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BelleMuezza

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Tout ce qui a été posté par BelleMuezza

  1. Parc national Kruger (Afrique du Sud) (AFP) - Les dirigeants du célèbre parc national Kruger, en Afrique du Sud, ont assuré mardi qu'ils étaient bien préparés à défendre leurs éléphants contre les braconniers qui massacrent déjà les rhinocéros du parc par centaines. Un éléphant et un petit dans le parc national Kruger le 22 juin 2010 (c) Afp "Nous sommes prêts. Nous avons les moyens de faire face", a déclaré à des journalistes Markus Hofmeyer, le chef des services vétérinaires des parcs nationaux sud-africains SANParks, qui gèrent le parc Kruger. "La lutte contre le braconnage des rhinocéros nous a donné les compétences nécessaires", a-t-il ajouté. SANParks a pourtant bien du mal à lutter contre les braconniers, qui avaient tué au 10 juillet (dernière statistique connue) 558 rhinocéros dans le pays depuis le début de l'année, dont 351 au Kruger. Rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) Pierre Blouch CC BY-SA 2.5 La corne de rhinocéros se vend à prix d'or sur le marché noir de la médecine asiatique, où on lui prête différentes vertus (jamais démontrées par la science), et le triste bilan s'aggrave d'année en année dans les parcs sud-africains, où vivent 80% des quelque 25.000 rhinos du monde. Malgré un cas en mai dans le parc Kruger --le premier en dix ans--, L'Afrique du Sud a parallèlement été épargnée jusqu'à présent par le braconnage des éléphants, qui fait des ravages dans la plupart des pays africains, y compris au Mozambique voisin. De nombreux experts pensent qu'elle sera la prochaine cible des trafiquants d'ivoire. Mais pour Markus Hofmeyer, le danger pour les 16.000 éléphants du Kruger est moindre car "la valeur de l'ivoire est inférieure à celle d'une corne de rhinocéros". "De ce que nous avons remarqué des massacres d'éléphants, il faudrait beaucoup d'armes de plus gros calibre, et l'animal fait généralement beaucoup de bruit, attirant l'attention", a-t-il noté. Sciences et avenir 29/7/2014
  2. Obrigheim (Allemagne) (AFP) - Les yeux rivés sur l'écran, la main sur un joystick, un opérateur actionne à distance une scie, qui sectionne méthodiquement des tiges métalliques. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un jeu vidéo, il démantèle un réacteur nucléaire. Opération de démantèlement d'un réacteur nucléaire le 1er juillet 2014 à la centrale d'Obrigheim d'EnBW (c) Afp Ce qui reste du réacteur de la centrale d'Obrigheim d'EnBW - sur ses 24 tonnes initiales, 16 ont déjà été mises en morceaux - est immergé, et bien à l'abri dans une pièce où personne ne reste jamais durant plus de dix minutes. "Chaque étape est effectuée à la main, à distance", explique Michael Hillmann, ingénieur sur le site. La centrale d'Obrigheim, nichée dans la vallée du Neckar (sud-ouest), a cessé de produire de l'électricité en mai 2005, après 37 ans de service, dans le cadre de la sortie de l'atome décidée au début de la décennie par le gouvernement de Gerhard Schröder et réaffirmée ensuite par Angela Merkel. Le démantèlement effectif a commencé en 2008, au terme d'une longue phase de préparation qui implique la planification et la validation par les autorités concernées de toutes les étapes, dans les moindres détails. Le sectionnement de chacune des petites tiges coupées ce jour-là est consigné un par un, tout comme l'ordre dans lequel il doit être effectué. En tout, ce sont 275.000 tonnes de matériel qui devaient être mises en pièces, dont moins de 1%, environ 2.000 tonnes, sont radioactives. Le tout devrait être bouclé entre 2020 et 2025, estime Manfred Möller, responsable des opérations sur le site. Les bureaux et entrepôts, pour beaucoup déjà vides, pourraient un jour intéresser d'autres utilisateurs, et peut-être même la coupole caractéristique qui abritait le réacteur. Le site n'emploie plus que 170 des 300 personnes qui y travaillaient - mais le tout s'est fait sans licenciements, précise M. Möller. S'y ajoutent quelque 150 salariés de sous-traitants. Avec Obrigheim, EnBW se fait la main. L'opérateur, qui a longtemps compté le français EDF parmi ses actionnaires, devra comme ses concurrents allemands arrêter progressivement toutes ses centrales nucléaires, et les démanteler. Deux de ses quatre autres réacteurs ont été stoppés sur ordre du gouvernement après Fukushima, les deux autres ont encore quelques années devant eux. Celui de Neckarwestheim II sera le dernier réacteur allemand à s'arrêter en 2022, parmi les neuf encore en activité sur le territoire. Les opérateurs financent le démantèlement de leurs centrales grâce à des provisions constituées au fil des ans. EnBW a ainsi mis de côté plus de 7 milliards d'euros, les quatre opérateurs allemands (EON, RWE, Vattenfall, EnBW) en tout quelque 30 milliards d'euros. EnBW estime en avoir jusqu'aux années 2040 d'ici à ce que tout soit terminé. Avec une énorme inconnue et un problème à résoudre : le pays ne s'est toujours pas doté d'un site définitif de stockage des déchets hautement radioactifs. Le processus de recherche d'un site adéquat, qui a déjà pris des années, a été remis à zéro par le gouvernement d'Angela Merkel. En attendant, les opérateurs stockent les déchets dans des sites provisoires. "Nous devons avoir la possibilité de nous débarrasser des déchets, cela fait partie intégrante de la transition énergétique", plaide M. Möller à l'attention des pouvoirs publics. Ce sont les opérateurs qui financent la recherche d'un site, et plus ils dépensent à cette fin, plus les inquiétudes grandissent sur leur capacité à financer le démantèlement des réacteurs. L'expérience du chantier d'Obrigheim profitera à EnBW en interne, mais il pourrait aussi aider à développer "un nouveau champ d'activité", explique le porte-parole de la société Ulrich Schröder. Le démantèlement des centrales nucléaires a de beaux jours devant lui en Allemagne, et aussi à l'étranger. "Nous avons maintenant une vraie compétence en démantèlement, en gestion et recyclage des résidus", avance M. Schröder. EnBW s'est aussi assuré les services d'un sous-traitant : EWN, héritier d'un combinat de RDA, maintenant propriété de l'Etat allemand, et spécialiste ès démantèlement nucléaire. Egalement dans son carnet de commandes : l'élimination de 120 sous-marins nucléaires russes. Sciences et avenir 27/7/2014
  3. Différentes espèces de corbeaux ont réussi des tests où il fallait véritablement raisonner pour récupérer un ver flottant dans un tube. Ajouter des pierres pour faire monter le niveau d’eau : voilà une astuce évidente pour un corvidé... Les scientifiques ont corsé l’affaire avec des exercices plus subtils. Les oiseaux ont souvent réussi et parfois échoué. De quoi cerner la limite des capacités cognitives de ces surprenants animaux. À l’université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, une équipe étudie depuis plusieurs années les performances cognitives de plusieurs espèces de corvidés. Corbeaux, corneilles, pies et autres choucas sont connus pour se servir d’outils et réussir des tests qui exigent de vrais raisonnements. Dans la nature, on a observé des corbeaux en train de fabriquer des outils ou se servir des voitures pour casser des noix. (Photo Une corneille noire (L. B. Tettenborn CC BY-SA 3.0) Un corbeau de Nouvelle-Calédonie (Corvus moneduloides), l'une des espèces dont le comportement cognitif est étudié à l'université d'Auckland. Jolyon Troscianko Au début de cette année, le dénommé 007 (un corbeau calédonien, Corvus moneduloides) réussissait devant les caméras de la BBC à manipuler un dispositif compliqué de leviers pour récupérer de la nourriture. En 2009, à l’université de Cambridge (Royaume-Uni), l’équipe du professeur Bird (cela ne s’invente pas) démontrait qu’un corvidé connaît quelques lois de la physique et peut résoudre le problème de la fable d’Ésope, La corneille et la cruche. Dans cette histoire, l’oiseau assoiffé découvre une cruche contenant de l’eau au fond du récipient qui lui est donc inaccessible. C’est alors que lui vient l’idée de jeter des pierres dans la cruche. Le niveau monte et finit par s’approcher suffisamment du bord pour que le bec puisse y plonger. Moralité, nous dit Ésope, devant l’adversité, il faut réfléchir et persévérer. C’est exactement ce qu’a fait un corbeau de Nouvelle-Calédonie, sous