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birdy1972

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  1. Paris (AFP) - Les Français sont peu convaincus de l'impact de leur consommation de viande sur le changement climatique, alors qu'elle représente 50% des émissions de gaz à effet de serre de l'alimentation, selon un sondage publié lundi. Plus de la moitié des Français (56%) disent manger moins de viande "par rapport aux dernières années", mais c'est avant tout pour des raisons économiques, selon ce sondage réalisé par Médiaprism pour l'ONG GoodPlanet et l'Institut national de la consommation-60 Millions de consommateurs. Pour 46%, c'est "parce que la viande coûte trop cher". Ils invoquent aussi le fait que "l'élevage industriel ne respecte pas le bien-être animal" (35%) ou estiment que "la viande n'est pas +bonne+ pour (leur) santé" (31%). 26% citent "les scandales alimentaires" et seulement "19%" le respect de l'environnement. Parmi eux, 61% mangent de la viande au moins une fois par jour. Seules 9% en mangent moins d'une fois par semaine. Plus des trois quarts estiment qu'il faut "changer ses habitudes d'achat" (79%) et "être attentif à sa consommation énergétique dans la cuisine" (75%). Or, ils ne sont que 57% à citer le fait de consommer moins de viande. Moins d'un sur deux (41%) cite l'alimentation. Pourtant, "l'alimentation représente le premier poste d'émission de gaz à effet de serre des foyers français (27%)", relève GoodPlanet. Una majorité écrasante (92%) des Français estiment que "privilégier les modes de production respectueux de l'environnement" est le moyen le plus efficace pour prévenir le dérèglement climatique. Et 87% citent la limitation du gaspillage alimentaire. Globalement, 84% des Français pensent que les transports ont énormément ou beaucoup d'impact sur le climat. Ils sont 63% à incriminer le logement (chauffage, équipements de la maison, équipements high-tech) et 58% "les autres produits de consommation courante", comme les produits d'entretien, les cosmétiques ou les textiles. Une écrasante majorité (92%) pensent qu'acheter des fruits et légumes de saison est efficace pour prévenir le changement climatique. Pourtant, "plus d'un tiers consomment régulièrement des tomates fraîches en hiver", souligne GoodPlanet. Ce sondage a été réalisé en ligne du 30 juillet au 19 août auprès d'un échantillon de 1.011 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. S -A 26OCT2015
  2. Cité du Vatican (AFP) - Des évêques du monde entier ont lancé lundi un appel solennel pour un "accord contraignant" à la conférence de Paris sur le climat (COP21), demandant "une décarbonisation totale d'ici à 2050" et une aide des pays "responsables du changement climatique" envers les "plus vulnérables". Ces prélats des cinq continents s'inspirent largement de l'encyclique "Laudato si'" publiée en juin par le pape François, très engagé depuis le début de son pontificat dans la lutte pour la protection de l'environnement. "Les négociateurs des plus de 190 pays qui se retrouvent à Paris fin novembre, pour tenter de sceller l'accord le plus ambitieux jamais conclu pour lutter contre le réchauffement, doivent "fixer un objectif pour la décarbonisation complète d'ici à 2050", affirme l'appel. "L'idée centrale est de faire progressivement disparaître les émissions produites par les combustibles fossiles et d'offrir à tout un chacun l'accès à une énergie renouvelable, saine, fiable et à un prix abordable", insiste le texte. Les évêques catholiques demandent des "feuilles de routes précises" et des "révisions périodiques obligatoires" sur les engagements des différents pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les évêques insistent sur le fait qu'il incombe "aux responsables du changement climatique d'aider les plus vulnérables à s'adapter et à gérer les pertes et les préjudices et de partager la technologie et le savoir faire". Les mesures de réduction d'émissions de GES doivent être prises par "tout les pays, lesquels reconnaissent leur responsabilité commune mais différenciée et leurs capacités respectives sur la base de leurs responsabilités historiques", ajoutent-ils. Lors d'un point de presse au Vatican, des évêques d'Océanie sont intervenus pour rappeler les dangers menaçant leurs archipels: "Des régions et des nations entières sont menacées par la hausse du niveau des mers" provoquée par le réchauffement climatique, ont-il rappelé. S - A 26OCT2015
  3. Palangkaraya (Indonésie) (AFP) - L'épaisse fumée toxique des feux de forêts en Indonésie qui envahit Palangkaraya est devenue tellement insupportable que Kartika Sari a décidé de fuir avec sa fille de trois ans cette ville au coeur des incendies qui polluent le ciel d'Asie du Sud-Est. Cette pharmacienne de 32 ans et son enfant respirent depuis des semaines l'air nocif à Palangkaraya, une ville de 240.000 habitants dans la province de Kalimantan (partie indonésienne de l'île de Bornéo), envahie par ces fumées provenant de feux de forêts et terres agricoles allumés illégalement en vue d'étendre des plantations, en particulier d'huile de palme. Des habitants de Palangkaraya, touchée par l'épaisse fumée toxique des feux de forêts en Indonésie, près du fleuve Kahayan, le 25 octobre 2015 (c) Afp "La fumée n'était plus blanche mais jaune", a déclaré à l'AFP Kartika, dans un centre d'évacuation à Banjarmasin, à six heures de route de Palangkaraya. "On l'a supporté jusqu'ici, même si on avait des maux de tête et qu'on ressentait des nausées. Mais c'est devenu tellement mauvais ces derniers temps que je n'en peux plus. Je n'arrive même plus à respirer de l'air frais", dit-elle. La jeune femme attend avec angoisse dans un refuge en compagnie de neuf autres évacués, pour la plupart des enfants, parmi lesquels un petit garçon d'un an souffrant d'une forte toux et de diarrhée. Dix personnes ont péri jusqu'ici en Indonésie, certains en combattant les flammes et d'autres en raison de la pollution, selon les autorités. BY ABS-CBN News 21OCT2015 Rahmah, une vendeuse ambulante de 39 ans, a ainsi raconté à l'AFP être obligée de continuer à travailler en plein air pour payer les frais de scolarité de ses enfants, en dépit des risques pour sa santé. "J'ai des étourdissements après un certain temps, mais je fais de mon mieux pour me soigner avec des médicaments", dit-elle. Sa voisine Nurjanah, qui vit dans une petite maison avec sept membres de sa famille, parmi lesquels sa petite fille de cinq mois, est confrontée aux mêmes problèmes dans cette ville où la visibilité atteint parfois seulement quelques dizaines de mètres. Mais elle ne voit pas de raison d'être évacuée: "Partir? Pour aller où? Il y a de la fumée partout, alors à quoi ça sert d'évacuer quand il n'y pas d'échappatoire?", lance-t-elle. Dans une clinique non loin de là, des centaines de personnes attendent des heures avant de pouvoir utiliser l'un des 10 réservoirs à oxygène installés pour permettre aux habitants de respirer de l'air frais. Des évacuations en masse, en particulier d'enfants et de personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques, sont envisagées par les autorités indonésiennes, selon un porte-parole de l'armée, Tatang Sulaiman. Trois bateaux de guerre avec à leur bord des équipes médicales, des tentes, des cuisinières et des masques de protection sont en route pour les régions de Sumatra et Kalimantan, les plus affectées. En même temps, les bénévoles qui se démènent pour essayer d'éteindre les feux se plaignent de manquer d'équipements et d'eau, comme le dit à l'AFP Rahmat Muhama Noor, à Kuala Kapua, non loin de Palangkaraya: "S'il vous plaît, dites au gouvernement que nous avons besoin de plus d'aide. Il nous faut des masques, on ne peut pas continuer comme ça!". S - A 26OCT2015
  4. Paris (AFP) - Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, des pics de chaleur humide pourraient dépasser la limite supportable par l'homme dans le Golfe d'ici à la fin du siècle, selon une étude parue lundi. Le corps humain peut s'adapter à des températures extrêmes grâce notamment à la transpiration, à condition que la température de condensation, qui mesure à la fois la température et l'humidité, "reste sous un seuil de 35 degrés", écrivent les auteurs de l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, des pics de chaleur humide pourraient dépasser la limite supportable par l'homme dans le Golfe d'ici à la fin du siècle (c) Afp "Ce seuil définit la limite de la capacité de survie pour un homme en bonne forme dans un milieu extérieur bien ventilé et il est plus bas pour la plupart des gens", écrivent les chercheurs Jeremy Pal, professeur à la Loyola Marymount University à Los Angeles, et Elfatih Eltahir, du Massachusetts Institute of Technology de Cambridge (USA). "Au-delà de ce seuil, le corps ne peut pas se rafraîchir et la survie en extérieur d'individus mêmes jeunes et en bonne santé est sérieusement menacée", estiment-ils. S'appuyant sur des simulations climatiques régionales, les chercheurs estiment que "des pics de température humide dans la région du Golfe vont probablement frôler et dépasser ce seuil critique" si les émissions de gaz à effet de serre restent sur leur trajectoire actuelle. Ces dépassements ponctuels interviendraient dans de grandes villes comme Abou Dhabi, Doha, Dubaï, Dhahran et Bandar Abbas, précisent-ils. "D'ici à quelques années", ils pourraient "avoir un impact important sur les rituels du Hadj", à La Mecque, au cours duquel des millions de pèlerins musulmans prient dehors. Ces rituels "vont probablement devenir dangereux", en particulier pour la santé des pèlerins les plus âgés, lorsque le pèlerinage a lieu en été, ajoutent les chercheurs. Si le réchauffement n'est pas réduit de manière importante, l'habitabilité de ces régions pour l'homme "pourrait à l'avenir être gravement impactée", estiment-ils. S - A 26OCT2015
