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la lettre hebdo de gérard charollois (17/01)
terrienne a posté un sujet dans ANIMAUX - Europe et autres continents
Le « psychanalyste » et la torture tauromachique. En ce jour tourne sur la toile un plaidoyer pour la corrida qui « ne traumatise pas les enfants, dès lors que la violence qu’elle véhicule comporte un sens perçu ». La thèse ne présenterait aucun intérêt par elle-même et se serait perdue dans l’écume de la galaxie médiatique. Son auteur, pour recueillir un peu d’audience, invoqua un titre de noblesse intellectuelle : « psychanalyste » ! Et ça marche ! Aussitôt, le texte circule et prend de l’épaisseur médiatique! Je me souviens, lors du référendum relatif à l’adoption de la Constitution européenne, de ce très mauvais texte présenté comme émanant d’un « professeur de droit » qui l’était sans doute tout autant que je suis professeur de tennis ! Texte médiocre, non pas en raison de son option politique, mais manifestement nul d’un point de vue juridique et néanmoins complaisamment relayé par internet. Méfiez-vous des auteurs qui écrivent sous le paravent d’un titre professionnel quelconque, usurpé parfois, obtenu quelquefois ce qui est pire. Il y a des « seconds lifes » et une démonstration ne gagne rien à s’abriter derrière un titre universitaire. Observons que nos amis psychanalystes des diverses écoles freudiennes et lacaniennes ne reçoivent pas leurs diplômes de l’université mais de leurs parrains, ce qui ne retranche nullement à leur qualité et mérite. Mais revenons à la torture publique des taureaux que cautionnent des écrivains, des philosophes, des psychanalystes et les tenanciers des tiroirs caisses des arènes. Il est remarquable qu’il n’y a jamais eu dans l’Histoire de l’humanité naissante, un seul grand crime, fut-il de masse, fut-il spectaculaire et insondable, qui ne reçoive pas l’approbation de certains intellectuels égarés. Le nazisme, le maoïsme eurent leurs CELINE, BRASILLAC, SARTRE et consorts. Par-delà la fumée des mots, au-dessus des toges et des titres, restent les faits. Torturer, fut-ce rituellement, par habitude, par tradition, avec paillettes et déguisements grotesques, demeurera une faute contre l’esprit et le cœur. CELINE ne justifiera jamais la chambre à gaz. HEMMINGWAY ne justifiera jamais la torture d’un taureau. Bien sûr, cela apaise les consciences à bon compte de savoir qu’une célébrité d’un jour couvre de son aura l’horreur et l’insoutenable. La cruauté, sous n’importe quelle forme qu’elle apparaisse, demeure une honte et la preuve que l’homme n’est pas encore pleinement humanisé. La corrida ne sera jamais autre chose que le spectacle d’un herbivore perforé, déchiré, ensanglanté jusqu’à la mort. La littérature verbeuse, les invocations rituelles, les fumées spéculatives ne lavent pas le sang et n’anesthésient que les consciences manipulées. A propos : j’invite ceux qui possèdent quelques notions de psychanalyse à méditer sur les rapports du « ça », du « moi » et du « sur-moi », en cette affaire et à lire mon éditorial du dimanche 17 janvier, ci-dessous, sur « les hommes ordinaires ». Gérard CHAROLLOIS (Titres et profession indifférents !) -------- édito www.ecologie-radicale.org Gérard CHAROLLOIS le dimanche 17 janvier 2010 Tel 06 76 99 84 65 « des hommes ordinaires ». quels sont ces hommes qui, confrontés aux accidents de l’Histoire, basculent dans l’horreur, le génocide, la torture, les meurtres d’innocents ? Hélas, ce sont des « hommes ordinaires » ! Diverses expériences sur les manipulations mentales confirment que, sous couvert de l’autorité scientifique, ou étatique, ou télévisuelle, des hommes ordinaires se muent en tortionnaires, avec une conscience totalement anesthésiée. Si le chef de l’état, si le grand professeur dirigeant le laboratoire de recherches, si l’animatrice vedette d’une émission télévisée commandent des sévices et maltraitances, ces « hommes ordinaires » deviennent gardiens de camps, expérimentateurs sadiques, miliciens brutaux, concurrents féroces dénués de toute compassion envers un autrui nié dans son altérité. Le gardien de camps d’extermination, le militaire en guerre recourant à la torture, le génocideur ne furent jamais que de braves pères de famille, des compagnons semblables à tous autres, en dehors des circonstances qui les firent instruments du crime absolu. Rien ne les prédisposait à devenir des êtres monstrueux. Aucun stigmate ne révélait leur destin tragique. Depuis le très célèbre test de STANLEY MILGRAM en 1963 aux USA, des psychologues étudièrent cet aspect alarmant de la nature humaine face à la manipulation mentale et face au conformisme docile . Ces expériences de « déshumanisations », frappèrent tellement les observateurs que des films grand public les mentionnèrent. Ainsi, les « hommes ordinaires » sont parmi nous avec les potentialités révélées lorsque passions politiques ou religieuses font sauter le vernis de la civilisation. Le processus mental a l’œuvre apparaît évident : le grand chef, le père,la masse des compagnons ne peuvent pas avoir tort. L’esprit est amené à admettre ce que le groupe et ses leaders considèrent comme tel. L’interdit du meurtre, du génocide, de la torture, de la maltraitance envers le prisonnier, la femme, l’enfant, l’animal cède devant la banalisation, la normalisation du comportement criminel. Les agissements des tiers se substituent au « sur-moi » pour justifier l’acte. Comment, pour la plupart des individus, imaginer que la foule, les camarades de combat, le leader charismatique, le bon ancêtre vénéré, puissent se tromper. Inutile de soumettre à un quelconque examen de conscience ce qu’une société détermine valorise, pratique, admet, érige en acte héroïque ou en tradition ancestrale. Voilà pourquoi toute guerre appelle le crime de guerre, la sanction des vaincus, l’oubli des exactions des vainqueurs. Notre temps, notre société n’échappent pas à cette anesthésie des consciences. L’animal, être sensible, demeure ici et maintenant la victime expiatoire du conformisme social, empêchant toute critique objective des actes de sévices, de violences et de cruautés. Pour nombre de ruraux formatés à la tradition locale, leurs pères chassaient ainsi que leurs collègues. Ils allaient en famille, dès leur enfance, aux jeux de la corrida . Ils élèvent, comme tous les autres, des porcs, veaux ou volailles dans des conditions matérielles contraires aux besoins physiologiques de ces êtres sensibles marchandisés. Leur conscience demeure silencieuse. Comment leurs pères, leurs familles, leurs collègues, les autres villageois, des dizaines de milliers de gens agissant de même, pourraient-ils être de monstrueux tortionnaires, jouissant du sang et de la mort d’autrui ? D’ailleurs, le « gibier » n’est-il pas fait pour la chasse et la vache pour l’abattoir, le cochon pour avoir les dents meulés et la queue coupée à vif ? Le jour où leur conscience enfin éveillée leur révélera que l’animal n’est pas une chose, un objet, une machine mais bien un être doté d’un système nerveux commandant la souffrance ou le bien-être, l’horreur des agissements « traditionnels » leur fera honte de ce qu’ils firent. Mais, en attendant, les tastes mort ne sont que des « hommes ordinaires » dormant sur le lâche oreiller du conformisme. L’Histoire jugera demain la chasse, la tauromachie, l’élevage concentrationnaire à l’instar des grands crimes de masse fustigés aujourd’hui. En cela, nous ne préconisons pas des atténuations, des adaptations, des modérations mais des abolitions, au nom du respect du vivant et de soi-même. Nous ne voulons pas que soit réglementée la torture, mais nous la condamnons par principe au même titre et pour les mêmes raisons que nous récusons les actes de cruauté envers tous les hommes, non pas parce qu’ils participent d’une espèce élue, mais parce qu’eux aussi sont des êtres sensibles quelles que soient leurs races et leurs convictions. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE -
Pour la Nature : intervenir ou s’abstenir ? Etant de ceux pour lesquels la Nature tient lieu de parti, de patrie, de religion, je me suis toujours interrogé sur les meilleures façons de l’aimer, de la servir, de la sauver de la nuisance d’homo economicus. Faut-il réintroduire des espèces disparues dans les milieux naturels, creuser des points d’eau, favoriser l’élevage extensif de montagne pour empêcher la forêt de conquérir l’espace et maintenir ainsi artificiellement des sites d’accueil de telle ou telle espèce d’oiseaux charognards ? L’homme doit-il, par sa technique et par des incitations économiques, interférer positivement pour la biodiversité ou inversement laisser faire, s’abstenir de toute aide à la Nature pour qu’elle survive à la Catastrophe ? Paraphrasant RENAN, parlant de la France, pourrait-on dire : « Jeune homme, la Nature se meurt. Ne troublez point son agonie ». S’agissant des nostalgies anthropocentriques, la réponse s’impose : il ne faut pas intervenir pour recréer un passé irrémédiablement éteint. Comme nous ne pouvons pas l’ignorer, l’humain est un animal cupide par nature. Nul ne voudra, pour lui-même, revenir à l’agriculture bocagère des siècles passés et les « bucoliques bergers » des montagnes n’entendent pas partager les troupeaux avec les loups et les pâturages avec les marmottes. Le culte du profit maximisé, de la rentabilité, de la production optimale sévissant partout, il est illusoire ou malhonnête de favoriser une quelconque activité économique au nom de la biodiversité. L’opération se retourne toujours immanquablement contre la Nature. La subvention massive de l’élevage de montagne débouche sur le surpâturage, la guerre faite aux prédateurs et en bout de course, via l’aseptisation et l’interdiction d’abandon des cadavres d’animaux domestiques, à la privation de ressources pour les vautours. La « fermeture du milieu » par le reboisement spontané eut été moins nocive pour la biodiversité. Est-ce à dire que toute intervention humaine doive être proscrite ? Autrefois, lorsque l’homme ne disposait pas des moyens techniques de la nuisance absolue, les réalisations anthropiques furent heureusement appropriées par nombre d’espèces : ainsi les haies, les mares, les vastes prairies humides, milieux artificiels furent colonisés par d’innombrables oiseaux et mammifères. Bien sûr, l’homme de jadis, pas plus généreux que celui d’aujourd’hui, n’édifia pas des clochers pour y faire nicher la chouette effraie et n’entretint pas les « bouchures » pour offrir des nids aux passereaux. Des considérations plus futiles et plus perverses motivaient ses ouvrages, mais la Nature pouvait tirer, elle aussi, profit de ces œuvres, alors qu’elle ne pourra rien faire de bon d’une ligne de TGV, d’une autoroute, d’un champ de maïs empoisonné, d’une cité de béton et de verre ou même pigeons et moineaux domestiques ne peuvent plus vivre. En cela, la nuisance humaine a changé non seulement de degré mais de nature. Trop nombreux, trop puissants techniquement, les homo economicus n’offrent plus à la biodiversité la moindre place. Dans ce contexte nouveau, ceux qui aiment la Nature ne sauraient se contenter de laisser faire, sur le thème : la vie est plus forte que la mort et le vivant, conçu comme divers, saura bien s’adapter. Après tout, diront les observateurs pressés, « il y eut dans toute l’histoire de la planète plusieurs grandes phases de disparition d’espèces et la vie est toujours là ». C’est oublier que les bouleversements du passé planétaire furent ponctuels et que toute phase de disparition s’accompagnait d’une phase de renouveau et de diversification. Cela s’appelait l’évolution des espèces. Or, l’homo economicus fait bien pire que détruire telle ou telle espèce, il interrompt l’évolution en aseptisant progressivement la terre. Dans l’espace anthropisé contemporain, aucune espèce ne peut apparaître au lieu et place d’une autre. Ce monde devient biocidaire. Alors, face à la catastrophe, il faut agir : Restituer des espaces naturels exempts d’activités lucratives, Aménager positivement des lieux privilégiés de vies en entretenant des réserves naturelles dont l’unique vocation, à l’exclusion de tout usage mercantile et récréationnel, sera la sauvegarde de la biodiversité, Réintroduire des espèces disparues en se donnant les moyens techniques et juridiques de rendre effective ces réintroductions et nous pensons, entre autres, aux ours pyrénéens qu’il faut préserver des idiots de village dont l’unique loisir est de courir le cochonglier le dimanche venu. Faut-il nourrir les oiseaux en hiver, par temps de gel et de neige ? Oui, pour l’oiseau que l’on sauve et tout autant pour la dignité humaine, dignité à laquelle n’accéderont jamais ceux qui tuent. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
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L'Adi Gil de Sea Shepherd coulé par les baleiniers
terrienne a répondu à un(e) sujet de hop dans ANIMAUX - Europe et autres continents
La réaction de Brigitte Bardot après cette nouvelle agression Nous ne devons plus tolérer ces attaques permanentes des navires japonais au cour même d'un sanctuaire baleinier censé protéger les espèces menacées. Des sanctions doivent être prises à l'encontre de ces tyrans des mers qui ne respectent rien ni personne. Le gouvernement français est à l'initiative du sanctuaire en Antarctique alors il doit réagir et dénoncer fermement cette intolérable violation. Je trouve invraisemblable que les règles internationales soient bafouées dans l'indifférence de tous et suis très admirative de l'action menée par Paul Watson qui pallie aux manquements coupables des gouvernements. Il m'a accueillie, il y a 33 ans, sur la banquise canadienne pour dénoncer le massacre des phoques alors il me revient aujourd'hui de lancer un appel à la générosité publique en faveur de ce type formidable et de son équipe courageuse. Dans l'urgence, ma Fondation vient de débloquer 20 000 euros pour aider Sea Shepherd mais cette somme reste bien insuffisante devant les dégâts occasionnés par l'attaque du baleinier japonais. Nous devons former une chaîne internationale pour soutenir cette organisation et lui permettre de poursuivre sa mission pacifiste car si le bon sens ne l'emporte pas, alors nous n'aurons pas d'autres choix que de nous battre à armes égales face aux navires de guerre qui répandent la mort dans les mers et océans du globe. Brigitte Bardot Présidente -
L'Adi Gil de Sea Shepherd coulé par les baleiniers
terrienne a répondu à un(e) sujet de hop dans ANIMAUX - Europe et autres continents
L'action courageuse et souvent efficace de la SEA SHEPHERD permet d'éclairer l'ombre dans laquelle se cache toutes les activités de chasse sur mer ou sur terre, car c'est une constante : les tueurs ont besoin de silence et de mensonges pour parer leurs crimes contre des êtres sensibles. Des japonais tentent de corrompre des délégations de divers pays pour qu'elles votent lors des réunions de la Commission Internationale baleinière en faveur de la reprise des destructions de cétacés. Ils ont échoué jusqu'à ce jour mais perdurent dans leurs coupables "traditions", au nom "de la chasse scientifique"! La CVN soutient la SEA SHEPHERD dans son combat contre les ennemis des baleines, comme elle soutient tous ceux qui par le monde oeuvrent contre l'instinct de mort qui se manifeste là-bas, pour "chasser scientifiquement la baleine" et ici pour "réguler", "combattre l'échinococcose" et autres impostures, paravents du sang et de la souffrance des animaux. Gérard Charollois Convention Vie & Nature pour une écologie radicale -
L'Adi Gil de Sea Shepherd coulé par les baleiniers
terrienne a répondu à un(e) sujet de hop dans ANIMAUX - Europe et autres continents
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la lettre hebdo de gérard charollois (20/12)
terrienne a répondu à un(e) sujet de terrienne dans Environnement
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dérèglement climatique : dommages collatéraux
terrienne a posté un sujet dans ANIMAUX - Europe et autres continents
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la lettre hebdo de gérard charollois (27/12)
terrienne a posté un sujet dans ANIMAUX - Europe et autres continents
