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kti

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Tout ce qui a été posté par kti

  1. kti

    Titeuf s'est envolé

    Courage, Katy !!!! Relis les posts sur les maladies (Chlamydiose, PBDF, malnutrition.... carence en vit D, en calcium, etc...)
  2. kti

    Seed et Manie

    Ma pov tiote !!! J'imagine ta peine... C'est pourquoi je ne veux pas eam. Je ne pourrais pas me séparer de mes touts petits... Et je me vois mal avec Cinq bébés et Deux parents Calos. Là, tu as fait une bonne action, Carlla, c'est ça qu'il faut te répéter. Tu as aidé quelqu'un. Sèche tes larmes, c'est cela qu'il faut voir. Bisous Kti
  3. Salut à vous deux !!! Ce ne sont donc que de bonnes nouvelles, tout ça !!! Ella s'acclimate, elle a déjà l'habitude de la compote !!! Je ne connaissais pas le coup du dictaphone. Moi, je m'en suis servie dans l'autre sens : pour enregister les sifflements de Fidjy et les repasser à Calypso. Pour le début du langage... je ne connais pas les gris, mais Calypso me dit systématiquement «Couillou» quand je le rejoins dans une pièce. Je réponds «Bonjour !» (une trentaine de fois par jour, donc, et c'est peut-être ce qu'il veut dire.) Et quant à Pépita, elle m'a bien bluffée quand elle s'est mise à chanter, à quatre mois, brutalement, après trois semaines muette chez nous !!! Ah ils nous étonnent tous les jours !!!
  4. kti

