-
Compteur de contenus
270 -
Inscription
-
Dernière visite
Type de contenu
Forums
Blogs
Boutique
Calendrier
Téléchargements
Galerie
Articles animaux
Sites
Annuaire animalier
Petites annonces
Tout ce qui a été posté par Kaline0795
-
-
-
-
Heartland, c'est toute la vie de Laura. Ici, elle a vu sa mère redonner confiance a des chevaux maltraités. Là, elle l'a vue guérir les cas les plus désespérés. Laura aussi a hérité ce don, cette capacité à écouter et à comprendre les chevaux. Mais un tragique accident vient tout bouleverser. A présent, ce qui reste à Laura, c'est ce que sa mère lui a appris: des miracles peuvent toujours arriver à Heartland... Je remercie shalimar qui m'a beaucoup aidé ^^ → Chapitre 1 ← Spoiler: Laura Fleming regarda le car scolaire s'éloigner, jeta son sac en travers de l'épaule et s'engagea sur la piste de terre battue qui conduisait à Heartland. De chaque côté, chevaux et poneys broutaient paisiblement dans les paddocks. Laura sourit. Quel bonheur de se retrouver chez soi pour les vacances ! Elle allongea le pas en apercevant les portes blanches des écuries. Ted sortait Copper, un hongre bai, attaché à la longe. Il se dirigea vers le manège à ciel ouvert où les attendait Marion Fleming. Laura leur emboîta le pas. Rien ne l'enchantait davantage que de regarder sa mère faire travailler les chevaux. Ted marqua une pause devant la barrière. Irrité par les mouches qui bourdonnaient autour de sa tête, Copper encensa violemment. Ted leva la main pour chasser les insecte. La réaction fut immédiate. Le cheval hennit et se cabra. -Woo ! lâcha Ted, surpris. Terrifié, Copper battit l'air de ses sabots à quelque centimètres à peine de la tête du garçon. -Tout doux ! intervint fermement Marion Fleming. Elle s'empara de la longe et marcha lentement vers le cheval. Copper sembla se calmer. Marion continua d'avancer en chuchotant des paroles apaisantes et posa enfin la main sur le licou. -Bon sang ! Ce que je peux être idiot ! gronda Ted, livide, en rejetant ses cheveux noirs en arrière. -C'est bon, Ted. Tu as juste oublié que Copper ne supporte pas de voir une main levée, ajouta-t-elle en flattant l'encolure de l'animal. Un mois plus tôt, Copper, un magnifique cheval d'obstacles, était arrivé ici dans un état pitoyable. Dès qu'il refusait d'avancer ou faisait un saut incorrect, ses anciens maîtres lui infligeaient des coups de cravache sur le chanfrein, la tête, les oreilles. Marion devait déployer des trésors de douceur pour lui redonner confiance. -Salut, ma fille ! dit-elle en découvrant soudain la présence de Laura. Bonne journée ? -Oui. Copper va mieux ? -Il ira mieux quand je l'aurai travailler. Tu reste avec nous ? -Quelle question !... Salut, Ted ! ajouta-t-elle en rejoignant le jeune palefrenier derrière la barrière. Copper trottait déjà autour du manège. Un trot régulier. Au centre, se tenait la fine silhouette de Marion Fleming. Ce n'était pas la longe qui en imposait au cheval mais le fil invisible qui les reliait. Au moindre pas en avant de la jeune femme, Copper ralentissait . Si elle reculait, il accélérait. Leur complicité était évidente. -Peut-être qu'un jour je réussirai à être aussi efficace avec les chevaux, dit Ted. -Et moi aussi, murmura Laura. Marion fit faire encore deux tours de piste à Copper.Puis,lorsqu'il ouvrit et referma la bouche comme pour mâcher de l'avoine,Marion lui tourna le dox et ne bougea plus. Laura observait la scène avec attention.Copper s'immobilisa.Allait-il ou non se décider à rejoindre sa mère? Après un moment d'hésitation,il s'approcha d'un pas nonchalant, et hennit doucement derrière l'épaule de Marion. Alors,elle se retourna et le caressa entre les deux yeux.Laura sentit l'émotion la gagner.Il ne restait rien du cheval terrifié.Il acceptait enfin sa dépendance et accordait sa confiance. -Allons-nous-en,chuchota Ted. Laura acquiesça, reprit son sac,et tous deux se dirigèrent vers les stalles. Ted travaillait à Heartland depuis trois ans.Au début,il venait seulement le week-end et après l'école,afin de gagner un peu d'argent pour aider sa famille.Mais à seize ans, il avait quitté le collège. Il consacrait désormais tout son temps aux chevaux. Laura s'en était réjouie.Ted avait de l'avenir ici.Et puis c'était super de le savoir à Heartland. -Je dois panser Chester,déclara-t-il. Il traversa la sellerie et s'empara d'un licol et d'une brosse.Laura s'avança vers le box du cheval.Il était là pour apprendre à supporter le sulky,l'attelage utilisé pour les courses de trotteurs. -Ca va champion ? murmura-t-elle en lui caressant le chanfrein. -Ta mère pense qu'il est guéri.Il nous quitte demain. -Demain?répéta-t-elle,la gorge serrée. Se séparer des chevaux,les voir partir chez leur anciens ou nouveaux maîtres était toujours un déchirement. -Il va me manquer. -A moi aussi,avoua Ted. Tous deux caressèrent la robe baie et luisante,puis Ted lança : -Bon,il faut s'y faire ! Ca veut dire ... -...qu'un autre cheval viendra prendre la relève,acheva Laura. -Tu lis dans mes pensées,maintenant ? la taquina-t-il. Et comme elle s'apprêtait à lui donner une bourrade, il fit mine de gémir. -Arrête ! Sinon,c'est moi qui vais devoir être soigné ! Ted commença à étriller Chester. -Lou a téléphoné ? demanda soudain Laura. La brosse resta en suspens. -Non,pourquoi?Tu attendais son appel ? fit-il sarcastique . Une lueur d'impatience traversa les yeux gris de Laura. -Ben oui ... Lou m'a promis qu'elle viendrait pour mon anniversaire,et qu'elle passerait un coup de fil pour annoncer l'heure de son arrivée. -Et tu l'as crue ? ironisa-t-il. -Oui...J'ai tellement hâte de la revoir ! Ca fait un bail qu'elle n'est pas venue. Sa soeur avait quitté l'Angleterre un an plus tôt,pour travailler dans une banque à New York.Elle avait annoncé sa visite de nombreuses fois,mais elle n'avait jamais remis les pieds à Heartland. Laura entra par la porte de derrière,ôta ses baskets et fit irruption dans la cuisine. -Salut,je suis là ! La pièce était vaste et plutôt encombrée.Dans un coin,une étagère pleine à craquer d'ouvrages et de magazines hippiques menaçait de s'écrouler.Sur la longue table de bois,une cravache voisinait avec des mors,de vieux gants de cuir rattatinés,un pot de graisse et des trousseaux de clefs empilés dans une corbeille. -Tiens,te voilà ? Tu as passé une bonne journée ? lança son grand-père,occupé à rafistoler une mangeoire. -Je suis surtout contente d'être en vacance ! Lou a appelé? Jack Bartlett sourit et posa son tournevis sur un petit banc. -Pas encore.Elle le fera certainement en rentrant du bureau. Laura hocha la tête,avala un verre de jus de fruit et grignota deux gaufrettes. -Je monte me changer,grand-père. Elle gravit quatre à quatre les marches de l'escalier,et gagna sa chambre.Une énorme pagaille y régnait : le lit était défait,des manuels de dressage jonchaient le sol,la moitié d'un biscuit pour cheval s'émiettait sur la table de nuit. Elle enfila son jean de travail,un T-shirt,attacha ses longs cheveux bruns et redescendit dans la cuisine. A cet instant,le téléphone sonna. -Je décroche ! cria-t-elle en se ruant sur l'appareil.Je parie que c'est Lou. C'était Lou. -Télépathie! Je