Cause animale et politique Nul ne conteste plus que le rapport à l’animal non-humain constitue une question d’éthique pratique essentielle. Ce qui permit longtemps aux humains de mépriser les autres espèces, les vieux dogmes sacrificiels et la frontière ontologique entre l’humain et le reste du vivant, cèdent devant les avancées des connaissances et de la conscience. Il y a une unité fondamentale du vivant et l’humain est une espèce parmi les autres espèces, toutes fruits d’une évolution que les obscurantistes illuminés nient en opposant leur foi aux données objectives de la paléontologie et de la biologie moléculaire. Les biologistes, les philosophes, les écologues, comme dans un autre domaine les climatologues, imposent une évolution des concepts. Toutefois, dans l’ordre législatif et dans l’ordre comportemental, les lobbies et la force des habitudes, les intérêts et les égoïsmes, perdurent à maintenir l’animal non-humain au rang de chose. Qui se soucie de ne pas ouvrir une route en secteur naturel pour préserver les chouettes hulottes et les hérissons peuplant encore cette zone hospitalière ? Reconnaissons que les pouvoirs publics et les « beaufs » moyens ignorent superbement cette problématique et ne raisonnent qu’en termes spéculatifs et anthropocentriques. Qui se préoccupe des tortures infligées aux animaux d’élevage concentrationnaire, aux dents meulées, aux queues coupées à vif, aux porte-viandes maintenus immobiles pour faire de la graisse ? Le consommateur avachi, formaté par les médias complices, ne supporterait pas la vue de ces sévices, ne pourrait pas les perpétrer personnellement (ce qui est tout de même un progrès), mais s’accommode de son ignorance confortable, se déchargeant sur des plus frustres des basses besognes. Qui s’avise d’exprimer sa pensée et de condamner le chasseur, tueur pour le plaisir, ou l’amateur de tauromachie ? Attention ! Emettre une opinion quelconque comporte le risque de déplaire et le sujet de la société n’est guère porté à prendre parti. Ni Résistant, ni collaborateur, il attend prudemment le moment de suivre, de très loin, le cortège des vainqueurs. Alors, le conformiste basique, le citoyen modal, aime son chien, son chat et le beau cheval mais ne veut rien savoir des conditions d’élevage des animaux de « ferme », tolère la chasse qu’il considère dans le silence de sa lâcheté comme un loisir d’arriéré et se garde bien de déranger, de bousculer, de sortir du troupeau assoupi. La question animale est une question politique. Nombre d’associations et de militants de la cause du vivant se voudraient « apolitiques », histoire de conserver les « mains propres ». Reprenant une formule célèbre : A vouloir des mains propres, on finit par ne plus avoir de mains. Voilà pourquoi rien ne bouge. Quant aux fossiles de la « politique traditionnelle », ils n’ont guère le courage de s’aliéner les voix de ceux qui ne voteront jamais pour eux et donnent dans l’anthropocentrisme. De CHARYBDE en SCYLLA, il y a ceux qui font de l’écologie pour les seuls humains, privant ainsi leur démarche de toute portée éthique, et ceux qui se présentent aux élections avec pour seul programme la défense animale, ce qui étant trop réducteur les condamne à l’inexistence. Evitons CHARYBDE, l’apolitisme pusillanime et Scylla, l’oubli de l’éthique fondamentale, celle de la réconciliation de l’humain avec la biosphère. Abolir la chasse, mort loisir, la corrida, mort spectacle, interdire les modes de traitement concentrationnaires et cruels des animaux d’élevage, intégrer la protection de la Nature comme impératif de l’aménagement de l’espace, représentent le volet éthique de toute politique écologiste. Mais, l’humain qui n’est le centre de rien puisqu’il n’y a pas de centre, ne saurait être ignoré dans un combat politique qui exige que soient : --- Borner les égoïsmes et les appétits individuels par des politiques de solidarité, de redistribution, c’est-à-dire contenir les revenus indécents ne correspondant à aucune utilité publique, --- remplacer un agent public partant à la retraite par deux pour améliorer les services publics de la protection de la Nature, de la santé, de l’instruction, de la justice, de l’aide sociale ; ---- tirer vers le haut le statut du salariat, de la garantie sociale contre les risques de la maladie, de la vieillesse et du sous-emploi qui n’est pas pire que le mauvais emploi contraire à l’épanouissement de l’individu et au respect de la terre, le travail n’étant pas une valeur en soi ; ---- déclarer la guerre commerciale par la taxation aux frontières aux Etats voyous et dictatoriaux ne respectant ni les droits sociaux ni les impératifs écologiques et instaurer de nouvelles règles aux échanges mondiaux de façon à pénaliser ceux qui captent les emplois par le servage et la pollution. Au fond et en résumé, faire l’inverse point par point de ce que font les gouvernants. La secte des adorateurs du Marché, de l’argent, n’aiment ni l’arbre, ni l’animal, ni l’humain. Leur ordre infernal repose sur l’exploitation maximisée et le mépris des êtres. Gérard Charollois CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE -
La mère des pollutions Les dirigeants de la planète, démocrates d’apparence ou dictateurs rouges ou bruns, émargent tous à la secte des adorateurs du Marché, du profit, de la croissance infinie des intérêts financiers de leurs commettants. Cette secte peut bien organiser des « grenelles » de l’environnement, des sommets pour le climat, des conférences pour la biodiversité, elle perdure à nuire en se gardant d’aller à la racine du mal. Quel est le polluant le plus nocif, le plus délétère pour la nature et la santé humaine, les eaux et les sols, les aliments, l’air des villes et celui des champs ? Quel est le polluant le plus répandu partout sur la terre, dans les pays « méchants » et les pays « gentils », selon les modes et conformismes, dans les démocraties d’apparence et les régimes totalitaires ? Quel est ce polluant qui appelle tous les autres ? Serait-ce le gaz carbonique ou le méthane qui accentuent l’effet de serre, le DDT d’hier et les mille molécules de l’agrochimie d’aujourd’hui, la dioxine ou le benzène, les radio-éléments ou les ondes électro-magnétiques, les goudrons ou les nitrates ? Non, le premier polluant : c’est la pulsion de lucre, la fièvre de l’argent, la quête du profit qui appellent l’industrialisation, le commerce, le productivisme agricole, le tourisme grégaire, l’urbanisation galopante, en un mot le « développement infernal ou pseudo-durable ». C’est que l’animal humain est cupide, tout aussi naturellement et pour les mêmes raisons qui poussent les autres animaux à posséder des territoires et des partenaires reproducteurs. Dénoncer la cupidité en elle-même équivaudrait à se lamenter sur la libido. Mais, pas plus que la libido ne justifie le viol, l’esprit de lucre qui habite tout humain, des petits voleurs des rues aux grands voleurs des cercles privés du pouvoir et des chasses mondaines, du salarié besogneux et dévoué au commerçant vorace, ne justifie le système politique actuel fondé sur l’exacerbation de cet instinct. Les maîtres du système tentent de peindre en vertu les tares de l’espèce, faisant de la fortune indécente, nécessairement mal acquise, une récompense divine ou la sanction de mérites méconnus. Grands maîtres de la manipulation mentale, propriétaires des médias qui façonnent l’esprit du troupeau, ces dirigeants essaient d’inculquer aux bons enfants dociles que leur luxe, leurs caprices de stars, leurs débauches de paillettes et de frimes, leur vulgarité qui n’a rien à apprendre des idiots de villages, sont des gratifications normales de leurs talents et de leurs efforts. Or, ce système prévaricateur de croissance et de développement, génère des empoisonnements de l’environnement, une marchandisation des animaux, êtres sensibles niés dans leur caractère d’êtres, une exploitation de la Nature, une élimination progressive et inéluctable de la biodiversité et un avilissement de l’homme lui-même rangé parmi les variables économiques. Car dans ce système mondialisé, temple du profit, du lucre, de l’argent indécent, tout est finalement sacrifié au commerce, aux gains immédiats, à la spéculation. Que ceux qui furent déçus, en France, par les piètres résultats du « Grenelle », organisé en grand spectacle par les amis du CPNT, qui s’affligent aujourd’hui du vide de la conférence de COPENHAGUE sur le climat, qui espèrent des pouvoirs en place des mesures éclairées et généreuses pour le vivant, se réveillent enfin ! Nous n’avons qu’une chose à attendre de ceux qui gouvernent avec et pour les ennemis de la terre : qu’ils s’en aillent ! Le temps de la colère et de la révolte, pour ceux qui demeurent conscients, est venu. Gérard Charollois CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
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BRAVISSIMO LA CATALOGNE !!!!!!!!!!!!!!!
