiche toutefois une croissance phénoménale, plus forte que toutes les autres ressources énergétiques du pays. Le marché du solaire a crû à un rythme de 30% en 2013 aux Etats-Unis après une envolée de 60% en 2012, remarque Angelo Zino, analyste de S&P Capital IQ. Et il ne fait aucun doute que l'énergie solaire va continuer à croître de façon spectaculaire, a estimé Charles Ebinger, de la Brookings Institution. L'EIA anticipe une croissance annuelle de 11,6% jusqu'à 2040 pour le photovoltaïque, et 3,6% pour le solaire thermal qui utilise la vapeur d'eau générée par de l'eau chauffée par le soleil pour activer des turbines. Par comparaison, l'éolien devrait progresser de seulement 2% par an et le géothermique de 4%. Charles Ebinger attribue cette accélération de la croissance au fait que les prix des panneaux photovoltaïques ont fortement baissé ces dernières années, ce en qui fait une énergie compétitive face aux autres renouvelables. Autre facteur ayant dopé la demande: la possibilité récente de financer l'équipement en panneaux solaires d'une maison par location-vente (leasing), souligne Angelo Zino: les gens paient une facture d'électricité comme avec un fournisseur classique. Environ 55% de la demande américaine en panneaux solaires vient actuellement des centrales électriques, qui tirent la croissance. 30% viennent d'installations commerciales: magasins WalMart, centres de données de Google dont les toits sont équipés de panneaux, etc. Le reste vient du secteur résidentiel. Il reste toutefois beaucoup de freins pour que le solaire prenne une part véritablement importante de la production électrique américaine. De lourds investissements sont nécessaires pour construire des réseaux électriques sur de longues distances afin de connecter l'énergie générée par les installations solaires au réseau électrique existant, note M. Ebinger. Les parcs solaires photovoltaïques sont en effet souvent situées dans des zones peu peuplées voire dans les déserts du sud des Etats-Unis, loin des centres industriels du pays. L'autre problème est le stockage car les batteries restent chères et très volumineuses. SolarCity, le premier fabricant de système électriques solaires aux Etats-Unis, vient d'ailleurs d'annoncer un partenariat avec le constructeur de voitures électriques Tesla pour améliorer ses options de stockage, notamment pour les résidences de particuliers. Stephen Simko, analyste de la maison de recherche Morningstar, partage cet avis, notamment parce qu'avec les hydrocarbures ou le nucléaire, ou même l'hydroélectrique, vous pouvez compter sur de la génération d'électricité 24h/24, mais avec le solaire, quand il n'y a pas de soleil il n'y a pas d'électricité. Economiquement cela se traduit par un faible taux d'utilisation des capacités et donc une plus faible rentabilité. Le problème du changement climatique est réel mais en termes purement économiques, cela reste beaucoup moins cher d'utiliser des hydrocarbures, fait-il valoir. En outre, la totalité du marché américain et international dépend des crédits d'impôts et subventions, remarque Stephen Simko, analyste de la maison de recherche Morningstar. La Californie est le premier Etat producteur d'énergie solaire grâce à une législation et une fiscalité particulièrement favorables, suivie par l'Arizona et le New Jersey. Le potentiel de l'énergie solaire est donc à la fois énorme et limité, souligne M. Zino qui s'attend à ce qu'elle représente 5% des l'électricité générée aux Etats-Unis pendant les années 2020. Pour M. Ebinger, d'ici 2030-35, nous pourrions obtenir 20% de notre électricité d'énergies renouvelables, toutes sources combinées. ROMANDIE 8/12/2013
  22. Une exposition prolongée aux particules fines en suspension dans l'air (PM) a un effet néfaste sur la santé même lorsque les concentrations sont dans la norme dictée par l'UE. Les plus fines, de la taille d'une bactérie, sont celles qui génèrent le plus d'inquiétudes, leur taille leur permettant de pénétrer plus profondément dans les poumons. "Nos résultats suggèrent que des effets néfastes importants sur la santé se produisent même avec des concentrations aux particules PM 2,5 bien inférieures à la limite fixée par l'UE pour la qualité de l'air, à savoir une concentration moyenne annuelle de 25 microgrammes par mètre cube d'air", explique l'auteur principal d'une étude publiée lundi, le Néerlandais Rob Beelen. Les PM 2,5 sont les plus fines des microparticules, avec un diamètre inférieur à 2,5 microns (soit la taille d'une bactérie). Ce sont celles qui génèrent le plus d'inquiétudes pour la santé, car leur taille leur permet de pénétrer plus facilement et profondément dans les poumons. Cette étude financée par l'Union européenne (UE) et publiée par