les yeux des chercheurs, pour récupérer un ver flottant à la surface de l’eau. (Photo une pie bavarde (Pica Pica) Stauss CC BY-SA 3.0) Corina Logan et l’équipe de l’université d’Auckland ont voulu aller plus loin dans l’expérience de la cruche d’Ésope et présentent ses résultats dans un article de la revue Plos One. Une série d’exercices ont été proposés à des spécimens de trois corvidés, les corbeaux de Nouvelle-Calédonie (à laquelle appartient le célèbre 007), les corbeaux freux (Corvus frugilegus) et les geais des chênes (Garrulus glandarius). Ces tests avaient déjà été réalisés avec de jeunes mammifères de l’espèce… Homo sapiens, ce qui a permis des comparaisons. (Photo un corbeau freux Andreas Trepte CC BY-SA 2.5) Les expériences ont toutes porté sur la récupération d’un ver appétissant (remplacé par un badge pour les petits humains) au fond d’un récipient transparent (en plexiglas) avec cependant, des variantes plus ou moins subtiles. Dans l’un des tests, du sable remplaçait l’eau dans l’un des deux récipients. Les oiseaux allaient-ils jeter préférentiellement les pierres à leur disposition là où il y avait du liquide ? Plusieurs ont échoué ou renoncé mais globalement les corvidés s’en sont bien sortis : pour les cinq oiseaux qui sont allés jusqu’au bout de l’exercice, les trois quarts des pierres furent jetés dans le récipient contenant de l’eau. La cruche d’Ésope dans sa version sophistiquée. Le ver convoité se trouve dans le tube étroit et, pour s’en saisir du bec, il faut faire monter l’eau en jetant des pierres. Mais dans un autre tube. Pourquoi ? Parce qu’il y a un mécanisme caché dans la boîte en bois. Et encore n’existe-t-il que pour le tube à col rouge. L’oiseau comprendra-t-il ? Et un enfant de 5 ans ? 2014 Logan et al. D’autres exercices donnaient à choisir, en guise de pierres, entre des objets qui coulent et des objets qui flottent, ou bien encore entre des objets pleins ou creux. Les oiseaux ne se sont guère trompés et ont su choisir les objets les plus efficaces. Plus difficile : devant eux se trouvait une paire de récipients, l’un étroit, l’autre large. Parfois, le niveau d’eau était le même et, avec les pierres à leur disposition, les oiseaux ne pouvaient récupérer le ver que dans le récipient étroit. Les vainqueurs de ce test avaient droit au suivant, un cran au-dessus : le niveau était plus haut dans le récipient large et lui seul permettait de faire monter suffisamment l’eau. Résultat excellent. Sur les quatre oiseaux qui ont passé le premier exercice, trois réussirent le suivant. (Photo un geai des chênes. Luc Viatour CC BY-SA 3.0) Deux paires de tubes en U, avec un dispositif similaire à celui de l’image précédente : à droite, les deux sont solidaires et il est donc possible de faire monter le ver dans le petit tube en lâchant des pierres dans le grand. La plaque de plexiglas rendant le mécanisme visible, il est évident qu’à gauche, le ver ne sera pas accessible. Mais pour un corvidé, c’est un raisonnement trop subtil. 2014 Logan et al. En revanche, le dernier test a trouvé les limites du raisonnement de ces corvidés. Il est vrai qu’il fut assez machiavélique. Deux récipients, l’un étroit et l’autre large, se trouvaient devant l’oiseau, le plus petit contenant le ver. Mais les pierres, trop larges, ne pouvaient être introduites que dans le grand. Or, dans un cas, un tube en U, caché, raccordait les deux. Les pierres lâchées dans le grand récipient faisaient donc monter l’eau dans le petit. Pour corser l’affaire, les chercheurs avaient fabriqué un appareil semblable mais sans connexion, les deux étaient différenciés par une étiquette de couleur, rouge ou bleue selon la présence ou l’absence du tube en U. Avec le rouge, la récupération du ver était possible mais pas avec le bleu. Encore plus fort, la même expérience a été répétée avec un support transparent qui laissait voir le tube de raccord. (Photo Choucas de Daourie Snowyowls CC BY-SA 1.0) Les oiseaux sauraient-ils comprendre ce mécanisme de vases communicants ? Réponse : non. À part une dénommée Kitty, qui a brillamment passé les autres tests, aucun oiseau n’a vraiment compris l’intérêt de mettre des pierres en l’endroit où il n’y a pas de ver et cela, uniquement dans le dispositif à l’étiquette rouge. Encore les auteurs ont-ils un doute sur la raison de la performance de Kitty. (Photo un choucas des tours. Darkone CC BY-SA 2.5) Et au fait, les enfants ? Entre 4 et 6 ans, ils mettent les pierres dans l’un ou l’autre tube, indifféremment, et ne semblent pas imaginer l’existence d’un raccord caché. Pour les autres exercices, où il est question de prendre en compte le volume d’eau, ils peinent aussi. Selon les auteurs, les performances des corvidés correspondent, pour les meilleurs, à peu près à celles d’enfants de 7 à 10 ans. En revanche, soulignent-ils, rien ne prouve que les mécanismes mentaux mis en jeu soient les mêmes. Les expériences vont reprendre rapidement, maintenant que la saison des amours est passée pour ces oiseaux. L’équipe veut comparer ces performances avec celles de passereaux communs en Amérique. Futura Sciences 27/7/2014
  4. Des millions d'insectes sont sortis des eaux près de la ville de La Crosse dans le Wisconsin et ont formé de véritables nuages. Ces éphémères vont s'accoupler et mourir à toute vitesse après avoir passé le gros de leur vie sous forme larvaire. La ville de La Crosse a beau être située dans le Wisconsin et non pas en Égypte, elle semble tout de même être frappée par un fléau biblique. De véritables et étranges nuages sombres ont recouvert la zone la semaine dernière, selon Wired et la chaine locale News 8000 : des nuages formés par des millions d'éphémères. Real Thing TV 24/7/2014 Leur sortie de l’eau synchronisée à la tombée de la nuit provoque une hécatombe quand les oiseaux et les chauves-souris viennent se rassasier. Mais parmi les millions d’éphémères, il y en a toujours bien assez qui parviennent à se reproduire avant de périr. Les larves jouent ensuite un rôle important pour l’écosystème. Elles nourrissent les poissons et leur présence atteste d’une bonne qualité de l’eau car elles ne peuvent pas survivre en milieu pollué. Le lac Érié par exemple a vu toutes ses espèces péricliter suite à la prolifération d’une algue toxique. Malgré leur nom, les éphémères sont des insectes extrêmement anciens puisque des fossiles vieux de 300 millions d’années ont été retrouvés, dont le plus ancien cas connu d’insecte ailé. Ils sont pour cela souvent considéré comme des "fossiles vivants", leurs caractéristiques physiques ayant très peu évolué depuis l'époque préhistorique. Malgré l’ancienneté de ce phénomène, les images de cette ville couverte d’insectes restent impressionnantes mais ne sont pas exceptionnelles. Ce n'est pas la première fois que la ville de La Crosse est envahie, elle l'est même régulièrement. C'est pourquoi les habitants ne sont désormais plus effrayés lorsqu'ils voient les rues envahies par les insectes. "Les éphémères sont de retour ! Plein de petits craquements sous mes pieds sur le parking", a tweeté un habitant. Parfois, les insectes émergent même deux fois au cours de l'été. Mais Dan Baumgardt, du service météorologique de la La Crosse a déclaré qu'au vu de la taille du nuage, il n'y aurait probablement pas d'autre invasion par cette espèce dans la même région au cours de l'été. Néanmoins, une autre espèce pourrait très bien en provoquer une. En effet, d'après Arwin Provonsha, expert des éphémères interrogé par le Wall Street Journal, le nord de l'Amérique abriterait plus de 600 espèces différentes d'éphémères. Maxisciences 25/7/2014