    Titeuf s'est envolé

    De quoi souffre-t-il ?
  5. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Un matin, Vic reçoit son manuscrit accompagné d’une lettre : «Chère madame, J’ai bien reçu votre livre. Milan Kundera est en impossibilité de le lire et vous recommande de l’envoyer à une maison d’édition où il y a des lecteurs compétents pour ça. Bien à vous. Véra Kundera PS. Je suis incapable de lire votre nom, c’est la raison pour laquelle je colle votre nom sur l’enveloppe.» Voilà. La fabuleuse histoire de la chance de sa vie s’arrête ici. Le dénuement de ce dénouement la laisse sans réaction. Juste imagine-t-elle un plateau de télévision, ou une inauguration littéraire, avec des petits fours, du champagne et des rondelles de saucisson. Alors, elle ira serrer la main du grand homme et de son épouse, alors, elle sera au faîte de sa gloire, belle, riche et adulée et elle se penchera sur le vieux couple avec une modestie toute feinte : — Vous souvenez vous d’une jeune femme que vous avez refusée un jour ?… Si, si……… A propos d’un manuscrit : la patronne (à moitié cousine) de l’une de vos employées de maison… Leur regard ne tiltera pas. Il y a longtemps qu’ils auront enterré l’histoire, avec la culpabilité de la mauvaise volonté et de la rancune, l’anecdote n’aura pas imprégné leur mémoire de géants… Juste se réjouit-elle de ne plus travailler au laboratoire Dieuleveut. Comment Marie-Prune aurait-elle vécu la mauvaise nouvelle ? Elle ne s’effondre pas, elle s’attendait au pire, elle n’en meurt pas, n’en parlons plus. Le plus atteint reste son mari Philippe. A la vue de la carte postale (la Praha, et encore, il faudrait lire l’alphabet slave, donc une photo tchèque, avec une légende tchèque, histoire d’impressionner Victoire, comme s’ils étaient déjà repartis, et pourtant le tampon de la poste fait foi d’un envoi rue Littré, à Paris…) Donc, disait-elle, son mari à la vue de la belle image a poussé une criante : — Tu ferais mieux de chercher du boulot pour la rentrée, des gardes ou des vacations en laboratoire, plutôt que de t’obstiner… Il est sorti le soir même. Puis le lendemain soir. Tandis que Vic, têtue, persistait dans l’erreur. A bossé comme jamais ce week-end, a enfin fini son second livre. Il ne lui reste plus que vingt pages à taper et dès la semaine prochaine, elle relance la tournée : Madame Le Buisson chez Julius Delta, Marie-Christine Roussillon chez Tallendier etc… Elle jubile, elle jubile, tant et tant que ses histoires avec Philippe lui volent au-dessus de la tête. Leur couple est fini, ils en sont tous les deux conscients, toutefois, sans troisième personnage, il peut durer encore longtemps. Toutefois, si son livre sort, peut-être renaîtra-t-il de ses cendres.
  6. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Victoire a donc changé de service. Elle travaille à présent pour un patron charmant et dans un domaine qu’elle découvre : la santé publique. Elle peut laisser pousser ses ongles et les vernir, se vêtir comme bon lui semble puisque la blouse n’est plus de rigueur, dans les bureaux où elle calcule, à longueur de journée, des pourcentages. Elle savoure le changement, l’intimité du lieu, où seules se côtoient cinq à six personnes. Elle savoure les horaires depuis que l’urgence ne lui est plus imposée. Son patron est un beau garçon, intelligent et vif, qui possède aux yeux de Victoire deux atouts magistraux : il la flatte et il la lit. Chaque jour, il lui lance une fleur, sur sa tenue ou sur sa bouche, et chaque fois qu’elle lui laisse un texte, il le dévore. Victoire est réellement comblée, elle ne souffre plus de se lever le matin pour aller gagner le pain quotidien et si elle continue sa grande tournée des éditeurs, c’est maintenant par la poste qu’elle l’effectue. Les réponses négatives ne l’affectent plus guère, elle s’est habituée, persiste à écrire et à espérer. Côté mari, le calme est relatif, un jour avec et un jour sans. Au bureau, Victoire se sent belle et intelligente ; à la maison, incompétente, feignasse, grognasse et pourtant désirable. Elle est enfin heureuse.