terrienne a posté un sujet dans ANIMAUX - Europe et autres continents
ça fait longtemps qu'on le dit : l'abolition viendra d'espagne ! ---------------------------- L'interdiction de la corrida se précise en Catalogne du Sud Vendredi 18.12.2009. 12:00h Ce vendredi matin, le Parlement de la Catalogne, à Barcelone, a ouvert la voie vers une interdiction de la corrida en Catalogne du sud, qui pourrait entrer dans la loi courant 2010. L'assemblée, sous le regard de nombreux journalistes étrangers, a en effet rejeté une série d'amendements présentés par les partis politiques Partit dels Socialistes de Catalunya (PSC), Parti Populaire de Catalogne et "Citoyens", qui s'opposaient à l'organisation d'une "Initiative Législative Populaire". Ces proposition ont été rejetées à 67 voix, contre 59 voix favorables, auxquelles se sont ajoutées 5 abstentions. Désormais débute une nouvelle étape, en commission, dans le but de décider si l'interdiction des spectacles taurins sera régulée par une loi spécifique. Cette mesure législative, très probable, survient après la signature, par 180.000 citoyens du territoire, d'une demande visant à stopper les activités tauromachiques, dans une synthèse entre la défense de la cause animale et la lutte contre les symboles nationaux espagnols. En cas d'adoption, cette loi menacerait notamment les activités des arènes "Monumental" de Barcelone, bien que le chemin à parcourir soit encorr assez long, en vertu d'une préalable négociation entre groupes parlementaires, en commission, puis un renvoi vers l'assemblée plénière du Parlement de Catalogne -
La preuve par la trame verte et bleue La stratégie systématique des gouvernants est de masquer sous la fumée des mots, des invocations, une politique radicalement contraire aux affichages. Veut-on réduire les services publics, supprimer des emplois, instaurer la flexibilité c’est-à-dire le servage social, le modèle français est appelé au secours pour servir de paravent. Veut-on, au Pouvoir, couvrir les exactions des chasseurs, l’agriculture polluante, le tout-en-camions, l’asphaltage et le bétonnage débridé, sont proclamées de fortes résolutions en faveur du climat, de la biodiversité, de la révolution verte. C’est qu’en politique, il ne sert à rien de mentir un peu. Il faut le faire effrontément, en grand, en magnificence. Les précurseurs de la propagande l’avaient d’ailleurs bien assimilé. Plus le mensonge est énorme, mieux il a de chance de produire l’effet escompté. De quelle avancée concrète a accouché le « Grenelle de l’environnement » ? Au nombre des effets d’annonces, des déclarations de bonnes intentions figure l’idée excellente d’instituer une « trame verte et bleue ». Il s’agirait de créer pour la faune et la flore des corridors écologiques permettant de relier des zones naturelles en évitant le phénomène d’îlots de vies (les réserves naturelles et parcs nationaux) dans des océans de mort. Trame verte, comme la forêt et les prairies, bleue comme les cours d’eau et zones humides. Oui, mais les lobbies contre Nature ne sauraient accepter des contraintes et limitations à leurs appétits d’espaces à anéantir. Aussi, leurs commis au Pouvoir refusent de conférer au concept de « trame verte et bleue » une quelconque consistance juridique opposable. Des discours écologiques, ça ne fait pas de mal et cela désoriente l’électorat qui ne sait plus où est le camp du progrès des mœurs et des manières et celui de la régression et de l’affairisme ! En fait de trame verte et bleue, la faune devra encore longtemps se heurter à des axes quasi-infranchissables tissés de réseaux autoroutiers, de lignes ferroviaires à de plus en plus grande vitesse, de secteurs pavillonnaires. Les gentils écologistes, ceux qui fréquentent les ministères et les salles de rédactions des médias aux ordres, disserteront avec les ministères du climat, des projets miroirs aux alouettes, pourvu que les alouettes continuent à tomber sous les plombs de leurs « gestionnaires de la faune », si nécessaires pour réguler les féroces sangliers ! Pendant ce temps, les rapaces nocturnes, les busards, les belettes et putois, les amphibiens et reptiles disparaissent dans le silence des médias et la passivité générale. Si l’on veut sauver vraiment la Nature, autrement qu’en paroles vaines, il serait grand temps d’agir contre la chasse, contre l’agrochimie, contre l’urbanisation et pour un arrêt de la croissance démographique. Oui, disons-le clairement, nous sommes pour une culture de dénatalité. Non pas par une interdiction autoritaire des naissances, (la liberté et la vie sont indissociables), mais par une éducation au planning familial, les populations déshéritées de la planète, étant les plus prolifiques avec sept naissances par femme. Le taux de fécondité décroît proportionnellement à l’émancipation féminine, à la libération des femmes et à l’élévation de leur niveau d’éducation. Serait-ce pour cela que les obscurantistes, tenant du « croissez et multipliez » tendent partout sur la terre à tenir la femme dans un statut d’éternelle mineure ? En attendant, vous reprendrez bien un beau discours officiel sur l’écologie, quelques médailles et quelques subventions ! Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
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Selon les travaux de la neuvième conférence de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCDD), près de 70% de la Terre pourrait être frappé par la sécheresse en 2025 si aucune politique n'est mise en place pour la freiner. Si nous ne pouvons pas trouver de solution à ce problème de la Terre, en 2025, près de 70% des terres de la planète sera touché", a déclaré vendredi 2 septembre le secrétaire de la Convention de l'ONU de lutte contre la désertification, Luc Gnacadja. Actuellement, la sécheresse touche au moins 41% de la planète, et le processus de dégradation a augmenté de 15 à 25% depuis 1990, selon un rapport sur la situation climatique mondiale. "Il n'y a pas de sécurité mondiale sans sécurité alimentaire" dans les zones sèches, a affirmé Luc Gnacadja, ajoutant qu'un "accord vert est nécessaire" pour que les pays développés s'engagent à travailler dans ces zones. La prochaine rencontre de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification aura lieu en Corée du Sud en 2010. Source : Nouvel Observateur
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L’humanisme fait de la résistance
terrienne a posté un sujet dans ANIMAUX - Europe et autres continents
1) Références : Le Parisien édition du samedi 21 novembre 2009. Patrick Sébastien, animateur de télévision se lance en politique. Il crée un « Rassemblement humaniste » !!!! 2) Références : Le Monde, édition du dimanche 22/lundi 23 novembre 2009. Extrait de l’article : « Football : ce que ne dit pas l’affaire Thierry Henry » Extrait : « Le SNEP-FSU, principal syndicat des professeurs d’éducation physique et sportive, condamne dans un communiqué « les déclarations du sélectionneur Raymond Doménech et de certains joueurs selon lesquelles « l’essentiel », en sport, c’est de gagner » et incite « en particulier les endseignants d’EPS à débattre immédiatement avec leurs élèves de l’avenir du football et du sport en général, à réfléchir aux contours d’un autre sport émancipateur et humaniste ». Nous connaissons le rapport des humanistes à l’animal. Tous les partis traditionnels se réclament de l’humanisme. Que pourra bien apporter de nouveau le « Rassemblement humaniste » de Patrick Sébastien ? J’aimerais bien savoir ce qu’est un « sport humaniste » En fait, face à l’extension d’une conscience qui établit un nouveau rapport à l’animal, nous vivons la résurgence d’une idéologie qui a toujours rejeté l’être animal dans les « biens mobiliers ». Ne nous laissons pas leurrer par cette terminologie qui enferme l’être animal dans la discrimination la plus absolue. Jean-Claude Hubert Vice-Président CVN -