  5. Une nouvelle étude réalisée par des Japonais a démontré que l'éléphant est l'animal qui possède le nez le plus sensible du monde. L'odorat des pachydermes serait cinq fois plus développé que celui de l'être humain et deux fois plus performant que celui du chien. L'éléphant est l'animal terrestre le plus imposant du monde, avec un poids pouvant atteindre les 7 tonnes pour un taille de plus de 3 mètres. Mais il semblerait que ce ne soit pas le seul record qu'il détienne. C'est ce que suggère une nouvelle étude publiée dans la revue Genome Research qui lui accorde une nouvelle performance digne de son envergure. En effet, des chercheurs japonais se sont intéressés à l'odorat des pachydermes et ont démontré que les mammifères géants possèdent le nez le plus sensible du règne animal. "Apparemment le nez d'un éléphant n'est pas seulement long, il est aussi très performant", a déclaré Yoshihito Niimura, principal auteur de l'étude repris par l'AFP. Pour en arriver là, les scientifiques ont comparé l'appareil olfactif d'un éléphant d'Afrique à celui de 13 espèces différentes. Ils ont ainsi prouvé que le génome des pachydermes contient le plus grand nombre de gènes relatifs aux récepteurs olfactifs, soit près de 2.000. À titre de comparaison, un éléphant d'Afrique possède un odorat cinq fois plus développé que celui de l'homme et deux fois plus performant que celui du chien. Avec environ 1.200 gènes olfactifs, le rat était l'animal ayant le nez le plus performant, avant que cette récente étude ne le détrône. Au vu de leur patrimoine génétique, les pachydermes auraient donc une capacité exceptionnelle pour déceler les différentes odeurs. Moti Nissani 19/4/2008 : Comportement et cognition de l'éléphant d'Asie, quelques facultés des éléphants dont le sens de l'odorat... Maxisciences 25/7/2014
  6. Paris (AFP) - On sait que les chauves-souris, seuls mammifères capables de voler, s'orientent grâce à l'écholocalisation. Une nouvelle étude montre qu'elles utilisent aussi une autre technique, identifiée chez d'autres animaux mais jamais jusqu'ici chez le mammifère, la lumière polarisée. Une chauve-souris (c) Afp Les chauve-souris ont la faculté d'émettre des sons pour se déplacer dans l'obscurité en fonction de l'écho que ceux-ci renvoient. "Mais cela ne marche que jusqu'à environ 50 mètres", souligne Stefan Greif (Université Queen's, Belfast, Royaume-Uni), principal auteur de l'étude publiée mardi dans la revue Nature Communications. "Elles doivent donc utiliser un autre sens pour aller plus loin", poursuit le chercheur. Des études antérieures ont suggéré que les chauves-souris pouvaient détecter les plans de polarisation du ciel lorsqu'elles sortent de leurs grottes à la tombée de la nuit pour se nourrir d'insectes. La lumière est une onde électromagnétique. Lorsque des animaux comme les abeilles ou les oiseaux s'orientent grâce à la polarisation du ciel, c'est la direction de l'oscillation de la lumière qu'ils perçoivent et utilisent pour régler leur boussole interne. La technique fonctionne même lorsque le soleil n'est plus visible, par temps nuageux ou à la tombée de la nuit. La polarisation de la lumière est la plus forte précisément au lever et au coucher du soleil, quand les chauves-souris quittent leurs abris en quête de nourriture ou au contraire y reviennent, avant le réveil de leurs prédateurs. (Photo un Grand Murin. Manuel Werner CC BY-SA 3.0) L'équipe de Stefan Greif a soumis à une expérience d'orientation, en Bulgarie, 70 femelles adultes de Grand Murin (Myotis myotis), une espèce de chauves-souris présente en Europe. Les chauves-souris ont été relâchées de nuit, à environ 20 à 25 km de leur gîte, après avoir été exposées, au coucher du soleil, à différents plans de polarisation du ciel. Grâce à un système de cages spécialement aménagées, certaines ont été exposées au plan de polarisation "naturel", tandis que pour d'autres, il était dévié de 90 degrés. Les animaux étaient équipés de petits radiotransmetteurs, pour pouvoir suivre leur trajectoire. Les chercheurs ont constaté que les deux groupes partaient dans des directions différentes, les chauves-souris exposées au plan de polarisation naturel étant plus nombreuses à se rapprocher de leur gîte. Les résultats de l'expérience confortent l'hypothèse selon laquelle les chauves-souris utilisent bien la polarisation de la lumière pour s'orienter, estiment-ils. Mais ce qu'ils ignorent toujours, c'est comment elles détectent la lumière polarisée. Chez d'autres animaux, on a au moins une idée des mécanismes en jeu. Les abeilles ont des photorécepteurs spécialement conçus. Les cellules visuelles des oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles seraient également adaptées pour leur permettre de détecter la polarisation. "Nous ne savons cependant pas quelle structure ces chauves-souris peuvent utiliser", reconnaît Richard Holland (Université Queen's), co-auteur de l'étude. Sciences et avenir 22/7/2014
  7. Johannesburg (AFP) - Un braconnier sud-africain a été condamné à 77 ans de prison pour avoir abattu trois jeunes rhinocéros, alors que le massacre de ces animaux pour leur corne s'accélère d'année en année. Un rhinocéros blanc au zoo de Johannesburg en Afrique du Sud le 25 juillet 2013 (c) Afp "C'est l'une des plus lourdes peines jamais prononcées (en matière de braconnage) et nous espérons que cela enverra un message ferme aux braconniers", a commenté le porte-parole de SANParks (Parcs nationaux sud-africains), Reynold Thakhuli, après avoir rendu public le verdict. Cette peine montre que "les tribunaux sont prêts à éradiquer le fléau du braconnage", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP. Mandla Chauke a été condamné pour avoir abattu trois rhinocéros dans le célèbre parc national Kruger, qui est la cible principale des braconniers, dont la plupart viennent du Mozambique voisin. Sur 588 rhinos abattus illégalement sur les six premiers mois de l'année, 370 l'ont été dans le Kruger. 62 braconniers ont été arrêtés sur la même période. Début juillet, deux Mozambicains avaient été condamnés à 16 ans de prison pour le même crime. La corne de rhinocéros se vend à prix d'or sur le marché noir de la médecine asiatique, où on lui prête différentes vertus, jamais démontrées par la science. Sciences et avenir 24/7/2014
  8. Mexico - Un incendie dans un réservoir de pétrole d'une raffinerie au Mexique, qui a débuté dans la nuit de mardi à mercredi et a déjà fait 23 blessés, n'était toujours pas éteint aux premières heures de jeudi, a annoncé la compagnie pétrolière nationale Pemex. Les autorités ont fait évacuer les alentours de la raffinerie située dans l'État de Tamaulipas (Nord-Est), et l'armée a bouclé le périmètre pour que les pompiers puissent travailler sans problème. variété 23/7/2014 Dans un communiqué, la Pemex (Petroleos Mexicanos) estime que l'incendie devrait être éteint avant jeudi midi. Elle précise que les blessés sont tous des employés, deux d'entre eux souffrant de brûlures légères et les 21 autres de déshydratation après avoir participé à la lutte contre l'incendie. La compagnie n'a pas précisé la cause de l'incendie. En janvier 2013, une explosion au siège de Pemex à Mexico avait fait 37 morts, et une explosion de gaz dans son usine de Reynosa avait tué 30 employés en 2012. Romandie 24/7/2014
  9. Paris - Les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs du projet de loi sur la transition énergétique en matière de recyclage des déchets ont été évalués à 5,6 milliards d'euros par le Conseil national des déchets (CND), a indiqué jeudi à l'AFP le ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Le CND a rendu mercredi sa feuille de route au ministère, contenant ses propositions pour atteindre notamment l'objectif de 60% de taux de recyclage des déchets d'ici à 2025, contre 51% aujourd'hui. Source économie.gouv.fr Ces investissements seront dans leur immense majorité consacrés à la chaîne de tri, a par ailleurs affirmé Christophe Cros, directeur général adjoint de Suez Environnement en charge de l'activité déchets en Europe. Selon lui, le secteur privé est prêt à faire une bonne partie de ces investissements, mais il a besoin de visibilité. Les propositions du CND, qui portent également sur la fiscalité ou la réglementation en matière de collecte des déchets, s'ajoutent à celles de la feuille de route Recyclage et matériaux verts communiquée le 9 juillet dans le cadre d'un des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, portés par le ministère de l'Economie. Les arbitrages du gouvernement sur tous ces points auront lieu à l'automne, a indiqué le ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Le projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être présenté le 30 juillet en conseil des ministres, comprend trois articles destinés à développer l'économie circulaire, dont une des composantes principales est le traitement et la valorisation des déchets. Il vise notamment à réduire de 7% d'ici 2020 les quantités de déchets produits par habitant et de diminuer de moitié les quantités de déchets mis en décharge, c'est-à-dire non recyclés, à horizon 2025. Son examen à l'Assemblée nationale doit débuter le 1er octobre. Romandie 24/7/2014