  7. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    La machine à écrire est cassée ! David et Nico lui ont fait son affaire un jour que leur mère avait le dos tourné. En découvrant l’ignominie, Victoire s’est écroulée. Elle avait couru quinze jours pour trouver un ruban en vain, s’était finalement décidée à écrire à la maison mère, pour une commande de dix rouleaux (minimum exigé)… Elle attendait son colis avec impatience et pour ne pas perdre la main, comptait dès ce dimanche matin se mettre au rouge. La machine à écrire est cassée, c’est la CATASTROPHE ! Plus envie d’insister, soudain. Machine irréparable, évidemment. Vic entend encore le vendeur de la rue Arago, dans sa boutique d’électronique de luxe Canon : — Une machine de 1983 ! Mais c’est très vieux pour une machine ! Avec ses yeux de bille et sa mine épatée, il lui avait flanqué la honte. Où trouver le courage, à présent, de la faire réparer ? Et quand bien même sa vieillerie qui ne faisait pas cling en bout de ligne, finirait-elle entre les doigts experts d’un antiquaire compatissant, dans quels délais la lui rendrait-il ? Elle ne faisait pas cling en bout de ligne, mais Victoire l’aimait bien, cette machine, et avant ses partiels, dans son boucan d’enfer, elle courait comme une demoiselle sous ses ordres nerveux. Mais elle l’a laissée choir pour préparer ses sales écrits. Elle l’a abandonnée, perdue parmi ses cours étalés en tous sens. Elle voyait bien, du coin de l’œil, qu’elle s’encrassait sur la table de chevet, elle savait qu’ainsi découverte, elle l’exposait au risque des poussières et des monstres. Chaque fois, elle pensait : «Je devrais la ranger» mais elle n’avait jamais le temps : «Tout à l’heure, tout à l’heure je m’occuperai de toi». Elle se disait : «Si je la range et que j’ai l’occasion de taper un peu, je vais perdre de précieuses minutes à la réinstaller…» Alors sa p’tite chérie est restée treize longs jours et treize longues nuits sur la table de chevet, sans la moindre protection, et son pauvre vieux cœur de vieille machine à écrire a lâché. Ce matin, celui de Vic a failli suivre. Plus envie d’insister, plus envie de se battre. Elle n’ira plus à l’hôpital, ne passera plus un partiel, elle restera assise à côté du cadavre à pleurer. Les enfants s’agitent autour d’elle. David n’entend pas grand chose aux sanglots de maman, Nico regarde le dos sa mère se secouer dans un bruit de moteur qui ne démarre jamais : «La machine est cassée ? La machine est cassée ?… Papa va réparer, réparer papa, la machine à maman ?» Le pauvre s’inquiète d’autant que c’est lui que Vic a surpris un jour avec un petit bout de plastique noir en main. Un vulgaire petit bout de plastique arraché à sa pauvre machine. Sur l’instant elle avait grondé mais n’avait pas tout vu, elle n’avait pas remarqué la disparition du ressort, la fracture du taquet et le désengagement de la poulie. La marche arrière n’est plus possible. Et Nico souffre de son désespoir. Et Philippe se saisit des rennes : — C’est pas grave, on va aller en acheter une autre… — Une autre ? Tu rigoles ? c’est au moins 2000 francs et je suis à moins 3000 ! — C’est pas grave, je vais faire un remplacement. — Y va acheter une autre, papa ? Une autre machine à maman ? se rassure le petit Nico. — Oui mon chéri. C’est ouvert la FNAC le dimanche ? Bouboule, téléphone aux renseignements. Vic s’exécute, vaguement réconfortée mais un dimanche 4 mai, il est plus optimiste de chercher du muguet. Donc maman s’écroule de nouveau. Et papa sort sa dernière carte : — Bon, je file chez ma cousine. Elle était secrétaire, je devrais pouvoir en trouver une… Maman renaît à la vie, embrasse son mari et les deux fistons et tandis que tous trois s’engagent dans la chasse au trésor, se pose une seule petite question : son maigre talent impose-t-il un tel ramdam ? En d’autres termes, ne serait-il pas plus sage de redescendre ? Aucun éditeur à ce jour, malgré la rencontre fortuite de René-Yves Bellefontaine, ne s’est intéressé à son cas. Pourquoi persiste-t-elle à se croire écrivain ? Pourquoi ne pas plutôt s’acharner sur sa thèse, tenter un possible avenir dans l’hygiène hospitalière (elle vient d’y commencer un stage) ? Pourquoi rêver encore à cet inaccessible souhait : la reconnaissance ? A l’occasion de ce malencontreux incident, terrible même, Victoire s’écroule surtout devant l’amer constat : elle est plus douée en biologie qu’en littérature.
  8. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Merci Coui-Coui... Sympa
  9. Ah quel courage, pour la maman !!!! Tu parles d'un monde à nourrir !!! (Moi je rigole en regardant les photos, à chaque fois, car les plus jeunes me font penser à des petites vieilles, toutes courbées avec de très gros seins qui... pendent !!!)
  10. Oui, le double témoignage de Vini est intéressant, car dans un cas, il n'a pas retrouvé l'oiseau et dans l'autre si. Ce qui veut dire que même lorsqu'ils s'échappent, tout n'est pas perdu. La pov Lola devait être toute perdue, puisqu'elle venait juste d'arriver !!! Je l'imagine bien dehors toute la journée au même endroit....
  11. Alors Katy, raconte-nous un peu votre complicié !!!!
  12. kti