  5. Nonant-le-Pin (France) (AFP) - Plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué partiellement lundi matin la décharge industrielle de Nonant-le-Pin (Orne) pour empêcher l'entrée de camions de déchets de la société GDE, a constaté l'AFP. Cette manifestation était un nouvel épisode du feuilleton juridique et environnemental concernant ce projet ultra controversé de plus grand centre de déchets automobiles d'Europe, en pleine terre d'excellence équine, à quelques kilomètres du célèbre Haras du Pin. Des manifestants bloquent le 26 octobre 2015 l'accès à la décharge de Nonant-le-Pin, dans l'Orne, aux camions de déchets de la société de recyclage GDE (c) Afp Le blocage entamé vers 06H00 du matin a cessé vers 10H00, un arrêté de la préfecture de l'Orne pris dans la matinée, ayant stipulé que "l'apport de déchets sur le site est interdit", pour des raisons de non conformité de l'accès routier à ce site. L'activité devait pourtant reprendre sur la décharge industrielle, le tribunal administratif de Caen (Calvados) ayant annulé mercredi un autre arrêté préfectoral qui, conformément à une décision de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, interdisait à GDE d'amener des déchets sur ce site considéré comme dangereux pour les eaux souterraines. Fort de ce jugement en référé - qui ne se prononce pas sur le fond du dossier - Hugues Moutouh, directeur général de GDE avait annoncé l'arrivée dès "lundi matin" de camions apportant des déchets destinés au tri, mais pas à l'enfouissement. Les opposants à cette décharge industrielle, qui n'ont eu de cesse d'empêcher ses activités depuis deux ans, s'étaient à nouveau mobilisés lundi. Trois tracteurs et une bétaillère - où quelques manifestants avaient passé la nuit - avaient opéré des barrages filtrants, cherchant seulement à empêcher l'entrée de camions de déchets qui, finalement, ne se sont pas présentés. Parmi les manifestants, écologistes, agriculteurs, ou simples opposants, portant tous un gilet jaune fluo, figuraient aussi une quinzaine d'élus, dont des maires de communes environnantes, ceints de leur écharpe tricolore. "Nous avons bloqué le site pendant 346 jours (de fin 2013 à fin 2014, avant une intervention des forces de l'ordre, ndlr), ce n'est pas maintenant que nous allons lâcher", a affirmé à l'AFP Emilie Dehault, du Front de résistance de l'Orne. "Nous ne faisons pas confiance à GDE même pour du tri, ce site n'est pas fiable", a renchéri de son côté Noëlle Sandoz de l'association Nonant Environnement. "M. Moutouh avait parlé la semaine dernière de camouflet pour Mme Royal, on peut lui retourner aujourd'hui le compliment", a-t-elle dit, après avoir été prévenue par la préfecture du nouvel arrêté. S - A 26OCT2015
  6. Pensés comme source d'énergie renouvelable, les barrages hydroélectriques peuvent considérablement dégrader la faune et la flore locale. Le cas du barrage Balbina, au Brésil, analysé dans une étude scientifique, en est témoin. Une recherche sur l'un des plus grands barrages hydroélectriques du monde en superficie inondée, le barrage Balbina, au Brésil, révèle une perte de mammifères, d'oiseaux et de tortues sur la grande majorité des îles formées par l'immense retenue d'eau. Le travail présenté ici cible l'impact sur la biodiversité forestière du barrage brésilien de Balbina. Des études antérieures montrent l'impact socio-économique des barrages (ici, celui de Tucuruí, au Brésil, d'une puissance de 8.370 mégawatts) sur les communautés locales accusant des pertes de revenus issus de la pêche, notamment. Joel Takv, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5 Construits pour approvisionner de façon écologique de l'électricité aux pays qui les hébergent, certains grands barrages sont déjà reconnus pour augmenter les émissions de gaz à effet de serre, rapporte l'étude parue dans la revue Plos One. En revanche, peu d'analyses portent sur l'impact de tels ouvrages sur la biodiversité forestière. « Nous ne faisons que commencer à réaliser l'ampleur stupéfiante des extinctions dans les zones forestières restant au-dessus de l'eau, comme des îlots d'habitats », explique Carlos Peres, chercheur à l'université d'East Anglia, en Angleterre, et coauteur du rapport. Son équipe s'est concentrée sur l'exemple de Balbina, au nord de Manaus. Achevée à la fin des années 1980, l'infrastructure brésilienne a immergé plus de 312.000 hectares de forêt tropicale primaire et généré un archipel artificiel de 3.546 îles. Pendant deux ans, les chercheurs ont étudié la biodiversité en vertébrés terrestres et arboricoles de 37 îles indépendantes et de trois zones forestières voisines et continues. Des images satellites à haute résolution leur ont aussi permis d’appréhender la dégradation végétale sur les îles. Proportion des espèces de vertébrés forestiers susceptibles d'avoir localement disparu en fonction de la superficie de parcelle de forêt modélisée sur 3.546 îlots forestiers du réservoir hydroélectrique Balbina : plus les îles sont petites en surface, plus le taux d'extinction est élevé (augmentation du bleu au rouge). Benchimon et al., Plos One Les résultats montrent, après 26 années d'isolement, une perte généralisée des animaux : sur les 3.546 îles créées artificiellement, seules 0,7 % d'entre elles (25 îles) sont maintenant susceptibles d'abriter au moins 80 % de l'ensemble des 35 espèces étudiées. Ces animaux se concentrent prioritairement sur des refuges émergés d'une surface de plus de 475 hectares. En revanche, les grands vertébrés – dont les mammifères, les grands gibiers à plumes et les tortues – ont disparu de la plupart des zones terrestres morcelées. Autre pression exercée sur la biodiversité restante : les incendies. « La plupart des petites îles ont succombé à une exposition au vent et à des feux éphémères qui ont eu lieu au cours d'une grave sécheresse El Niño en 1997 et 1998 », relate Maíra Benchimol, chercheuse à l'université d'East Anglia et coauteur de l'article. Et les îles incendiées conservent encore moins d'espèces que celles épargnées, poursuit-elle. Si certains animaux sauvages peuvent s'accommoder d'une perte de leur habitat, l'avenir de la viabilité démographique et génétique des petites populations isolées dans les zones touchées par les grands barrages semble sombre, s'inquiètent les auteurs de l'étude, beaucoup d'espèces étant incapables de nager d'une île à l'autre pour croiser leurs populations. Les scientifiques prévoient un taux d'extinction local de plus de 70 % des 124.110 populations des espèces étudiées sur l'archipel. « Nous soulignons l'érosion colossale dans la diversité des vertébrés entraînée par un barrage et nous montrons que les impacts sur la biodiversité de méga-barrages dans les régions forestières tropicales de plaine ont été gravement négligés », déclarent-ils. Alors que le gouvernement brésilien envisage de construire des centaines de nouveaux barrages dans certaines des régions forestières tropicales les plus riches en biodiversité de la planète, les chercheurs préconisent « une réévaluation de toute urgence de cette stratégie géopolitique » et conseillent vivement que les impacts sur la biodiversité à long terme soient explicitement inclus dans les études d'impact environnemental préalables à toute autorisation pour de telles constructions. Futura Sciences 4/7/2015
  7. La période du rut a débuté pour les chevreuils. Cela signifie que les automobilistes doivent être très attentifs lorsqu'ils roulent près d'une forêt ou d'un champ le matin ou en début de soirée. Le chevreuil (Capreolus capreolus) est une espèce de cervidés européens et asiatiques, du sous-ordre des ruminants, qui vit dans les forêts de feuillus ou mixtes (feuillus et conifères). Marek Szczepanek cc by-sa 3.0 La période de rut pour les chevreuils dure de mi-juillet à la fin août, a expliqué à l'ats Urs Philipp, de l'office de la chasse et de la pêche du canton de Zurich. Mais ce n'est qu'une des nombreuses périodes de l'année où il faut s'attendre à voir un plus grand nombre de ces animaux sur les routes. Les chevreuils vivent en groupes (mâles adultes, jeunes et femelles) au début du printemps. Ils se séparent en avril. Les femelles cherchent alors un territoire où elles élèveront leur faon. Elles chassent les plus jeunes brocards et les mâles adultes ne sont pas les bienvenus. Le tout provoque d'importants déplacements de chevreuils, ce qui augmente le risque d'accident sur les routes. Après la saison du rut et la naissance des faons, le danger revient en automne lorsque les récoltes sont faites dans les champs. Les chevreuils n'y trouvent plus la protection que les cultures leur assurent et ils cherchent donc de nouveaux territoires. Là aussi, le risque d'accident avec des véhicules à moteur augmente. La quatrième période problématique est l'hiver, surtout lorsqu'un manteau neigeux recouvre les champs et que les routes sont salées. Il existe alors le risque que les chevreuils quittent les forêts pour venir lécher le sel sur la chaussée. Importance écologique du chevreuil : En tant qu'herbivore, le chevreuil contrôle la densité de la végétation au sein de son écosystème, soit par broutage, soit par les frottis et les blessures qu'il occasionne aux jeunes arbres pour marquer son territoire. Il contribue à l'entretien de zones de clairières ou de milieux semi-ouverts et parfois de corridors intra ou inter-forestiers. Comme pour d'autres animaux, son piétinement peut endommager les sols fragiles (pentes, sables, etc.) mais aussi contribuer à enfouir des graines, ou au contraire mettre au jour des graines anciennement enfouies, leur permettant de germer. C'est néanmoins un animal léger qui n'est pas réputé pour endommager les sols. Dans un système naturel, il est lui-même contrôlé par ses prédateurs (loup, lynx) et par les maladies et le parasitisme qui se développent plus rapidement quand ses populations se densifient. Comme de nombreux animaux, il joue un rôle de diffusion pour certaines espèces (dont les parasites) en transportant des graines et diverses propagules (spores de champignons, œufs, larves ou petits animaux) dans son pelage, sous ses sabots et dans son tube digestif. Enfin, dans les forêts où les grands prédateurs carnivores ont survécu, il constitue une proie importante pour ces derniers. Quand il meurt de mort naturelle (maladie, parasitisme), ou des suites de blessure de chasse ou d'autres causes (roadkill, empoisonnement, etc.), son cadavre reste une source d'alimentation pour les invertébrés et animaux nécrophages. Ses ossements et surtout ses bois peuvent être rongés par d'autres animaux (écureuil en particulier) qui semblent y récupérer des sels minéraux (notamment dans les régions naturellement acides et pauvres en calcium), et peut-être aussi aiguiser leurs dents. Wikipedia ROMANDIE 20JUL2015