  10. Ile de Giglio (Italie) (AFP) - "J'ai envie de dire aux Français qu'à la Méditerranée, nous y tenons autant qu'eux, si ce n'est peut-être plus", a déclaré mardi le ministre italien de l'Environnement à son arrivée sur l'île du Giglio (centre), où les opérations de renflouement du Concordia s'achèvent. Gian Luca Galletti a assuré que l'épave de l'ancien navire de croisières, qui doit partir mercredi pour son dernier voyage vers le port de Gênes (nord-ouest) où il sera démantelé, "ne passera pas dans les eaux territoriales françaises". Le ministre italien de l'Environnement, Gian Luca Galletti, le 24 février 2014 à Rome (c) Afp Revenant sur la polémique qui l'avait opposé la semaine passée à son homologue française, Ségolène Royal, le ministre italien a affirmé que "les Français avaient eu tout le temps qu'ils souhaitaient" pour s'informer sur les conditions de renflouement puis de transfert du paquebot, qui a débuté le 14 juillet. "Bien qu'aucun traité bilatéral n'oblige l'Italie à révéler ce genre d'informations à la France, nous avons répondu favorablement aux questions des Français", a tempéré Gian Luca Galletti. Vendredi dernier, le ministre italien avait répliqué sèchement à Ségolène Royal qui s'était inquiétée des risques de contamination des eaux françaises du fait des différentes opérations impliquant l'ancien paquebot. "Je n'accepte pas que quiconque me rappelle à mes devoirs concernant le contrôle de nos mers, car c'est notre première préoccupation", avait alors affirmé Gian Luca Galletti. Mercredi, si la météo le permet, le Concordia devrait entamer son dernier voyage, long de 280 km, qui doit le conduire non loin du cap Corse, mais dans les eaux internationales, avant d'atteindre Gênes où il sera démantelé. En janvier 2012, le naufrage du Concordia au large de l'île toscane du Giglio avait fait 32 morts. Sciences et avenir 22/7/2014
  11. Les étourneaux ont pour habitude de se déplacer en groupes pouvant plusieurs dizaines de milliers d'individus. Quand, ils volent de concert, cela crée d'étonnantes figures mouvantes dans le ciel. Des chercheurs de l'université de Warwick ont tenté de modéliser ces mouvements et d'en déterminer la cohérence à l'aide de logiciels de simulation. Pour modéliser le vol des oiseaux en groupe, l'équipe est partie d'un constat : il est toujours possible d'entrapercevoir la lumière filtrer de zones moins denses en oiseaux au sein d'une nuée. (Photo Une femelle immature étourneau sansonnet ((Sturnus vulgaris). Soerfm CC BY-SA 1.0) Neels Castillon 29/1/2013. Le vidéaste Neels Castillon a réalisé cette vidéo d'étourneaux en vol près de Marseille. Dans ces "trous", les oiseaux peuvent mieux voir leurs congénères et donc obtenir des informations (position, vitesse) de leur part. Cette observation a conduit à l'élaboration d'un modèle informatique dans lequel des agents simulant les oiseaux ont été programmés pour obéir à deux règles. Premièrement, suivre votre voisin le plus proche et deuxièmement se déplacer vers les zones contenant le plus d'informations, c’est-à-dire vers les espaces de moindre densité. Le résultat de la simulation a montré qu'il y avait une forte corrélation entre les mouvements des oiseaux virtuels et ceux des vrais animaux. "Lorsque nous observons un vol d'étourneaux nous assistons à une projection 2D d'un environnement 3D en mouvement" explique Daniel Pearce, physicien et principal auteur de l'étude publiée dans les PNAS. En effet, en regardant le ciel il est difficile de prendre en compte la profondeur sans repère. On se représente donc les mouvements des oiseaux en deux dimensions. "En développant ce modèle, nous avons pu simuler cet environnement" ajoute-il. En pratique, cela signifie que les étourneaux volent en maintenant une densité optimale de sorte que chaque oiseau puisse voir de la lumière selon plusieurs angles à travers la nuée. Un état que les physiciens appellent "opacité marginale". Le vol des étourneaux a déjà fait l'objet de plusieurs études comme le projet européen Starflag qui avait montré que les nuages formés par ces oiseaux se déforment en permanence, mais qu'ils reprennent toujours une forme allongée et aplatie, où la longueur égale cinq fois la largeur. Les chercheurs pensaient que cette organisation pouvait être générée quand chaque oiseau du groupe se repérait à ses voisins immédiats. "Notre recherche est un changement de paradigme car nous notons que les interactions locales entre les oiseaux ne suffisent pas à expliquer l'organisation du nuage à grande échelle" conclut Daniel Pearce.[/i] A noter : Le terme étourneau est porté par plusieurs oiseaux de la famille des Sturnidae. Les étourneaux ont des vocalisations diverses et complexes, et sont connus pour incorporer des sons de leur environnement dans leurs propres appels, y compris ceux des avertisseurs de voiture, et du langage humain. Ces oiseaux peuvent reconnaître les personnes, notamment en les nommant, et font actuellement l'objet de recherches sur l'évolution du langage humain... (Photo Un étourneau à tête grise. Shyamal CC BY-SA 2.5) Sciences et avenir 22/7/2014
  12. Ébola, Marburg, rage et peut-être MERS-CoV : les chauves-souris seraient le réservoir de nombreuses maladies mortelles pour l'Homme ou les animaux, dont certaines sont à l’origine d’épidémies dévastatrices. Des chercheurs du Cirad enquêtent actuellement pour comprendre les mécanismes de contamination et mieux enrayer la propagation des agents pathogènes. « Tous les mécanismes de contamination ne sont pas encore connus », souligne Mathieu Bourgarel, chercheur au Cirad, Centre de recherche agronomique pour le développement. Les scientifiques savent toutefois que les chauves-souris, deuxième famille de mammifères en nombre après les rongeurs, souillent les végétaux par leurs fluides corporels, comme l’urine, les déjections ou le placenta lors de la mise bas. De véritables enquêtes sont nécessaires pour remonter la piste des virus pathogènes. Ici, Mathieu Bourgarel, chercheur au Cirad, vient de capturer une roussette (Rousettus aegyptiacus) dans une grotte du Gabon. Cirad, J. L. Albert Ensuite les fruits infectés sont consommés par les populations humaines et animales. « Nous menons de véritables enquêtes policières pour mieux comprendre comment circule un agent pathogène, poursuit le chercheur. Le travail de détection de l’agent infectieux chez les espèces animales potentiellement en contact avec les humains est ardu car le plus souvent on ne décèle chez la chauve-souris que des fragments de virus. » Pour mieux prévenir et lutter contre les épidémies virales, les scientifiques tentent de déterminer les facteurs d’émergence d’une maladie. Ainsi, pour la fièvre hémorragique Ébola, qui sévit actuellement en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone depuis le mois de mars, « il existe un phénomène cyclique d’apparition des épidémies chez l’Homme », indique Mathieu Bourgarel. Tous les cinq ou six ans environs, une flambée se fait jour. « Ce phénomène pourrait être lié aux cycles particuliers de fructifications des arbres, entraînant des regroupements massifs de chauves-souris. » Les chercheurs ont par ailleurs mis en évidence que le nombre d’espèces de virus dépendait du poids, de la taille et de la forme de l’aire de distribution de l’espèce de chauve-souris. À travers le monde, et en particulier en Afrique et en Asie, les chercheurs du Cirad mènent des études sur les mammifères volants. Plus récemment, l’organisme a également été sollicité pour développer des travaux sur le virus MERS-CoV. Si le dromadaire a été identifié comme vecteur, les chauves-souris et les rongeurs pourraient là encore être les réservoirs primaires de ce virus. Futura Sciences 21/7/2014