Impact de la banquise Arctique sur la circulation atmosphérique Selon des scientifiques américains, le déclin observé de la banquise Arctique, contribue à modifier la circulation atmosphérique, jusqu’aux moyennes latitudes Nord [1]. La disparition de cette banquise en été, crée une source majeure de chaleur, réchauffant l’Océan Arctique, et modifiant la température de l’air de surface. Des anomalies de température de cet air de surface, ont atteint le record de +4°C pendant la période d’octobre à Décembre 2008, au-dessus de l’océan Arctique. « Des mesures spatiales de la banquise Arctique et des observations atmosphériques conventionnelles, ont montré que l’étendue maximale de cette banquise en été, influençait les conditions climatiques de l’automne et de l’hiver suivants, bien au-delà des limites de l’Arctique. Les mécanismes par lesquels l’atmosphère « se souvient » d’une réduction de l’étendue de la banquise en été, incluent le réchauffement et la déstabilisation de la basse troposphère, l’accroissement de la nébulosité, et l’affaiblissement du jet stream polaire. » [2] D. Delestre [1] Atmosphere. J.Overland, M. Wang, J. Walsh. 9 Octobre 2009. NOAA. ReportCard 2009. http://www.arctic.noaa.gov/reportcard/atmosphere.html http://www.arctic.noaa.gov/reportcard/ArcticReportCard_full_report.pdf [2] Winter Northern hemisphere weather patterns remember summer Arctic sea-ice extent. Jennifer A.Francis and al, 2009. Geophys. Res. Lett, 36 L07503 http://www.agu.org/pubs/crossref/2009/2009GL037274.shtml
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mensonges et pusillanimité Le premier pouvoir, dans la société globalisée, est celui des médias. Ce sont eux qui font les élections essentielles, qui façonnent l’opinion publique dans tous les domaines, lançant des modes, valorisant des peurs et des concepts, censurant des idées, rendant vrai et admis ce qu’ils ressassent, formatant ainsi les sujets du Marché. Les forces d’argent ne s’y sont pas trompées et des rois du béton ou de l’armement s’offrent des chaînes de télévisions, des radios et publications qui ne leur rapportent rien en terme financier mais leur confèrent la prérogative de promouvoir leurs candidats. Ces dessinateurs d’opinions, ces architectes du prêt-à-penser, loin de discréditer l’écologie de surface, la popularisent à dessein. Après tout, inculquer au bon peuple que la terre se réchauffe, qu’il faut investir dans le développement durable ne peut pas nuire aux «affaires » ni remettre en cause fondamentalement les intérêts très privés et les dogmes établis. Les écologistes sont très sympathiques et même parfois commodes lorsqu’ils permettent de disserter sur le climat et de faire tourner le Marché au nom des technologies vertes. Mais qu’ils ne s’avisent pas trop de secouer les cocotiers en contestant l’anthropocentrisme, en dénonçant la menace démographique et l’insoutenable rapport à l’animal et à la Nature exploités. Oui aux généreuses conférences internationales dans lesquelles les présidents font assaut d’éloquence pour afficher leur amour de la terre et du bien public, mais que les gentils écologistes veuillent bien laisser asphalter, bétonner, surproduire, croître et chasser sans frein. Qu’elle est belle et bonne l’écologie à L’ONU ! Qu’ils sont intégristes ces écologistes qui refusent l’artificialisation de toutes les zones encore naturelles ! Et puis, si la terre se réchauffe, si « la maison brûle », si la révolution écologiste s’affiche, n’oubliez pas que » les sangliers prolifèrent, les renards entrent dans les villes, les méchants animaux sauvages véhiculent la rage et l’échinococcose, toutes les espèces sont invasives et menaçantes ». La presse débile reprend cette lamentable et mensongère propagande pour couvrir les exactions et les crimes contre la Nature et le vivant. La presse n’explique pas que les accidents de chasse tuent davantage d’humains que toutes les zoonoses réunies, que les animaux prétendus proliférants ne sont que des « gibiers de tirs », que les espèces les plus rares et les plus menacées sont directement affectées par une chasse braconnière, comme cet aigle de bonelli fusillé dans la CRAU en cet automne, que sur une trentaine de millions d’animaux tués par la chasse chaque année en ce pays, les deux tiers proviennent des élevages. Le lobby cynégétique vise l’enfance pour inculquer que« le chasseur gère la Nature, et se livre à une lourde propagande, ce qui est parfaitement conforme à l’attitude de toute Bastille assiégée. Il possède beaucoup d’argent pour soigner son image sans parvenir d’ailleurs à enrayer le rejet du loisir de mort par nos contemporains. Mais il est honteux, coupable, dégradant pour la presse de relayer sans aucun esprit critique ces mensonges. Les manipulateurs d’opinion savent qu’il faut rabaisser l’écologie à un vague catastrophisme que l’avenir risque de démentir en occultant l’essentiel : l’aspect éthique. En cela, le positionnement par rapport à l’acte de chasse est éminemment discriminant. L’humain doit-il demeurer un ennemi de la Nature, un prédateur, un tueur, un exploiteur ou doit-il se muer en ami bienveillant de la biodiversité ? Dès lors, la question du rapport au vivant clive radicalement la société. Les débats techniques demeurent objectifs, et ne doivent pas être confondus avec des choix moraux. Il résulte des travaux scientifiques que l’augmentation du gaz carbonique et du méthane dans l’atmosphère accentue un effet de serre en piégeant le rayonnement terrestre vers l’espace. Quelle sera l’incidence de cette augmentation couplée avec les variations « naturelles » du climat et les cycles lents de glaciations et de réchauffements ? La réponse est d’ordre purement scientifique. La terre est-elle malade de l’homme ? Si oui, le problème posé relève de choix rationnels adaptés. Les maladies de la terre valent celles des individus. Si un infarctus coronarien vous frappe, appelez-vous un médecin pour sauver votre vie ou un philosophe pour la penser ? Il en va de même avec les défis climatiques, les pluies acides, le trou dans la couche d’ozone. Il faut soigner la terre. En revanche, l’humain a-t-il le droit moral d’anéantir des espèces et de torturer le vivant ? Cette question est purement éthique et relève du politique dans l’acception élevée du terme. Mais pour affronter les lobbies, pour déplaire aux princes qui gouvernent, subventionnent et décorent, pour défricher des idées nouvelles et iconoclastes,il faut tout simplement un peu de courage, vertu politique qui devient aussi rare qu’un tétras, un ours pyrénéen ou un aigle de bonelli. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