  8. Avec le réchauffement climatique, la demande de café arabica, le préféré des Européens, ne pourra être satisfaite qu'en ouvrant de nouveaux territoires au détriment de la forêt tropicale. C'est la conclusion d'une étude de l'EPFZ publiée dans la revue "PLOS ONE". Le caféier d'Arabie (Coffea arabica) est un arbuste de la famille des Rubiaceae. Ce caféier est originaire de l'Afrique de l'Est : Éthiopie, Soudan du Sud (plateau de Boma), Kenya. Seule espèce de caféier cultivé jusqu'en 1865, il est largement répandu dans les régions tropicales, notamment en Amérique centrale et en Amérique du Sud (Brésil, Colombie). Photo : une variété de Coffea arabica - maturation des graubs à un stade différent - Matipo City - Minas Gerais État - Brésil. Fernando Rebelo CC BY-SA 3.0 "Le café réagit de manière très sensible à la température et aux précipitations, c'est pourquoi, avec le changement climatique, de nouvelles zones de culture devront être ouvertes", écrivent Jaboury Ghazoul et Ainhoa Magrach, de l'Institut des écosystèmes terrestres de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Les scientifiques se sont basés sur les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l'ONU. Il en ressort que d'ici 2050, les régions adaptées à la culture du café vont nettement se déplacer. Les surfaces propices au café robusta augmenteront, tandis que l'arabica, plus sensible, verra son espace vital se réduire. La demande en robusta - espèce comme son nom l'indique plus robuste et contenant plus de caféine - devrait donc pouvoir être satisfaite sans déforestation supplémentaire, estiment les chercheurs. Pour l'arabica, plus doux et dont la demande est en hausse, il faudra par contre déboiser des surfaces de forêt tropicale. Le café arabica représente actuellement 70% de la production mondiale. Il est particulièrement apprécié en Europe centrale. Les besoins en nouveaux territoires pourraient encore être accrus à cause d'un ravageur, le scolyte du grain de café, un coléoptère qui à la faveur du réchauffement risque de se répandre sur davantage de plantations et de réduire les récoltes. Dans les zones déboisées, les scientifiques pronostiquent une perte de 35% des espèces de vertébrés menacés qui y vivent ainsi que des émissions accrues de CO2. ROMANDIE 20JUL2015 - Wikipedia
  9. Lilo est un husky de deux ans qui forme une petite famille avec sa sœur et un autre chien de traîneau. La tribu s'est récemment agrandie en adoptant Rosie, une petite chatte qui n'avait alors que 3 semaines et qui était très faible. Immédiatement, l'instinct maternel de Lilo s'est éveillé. Elle n'a pas encore eu de chiots mais à la voir prendre en charge Rosie depuis maintenant près de deux mois, nul doute qu'elle est prête. Lilothehusky 30/4/2015 Aujourd'hui, le minou a retrouvé la santé, il adopte même des attitudes de chien et la famille se comporte comme une vraie petite meute de huskies. Vous pouvez suivre leurs aventures sur Instagram et découvrir des photos et vidéos de leurs instants les plus émouvants. MetrOnews 20/7/2015
  10. Azrou (Maroc) (AFP) - Le Maroc possède la principale cédraie du bassin méditerranéen, sur 134.000 hectares, mais l'écosystème des cèdres est menacé par le dérèglement climatique et la pression des hommes, et le pays cherche désormais à protéger ce précieux patrimoine végétal. Essence noble des forêts marocaines, le "Cedrus atlantica" est peu connu comparé à son cousin libanais, le "Cedrus libani" - même si celui-ci, victime de la déforestation, ne couvre désormais plus que 2.000 hectares au Liban, le "pays du Cèdre". Cedrus atlantica. Photo Jeffdelongen ccby-sa3.0 Au Maroc pourtant, le cèdre est considéré comme un "trésor national", parce qu'il est à la fois atout touristique, gagne-pain des bergers et arbre dont le bois est très prisé des ébénistes. Une demande de classement en "réserve de biosphère" et "patrimoine mondial" est à l'étude. Près d'Azrou, au cœur du massif du Moyen-Atlas, où sont recensées les plus vastes étendues, le "cèdre Gouraud", 42 m de haut et 900 ans d'âge, symbolise aussi bien la majesté que la fragilité de l'espèce: ce spécimen rare, qui porte le nom d'un officier français du temps du protectorat, est mort sur pied -- mais il continue de fasciner les touristes. "Ici, c'est la Suisse du Maroc! C'est vraiment très beau", s'enthousiasme Badreddine, un jeune Tunisien en visite à Azrou sur les conseils d'un ami, dans ce lieu où les touristes viennent souvent en famille et pique-niquent aux abords de la cédraie. Pour autant, depuis les années 1980, le cèdre marocain souffre. Il subit à la fois les effets du climat, dont des périodes de sécheresse entre 1980 et le début des années 2000, et ceux des activités humaines au sens large. Pour le secrétaire général du Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD, officiel), Abderrahim Houmy, la "vraie menace" est aujourd'hui le dérèglement climatique. "Si rien n'est fait, à moyen et long termes, la baisse des précipitations, l'augmentation des températures et les +phénomènes extrêmes+ comme les inondations changeront l'aire de répartition des cèdres", prévient-il. Déjà, "le déficit hydrique, couplé à la sédentarisation des troupeaux, a donné lieu au dépérissement du cèdre", explique Abderrahim Derrou, directeur du parc national d'Ifrane, créé il y a plus de dix ans pour protéger l'ensemble de l'écosystème et œuvrer au reboisement. Sédentarisation ? Avec 800.000 ovins, bovins et caprins, la région accueille en effet l'un des plus importants cheptels du pays. Au nom de la préservation des cèdres, une politique associant les populations locales a été mise en place prévoyant la délimitation des zones de pâturages et le versement d'indemnités aux bergers pour leur permettre d'acheter des fourrages en période de disette. "Si la forêt s'en va, tout partira. Les gens ici ne le savent que trop bien", témoigne auprès de l'AFP un berger d'Aïn Leuh. Ici, "les conditions de vie sont difficiles..." Un macaque de Barbarie (Macaca sylvanus), également appelé magot photographié sur le rocher de Gibraltar par Iolairen ccby-sa 3.0 La cédraie est aussi attaquée indirectement par le singe magot, seul macaque du continent africain à l'état sauvage. Autour du cèdre, de petites échoppes vendent des cacahuètes que des centaines de touristes distribuent à cette autre curiosité de la région, sans réaliser que cette nourriture modifie le régime alimentaire du magot et donc l'écosystème des cèdres. Autre souci: l'abattage clandestin. Un mètre cube de cèdre peut se vendre jusqu'à 14.000 dirhams (près de 1.300 euros) mais beaucoup moins au marché noir. Les braconniers opèrent généralement de nuit et abattent parfois des arbres centenaires pour ne prélever au final que quelques mètres, afin de faciliter leur fuite. Armé de sa tronçonneuse, Miloud Bouyekhf assure, lui, ne couper que les arbres marqués par les "Eaux et Forêts", dont l'exploitation est strictement encadrée. Tendre et parfumé, "ce bois, c'est de l'or", dit-il. "Quand on travaille dans le respect de la loi, même la sciure est récupérée et réutilisée", notamment dans les pépinières. Abderrahim Houmy, le secrétaire général du HCEFLCD, se veut plutôt rassurant. "Les coupes irrégulières ne représentent que 10 hectares" de cèdres, sur les quelque 130.000 ha du pays, dit-il. Il n'empêche. Les pouvoirs publics disent avoir engagé la lutte contre l'abattage clandestin. Début mai, un forestier a trouvé la mort dans un accident de la route, lors d'une course-poursuite en pleine forêt avec des braconniers, près d'Aïn Leuh. Sciences et avenir 26may.2015