la revue médicale britannique The Lancet se base sur les données de 22 enquêtes de type cohortes, conduites dans 13 pays européens, qui ont permis de suivre un total de 367'251 personnes sur près de 14 années en moyenne. Il ressort de cette analyse qu'une variation relativement fine de la pollution par PM 2,5 entraîne un risque nettement accru pour la santé de ceux qui y sont exposés. "L'étude évalue que pour chaque hausse de 5 microgrammes par mètre cube de la concentration en PM 2,5 sur l'année, le risque de mourir d'une cause naturelle s'accroît de 7%", explique The Lancet dans un communiqué. Les décès par "cause naturelle" excluent les morts par accidents ou suicides, pour lesquels la pollution ne peut être mise en cause. Cette différence de pollution de 5 microgrammes/m3 est celle qui existe entre un axe urbain très fréquenté par les voitures et un endroit situé à l'écart du trafic, précise le Dr Beelen, de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas. romandie 9/12/2013
  23. Les premières analyses des gabbros extraits lors de l’expédition Hess Deep commencent à parler. La découverte d’Orthopyroxène et d’olivine a particulièrement surpris les chercheurs, car on les pensait absents de la croûte océanique profonde. Ainsi, les résultats de certains modèles théoriques se sont vus confirmés, tandis que d’autres doivent être révisés. En décembre 2012 et janvier 2013, Futura-Sciences nous a fait vivre de l'intérieur l’expédition no 345 de l’International Ocean Discovery Program (IODP). À cette occasion, le navire de forage scientifique JOIDES Resolution s’est rendu à l’aplomb du rift océanique Hess Deep, dans le Pacifique équatorial. Ce choix ne devait rien au hasard, puisque ce site se trouve précisément à la rencontre de trois plaques tectoniques (point triple) et qu’il constitue l’une des rares « fenêtres tectoniques ». En ce lieu, la croûte océanique profonde et le manteau terrestre sont donc plus accessibles qu’ailleurs. Le JOIDES Resolution est un bateau scientifique de forage. Ces dernières missions l'ont conduit aux Antilles, en Méditerranée, dans l'Atlantique et dans le Pacifique. Lors de l'expédition 345 de l'IODP, il a réalisé trois forages sur le point triple Hess Deep, au large du Costa Rica. Jean-Luc Berenguer Les croûtes océaniques recouvrent près de 70 % de la surface de la planète. Elles se forment au niveau des dorsales médio-océaniques, par le refroidissement de magma provenant du manteau. Cependant, nos connaissances sur ce qui se passe plusieurs kilomètres sous les fonds marins restent théoriques. Elles sont basées sur des analyses de données sismiques, sur l’observation d’Ophiolites (des roches océaniques charriées sur un continent) et, bien entendu, sur de la modélisation. Mais sont-elles exactes ? C’est notamment pour répondre à cette question que l’expédition Hess Deep a été organisée. De prime abord, les carottes forées dans les fonds marins ont livré un premier résultat dès leur extraction sur le navire : la croûte océanique profonde, celle qui repose sur la couche externe composée de basaltes, a bien été atteinte par les forages, puisque des gabbros ont été remontés. D’ailleurs, la présence de ces roches plutoniques valide les résultats des modèles ayant défini la structure interne de la croûte océanique. Depuis, les prélèvements ont été rapportés sur la terre ferme, où ils sont en cours d’analyse. La région de Hess Deep est au large du Costa Rica. Elle est à la confluence de trois plaques tectoniques : la grande plaque pacifique (EPR), la plaque de Cocos (Cocos plate) et la plaque de Nazca (Nazca plate). La mission Hess Deep Plutonic Crust a pour but de forer la croûte océanique dans cette région. Smith et al., 2011 Et les échantillons livrent leur lot de surprises. Certaines viennent d’être présentées dans la revue Nature par Kathryn Gillis de l’université de Victoria (Canada) et une trentaine de collaborateurs. Des gabbros ont notamment été débités en sections fines, puis observés avec des microscopes polarisants. C’est alors qu’une première surprise est apparue. Les scientifiques ont identifié un minéral du groupe des silicates de magnésium : l’orthopyroxène. Or, sa présence n’avait jamais été prévue à de telles profondeurs dans la croûte océanique. Conclusion : les réactions chimiques de base qui surviennent dans cette couche terrestre doivent être révisées. Les mêmes analyses ont révélé un aspect qui remet partiellement en cause l’une des principales théories expliquant la formation des gabbros dans la croûte océanique profonde. Ainsi, les chercheurs ont découvert de l’olivine, un autre minéral du groupe des silicates de magnésium. L’olivine est connue en gemmologie sous le nom de péridot, car elle forme de