savais que c'était toi! Hurla-t-elle dans le combiné. -En effet,c'est moi,dit Lou,sans enthousiasme dans la voix. -A quelle heure tu arrives demain ? On dîne à sept heures,mais maman pense que tu vas rappliquer plus tôt ! -Eh bien... Le ton de Lou était froid.Lointain.Impersonnel. -Tu viens,hein? -Je suis désolée,Laura,mais j'ai un contretemps au boulot ... -Mais tu avais promis ! explosa Laura. -Je sais.Je suis désolée. -Tu ne pex pas me faire ça ! C'est mon anniversaire ! Tu l'as oublié ? gémit-elle,au bord des larmes. -Ecoute,pourquoi tu ne viendrais pas me voir?On pourrait faire les magasins... Laura ne répondit pas. -Tu veux bien prévenir maman et grand-père? continua Lou.Tu vas recevoir une surprise par la poste,et Carl t'envoie ses amitiés. Carl Anderson était le petit ami de Lou.Laura ne l'avait vu qu'une fois et elle ne l'aimait pas .Quand elle avait évoqué les fabuleux exploits de sa mère,il avait ri. < -Je te rappellerai,Laura.Je dois te quitter,maintenant.A plus ! Le coeur lourd,Laura reposa l'appareil.Mais elle ressentait aussi de la fureur. Jack fronça les sourcils devant sa mine défaite. -Lou ne vient pas,hein?dit-il doucement. -Elle a trop de travail,comme d'habitude ! Le vieil homme soupira. -C'est important pour elle,ma chérie. -Mon anniversaire aussi ! Elle trouve toujours une excuse pour ne pas venir ! Laura se laissa tomber sur une chaise. -J'ai quelque chose qui va te faire plaisir,dit son grand père,en lui tendant le dernire numéro de La vie des chevaux. -Tiens,lis ça,page 30.Ca va te remonter le moral. Fébrile,elle ouvrit le prestigieux magazine.Un article sur Heartland ? ... Une page entière ! C'est à Heartland,dans les montagnes du nord-ouest de la Virginie,que Marion Fleming,célèbre cavalière,accueille chevaux,poneys et ânes victimes de maltraitances,afin de soigner,leurs blessures et leur premettre de prendre un nouveau départ... ...Voici déjà douze ans que,à la suite de l'accident survenu à son époux,Tim Fleming,lors du Concours mondial de sauts d'obstacles qui l'a condamné à vivre dans un fauteuil roulant,Marion Flemming se consacre à cette tâche. Dans ce centre de rééducation équestre doté de dix-huit stalles,des chevaux de monte et des trotteurs,considés par certains comme dangereux et irrécupérables,ont trouvé un foyer.Grâce à ses connaissances en médecine vétérinaire et en dressage,Marion Fleming a réussi à guérir le célèbre Pegasus que montait son mari.Elle suit les autres chevaux afin qu'ils récupèrent leur santé mentale et physique.Une fois qu'ils sont rétablis,Marion Fleming déploie toute son énergie pour leur trouver de nouveaux maîtres. Laura n'avait que trois ans au moment de l'accident de son père et ses souvenirs étaient flous.Elle savait seulement que,se sentant incapable d'assumer son handicap,il les avait quittées.Son grand-père était alors venu vivre avec eux. -Grand-père,c'est super ! s'écria-t-elle,tout excitée.Avec cet article,nous allons bientôt recevoir d'autres pensionnaires !Les propriétaires de chevaux difficiles ne vont pas tarder à nous les confier ! -Ne rêve pas trop,ma chérie... Laura bondit sur ses pieds. -Maman l'a lu ? -Pas encore. -Je file le lui montrer! Ce soir,rien ni personne ne parviendrait à entamer son enthousiasme ni sa passion pour les chevaux ! → Chapitre 2 ← Spoiler: Tout en traversant la cour, Laura se réjouissait de cet article providentiel. Il allait leur amener d'autre clients. Ce qui voulait dire plus d'argent pour soigner les chevaux ! Elle laissa galoper son imagination. Vingt stalles supplémentaires. Un autre trotteur. Un nouveau van. Et surtout un manège couvert pour l'hiver. Son vœu le plus cher était qu'Heartland prospère. Son projet était donc en bonne voie ! Sa mère était toujours dans le manège, en train de féliciter Copper. -Viens, Laura ! Lui cria-t-elle. Laura escalada la barrière. -Maman, regarde l'article qui vient de paraître dans la vie des chevaux ! Marion prit la revue, la parcourut et se mit à rire. -...soigner leurs blessures ? Tiens donc ! Ça me plaît. Laura appuya son front sur le chanfrein de Copper. -Voilà une chose que tu n'aurais pas pu faire il y a un mois, dit Marion en souriant. -Maman, il est génial, cet article ? Je te parie qu'un tas de gens vont nous amener leurs chevaux. -Tu sais, on ne s'en est pas trop mal sortis jusqu'à présent. Et je ne pense pas qu'on pourrait accueillir plus de clients à Heartland. -Mais si on en avait davantage, on pourrait construire de nouvelles écuries. -Je te reconnais bien là, ma chérie ! Tu as raison, mais ne t'emballe pas ! On fait déjà un travail formidable. Ensemble, elles ramenèrent Copper dans son box, et Laura se décida à annoncer la mauvaise nouvelle à sa mère: -Lou a téléphoné. Elle ne viendra pas. Le visage de Marion s'assombrit d'un coup. -Il n'y a que son boulot et son idiot de Carl qui comptent ! Nous n'existons pas pour elle, reprit Laura -Mais non. Lou nous aime. C'est simplement difficile pour elle de quitter son travail en se moment. -Ridicule ! C'est ici, sa maison ! -Non, Laura, et tu le sais. Convaincue que son père reviendrait à Heartland, Lou était d'abord restée en Virginie. Puis elle avait demandé à être pensionnaire dans un collège en Angleterre. Marion avait accepté. L'internat atténuerait peut-être le choc émotionnel dont sa fille souffrait. Par la suite, Lou avait passé toutes ses vacances en Grande-Bretagne. Avec ses amis ! Quand elle rentrait à la maison, elle ne cachait ni son mépris ni sa haine pour les chevaux qu'elle rendait responsables de l'accident de son père. Laura soupira. En dépit de leur différences, elles restaient sœurs. -J'avais tellement envie de la revoir, maman, dit-elle d'une toute petite voix. -Je sais, ma chérie. Elle reviendra... Un jour. -Quand ? Pour mes seize ans ! Pourquoi n'arrive-t-elle pas à oublier l'accident de papa ? Explosa Laura -Lou était plus âgée que toi quand c'est arrivé. Elle était très proche de votre père. De vrais inséparables. Il avait placé beaucoup d'espoir en elle. C'est d'ailleurs une excellente cavalière et, après l'accident, elle a pris les choses en main... Je ne sais pas comment nous aurions fait sans elle, expliqua Marion d'une voix triste. Laura eu soudain envie de pleurer: Lou leur manquait terriblement. -Tu verras, ta sœur finira par changer, conclut Marion. En passant devant le box de Pegasus, la mère de Laura posa tendrement la main sur la tête grise du bel étalon. -Maman, est-ce que je ressemble à papa ? Marion resta silencieuse un long moment. -Maman ? Insista Laura, frustrée. Pourquoi sa mère parlait-elle si rarement de son mari ? Marion regarda sa fille. Grande, mince, des cheveux noirs, des yeux gris... -Physiquement, oui, tu lui ressembles. Mais tu as mon caractère. Sensible, intuitive. Je croit que nous formons une sacrée équipe avec Lou. Elle qui a les pieds sur terre et l'esprit pratique. -Comme papa ? -Oui...ou du moins tel que je le voyais. Elle changea alors de sujet et lança gaiement: -De quoi as-tu envie ? Tu veux faire une balade avec ton poney quand nous aurons fini de nourrir les chevaux ? C'est une journée superbe. Tes terminera le travail. -Super ! S'écria Laura Ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait monter pour son plaisir et non parce qu'elle y était obligée. -Après tout, c'est ton anniversaire! Ajouta sa mère en riant. -Soraya doit passer tout à l'heure. J'espère qu'elle m'accompagnera ! Soraya Martin était la meilleure amie de Laura, sa complice aussi. Toutes les deux étaient passionnées d'équitation. -Bonne idée, Laura. Amusez-vous bien, répondit Marion. Tandis que Marion traversait la cour, Laura s'approcha de Pegasus et appuya sa tête contre son cou puissant. Il avait été grièvement blessé après la chute de on père. Quand Laura voyait ce cheval, elle pensait très fort à lui. Choyer Pegasus, c'était se rapprocher de papa. -Tu croit que Lou reviendra un jour ? Lui souffla-t-elle à l'oreille. Pour toute réponse, Pegasus s'ébroua. -Je t'aime, murmura Laura. Elle massa doucement les oreilles du cheval avec de petits mouvements circulaires. Comme le faisait sa mère pour dissiper le stress des chevaux. Quelque minutes plus tard, Marion était de retour. -C'était Wayne Tailor. Il viendra chercher Chester demain matin. Black et Tarka, affamés, s'impatientaient dans les box voisins. -Allons les nourrir, décida Marion. Un parfum de betterave les accueillit au fond de l'écurie. Marion commença à remplir les mangeoire de son, d'ogre et de bottes de luzerne. Aux yeux de Laura, c'étaient ces gestes familiers, ces odeurs et ces petits détails qui faisaient d'Heartland un vrai paradis. Durant toute son enfance, elle avait baigné dans cette atmosphère. -ça t'ennuierait de profiter de ta balade pour apporter à Mme Bell les herbes que je lui ai promises afin de soigner la constipation de Sugerfoot ? -Bien sûr que non, maman. Mme Bell était une vieille dame qui vivait dans une petite maison tout au bout d'un chemin désert. Son poney shetland, Sugarfoot, la suivait partout. Comme un chien ! -Après, nous pourrions nous rendre à Clairdale. Soraya n'a pas encore vu le nouveau cheval des Mallens, suggéra Laura. Les Mallens, eux, vivaient dans une vieille baraque délabrée. Entourés de bêtes plus ou moins faméliques. Des poules, des chiens, deux vaches. Récemment, un jeune et magnifique étalon avait rejoint cet étrange troupeau dans le pré ras situé devant leur maison. Sa mère lui je ta un coup d'œil inquiet. -Ne t'écarte pas de la piste et ne prends surtout pas la mauvaise route. C'est très dangereux d'y passer à cheval. D'accord, maman, soupira Laura. Sa mère leur répétait cela pour la énième fois. Un peu lasse, Laura prit une botte de luzerne et se dirigea vers le fond de l'écurie. → Chapitre 3 ← Spoiler: Son travail achevé,Laura descendit dans la prairie où s'ébattaient les poneys.Jazz,la jolie petite jument noire,vint l'accueillir. -Salut,Jazz ! lança Laura. Elle tira de sa poche un paquet de chocolats à la menthe et en offrit un à la jument. Jazz l'avala goûlument et revient à la charge pour en obtenir un autre. Il n'en fallut pas plus pour alerter les autres chevaux.Le paquet de chocolats y passa.Mais à l'arrivée d'un poney, oreilles couchées, qui montrait carrément les dents, le groupe s'écarta prudemment. -Sundance ! Espèce de jaloux ! s'exclama Laura, tandis que le poney lui donnait de grands coups de tête affectueux dans la poitrine. Laura posa un baiser sur la jolie tête couleur miel, ce qui n'empêcha pas le poney de gratifier Jazz d'un coup de sabot. Lors d'une vente de chevaux, deux ans plus tôt, Laura avait craqué pour Sundance au premier regard. A sa façon de coucher les oreilles, la tête haute, prêt à défier le monde entier, et tout particulièrement ceux qui osaient venir l'observer dans son enclos,Laura avait deviné qu'il n'était pas un poney comme les autres. < Il finira à l'abattoir ! > avaient grommelé deux clients. Ils se trompaient. Laura avait supplié sa mère de l'acheter. Puis,à force d'amour et de soins,la jeune fille avait fini par faire sa conquête. Sundance avait surpris tout le monde par son exceptionnel talent. Aucun obstacle ne le rebutait. Depuis,plus d'un acheteur s'était présenté. Mais sa mère avait promis de ne jamais le vendre. -Laura!cria une voix. C'était Soraya,ses boucles brunes flottant sur ses épaules. Elle descendait le chemin, un licol à la main. -Quand ta mère m'a dit qu'on pouvait aller se promener, j'en suis tombée le derrière sur une théière ! lança-t-elle gaiement. Laura se mit à rire. -C'est quoi, cette expression? -Cherche pas, je viens juste de l'inventer. -Je monte Sundance, et toi? -Jazz,répondit Soraya, pleine d'assurance.A quelle heure arrive Lou? -Elle ne vient pas. Soraya compris immédiatement qu'évoquer Lou rendait son amie triste.Elle changea de sujet. -Tu as demandé quoi,pour ton anniversaire ? -La veste bleue que j'ai vue dans la vitrine chez Baxter.Elle est imperméable,et je l'ai montrée à maman une bonne dizaine de fois.Et peut-être...un jodhpur et des gants. Quand elles allaient en ville,Baxter,le sellier,avait toujours droit à une visite. -Et Matt,tu as des nouvelles ? insista Soraya. Matt Trewin, grand blond au yeux noirs avait un sourire craquant. -Quoi, Matt ? Jeta Laura d'un ton faussement indifférent. -Hé ! Ne fais pas comme si de rien n'était !C'est évident qu'il veut sortir avec toi. Il te tourne autour à l'école, et il est toujours fourré à Heartland. -Pfff, il vient pour accompagner Scott, certainement pas pour mes beaux yeux. Scott Trewin, le frère aîné de Matt, était le vétérinaire de la région. Il passait souvent à Heartland. -Matt raconte qu'il veut suivre les traces de con frère, ajouta Laura. Je parie qu'il changera d'idée. -Pourquoi? -Matt n'éprouve pas une vraie passion pour les chevaux. Il monte trop rarement . -T'es cinglée, Laura. Accepte de sortir avec lui. C'est le type le plus cool de l'école. Beau ! Brillant ! Galant ! Si seulement j'avais la chance de rencontrer son sosie pendant les vacances ! Sur le conseil de ses parents, Soraya partait début juillet suivre un stage d'équitation. Là-bas, on lui confierait un cheval durant tout le séjour. -Je suis peut-être cinglée, mais tu vas me manquer beaucoup plus que Matt, rétorqua Laura, la mine boudeuse. -Toi aussi, tu vas me manquer. Mais je serai là en août. Tout en parlant, elles avaient préparé leurs chevaux pour la balade. Elles enfourchèrent leurs montures et traversèrent un petit bois avant de s'engager sur le chemin boueux qui conduisait à la maison de Mme Bell. Elles trouvèrent la vieille dame dans le potager, en train d'arracher des carottes. A peine les légumes étaient-ils posés dans le panier que Sugarfoot s'empressait de les grappiller. A douze ans, le poney n'avait perdu ni son air fringant ni son appétit. -On peut vous donner un coup de main ? Proposa Laura en mettant pied à terre. -Non, je vous remercie. Vous voulez boire quelque chose, les filles ? Lança Mme Bell en souriant. -Avec plaisir, gloussa Soraya. -Dans ce cas, nous voilà quittes, si vous voulez bien porter le panier dans la cuisine... Laura prit la botte d'herbes accrochée à la selle de Sundance et Soraya, le panier. Mme Bell se redressa péniblement. Elle s'appuya à l'encolure de Sugarfoot qui la conduisit tout droit jusqu'à la maison, selon un