  13. Météo-France a placé samedi après-midi 5 nouveaux départements en vigilance orange "orages", ce qui porte à 42 le nombre de départements en alerte du sud-ouest au nord. Le risque d'orages violents avec de forts cumuls de pluie ayant repris sur la Basse-Normandie et l'est des Pays de la Loire, cinq des six départements pour lesquels la vigilance avait été levée à la mi-journée sont à nouveau en alerte orange. De violents orages sont attendus dès ce soir dans l'ouest de la France. Lionel Bonaventure / AFP Il s'agit du Calvados, du Maine-et-Loire, de la Mayenne, de l'Orne et de la Sarthe. Les 37 autres départements, situés dans une grande bande allant des Pyrénées au nord de la France, sont toujours placés en vigilance orange. Samedi matin, 43 départements au total étaient déjà en vigilance orange, avant que leur nombre redescende à 37. Après l'accalmie de la mi-journée, des orages plus actifs se multiplieront en fin d'après-midi et en soirée du Centre vers l'Ile-de-France et la Haute-Normandie. Ils gagneront ensuite le nord et la Picardie en soirée et au cours de la nuit prochaine, prévoit Météo-France. Simultanément, des orages vigoureux reprendront sur un axe allant du sud-ouest vers le Limousin et le Centre. Dans la nuit de samedi à dimanche, ces deux zones orageuses formeront un axe pluvio-orageux actif, s'étendant du sud-ouest vers la Picardie et le nord, ajoute l'organisme français de météorologie. Ces orages peuvent s'accompagner de phénomènes particulièrement violents : rafales localement supérieures à 100 km/h voire jusqu'à 130 km/h, fort risque de grosse grêle, précipitations intenses et forte activité électrique, prévient Météo-France. En Haute-Normandie, les orages ont déjà fait des dégâts, privant en particulier 25 000 foyers d'électricité dans l'Eure et la Seine-Maritime vendredi soir. Samedi en milieu de matinée, 17 000 de ces foyers n'avaient toujours pas de courant et la société gestionnaire des lignes ERDF n'était pas en mesure d'assurer un retour complet à la normale avant dimanche après-midi. Le point 19/7/2014
  14. Paris - Les particuliers souhaitant bénéficier d'aides publiques pour financer des travaux de rénovation énergétique doivent désormais faire appel à des professionnels qualifiés "Reconnu garant de l'environnement" (RGE), aux termes d'un décret signé par les ministres de l'Écologie et du Logement. Paraphé par Ségolène Royal et Sylvia Pinel, ce décret permet l'entrée en vigueur du dispositif d'éco-conditionnalité pour les aides publiques de l'État destinées aux travaux d'amélioration de la performance énergétique des bâtiments anciens, précisent vendredi les deux ministères dans un communiqué commun. Le CLER en vidéos 16/7/2014 Pour l'éco-prêt à taux zéro, l'obligation de faire appel à un professionnel qualifié RGE s'appliquera à partir du 1er septembre. Le gouvernement espère faciliter la distribution de ces prêts en simplifiant les procédures bancaires, et tripler leur nombre à 100.000 par an, contre 30.000 actuellement. En ce qui concerne le crédit d'impôt développement durable (CIDD), l'obligation entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Et en outre-mer, l'éco-conditionnalité entrera en vigueur à compter du 1er octobre 2015 pour les deux aides, précisent encore les ministères. Les ménages engageant un projet de rénovation sont invités à choisir des professionnels RGE dès cet été, poursuivent-ils. De leur côté les artisans RGE pourront, s'ils le souhaitent, recourir à un tiers-vérificateur pour attester de l'éligibilité des travaux qu'ils réalisent, a indiqué Mme Pinel. Et le microcrédit accompagné de rénovation énergétique pour les ménages modestes sera expérimenté d'ici la fin de l'année dans plusieurs départements, a-t-elle ajouté. Romandie 18/7/2014
  15. Moscou (AFP) - La Russie a décidé vendredi d'interdire l'importation sur son territoire de fruits en provenance de Moldavie, après y avoir détecté la présence d'un "dangereux insecte ravageur", quelques semaines après avoir drastiquement limité ses importations de viande et menacé d'augmenter ses droits de douane. Watier - Visuel 5/10/2012 L'agence vétérinaire russe Rosselkhoznadzor a précisé que les fruits moldaves étaient désormais bannis du territoire russe en raison de la présence d'un "dangereux insecte ravageur: la tordeuse orientale du pêcher" découvert sur certains produits. Cette interdiction s'applique sur les pommes, abricots, pêches, nectarines, coings, cerises, poires, prunes et prunelles. La Tordeuse orientale du pêcher est un insecte qui s'attaque aux arbres fruitiers, notamment le pêcher. Le ministère de l'Economie russe avait déjà annoncé mercredi avoir préparé un projet de décret pour augmenter les droits de douanes, qui étaient jusque là nuls, sur un certain nombre de marchandises moldaves dont le vin, la viande, les légumes et les céréales. Moscou voit d'un mauvais oeil la signature en juin par la Moldavie d'un accord de libre échange avec l'Union européenne et a prévenu que la Russie prendrait des "mesures de protection" s'il s'avérait que l'accord nuisait à son économie. Moscou avait déjà décidé de limiter drastiquement ses importations de viande moldave, justifiant sa décision par des "infractions grossières aux exigences vétérinaires et sanitaires". La Russie est souvent accusée d'utiliser l'arme commerciale, notamment avec des motifs sanitaires, comme moyen de pression diplomatique sur ses voisins. Sciences et avenir 18/7/2014
  16. Washington (AFP) - L'année 2013 fut l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, les gaz à effet de serre ayant atteint des niveaux historiques et les glaces de l'Arctique continué à fondre, selon un rapport de référence publié jeudi. Le rapport annuel sur le climat, publié dans le Bulletin de la Société météorologique américaine, compile des données scientifiques et les événements climatiques de l'année passée, résultat d'un travail de 425 scientifiques dans 57 pays. Le document est comparable à un examen médical annuel, les chercheurs s'intéressant à des variables climatiques clés, a expliqué à des journalistes Tom Karl, directeur de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). "Si on voulait faire une analogie à la santé humaine, on pourrait dire qu'on a regardé combien de poids on a pris, et que la conclusion est que nous continuons à gagner du poids, année après année", a-t-il dit. "La planète, l'état du climat, change plus vite aujourd'hui qu'à n'importe quelle autre époque de la civilisation moderne", a dit Tom Karl. - Selon le rapport, l'Australie a connu son année la plus chaude, l'Argentine sa seconde et la Nouvelle-Zélande, sa troisième. - Les températures à la surface des océans ont également augmenté, faisant rentrer 2013 dans le classement des dix années les plus chaudes. - L'Arctique a connu sa septième année la plus chaude depuis la création de ce classement au tout début du XXe siècle. - Le volume des glaces arctiques est le sixième plus bas dans le classement débuté en 1979 à partir d'observations satellitaires. - L'Antarctique, en revanche, a vu son volume de glace (en mer et non terrestre) croître au rythme de 1% à 2% par décennie. "Le fait que la couverture de glace en Arctique se comporte différemment de celle en Antarctique est une énigme", a dit James Renwick, professeur à l'Université Victoria de Wellington, en Nouvelle-Zélande. - Le niveau général des eaux est également monté de trois millimètres l'année dernière, un rythme constant depuis vingt ans. - "En 2013, le niveau moyen des eaux dans le monde a atteint un nouveau record", a analysé Jessica Blunden, climatologue à la NOAA. "Il était supérieur de 3,81 centimètres à la moyenne observée sur la période 1993-2010". - Le méthane, le dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre provenant de la combustion des énergies fossiles ont aussi augmenté en 2013 pour battre un nouveau record. Pour la première fois, la concentration quotidienne de CO2 dans l'atmosphère a dépassé le seuil symbolique de 400 particules par million (ppm), selon des relevés effectués par l'observatoire Mauna Loa de Hawaï. Au printemps 2012, des sites d'observation dans l'Arctique avaient déjà constaté des concentrations de 400 ppm. Stacy Brimly 10/2/2014 Sciences et avenir 17/7/2014
