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  1. Le Bourget (France) - Organisation minutieuse, suivi attentif des pays, navettes diplomatiques innombrables: la France à la manoeuvre de la #COP21 depuis deux ans a su tirer les leçons du fiasco de Copenhague pour réussir à Paris. Des sandwiches à la tenue des débats, la présidence française a eu droit à un concert de louanges au long de cette conférence, et à la fin, à une longue standing ovation, entrecoupée de remerciements des délégués. C'est assez irréel pour une COP (...). Ils ont été très efficaces, souligne Tasneem Essop, du WWF, habituée de ces rendez-vous. C'est la diplomatie la plus habile que j'ai vue depuis plus de deux décennies que j'assiste à ces réunions, a dit Al Gore à l'AFP. Après l'échec de la COP de Copenhague en 2009, le pari était risqué. Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius l'a souvent dit: nous avons été retenus, il faut dire que nous étions seuls candidats! Le président François Hollande n'était pas le plus enthousiaste à l'idée de cette aventure. Sa conseillère climat Marie-Hélène Aubert, les écologistes au gouvernement, et la cellule diplomatique de l'Elysée en quête d'un événement mondial pour le quinquennat, se chargeront de le convaincre. Faire converger 195 pays sur un sujet aussi épineux que le climat est extraordinairement compliqué, soulignait cette semaine Laurent Fabius, badge COP21 au revers du costume. Une fois Paris désigné, tout restait à faire pour mettre en place ce qui allait devenir le plus gros rendez-vous diplomatique tenu en France. J'ai mobilisé notre réseau diplomatique (le 2ème au monde, ndlr), mis à profit mes contacts internationaux, organisé des réunions internationales, choisi une équipe, a expliqué le ministre, depuis son bureau sans fenêtres du Bourget. Cheville ouvrière du processus: Laurence Tubiana, universitaire et négociatrice respectée, s'entoure de juristes, diplomates, ingénieurs. Une task force s'installe au Quai d'Orsay, une autre au ministère des Finances. Il faut embarquer dans le projet les diplomates français, pas les plus familiers de cette question. Les ambassades sont au contact des gouvernements, voient où sont les blocages, explique Mme Tubiana. Il faut aller sur place aussi, et y retourner encore. Cela rappelle que la France est une grande diplomatie, souligne Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. Des conférences de cette ampleur il y en a une ou deux par décennie, et c'est une manoeuvre compliquée à mener. C'est un succès pour Laurent Fabius qui s'est impliqué, pour François Hollande qui a porté ce sujet au niveau des chefs d'Etat. M. Hollande, avec l'ardeur du nouveau converti, s'est mobilisé notamment sur la question des financements aux pays du Sud. M. Fabius ira 12 fois en Chine, 4 fois en Arabie saoudite, autant en Inde... En pleine crise syrienne, avant la COP, il retourne en Inde, en Afrique du Sud, au Brésil. Il faut aussi ancrer la confiance des petits pays, alors que l'on vise un accord universel, incluant les pays du Sud souvent soupçonneux que l'accord ne se fasse dans leur dos. Seyni Nafo, du groupe Afrique, salue la transparence des Français: aucune arrogance ni prétention. Pour Laurent Fabius, une raison de l'échec de Copenhague est que la préparation n'avait pas été suffisante. Autre leçon danoise, l'idée de faire venir les chefs d'Etat à l'ouverture de la conférence, non à la fin. Une fois obtenue l'accord du Chinois - qui en entraîne beaucoup d'autres - les invitations ont été lancées. Résultat, 150 chefs d'Etat à la tribune. Quand je discute avec les négociateurs, je leur rappelle +votre patron a dit qu'il fallait arriver à un résultat+, commente M. Fabius. L'ex-Premier ministre et responsable socialiste de 69 ans connaissait peu le sujet, mais il s'en est emparé et a appris les mots de la tribu: Je veux être un généraliste auquel on ne peut pas raconter d'histoires! Le climat n'est pas une question environnementale, la question c'est la vie sur cette planète!, plaide-t-il aujourd'hui. Pour avancer, les Français recrutent des facilitateurs de toutes les régions du monde, enrôlent même la très contestataire Vénézuélienne, Claudia Salerno, qui gratifie M. Fabius d'un senor presidente. En séance, l'ex-président de l'Assemblée nationale a montré de l'émotion, donné du tu, du cher ami, cité Mandela. Il y a une méthode pour présider les réunions, poursuit-il: il faut être à l'écoute, sentir s'il y a de l'électricité dans l'air, faire qu'elle s'exprime. Et fixer des délais. Après, il y a un moment un peu compliqué qui consiste à savoir terminer une négociation. Et toujours être courtois, la courtoisie consistant aussi à ce que la nourriture soit bonne, ajoute-t-il: je m'en suis occupé aussi. Napoléon disait qu'une armée marche à l'estomac, souligne l'Américain Daniel Reifsnyder, c'est la même chose pour des armées de négociateurs. Romandie 12/12/2015
  2. Washington - La communauté internationale, qui vient de conclure un accord sans précédent sur le climat, doit passer de la parole aux actes en fixant un prix sur les émissions de carbone, a estimé la patronne du FMI Christine Lagarde. L'accord de Paris est un pas crucial pour s'attaquer aux défis du changement climatique du 21ème siècle. Les gouvernements doivent maintenant passer de la parole aux actes, a exhorté la dirigeante du Fonds monétaire international dans un communiqué. Au terme de plusieurs années de négociation, les représentants de 195 pays ont adopté samedi à Paris un accord mondial pour limiter le réchauffement du globe bien en deçà de 2°C. Selon Mme Lagarde, ces engagements ne seront tenus que si la communauté internationale s'accorde dès maintenant pour fixer un prix du carbone, via une taxe ou un système de quotas d'émissions. Mon message principal est de fixer le prix approprié au carbone et de le faire maintenant, a-t-elle détaillé. Faire payer les émissions d'énergies fossiles créé les incitations nécessaires à des investissements faibles en carbone. Ce mécanisme permettrait également, selon elle, de dégager de nouvelles ressources qui pourront être utilisées pour protéger les plus pauvres, réduire la dette et alléger le fardeau d'autres impôts dont s'acquittent les ménages et les entreprises. Romandie 12/12/2015
  3. Le Bourget (France) - Un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement, dont la vitesse inédite menace la planète de catastrophes climatiques, a été adopté samedi à Paris, dans un concert d'applaudissements par 195 pays, après plusieurs années de négociations extrêmement ardues. Je ne vois pas d'objection dans la salle (...) je déclare l'accord de Paris pour le climat adopté, a déclaré, très ému, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la 21ème conférence climat de l'Onu, en abattant son maillet sur le pupitre. Une ovation de plusieurs minutes a alors eu lieu dans la salle, six ans après le fiasco de la COP de Copenhague, qui avait échoué à sceller un tel accord. L'ambassadrice française Laurence Tubiana, bras droit de Laurent Fabius, a longuement étreint Christina Figueres, la responsable climat à l'Onu, avant que le président François Hollande ne les rejoigne brièvement à la tribune. Sous les vivats de la salle, ils se sont tous pris par la main. Avant d'entrer en plénière, le plus important groupe de pays, le G77 + la Chine (134 pays émergents et en développement), avait dit être satisfait du texte, auquel des modifications ont encore été apportés dans la nuit. Nous sommes unis, tous ensemble. Nous sommes heureux de rentrer à la maison avec ce texte, a déclaré à l'AFP Nozipho Mxakato-Diseko, ambassadrice sud-africaine et porte-parole du G77 + Chine (134 pays). Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre, avait déclaré M. Fabius à la mi-journée en présentant le texte Laurent Fabius. Il avait appelé les pays à adopter un accord historique au cours d'un discours déjà empreint d'émotion et ponctué par des applaudissements. Il n'y a pas eu de vote, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l'ONU. Ce matin, Ban Ki-moon avait appelé les pays à finir le travail, pour lutter contre le réchauffement qui aggrave notamment les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations et la fonte des glaciers. Reflétant un sentiment partagé au sein des ONG, Greenpeace avait estimé avant son adoption que l'accord marquait un tournant et relèguait les énergies fossiles du mauvais côté de l'Histoire. L'accord fixe comme objectif de contenir le réchauffement bien en deçà de 2°C et appelle à poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°, par rapport à l'ère pré-industrielle. Un but plus ambitieux que les 2°C visés jusqu'à présent, et qui était réclamé ardemment par les pays les plus vulnérables. L'aide aux pays en développement pour faire face au réchauffement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être un plancher, appelé à être revu à la hausse. Il s'agit là d'une exigence de longue date des pays du Sud. L'objectif de parvenir en 2015 à un accord universel et contraignant avait été fixé en 2011 à Durban (Afrique du Sud). Les discussions souvent laborieuses de ces dernières années ont culminé pendant deux semaines au centre du Bourget, au nord de Paris. Lors du coup d'envoi de la COP21, 150 chefs d'Etat et de gouvernement étaient venus exprimer l'urgence à agir face à un phénomène qui touche en premier lieu les pays les plus pauvres, disposant de moins de moyens pour y faire face. L'emballement du mercure menace la production agricole, les ressources marines, les réserves en eau de nombreuses régions. Quant à la montée des océans, elle met en danger des Etats insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple. Ce pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit permettre de réorienter l'économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Une telle révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent largement la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, d'immenses économies d'énergies ou encore une protection accrue des forêts. L'accord entérine l'importance de donner un prix au carbone pour lutter efficacement contre le réchauffement. En 2014, c'est la première fois que les investissements dans les énergies renouvelables ont dépassé ceux dans les énergies fossiles, ce mouvement doit s'accélérer, l'accord va y contribuer, a souligné Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot. Les objectifs des pays, établis en vue de la COP, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mettent à ce stade la planète sur une trajectoire de +3°C. L'accord met sur pied un mécanisme imposant de les réviser à la hausse tous les cinq ans mais à partir de 2025, une date jugée trop tardive par les ONG et les scientifiques. A +2°C, le climat sera déjà très différent d'aujourd'hui, rappelle le climatologue Jean Jouzel, mais 2°C ou moins, c'est l'objectif qu'il faut tenir si, à la fin du siècle, on veut avoir un monde dans lequel on peut s'adapter. Le texte prend en compte le principe de la différenciation, voulant que les pays développés s'impliquent davantage, au nom de leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre. Romandie 12/12/2015
  4. Le Bourget (France) - Les représentants de 195 pays ont adopté samedi à Paris, sous les applaudissements et les vivats, un accord mondial sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète, source de déréglements et de menaces croissantes pour l'homme et la nature. Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection, l'accord de Paris pour le climat est adopté!, a dit le président de la COP21, Laurent Fabius, suscitant une standing ovation de plusieurs minutes, des embrassades, des cris de joie, dans toute la salle. François Hollande est monté à la tribune, a tenu la main de Ban Ki-moon et celle de Laurent Fabius, tandis que la responsable climat de l'ONU Christiana Figueres et la négociatrice en chef de la France Laurence Tubiana se donnaient une longue accolade. C'est un petit marteau mais il peut faire de grandes choses, a déclaré M. Fabius, en abaissant une deuxième fois le marteau en forme de feuille verte, le logo de la COP21. Romandie 12/12/2015
  5. Le Bourget (France) - Un groupe d'une vingtaine de pays, dont la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, s'est dit satisfait du projet d'accord sur le climat présenté samedi par la présidence française de la COP, a indiqué son porte-parole à l'AFP. Nous sommes satisfaits de cet accord. Nous pensons qu'il est équilibré et qu'ils ont pris en compte nos intérêts, a dit à l'AFP Gurdial Singh Nijar, le porte-parole du groupe de pays en développement dit LMCD. L'Inde est d'accord, la Chine est d'accord, l'Arabie saoudite est d'accord, le groupe arabe est d'accord, a-t-il détaillé. "Le LMDC a de sérieuses objections mais seulement à l'égard de la météo à l'extérieur de la conférence, pas à l'égard de l'accord!", a-t-il plaisanté. L'examen du projet d'accord par les 195 pays membres de la convention de l'ONU sur le climat doit débuter à 17H30 (16H30 GMT) en séance plénière. Romandie 12/12/2015
  6. Le Bourget (France) - Un projet d'accord mondial sur le climat juste et durable a été présenté samedi à Paris par le président de la conférence Laurent Fabius, qui a appelé les 195 pays à adopter un accord historique, lors d'un discours empreint d'émotion et ponctué d'applaudissements. Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre, a déclaré Laurent Fabius, au bord des larmes en évoquant les ministres, négociateurs, et militants qui ont agi pour le climat sans pouvoir connaître ce jour. Le projet d'accord est juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant et s'il est adopté, ce texte sera un tournant historique, a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, à la tribune, au côté du président français François Hollande et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Après d'intenses tractations pour conclure un accord devant donner une ampleur inédite à la lutte contre le réchauffement climatique, les délégations qui ont négocié jour et nuit sur la fin de la COP, doivent se retrouver à 17H30 (16H30 GMT) en vue d'une adoption formelle du texte. Il ne fera pas l'objet d'un vote, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l'ONU. Ban Ki-moon a appelé les pays à finir le travail, en adoptant un pacte climatique contre un réchauffement qui aggrave les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations. François Hollande, qui avait décidé en 2013 de proposer la France comme pays hôte de la COP21, a exhorté la communauté internationale à faire un pas décisif. De petites choses peuvent arriver, mais nous pensons que c'est sur les rails, a lâché John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, présent dans la salle. Sur le même ton, l'ambassadrice Laurence Tubiana, bras droit de Laurent Fabius, s'est dite confiante. Mais, a-t-elle averti, ce n'est pas joué. Pour Tosi Mpanu Mpanu, négociateur en chef de la République démocratique du Congo, si les textes sont aussi bons que les discours, on peut rentrer à la maison heureux. Reflétant un sentiment partagé au sein des ONG, Greenpeace a estimé que le projet marque un tournant et relègue les énergies fossiles du mauvais côté de l'Histoire. Il a pour objectif de contenir le réchauffement bien en deçà de 2°C et appelle à poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°, par rapport à l'ère préindustrielle. Un but plus ambitieux que les 2°C visés jusqu'à présent, et qui était souhaité ardemment par les pays les plus vulnérables. L'aide aux pays en développement pour faire face au réchauffement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être un plancher, appelé à être revu à la hausse, selon le projet. Il s'agit là d'une exigence de longue date des pays du Sud. L'objectif de parvenir en 2015 à un accord universel et contraignant a été fixé en 2011 à Durban (Afrique du Sud). Les discussions engagées ces dernières années ont culminé pendant deux semaines au Bourget, au nord de Paris. Lors du coup d'envoi de la COP21, 150 chefs d'Etat et de gouvernement étaient venus exprimer l'urgence à agir face à un phénomène qui touche en premier lieu les pays les plus pauvres, disposant de moins de moyens pour y faire face. L'emballement du mercure menace la production agricole, les ressources marines, les réserves en eau de nombreuses régions. Quant à la montée des océans, elle met en danger des Etats insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple. Ce pacte, qui entrera en vigueur en 2020, doit permettre de réorienter l'économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Une telle révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent largement la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, des économies d'énergies ou encore une protection accrue des forêts. Les objectifs des pays, établis en vue de la COP, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mettent à ce stade la planète sur une trajectoire de +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle. L'accord met sur pied un mécanisme imposant de les réviser à la hausse tous les cinq ans mais à partir de 2025, une date jugée trop tardive par les ONG. Jusqu'au dernier moment, des divergences ont porté notamment sur le respect du principe de la différenciation, voulant que les pays développés s'impliquent davantage, au nom de leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre. Une dimension prise en compte dans l'accord. Dans Paris, des milliers de militants écologistes se sont rassemblés pour des initiatives festives et symboliques, pour marquer la fin de la COP. Romandie 12/12/2015
  7. Le Bourget (France) - Le projet d'accord final sur le climat, présenté samedi près de Paris, marque un tournant et relègue les énergies fossiles du mauvais côté de l'Histoire, a estimé Greenpeace, reflétant un sentiment partagé parmi les associations écologistes. La roue de l'action tourne lentement mais à Paris, elle a tourné. Le texte place clairement l'industrie des énergies fossiles du mauvais côté de l'Histoire, a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur de Greenpeace International, Kumi Naidoo. Romandie 12/12/2015
  8. Le Bourget (France) - La présidence française de la conférence internationale sur le climat a présenté samedi aux représentants de 195 pays un projet d'accord final pour limiter le réchauffement de la planète, lors d'une séance plénière chargée d'émotion et ponctuée d'applaudissements. Le texte de compromis est juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant, a déclaré le président de cette COP21, Laurent Fabius, la voix étranglée et au bord des larmes. S'il est adopté, ce texte sera un tournant historique, a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, applaudi à plusieurs reprises par des délégués qui se sont levés pour le saluer, M. Fabius les remerciant, debout, la main sur le coeur. Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre, a-t-il souligné, enjoignant aux pays de ne pas laisser passer l'occasion unique qui s'offre à eux. Il les a invités à prendre connaissance du texte et à se retrouver à 15H45 (14H45 GMT). Ce texte que nous avons construit ensemble constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat qui permettra à chaque délégation, à chaque pays de rentrer chez soi la tête haute et avec des acquis importants, a-t-il encore dit. Sur le fond, le projet confirme l'objectif de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deçà de 2 degrés et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 degré, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique, a-t-il précisé. Sur la question épineuse des financements, le texte, qui sera mis en ligne d'ici 13H30 (12H30 GMT), prévoit que les 100 milliards de dollars promis chaque année par les pays du Nord pour aider ceux du Sud à financer leurs politiques climatiques soient un plancher pour l'après 2020. Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025, a ajouté Laurent Fabius. Le succès est à portée de toutes nos mains réunies, vous allez dans cette salle décider d'un accord historique, le monde retient son souffle et il compte sur nous tous, a-t-il encore lancé. Un appel repris à la tribune par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a exhorté les pays à finir le travail en adoptant l'accord présenté. Le président français François Hollande a enfoncé le clou, les appelant à franchir le pas décisif en adoptant dans la journée cet accord pour faire de ce 12 décembre un jour non seulement historique mais une date pour l'humanité. La France vous demande, la France vous conjure d'adopter le premier accord universel de notre histoire, a encore lancé le chef de l'Etat français. Romandie 12/12/2015
  9. La présidence française de la conférence sur le climat (COP21) a soumis samedi le projet d'accord final aux 195 pays présents à Paris. Ce texte avait été finalisé durant la nuit. ipt> "Nous sommes parvenus à un projet d'accord ambitieux et équilibré qui reflète les positions de parties", a notamment déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Ce texte "est juste durable et juridiquement contraignant", a-t-il souligné. ipt> S'il est adopté, le projet de texte se fixe pour objectif de "limiter l'augmentation à 1,5° ce qui permettrait de réduire significativement les risques et l'impact du réchauffement climatique", a déclaré M. Fabius. "Ce texte contient les principales avancées, dont beaucop d'entre-nous pensaient qu'elles seraient impossibles à obtenir". RT France RT 12/12/2015 Le texte a été mis au point au terme d'une nouvelle nuit d'échanges autour du président de la COP Laurent Fabius. Il a été envoyé au petit matin pour traduction dans les six langues de l'ONU. Le document a été distribué aux représentants des pays à l'occasion d'une séance plénière. ipt> Romandie 12/12/2015
  10. Paris - Des militants écologistes ont réalisé samedi une grande fresque humaine dans Paris, inscrivant sur une carte interactive de la capitale, grâce à un système de géolocalisation, les mots Climate, Justice et Peace pour marquer la fin de la conférence contre le réchauffement climatique. ipt> Durant toute la matinée, par petits groupes, ils se sont positionnés à des endroits préétablis de Paris, d'où ils se sont géolocalisés via leur smartphone. En direct, de petits points verts ont petit à petit formé sur une carte visible sur le site www.climatejusticepeace.org le message géant, en anglais. ipt> Dans le même temps, les participants ont posté des photos de leur action sur les réseaux sociaux. Au moment où les représentants des gouvernements du monde sont censés conclure un accord samedi à Paris pour limiter le réchauffement de la planète lors de la #COP21, il est important de montrer que les peuples sont déterminés à lutter contre la crise climatique, qu'ils poursuivront leurs mobilisations, leurs résistances et leurs engagements, écrivent les organisateurs dans leur dossier de presse. Image HuffingtonPost Plus que jamais, ce sont les voix des communautés déjà impactées par les effets du dérèglement climatique que les décideurs doivent écouter, et non celles des pollueurs, ajoutent ces organisations non gouvernementales, dont les Amis de la Terre, le CCFD, Peuples Solidaires/Action Aid, Alternatiba, Greenpeace, Oxfam, la Ligue des droits de l'Homme... ipt> Selon eux, cette action ouvre une journée de mobilisation massive pour l'état d'urgence climatique. D'autres manifestations sont prévues à Paris, dont un hommage aux victimes du réchauffement, via une ligne rouge humaine déployée le long de l'avenue de la Grande Armée, ainsi qu'un grand rassemblement sur le Champ-de-Mars, aux pieds de la Tour Eiffel. ipt> ipt> Romandie 12/12/2015
  11. Le Bourget (France) - Quelque 185 pays ont remis à l'ONU, pour la COP de Paris, leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2025-2030, des promesses qui restent insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil des +2°C. Si tous ces engagements étaient tenus, la planète se réchaufferait de +3° par rapport au niveau pré-industriel, contre +4 à 5° si rien n'était fait. Ces 185 pays couvrent la quasi-totalité des émissions globales de gaz à effet de serre. 1 - CHINE : Le premier émetteur mondial (environ 1/4 des émissions) s'est engagé, pour la première fois, à plafonner ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au plus tard en 2030, après avoir été longtemps sur la défensive au nom de ses impératifs de développement. A la fois premier consommateur mondial de charbon, énergie la plus dommageable, et premier investisseur dans les renouvelables, elle veut réduire de 60 à 65% son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées à la croissance) en 2030 par rapport à 2005. 2 - ETATS-UNIS : Le deuxième pollueur mondial veut réduire de 26 à 28% ses émissions d'ici à 2025 par rapport à 2005. Un objectif en-deçà de celui des Européens, mais au-delà des précédentes contributions américaines. Les Etats-Unis sont au moins désormais présents avec un plan crédible, souligne Jennifer Morgan, du World Resources Institute, ajoutant que l'administration Obama est la première à s'attaquer au problème. 3 - UNION EUROPENNE (UE) : Début mars, l'UE (environ 10% des émissions, 3ème rang) a été la première à transmettre son plan: réduire d'au moins 40% d'ici à 2030 ses émissions par rapport à 1990. Ces engagements insufflent une dynamique positive, mais ces pays pourraient améliorer leurs contributions, souligne la Fondation Hulot, tandis que le pôle de recherche Climate Action Tracker juge ce niveau d'engagement moyen. 4 - INDE : L'Inde a promis de réduire son intensité carbone de 35% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005, mais sans fixer d'objectif de réduction globale des émissions. Elle compte sur les énergies renouvelables (40% de son électricité d'ici 2030), tout en reconnaissant sa dépendance au charbon (doublement de production prévu d'ici 2020). 5 - RUSSIE : Le 5ème émetteur assure viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030. Mais si l'on retire l'effet positif généré par ses vastes forêts, ce n'est plus qu'une réduction des émissions de GES industriels de 6 à 11%, souligne le Climate Action Tracker, qui évoque un effort inadapté. 6 - JAPON : Le 6ème émetteur veut réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, comptant sur le retour de l'énergie nucléaire, inutilisée depuis Fukushima. ONG et instituts de recherche jugent insuffisant le projet du Japon, gros utilisateur de charbon. 7 - BRESIL : Le Brésil (2% des émissions) a annoncé qu'il entendait réduire de 43% ses émissions d'ici à 2030 par rapport à 2005, en diversifiant ses sources d'énergies renouvelables. Le plan a été plutôt bien accueilli. 8 - IRAN : Le 8ème émetteur s'est engagé à réduire en 2030 ses émissions de 4% par rapport à un scénario où rien ne serait fait. Téhéran évoque un effort supplémentaire de 8% sous réserve de soutien financier et de levée, selon ses termes, de toutes sanctions injustes. 9 - INDONESIE : Le pays annonce moins 29% d'émissions en 2030, qui pourraient passer à -41% s'il bénéficie d'aides financières. 10 - CANADA : Le gouvernement conservateur, qui avait décidé de sortir du protocole de Kyoto, avait annoncé une réduction des émissions de 30% d'ici 2030 par rapport à 2005. Une contribution jugée insuffisante par les ONG, devant le poids de la production pétrolière issue des sables bitumineux. Le nouveau gouvernement libéral a promis de revoir la copie. AUTRES : De nombreux pays en développement ont émis des engagements, souvent conditionnés à la mise en place d'aides. Le Mexique a été le premier pays émergent à le faire, et le Gabon le premier pays africain. Sur l'ensemble, la copie de l'Ethiopie et celle du Maroc comptent parmi les rares qualifiées de suffisantes par les ONG. L'Arabie saoudite a été le dernier membre du G20 à remettre son plan, le 10 novembre. Parmi les 10 pays absents, le Nicaragua a expliqué qu'il souhaitait plutôt que l'ONU établisse des quotas. Autres absents, Venezuela, Corée du Nord, Libye ou encore Népal. Romandie 12/12/2015
  12. La capitale sénégalaise, Dakar, a accueilli un "concert pour la planète", gratuit, donné par nombreux artistes, dont les Ivoiriens de Magic System. L'événement a rassemblé des milliers de spectateurs dans la nuit de vendredi à samedi. La scène, dressée Place de l'Obélisque, a notamment vu défiler Maréma, jeune chanteuse sénégalaise lauréate du Prix Découvertes RFI 2014, son aîné et compatriote Baaba Maal ainsi que les rappeurs stars du pays Xuman et Keyti qui y ont délocalisé pour l'occasion leur désormais célèbre "Journal Télé rappé" déroulant les nouvelles en rythme et en rimes. Didier Awadi et Doug-E-Tee (alias également Duggy-Tee), pionniers du rap sénégalais, se sont également produits avec leur groupe récemment reconstitué - le Positive Black Soul (PBS) - avant le groupe de renom Magic System, très applaudi. Le jeune chanteur sénégalais Wally Seck s'est ensuite produit lors de ce spectacle retransmis en direct par la télévision publique sénégalaise RTS. Artistes, animateurs et "volontaires" pour l'environnement ont tous plaidé pour la planète. Le concert a été prévu pour coïncider avec le dernier jour de la Conférence internationale sur le climat à Paris (COP21) qui vise un accord universel limitant le réchauffement de la Terre. Ouverte le 30 novembre, cette conférence devait initialement prendre fin vendredi soir. Cependant, sa clôture a été reportée à samedi en raison de crispations entre pays du Nord et du Sud, en particulier sur les financements. "Nous, nous sommes décidés, engagés pour le climat. Et vous'", a lancé au public le chanteur-vedette du groupe Magic System, A'Salfo. "Nous sommes venus prêcher la bonne parole", tout en faisant "le show", avait-il dit peu auparavant à la RTS. "Le réchauffement climatique compromet l'avenir de nos enfants, il faudrait que tout le monde s'implique", a-t-il plaidé. La défense de la planète "est un combat qui n'est pas facile" mais tout le monde doit y mettre du sien, pays riches comme pays pauvres, pollueurs comme non pollueurs, a de son côté souligné Baaba Maal. Celui-ci a été désigné "ambassadeur pour le climat" par un réseau de parlementaires engagés pour la protection de l'environnement. Baaba Maal a espéré que "la voix de l'Afrique sera entendue" et permettra "de faire la différence" aux négociations sur le climat de Paris. Le concert a été co-organisé par le Sénégal, la ville de Dakar, l'Union européenne (UE) et des ambassades européennes, afin de "sensibiliser la population sénégalaise, aux enjeux autour du changement climatique, et plus largement aux questions environnementales", d'après le dossier de presse. Romandie 12/12/2015
  13. Le Bourget (France) - Six ans après le rendez-vous manqué de Copenhague, les intenses tractations pour engager la communauté internationale dans une lutte d'une ampleur inédite contre le réchauffement de la planète devraient aboutir samedi à Paris à l'adoption d'un accord mondial sur le climat. Toutes les conditions sont réunies pour obtenir un accord universel ambitieux et elle n'ont jamais été aussi favorables, a estimé vendredi soir Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, après 12 jours de pourparlers au Bourget (nord de Paris). Lors du coup d'envoi de la 21ème conférence sur le climat de l'ONU, 150 chefs d'Etat sont venus à Paris exprimer l'urgence à agir face à un réchauffement qui aggrave les phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, inondations, etc) et menace la productivité agricole, les ressources marines et les réserves en eau dans de nombreuses régions. La montée des océans met aussi en danger certains Etats insulaires, comme les îles Kiribati, et des communautés côtières, au Bangladesh par exemple. Ces deux derniers jours, des coups de fil entre les chefs d'Etat, notamment de la Chine, des Etats-Unis, de la France, de l'Inde et du Brésil ont été échangés pour s'assurer que les discussions au Bourget ne s'embourbaient pas. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une réunion de négociation avait vu réapparaître des positions rigides de la part de certains pays, faisant craindre un blocage dans les discussions. Les délégués, le visage chaque jour un peu plus tiré, étaient repartis vers leur hôtel à l'aube, sans que de nouveaux compromis aient été trouvés. Sur un sujet aussi complexe, chacun n'obtiendra pas 100% de ce qu'il demande, quand il y a 195 pays, si chacun exige les 100%, finalement chacun obtient 0%, a prévenu Laurent Fabius, le président de la COP. Pour avoir le temps de consulter les pays, la France a reporté la présentation du texte final en séance plénière de vendredi soir à samedi matin 09H00 (08H00 GMT). Si l'accord fait consensus, une nouvelle plénière sera convoquée quelques heures plus tard pour une adoption formelle, qui ne passe pas par un vote. L'accord, qui entrera en vigueur en 2020, doit accélérer un mouvement réduisant l'utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), favorisant les énergies renouvelables et modifiant la gestion des forêts et des terres agricoles. Les engagements des pays à 2025-2030, pris en vue de la COP, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mettraient la planète sur une trajectoire de +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle, loin des +2°C ou moins souhaitables pour limiter les dérèglements. Pour faire accepter un texte à 195 nations, la présidence français doit trouver un équilibre délicat entre les lignes rouges des pays et des formulations trop vagues qui priveraient le texte d'ambition. Dans ce but, Laurent Fabius a enchaîné vendredi les consultations dans son bureau avec les chefs de délégations: Etats-Unis, Union européenne, Chine, Afrique du Sud, groupe Afrique, etc. Cela va nous permettre de procéder aux derniers ajustements et demain matin de présenter le texte final, a dit le ministre. Il s'agissait de tester différentes formules de consensus avec les délégations qu'il recevait, a expliqué à l'AFP Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. Les derniers sujets de divergences portent principalement sur l'aide aux pays du Sud pour faire face au changement climatique, sur le niveau d'ambition de l'accord et le respect du principe de différenciation, qui implique que les pays développés agissent en priorité, au nom de leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre. Vous ne pouvez pas demander au Lesotho d'avoir les mêmes obligations que la Pologne, ou au Bostwana d'avoir les mêmes que les Etats-Unis, sans différenciation, a souligné vendredi Nozipho Mxakato-Diseko, l'ambassadrice sud-africaine, porte-parole du groupe des pays en développement. Concernant les financements, les pays en développement réclament que la somme de 100 milliards de dollars promise d'ici 2020 soit augmentée les années suivantes. Quant aux pays développés, ils veulent mettre à contribution les émergents (Corée du Sud, Brésil, pays pétroliers...). Romandie 12/12/2015
  14. Le Bourget (France) - La Chine, premier pollueur de la planète, s'est dite vendredi soir plutôt confiante sur la conclusion d'un accord mondial sur le climat samedi à la conférence de Paris, par la voix de son délégué à la COP21. Nous sommes plutôt confiants qu'en joignant nos efforts, nous aurons d'ici demain un accord à Paris, a déclaré à la presse Liu Zhenmin, vice-ministre des Affaires étrangères qui conduit la délégation chinoise. La question de la différenciation est au coeur de notre préoccupation. Nous aimerions que la responsabilité commune mais différenciée (entre pays développés et en développement) soit clairement énoncée dans cet accord de Paris, a-t-il ajouté. La Chine et l'Inde espèrent que les pays développés feront preuve de flexibilité sur cette question, a-t-il ajouté. Les pays en développement défendent avec véhémence ce principe de responsabilité différenciée entre pays développés, responsables historiques des émissions polluantes et disposant de davantage de moyens pour y faire face, et pays en développement. Les pays industrialisés souhaiteraient pour leur part assouplir cette division qu'ils jugent dépassée, la Chine et l'Inde étant désormais les premier et quatrième pays émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde. Romandie 11/12/2015
  15. Le Bourget (France) - Obama, Kerry, Xi, Ban... des dirigeants mondiaux se mobilisaient vendredi pour arracher un accord contre le réchauffement de la planète qui échappait encore aux négociateurs de 195 pays, malgré l'urgence climatique. Comme les précédentes conférences internationales sur le climat, celle de Paris joue les prolongations. La clôture de cette COP21, initialement prévue pour vendredi soir, a été reportée à samedi, après une nuit de vives discussions qui ont fait ressurgir les crispations nord-sud en particulier sur les financements. Nous sommes presque au bout du chemin, je suis optimiste, a toutefois assuré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui préside la conférence. Je serai en mesure demain matin (samedi) à 9H00 de présenter à l'ensemble des parties un texte qui, j'en suis sûr, sera approuvé et sera un grand pas en avant pour l'ensemble de l'humanité, s'est-il avancé. Son homologue américain John Kerry, très impliqué dans les pourparlers de jour comme de nuit, s'est montré plus prudent. Il est possible que la conférence se termine à un moment donné demain, a-t-il dit. Il y a toujours un ou deux sujets très difficiles. Le ministre de l'Environnement indien, Prakash Javadekar, a rappelé que le succès n'était pas garanti, reprenant une mise en garde du président François Hollande. A des milliers de kilomètres du Bourget, les présidents américain Barack Obama et chinois Xi Jinping sont convenus au téléphone de renforcer leurs efforts pour parvenir à un accord. Au lieu d'avancer vers des compromis, chaque pays s'est plutôt retranché derrière ses positions, lors des discussions de la nuit, a rapporté Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. Pour les surmonter, les négociateurs de 195 pays ont repris les échanges informels, à huis clos, sur le site du Bourget, près de Paris après deux nuits quasiment blanches qui mettent leur organisme à rude épreuve. Avec la fatigue on est tous sur les nerfs, confiait Yannick Baglo, un des négociateurs du Bénin. Même au sein de la délégation, on est beaucoup plus direct. Habitué des négociations internationales, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a estimé que la COP21 était de loin la plus compliquée, la plus difficile, mais aussi la plus importante pour l'humanité. J'exhorte tous les négociateurs à prendre des décisions pour notre avenir commun, a-t-il ajouté. Ce n'est plus l'heure de camper sur ses perspectives nationales. Depuis deux semaines, tous s'accordent publiquement sur la nécessité de conclure un accord ambitieux, seul moyen d'empêcher l'aggravation des vagues de chaleur, sécheresses, inondations... Les tensions ont ressurgi jeudi soir après la présentation d'une nouvelle ébauche d'accord qui laisse ouverts les trois sujets les plus délicats: la différenciation (répartition des efforts entre les pays développés et en développement), les financements et l'ambition du pacte. Sur ce dernier point, le projet fixe désormais un objectif de réchauffement de la planète bien en-deçà de 2°C par rapport au niveau pré-industriel et mentionne la poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C. Cette limite est une revendication d'une centaine de pays, notamment des états insulaires, menacés par la hausse du niveau des océans. Mais les grands producteurs d'énergies fossiles, comme l'Arabie saoudite et la Russie, s'y opposent. En amont de la conférence, la quasi-totalité des Etats ont pris des engagements pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre mais leurs efforts, s'ils se concrétisaient, placeraient la planète sur une hausse du thermomètre mondial estimée à +3°C. Pour faire mieux, le principe d'une révision obligatoire de ces objectifs nationaux tous les cinq ans est acté. Mais le projet d'accord fixe à 2025 la première révision. Beaucoup trop tard, selon les ONG. Côté finances, le pré-accord précise que l'enveloppe de 100 milliards de dollars par an que les pays riches ont promis de verser aux pays du Sud à partir de 2020 est un plancher et que les pays développés présenteront périodiquement des objectifs quantifiés. La pilule a du mal a passer sur la partie finances jugée par plusieurs pays, dont l'Union européenne, les Etats-Unis ou l'Australie, comme étant trop en faveur des pays en développement, a estimé Pascal Canfin, ancien ministre français et expert du centre de recherches américain WRI. Vous ne pouvez pas fixer les mêmes obligations au Lesotho qu'à la Pologne, ni les mêmes au Botswana qu'aux Etats-Unis, a toutefois insisté vendredi l'ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, qui représente les pays pauvres et émergents. Romandie 11/12/2015
  16. Les services de douanes ont intercepté 95 kilos d’ivoire dans les bagages d’un couple en transit entre Addis-Abeba et Hanoï. Lundi 7 décembre 2015, les douaniers du Terminal 2E de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ont fait une très grosse prise. Elle était contenue dans les valises d'un couple de nationalité vietnamienne ; ces bagages ont été saisis au pied de l’avion en partance pour Hanoï. Passées aux rayons X, ces quatre valises ont révélé les formes suspectes des objets entreposés à l'intérieur. Une fois ouvertes... DOUANE FRANÇAISE 10/12/2015 Les douaniers ont découvert que ces bagages contenaient plus de 1.500 objets en ivoire, bijoux, baguettes, blocs à sculpter et 3 morceaux de défense pour un poids total de 95,1 kg. Soit la plus grosse saisie jamais réalisée sur des voyageurs par la douane française. En juin 2015, les agents de Roissy avaient saisi 136 kg d’ivoire brut dans du fret de marchandises en provenance de la République Démocratique du Congo et à destination du Vietnam. Sciences et avenir 10/12/2015
  17. Le Bourget (France) - L'accord universel contre le réchauffement de la planète attendra samedi: à l'issue d'une nouvelle nuit de négociations, la présentation d'une version finale a été reportée pour surmonter les ultimes points de friction. Nous préférons nous donner le temps de consulter les délégations tout au long de la journée de vendredi, jour prévu pour la clôture des travaux, a déclaré la présidence française de la conférence sur le climat (COP21). Le texte sera présenté samedi matin tôt pour une adoption à la mi-journée, a ajouté cette source, à l'issue d'une seconde nuit blanche pour les représentants de 195 pays réunis depuis deux semaines au Bourget (nord de Paris). Les choses vont dans le bon sens, a assuré le président de la COP21 et ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui espérait pourtant jeudi soir être en mesure de proposer vendredi une version finale de l'accord. Peu avant 06H00 (05H00 GMT), les délégués quittaient la salle des tractations. Interrogé par l'AFP sur l'atmosphère à l'intérieur, le négociateur américain Todd Stern a juste répondu fatigué. Avant de quitter les lieux vers 02H00 (01H00 GMT), le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait défendu en séance le nouveau projet d'accord, estimant, selon un négociateur européen, qu'il reflétait bien le principe de différenciation, sur lequel les pays en développement sont très à cheval. Une nouvelle version du projet d'accord, raccourcie, avait été présentée vers 21H00 (20H00 GMT) par Laurent Fabius. Il comporte quelques points spécifiques entre crochets sur les sujets les plus complexes: la différenciation, les financements et l'ambition de l'accord, selon le ministre français. Le texte, a été accueilli avec prudence par les ONG. Il y a eu des progrès importants sur de nombreux sujets (...) mais des points clé sont encore en suspens, souligne Jennifer Morgan, du World resources Institute. Les ONG sont satisfaites de voir figurer dans le projet un objectif de réchauffement maximal de la planète bien en-deçà de 2°C par rapport au niveau pré-industriel, une formulation indiquant une forte ambition. La poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C est même insérée. Cette limite de 1,5°C est une revendication d'une centaine de pays, en particulier de certains Etats insulaires, menacés de disparition par la hausse du niveau des océans. Si cette disposition figure dans l'accord, je serai en mesure de rentrer chez moi et de dire à mon peuple que notre chance de survie n'est pas perdue, s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères des îles Marshall, Tony de Brum. Sur les moyens pour réaliser cet objectif, les ONG sont plus négatives, jugeant les dates de révision des plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre des Etats trop tardives. Pour Pascal Canfin, expert auprès du WRI, c'est le principal point faible du projet, car les dispositifs pour rehausser l'ambition avant 2025 ne sont pas assez contraignants. Les engagements nationaux des pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre - qui ne seront pas inclus dans l'accord - conduisent à ce stade vers un réchauffement de +3°C. Côté finances, le projet d'accord va clairement dans le sens des pays du Sud. Il précise que l'enveloppe de 100 milliards de dollars par an que les pays riches ont promis de leur verser d'ici à 2020 est un plancher et que ces pays présenteront périodiquement des objectifs quantifiés. Il y a des positions divergentes, mais les compromis devront être réalisés, avait déclaré à la presse jeudi soir la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop. Surtout, les gens ne veulent pas que Paris soit un autre Copenhague, souligne-t-elle, en référence à la conférence climatique qui avait échoué en 2009 à conclure un accord universel sur le climat. Le futur pacte de Paris a pour ambition d'engager pour la première fois tous les pays dans la lutte contre le réchauffement climatique afin de prévenir l'aggravation des phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, inondations...) et des pénuries d'eau et de nourriture. ROMANDIE 11/12/2015
  18. Le projet d'accord final pour lutter contre le réchauffement de la planète a été repoussé de vendredi à samedi matin. Cette annonce a été faite vendredi à l'aube par la présidence française de la conférence mondiale sur le climat. "Nous préférons nous donner le temps de consulter les délégations tout au long de la journée de vendredi", avant de présenter le texte final en vue d'une adoption directe en séance plénière", a-t-on précisé de même source. Le texte "sera présenté samedi matin tôt pour une adoption à la mi-journée", a-t-on ajouté. Romandie 11/12/2015
  19. Plusieurs ONG et agences des Nations unies sont montées au créneau jeudi. Elles ont réclamé la réintroduction de la référence au respect des droits de l'homme dans les dispositions contraignantes du projet d'accord de la conférence de Paris sur le climat. Les délégations des 195 Etats réunis au Bourget depuis le 29 novembre ont fait jeudi un pas vers un accord sur la lutte contre le réchauffement avec une proposition de texte amélioré. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères qui préside la COP21, est déterminé à faire adopter un texte définitif vendredi. La mention selon laquelle l'accord de Paris doit être mis en oeuvre dans le respect des droits de l'homme a toutefois disparu du corps du texte. Elle ne figure plus que dans l'introduction, qui n'est pas contraignante. "Nous pensons assurément qu'on ne peut pas se passer de la mention sur les droits de l'homme. Il est encore temps de la réintroduire", a déclaré Benjamin Schachter, au nom du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Plusieurs Etats, dont l'Arabie saoudite, la Norvège et les Etats-Unis auraient cherché à minimiser la référence au droit de l'homme dans le projet d'accord. Sa disparition a d'autant plus choqué que ce jeudi était célébrée la journée mondiale des droits de l'homme, a souligné Sara Shaw, juriste de l'association Les Amis de la Terre. Dans la matinée, des experts de l'ONU avaient estimé que le changement climatique relevait d'ores et déjà de l'atteinte aux droits de l'homme, dans la mesure où il menace la santé, l'alimentation, l'accès à l'eau et au logement de certaines populations. "Ce texte ne nous donne aucun espoir. Il ne change rien à l'affaire. Le changement climatique porte atteinte à nos droits", s'est indignée Ursula Ravoka, représentants des îles Carteret, un archipel du Pacifique. Les autorités locales cherchent à reloger des habitants de Bougainville menacés par la montée des eaux. L'organisation humanitaire Oxfam, qui se dit "extrêmement déçue", souligne quant à elle que les mentions concernant l'égalité des sexes et la nécessité d'une transition vers une économie propre avaient déjà disparu. "Les grands de ce monde parlent d'un accord de protection de la planète pour nos enfants et les générations futures, mais ce qu'ils proposent laisse à penser qu'il ne s'agit que de belles paroles", a déploré Joni Pegram, conseillère de l'Unicef pour le climat. Romandie 11/12/2015
  20. Le Bourget (France) - Limitation de la hausse de la température bien en-deçà de 2°c, aide financière aux pays du Sud en augmentation, révision tous les 5 ans des mesures de lutte contre le réchauffement: les principaux points du projet d'accord sur le climat présenté vendredi. 2°C OU 1,5°C ? En 2009 à Copenhague, les Etats ont décidé de limiter la hausse de la température à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, ce qui impose de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES) en prenant des mesures d'économies d'énergie, en investissant dans les énergies renouvelables, en reboisant les forêts... De nombreux pays, notamment les Etats insulaires menacés par la montée du niveau de la mer, mettent en avant qu'ils sont en danger dès + 1,5°C. Le texte propose désormais de limiter la hausse de la température bien en-deçà de 2°C et de poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C. COMMENT Y ARRIVER ? Sur 195 pays, 185 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions de GES à horizon 2025/2030. Mais même si elles étaient tenues, la hausse du mercure serait ramenée à environ 3°C. Pour atteindre l'objectif bien en-deçà de 2°C, le texte propose un pic des émissions de GES le plus vite possible et une neutralité des émissions de GES durant la seconde moitié du siècle. Ce concept nouveau reste à préciser. Des options plus ambitieuses ont disparu donc celle qui prévoyait des objectifs chiffrés de réduction des rejets polluants à l'horizon 2050. REVISION DES ENGAGEMENTS ? Un des dispositifs clé de l'accord est la mise en place d'un mécanisme de révision des engagements nationaux. Il est déjà acté qu'elle aura lieu tous les 5 ans. Mais à partir de quand ? L'Inde veut que la première révision ait lieu le plus tard possible. Le texte invite les pays à revoir leurs contributions en 2020 mais sans les y contraindre. La première révision obligatoire aurait lieu en 2025. Ce point est le plus critiqué par les ONG qui le trouvent bien trop tardif. D'autant, que le texte invite à une progression par rapport aux engagements précédents mais ne l'oblige pas. Pays développés/ en développement: qui fait quoi ? La convention climat de l'ONU de 1992 a instauré une division stricte entre pays développés/en développement dans le partage des obligations. Les pays industrialisés, Etats-Unis en tête, veulent assouplir cette ligne de partage qu'ils jugent dépassée au vu de l'essor économique des grands émergents, mais des pays comme l'Inde refusent de l'effacer, au nom de leur droit au développement et de la responsabilité historique du Nord dans le dérèglement climatique. Le texte tente de refléter les deux sensibilités dans les multiples chapitres, à l'aide de formules savamment dosées. Aussi, en matière de réduction des émissions de GES, les pays développés doivent être à la pointe, mais à terme, toutes les parties devraient leur emboiter le pas à la lumière de leurs différentes situations nationales et stades de développement. En revanche, cette question de la ligne de partage reste non réglée concernant les moyens de mesurer et vérifier les actions prises : faut-il un système unifié, ou bien maintenir des exigences moindres pour les pays en développement ? Aide financière aux pays du Sud. En 2009, les pays riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer les politiques climatiques des pays en développement. Ces derniers exigent ensuite une progression de cette somme et plus de clarté sur les moyens d'y parvenir. L'option proposée va clairement dans le sens des pays du Sud: cette enveloppe est un plancher et les pays développés présenteraient périodiquement des objectifs quantifiés. Par ailleurs, les pays développés ne veulent plus être seuls à payer et demandent une contribution aux pays comme la Chine, la Corée du sud, Singapour, les riches pays pétroliers... La formule proposée est que cette contribution est volontaire et complémentaire. Romandie 11/12/2015
  21. Le Bourget (France) - La difficile recherche d'un accord se prolongeait dans la nuit de jeudi à vendredi à la conférence climat de Paris, la France jugeant les négociations extrêmement proches du but tout en appelant à des compromis pour surmonter les désaccords persistants. Nous sommes extrêmement proches du but et il est temps de conclure, a déclaré Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21, en soumettant aux 195 pays un projet d'accord intermédiaire, nouvelle base de discussion pour une nuit de tractations. Je pense être en mesure de présenter vendredi ma proposition de texte final, pour une adoption directe en séance plénière, a également affirmé le ministre, à la veille de la clôture des travaux prévue à 18H00 (17H00 GMT). Le texte présenté jeudi soir tranche sur plusieurs options mais quelques points spécifiques restent entre crochets et ne sont donc toujours pas réglés. Il s'agit des plus complexes, a reconnu M. Fabius, en citant la différenciation (le partage des efforts entre pays développés et les autres, ndlr), les financements et l'ambition de l'accord. Il reste à faire les derniers mètres et comme dans un marathon, ce sont souvent les derniers mètres qui sont les plus compliqués, a-t-il ajouté. Les premières réactions des ONG étaient plutôt positives tout en regrettant des reculs. Elles sont satisfaites de voir figurer dans le projet une limite du réchauffement maximal de la planète bien en-deçà de 2°C par rapport au niveau préindustriel, comme de voir mentionner la poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C. Cette limite de 1,5° est une revendication de plus de cent pays, en particulier les Etats insulaires, menacés de disparition par la hausse du niveau des océans. Sur l'ambition de l'accord, les ONG sont en revanche plus négatives, jugeant les dates de révision des plans de réduction des émissions de gaz des Etats trop tardives pour respecter la limite des 2°C. Les pays se sont entendus en 2009 sur l'objectif de +2°C mais leurs engagements pour limiter les émissions, pris en vue de la COP21, conduisent la planète vers un réchauffement de +3°C. Les ministres devaient se retrouver peu avant minuit (23H00 GMT) pour plancher sur le nouveau texte et reprendre les tractations entre délégations sous la présidence française. Signe d'échanges intenses, la présentation de ce texte, attendue à la mi-journée, avait été repoussée en soirée. A moins de 24 heures de l'échéance, le temps presse pour surmonter les divergences et sceller ce pacte qui a pour ambition d'empêcher des déréglements climatiques de plus en plus sévères (sécheresses, inondations, fonte accélérée des glaciers, etc.). La séance plénière de mercredi soir, au cours de laquelle les pays s'étaient exprimés à tour de rôle, avait permis de mesurer l'ampleur des désaccords persistants sur les sujets clé. Parmi eux, le thème récurrent de la différenciation entre les pays développés et les autres dans les efforts à fournir contre le réchauffement. Un clivage historique dans les négociations climatiques, et que les pays riches jugent dépassé en raison du développement économique de gros émergents comme la Chine ou l'Inde. Autre question pesant sur les discussions, les financements dont doivent bénéficier les pays en développement, noatmment, les plus vulnérables pour lutter contre le réchauffement et faire face à ses impacts. Les pays pauvres réaffirment avec force leur droit au développement et leur volonté de ne pas être mis sur le même pied que ceux du Nord, à la fois responsables historiques du réchauffement et disposant de plus de moyens pour y faire face. Concernant les financements, ils tiennent à ce que les 100 milliards de dollars annuels promis par les pays développés à partir de 2020 soient une somme plancher, régulièrement revue ensuite à la hausse. Le projet d'accord présenté jeudi soir fait mention de ce plancher, à la satisfaction des ONG, mais cette disposition est jusqu'ici refusée par les pays riches. Le pacte qui prendra le relais en 2020 du protocole de Kyoto engagera pour la première fois les pays en développement à agir contre le réchauffement. Romandie 11/12/2015
  22. Le Bourget (France) - Le nouveau projet d'accord sur le climat, présenté jeudi soir par la présidence de la COP21, contient des progrès mais aussi des reculs, selon les ONG. Le texte de 27 pages, qui ne contient plus que 48 options entre crochets, contre 350 dans la version précédente, fixe la limite du réchauffement maximal de la planète bien en-deçà de 2°C par rapport au niveau préindustriel. Il propose aussi de poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C, reconnaissant que cela réduirait significativement les risques et les impacts du changement climatique. Ce seuil de 1,5°C est une revendication forte de dizaines d'Etats vulnérables aux conséquences du réchauffement de la planète. Le terme +bien en-deçà+ est une avancée, a jugé Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot (FNH). Concernant les objectifs à long terme de l'accord (quelle trajectoire pour les émissions de gaz à effet de serre), le projet parle d'un pic le plus rapidement possible, mais aussi de neutralité des émissions, un terme jugé peu clair pour les ONG qui auraient préféré le mot décarbonation. En outre, la mention d'un prix du carbone a disparu, il est inadmissible que l'Arabie saoudite et le Venezuela (pays pétroliers, ndlr) aient eu gain de cause, a réagi la FNH. De la même manière, l'ONG juge que les dates de révision des plans nationaux de réduction d'émissions - à ce stade insuffisants pour garder le monde sous 2°C - sont trop tardives. Ca ne nous paraît pas acceptable, la révision ne commencerait qu'en 2025, pointe M. Orphelin. C'est bien que nous ayons un large accord pour limiter le réchauffement à 1,5°, mais cela ne sert à rien sans trajectoire pour y arriver, ajoute Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid: Sans un mécanisme de relance (des mesures de réduction d'émissions) nous ne pourrons accomplir que la moitié du chemin. Le texte renforce en revanche les dispositions sur les financements climatiques à destination des pays du Sud, question clé de ces négociations. Sur les financements, la formule choisie nous paraît ambitieuse, souligne la FNH, le texte proposant des cycles de révision, avec l'idée que les 100 milliards de dollars annuels promis, en 2009, d'ici 2020 par les pays développés soient un plancher. C'est une grande avancée pour les pays en développement et les pays vulnérables, le texte affirmant la nécessité de fixer à compter de 2020 des objectifs financiers quantifiés à la fois pour soutenir les politiques de réductions d'émissions et les politiques permettant de s'adapter aux impacts du réchauffement, a réagi la directrice d'Oxfam, Helen Szoke. rOMANDIE 10/12/2015
  23. Santiago (Chile) - Au coeur du désert d'Atacama, situé à quelques kilomètres de la côte, une entreprise chilienne veut implanter une centrale hydroélectrique fonctionnant à l'eau de mer et à l'énergie solaire pour tenter de révolutionner le marché local de l'énergie. Profitant du meilleur rayonnement solaire de la planète et de la géographie particulière du nord du Chili, où la cordillère des Andes plonge quasiment dans l'océan Pacifique, l'entreprise chilienne Valhalla prévoit d'y construire une centrale hydroélectrique qui devrait produire 300 MW, suffisamment pour alimenter trois régions du pays. La centrale fonctionnerait en pompant l'eau de mer le jour, grâce à l'énergie produite par des panneaux solaires, et produirait de l'électricité la nuit en laissant retomber cette même eau, à travers des turbines, depuis une altitude de 600 mètres. Entre ces deux étapes, l'eau serait stockée dans deux énormes réservoirs naturels, d'un volume équivalent à 22.000 piscines olympiques, situés au sommet de la chaîne de montagnes. De cette manière, la centrale, dont le coût est estimé à 400 millions de dollars, fonctionnerait en continu. C'est le seul endroit au monde où l'on peut développer un projet de cette nature, a déclaré Francisco Torrealba, cofondateur et responsable de la stratégie de Valhalla, lors d'une conférence de presse. Le projet, appelé Espejo de Tarapacá (miroir de Tarapacá), serait situé à 1.800 km au nord de Santiago, la capitale. Ces deux technologies ont été testées avec succès partout dans le monde. C'est la combinaison des deux qui ne l'a jamais été, a ajouté Torrealba. Après avoir reçu le feu vert des autorités environnementales, les responsables de l'entreprise recherchent désormais des financements privés pour débuter la construction à la fin 2016, celle-ci devant durer 3 ans et demi. Le Chili est jusqu'à présent un importateur net d'énergie. Sa capacité actuelle est de 19.725,72 MW, principalement produits à partir de charbon (21%), gaz naturel (18,85%), diesel (18,63%) et grâce à l'énergie hydraulique (28,1%). 3,79% seulement de l'électricité consommée au Chili sont produits grâce à l'énergie solaire. Romandie 10/12/2015
  24. Le Bourget (France) - Les négociations sur le climat du Bourget tardaient à accoucher jeudi d'un nouveau texte, sur fond de crispations entre pays du Nord et du Sud, à la veille de la clôture officielle de la conférence où un pacte mondial contre le réchauffement est attendu. Après des discussions nocturnes ayant emmené les représentants des 195 pays présents au Bourget jusqu'à l'aube, les ministres et délégués attendaient toujours en début de soirée le nouveau projet d'accord promis par le président de la COP et chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. La présentation de ce texte, censé formuler de nouveaux compromis, a été repoussée en soirée alors qu'elle était attendue initialement dans l'après-midi. Cette nouvelle mouture doit être l'avant-dernier texte de travail avant celui du pacte final, a souhaité mercredi Laurent Fabius, qui vise une adoption vendredi soir. Le temps presse pour réussir à surmonter les divergences et sceller ce pacte qui a pour ambition d'empêcher des désastres climatiques de plus en plus fréquents. Six ans après l'échec de Copenhague, cet accord doit permettre d'augmenter les chances de contenir la hausse du thermomètre mondial à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Il y a encore des difficultés, a prévenu jeudi matin le président François Hollande, en évoquant notamment la question de la répartition des financements. La séance plénière publique de mercredi soir a permis de mesurer l'ampleur des désaccords persistants, notamment sur trois des sujets clé: la différenciation entre les pays développés et les autres dans les efforts à fournir contre le réchauffement, l'ambition globale de l'accord, notamment quelle température retenir comme le seuil à ne pas dépasser, et bien sûr la question des financements dont doivent bénéficier les pays les plus vulnérables pour faire face aux impacts du réchauffement. Sur ces trois sujets sensibles, aucun compromis n'a pu être trouvé au cours d'une longue nuit de négociations, a indiqué un négociateur européen sous couvert d'anonymat. Le président (Laurent Fabius) a décidé de ne pas trancher sur ces sujets, il veut laisser les pays trouver la solution. Je pense que le texte d'aujourd'hui fera des propositions, a estimé pour sa part Alf Wills, négociateur en chef sud-africain. Dans la délégation philippine, on oscillait entre optimisme et frustration alors qu'un membre de la délégation chinoise, Li Junfeng, tablait sur une prolongation des négociations jusqu'à samedi. L'Algérien Ahmed Djoghlaf, qui a co-présidé les débats lors de la première semaine de la conférence, refusait d'envisager un retard: On ne pourra pas moralement, historiquement, économiquement, écologiquement, rater la dernière marche demain, a-t-il assuré à l'AFP. [...] Dans ce sprint final, les ONG ont remis la pression sur les négociateurs, en relevant que le projet d'accord contient encore le pire comme le meilleur. Nous devons arrêter de jouer au poker avec l'avenir de nos enfants lors de ces dernières heures de discussions !, a intimé Kumi Naidoo, directeur international de Greenpeace. Romandie 10/12/2015
  25. La Suisse a rejoint un groupe de plus de 80 pays qui veulent un accord ambitieux à la Conférence de l'ONU sur le climat à Paris. Pour la conseillère fédérale Doris Leuthard, c'est désormais aux ministres de faire en sorte qu'il y ait une percée dans les négociations. Les experts pourraient discuter encore pendant des années sur des détails techniques, a déclaré Mme Leuthard jeudi devant les médias au Bourget, près de Paris. "Mais nous n'avons plus le temps". Les ministres doivent maintenant prendre les décisions nécessaires, selon elle. La cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a choisi de rester à Paris, car la nuit devait être "décisive". Elle s'attendait à un nouveau texte vendredi, qui pourrait être la version définitive d'un accord. Mme Leuthard s'est dit confiante qu'une percée intervienne. Elle a aussi annoncé que la Suisse se joignait à une coalition de plus de 80 pays, riches et pauvres, qui veulent faire pression ensemble en vue de la conclusion d'un accord à grande portée. Ce groupe des "ambitieux" (High Ambition Coalition) est formé d'Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, mais aussi de l'Union européenne et des Etats-Unis. L'Inde, la Chine et le Brésil ne font pas partie de la coalition, qui vise à long terme un réchauffement climatique qui ne dépasse pas 1,5°C. Ce groupe veut que l'accord de vendredi prévoit des règles communes pour les objectifs climatiques, une évaluation tous les cinq ans de ces objectifs, une trajectoire claire pour la sortie des énergies fossiles et un financement des objectifs climatiques à hauteur de 100 milliards de dollars par an. Romandie 10/12/2015
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