  11. Il ne reste plus que 25 gibbons Hainan. Face à ce constat alarmant, un plan de conservation, constitué de 44 mesures, vient d'être lancé. Le gibbon de Hainan (Nomascus hainanus) est un singe au beau pelage orangé, très agile et d'une rapidité à toute épreuve pour évoluer dans les arbres. C'est malheureusement aussi un mammifère en danger d'extinction. Alors que cette espèce comptait plus de 2000 représentants en 1950, il n'en reste plus que 25, au Bawangling National Nature Reserve sur l'île d'Hainan, dans le sud de la Chine. Il ne reste plus que 25 gibbons Hainan dans le monde. Greenpeace East Asia / Capture d'écran Youtube Peut-on encore inverser la tendance ? Une centaine de scientifiques et de dirigeants politiques se sont rencontrés sous la houlette de l'organisation Zoological Society of London afin d'établir un plan de conservation. Le rapport, publié le 19 mai 2015, prévoit 44 actions dont la construction de ponts entre les parcelles de forêts restantes. Les 25 derniers gibbons Hainan sont dispersés sur le territoire en trois groupes sociaux, ainsi qu'un petit nombre d'individus plus solitaires. Mais il n'y a que 5 femelles en âge de procréer vivant au sein de ces groupes. Par ailleurs, cette espèce a souffert du braconnage (maintenant interdit) mais surtout de la destruction de son habitat. Greenpeace East Asia 25nov.2015 Les causes en sont multiples : agriculture, construction de routes, tourisme (organisation de trails à travers la réserve), etc. Ainsi, même si l'ensemble de la réserve fait 220 km2, il semblerait que les gibbons n'occupent plus que 15 km2 constitués de parcelles de forêts fragmentées et non reliées entre elles. Un problème connu depuis plusieurs années, Greenpeace s'en inquiétait déjà il y a 3 ans. C'est pourquoi cette espèce est classée "en danger critique d'extinction" par l'Union internationale pour la Conservation de la Nature. Ce nouveau plan d'organisation prévoit donc 44 actions afin de pallier l'extinction de cette espèce. Parmi elles, la construction de ponts reliant les parcelles de forêts entre elles afin de faciliter le passage des gibbons. Ces singes sont déjà habitués à ce genre de traversées... Ces ponts représentent plutôt une solution à court terme. Elle devrait être suivie par la plantation de nouveaux arbres afin de reconstituer la forêt, sur une plus longue échelle de temps. De plus, plusieurs actions ont pour but d'améliorer le suivi des populations telles que l'augmentation du nombre de points d'écoute de leurs cris dans la forêt (pour avoir un recensement plus précis) ou l'utilisation de nouvelles technologies pour enregistrer ces sons. Enfin, le rapport recommande plusieurs actions sur la coopération avec les communautés locales, notamment pour développer une exploitation de la forêt plus responsable. Sciences et avenir 26/5/2015
  12. Les producteurs d’huile de palme n’auront plus d’excuse : avec l’outil Haut Stock de Carbone (HCS de son acronyme anglais), développé par un consortium des principales ONGs environnementales et entreprises productrices d’huile de palme et papier. Les producteurs de matières premières dans le monde entier pourront identifier précisément la valeur des forêts tropicales en termes de stock de carbone, de biodiversité… et ainsi réaliser leur engagement de mettre fin à la déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement. L’approche HCS permet de définir les forêts qui doivent être protégées des terres qui peuvent être exploitées. La méthodologie HCS a été développée à l’origine par Greenpeace, The Forest Trust (TFT) et Golden Agro-Ressources (GAR). Cette méthodologie est maintenant régie et sera affinée par un groupe d’acteurs dont les ONGs Greenpeace, WWF, Forest Peoples Programme, Rainforest Action Network et, du côté des producteurs d’huile de palme, par des entreprises telles que Cargill, GAR, New Britain Palm Oil, Agropalma et Wilmar, et par des producteurs asiatiques de pâte et de papier. L’approche « Haut Stock de Carbone », lancée début avril 2015, est une méthodologie pour identifier les zones de terres propices au développement des plantations et de zones forestières qui peuvent être protégées dans le long terme. Elle est conçue pour protéger et restaurer les secteurs tropicaux naturels subissant la conversion en plantations et de l’agriculture, tout en garantissant les droits d’utilisation des terres et des moyens de subsistance des communautés traditionnelles. La méthodologie distingue les zones de forêts naturelles des terres dégradées, qui ne contiennent plus que de petits arbres, arbustes ou graminées. Les forêts « HCS », à haut stock de carbone, stockent une grande quantité de carbone qui serait dissipé dans l’atmosphère si elles étaient converties en plantations. Elles sont aussi particulièrement riches du point de vue de la biodiversité. La première phase de l’approche HCS utilise des images satellites de haute qualité de la concession à étudier. Les zones dégradées qui ne sont pas des forêts à haut stock de carbone sont identifiées grâce à ces images. Ces zones pourront être développées dans le respect de l’équilibre social et des besoins économiques. Les communautés traditionnelles ont besoin de donner leur consentement libre avant le développement d’une plantation. L’imagerie satellite permet donc d’identifier des zones qualifiées comme étant « dans les classes inférieures de végétation ». Ces zones sont à faible émission de carbone – car stockant peu de carbone – et à faible taux de biodiversité. Il s’agit souvent de zones d’arbustes ou de prairies. Il est envisageable de convertir ces zones en plantations. L’imagerie satellite permet aussi d’identifier des zones contenant de jeunes forêts régénérées, ou encore des zones contenant des forêts secondaires. Toutes deux ont contribué à stocker plus de carbone dans leur plantes, ou ont davantage de biodiversité. Ces zones sont marquées pour la conservation. La phase suivante consiste à identifier les parcelles de forêt viables qui peuvent être maintenues ou revenir à leur fonction écologique supérieure. Cela commence par un processus de cartographie participative avec les communautés permettant d’identifier leurs utilisations des terres comme jardins. Les zones « HCS » sont ensuite intégrées à des zones à haute valeur de conservation. BFM Business 10/11/2014 "L’outil permettra de mettre en oeuvre plus précisément l’engagement de sa société, et d’autres, de ne produire et commercialiser qu’à partir de zones « Zéro déforestation". Jeremy Goon, responsable développement durable de Wilmar, plus important groupe agro-industriel en Asie. Consoglobe1ermai2015 (Voir sur ce site la totalité de l'article)
  13. Sous les regards étonnés d'une équipe de Radio Free Europe, l'animal a empilé des morceaux de pain et une saucisse. Un hot-dog pour la route. Un renard de la zone d'exclusion de Tchernobyl (Ukraine) a été filmé par des journalistes de Radio Free Europe en train d'empiler des morceaux de pain de mie et une saucisse, rapporte la BBC (en anglais). BBC News 27APR2015 Peu effrayé par la présence d'humains - ces derniers s'aventurent très rarement dans la zone d'exclusion tracée autour de la centrale après la catastrophe nucléaire de 1986 -, l'animal accepte la nourriture posée à terre par les journalistes présents pour le 29e anniversaire de l'accident. Il l'enfourne dans sa gueule, et le résultat de l'opération ressemble à un sandwich. Il est cependant peu probable que le renard déguste sa prise telle quelle, puisqu'il peut à peine fermer sa mâchoire. Ce "sandwich" est donc avant tout un moyen d'emporter les aliments jusqu'à sa tanière, pour les manger plus tard. Francetv info 30APR2015
  14. La gestion des déchets en Martinique est un enjeu vital et urgent compte tenu de la densité de la population et de son caractère insulaire. Les travaux du chantier du complexe environnemental du Robert, ont débuté ce mercredi, objectif : valoriser et traiter les déchets au Petit Galion. C’est sur une ancienne carrière que les déchets des communes de l'île seront orientés d’ici l’année prochaine. 59 millions d’euros seront investis dans ce complexe qui va employer 38 salariés. FABRICE DEFREMONT Sainte-Rose Cakin, le président du SMTVD donne le premier coup de pèle du chantier de la Pointe Jean-Claude Le SMTVD (le syndicat Martiniquais de traitement et de valorisation des déchets) aura en charge la gestion des déchets. Il est prévu de traiter 100 000 tonnes d'ordures ménagères par an. Le complexe va regrouper trois unités : - une de tri et de traitement biologique : les ordures seront ensuite envoyées au CVO (centre de valorisation organique). - Il y aura un centre de broyage des encombrants et déchets d'activités d'entreprises. - La troisième unité concerne le stockage de déchets non dangereux. Fabrice Defremont C'est sur l'ancienne carrière de la Pointe Jean-Claude que seront enfouis les déchets non dangereux Ce projet a suscité bien des inquiétudes de la centaine de riverains de la pointe Jean-Claude. Ils craignaient de nombreuses nuisances et ont obtenu de faire partie du comité de pilotage du chantier. Les riverains accompagnés de l'Assaupamar resteront donc attentifs et vigilants. Le SMTVD ( Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets) organisera des campagnes d’information avec pour objectif de réduire de 10% la production individuelle d’ordure ménagères d’ici 2020. Martinique 1ère 30APR2015
  15. Les maisons en bois paraissent dévastées, comme si elles avaient été bombardées, tandis que sur les routes couvertes de cendres, de rares véhicules circulent dans un paysage lunaire. Les vidéos amateur postées sur le site Internet YouTube offrent une vision saisissante des gigantesques incendies de prairie qui ont ravagé, depuis le 12 avril, des milliers de kilomètres carrés dans la province de Khakassie, dans le sud de la Sibérie. Et déjà, d’autres alertes ont été lancées en Transbaïkalie, une région montagneuse du sud-est de la Russie, au-delà du fameux lac Baïkal, mais aussi dans la région Amour, le long de la frontière chinoise, où le service fédéral des forêts a recensé, mercredi 15 avril, dix-huit incendies sur une surface totale de 24 000 hectares. A smolenka, près de Tchita, le 13 avril. Evgeny Yepanchintsev / AP Mardi, Greenpeace Russie a lancé une pétition qui a récolté près de 8 000 signatures en quelques heures, pour réclamer davantage de moyens dans les régions. « La dissimulation des informations sur les incendies, la réaction tardive pour les éteindre et la crainte de faire appel aux instances supérieures sont les trois principales raisons qui ont déjà conduit à de nombreuses catastrophes », souligne le texte de l’ONG. En Khakassie, la situation, dramatique, éveille les souvenirs cauchemardesques de l’été 2010 durant lequel une cinquantaine de personnes avaient péri lors d’incendies dans l’ouest et le nord-est du pays. Cette fois, en Sibérie, 23 personnes sont mortes, trente villages ont été