  17. La séquence préliminaire du blé tendre, dont la farine sert à la fabrication du pain, vient d'être publiée. Le blé tendre est la céréale la plus cultivée au monde. INRA/Hervé Cochard Le blé tendre (Triticum aestivu), aussi appelé froment, est l'une des céréales les plus cultivées et consommées au monde. C'est aussi un organisme d'une grande complexité génétique, son génome contient 21 chromosomes et plus de 120.000 gènes. Dans la revue Science, plusieurs articles dressent une première cartographie génétique du blé, elle permettra d'améliorer certaines de ses qualités nutritionnelles et sa culture. C'est l'IWGSC (Consortium international de séquençage du génome du blé), créé par les producteurs de blé et des scientifiques, qui a dirigé certaines des études publiées. Le "gros" du travail concerne la mise à disposition de la séquence préliminaire du génome du blé tendre avec une esquisse de la composition des 21 chromosomes. Une autre équipe livre aussi une séquence plus complète appelée séquence de référence du plus grand des 21 chromosomes de la plante, le chromosome 3B. Ce chromosome avait déjà fait l'objet d'une publication par une équipe de l'Inra, en 2012. Image : Analyse des chromosomes du blé. INRA/Christophe Maitre. "Nous avons atteint une étape importante de notre feuille de route", déclare Catherine Feuillet, co-présidente de l'IWGSC et chercheur à l'INRA. "Nous savons maintenant quel chemin suivre pour obtenir des séquences de référence pour les 20 autres chromosomes et nous espérons trouver les ressources financières pour atteindre cet objectif dans les trois prochaines années" ajoute-t-elle. Plus de 215 millions d'hectares de blé sont cultivés chaque année, soit la superficie la plus importante de culture céréalière. Sa production est de près de 700 millions de tonnes, la plaçant au troisième rang derrière le maïs et le riz. Mais cette production est en passe de devenir insuffisante pour couvrir les besoins de l'humanité. Pour la nourrir, il faudra augmenter la production de blé de 60% d'ici 2050 estiment les experts. Cela fait plusieurs années que les scientifiques sont en quête des séquences du génome du blé. L'opération a été rendue difficile par une particularité de la plante : elle est polyploïde. Chacune de ces cellules contient trois génomes issus des plantes ancestrales à l'origine du blé, un grand nombre de gènes sont représentés plusieurs fois. En disposant d'une séquence préliminaire, les scientifiques espèrent pouvoir repérer des gènes d'intérêt permettant de faire émerger des variétés plus productives et plus résistantes aux maladies et au réchauffement. Sciences et avenir 18/7/2014
  18. Des images impressionnantes d'un banc d'anchois constitué de plusieurs dizaines de millions d'individus au large de la Californie. On n'avait pas vu ça depuis trente ans, affirment les scientifiques de l'Institut océanographique Scripps. Ce rassemblement d'anchois est si dense qu'il apparaît comme une marée noire. Il a été filmé au large de La Jolla, en Californie, le 8 juillet dernier. Les spécialistes ne s'expliquent pas les raisons de cette concentration de poissons qui pourrait contenir jusqu'à un milliard d'individus. Scripps Oceanography 10/7/2014 Un "bloom" de phytoplancton près des côtes pourrait expliquer l'arrivée massive des poissons. Ce même phénomène au large des côtes européennes laisse envisager que 2014 sera une année exceptionnelle pour la pêche aux anchois. .Sciences et avenir 18/7/2014
  19. Un Américain qui n'a pas récemment voyagé à l'étranger est la première personne aux Etats-Unis à avoir contracté localement le virus transmis par les moustiques. Photo d'un moustique-tigre ("Aedes albopictus") diffusée le 26 mars 2013 par l'Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID). (AFP PHOTO/EID Mediterranee) Le premier cas de chikungunya transmis localement par les moustiques a été détecté aux Etats-Unis, chez un habitant de Floride qui n'avait pas récemment voyagé, ont annoncé jeudi 17 juillet les autorités sanitaires. Jusqu'à présent, les Etats-Unis n'avaient enregistré que des cas de personnes revenant de l'étranger avec le virus, après avoir été piqué par un moustique pendant leur voyage, ont indiqué les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Cette maladie virale provoque de la fièvre et des douleurs articulaires sévères, ainsi que des maux de tête, musculaires, des enflements des articulations et des éruptions cutanées, selon les experts. "L'arrivée du virus de chikungunya, d'abord en Amérique tropicale et maintenant aux Etats-Unis, souligne les risques qu'il pose ainsi que d'autres pathogènes exotiques", a déclaré Roger Nasci, le chef de la branche des maladies arbovirales aux CDC. Le virus avait été identifié il y a sept mois dans l'hémisphère occidental, avec des cas dans les Caraïbes, mais les experts avaient prévenu que son arrivée aux Etats-Unis n'était qu'une question de temps. Les CDC travaillent en étroite collaboration avec les autorités de la santé de Floride "pour savoir comment le patient a contracté le virus", ajoute l'agence sanitaire, dans un communiqué. Les enquêteurs "surveilleront aussi d'éventuels autres cas (du virus) contractés localement dans les semaines et mois à venir", poursuit-elle, en refusant de donner davantage d'informations sur le malade. Il n'y a pas de vaccin pour se prémunir du virus et aucun médicament pour le soigner. Cependant, les CDC précisent que le chikungunya n'est souvent pas fatal et ceux qui le contractent sont généralement guéris en une semaine. Avec des symptômes comparables à la dengue, les patients infectés ont de la même façon des chances d'être immunisés pour l'avenir. Depuis 2006, les Etats-Unis ont dénombré une moyenne annuelle de 28 cas de chikungunya importé de pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine ou des Caraïbes, où le virus est fréquent. Sciences et avenir 18/7/2014
  20. Grâce à l'augmentation des populations de cétacés protégés depuis quelques décennies, l'impact des baleines sur leur environnement est mieux appréhendé. Pour les scientifiques, elles pourraient jouer un rôle dans la régulation du changement climatique. « La population des baleines à bosse du Pacifique a grossi récemment de 60 %, les grands cachalots aussi ont largement réapparu », se réjouit Joe Roman, biologiste à l’université du Vermont, aux États-Unis, et auteur principal d'une étude sur les baleines en tant qu'ingénieur de l'écosystème marin, publiée dans Frontiers in Ecology and the Environment. Les baleines à fanons et les cachalots figurent parmi les plus grands mammifères du monde. Décimées de 66 à 90 % du temps de leur chasse, les populations se repeuplent depuis quelques décennies. Photo : Certains pensent que les claquements de nageoires pourraient servir à tétaniser les poissons pour les capturer plus facilement. Kjetil Svenheim CC BY-SA 3.0 Depuis que la chasse à la baleine a été réglementée dans le monde, voire interdite, selon les États, les populations se reconstituent et permettent de mieux comprendre le rôle que ces espèces jouent dans l'équilibre océanique. Selon les auteurs de l'étude, la restauration à long terme des populations de baleine pourrait contribuer à des changements dans la structure et dans le fonctionnement des océans. « Nous avons tendance à penser que les écosystèmes océaniques fonctionnent de bas en haut. Que le phytoplancton, le zooplancton, tous les microorganismes mènent le bal. Certes, ils sont incroyablement importants, mais les gros prédateurs jouent aussi un rôle crucial », souligne Joe Roman. Vues d'hélicoptère, les baleines ressemblent à des têtards dans une grande mare. Sauf que ce sont des mammifères marins et qu'ils baignent dans les océans. Cela étant, l'influence de ces animaux sur leur écosystème paraît négligeable au vu de leur petitesse dans l'immensité bleue, toute proportion gardée. Et pourtant, leur cycle de vie impacte bel et bien les mers. Les chercheurs les surnomment « les pompes de l'océan », dans le sens où elles remontent en surface de la matière organique nourricière issue des poissons engloutis dans les profondeurs et rendue accessible au microplancton via leurs fèces. Cette carcasse de 35 tonnes d'une baleine grise déposée par 1.674 mètres de fond dans le bassin de Santa Cruz nourrit une communauté d'animaux : bactéries, palourdes, crabee et autres invertébrés. Eux-mêmes feront office de repas à des prédateurs, comme des calmars ou des poissons, et, possiblement en bout de chaîne alimentaire, d'autres baleines. Annerun974, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0 Comme les baleines se nourrissent dans certaines eaux, puis migrent dans d'autres pour se reproduire ou mettre bas, la circulation de ces nutriments indispensables aux micro-organismes s'avère prendre également une direction horizontale. C’est le « tapis roulant » baleinier, souligne Joe Roman. Et lorsqu'ils meurent, ces cétacés redescendent une ultime fois dans les fonds marins pour servir de festin aux animaux nécrophages qui y vivent. La boucle de la chaîne alimentaire est bouclée. Les baleines pourraient également faire partie de ces animaux qui atténueraient l'impact du changement climatique sur les océans, poursuivent les chercheurs. Contrairement aux espèces à courte durée de vie comme le zooplancton, les baleines, les requins ou les gros poissons présentent davantage de résilience aux événements extérieurs, indique Joe Roman. « Parce que ce sont des espèces qui vivent longtemps et n’ont des petits que peu souvent, les oscillations sont atténuées et le système entier est plus stable. » Et le fait de ne plus chasser ces animaux permet désormais de maintenir le carbone de leur carcasse dans les océans et non plus de le relarguer dans l'atmosphère. Futura Sciences 16/7/2014
  21. Bastia (AFP) - Le maire (nationaliste) de Bastia, Gilles Simeoni, indique avoir alerté la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal sur les risques présentés par le prochain passage au large des côtes corses de l'épave du paquebot italien Costa Concordia. Les opérations de remorquage du Concordia comprennent un passage à 25 km des côtes corses et sont "potentiellement dangereuses en termes de risques environnementaux et de pollution", a écrit M. Simeoni à Mme Royal dans une lettre datée du 11 juillet et rendue publique mardi. Le maire de Bastia Gilles Simeoni à Ajaccio le 24 avril 2014 (c) Afp M. Simeoni, qui demande quelles sont les dispositions prises pour éviter toute éventuelle pollution, mentionne "un rapport interne de l'armateur" du Concordia, selon lequel "pendant le transfert, il est possible qu'il y ait des rejets en mer d'eaux intérieures, de substances, d'hydrocarbures" présentant, selon l'édile, "un impact environnemental non négligeable". Les opérations de renflouement du paquebot géant, dont l'échouage le 13 janvier 2012 sur le rivage de l'île toscane du Giglio avait fait 32 morts, ont débuté lundi. Le remorquage vers le port italien de Gênes, où il doit être démantelé, doit débuter le 20 juillet. Le risque de pollution, ajoute M. Simeoni, est "majoré par le mauvais état de l'assise de l'épave". "Toute éventuelle pollution serait susceptible d'impacter directement les côtes bastiaises, du Cap corse, voire de la Plaine orientale (au Sud de Bastia, ndlr), lesquelles constituent une richesse majeure du patrimoine environnemental et économique de la Corse", a-t-il souligné, exprimant son "étonnement" face à l'absence de "communication officielle de la part des services de l'Etat". "De même et à ma connaissance", a-t-il ajouté, "ni les Corses ni leurs élus n'ont été consultés ou simplement informés des risques éventuels engendrés par ces opérations de remorquage et des précautions prises pour les faire disparaître". ---->Les craintes exprimées par le maire de Bastia, s'ajoutent à celles exprimées par les associations Greenpeace et Legambiente (article précédent)... Souhaitons que ces craintes soient vaines... Mais il y a rarement de fumée sans feu.... Sciences et avenir 15/7/2014
  22. Des braconniers ont massacré quatre rhinocéros dans une réserve du centre du Kenya. Il s'agit de la pire attaque contre cette espèce depuis 1988 dans le pays, a annoncé lundi le service kényan de la vie sauvage (KWS). Le 9 juillet, deux groupes de braconniers armés ont réussi à pénétrer de nuit dans la réserve naturelle privée d'Ol Jogi, située à 225 kilomètres au nord de Nairobi, a déclaré KWS. Les braconniers "ont réussi à s'échapper avec trois cornes", a-t-il ajouté. "Deux suspects ont été arrêtés et doivent comparaître devant la justice aujourd'hui (lundi)", a précisé un porte-parole du service. Selon le KWS, les braconniers ont tué une vingtaine de rhinocéros cette année, contre 59 l'an dernier. Il ne reste plus qu'un millier de bêtes dans le pays. Pour certains défenseurs de la nature, ces chiffres sont toutefois largement sous-estimés (pour les animaux victimes des malfrats). Le braconnage des rhinocéros et des éléphants a explosé au Kenya, comme dans le reste de l'Afrique, depuis la fin des années 2000, dopé par la demande asiatique. Des superstitions attribuent à tort à la corne de rhinocéros des vertus médicinales. L'ivoire est quant à lui recherché pour la fabrication d'objets décoratifs. Romandie 15/7/2014
  23. La première phase décisive du renflouement du paquebot s'est achevée avec succès. "Le bateau flotte. Il est à environ un mètre au-dessus du fond", a annoncé lundi Franco Porcellacchia, l'un des ingénieurs responsables de l'opération de renflouement du Concordia, dont le naufrage le 13 janvier 2012 devant l'île toscane du Giglio avait fait 32 morts. Il faudra un mètre supplémentaire avant de pouvoir le déplacer comme prévu. IndiaTV 13/7/2014 Une fois en flottaison, le navire sera déplacé d'une trentaine de mètres vers le large à l'est de l'île et solidement positionné à l'aide de 36 câbles d'acier et de 56 chaînes. De la bonne réussite de cette phase, d'une durée de six à huit heures, dépendra le départ du géant des mers vers le port de Gênes (nord), où il sera démantelé, deux ans et demi après son naufrage. Le point 14/7/2014
  24. Il est jeune, il est séduisant, il est Hollandais. Son idée de débarrasser les océans des déchets plastiques en installant un entonnoir géant dans le Pacifique fait rêver et son financement progresse. Le projet est-il seulement réalisable ? Probablement pas, répondent, parfois gênés, les connaisseurs du domaine. « Une fausse bonne idée » est l’expression la plus souvent entendue. Son idée défraie la chronique (voir dernier article, page précédente). Le jeune Hollandais, du haut de ses 19 ans et de son enthousiasme communiquant, séduit avec son projet de collecte géante des déchets de matières plastiques flottant dans la gyre de l’océan Pacifique, le fameux « continent de plastique ». L’ambitieuse aventure a déjà récolté plus de 1 million de dollars, soit plus de la moitié de ce que l’initiateur demande. Boyan Slat, depuis plusieurs années, travaille très sérieusement sur son projet, qui n’a rien d’une plaisanterie. « J’ai de la sympathie pour lui, témoigne Isabelle Autissier, navigatrice, présidente de la branche française du WWF… et marraine de Futura-Sciences. Je l’ai rencontré. Il est vraiment convaincu par son projet. » L’idée, détaillée sur le site du projet, Ocean CleanUp et dans un rapport téléchargeable, consiste à installer un barrage en surface là où il y a du courant. Si l’engin est fixe par rapport au fond, alors les déchets plastiques viendront s’y accumuler sans qu’il y ait besoin de consommer de l’énergie. Boyan Slat voit grand : son barrage serait constitué d’une très longue bouée de section cylindrique, portant des plaques de quelques mètres de hauteur, et formant une structure en « V » s’étendant sur une centaine de kilomètres. Au centre de ce « V », un engin automatique et alimenté en électricité par énergie solaire récupérerait les morceaux de plastique, les séparant de l’eau par centrifugation. Autonome, cette machine géante ne serait visitée que tous les six mois pour vider le conteneur. Le schéma de principe. Le barrage flottant est placé dans un gyre, c'est-à-dire une vaste région de l'océan où les courants sont grossièrement circulaires. Le boudin porte des plaques qui arrêtent les corps solides sur les premiers mètres sous la surface. La force du courant accumule les déchets flottants au centre du V, où un système automatique les fait tomber dans un conteneur. Ocean CleanUp Si elle en était restée là, l’idée serait seulement originale mais l’étudiant persévérant lève des fonds et poursuit son projet. Des essais ont été effectués pour vérifier comment le système fait le tri entre le plastique et les organismes vivants, plancton mais aussi poissons et autres cétacés. Pourtant, si beau qu’il soit, le concept a du mal à passer chez les scientifiques qui, en général, l’estiment irréalisable. Personne, par exemple, n’a encore pu faire fonctionner en haute mer un système quelconque sans l’entretenir régulièrement. Sans des interventions incessantes, les plateformes pétrolières finiraient par partir en miettes. L’ancrage au fond de cette bouée géante serait aussi une première car, à cet endroit du Pacifique, les fonds sont à environ 4.000 m et on ne sait pas réaliser pareil mouillage. « Pour maintenir une structure de 50 miles de long, poursuit Isabelle Autissier, forte de ses innombrables périples transocéaniques, il faudra des gardes. L’océan n’est pas vide ! Il y a beaucoup de navires… Et il faudra démontrer que l'ouvrage résiste vraiment au mauvais temps. » Une collecte effectuée par le voilier Tara qui servira à quantifier les déchets de plastique et leur granulométrie. On ignore encore assez largement les concentrations, les masses et les incidences sur les organismes vivants de ces polluants apparus récemment dans l'océan mondial. © Deniaud Garcia, Tara Expéditions Les critiques n’empêchent pas le projet d’avancer, cependant. « Il y a un vrai engouement des médias » témoigne Cristina Barreau, de l’association Surf Rider, qui conduit de nombreuses actions en faveur de la protection de l’environnement marin. Son directeur général, Stéphane Latxague, a exprimé ses réserves dans le blog de l’association. Pour lui, le projet illustre « une nouvelle forme d’occupation des médias », avec « une idée simple – plus concept marketing que vraie réponse à une difficulté – formatée pour plaire au public, une ʺinformation-produitʺ facilement ʺconsommableʺ et diffusable ». [size=16]L’efficacité est en effet problématique. D’ailleurs, Boyan Slat le reconnaît lui-même et estime à 140 tonnes de déchets par an la quantité qu’un tel barrage pourrait récupérer. Ce qui est négligeable. « Les pêcheurs se débarrassent de 160.000 tonnes d’engins de pêche usagés chaque année, et l’Europe, à elle seule, produit 25 millions de tonnes de plastique par an, rappelle Isabelle Autissier. Ce projet coûterait des sommes colossales, qui pourraient être mieux utilisées pour d’autres actions, par exemple pour réduire les quantités de plastique déversées dans l’océan. Pourquoi pas, par exemple, payer les pêcheurs pour qu’ils ramènent à terre leurs engins de pêche inutilisables ? » Le projet de Boyan Slat consiste à poser un barrage flottant fixe par rapport au fond pour profiter du courant. Les débris flottants seraient alors poussés par le courant jusqu'au collecteur central et l'ensemble fonctionnerait sans intervention humaine. Ocean CleanUp La navigatrice, qui se souvient avoir nettoyé une plage déserte dans les îles Malouines, au milieu de l’Atlantique sud, couverte de déchets amenés par les courants, émet une autre idée : pourquoi ne pas investir dans le nettoyage de ces immenses barrages naturels que sont les côtes et qui se montrent très efficaces pour capter les déchets flottants ? « Techniquement, des progrès restent à faire et le projet ne pourra pas être mis en œuvre avant 15 ans, ajoute Cristina Barreau. Il ne pourra donc pas être très utile. » Par ailleurs, le projet ne concerne que les macrodéchets, ceux qui sont bien visibles. Or, le vrai problème est celui des microdéchets, après la fracturation en minuscules particules qui sont ingérées par le plancton puis par toute la chaîne trophique. Une accumulation dont on ignore les effets mais qui n’est sans doute pas bénéfique pour les organismes vivants. Des chercheurs étudient actuellement cette question, comme ceux de l’expédition Tara Méditerranée. Romain Troublé, son secrétaire général, n’aime guère l’idée de l’étudiant hollandais, la trouvant inefficace, comme il nous le confiait en réagissant à la publication d’un rapport international sur l’océan mondial. Gilles Broise, membre de l’expédition 7e continent, résume le sentiment général : « la démarche est très bonne mais il ne faut pas dire que c’est LA solution ». Le véritable enjeu est de réduire drastiquement les rejets à la mer, tout le monde s’accorde sur le sujet, même Boyan Slat. Reste l’idée, le rêve et la parole qui est donnée à celles et ceux qui parlent de cette pollution. « Si tous les jeunes de 19 ans étaient aussi enthousiastes pour défendre l’environnement, ce serait formidable ! » conclut Isabelle Autissier. Futura Sciences 11/7/2014[/size]
  25. L'analyse de restes d'insectes a permis de reconstituer les paysages végétaux qui entouraient les remparts de Marseille entre le 14e et le 17e siècle. Lors de fouilles archéologiques, il n'est pas rare de trouver dans les sédiments des fossiles d'insectes plus ou moins bien conservés. Parmi eux, un grand nombre de coléoptères. L'analyse de ces fossiles d'insectes, la paléo-entomologie, permet de reconstruire les paysages du passé car chaque coléoptère vit dans un environnement bien spécifique. La ville de Marseille au 17ème siècle, d'après Maretz (1631). La position des fouilles de la place Général-de-Gaulle est approximativement dans l'angle inférieur droit de l'image Marseille, Archives communales. Spécialiste de cette discipline confidentielle - il n'y a que quelques experts en Europe - Philippe Ponel, chargé de recherche au CNRS, a travaillé sur un chantier de fouille à Marseille. Son étude, publiée dans la revue Quaternary International, a permis de restituer l'environnement végétal de la cité phocéenne et de mieux comprendre les activités humaines qui s'y déroulaient. Les fouilles ont concerné la place du Général de Gaulle, située dans le centre près du Vieux-Port et de la Canebière. À l'époque, cette zone était hors des remparts de la ville. "Durant les fouilles on a mis au jour une structure en forme de puits dans lequel on a retrouvé de nombreux restes d'insectes piégés" se souvient Philippe Ponel. Ces fossiles ont été prélevés, nettoyés puis traités en laboratoire pour faciliter leur identification. "Si les tissus mous disparaissent avec le temps, de nombreuses structures subsistent, notamment les pièces génitales qui sont importantes pour reconnaître les différentes espèces de coléoptères" précise le chercheur. L'équipe de Philippe Ponel a ainsi pu identifier des centaines d'espèces (plus de 300 taxons) de coléoptères différentes dans les sédiments marseillais, au terme d'un travail de plusieurs mois. Les coléoptères retrouvés et identifiés ont permis, avec l'analyse des pollens fossiles, de dresser un tableau de la zone fouillée. "Il en ressort qu'entre le 14e et 17e siècle, juste sous les remparts de la ville et à l'emplacement de l'actuelle Canebière, s'étendaient de vastes terrains vagues avec une flore rudérale typique associée à grande diversité de coléoptères phytophages" décrit Philippe Ponel. Le paysage autour de Marseille entre le 14e et le 17e siècle ressemblait à celui de la colline de Notre-Dame de la Garde. SIPA. Sur ces terrains venaient paître des troupeaux dont la présence est révélée par un nombre important de fossiles de coléoptères coprophages ainsi que de pollens de plantes nitrophiles, associées aux sols enrichis en nitrates provenant de la décomposition des fèces. L'abondance de coléoptères xylophages indique également la présence de bosquets d'arbres dont des pins d'Alep et des figuiers. Ce paysage était parsemé de vieux murs délabrés où vivaient d'autres espèces de coléoptères constituant une "faune des ruines" qu'on peut retrouver dans les arènes de Nîmes par exemple. (Photo Parmi les nombreux insectes identifiés dans le site archéologique figure ce gros Coléoptère ténébrionide du genre Akis (Akis bacarozzo), qui fréquente les vieux bâtiments et les ruines en région méditerranéenne. Philippe Ponel). D'autres petites communautés de coléoptères à exigences écologiques très fines "fournissent encore une multitude de détails qui croisés avec les données archéologiques, l'examen des pollens et l'étude des macrorestes végétaux permettent aussi de se faire une idée précise des activités humaines autour de Marseille" rajoute Philippe Ponel. On retrouve, bien sûr, la trace de chantiers de construction navale, des marais salants ou encore à proximité de la Canebière l'exploitation du chanvre dont les fibres servent à tresser les cordages. Le nom de la célèbre artère marseillaise provient d'ailleurs du mot latin cannabis. Cette étude paléo-entomologique est sans équivalent en France et dans le bassin méditerranéen. Elle permet de compléter le travail des archéologues avec une approche originale très peu usitée en France et même en Europe, à l'exception du Royaume-Uni. Si elle apporte certaines réponses, elle soulève aussi des interrogations. Ainsi, la découverte d'un scolyte (encore un coléoptère!) associé aux noyaux de dattes interroge sur la présence de ces fruits dans la région à cette époque. Le palmier dattier Phoenix dactylifera était-il déjà introduit à Marseille ? Les scolytes sont-ils arrivés avec des cargaisons de dattes en provenance d'Afrique du Nord ? Mystère... (Photo Phoenix dactylifera MPF CC BY-SA 2.5) Sciences et avenir 11/7/2014
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