    amazone a ailes oranges

    Tu as donc un Gris du gabon, et d'autres Perrocs..... N'hésites pas à nous en parler !!! (Avec ) Coui-Coui sera contente de l'arrivée d'un nouveau Gris sur le forum.
  13. kti

    Seed et Manie

    Mais non Vini !!! C'est un effet d'optique, comme dans «Voici» !!!! :bravo: Carlla !
  14. kti

    Samson et Mercure

    Moi je dirais «à la mesure de tes efforts !» :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: :bravo: Fais-leur des petites gratouilles pour moi...
  15. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    L’appel est extraordinaire. La jeune fille des éditions MAS-TU-VU vient de téléphoner pour dire : — Il me semble me souvenir que je vous avais conseillé de patienter longtemps à propos de votre manuscrit. Mais je l’ai lu et tant qu’à faire, puisque je peux vous répondre, j’en profite : voilà, il est très bien mais pour d’autres raisons, nous ne pouvons le publier… Alors si vous voulez récupérer votre exemplaire… — Pour d’autres raisons ?… Vous savez, je peux encore patienter… Si c’est parce que vous êtes une petite maison qui démarrez, j’ai tout mon temps… — Non, ce n’est pas la question… Elle est un peu gênée. — Mais vous dites que vous l’avez lu ?… Et qu’il est bien ??? — D'abord, si je l’ai fini, parmi les nombreux manuscrits que nous recevons, c’est qu’il m’a accrochée… J’ai beaucoup aimé. Et quant au style, c’est le style… Si on le refuse, on refuse tout… — Vrai ? Ca vous a plu ? — Ah oui alors, sincèrement. J’ai été captivée, et puis il y a un ton, une émotion !… Il a une âme, ce livre ! Victoire est bouleversée, elle avoue sa nouvelle production. — C’est un essai ? — Non, un recueil de nouvelles… Il y en a sept, et le milieu médical m’a inspirée. — Ah oui ? Ludivine s’intéresse, écoute, abonde, s’émeut. Lorsque Vic cite Kundera et ses espoirs fous, son interlocutrice applaudit : — Vous aurez plus de chance avec lui qu’avec nous… D’ailleurs, moi-même, je pars à la fin du mois. Elles discutent littérature comme deux copines, et Vic sent l’espoir revenir, Ludivine est la première professionnelle à croire en elle, et à l’appeller chez elle pour le lui dire. Milan suivra peut-être, s’il est honnête et ne la bâcle pas. Peut-être a-t-elle du talent tous comptes faits. Peut-être suffit-il d’un rien, d’un coup de pouce, d’une opportunité. Il ne faut pas abandonner. Vic a craqué : la négligence sur le ménage, d’accord, mais qu’on ne touche pas à ses gosses ! Ydillia s’est fait interpeller par les flics hier, elle n’avait pas de vignette, elle doit filer de toute urgence à la gendarmerie de l’angle, elle a déposé Nico à l’école, emmène David, laisse les clefs et sera revenue d’ici une heure. Il est neuf heures lundi matin et Vic émerge, elle ne comprend pas tout. A 10 heures 15, Vic commence à s’impatienter (que vont-ils dire à l’hôpital si elle radine à midi ?). Coup de fil de la bombonne : — Allo madame ? Alors voilà : Ydillia, elle a dû aller au garage… Je vais passer prendre les clefs si vous voulez… — Au garage ? Quel garage ?… Et où est mon fils ? — Et cet après-midi, il faut qu’elle aille à la police… — Et David ?… Où est David ? Et Nico ? Qui ira chercher Nico à l’école ? Le ton monte dangereusement. Soudain, c’est la colère : qu’est-ce-c’est que ce business ? Elle prend carrément son lundi, la bonne, et laisse son tout petit courir dans la nature ! — Ah ça va pas, dit-elle, ça va pas du tout, il faut que j’aille travailler, moi ! J’ai besoin d’Ydillia ! ET OU EST MON FILS ? — David est avec moi… Et Ydillia sera revenue pour l’école. — Sûr ? David est avec vous ? (Vic se rassure), mais cet après-midi ?… Elle est où cette police ? — Dans le onzième. — Et elle veut emmener mes deux fils dans le onzième ! En voiture ?… Mais pas question ! J’ai donné mon accord pour la police du treizième ! … J’avais compris la police du treizième, en poussette ! Victoire s’emballe, s’emballe, et bientôt elle ne parle plus, mais crie. La pauvre mère ne sait comment l’arrêter, parvient à placer tant bien que mal : — Ils resteront avec moi, ne vous inquiétez pas, ils ne prendront pas la voiture… — Bon, bon, bon (Victoire se calme). Venez chercher les clefs, je vous attends… Elle raccroche, le sang retourné… Cette fille exagère ! Depuis moins de deux mois qu’elle est à son service, Ydillia s’est offert un lundi intégral, lui a déjà demandé trois après-midi, et aujourd’hui, elle lâche son fils dans la nature, sans même la prévenir ! Elle fulmine, il est la demi passée et elle va en prendre pour son grade à l’hôpital… Ah ! Ces employées de maison, quelle plaie ! Un quart d’heure plus tard, Victoire s’étonne d’ouvrir à madame mère, avec David dans les bras et Ydillia dans son sillage. Rouge de colère, celle-ci explose : — C’est bien la première fois que ma patronne n’a pas confiance !!! Depuis cinq ans !… (elle montre ses doigts), depuis cinq ans !… — Oui, oui, la confiance, répète sa mère. — Ca ne va pas, ça ne va pas ! J’ai des choses à faire, aujourd’hui, moi, Madame ! continue la bonne véhémente, je dois y aller, à la POLICE !!! — Mais moi aussi, je travaille Ydillia !