rasés, plus de 5 000 personnes ont perdu leur habitation, des dizaines de milliers d’hectares sont partis en fumée et, comme en 2010, l’état d’urgence a été décrété en plusieurs endroits. Les messages apaisants du ministère russe des situations d’urgence selon lequel, mardi soir, la situation était « sous contrôle » et les incendies partout maîtrisés, sont contredits par les témoignages de particuliers. Le même jour, des habitants de Tchita, la capitale de Transbaïkalie, diffusaient des images de la ville noyée sous une épaisse fumée rouge. Un peu plus loin au sud, un automobiliste a filmé des voitures qui zigzaguaient dangereusement entre les flammes sur une route. Dans cette région, trois personnes dont un enfant de 3 ans figurent parmi les victimes, selon les autorités locales. En réalité, plusieurs provinces du sud et de l’extrême est de la Russie sont touchées. Et si la situation semble bien s’être calmée en Khakassie, il n’en va pas de même ailleurs. A plus de 7 000 kilomètres de Moscou, dans la soirée de mercredi, un mur de feu était ainsi visible depuis Blagovechtchensk, la capitale de la région de l’Amour, tandis que dans la région voisine de Bouriatie, l’agence forestière locale signalait pour sa part, mercredi, 41 incendies et départs de feux. Pour la plupart, ces derniers sont dus à l’imprudence d’agriculteurs habitués à « nettoyer » leurs champs à la sortie de l’hiver en brûlant des herbes. Des températures élevées pour la saison – 25 0C en Khakassie au moment du départ des feux – et des vents forts ont fait le reste. « C’est une catastrophe, ce qui s’est passé là-bas, mais ce qui nous inquiète le plus aujourd’hui, c’est la Transbaïkalie. Il nous est encore difficile d’évaluer la superficie détruite, mais une estimation modérée fait déjà état de 150 000 hectares, et nous nous attendons à une aggravation dans la région Amour », assure Alexeï Iarochenko, responsable du département des forêts à Greenpeace Russie. Le service des forêts de Transbaïkalie évalue pour sa part à « 104 000 hectares », la surface déjà en proie aux flammes. « Le printemps vient de commencer, et il y a déjà des victimes », déplore Greenpeace, qui dénonce la « combustion d’herbes » et met en cause « la négligence des autorités ». « Chaque jour devient de plus en plus chaud, souligne l’organisation. Des gens mettent le feu à cause d’idées fausses mais il n’est pas trop tard, les gouverneurs des régions peuvent encore prendre des mesures. » « Or, poursuit Alexeï Iarochenko, rien n’a changé, et les moyens font toujours défaut. Le code forestier adopté en 2006 est complètement inefficace, comme l’ont déjà démontré les incendies de 2010, mais le gouvernement ne veut pas admettre ses erreurs. Le ministère des situations d’urgence est en soi une énorme structure, mais qui formellement n’est même pas responsable des forêts, alors que les gardes forestiers, eux, n’ont pas d’argent ». Depuis le 12 avril, le ministère a annoncé le déploiement de plus de 6 000 hommes pour combattre les incendies. Huit avions et hélicoptères, des trains à incendie ont été mobilisés. Mais pour beaucoup, ces interventions sont souvent trop tardives. Le phénomène n’est certes pas nouveau en Russie, où l’on parle même de « saison des feux », et l’approche de l’été, période généralement propice aux incendies particulièrement dangereux et difficiles à éteindre quand ils se logent dans la tourbe, ajoute à l’inquiétude, avec son cortège de conséquences sur l’environnement et la santé de la population. En 2010, à la suite de feux provoqués par une chaleur sans précédent, 11 000 décès supplémentaires avaient été enregistrés à Moscou en deux mois. Le Monde 16/4/2015
  16. La menace de la bactérie tueuse Xylella fastidiosa se précise. Mercredi 15 avril, le ministère de l’agriculture a annoncé avoir « identifié un plan de caféier porteur de la bactérie chez un revendeur de Rungis », le plus grand marché de produits alimentaires et végétaux d’Europe. Selon le ministère, ces plants seraient originaires d’Amérique centrale et « ont été introduits dans l’Union européenne via les Pays-Bas ». Cette bactérie qui sévit notamment depuis 2010 en Italie et a détruit des milliers d’oliviers, essentiellement dans la région des Pouilles, dans le sud, est particulièrement dangereuse. Elle est transmise aux végétaux par de minuscules insectes vecteurs, les cicadelles ou encore le cercope des prés. Le danger principal de Xylella fastidiosa est le nombre très élevé de plantes hôtes susceptibles d’être contaminées : oliviers, chênes, châtaigniers, lauriers roses, tous les agrumes (citrons, oranges, clémentines…), la vigne, les mimosas, ou encore la myrte ou le romarin… Un olivier infecté par Xylella fastidiosa, abattu par les autorités italiennes à Orian, dans les Pouilles, le 13 avril. Gaetano Lo Porto / AFP Devant l’ampleur de la menace, et face à l’absence de décision des instances européennes, la France a pris, de façon unilatérale, des mesures de protection. Dans un arrêté publié le 4 avril, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a décidé d’interdire « l’importation en France de végétaux sensibles à Xylella fastidiosa et provenant de zones touchées par la bactérie ». L’interdiction concerne les échanges intra-européens en provenance des Pouilles, mais aussi de pays tiers déjà infectés, notamment des Amériques (Etats-Unis, Mexique, Costa Rica, Brésil…) et du Japon. L’initiative française déplaît aux Italiens en particulier, dont le ministre de l’agriculture, Maurizio Martina, déplore une attitude « totalement inopportune » et en appelle à une réponse européenne « de manière coordonnée ». Cette question doit être discutée lors du prochain Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (PAFF), qui se réunira les 27 et 28 avril. La décision d’opérer des contrôles plus stricts lors des mouvements de végétaux susceptibles d’être contaminés et même d’interdire certaines importations pourrait être prise, notamment à l’égard de pays tiers comme le Costa Rica ou le Brésil. Pour la France, il n’était pas possible d’attendre. « Nous avions le sentiment d’entrer dans une zone de risque où l’on se ferait rattraper par la bactérie, explique Stéphane Le Moing, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’agriculture. Nous avons donc pris des mesures d’urgence, que permet la réglementation européenne ». Mais l’issue de la discussion au niveau européen est incertaine. Et si la proposition française de mesures strictes n’est pas reprise, « il faudra que la France adapte sa réglementation aux décisions européennes », a expliqué au Monde, Enrico Brivio, porte-parole à la santé et à l’environnement de la Commission européenne. On n’en est pas là et Paris espère voir son principe de précaution validé par Bruxelles. « Au vu de ce qui s’est passé mercredi, à Rungis, l’évolution de la situation est de nature à aider les autres Etats membres à se ranger à notre position », fait valoir M. Le Moing. Un plant de caféier (d’ornement) infecté saisi il y a quelques jours à Rungis va être détruit, comme ce fut le cas en octobre 2014 avec un plant provenant déjà des Pays-Bas. Une fois les prélèvements faits, ils sont envoyés au laboratoire spécialisé dans les végétaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à Angers. Les analyses nécessitent deux jours. « Nous avons commencé à travailler sur cette bactérie à Angers en 2012, sur des plants de caféiers qui provenaient du Mexique et d’Amérique du Sud et il n’y a encore eu aucune introduction de Xylella fastidiosa en France », assure Charles Manceau, directeur de la santé végétale de l’Anses. Lors de la dernière saisie, mercredi, aucun insecte vecteur n’a été trouvé et aucune autre plante n’a donc été contaminée, précise le ministère. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine exacte des plantes saisies. Le monde 16/4/2015
  17. Le titre sonne comme un appel à cliquer sur un site habitué à déclencher le buzz, tel que BuzzFeed (pour ne citer que celui-là) : « Les 15 espèces animales qui ont le moins de chances de survivre. » C’est pourtant de la très sérieuse revue scientifique Current Biology qu’il s’agit. Dans son numéro du 16 mars, elle publie le compte rendu d’une étude internationale, coordonnée par l’université du sud Danemark, qui classe les animaux menacés en fonction de leurs chances de survie. Avec, tout en bas de l’échelle, quinze espèces presque condamnées, parmi lesquelles une salamandre, plusieurs grenouilles, des rongeurs et des oiseaux marins. La grenouille naine de Santa Cruz (Physalaemus soaresi) est un petit amphibien connu seulement dans deux endroits dans le sud-est du Brésil. Elle a la peau relativement lisse et un museau plutôt pointu. La couleur du corps de la grenouille naine Santa Cruz est brunâtre, avec une bande sombre sur les côtés. Ivan Sazima / Arkive Il y a urgence, rappellent les scientifiques. Si de tout temps, la nature a vu des espèces disparaître tandis que de nouvelles apparaissaient, une histoire bien moins ordinaire semble avoir commencé au XXème siècle. « Le rythme de disparition est dix fois supérieur à la normale, assure la zoologue Dalia Amor Conde, première signataire de l’article. Si nous ne faisons rien, nous allons vers une sixième extinction massive. » Lyciandre de Beydaglari (Lyciasalamandra billae) femelle, est une espèce d'urodèles de la famille des Salamandridae. Cette espèce est endémique de Turquie. Elle se rencontre entre le niveau de la mer et 200 m d'altitude dans la province d'Antalya. Photo Miguel Vences / Arkive Encore faut-il savoir ce que nous pouvons faire. Qui sauver et à quel prix ? L’équipe – constituée de chercheurs danois, anglais, américains et australiens – s’est appuyée sur la liste de 841 mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens les plus menacés, établie par l’ONG Alliance for Zero Extinction. Ce rassemblement d’organisations de protection animale a croisé l’ensemble des espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avec celles qui se trouvent concentrées sur un seul et unique territoire. Bokermannohyla izecksohni (genre de rainette) est une espèce d'amphibiens de la famille des Hylidae. Cette espèce est endémique de l'État de São Paulo au Brésil. Elle se rencontre de 700 à 900m m d'altitude à Botucatu, Itanhaém et Cotia. Photo Ivan Sazima / Arkive Les scientifiques ont alors construit un « indice de chance de conservation », censé mesurer la possibilité de réussir une opération de protection. Pour cela, plusieurs critères ont été pris en compte : un premier groupe de données attachées à la protection des habitats sauvages, rassemblant les dangers de fragmentation desdits territoires, les risques d’urbanisation, la stabilité politique de la région, les mesures de protection déjà prises ou encore le coût estimé des actions à entreprendre ; et un second groupe qui évalue les possibilités d’établir des colonies en captivité : coût, mais aussi capacités d’expertise existant dans les zoos. Pseudophilautus zorro est une espèce d'amphibiens de la famille des Rhacophoridae. Cette espèce est endémique du centre du Sri Lanka. Elle se rencontre entre 500 et 800 m d'altitude dans la région de Kandy. 