délicats cristaux lorsqu’elle se cristallise (on en trouve dans des inclusions à la surface de la planète). Cependant, comme l’orthopyroxène, sa présence dans les carottes analysées était inattendue. En effet, selon les modèles admis, la séparation des plaques tectoniques au niveau des dorsales médio-océaniques serait de nature à déformer le magma qui est assez ductile à la profondeur considérée, ce qui doit entraîner une rupture des cristaux d’olivine. Visiblement, certains points seront ici aussi à revoir. Les auteurs ont tout de même précisé que leurs résultats ne reposaient que sur des observations réalisées en un seul et unique point du globe. Il serait bon de les confirmer sur d’autres sites grâce à la réalisation de forages complémentaires. En attendant, on se doute que des scientifiques travaillent déjà sur de nouvelles théories pouvant expliquer ces découvertes inattendues. OceanLeadership 8/10/2013 : Ce que font les "explorateurs / chercheurs" des mers... futura sciences 8/12/2013
  24. Ryad (AFP) - Des chercheurs saoudiens et chinois ont annoncé dimanche avoir déchiffré le génome du palmier dattier. "Les scientifiques de la Cité roi Abdel Aziz, en collaboration avec des collègues de l'institut chinois BGI, basé à Shenzhen, ont réussi à établir la carte génétique du palmier dattier", a annoncé Mohammed Souil, président de l'institut de recherche saoudien lors d'une conférence de presse. Des chercheurs saoudiens et chinois ont annoncé dimanche avoir déchiffré le génome du palmier dattier. (c) Afp Cette carte va aider à augmenter la production du palmier et à prévenir ou mieux traiter les maladies qui frappent cet arbre, a-t-il souligné. Les recherches ont été lancées en 2008, a précisé pour sa part le chef du projet Ibrahim al-Moussalem. Le palmier est largement cultivé au Moyen-Orient et en Afrique du nord. L'Arabie saoudite compte 450 variétés sur les 2.000 recensées, selon les scientifiques. Il existe quelque 100 millions de palmiers dattiers dans le monde, dont 10% en Arabie saoudite qui contribue à hauteur de 14% à la production mondiales de dattes. tafilaletormva 3/5/2011 Le même institut de recherche saoudien avait annoncé en 2010 avoir réussi, en collaboration avec des scientifiques chinois, à déchiffrer le génome du dromadaire. La cartographie et l'analyse du génome du dromadaire, qui présente de "remarquables similitudes" avec les bovins, pourrait contribuer à une meilleure compréhension de la capacité de cet animal à résister à la soif en milieu désertique, avait alors indiqué l'institut saoudien. En décodant les fondements génétiques du système immunitaire du dromadaire, on pourrait favoriser de possibles découvertes médicales, avaient alors indiqué les chercheurs, soulignant leur volonté de "mieux comprendre les caractéristiques physiologiques et biochimiques du dromadaire d'Arabie pour en tirer profit pour l'homme" ----->Par rapport au dromadaire... Et si l'homme allait plus loin... utiliser ses connaissances pour venir en aide aux animaux... Sciences et avenir 8/12/2013
  25. Miami (AFP) - Les sauveteurs à la recherche d'une quarantaine de baleines pilotes perdues dans les eaux peu profondes du parc des Everglades en Floride ont provisoirement suspendu leurs opérations dimanche après avoir échoué à retrouver les animaux la veille. Un banc d'une quarantaine de baleines a été identifié mardi dans une zone très reculée de ce parc du sud-est des Etats-Unis, échoué dans des eaux très peu profondes peu propices à la survie de cette espèce. Déshydratées et affamées, sept baleines sont déjà mortes, quatre autres, en souffrance, ont été euthanasiées. Les océanographes de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) chargés des opérations ont échoué samedi à retrouver la trace des animaux et ont annoncé qu'ils suspendaient leurs recherches dimanche. "Si nous avons des nouvelles des baleines pilotes, nous nous mobiliserons le plus vite possible", ont-ils précisé sur le compte Twitter de la NOAA. L'espoir des sauveteurs ne cesse d'osciller au gré des déplacements erratiques et incompréhensibles de ces mammifères dotés d'une étrange bosse frontale et qui vivent d'ordinaire dans les eaux profondes du Golfe du Mexique. Vendredi matin, l'optimisme avait semblé regagner les océanographes qui affirmaient avoir perdu la trace de 24 baleines, "un signe encourageant car cela signifie peut-être qu'elles ont regagné la mer", avait expliqué une porte-parole de la NOAA. Mais dans l'après-midi, une vingtaine de baleines réparties en trois groupes différents refaisaient surface dans des eaux de 3 mètres, une profondeur très insuffisante pour assurer leur survie. Sciences et avenir 8/12/2013
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