… Et ils m’attendent à l’hôpital ! — Eh bien, vous pourriez me faire confiance, pour les enfants !… C’est la première fois, c’est la première fois !!! — Vous comprenez ? essaie de convaincre la mère (elle doit penser, comme Vic, que sa fille ne devrait pas parler sur ce ton-là à la patronne). Et la patronne se rappelle que la petite a vingt ans et elle lui semble si effrayée par cette police… Elle amadouerait volontiers le ton. Mais la furie continue : — Allez ! Tant pis ! Ca va pas ! Je m’en vais, je m’en vais ! Au revoir Madame, voilà, je n’ai plus de travail ! Allez, viens maman … Tout ça si vite et si crié que Vic en perd un instant ses moyens. La bombonne resterait bien : — Ydillia, ne sois pas stupide ! Elle sourit à la patronne. L’autre est déjà sur le palier : — Allez, viens maman ! elle claque la porte au nez de David. Furieuse, Vic appelle l’hôpital, tombe sur Gaétan, demande Camille, obtient Marie-Prune. Elle lui raconte l’histoire en détail, prévient qu’elle ne pourra pas venir, ni aujourd’hui, ni sans doute demain… Elle prend ses vacances mercredi, s’il lui était possible d’avancer la date ? Elle en profiterait pour chercher une autre nounou. A moins que les choses ne s’arrangent d’ici là… — Tu vois, ajoute-t-elle pour rassurer, je ne serais pas étonnée qu’elle rapplique. Sa mère va probablement le lui conseiller, mais je m’interroge, j’avoue qu’une fille capable de me laisser tomber à 11 heures un lundi matin, comme ça, sur un coup de tête… — De quelle origine est-elle ? — Portugaise. — Mais tu sais, ces gens-là n’aiment pas avoir affaire à la police, ça les stresse terriblement. — Probable ; tu dois avoir raison, et puis elle est si jeune ! Sur le trajet de l’école, puisque c’est elle qui s’y colle, Vic se souvient de Brigitte et de ses malheurs : le jour où elle est arrivée sans dents ! Son dentier s’était cassé la veille au soir : le nombre d’après-midi qu’elle s’est offerts ! Un premier dentiste, un second dentiste car le premier prenait trop cher, et puis les démarches sécu… Vic avait été d’une patience rare : c’était trop pitié que de la voir leur offrir sa gencive édentée en cadeau chaque fois qu’elle était contente ! Lorsque son «mec» s’est sectionné deux doigts sur sa machine outil, elle n’a pas davantage râlé… Les visites sécurité sociale commençaient à bien faire mais bon, le pôvre, la pôvre, elle avait tellement de chance à côté d’eux, elle n’allait pas en rajouter… Voilà, Brigitte est partie, Ydillia l’a remplacée comme un ange venu du ciel, avec son petit cortège de problèmes : une mère étouffante, un grand-père qui vient de mourir et l’autre qui ne va pas tarder, et elle est si loin d’eux … Et la déclaration parce que son mari travaille au noir, et les papiers de la voiture, puisqu’elle vient d’avoir son permis. Ce ne sont pas les problèmes du Français idiot, mais ceux de l’émigré moyen, «bien intégré». Ils sont plus faciles à supporter psychologiquement même si au bout du compte, le résultat est le même : Victoire reste en carafe avec les gosses. Ceci dit, pourquoi pas ? Ydillia lui offre une journée à la maison avec ses fils. Lorsque Vic récupère son bijou chéri, elle en est à la conclusion que ces soucis n’existent pas. Ydillia va passer repentie et l’incident sera aussitôt clos. Et la vie se poursuivra, sereine. Mais voilà que Nico s’exprime : — Elle est partie Ydillia ? — Oui, mais elle va revenir. Après un temps, Victoire reprend : — C’est comme tu veux. Tu veux qu’elle revienne Ydillia ? — Non. — Tu ne veux pas qu’elle revienne ? — Non. — Tu préférais Brigitte ? — Oui, Brigitte. — Mais pourquoi, mon amour ? Elle est gentille Ydillia. — Non ; elle est méchante avec moi. Elle gronde. — Elle gronde beaucoup ? — Oui. — Plus ou autant que maman ? — Plus. La vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants, mais l’ange venu du ciel semble moins angélique soudain. Si elle crie sur ses fils comme elle l’a vue crier sur elle ce matin, Vic comprend son garçon. Adieu Milan, adieu les Kundera, adieu le piston : Victoire, à 18 heures, engage Salima.
  16. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    C'est pas dans le livre mais : « j'en peux plus de relire tout ça »
  17. Hello Hello !!! Elle est superbe cette Hella !!!
  18. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Quel temps de chien ! Il pleut à gros bouillons dans les rues parisiennes, par giboulées entrecoupées de faibles rayons de soleil, et si Vic a fini de bonne heure aujourd’hui, elle n’a pas pour autant envie de traîner. Elle s’est juste contentée de passer chez Marc Voisin récupérer son manuscrit. Elle a saoulé la secrétaire d’un flot de paroles : le Soleil Rose par çi, Bis Repetita par là, et Kundera au milieu de sa verve prolixe. Elle n’était pas fière en quittant les lieux : elle ne croit plus en rien, ni en son talent, ni au Soleil Rose, ni à Kundera. Elle a la funeste sensation de brasser de l’air pour pas un rond. A quoi bon déranger ces braves gens ? Et puis d’abord, qu’est-ce qui les interpelle ces braves gens ? Cette secrétaire, par exemple, avec son accent du midi et ses lunettes d’anarchiste, serait-elle