2006 Dr Peter Janzen / amphibiaweb Les ordinateurs des scientifiques ont tourné et rendu leur verdict. Ils ont d’abord livré un chiffre global : pour sauver les 841 espèces, il faudrait mobiliser 1,3 milliard de dollars par an (1,2 milliard d’euros), pendant vingt ans. Beaucoup d’argent, diront les uns, surtout qu’il s’agit de pays pauvres. Pas grand-chose, à l’échelle mondiale, compte tenu de l’enjeu, diront les autres. « A lui seul, ce chiffre est intéressant, estime Florian Kirchner, chargé du programme espèces à l’UICN France. Ça peut sembler colossal, mais si on le compare par exemple aux budgets militaires, comme le font les auteurs de l’étude, ou à d’autres grands projets, c’est très relatif. Une espèce qui disparaît ne réapparaît jamais. » Allobates juanii est une espèce d'amphibiens de la famille des Aromobatidae. Cette espèce est endémique de Villavicencio dans le département de Meta en Colombie. Elle se rencontre à 580 m d'altitude sur le versant amazonien de la cordillère de Orientale. Photo John D. Lynch / Arkive « Nous considérons que la diversité est essentielle et nous aimerions tout préserver, précise Dalia Conde. Mais nous sommes aussi réalistes et nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser tout perdre. » Dessin représentant l'alouette d'Ash ((Mirafra ashi). C'est Comme toutes les alouettes elle appartient à la famille des Alaudidae. Elle est endémique de Somalie. (Dessin Birdlife) Et l’étude, à cet égard, se révèle riche d’enseignements. Tout d’abord chez les fameuses quinze espèces les plus menacées : des amphibiens, rongeurs et oiseaux marins tout à la fois mal connus, isolés et soumis à toutes sortes de pressions. Y retrouver l’alouette de Ash ou le rat grimpeur du Chiapas n’étonnera personne : difficile, de fait, de conduire un plan de protection cohérent en Somalie ou dans une des régions les plus agitées du Mexique. Monarque de Tahiti (Pomarea nigra), appartient à la famille des passereaux. Il est endémique à Tahiti en Polynésie française . Il reste moins de 50 individus. Photo Fred Jacq / manu.pf La présence de six amphibiens parmi les quinze espèces ne surprendra pas davantage les spécialistes. « Ils font face à une véritable crise, massive et accélérée, insiste Dalia Conde. Leur rythme de disparition est 45 fois supérieur à la normale. Un tiers des espèces sont menacées. Ces animaux ne sont pas charismatiques, n’intéressent pas le grand public, et ne permettent donc pas de lever des fonds pour les protéger, à l’inverse des grands mammifères. » Pétrel de Madère (Pterodroma madeira) est une espèce d'oiseaux de mer de la famille des Procellariidae qui est endémique de l'île de Madère. Comme les autres pétrels, il se nourrit de petits calmars et de poissons. Photo Ruedi Aeschlimann / biofotoquiz.ch La liste des quinze cache une autre particularité. Ventilée par pays, elle place, en tête du classement, à égalité avec le Brésil… la France. Une position que cette dernière doit à trois espèces d’oiseaux des îles : l’Albatros d’Amsterdam (archipel de Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam, terres australes françaises), le monarque de Tahiti et le pétrel de Bourbon (île de la Réunion), tous installés dans l’hémisphère sud. Pétrel de Bourbon (Pseudobulweria aterrima), aussi appelé Pétrel noir de Bourbon, Pétrel de La Réunion ou Fouquet noir, est une espèce d'oiseau marin de la famille des Procellariidae, dont les populations actuelles sont endémiques de l'île de La Réunion, dans le sud-ouest de l'océan Indien. C'est l'une des quatre espèces de Procellariidae nicheuses de l'île de La Réunion et la plus rare. Photo FabKacau C BY-SA 3.0 « C’est une particularité française qui nous vaut d’être toujours dans le top 10 des pays qui comptent le plus d’espèces menacées, commente Florian Kirchner, de l’UICN. D’une part l’Hexagone abrite une faune très variée, donc potentiellement beaucoup d’espèces susceptibles d’être en danger. D’autre part, la France est présente dans les trois grands océans, avec de nombreuses îles, qui abritent des espèces à 100 % endémiques, que l’on ne trouve donc nulle part ailleurs et qui sont très affectées par les changements des zones littorales. » Le Nésospize de Wilkins (Nesospiza wilkinsi) est une espèce de passereau appartenant à la famille des Thraupidae. Sa distribution est limitée a Inaccessible Island et Nightingale Island, dans l'archipel Tristan da Cunha, Royaume-Uni (Atlantique Sud). Peter Ryan/ Arkive Les trois espèces font néanmoins l’objet de plans d’action. Avec un peu plus de cinquante individus reproducteurs recensés, l’immense albatros d’Amsterdam reste en grand danger ; il y a quelques années, la population était tombée à quinze couples. De même, le monarque de Tahiti fait l’objet de mesures de protection. Quant à l’étrange pétrel de Bourbon, il fait lui aussi l’objet d’un programme de sauvetage. « Mais c’est très fragile, souligne Frédéric Julliard, chercheur en écologie de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. On le connaît très mal. On n’arrive à le voir que la nuit, lorsque attiré par les projecteurs, il se pose sur les terrains de football. On sait qu’il niche en montagne et qu’il est la cible des chats et des rats, mais peu d’autre chose. Alors comment faire ? Eradiquer les rats et les chats de La Réunion ? » Albatros d'Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) avec son poussin. C'est l'un des plus grands albatros et qui a été découvert en 1982... L'Albatros d'Amsterdam est endémique de l'île d'Amsterdam dans l'océan Indien. Il niche à même le sol sur le plateau des tourbières. Il ne resterait que 15 couples à l'état sauvage dans les Terres australes et antarctiques françaises. Photo Vincent Legendre VV BY-SA 3.0 A l’autre extrémité du spectre, 39 % des animaux parmi les 841 espèces les plus menacées présentent une opportunité élevée de survie. « Ça nous donne l’espoir de pouvoir sauver un grand nombre d’espèces en danger, à condition d’agir immédiatement », souligne l’Anglais John Fa, de l’Imperial College de Londres, autre auteur de l’article. En effet, figurer dans cette catégorie signifie qu’il est plus facile d’agir, pas que le danger est moins grand. Geomys tropicalis est une espèce de Rongeurs de la famille des Géomyidés qui rassemble des gaufres ou rats à poche, c'est-à-dire à abajoues. C'est un petit mammifère qui est endémique du Mexique où il habite les déserts chauds. En danger critique d'extinction, il est menacé par la perte de son habitat. Photo endemismos mexico Ainsi, la pipistrelle commune aurait pu figurer dans ce groupe en 2009, lorsque la sonnette d’alarme a été tirée par les zoologues australiens, assurent les chercheurs. Le gouvernement de l’île a tergiversé : le petit animal a été déclaré éteint en octobre 2012. Alors que faire ? Faire porter l’effort sur le top 15 ou, au contraire, accepter que quelques espèces disparaissent mais agir pour sauver le plus grand nombre ? « C’est évidemment aux responsables politiques de choisir, estime Dalia Conde. Nous leur apportons un outil pour les éclairer. Un outil qui ne prend pas en compte les aspects culturels, l’attachement à certains animaux. Mais qui doit les obliger à faire ce qui est le plus urgent : décider. » Voici la liste des 15 espèces les plus mal classées : Amphibiens : la lyciandre de Beydaglari (une salamandre de Turquie), la bokermannohyla izecksohni, l’hypsiboas dulcimer et la physalaemus soaresi (trois grenouilles brésiliennes), la (grenouille du Sri Lanka), l’allobates juanii (grenouille de Colombie). Oiseaux : l’alouette de Ash (Somalie), le monarque de Tahiti, le pétrel de Madère, le pétrel de Bourbon (île de la Réunion), le nésospize de Wilkins (archipel Tristan da Cunha, Royaume-Uni, Atlantique Sud), l’albatros d’Amsterdam (île d’Amsterdam, terres australes, France). Mammifères : lophuromys eisentrauti (rat du Cameroun), rat grimpeur du Chiapas (Mexique), geomys tropicalis (gaufre mexicain). N.B : Pour les espèces citées dans la liste mais ne figurant pas en photo, elles sont introuvables sur le web (même sur des sites pourtant spécialisés) : probablement un problème de nom. Quant au rat du Cameroun, la seule photo que j'ai trouvée est un individu mort et naturalisé. J'ai souhaité ajouté le plus de photos possibles des espèces répertoriées comme ayant peu de chances de survie, au moins que pour un maximum de gens puissent les voir... et qui sait contribuer à leur sauvegarde. En conséquence, je remercie les sites auxquels j'ai emprunté quelques photos afin de faire connaître ces espèces peu "chanceuses" de continuer, selon les dires des scientifiques, à subsister sur notre planète... Le Monde 18/3/2015