rituel bien précis. -Vous êtes sûre que tout va bien, madame Bell ? Demanda Laura, en jetant un coup d'oeil anxieux à la vieille dame. La jeune fille parcourut du regard la pièce vide. Une table. Une seule chaise. Vivre seule ne devait pas être gai. -Oui, oui... Je suis un peu fatiguée,mais Sugarfoot veille sur moi. Une fois qu'elles furent reparties, Laura se sentit coupable. -Je croit que nous devrions venir voir Mme Bell plus souvent. -Oui, c'est, vrai, ça lui ferait de la compagnie, acquiesça Soraya. Le soleil brillait. Le ciel était bleu. Mais en levant les yeux sur Clairdale, Laura aperçut de gros nuages sombres qui s'amoncelaient autour de la crête. Était-ce un pressentiment ou bien les paroles de sa mère avaient fait leur chemin dans son esprit ? Toujours est-il qu'une petite voix lui soufflait de rester prudente. -Tu veux toujours aller voir l'étalon des Mallens ? Demanda-t-elle à son amie. -Bien-sur ! Tu parle tout le temps de leur cheval. J'ai vraiment hâte de le voir ! -C'est vrai, il est super ! S'écria Laura, ragaillardie. Lorsque la piste devint plus large, elles piquèrent un galop. Laura ne put résister à l'envie de franchir deux troncs d'arbres renversés. Penchée en avant, les rênes bien en main, elle donna une légère pression aux flancs de Sundance qui savait ce que la cavalière attendait de lui. Le poney s'envola et se reçut en souplesse.-Il saute rudement bien ! Lança Soraya. Tu comptes le faire concourir cet été ? -Bien sûr, s'écria Laura qui jubilait. Puis elle se mit à rire lorsque Sundance fit volte-face, es oreilles couchées, dans le but évident d'éloigner Jazz, sa vieille ennemie. Heureusement que les examinateurs de concours ne l'avaient jamais vu se conduire ainsi. -Angela aura intérêt à faire gaffe ! Gloussa Soraya. Elle étaient toute trois dans la même école. Angela, l'image même de la fille parfaite, à a fois belle et sportive, était une excellente cavalière. Ses parents possédaient une écurie, Yellow Sun. Angela, entraînée par sa mère, Valery Gorst, ne manquait aucun concours et avait décroché bon nombre de trophées. La première fois qu'Angela avait vu arriver Sundance monté par Laura, elle l'avait surnommé « la mule ». Elle avait cessé de rire lorsqu'il avait sauté. -Je t'ai dit que la mère d'Angela voulait acheter Sundance ? Reprit Laura. -Tu rigole ou quoi ? -Non, je t'assure. Elle a proposé un prix exorbitant, mais maman a refusé son offre... Je ne te laisserai jamais aller à Yellow Sun, ajouta-t-elle en flattant l'encolure de son poney. Les méthodes employées à Yellow Sun étaient bien différentes de celles d'Heartland. Valery Gorst ne jurait que par la force et la discipline. Instaurer une relation affective avec les chevaux n'était pour elle qu'une perte de temps. Combien de médaille vais-je remporter cet été ? Se demanda Laura. Elle souhaitait se présenter à un concours d'obstacle en catégorie junior. Le tout était d'en trouver le temps. Si Heartland devenait vraiment prospère, maman ne pourrait pas se passer d'elle. Laura adorait les compétitions, mais plus encore la rééducation des chevaux traumatisés. Plus elle approchaient de Clairdale, plus le terrain devenait accidenté. Les poneys butaient sur la rocaille et dérapaient sur les touffes d'herbe. L'escalade se poursuivit, et elles atteignirent enfin le sentier des Mallens. -Hé ! Tu as vu ça ? S'exclama Laura en tirant sur les rênes de Sundance. Trois rangées de fil barbelé barraient le chemin. Impossible de les franchir. Ils étaient trop élevés. -Il y a peut-être eu un glissement de terrain,suggéra Soraya... Et si on rentrait ? Le temps va changer, ajouta-t-elle, peu rassurée, en observant les nuages noirs de plus en plus menaçants. -Mais nous sommes tout prés ! Protesta Laura, impatiente de revoir le bel étalon, on n'a qu'à passer par a route ! -Ta mère nous a dit de ne jamais la prendre. -Ne t'inquiète pas, ça ira ! Nous y serons dans cinq minutes. Allez, viens ! Laura poussa Sundance en avant et se retourna pour adresser un sourire d'encouragement à Soraya. Son amie, la mine renfrognée, se tenait crispée sur Jazz. La route étroite serpentait le long d'une paroi rocheuse. De l'autre côté, un ravin tombait à pic. -Ce n'est pas prudent, balbutia Soraya, prise de vertige. -ça ira, je te dis ! Les poneys se remirent au trot. Laura sabots claquèrent sur l'asphalte creusé de nids-de-poule. Au virage suivant, une voûte d'arbres les plongea d'un seul coup dans la pénombre. Sundance hennit et freina des quatre fers. -Avance, voyons ! S'impatienta Laura. Sundance obtempéra. Prudent, il continua au pas. Soudain, le cri perçant d'un geai retentit. Les deux poneys sursautèrent et firent un violent écart. Laura jeta un bref coup d'œil sur son amie. Elle était livide. -Trottons, on sortira plus vite d'ici, dit Laura, pressée de quitter cet endroit lugubre. « Maman avait raison. Suivre cette route à cheval était de la folie. Si une voiture débouche au prochain tournant, c'est l'accident. » Un claquement de langue suffit pour que Sundance allonge son allure. Lorsqu'elles émergèrent au grand jour, elles éprouvèrent un vif soulagement. Et les poneys aussi ! Deux minutes plus tard, elles arrivaient à bon port. Laura fronça les sourcils. La maison semblait vide. Dans le champ, chiens, poules, vaches et étalon avaient disparu. Il n'y avait plus de rideaux aux fenêtre. Seuls, quelques sacs-poubelle posés devant la porte indiquaient que l'endroit avait été habité. -Ce n'est pas possible... balbutia Laura, ils sont partis ? -On dirait, renchérit Soraya, désappointée. Laura l'était encore plus. -Il ne nous reste plus qu'à rentrer, grommela-t-elle. Elle n'avait pas fini sa phrase que Jazz laissa échapper un hennissement plaintif. Un hennissement non moins déchirant lui fit écho. Les deux filles de regardèrent. -D'où ça vient ? Souffla Soraya. -Je... je n'en sais rien, répondit Laura en balayant du regard les alentours, comme si elle s'attendait à voir surgir un fantôme. Un second hennissement acheva d'affoler les poneys. -ça vient de là, balbutia Laura en désignant la grange. Soraya s'efforça en vain de calmer Jazz qui refusait d'avancer. Laura sauta à terre et tendit les rênes de son poney à son amie. -Reste là. J'irai saule. Retiens Sundance. Les première gouttes de pluie se mirent à tomber pendant qu'elle courait jusqu'à la grange. La porte était fermée. Elle entendit un sabot marteler le sol. Que faisait là se cheval, et pourquoi était-il enfermé ? -Sois prudente ! Lui cria Soraya. Laura essaya de pousser le lourd portail en bois. Les gonds étaient rouillés. Le battant résista. La jeune fille dut s'y prendre à deux fois pour réussir seulement à l'entrouvrir. Mais son amie avait raison: un cheval affolé enfermé dans le noir est un animal dangereux. Elle passa prudemment la tête par l'entrebâillement. Lorsque ses yeux furent habitués à l'obscurité, elle distingua au fond de la stalle, fixant sur elle un regard soupçonneux, le merveilleux étalon bai des Mallens. → Chapitre 4 ← Spoiler: -C'est l'étalon ! Cria Laura à Soraya. Elle ouvrit un peu plus le portail pour mieux voir. Mais le cheval, terrorisé, se mit à piaffer, et encensa furieusement, muscles bandés, les flancs frissonnants. -Tout doux... tout doux... murmura-t-elle. Je ne vais pas te faire de mal. Le sol était nu. Pas le moindre botte de paille. La mangeoire était vide. Ni nourriture ni eau. Heureusement, le cheval n'avait pas dû passer plus de deux jours enfermé, car il semblait en excellente forme physique. -Il faut faire quelque chose ! Cria-t-elle à Soraya qui, de son côté, avait du mal à contenir les deux montures. Excité par la présence de l'étalon, Sundance essayait de mordre Jazz, tandis que Soraya se cramponnait à la selle. A présent une pluie torrentielle tombait. Laura avança d'un pas. L'étalon se mit à ruer des quatre fers. La jeune fille fit un bond en arrière. Si elle ouvrait davantage la porte, il risquait de foncer et de s'enfuir dans la montagne. -Laura ! Appela désespérément Soraya. Je ne peux pas tenir Sundance plus longtemps ! Laura hésita. Même si elle parvenait à maîtriser l'étalon, que ferait-elle ensuite ? Elle n'avait ni mord ni bride. -Laura ! Hurla de plus belle Soraya. -Désolé, dit-elle au cheval, et elle referma la porte, plongeant l'écurie dans le noir. Elle entendit l'étalon hennir rageusement. Laura repartit en courant, prit les rênes de Sundance et sauta en selle. -Vite ! Allons chercher des secours ! Il n'y avais plus une minute à perdre. Les deux filles repartirent au galop sur la mauvaise route. Lorsqu'elle arrivèrent à Heartland, Laura et Soraya étaient trempées jusqu'aux os. Jodhpurs et T-shirts leur collaient à la peau. Marion Fleming surgit aussitôt de la sellerie. -Bon sang! Où étiez-vous passées ? J'étais morte d'inquiétude, explosa-t-elle. Puis, en voyant l'expression désespérée de sa fille, elle se radoucit: -Que s'est-il passé ? -L'étalon des Mallens... Ils sont partis... Ils l'ont abandonné... Il est enfermé dans une grange ! -Abandonné ? Répéta Marion. -Oui... il faut le ramener ici ! Marion jeta un coup d'œil au ciel menaçant. -Prendre le van par ce temps serait de la folie. La route de Clairdale est défoncée et dangereuse. -Mais, maman, on ne peut pas le laisser enfermé une seconde nuit ! Il n'a rien à manger ni à boire ! -Vraiment rien... ? -Il est terrifié, tu sais. Si une tempête se lève, il risque de défoncer la porte et de s'enfuir ! -Laura, Soraya, rentrez les poneys. Ted s'en occupera. Je sors le van. Sa décision était prise. Il fallait voler au secours de l'étalon. -J'aimerai bien venir avec vous, gémit Soraya. Mais papa doit venir me chercher ici dans une demi-heure. -Je comprends, dit Laura. -Surtout, appelle-moi ce soir pour me dire comment ça s'est passé ! -D'accord, lança Laura en courant rejoindre sa mère. Quand elles quittèrent Heartland, le mauvais temps s'était aggravé. Le vent soufflait en rafales et la route était inondée. Laura frissonna dans ses vêtements mouillés. -Pourquoi les Mallens l'ont-ils abandonné, maman ? -Je suppose qu'il a été volé et qu'ils ont cherché à le vendre, répondit sa mère. Ensuite, ils ont dû paniquer à l'idée d'être recherchés par la police. -Je n'arrive pas à le croire ! Laisser un cheval mourir de faim ! -Les gens comme eux s'en soucient peu. Lorsqu'elles s'engagèrent sous la voûte d'arbres, Laura serra les dents. Une branche craqua et tomba sur le toit du van. Cette portion de route lui parut plus lugubre que jamais. Elle se recroquevilla sur son siège et essaya de se concentrer sur l'étalon. Il faisait si sombre que Marion maugréa: -Je vois à peine... Le dernier kilomètre franchi, Laura s'écria: -Maman, nous sommes arrivés ! Marion gara le van et laissa les phares allumés. Laura prit le licou et le mors pendant que sa mère abaissait la rampe. -Il est dans quel bâtiment ? Cria-t-elle. La tornade était telle que Laura dut hausser le ton pour se faire entendre. -Celui-là, maman ! Luttant contre le vent et la pluie, elles atteignirent enfin la grange. Marion poussa le verrou et, à elles deux, elles parvinrent à ouvrir en grand le portail. L'étalon dressa la tête, les narines fumantes, roulant des yeux fous. Le plus dur restait à faire. Marion observa un instant le cheval. Puis elle sortit de sa poche une petite boîte contenant une poudre grise à base de noisettes, dont l'odeur avait l'art de calmer les chevaux effrayés. Une recette qu'elle tenait d'un vieux cavalier. Marion en prit une pincée, s'en frotta la main et se tourna vers Laura. -Tiens-toi à l'écart. Le regard rivé au sol, sa mère s'approcha de l'étalon et tendit lentement le bras. L'animal la regarda avec méfiance. Ses narines frémirent. Il dressa les oreilles, baissa la tête, et huma le parfum qui se dégageait de cette main tendue. Marion resta immobile, puis leva enfin les yeux. « Je ne te veux aucun mal », semblait-elle dire. Le cheval fit un pas, puis deux, les narines dilatées. Enfin son chanfrein effleure les cheveux de Marion et, brusquement , il se detendit. -Laura, apporte-moi le licou, murmura-t-elle, sans bouger ni quitter l'animal des yeux. Il se laissa passer le harnais sans réagir. -Bien, mon grand... bien. Le cheval suivit Marion sans broncher. Lorsqu'elle flatta son encolure, il hennit doucement, toute peur envolée. « Maman est une magicienne », songea Laura, soulagée. L'étalon marqua une pause devant le van. Marion alla chercher deux seaux, un d'avoine et un autre d'eau. Une fois rassasié, l'étalon monta de lui-même dans le van. Marion attendit encore un peu avant de rabattre le battant. Puis elles grimpèrent dans le camion. -Rentrons vite à la maison ! Lança Marion en faisant démarrer le moteur. Laura se mit à claquer des dents. Sa mère alluma le chauffage. Elles entendirent l'étalon s'agiter à l'arrière lorsque le van s'ébranla. La tempête se déchaînait. La pluie, le vent, l'obscurité, out était effrayant. Un éclair zébra le ciel, et quelques secondes plus tard un coup de tonnerre éclata. Le cheval commença alors à paniquer. La violence du bruit de ses sabots sur les parois du van en témoignait. Laura jeta un coup d'œil anxieux à sa mère qui, derrière le volant, concentrait son attention sur la route détrempée. -C'était de la folie, murmura-t-elle. Je n'aurais jamais dû t'écouter... Les éclairs se succédèrent, accompagnés de coups de tonnerre. A l'arrière, les ruades de l'étalon déstabilisaient le van. Devant elles, la voûte d'arbres, sombre et menaçante, se rapprochait. Laura se raidit, le cœur battant, chaque muscle tendu, le souffle court. Dans qu'elle épouvantable aventure avait-elle entrainé sa mère ! Soudain, un coup de tonnerre plus violent que les autres résonna. La foudre tomba à quelques mètres devant elles. Il y eut un craquement et, lentement, un arbre se coucha en travers de la route. Marion braqua violemment. Les pneus dérapèrent sur le sol détrempé. Le van quitta la route. -Maman ! Hurla Laura. Puis ce fut le choc. L'épouvantable impression de tomber dans le vide. Ensuite, plus rien. → Chapitre 5 ← Spoiler: Laura ouvrit les yeux. Tout était blanc. Où se trouvait-elle ? Elle battit des cils plusieurs fois et fixa son attention sur la silhouette assise près de son lit. -Lou ? -Oui, c'est moi. Sa sœur n'avait pas changé : même chevaux fauves et mêmes yeux myosotis. Cependant, son visage était