émue par sa prose ? A qui s’adresse-t-elle, finalement ? Vic se sent comme un chien qui court après sa queue. Elle se retient de relancer Milan, pour être enfin comprise, une fois, et par quelqu’un de son monde. Pourtant, la matinée hospitalière s’était déroulée à merveille. A huit jours de la fin du stage, les passions s’apaisaient, chacun sachant qu’il ne travaillerait bientôt plus avec l’autre. Marie-Prune, dès l’arrivée de Victoire, l’avait entraînée avec forces simagrées dans son bureau, pour lui dire au revoir et bonne chance et pour lui offrir son cadeau : le dernier best-seller de Kundera. Son geste ébranle Vic : Marie-Prune la touche beaucoup et elle a honte de la décevoir, un jour, honte de l’avoir bernée. Tallendier n’est qu’une supercherie et Marie-Prune, une femme qu’elle estime entre toutes, qui a compris plein de trucs, avec un courage à faire peur mais intelligemment managé, sans la moindre souffrance. Et Vic se sent médiocre à cet instant. Plus encore lorsqu’elle lit la dédicace : «Au Soleil Rose, à Kundera, à Toi.» Médiocre et sans talent, même un Marc Voisin ne veut d’elle. Le livre de Milan est à côté d’elle sur le lit. Elle a essayé de le commencer, mais sans succès. Elle ne veut plus entrer chez lui s’il refuse d’entrer chez elle. D’ailleurs, c’est simple : Victoire ne peut plus lire personne. Les recettes de cuisine, les articles à sensation, son horoscope passent, mais un roman, nenni. Son seul encouragement est devenu supplice. Pourtant, quand elle parvient à s’y astreindre, elle trouve que sa littérature ne vaut pas moins. Elle rumine. Les enfants crient dans leur chambre plutôt que d’y dormir. Elle s’ennuie... «Ecrivez pour vous», lui a conseillé la secrétaire de Marc Voisin, «il y en a beaucoup qui le font»… L’idée est astucieuse : écrire pour elle et retourner à ses potions magiques, ses plasmas et ses p’tites manips… Philippe téléphone à 16 heures pour la prévenir qu’il ne rentrera qu’à 21 heures. Ces précautions ne sont pas dans ses habitudes, aussi en profite-t-elle pour lui glisser deux, trois phrases obscènes. Elle a toujours envie de faire l’amour l’après-midi, ça ne date pas d’hier, et elle adore les grivoiseries téléphoniques. Philippe marche à chaque fois, tout de suite, même en pleine réunion. S’il est écouté, il utilise un code et reste chaste tandis que Vic se permet le pire. Et c’est bien chaud, bien bon, comme si elle le violait un peu. Le soir, à son retour, il est particulièrement enjoué. Vic a retrouvé le moral et pourtant, à table, la scène ne tarde pas à éclater : — Tu t’rends compte : Marie-Prune m’a offert un cadeau pour mon départ ! — Hum, hum… — C’est le bras droit de Dieuleveut et j’ai une cote monstrueuse avec … — Hum, hum. — Sans rire. Elle m’a fait tout un cinéma pour m’offrir «l’Immortalité» de Kundera… Je ne me suis plus sentie de la journée. Je me demande même si elle n’est pas un peu lesbienne sur les bords… — Ta, ta, elle est mariée, et elle a des enfants : tu prends tes désirs pour des réalités ma vieille. — Mais pas du tout, pas du tout… C’est la première fois qu’une femme m’attire ainsi. A chaque fois que j’ai un nouveau pull, ou une nouvelle robe, elle me fait enlever ma blouse pour me mater. Un jour, elle a même glissé un doigt dans mon décolleté pour réajuster mon col. — Ta, ta, ta… — Mais si, j’te dis !!! Ca existe, tu sais, et malgré les enfants… Je connais… Il l’interrompt : — Pipeau, pipeau, du jamais vu !.... — Mais je connais… — Une femme mariée avec des enfants !… — Mais merde à la fin ! Qu’est-ce que tu en sais au juste, toi ? — Ce que j’en sais ? — Oui. Qu’est-ce-que tu as, à jamais vouloir me croire, à me contrarier tout le temps ??? J’en ai marre ! C’est dingue, on dirait que ça te bouffe que le bras droit de Dieuleveut s’intéresse à moi !… — Pas du tout, pas… — C’est dingue ! Faut toujours que tu me rabaisses !… C’est comme la fois où elles ne m’ont pas engueulée, alors que les autres si… T’as pas pu t’empêcher de dire que c’est parce que j’étais «spéciale», «un peu psy sur les bords», et ti et ta, alors que pas du tout… C’est comme le jour de Christine, quand tu m’as sorti qu’elle n’avait pas ouvert mon bouquin alors qu’elle l’avait dévoré en deux jours… Toujours en train de dénigrer, de cracher, moi j’en ai marre ! Ras-le-bol ! Je ne supportais plus les sorties avec toi, si les dîners sont infernaux, bonjour, salut, j’arrête !!! Elle vidange. Flots de paroles tels des flots de mazout. Il essaie d’envoyer une phrase mais qui se noie très vite. Elle poursuit : — J’en ai marre d’avoir un mec comme ça : t’es jaloux, c’est tout ce que t’es !… Jaloux parce que j’écris, jaloux parce qu’on me fait des cadeaux… T’es jaloux et j’en ai marre !!! Il la stoppe soudain et pourtant elle avait fini, se jette sur elle : — Tais-toi, tais-toi, tais-toi !… crie-t-il en enserrant son cou de ses deux mains. Il serre et Victoire s’abandonne, aspirée par le grand tourbillon de la démence, ferme les yeux tandis que peu à peu ses forces s’évanouissent. Le sang lui bat aux tempes, le visage lui chauffe, elle part. Philippe réalise et relâche l’étreinte. Victoire renaît, secouée. Philippe devient adorable, l’embrasse, la caresse des mains et de la voix : — Allez Bouboule, allez… C’est fini maintenant, tu vas voir… Tu sais, on peut faire pleins de trucs tous les deux, suffit d’un p’tit effort. Elle l’écoute sans l’entendre, plane, ne comprend plus que ses gestes. Résiste comme par instinct. — Allez Bouboule, continue-t-il, t’es bête. Tu sais très bien qu’on s’aime tous les deux… Et il l’allonge sur le canapé, la déshabille doucement : — Tu es belle, souffle-t-il. Tu es belle, tu es bonne et tu es à moi…