  18. Rio de Janeiro (AFP) - Des milliers de poissons morts ont de nouveau fait leur apparition autour de la baie de Rio, site des jeux Olympiques en 2016, sans explication comme en octobre dernier suscitant l'inquiétude chez les pêcheurs et les habitants. Selon la compagnie de nettoyage municipale, 12,3 tonnes de ces petits poissons argentés ont été retirés mercredi et jeudi des plages de l'Ilha do Governador et de Ramos, situées près de l'aéroport international. Des milliers de poissons morts dans la baie de Rio, près de l'aéroport international, le 26 février 2015 (c) Afp La dépollution de la baie en prévision des jeux Olympiques de 2016 est effective à 49%, avait annoncé mardi le gouverneur de Rio, Fernando Pezao. Objectif final: 80%, pour les épreuves de voile qui s'y dérouleront. "J'ai survolé la baie hier et j'ai vu aussi des milliers de poissons morts sur le littoral de Duque de Caxias, Magé et l'île de Paqueta", a déclaré jeudi à l'AFP le biologiste Mario Moscatelli. "C'est la même espèce de poissons (alose) qu'en octobre et aux mêmes endroits", a-t-il ajouté. "On ne sait toujours pas si le phénomène est de nature environnementale ou si c'est parce que les pêcheurs les rejettent de leurs filets car ils ne valent rien, mais ce sont des quantités plus grandes que jamais", a dit le biologiste. "Cela arrive chaque année et toujours en été. C’est comme s’il y avait un choc thermique dans l’eau qui provoque cette mort massive. Vous voyez que les poissons sont assez petits. L'eau de la baie est un peu sale, mais elle est en cours de traitement", affirme Janete Gomes, chargée de l'équipe de nettoyage sur la plage d'Ilha do Governador. "Le mystère reste entier depuis octobre. On a fait 252 tests dans 33 endroits de la baie qui n'ont révélé aucune substance chimique toxique, ni aucune variation anormale dans le pH (potentiel hydrogène), ni dans la salinité ou la quantité d'oxygène de l'eau", a affirmé jeudi le service de presse du secrétariat à l'Environnement de l'Etat de Rio. Pour l'instant des examens anatomiques des poissons "n'ont révélé aucun saignement dans le corps et les viscères (...) et les aloses analysées étaient apparemment intactes. Comme l'eau, l'analyse des poissons n'a pas permis de conclure sur la cause de cette mortalité" peu commune, selon le secrétariat à l'Environnement. D'autres analyses, réalisées par l'Université de Rio (Uerj) à la demande de l'Inea, n'ont pas encore été conclues. S&A 26feb2015
  19. Une équipe de chercheurs a réussi à filmer un poulpe Dumbo en action. Cette espèce rare qui vit dans les fonds marins est pour le moins impressionnante ! Avec son corps en forme de patte d’éléphant et ses deux oreilles battantes, le poulpe Dumbo (Grimpoteuthis) porte très bien son nom. Considérée comme un des animaux les plus mignons observés par les scientifiques en 2014, cette pieuvre se déplace grâce à ses oreilles, qui fonctionnent à la manière d’ailes, et ses tentacules qui lui permettent de se propulser. Elle peut atteindre une taille de 1,5 mètre et vit dans les profondeurs (jusqu’à 5.000 mètres). Ci-dessous la vidéo réalisée par une équipe de chercheurs du programme d'exploration Nautilus. EVNautilus 8sept2014 S&A 26feb2015
  20. Un village vietnamien sacrifie chaque année des cochons en les coupant en deux avec une machette. Une pratique barbare qui n'a aucune justification. Le cochon est ligoté sur le dos avant d'être tué à la machette. HOANG DINH NAM / AFP Des milliers de Vietnamiens se sont réunis mardi 24 février 2015 pour assister au sacrifice de cochons en place publique, une tradition ancestrale critiquée par les défenseurs des animaux. Comme chaque année, les villageois de Nem Thuong, dans la province de Bac Ninh, ont coupé deux cochons avec des machettes. Une mise à mort publique censée porter bonheur. Au son des tambours, les deux cochons ont été exhibés, portés en procession par des villageois vêtus de rouge, avant d'être attachés et coupés en deux, sous les acclamations de la foule. Les sacrificateurs ont ensuite plongé des billets de banque dans la mare du sang des animaux, une pratique considérée comme source de bonne fortune en ce début de nouvelle année lunaire. L'ONG Animals Asia Foundation a dénoncé cette tradition comme "utilisant la culture comme une excuse" pour un acte de "cruauté envers les animaux". Le ministère vietnamien de la Culture, des sports et du tourisme avait appelé en vain les villageois à rendre moins sanglant ce rituel, dans un pays sans grande tradition de défense des animaux, où la viande de chat et de chien se mange. AFP 24feb2015 Le même jour, des milliers de fidèles taoïstes se sont rassemblés dans le nord de Taïwan à l'occasion du festival du "cochon saint", qui célèbre l'anniversaire de Zushi, un dieu du taoïsme (doctrine chinoise à la fois religieuse et philosophique). Le but est de présenter l'animal le plus gros et le vainqueur repart avec un trophée, en l'occurrence une assiette dorée. Au pied du temple Zushi, sont exposées les carcasses de cochons gavés dans des conditions également dénoncées par les associations de protection animale, mais qui ont été abattus la veille selon les règles légales et non à la machette. Le village du Vietnam est le seul à avoir cette tradition barbare, qui n'a nulle référence au taoïsme, ni à toute autre religion : la fête célèbre un général du XIIIème siècle opposé à l'armée impériale chinoise. S&A 26feb2015
  21. Le séquençage du génome de 18 nouvelles espèces de champignons révèle l’histoire originale de l’évolution d’organismes qui ont façonné en profondeur les écosystèmes de la planète. Laccaire améthyste Laccaria amethystina (Laccaire améthyste) INRA Ni plantes, ni animaux, les champignons ont une histoire évolutive singulière mais connectée étroitement à la nature telle que nous la connaissons. Outre leurs actions de parasites et de pathogènes, ils remplissent en effet deux rôles essentiels. Certains sont des décomposeurs de la lignocellulose du bois tandis que d’autres sont associés aux arbres et aux plantes à travers des symbioses mycorhiziennes, un échange de bons procédés où le champignon apporte aux plantes le phosphore, l’azote et les microéléments dont elles ont besoin tandis que celles-ci fournissent au champignon les sucres qu’elles produisent par photosynthèse. Apparus à la fin du Carbonifère, il y a près de 280 millions d’années, les pourritures blanches ont développé l’arsenal enzymatique leur permettant de dégrader le bois s’accumulant dans les forêts de conifères de l’époque. Cette décomposition aurait ralenti la transformation du bois en charbon dans les couches géologiques en le recyclant sous forme de CO2. Les symbioses mycorhiziennes expliquent, elles, la colonisation de presque toute la planète par les plantes. Amanite tue-mouches. Inra « Grâce au séquençage massif du génome de dizaines de pourritures blanches et brunes, de champignons dégradeurs de litière, comme le champignon de Paris, et de champignons mycorhiziens, comme l’amanite, le bolet ou la truffe, nous pouvons proposer un scénario d’évolution de ces groupes de champignons au cours des 300 derniers millions d’années » expose Francis Martin, chercheur à l’Inra de Nancy et coordinateur du consortium qui a publié l’article résumant ces travaux lundi 23 février 2015 sur le site Nature Genetics. La question principale: les champignons mycorhiziens sont-ils dérivés des décomposeurs de bois ? «Les premiers à apparaître sont les pourritures blanches, poursuit Francis Martin. Elles sont xylophages et possèdent pour cela tout un arsenal d’enzymes qui leur permettent de dégrader la lignine et la cellulose, avec un cependant un défaut : le maintien de cet arsenal d’enzymes est très coûteux en énergie ». Aussi, l’étape évolutive suivante consiste à substituer ces enzymes dégradatives par des réactions chimiques d’oxydo-réduction capables de dépolymériser la lignocellulose et qui sont plus sobres en énergie. Ainsi apparaissent les pourritures brunes. Elles se débarrassent au cours de leur évolution des enzymes dont elles n’ont plus besoin par érosion de leur capital génétique. Enfin, certaines pourritures brunes entament un dialogue avec les racines des arbres, étape qui intervient il y a environ 180 millions d’années. Elles réduisent alors fortement leur jeu d’enzymes de dégradation des parois végétales, inutiles, et "inventent" les protéines de communication capables de contrôler les défenses immunitaires de la plante, condition indispensable à la pénétration des filaments des champignons, les hyphes, dans les racines des plantes. Ainsi, la grande famille des bolets descendrait d’une lignée de pourritures brunes qui comprend la redoutable et contemporaine Mérule, destructrice des charpentes en bois. (Photo Mérule pleureuse (Serpula lacrimans). Gerhard Elsnern cc by-sa 3.0) La comparaison des génomes des pourritures et des dégradeurs de litière avec ceux des champignons ectomycorhiziens fait apparaître d’autres parentés insoupçonnées : les amanites seraient apparentées aux champignons décomposeurs de litière comme les agarics (le champignon de Paris) tandis que les hébélomes seraient issus de pourritures blanches ancestrales. Ce scénario évolutif devrait se préciser dans les prochains mois avec les résultats de l’étude comparative en cours d’une vingtaine de nouveaux génomes mycorhiziens. « Nous pourrons ainsi affiner les étapes intermédiaires de cette histoire évolutive des champignons » annonce Francis Martin. (Photo Agaric des champs Agaricus campestris. Nathan Wilson, cc by-sa 2.5) S & A 26Feb2015