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Ame. Il semble qu'on ait oublié la leçon de la langue. Un animal, c'est un être animé, et être animé c'est avoir une âme. Une âme, c'est-à-dire le principe vital qui fait qu'un individu peut se mouvoir et s'émouvoir. Au temps de la biologie moléculaire, l'âme animale, comme du reste l'âme humaine, peut sembler une vieillerie risible. Pourtant, il faut bien accepter, pour résister aux dérives scientistes, qu'il y ait plusieurs ordres de discours. C'est en quelque sorte le déni d'âme qui entraîne une chosification de l'animal, le transforme en bête machine et facilite son appropriation sans foi ni loi. Bétail. On en est venu à ne plus pouvoir prononcer ce mot sans penser aux massacres à grande échelle qui furent perpétrés, il y a quelques années, au titre du principe de précaution. En jetant des milliers de bêtes, parfois vivantes, dans des bûchers, n'a-t-on pas définitivement rompu le contrat naturel tacite, cette sorte d'arrangement entre les animaux et leurs éleveurs, qui avait été scellé au néolithique ? Compagnie. Se promener dans la campagne avec un chien, monter un cheval en forêt par un petit matin brumeux, écrire, et voir un chat installé sur la table au milieu des feuillets... Oui, mais il ne faudrait pas que l'enchantement de la présence animale occulte la condition des autres animaux. Droit. Jeremy Bentham, au XIXe siècle, a déclaré : "La question n'est pas : peuvent-ils raisonner, ni peuvent-ils parler, mais peuvent-ils souffrir ?" C'est dans son sillage que certains demandent aujourd'hui qu'on substitue une charte des droits du vivant à la Déclaration des droits de l'homme, ou que d'autres réclament l'extension des droits de l'homme aux chimpanzés. Si cette demande paraît trop radicale, la question d'un droit animalier ne disparaît pas pour autant. Elle n'a jamais été davantage à l'ordre du jour. Expérimentation. Elle devrait se régler sur la déontologie dite des trois R. Le remplacement, quand il est possible, qui consiste à substituer à des espèces sensibles des espèces non sensibles, ou à mener des expériences in vitro ; la réduction, à défaut de remplacement, qui tend à limiter le nombre des expériences sur les animaux sensibles aux seules expériences considérées comme indispensable ; le raffinement, qui vise à diminuer, autant que faire se peut, la souffrance infligée. Férocité. Elle n'est pas l'apanage des tigres ; férocité des réveillons où l'on mange du foie malade issu du gavage des oies et des canards, férocité des safaris et des carnages de cétacés. Génétique. Le séquençage du génome du chimpanzé a fait apparaître plus de 99 % de gènes en commun avec l'homme. Il nous appartient dès lors de demander ce que nous avons fait et ce que nous ferons du 1 % restant. Homme. "Différence" zoo-anthropologique, "propre" de l'homme... Pourquoi cet acharnement à répéter que ce que nous faisons, aucun animal ne saurait le faire, alors que les acquis scientifiques ne cessent de démentir cette auto-glorification ? Il importe, malgré tout, de maintenir disjointes des interrogations hétérogènes, celles qui portent sur l'origine de l'homme et sa parenté avec les autres espèces, d'une part, et celles qui touchent à la signification de l'humain, de l'autre. Industrialisation. Barbarie de l'élevage et de l'abattage devenus techniques agroalimentaires. La nécessité biologique de la chaîne alimentaire est une chose, le profit mercantile de la filière viande en est une autre. Je. Il y a des "sujets" qui ne peuvent pas dire "je". Les animaux, disons les vertébrés, ne sont pas des êtres de la nature mais des individus situés dans un environnement avec lequel ils interagissent ; ils ne sont pas des parties du monde, mais chaque espèce, et peut-être même chaque animal, a un certain rapport particulier au monde, une spontanéité, une subjectivité. Kyrie eleison. En grec, "Seigneur ayez pitié" ! Si les animaux maltraités adressaient cette supplication au maître et possesseur de la nature, l'entendrions-nous ? Langage. Les singes supérieurs communiquent avec les hommes par la langue des signes et par ordinateur. Quelle différence alors avec "nous" ? Réponse : "Un chien qui meurt et qui sait qu'il meurt comme un chien et qui peut dire qu'il sait qu'il meurt comme un chien est un homme." Métempsychose. La croyance à la réincarnation, à la transmigration des âmes, permet de nier la mort et d'affirmer que la différence entre les animaux et les hommes n'est que provisoire. Mais si des âmes humaines habitent des corps de bêtes, comment s'assurer que le mangeur de viande n'est pas un cannibale ? Nazisme. De toutes les contrevérités destinées à accabler les défenseurs des bêtes, celle qui consiste à répéter qu'Hitler et les hitlériens protégeaient d'autant plus les animaux qu'ils exterminaient les juifs est sans doute la plus méprisable. Oies. Malgré les rigueurs du siège de Rome par les Gaulois, les assiégés avaient gardé en vie les oies sacrées du Capitole. Lorsque, une nuit, l'ennemi tenta de s'emparer de la place forte par surprise, les sentinelles épuisées ne les entendirent pas, mais les oies se mirent à jacasser et ce sont elles qui donnèrent l'alerte. A partir de 1943, il y eut des troupeaux d'oies au camp de Sobibor (Pologne), dont les criailleries couvraient d'autres cris, ceux d'êtres humains qui comprenaient qu'on les avait amenés là pour les assassiner. Primates. On répertorie actuellement trois menaces pesant sur les grands singes. D'abord, la destruction de leur habitat forestier dans le but d'augmenter les surfaces agricoles. Ensuite, le virus Ebola qui frappe les chimpanzés et les gorilles. Enfin, les populations rurales qui les chassent dans un but alimentaire et braconnent en vue de vendre de jeunes singes. Allons-nous accepter la disparition de nos cousins ? Quasi. "Presque", "comme si", "comme s'ils comprenaient ce qu'on dit", "comme s'ils savaient ce qui les attend"... Nous mettre à leur place ne saurait nuire, si nous le faisons avec modération. Regard. Aucun animal n'aurait de regard... Les bêtes ne feraient jamais que scruter, épier, guetter. Mais les philosophes qui exaltent ce propre-là de l'homme ont-ils seulement regardé un chimpanzé, les yeux dans les yeux, n'ont-ils jamais vu ce regard dont les expérimentateurs eux-mêmes avouent qu'il les bouleverse ? Spécisme. C'est le mot par lequel les "animalistes" qualifient les "humanistes". Construit sur le modèle de "racisme" et de "sexisme", il permettrait de condamner l'humanité, cette espèce parmi les espèces, qui se considère abusivement comme différente et jouissant d'un droit sans limite sur les "animaux non humains". Cette terminologie est abusive, car elle traite comme une évidence naturelle la prétendue égalité de droits entre les hommes et les autres vivants. Nous, les hommes, ne sommes pas "spécistes", nous sommes parfois inhumains. Tuer. Pour se nourrir (abattage), pour se distraire (chasse), pour participer à une fête (corrida), pour contenter Dieu ou les dieux (sacrifice). Tuer toujours. User, abuser. Une séparation fondamentale du droit interdit de rapprocher le statut des choses ou des biens de celui des personnes. Mais où placer les animaux ? Tenus pour des êtres vivants, ils constituent pourtant des objets de transaction : appropriables mais sensibles, ils apparaissent comme les seuls êtres au monde à ne pouvoir être traités ni comme des sujets ni comme des objets. Victimes. Martyrs, ces vertébrés, ces mammifères nés, élevés et tués pour être mangés. Et, si l'on songe à ces choses au moment d'"attaquer" un morceau de viande, cette pensée fait-elle forcément de nous des végétariens ? Wagons. Transportant des chevaux d'Europe de l'Est, bétaillères que nous doublons sur la route, transports d'animaux entassés, assoiffés, blessés, terrorisés. C'est