  19. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Qu’est-ce que l’amour entre un homme et une femme ? Rien. Cet amour-là n’existe pas.
  20. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Samedi matin, Vic se réveille du mauvais pied : que n’accepterait-elle pas pour ce fichu piston ? Le filtre du lave-vaisselle est bouché —un miracle qu’il ait fonctionné cette nuit— le frigidaire est gorgé d’eau et les légumes flottent dans leur bac. L’aspirateur non plus n’aspire plus d’être plein. Elle effectue son travail ménager la rage au cœur, aurait préféré profiter des enfants. Evidemment, une fois l’ensemble propre, elle n’a plus qu’une envie : écrire, histoire de se défouler. Mais Philippe ne l’entend pas de cette oreille : de sa chambre lui parviennent des bruits d’enfants qu’on habille. Il leur a proposé le zoo de Vincennes, depuis, les petits trépignent : «ai veu voi les zanimo, ai veu voi les néné fan… » Vic a juste le temps de se maquiller, d’enfiler jean’ et bottes, à peine celui de se demander si la tente de suivre la marmaille sous un vent pareil. A l’entrée, ils hésitent, claquent des dents mais les garçons insistent. Vic regrette un peu d’être là. Elle a voulu lancer un sujet de conversation en voiture et s’est entendue répondre : — Qu’est-ce que tu nous la ramènes avec ton chauffeur de taxi et la décadence de la France ?… On s’en fout, on va au zoo avec les gosses ! Elle ne regrette qu’un peu d’avoir délaissé son cahier car elle tient à voir la réaction des enfants devant les animaux «en vrai». Et Philippe pourra dire ce qu’il voudra, elle s’en balance. Lorsqu’elle lui suggère qu’il ne devrait pas s’encombrer de la poussette, que David aime marcher en tenant la main, Philippe baragouine une réponse amère qu’elle n’entend plus très vite. Juste râle-t-elle à peine lorsqu’elle se retrouve derrière la poussette vide. Ils tiennent une heure. Par endroit, le soleil est chaud et les encourage, à d’autres, le vent si glacial pénètre les os. Ils ont eu peur de l’éléphant, énorme, avec de grosses larmes épaisses et blanches, se sont attardés devant les manchots, mais ont raté la girafe, frileuse, et les singes car papa et maman ont rebroussé chemin. Devant la voiture, Vic grelotte. Par bonheur, les pop-corns partagés avec David et Nico lui ont donné l’énergie jusque là. Elle laisse Philippe installer ses gamins (c’est sa voiture, il s’y connaît) et entend à travers le bruit de la portière qu’il claque : — Pourrait pas bouger son cul, cette pétasse ! Elle croit rêver : quelle haine dans ces propos ! Les a-t-il prononcés pour lui ou à son intention ? Elle trouve qu’il exagère, attaque : — Tu nous déposes et tu sors ? Il répond : — Non, je rentre et je dors. — Bon, insiste-t-elle, tu nous ramènes et tu dors ? — Pourquoi ces agressions ? questionne-t-il obséquieux. Vic croit rêver de nouveau : ne l’a-t-il pas traitée de pétasse ?… A-t-elle entendu des voix ? (ma pauvre fille, il serait temps de prendre des vacances) . Après trente bonne secondes d’hésitation, elle finit par murmurer : — Pourrait pas bouger son cul, cette pétasse ? Philippe verdit, perd sa belle assurance et devient tout mignon : — On va tous manger chez Mac Do. Tu nous accompagnes, Bouboule ?… Allez, sois pas bête, tu vas pas faire la tête pour ça ? — Non, je ne ferai pas la tête. A la limite, je m’en fiche… Tu me traites de pétasse alors que c’est le premier samedi depuis longtemps que nous sortons ensemble, je suis la reine des connes, je ne vois vraiment pas ce que nous faisons ensemble. Le soir passe encore, c’est court, mais les dimanches, les samedis, alors là non, j’ai l’impression que ce n’est plus possible… — Mais c’est toi qui a commencé ! C’est toi qui m’empêche de vivre ma vie, et ça m’agace ! Peut-être lui reproche-t-il d’avoir émis l’hypothèse de partir plus tard, ou celle de laisser la poussette ? A moins qu’il ne digère pas les petits beurre, amenés par lui exprès, et que les enfants ont dédaignés à cause des pop corns achetés par maman ? (petits beurre qu’il a été le seul à manger, du coup, et elle s’en peine, à posteriori…) Bref, c’est bien ce qu’elle disait : ce n’est plus possible. Et la bonne volonté de Phil une fois son coup de gueule lancé ne change rien à l’affaire. Elle s’en fiche, elle ne le quittera pas, n’a pas même envie de bouder, mais sitôt arrivée place d’Italie, elle le somme de la l’y laisser. Ras-le-bol d’en entendre ! Ras-le-bol de sa compagnie, salut, elle déjeune seule, ailleurs… De retour à la maison, elle a plutôt envie d’en rire. D’en rire, plutôt que d’en pleurer.
  21. kti