  22. Près de 420 km2 d'espace marin et 127 kilomètres de linéaires côtiers, ce sont les frontières du parc marin, crée en juin et installé ce lundi 23 février. L'objectif de cette structure financée par l'Etat est de protéger cet espace naturel riche et unique, tout en pérennisant les activités économiques (ostréiculture, pêche) et touristiques (le site accueille 40 000 visiteurs chaque année). Le conseil de gestion se réunit à huis clos pour élire le président du parc naturel marin, les trois vice-présidents et les neuf membres du bureau. PHOTO B. D. Depuis cette semaine, le projet prend corps puisque le conseil de gestion, dans lequel associations de défense de l'environnement, pêcheurs, ostréiculteurs, plaisanciers etc. sont représentés, et son président ont été désignés. «Notre plan de gestion sera élaboré pendant deux ans et demi, et devra fixer les priorités sur le quinze ans qui viennent, explique François Deluga, maire socialiste du Teich et président du conseil de gestion. Pendant ce temps, le conseil de gestion ne restera pas sans rien faire. Il donnera son avis, par exemple sur des opérations de dragages, de nettoyages ou sur le développement d'une activité. Le parc peut proposer des changements de réglementation». Dans deux ans et demi lorsque le plan de gestion sera abouti le parc disposera de 20 à 25 salariés et de 2 millions d'euros de budget annuel. France Écologie Énergie 8/6/2014 «Il y a toute une série d'études éclatées et il faudra les rassembler pour obtenir une vision globale de la qualité de l'eau. Et on pourra aussi en lancer de nouvelles si on manque de données. La qualité de l'eau, c'est la priorité des priorités», explique François Deluga. Parmi les sujets traités par le conseil celle de la possible réintroduction d'espèces de poissons ou encore l'amélioration du nettoyage des parcs à huîtres. A titre d'exemple, sur le golfe du Lion, il a été possible de réglementer la pêche aux oursins, grâce à l'installation du parc marin. «Il y a par exemple la possibilité de proposer une réglementation pour une zone de mouillage organisée et éviter ainsi les mouillages dans les herbiers», explique Pierre Leca directeur adjoint de l’Agence des aires marines protégées et directeur de l’ensemble des parcs naturels marins. «Il y a beaucoup de discussions de comptoirs et on manque de vision objective pour le moment. Le but c'est de mettre en place une plaisance durable», commente pour sa part le président du conseil de gestion. Le rôle du parc marin c'est aussi de sensibiliser le public. «Il nous faut expliquer aux gens qu'on ne fait pas un parc pour les embêter mais parce que, ce qu'ils ont à côté est exceptionnel», relève Pierre Leca. Pour lui, le vrai défi de ce parc, c'est sa situation géographique inédite. «c'est l'inverse d'une île, c'est un morceau d'eau cerné de terre. Le monde maritime est encerclé», explique-t-il. 20 Minutes 24feb2015
  23. RIO DE JANEIRO – Le Brésil a arrêté un homme responsable d’un réseau considéré comme le plus important élément de déforestation de l’Amazonie, a indiqué l’agence brésilienne de protection de l’environnement. L’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables a affirmé qu’Ezequiel Antonio Castanha, qui avait été arrêté samedi dans l’État de Para, avait orchestré un réseau saisissant illégalement des terres fédérales, les coupant à blanc et les vendant à des éleveurs de bétail. Andre Penner / The Associated Press L’agence attribue à ce réseau 20% de la déforestation dans l’Amazonie brésilienne ces dernières années, bien que le communiqué transmis lundi ne fournisse pas une évaluation de la superficie de la dévastation. Le directeur de la protection environnementale à l’agence, Luciano Evaristo, dit espérer que l’arrestation d’Ezequiel Antonio Castanha puisse «contribuer significativement à contrôler la déforestation dans la région». L’homme d’affaires fera face à des accusations de déforestation illégale et de blanchiment d’argent, entre autres, et risque jusqu’à 46 ans de prison s’il est reconnu coupable, indique le communiqué. Les autorités ont affirmé à la fin de l’année dernière que 4848 kilomètres carrés de forêt tropicale avaient été détruites entre août 2013 et juillet 2014. Il s’agit d’une superficie quelque peu supérieure à celle de l’État américain du Rhode Island. En plus de compter pour environ le tiers de la biodiversité de la planète, l’Amazonie est considérée comme l’une plus importantes défenses naturelles au monde contre le réchauffement climatique en raison de sa capacité d’absorption de quantités immenses de dioxyde de carbone. Métro.com 24feb2015
  24. Lorsque la souris-sauterelle, elle déniche facilement son mets favori : le scorpion écorce (Centruroides sculpturatus). Ce rongeur du désert a la particularité d'être insensible à la piqûre de l’insecte, pourtant considéré comme l’un des animaux les plus venimeux du monde. Découvrez en vidéo comment chasse ce surprenant rongeur. Science Magazine 24/10/2013 Lorsqu’elle s’attaque au scorpion écorce, la souris-sauterelle (Onychomys torridus) n’y va pas par quatre chemins. Sur la vidéo, elle se jette une première fois sur sa proie mais fait un mouvement de recul au cours duquel elle se lèche la patte, probablement au niveau d’une piqûre. Le second essai est fatal pour l’arachnide. La souris-sauterelle l’attrape pour le manger sans retenue, en commençant par le dard et le bulbe où se trouve le venin. Pour comprendre comment la souris-sauterelle résiste au venin, des chercheurs de l’université du Texas à Austin (États-Unis) se sont intéressés à la façon dont ce rongeur perçoit la douleur. Leur étude, publiée dans la revue Science, a conduit à la découverte d’un mécanisme unique en son genre dans le règne animal. Chez ce rongeur hors du commun, le venin du scorpion n’entraîne pas de souffrance, mais agit au contraire comme un antidouleur. Cet étonnant comportement est possible puisque, contrairement aux autres animaux, la souris-sauterelle est insensible à la douleur provoquée par le venin. L’étude du mécanisme de la perception de la douleur chez ce petit rongeur si particulier pourrait conduire à la mise en place de traitements analgésiques. FS 6FEV2015
  25. L'élysie émeraude peut survivre des mois sans se nourrir. Les scientifiques savent désormais comment : le mollusque marin fabrique sa propre nourriture grâce à la photosynthèse. Telle une plante, il incorpore dans ses cellules des chloroplastes et certains gènes d'une algue. La preuve est faite. Des scientifiques ont démontré dans une expérience qu'un gène de l'algue Vaucheria litorea a bel et bien été transféré dans un des chromosomes d'Elysia chorotica, une limace de mer friande du végétal aquatique. Baptisé Prk, le gène nucléaire d'origine algal code pour des protéines chloroplastiques et la synthèse de la chlorophylle, selon le compte-rendu paru dans The Biological Bulletin. Elysia chlorotica vit en eaux peu profondes sur le littoral états-unien, entre la Nouvelle-Écosse et la Floride. Il mesure de 2 à 3 cm en moyenne. Sa morphologie lui permet de déployer plus ou moins ses flancs en fonction du rayonnement solaire. Son tube digestif ramifié rappelle les nervures d'une feuille. Patrick Krug Pour démontrer le transfert du gène de l'algue au gastéropode, les chercheurs ont notamment utilisé l'hybridation fluorescente in situ : cette technique a permis de révéler qu'une sonde du gène Prk s'était hybridée avec un chromosome métaphasique de l'animal au stade larvaire. Une évolution qui confère au mollusque une capacité biochimique exceptionnelle : celle de fabriquer à loisir et au moyen de la photosynthèse, sa propre matière organique, telle une plante, sur la seule base d'énergie lumineuse, de gaz carbonique et d’oxygène. Et ainsi, de survivre dans un environnement pouvant être dépourvu de sa source habituelle de nourriture. On savait depuis les années 1970 qu'Elysia chloritica pratiquait la kleptoplastie : elle vole et incorpore dans ses cellules digestives les chloroplastes de Vaucheria litorea qu'elle consomme. Les petites usines à matière organique pourvues en chlorophylle sont dès lors maintenues en activité durant neuf mois – bien plus longtemps que dans les algues – et donnent à l'animal sa couleur verte caractéristique. Jusqu'à présent, les avis divergeaient sur la façon dont s'y prenait l'animal pour contrôler « ses » chloroplastes. Filaments et spores de Vaucheria, un genre d'algue vert-jaune filamenteuse d'eau saumâtre présente en Amérique du Nord et consommée par la limace de mer Elysia chlorotica. Nordisk familjebok, Wikimedia Commons, domaine public « Ce document confirme que l'un des nombreux gènes d'algue nécessaire pour réparer les dommages des chloroplastes et pour les garder fonctionnels est présent sur le chromosome de la limace », déclare Sidney Pierce, professeur émérite à l'université de Floride du Sud, aux États-Unis, et co-auteur de l'étude. Incorporé dans le mollusque, Prk est aussi transmis à la prochaine génération. Cette dernière possède alors « l'outil génétique » pour entretenir les chloroplastes qu'elle ingurgite. « Il est impossible sur Terre que les gènes d'une algue puissent fonctionner à l'intérieur d'une cellule animale. Et pourtant, ici, les limaces le font », s'étonne encore Sidney Pierce. Ces découvertes pourraient s'avérer utiles dans le champ de la médecine. « Est-ce qu'une limace de mer est une bon [b]"[/b]modèle biologique" pour une thérapie humaine ? Probablement pas, estime Sidney Pierce. Mais déterminer le mécanisme de ce transfert de gène naturel pourrait être extrêmement instructif pour des applications médicales futures », poursuit-il, notamment en thérapie génique basée sur le transfert de gène pour corriger des maladies d'origine génétique. FS 6FEV2015
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