pâle et ses traits tirés. Laura se redressa. Une fulgurante douleur lui traversa la tête et la poitrine. Lou posa sa main sur l'épaule de sa sœur. -Attention, ne fais pas de mouvements brusques, dit-elle en la repoussant doucement sur ses oreillers. -Où suis-je ? -A l'hôpital. Tu es restée inconsciente pendant huit jours. C'est hier seulement que tu as brièvement ouvert les yeux. Lou se pencha, et chercha le regard de sa sœur. -Tu... tu te souviens de rien ? Laura hocha la tête et regarda autour d'elle. -Où est maman ? A peine eut-elle prononcé ces mots que la mémoire lui revint d'un seul coup. La route glissante. L'orage. L'arbre. -On a eu un accident ! Lou inclina la tête. -Est-ce que maman va bien ? Balbutia-t-elle, oubliant la douleur qui lui martelait le crâne et la poitrine. Et l'étalon ? Lou fixait le sol sans répondre et une terrible angoisse noua le ventre de Laura. -Lou ?..., où est maman ? Lou prit une profonde inspiration et releva lentement la tête. -Le cheval est chez Matt Trewin. Elle prit la main de Laura dans la sienne. -...Il est blessé, mais pas grièvement. Elle s'interrompit pour serrer les doigts de sa sœur. -Mais maman... Elle marqua encore une pause. -... maman nous a quittés, Laura. Laura senti le sang se retirer de son visage. Non... souffla-t-elle. C'était impossible. Lou baissa la tête, impuissante. -Ce n'est pas vrai ! Se mit à crier Laura. Tu ment ! Maman ne peut pas être morte ! Les yeux de Lou S'emplirent de larmes. -Si. Son enterrement a eu lieu il y a trois jours. Incrédule, Laura essaya en vain de reprendre son souffle. -Tu était dans le coma, continua tristement Lou. Grand-père et moi ne savions pas quand tu en sortirais. Il a fallu... Oh, Laura, je sais combien tu souffre. Laura laissa échapper un gémissement. -Non ! Elle se mit à sangloter, puis à hurler et hurler encore. Rien ni personne n'aurait pu l'arrêter... Elle eut vaguement conscience que sa sœur se dirigeait vers la porte pour appeler une infirmière. Une aiguille s'enfonça dans son bras. Les cris laissèrent place aux larmes et le sommeil l'emporta au fond d'un gouffre. Un gouffre noir sans fond. Plusieurs jours s'écoulèrent. Allongé sur son lit d'hôpital, Laura pleura et cria. Ses deux côtes cassées et la douleur à la tête n'étaient rien comparé à la souffrance qui lui étreignait le cœur. Tout était sa faute. Si elle n'avait pas insisté pour que Marion sorte le van, il n'y aurait pas eu d'accident et elle serait toujours en vie. Inlassablement, les dernières paroles de sa mère résonnaient dans sa tête : « Je n'aurais jamais dû t'écouter. » Lorsque son grand-père vint la voir, il s'assit près d'elle, au bord du lit. -Je t'ai apporté des magazines. Comment te sens-tu ? Laura resta muette. -Les chevaux se portent bien... poursuivit-il. Ted et moi nous en occupons. Lou a quitté son travail pour prendre en main les problèmes et les résoudre un par un. Elle est merveilleuse, tu sais... Elle gère parfaitement la situation. Comme le faisait ta maman. Il s'interrompit pour se racler la gorge. -Toi aussi, tu ressembles à ta mère, ma chérie... J'ai de la chance de vous avoir à mes côtés, dit-i en posant sa main sur celle de Laura. Des mots. Sans aucun sens. Laura était allongée sur son lit d'hôpital, le regard rivé au plafond. Pourtant, dans les yeux de Jack, elle aurait pu lire le même chagrin. Il se pencha, la prit dan ses bras et la serra contre lui. -Je t'en prie, ma chérie, nous devons réagir. Toi, Lou et moi, nous devons aller de l'avant. Laura ferma les yeux. Aller de l'avant ? Comment ? Sa mère n'était plus là et c'est elle qui l'avait tuée. Cette culpabilité contenue depuis tant de jours explosa enfin: -C'est ma faute, grand-père ! Le vieil homme se redressa, décontenancé. -Que veut-tu dire ? -J'ai tué maman. Je l'ai fait sortir sous la pluie. Elle ne le voulait pas. Je l'ai forcée. Son grand-père la prit par les épaules. -Arrête ça tout de suite ! Laura, je t'interdis d'avoir de telles pensées! -Mais c'est la vérité ! C'est moi qui lui ai dit qu'elle devait y aller ! Jack la serra à nouveau contre lui, le visage baigné de larme. -Ta mère connaissait le danger, elle a choisi de prendre le risque parce qu'un cheval avait besoin d'elle. C'était sa décision et non la tienne... tu n'es en rien responsable. -Si... Et je ne me le pardonnerai jamais. Les jours suivants, les larmes de Laura se tarirent. Son esprit s'engourdit. Sa douleur et ses pensées aussi. Elle avait l'impression que tout cela était arrivé à quelqu'un d'autre. Chaque jour, con grand-père et Lou se relayaient à son chevet. Ted vint la voir, ainsi que Soraya et Matt. Mais elle n'eut pas davantage la force de leur parler. Et puis, un matin, Jack et Lou arrivèrent ensemble. -Les médecins pensent que tu peux rentrer à la maison, dit Lou en prenant la main de Laura. -La maison ? Je n'ai plus nulle part où aller. -Bien-sur que si. Laura regarda le visage de Lou, se laissa retomber sur son lit et ferma les yeux. Mais le chagrin lui piquait encore les paupières. Rentrer à la maison, alors que Marion n'y était plus ? Elle détourna la tête. Jack quitta alors la fenêtre et s'approcha et sa petite-fille. -Laura, nous avons besoin de toi... dit-il d'une voix douce et ferme à la fois. Rentre à la maison. → Chapitre 6 ← Spoiler: Rentrer à Heartland se révéla bien plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé. Apercevoir Pegasus et Copper dans leurs stalles, Ted en train de remplir les mangeoires. Tout paraissait si normal. Laura descendit de voiture, courut jusqu'à la maison, décidée à ne plus en sortir. Les chevaux ? C'était fini ! -Pourquoi tu ne viens pas m'aider ? Demanda son grand-père le lendemain matin lorsqu'il entra dans la cuisine. Pas de réponse. Laura resta assise devant son petit déjeuner. Désespérée. Plus tard dans la journée, elle regarda Lou s'affairer dans le bureau de sa mère. La table était couverte de papiers, de petites notes éparses, y compris les numéros de téléphone des fournisseurs, du maréchal-ferrant, des propriétaires de chevaux. Lou se montrait rapide et efficace. Elle répondait au téléphone et laissait son grand-père et Ted s'occuper des écuries. Trois jours plus tard, Lou tourna vers sa sœur un visage fatigué, avec des cernes noirs autour des yeux. -Laura, voudrais-tu vérifier avec Ted quels chevaux doivent être ferrés ? J'attends un coup de fil de Bob Shaw, le propriétaire de Tara, et je ne epux pas bouger d'ici. Laura ne répondit pas. -S'il te plaît, insista Lou. -Je ne veux pas sortir, lâcha froidement Laura, les poings serrés. -Il ne manquait plus que ça ! Gémit Lou. Elle enfila ses bottes et quitta la pièce. Le téléphone sonna et Laura ne bougea pas. La porta de l a cuisine s'ouvrit violemment, Lou revint en trombe et décrocha l'appareil. Mais trop tard. -Il a raccroché ! Explosa-t-elle. Tu ne pouvais pas répondre ? A cet instant, Jack entra. De toute évidence, il y avait de l'électricité dans l'air. -Lou, as tu pensé à confirmer la livraison de foin, d'avoine et tout le reste ? Exaspérée, Lou passa les doigts dans sa courte chevelure. -A quand remonte la commande ? -Nous sommes livrés toutes les trois semaines. -Pourquoi