    LA NUIT DE LA HONTE par Kti

    Victoire se demande pourquoi elle persiste à écrire. Son nouveau livre avance, doucement, mais elle le juge moins joli que le Soleil Rose. A l’hôpital, l’effort devient peu à peu surhumain : elle présente ses dossiers, au staff du mardi, sans enthousiasme. Elle type ses cryos comme on se brosse les dents, convaincue de la nécessité mais sans satisfaction. Elle a hâte de rentrer taper ses nouvelles pages et ne supportent plus les urgences qui la retardent. L’entourage médical ne s’amuse plus de ses fredaines. Elle affiche un dédain profond pour ses plasmas, de plus en plus profond et qui, à la longue, exacerbe les collègues. Un soir, la scène éclate, Vic manque de tomber la blouse, s’engueule avec le service entier et rentre à la maison les yeux gonflés de larmes. Ydillia s’apitoie, et tandis que notre héroïne n’y croit plus, lui délivre le code, le numéro magique, celui qui pénètre chez Milan. Il faut sonner trois fois, raccrocher puis recommencer. Victoire s’exécute, la chambre des enfants s’agglutine dans la confiture de fraise des gâteaux, qu’importe, elle n’a jamais sévi, l’ange venu du ciel est peut être cossard, mais il détient l’espoir, il vient de prononcer la formule magique : — Allo ? Une voix grave et slave répond : — C’est quoi ? — Bonsoir. Je m’appelle Victoire, je suis la cousine d’Ydillia (la bonne préfère la parenté) — Ah ! s’exclame la voix soulagée, puis accueillante : «Bonsoir !» — Eva ? Vous êtes Eva ? — Véra. Vic respire un grand coup : — Vous êtes madame Kundera ? — Oui, Véra. — Excusez-moi, Ydillia m’avait dit Eva… — Ne vous excusez pas. En France, la… méprise est facile. Je suis habituée à ce genre de… Vic la laisse chercher… confusion… Je suis sincèrement désolée mais Milan a énormément de travail en ce moment. Il est en pleine traduction Ang… Anglaise. Elle s’applique : — Il n’a pas encore eu le temps de lire le livre. — Ouf ! J’aime mieux ça. — Ah oui ! Je comprends maintenant votre impatience. Vous pensiez qu’il n’appelait pas parce qu’il n’aimait pas ? Non, non, mais votre livre est gros, il n’a pas eu le temps… Mais ?… Mademoiselle ?… — Oui ?… Elle croit que Vic a disparu mais Vic la laisse parler. L’accent est prononcé et Véra cherche ses mots, lentement, et la jeune femme enregistre tout, même les blancs, avec un indicible plaisir : — Oui, je suis là. — Milan aussi, voulez-vous que je vous le passe ? Ce serait plus simple. Victoire se pince. Elle s’attendait si peu à l’éventualité. Des nouvelles par sa femme lui auraient suffi mais puisque Véra propose… Elle patiente deux secondes, pas plus, et heureusement car son cœur palpite à tout rompre : — Bonsoir, Mademazelle Le timbre de la voix l’étonne. Elle n’imaginait pas un tel timbre. L’accent y est mais sans virilité. Une voix posée, douce, mais précieuse : — Ecoutez, j’ai beaucoup de travail actuellement. Il répète ce qu’a dit Véra, avec la même lenteur : — Je n’ai pas encore eu le loisir de lire votre livre. Je l’ai feuilleté, oui, je l’ai feuilleté, mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire. — C’est vrai ? Vous l’avez feuilleté ? Et déjà, vous avez une idée ? — Non, je n’ai pas d’idée… Vous le savez comme moi, lorsqu’on écrit, c’est pour être lu et pas feuilleté. — C’est exactement mon point de vue… Et elle s’emballe, et parle, et parle : — Et j’étais sûre que ce serait le vôtre… Je ne pouvais pas mieux tomber… Vous savez, j’ai lu tous vos livres, et je les ai tous aimés… Je n’arrête pas d’écrire, la nuit, le jour, et j’ai tellement besoin de votre avis ! C’est comme une maladie… J’écris depuis toujours mais en ce moment, c’est la panique, c’est trop !!! — Ne soyez pas impatiente, la rassure-t-il. Je le lirai attentivement et je vous rencontrerai lorsque je serai prêt. Voulez-vous que je prévienne Ydillia ? — Si vous préférez, je peux vous laisser mon numéro de téléphone à la maison. A moins que cela ne vous dérange, vous n’aurez qu’à m’appeler… — Non, ça ne me dérange pas du tout. Attendez, je vais chercher un CRAILLON. Il articule sur ce dernier mot et Vic l’embrasserait bien. Revient aussitôt : elle donne son numéro personnel au grand Milan Kundera. — Et je tombe sur vous ? s’enquiert-il. — Oui, sur moi, ou sur mon mari… Et là, elle fait la moitié d’une gaffe : ou sur Ydillia… (moitié seulement puisqu’Ydillia sa cousine peut venir la voir souvent… Mais pourquoi décrocherait-elle ? Parce que c’est comme sa sœur, c’est sa cousine !!!) Il dit : — Sur votre mari ? Vous êtes Madame alors ? (le «sur Ydillia», avec un peu de chance, est passé inaperçu) — Oui… (et elle n’ajoute rien : elle ne va pas aggraver son cas en avouant les enfants). — Et moi je dis MADEMAZELLE, MADEMAZELLE, mais c’est madame qu’il faudrait dire ? — Oui (la honte !) Et Victoire finit en beauté : — Je ne suis pas impatiente, j’ai tout mon temps vous savez. En ce moment, je tape un autre livre, je l’ai écrit ces dernières semaines et j’en suis à la page 33… — Ah ! 33 ! C’est un beau chiffre ! C’est l’âge de la mort du Christ !… — Au revoir Milan. Je suis si heureuse de vous avoir parlé !… J’attends votre appel… Elle raccroche et s’arrache les ongles : groupie, groupie, groupie, elle s’est comportée en groupie, bavarde et prétentieuse… L’HORREUR !!!
  22. kti

    Titeuf s'est envolé

    (En fait, je l'ai déjà vu hier...... Il marche depuis plusieurs jours) Mais c'est peut-être pas le tien, Katy. C'est peut-être le Gaby de Domi. Je vois seulement qu'il marche seul. Il ne vole pas.
  23. kti

    Titeuf s'est envolé

    JE DEVIENS DINGUE !!!!!!!!!! A cette heure ci, Il est encore dehors. Pas blessé, fatigué.
  24. kti

    Titeuf s'est envolé

    Donc je ne sais plus pour Titeuf J'ai vu un gris échappé en bonne santé... Plutôt un maître qui l'accueillait, un homme qui ne souhaitait pas le rendre. Là, je n'ai plus de visions, je reste à te parler pour voir....... Mais je ne sens rien. Non...... Rien du tout...... Je me concentre mais rien.... Je ne vois pas de décès, ni d'aile ensanglantée, vu que je vois rien du tout !!! J'ai vu un gris perdu puis récupéré, très nettement. Là non...... Je n'ai rien. non Peut-être une image mais..... Je vois depuis 5 mn un oiseau dans un sillon, dans un fossé, qui marche. C'est un gris sans harnais. Il picore à côté d'une route où quelques voitures passent. Il est dans son sillon, pénard et pas blessé. Mais il ne vole pas, il marche. Ah voilà que ça me reprend !!! Donc une petite route de campagne, peu fréquentée. L'oiseau est fatigué mais pas blessé. Il avance tout droit, dans le sillon du bord de la route. Y'a une ou deux maisons qui s'éclairent. Mais lui, il marche et il va passer la nuit dehors.
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