ce qu'on appelle "la viande sur pieds". Xénogreffes. Transplantation d'un greffon quand le donneur est d'une espèce biologique différente de celle du receveur. Le porc est l'un des meilleurs animaux donneurs d'organes pour l'humain. Des recherches ont été entreprises sur des porcs transgéniques, qui pourraient fournir des organes "humanisés". Leurs coeurs remplaceraient un jour nos tissus défaillants. S'il n'y avait pas tant de manipulations génétiques préalables, on pourrait s'en réjouir. Ypérite. Qui pense encore à ces chevaux, à ces compagnons de combat que montaient des cavaliers munis de masques à gaz, et à ces mulets et à ces chiens qui, pendant la Grande Guerre, furent asphyxiés, eux aussi, par le gaz moutarde qu'on nomme ypérite à cause des batailles qui eurent lieu à Ypres ? Zoophilie. On peut aimer certains récits de métamorphoses, ces fables mythiques d'unions charnelles entre mortels et dieux changés en animaux, on peut savoir que ces pratiques ont toujours existé chez tous les peuples et, en même temps, se sentir accablé par la pornographie zoophile qui, dit-on, se répand sur Internet. Faut-il rappeler que la loi du 9 mars 2004 incrimine les sévices sexuels exercés sur un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité ? Elisabeth de Fontenay, philosophe
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Les otages d'une minorité menaçante
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Voici des années qu'en France les chasseurs imposent des zones de non-droit, comme au Platier d'Oye, comme dans le Médoc, comme au Col de l'Escrinet. Voici des années qu'en France, périodiquement, des chasseurs se livrent à des exactions. Rappelons à titre d'exemples le saccage de la permanence électorale d'un député de la Somme en mai 1998, le caillassage de ce député en avril 2000, la prise en otage de gardes de l'ONF au col de l'Escrinet en mars 1999, ou les destructions urbaines et les violences envers les forces de l'ordre à l'occasion de manifestations à Rouen en décembre 2005, ou à Valenciennes en mars 2009. Le 1er octobre dernier, sur requête de l'ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), le Tribunal Administratif de Montpellier a ordonné la suspension des arrêtés préfectoraux de l'Aude fixant la liste des animaux classés nuisibles et définissant les modalités de leur destruction. Or, voici que Thierry Ruiz, président de l’Association Départementale des Chasseurs de Gibier d’Eau de l’Aude, déclare dans un entretien publié par le Midi Libre du 9 novembre 2009 : « Nous lancerons une action judiciaire contre l'ASPAS. Et si nous n'obtenons pas gain de cause, il y aura des manifestations et des désordres. Et nous irons chasser quand même ! ». Cette pression publique sur les instances juridictionnelles est-elle acceptable ? Cet encouragement public aux émeutes est-il acceptable ? Cet appel public à la transgression des décisions de justice est-il acceptable ? Comment les ministères de la Justice et de l'Intérieur peuvent-ils espérer faire respecter l'ordre républicain s'ils ne réagissent pas clairement à de tels propos ? Il est de leur devoir de montrer aux citoyens français qu'ils ne sont pas les otages d'une minorité menaçante. Jean-Paul Richier -
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Un septuagénaire se tue dans un accident de chasse
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la lettre hebdo de gérard charollois (08/11)
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Animal et éthique L’espèce humaine, qui croît et se multiplie sans frein et en toute bonne conscience, s’avère infernale pour l’animal et toxique pour la Nature, dénommée aussi biodiversité. Par commodité, par habitudes ancestrales, par cupidité et paresse intellectuelle et morale, par sadisme, l’homme contemporain ne parvient guère à s’émanciper de la conception absurde de l’animal machine, l’animal chose, l’animal marchandise, l’animal défouloir des pulsions de mort. Le Droit, sous-produit de la morale et de l’état des connaissances d’une société, reconnaît timidement le caractère sensible de l’animal soit dans des lois, comme en France le 10 juillet 1976, soit dans des constitutions et des traités internationaux. Néanmoins, le droit positif français perdure à considérer l’animal comme un bien meuble, un objet, fut-il mobile par lui-même. Le principe étant posé du caractère sensible des animaux, les législateurs s’empressent d’assortir les normes juridiques d’innombrables dérogations aboutissant à nier le principe. Ainsi, en France, si les actes de cruauté sont prohibés sous peine de sanctions correctionnelles, les « courses de taureaux et combats de coqs » sont admis dans les localités pâtissant d’une tradition non encore interrompue. L’animal de compagnie ou tenu captif est sauvegardé en tant qu’être sensible, mais l’animal sauvage subit les tirs, les piégeages, les enfumages de terriers, comme si un renard souffrait moins qu’un chien. Le moindre groupuscule de pressions de l’arriération morale obtient d’un législateur docile et méprisant pour le peuple, des dérogations négationnistes du caractère sensible de l’animal. Le principe n’est affirmé que pour rendre l’hommage du vice à la vertu. En apparence, la condition animale s’améliore. Nombre de contemporains, frustrés de nature et de vie sauvage, partagent leurs logements avec chiens ou chats, tissant avec ces compagnons des liens affectifs de grande qualité. Notre époque ne supporterait plus les mauvais traitements qu’infligeaient naguère les cochers aux chevaux dans les rues des villes, mauvais traitements qui, heurtant la sensibilité publique, amenèrent les premières lois de protection des animaux (loi GRAMONT 1850). Mais, inversement, l’élevage industriel, cupide et âpre à l’instar de la société marchande, réduit l’animal à une réification absolue. Des groupes de pressions interdisent toute évolution des législations concrètes, soit au nom des traditions, soit au nom du profit. Ce monde demeure un enfer pour les animaux, révélateurs par leurs martyrs de deux grandes tares de l’animal humain : la cupidité et le sadisme. La cupidité explique l’élevage concentrationaire où volailles, porcs et bovins subissent des conditions de vie immondes. C’est ici la course au profit, à la production maximisée qui se révèle dans toute son horreur. Le sadisme explique les loisirs et jeux dans lesquels les animaux servent de victimes expiatoires, tels la chasse et la tauromachie. Nul ne peut ignorer cependant l’unité profonde du vivant. Les similitudes anatomo-physiologiques observables dès les siècles passés se trouvent confortées par les analyses génétiques contemporaines. Penser que l’humain est d’essence différente des autres formes de vies relèvent de l’obscurantisme, de la déraison, du mythe, d’un ridicule orgueil. L’humain n’est que l’animal doté des meilleures capacités cognitives, au même titre que d’autres espèces s’illustrent par leurs performances à la course, au vol, à la nage, au sens de l’orientation. Existent, pour tout paramètre de performance physique ou psychique, des différences de degrés pas de nature. Fonder la supériorité ontologique de l’humain sur les autres espèces sur ses capacités reviendrait à générer des discriminations entre les humains eux-mêmes en fonction desdites capacités fort disparates. Dès lors que l’enfant en bas-âge, le vieillard sénile, le débile profond ne possèdent pas ces capacités qui