personne ne m'a rien dit ? S'énerva-t-elle. Puis, devant l'expression surprise de son grand-père, elle se ravisa. -Excuse-moi, je vais m'en occuper. -Tu es une chic fille, Lou. Laura sentit un sanglot monter dans sa gorge. La nourriture des chevaux ! Les coups de téléphone des propriétaires ! Tous deux agissaient comme si rien ne s'était passé ! Elle se leva brusquement et monta dans sa chambre. D'un geste violent, elle claqua la porte et se laissa tomber sur le sol en sanglotant. Sa mère était morte, mais qui s'en souciait ? Laura resta dans sa chambre jusqu'au lendemain matin. Quand elle descendit à la cuisine, Jack et Lou étaient à table et ils se turent en la voyant arriver. -Salut, mon chou ! Dit son grand-père en se levant. Des projets, ce matin ? Laura s'assit sans répondre. Le silence retomba. Jack et Lou échangèrent un bref coup d'œil. -Laura, commença Lou, grand-père et moi pensons qu'il est grand temps que tu revoies tes amis. Laura sentit son estomac se retourner Soraya, Matt et les autres copains de l'école avaient téléphoné à son retour de l'hôpital. Elle avait refusé de leur parler. -Je n'y tiens pas. -Laura ! Tes amis ont envie de te voir, reprit Lou. Alors, nous les avons invités à fêter ton anniversaire ce soir. Fêter... quoi ? Son sang ne fit qu'un tour. -Je vous ai dit que je ne voulais rien fêter du tout ! Explosa-t-elle, horrifié. Son grand-père vint à a rescousse. -Allons, Laura, tu dois affronter notre nouvelle vie. Laura le fusilla du regard. De quelle nouvelle vie parlait-il ? -Il n'y aura que Soraya, Ted, Matt et quelques copains de ton école que Soraya nous a conseillé d'inviter, continua Lou. -Décommandes-les ! Cette fois, Lou de ses gonds. -ça suffit, Laura ! Tu ne vas pas éternellement rester repliée sur toi-même ! C'en était trop pour Laura. Elle fila dans sa chambre et s'y cloîtra jusqu'au soir. A sept heures, son grand-père frappa à la porte. -Chérie, viens, descends avec moi. _Oh, non... s'il te plaît, grand-père... -Fais-le pour moi. Laura leva les yeux et, pour la première fois, elle remarqua combien il semblait épuisé. Elle prit sa main et le suivit, le cœur serré. Quand elle pénétra dans la cuisine, elle comprit son erreur. Ses amis s'arrêtèrent de parler. Confus. Compatissants. Ne sachant sur quel pied danser. N'osant pas manifester une gaieté déplacée. Ils n'étaient pas nombreux. Soraya et Matt, Danny, Ellen, Robyn. Ted se tenait près du l'évier à côté de Lou. Soraya rompit enfin la glace.-Salut, dit-elle en embrassant son amie. Matt s'approcha, un lueur inquiète dans les yeux. -Comment te sens-tu ? Murmura-t-il. Elle n'eut pas à répondre, car Lou lança: -Qui veut un verre ? Servez-vous ! Il y a des hot dogs, des chips. Laura, qu'est ce que tu prends ? -Rien. Son regard glissa sur la table couverte de cadeaux. -Ouvre-les vite ! Dit Soraya. -Oui... merci... balbutia Laura. Elle défit les rubans, les nœuds, ouvrit les boîtes. Il y avait tout ce dont elle avait rêvé. Des bottes et des culottes de cheval, des gants, une photo de Chester joliment encadrée par Ted. Un ballon de foot, de la part de Matt. Puis son grand-père déposa dans ses bras un volumineux carton... La jolie veste bleue dont elle avait tant parlé à sa mère. Alors, Laura craqua et les larmes ruisselèrent sur son visage. Soraya aussi se mit à pleurer. L'émotion envahit Matt. La jeune fille s'enfuit en sanglotant. -J'ai cru bien faire... mais c'était trop tôt, entendit-elle murmurer son grand-père d'une voix enrouée. Le lendemain après-midi, le camion de nourriture pour les chevaux vint faire sa livraison. -Où sont les bons de commande ? Gémit Lou en regardant sa soeur dans l'espoir d'une réponse. Mais Laura resta muette. Lou fouilla dans la paperasse accumulée sur le bureau. Des factures, des lettres, de la publicité. -Je n'arrive pas à croire que rien n'ait été enregistré sur ordinateur ! Après avoir cherché partout, Lou leva les yeux au ciel. -C'est impossible ! Comment puis-je savoir à qui nous devons de l'argent ? -Tu n'as qu'à regarder le livre de comptes, ou sous le fauteuil, lâcha froidement Laura. Lou y jeta un coup d'œil. -C'est quoi, ce souk ? Non, mais t'as vu ce bazar ! Il y a des taches de café sur toutes les pages ! -Et alors ? -Alors ? s'exclama Lou. Le ton monta. -C'est inimaginable ! Maman n'avait pas le moindre sens pratique ! Elle nous a laissé una pagaille noire ! Indignée et bouleversée, Laura sortit de ses gonds. -Maman ne pouvait pas deviner qu'elle allait mourir ! Tu las déjà oublié, hein ? Elle est morte, et tu ne te soucies que de ces maudits papelards ! Tu te fiches d'elle comme tu t'es toujours fichue de nous ! Hurla-t-elle. Lou, livide, tapa du poing sur la table. -Comment oses-tu dire ça ? As-tu la moindre idée de ce que ça représente pour moi de tout porter sur mes épaules ? Tu n'es qu'une égoïste, Laura ! Tu pleure sur toi-même. Ça ne fera pas revenir maman ! Si elle était encore là et que moi, j'étais morte elle trouverait le courage de continuer son travail ! Regarde-toi un peu, Laura ! Face à face, elles s'affrontèrent du regard. Soudain, Lou capitula et fit un pas en avant. -Désolée, Laura... Pardonne-mi. -Fiche-moi la paix ! Riposta Laura en faisant un bond en arrière. -Essaie de comprendre... -Non, toi, essaie de comprendre ! Et elle quitta la cuisine en claquant la porte. Le lendemain, Laura s'éveilla les yeux rouges et gonflés à force d'avoir pleuré. Le jour n'était pas encore levé. Tout était silencieux dans la maison. Était -elle vraiment égoïste ? Par la fenêtre de sa chambre, elle aperçut la tête de Pegasus qui dépassait du box. Il attendait. Il attendait qui ? Marion, bien sûr. La gorge de Laura se serra. Elle descendit en courant, sortit de la maison, se glissa dans la stalle de Pegasus, et pose son visage sur le cou puissant de l'étalon. -Oh, Pegasus, qu'est-ce que je dois faire ? Il hennit doucement. -Il ne reste plus que toi pour me comprendre... Un remords l'envahit. Lou avait-elle raison ? Laura massa doucement la tête de Pegasus avec des petits mouvements circulaires, comme sa mère l'aurait fait. Le soleil se leva. Lorsqu'elle sortit de l'écurie, elle vit que son grand-père et Lou étaient déjà à pied d'œuvre. Le téléphone sonna dans la maison. Ce fut Ted qui décrocha. -Allô, la ferme d'Heartland, dit-il machinalement. Oui, je connais l'endroit. Nous arrivons le plus vite possible. Que s'était-il passé ? -Qui était-ce ? Demanda Jack. -La police, répondit Ted. On vient de trouver Mme Bell dans sa maison. Elle est morte, sans doute depuis quelques semaines. Laura porta la main à sa bouche pour étouffer un cri. -Oh non ! C'est vraiment affreux ! S'exclama Lou. -La police ne sait pas quoi faire de Sugarfoot, continua Ted. Ils l'ont trouvé enfermé dans l'écurie, à moitié mort de faim et de soif. La police a aussi appelé Scott Trewin, le vétérinaire. Laura sursauta. Pauvre Sugarfoot.! -Allons le chercher, dit Jack. Laura imagina alors le vieux poney montant dans le van, quittant le seul lieu qu'il avait jamais connu. Ses yeux tombèrent sur la jolie veste que sa mère lui avait achetée. « Maman, maman, que voudrais-tu que je fasse ? » chuchota-elle en l'enfilant, comme si elle voulait s'envelopper de la tendresse de sa mère. C'est alors qu'elle sentit une petite carte dans le fond de sa poche. Elle la prit et lut. Pour toi, mon adorable petite Laura, Ne perds jamais confiance, car c'est ainsi que nous réaliserons ensemble nos rêves... Joyeux anniversaire, ma chérie ! Avec tout mon amour. Maman. Ensemble, avait-elle écrit. Les yeux de Laura s'emplirent de larmes en songeant à tous les rêves et projets qu'elles avaient faits. -Je croit que je ferais bien d'y aller, dit Ted depuis la cuisine. Ce fut comme un révélateur. Un déclic. Laura savait maintenant ce qu'elle avait à faire. Elle posa la carte sur la table et essuya ses larmes. « Oui, maman, et je vais le faire pour toi... Pour nos rêves », murmura-t-elle. Quand elle entra dans la cuisine, Jack, Lou, et Ted se tournèrent vers elle. Mais avant qu'ils aient le temps de prononcer un mot, elle lança : -Je viens avec vous. → Chapitre 7 ← Spoiler: Lou et Laura quittèrent la maison sans échanger une parole.Leur altercation de la veukke avaut dressé entre elles une barrière d'hostilité.Mais lorsque Lou ouvrit la porte du garage pour sortir le van,elle croisa le regard de sa soeur et son visage s'adoucit. -Ecoute...je pense qu'il n'est pas nécessaire que tu viennes...Ted me donnera un coup de main. Le van avait été fraîchement repeint.Il ne restait aucune trace de l'accident. -Non,je veux aider Sugarfoot,dit Laura en enfonçant les mains dans les poches de sa veste. Elle grimpa dans le van,s'assit sur le siège du passager.Les images du drame défilèrent dans sa mémoire.Elle les chassa quand Lou mit le moteur en marche et s'engagea sur la piste. -Laura,désolée pour hier...Je ne pensais pas ce que j'ai dit. -C'est bon,répondit Laura,les yeux rivés sur la route. Le silence retomba.Elle aussi s'était laissée emporter mais,à présent,leur dispute de la veille était le cadet de ses soucis.Elle se contenta de lui indiquer le chemin à prendre. -Où est l'écurie ? demanda Lou en garant sa camionnette devant la maison de Mme Bell. -Derrière. Laura descendit du véhicule.A quelques mètre de l'écurie,une odeur d'urine et d'excréments la prit à la gorge.Misère ! Dans quel état allait-elle retrouver le vieux poney ? Elle poussa le battant et resta immobile,horrifiée. -Mon pauvre Sugarfoot ! Sa robe alezane était couverte de boue,et il était efflanqué.En la voyant entrer,il la reconnut et hennit faiblement. -Laura!cria Lou,il faut que j'amène le van jusqu'ici ou bien... Elle s'interrompit en découvrant l'état du poney. -Oh!non...c'est épouvantable ! A cet instant,on entendit une voix depuis le jardin.Celle de Scott. -Laura!Où es-tu? -Scott!Rapplique!lança Laura. Le vétérinaire rejoignit les deux soeurs. -Tu vas bien?demanda-t-il à Lara,anxieux. -Occupons nous plutôt de Sugarfoot. Puis réalisant qu'elle ne l'avait pas présenté à Lou,elle ajouta: -Voici ma soeur. -Nous nous sommes déjà rencontrés,dit-il sobrement. Tous trois unirent leurs efforts pour aider Sugarfoot à sortir de l'écurie.Il était si faible qu'il pouvait à peine avancer. Scott le conduisit dans le petit pré,et commença à l'ausculter. -Tu crois qu'il va s'en sortir ? murmura Laura. -Oui,parce qu'il y avait de l'eau dans l'écurie.Sinon... Sa phrase resta en suspens. -Je vais m'en occuper moi-même à Heartland,enchaîna Laura. -Oui,ramène-le vite là-bas. Lou avait déjà descendu la rampe. -Je peux vous donner un coup de main?demanda-t-elle. -Non,laissez faire votre soeur.Elle sait comment s'y prendre,répliqua Scott d'un ton froid qui surprit Laura. Que signifiait cette attitude ? -Appelle-moi s'il y a un problème,je passerai demain à Heartland,dit le jeune vétérinaire quand Sugarfoot fut,non sans mal,monté dans le van. Après un bref salut à Lou,il se dirigea vers sa voiture. Quand les deux filles arrivèrent à la maison,Ted les aida à faire descendre Sugarfoot du véhicule.A peine installé dans une stalle,le ponet se laissa tomber sur la paille,les yeux mi-clos. -Il a besoin de se nourrir,soupira Ted. -Il reste de la batterave?s'informa Laura. -Je vais en chercher. Laura se dirigea vers le fond de l'écurie,fit bouillir de l'eau,y jeta du son et mélangea le tout avec quelques carottes.Sugarfoot n'était pas en état de supporter une nourriture plus riche.Retrouver l'appétit demanderait du temps. Laura ouvrit ensuite le cagibi où sa mère rangeait ses herbes médicinales,essences de fleurs et huiles aromatiques.Marion lui avait tout appris sur les remèdes naturels. Ignorant la grosse boule qui lui nouait la gorge,Laura consulta le cahier dans lequel sa mère avait consigné ses propres préparations.De la poudre d'ail et d'églantine ouvrirait l'appétit de Sugarfoot,améliorerait sa digestion et lui apporterait des vitamines. Quand la mixture fut prête,elle s'approcha de Sugarfoot et déposa le seau à côté de lui.Le poney redressa faiblement la tête puis la laissa retomber.Laura prit alors de la nourriture dans sa main et la lui tendit. Sugafoot la renifla,se contenta d'un bout de carotte et détourna la tête. Le voyage l'avait peut-être fatigué ? Quand elle revint le soir,elle découvrit qu'il avait à peine mangé. -Tu n'as pas eu plus de succès ?demanda Ted qui passait par là. -Non. -Après une bonne nuit de sommeil,il se sentira mieux,tu verras. -Je l'espère... Laura regarda le vieux poney.Allongé dans la paille,les yeux à demi fermés,il semblait n'avoir plus aucune envie de vivre. Qu'adviendrait-il s'il refusait de se nourrir?Que pourrait-elle faire pour l'y encourager ?
-
-
Pur-sang, la légende de Seabiscuit (
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de laura94 dans Films de chevaux !
-
Tome 2 : Après l'orage... (Partie 1 : chapitres 1 à 8)
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de Jeanne1111 dans Les Livres
-
Les petits soins pour les petits bobos
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de stella02 dans Les soins nécessaires
-
-
Zig Zag, l'Etalon Zébré (2005)
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de lelotte dans Films de chevaux !
-
Le retour de l'étalon noir (1983)
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de laura94 dans Films de chevaux !
-
-
-
Tome 2 : Après l'orage... (Partie 1 : chapitres 1 à 8)
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de Jeanne1111 dans Les Livres
-
-
ahhotep → Sa ne doit pas être facile :s Alors moi j'ai pas de cheval, mais j'ai bien des chouchous Il s'appelle Cosaque et c'est un cheval de Merens, il a maintenant dans les 19 ans et il est à la retraite (avancé) car il a une tendinite. Donc je ne plus du tout le monté. Je suis assez triste car je viens d'apprendre qu'il partait vivre dans un champ avec quelqu'un. Je ne le verrais donc plus jamais. :'( Quelque photos: Spoiler: Après j'ai une jument préféré et c'est bien sur Reine, la jument de Kate. C'est une TF et elle va avoir 5 ans. Je la trouve vraiment magnifique photo: Spoiler:
-
-
-
Tome 2 : Après l'orage... (Partie 1 : chapitres 1 à 8)
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de Jeanne1111 dans Les Livres
-
-
-
-
Un peu d'Ethologie...
Kaline0795 a répondu à un(e) sujet de Kate-forum-heartland dans Films & Documentaires
-
-