font le propre de l’homme, faut-il leur dénier tout droit, toute dignité ? Faute d’un critère tenant aux aptitudes, il pourrait être répliqué qu’un humain demeure un humain quel que soit son état mental. La dignité tiendrait alors à l’appartenance à une espèce. Dans ce cas, pourquoi ne pas fonder des discriminations sur la race, le sexe ou tout autre facteur de classification ? En éthique, le spécisme n’a pas davantage de fondement que le racisme. Il n’est qu’un préjugé sans assise. Tout animal perçoit la souffrance comme le bien-être au moyen d’un système nerveux présentant dans ses localisations et ses modes de fonctionnements neuronaux de grandes similitudes. Comment, dès lors, accepter que ces êtres sensibles, tellement semblables, soient réduits au rang des marchandises, simples produits de l’industrie de la viande ou soient soumis à la torture pour faire jouir des foules malsaines au nom de pseudo-traditions qui, si elles en étaient, justifieraient par ce seul fait d’être abolies, puisque la civilisation n’existe que par le jeu de l’abandon des traditions. L’homme utilise l’animal pour accroître ses connaissances via les expérimentations multipliées à l’infini et génératrices de souffrances atroces, le réduit à de simples produits dans les élevages concentrationnaires et le confond avec un jouet à la chasse, mort-loisir ou à la corrida, mort-spectacle. Le chasseur et le tortionnaire de taureaux n’éprouveraient pas la même jouissance sans l’effroi, la peur, la douleur qu’ils occasionnent, sans le sang qui ruisselle. Poursuivre un leurre à la chasse à courre, affronter une machine d’acier ne leur occasionneraient aucun plaisir puisque le plaisir réside dans la souffrance et la mort provoquées à une victime vivante, sensible, acculée. Il n’y a rien là que des évidences que nul ne peut réfuter. Les lobbies et les tastes mort préfèrent dès lors fuir le débat, discréditer ceux qui osent parler haut, fort et clair. Les défenseurs des animaux sont dépeints par les médias abreuvés de propagande contre nature, en marginaux, associaux, souvent terroristes. « Ils en font trop pour les bêtes et pas assez pour les hommes malheureux eux aussi ». « Telle espèce prolifère et menace le bien public. Les pigeons propagent des maladies, ainsi que le renard, vecteur de rage et d’échinococcose ». Grossiers mensonges qui ne cachent qu’une rage : celle de tuer. Les pigeons ne propagent pas de maladies et l’échinococcose tue infiniment moins d’humains que la chasse Piètre propagande, car la chasse loisir, la corrida, l’élevage concentrationnaire ne soulagent en rien les misères humaines. Oui, la Nature menace gravement l’homme mais de nos jours, uniquement par sa mort provoquée. Oui, les animaux non-humains menacent l’homme mais uniquement en ce qu’ils lui servent d’entraînements à l’instinct de violence. Celui qui apprend à égorger la bête égorgera sans frémir son ennemi du jour et celui qui joue de l’arme à feu contre la faune en usera aisément contre autrui. Culturellement, il y a des façons de tuer que des sociétés humaines appliquent tant aux animaux qu’à leurs adversaires humains. Ce ne sont point des « arts de vivre » mais des arts de tuer, des accoutumances au meurtre. L’agressivité des lobbies contre Nature à l’encontre des écologistes protecteurs des animaux répond à une évolution fondamentale de la protection animale. Depuis le milieu du 19ème siècle, cette protection, bénéficiant surtout aux chevaux, aux chiens et chats, s’apparentait à une charité apitoyée, à des œuvres de bienfaisances dont les diverses SPA furent les actrices. Désormais, la pensée philosophique et politique s’empare du sujet. Les divers Fronts de Libération animale par le monde ne mendient plus la charité pour les autres espèces mais en appellent à la justice. Naguère, en protégeant l’animal de compagnie, le législateur préservait davantage la sensibilité humaine face aux actes de cruauté, que l’animal lui-même. La contestation contemporaine des actes de cruautés et de maltraitances se fait au nom de l’éthique et va à la racine des maux que l’humain, en cours d’hominisation, inflige au vivant. Des écoles de pensées multiples proposent une rupture avec un anthropocentrisme absurde, l’espèce humaine n’étant en rien figée et étant appelée à subir, comme toutes les formes de vies, une évolution inéluctable. La compassion, à l’instar de son antipode, le mépris de la vie, ne se divisent pas. Le plus fondamental défi éthique du temps gît dans ce combat pour un changement radical du rapport de l’humain avec l’être sensible non humain et avec la Nature. Les lobbies pourront-ils longtemps encore escamoter le débat sous l’invective et les accusations farfelues ? L’opinion publique prend conscience, trop lentement sans doute mais inexorablement, de l’ampleur du crime que l’espèce commet à l’encontre du vivant. La chape de silence, l’altération des données du débat n’opéreront pas toujours et il apparaîtra aussi évident aux humains de demain qu’il fallait abolir la chasse, la corrida, les actes de cruauté et de mépris envers l’animal, comme apparut hier l’injustice de l’esclavage. Spécisme, racisme, sexisme obéissent à la même perversion de l’intelligence, à savoir, la négation de l’autre. Faut-il reconnaître des droits à l’animal non humain ? L’animal non-humain ne revendique aucun autre droit que celui de vivre dans le respect de ses exigences physiologiques. La supériorité cognitive de l’homme lui confère en revanche un devoir envers les autres formes de vies. Puisque l’humain est devenu omniprésent sur la planète et omnipotent par sa technique, il doit se muer en protecteur bienveillant, empathique, attentif à respecter le vivant qui lui est désormais confié. Ce devoir éthique implique une modification des relations des êtres entre eux, au sein de l’espèce humaine. Malgré les belles intentions affichées par l’ensemble des idéologies d’antan, l’homme fut au cours de son histoire bien pire qu’un loup pour l’homme, car cette comparaison serait insultante pour les loups. Il fut le plus grand tueur d’hommes et aujourd’hui encore, le plus exploiteur de ses semblables. C’est que les vieilles idéologies préconisaient la concurrence, la compétition, la domination, la conquête, au lieu de promouvoir la solidarité, la générosité, le souci d’autrui. En cela, la révolution écologiste est prometteuse pour l’homme d’une société moins cruelle, moins âpre, une société où la qualité de la vie prévaut sur l’accaparement et la dilapidation de tout. Ces vieilles idéologies théocentristes et anthropocentristes placèrent longtemps la planète terre au centre de l’univers et l’homme au centre du grand tout. Or, il n’y a pas de centre, ni la terre, ni l’humain n’intéressent l’univers. La seule certitude est que la vie existe ici et maintenant et qu’elle vaut bien la peine d’être défendue, aimée, protégée tant dans sa diversité que dans les individus qui la composent. Il n’y a pas d’opposition entre l’humain et le non-humain mais un besoin de réconciliation et d’élargissement du cercle de l’empathie. Cet élargissement n’est jamais que la constante de la civilisation. Il y eut la famille, le clan, la tribu, la cité, la nation, la race, puis l’humanité entière. Le temps est venu d’intégrer la biosphère dans le champ de l’empathie et de la reconnaissance. Tel est le sens de notre combat d’idées et de valeurs. Gérard CHAROLLOIS CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE