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BelleMuezza

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Tout ce qui a été posté par BelleMuezza

  1. NEW DELHI (Inde) - Un millier de personnes en Inde a été tué par les inondations et glissements de terrain dus à la mousson dans le nord du pays, a annoncé lundi à l'AFP un responsable des opérations de secours. En outre, plus de 8000 personnes isolées, principalement des touristes et des pèlerins, attendaient toujours l'arrivée des secours. "L'information officielle fait état d'environ mille morts", a indiqué Yashpal Arya, le ministre indien chargé de la gestion des catastrophes naturelles au sein du gouvernement de l'Uttarakhand, l'Etat le plus touché par les intempéries qui ont débuté le 15 juin. "Il est difficile de dire si le bilan est plus élevé parce que nos efforts se portent actuellement sur le sauvetage de ceux qui sont toujours bloqués", a-t-il ajouté. Sous l'effet des fortes précipitations, les rivières en crue ont emporté maisons, immeubles, et même des villages entiers, et détruit des ponts et des routes étroites menant à des sites de pèlerinage situés en altitude dans cet État. Il est connu sous le nom de "Terre des dieux" en référence aux nombreux lieux sacrés hindous qu'il abrite. ROMANDIE 24/6/2013
  2. Berne (awp/ats) - La Suisse n'est pas près d'interdire le bisphénol A (BPA), substance chimique soupçonnée d'être toxique pour l'homme. Le Conseil fédéral propose de rejeter une motion du conseiller national Luc Barthassat (PDC/GE) exigeant des mesures rapides en vue de proscrire le BPA. Pour lui, aucun problème de santé publique n'a été démontré. Avant d'envisager une quelconque mesure sanitaire, le gouvernement veut attendre les conclusions d'un rapport sur les risques et les bénéfices liés à l'utilisation du bisphénol A, dont la publication est prévue pour la fin de l'année. Jusqu'ici, il a toujours refusé d'intervenir, même lorsque l'Union européenne a décidé d'interdire les biberons contenant cette substance en 2011. Le BPA est un produit chimique controversé, susceptible notamment d'affecter le système hormonal et de provoquer plusieurs types de cancer. L'Agence de sécurité de l'alimentation, en France, vient de confirmer les dangers dans un rapport daté de mars, souligne Luc Barthassat dans sa motion. Vu les risques encourus par les personnes manipulant des papiers thermiques contenant du BPA, en particulier les tickets de caisse, Paris envisage des mesures pour réduire l'exposition. En Suisse, l'Office fédéral de la santé publique a jugé l'an dernier que l'exposition cutanée au bisphénol A ne présente pas de risque pour la population. ROMANDIE 24/6/2013
  3. PARIS - Greenpeace, qui milite pour une sortie du nucléaire, a envoyé lundi à 80.000 foyers des factures d'électricité virtuelles de 2017 et distribué 35.000 exemplaires d'un faux journal dans 17 villes de France, dans le cadre d'une campagne contre l'énergie nucléaire. Nous avons utilisé la parodie pour dénoncer le mythe du nucléaire pas cher, a déclaré à l'AFP Sébastien Blavier, de Greenpeace. La facture, siglée EGF mais ressemblant à une vraie facture EDF, est accompagnée d'un courrier signé Henri Groglio (bien Groglio), inspiré du patronyme du PDG d'EDF Henri Proglio. Dans le faux courrier, Greenpeace fait dire au dirigeant d'EGF: le nucléaire est la seule voie possible et il va falloir payer... pour la prolongation de la vie des centrales, la construction de nouveaux réacteurs, la gestion des déchets. Le faux journal de 2 pages, baptisé 02 minutes, a pour titre: Je dois la vérité à la France, suivi d'une fausse interview d'Henri Proglio. Pour la fausse facture, explique Sébastien Blavier, on a pris la facture moyenne annuelle de 2012 (930 euros) à laquelle on a appliqué un certain nombre de projections officielles sur l'évolution de la consommation, les investissements supplémentaires pour la sûreté, le prix du mégawattheure, etc. et on arrive à une augmentation de 25% en 2017, soit 266 euros en plus. Le but n'est pas de tromper les gens, mais d'attirer leur attention sur l'évolution possible de leur facture si on continue sur la lancée actuelle, a commenté Sébastien Blavier. Selon des calculs basés sur un scénario Greenpeace de transition énergétique, l'ONG estime que la hausse de la facture pourrait être limitée à 15% (soit +148 euros en 2017). Ce scénario inclut une sortie totale du nucléaire en 2031 et la fermeture de 10 centrales en 2017, ainsi que la non mise en route de la centrale EPR de Flamanville, désormais prévue pour fin 2016. Il prévoit une baisse de la consommation globale de 10%, via une meilleure efficacité énergétique des équipements et des bâtiments. Il comprend des investissements supplémentaires dans l'éolien (capacité multipliée par 3) et le solaire (x2), toujours d'ici 2017, pour compenser la sortie partielle du nucléaire, ajoute le militant de l'ONG. Les coûts de démantèlement et de gestion des déchets, qui ne sont pas connus avec précision, ne sont pas comptabilisés. ROMANDIE 24/6/2013
  4. Les doses d’irradiation de personnes exposées dans l’exercice de leur profession se situaient les années précédentes largement en-dessous des valeurs limites. Ce constat est également valable pour les doses d’irradiation de la population au voisinage d’installations nucléaires. Le rapport sur la radioprotection 2012 publié par l’Inspection fédérale sur la sécurité nucléaire (IFSN) fait état de ces conclusions. Depuis la mise en service des centrales nucléaires, les doses collectives des personnes exposées aux rayonnements dans l’exercice de leur profession ont pu être significativement abaissées. Pour ce faire, des mesures d’optimisation éprouvées, notamment lors de travaux dans des champs de rayonnement élevés et variables, y ont contribué. « Nous voulons poursuivre cette ligne et appliquer des mesures d’optimisation supplémentaires en radioprotection », souligne Georges Piller, chef du domaine spécialisé « Radioprotection ». En 2012, les doses individuelles moyennes se trouvaient avec 0,7 mSv nettement en-dessous de la valeur limite pour les personnes exposées aux rayonnements dans l’exercice de leur profession (20 mSv par an). Elles se situaient également clairement sous la dose d’irradiation annuelle moyenne de la population suisse (5,5 mSv). La dose individuelle la plus haute en 2012 s’élève à 13 mSv. Elle a été accumulée par une personne exécutant des travaux dans plusieurs installations nucléaires. La dose annuelle pour la population dans le voisinage d’installations nucléaires est restée en 2012 à un très bas niveau également. Elle s’élevait à proximité directe à moins de 2 pour mille de la dose d’irradiation moyenne annuelle de la population suisse. Celle-ci s’élève à 5,5 mSv. L’IFSN constate un besoin d’amélioration à la centrale nucléaire de Mühleberg. Les rejets radioactifs par l’eau sont certes en-dessous des valeurs limites légales. Ils restent toutefois toujours trop élevés en comparaison des autres installations nucléaires. Pour lire la totalité de l'article Cliquez ICI Admin Ch 21/6/2013
  5. LYON - Un incendie s'est produit lundi après-midi à la centrale nucléaire du Bugey (Ain), dans la partie électrique de la centrale, et a été maîtrisé rapidement, a-t-on appris auprès d'EDF. Provoqué par un échauffement sur l'alternateur de la salle des machines, le feu a pris dans l'unité de production n°5 de la centrale et le réacteur s'est aussitôt arrêté, précise EDF dans un communiqué. Cet événement n'a fait aucun blessé et n'a eu aucun impact sur l'environnement, ajoute EDF. Le réseau Sortir du Nucléaire (SDN), contacté par l'AFP, s'inquiète d'une série noire d'accidents du genre, qui sont peut-être le symptôme d'une sûreté qui se dégrade, a déclaré Charlotte Mijeon, chargée de communication de SDN. Même si l'incendie n'a pas touché la partie nucléaire, cela ne veut pas dire que c'est sans danger, a souligné Mme Mijeon, évoquant notamment l'hypothèse que l'alternateur puisse contenir des produits chimiques et générer des vapeurs toxiques. ROMANDIE 24/6/2013
  6. WASHINGTON - Une nouvelle étude révèle une contamination des puits d'eau potable à proximité de sites de forage de gaz de schiste aux Etats-Unis ce qui pourrait relancer le débat sur l'impact environnemental de cette technique d'extraction très controversée. Des chercheurs de l'Université Duke (Caroline du nord, sud-est) ont analysé des échantillons d'eau provenant de 141 puits privés alimentant des maisons réparties dans le bassin de gaz de schiste particulièrement riche de Marcellus dans le nord est de la Pennsylvanie et le sud de l'Etat de New York. Les concentrations en méthane étaient en moyenne six fois supérieures et celle d'éthane 23 fois plus grandes dans l'eau potable des maisons se trouvant à moins d'un kilomètre des sites de forage comparativement à celles situées au-delà de cette distance. Ainsi les teneurs en méthane dépassaient largement dans la plupart de ces puits les 10 milligrammes par litre d'eau, le niveau maximum considéré acceptable pour les autorités sanitaires américaines. Du propane a aussi été détecté dans dix échantillons d'eau de ces puits provenant tous d'habitations se trouvant à moins d'un kilomètre des site d'extraction. Les résultats sur le méthane, l'éthane et le propane ainsi que de nouvelles indications de traces d'isotopes d'hydrocarbone et d'hélium conduisent à penser que les forages de gaz de schistes ont affecté les sources d'eau potable des habitations les plus proches, souligne Robert Jackson, professeur de sciences environnementales à l'Université Duke, principal auteur de ces travaux parus dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) datés du 24 au 28 juin. Les données sur la contamination de ces puits avec de l'éthane et du propane sont nouvelles et difficiles à réfuter, insiste-t-il. Il n'y a aucune source biologique d'éthane et de propane dans la région et le bassin de gaz de schistes de Marcellus est riche de ces deux gaz..., explique le chercheur. Ces scientifiques ont examiné tous les facteurs qui pourraient expliquer cette contamination dont la topographie et les caractéristiques géologiques. Nos recherches montrent que la distance des sites de forage aussi bien que les variations dans la géologie locale et régionale, sont des facteurs majeurs pour déterminer le risque possible de contamination des eaux souterraines qui devraient être pris en compte avant de forer, résume Avner Vengosh, professeur de géochimie et de qualité de l'eau à l'Université Duke, un des principaux co-auteurs de l'étude. Des recherches précédentes menées également par des chercheurs de l'Université Duke avaient déjà révélé des indications de contamination avec du méthane de l'eau des puits situés près des sites de forage dans le nord est de la Pennsylvanie. Une troisième étude effectuée par des scientifiques de l'Institut américain de géophysique (U.S Geological Survey) n'a trouvé aucun indice de contamination des sources d'eau potable provoquée par la production de gaz de schiste en Arkansas (sud). Aucune de toutes ces recherches n'a détecté de contamination avec les fluides --un mélange d'eau et de produits chimiques-- injectés à de forte pression pour fracturer les roches et libérer les gaz de schiste. Les gaz et le pétrole de schiste connaissent un véritable boom en Amérique du Nord qui bouscule la donne énergétique dans le monde en donnant accès à d'importantes réserves d'hydrocarbures bon marché aux pays occidentaux jusqu'alors inexploitées. L'Amérique du Nord dispose d'un siècle d'approvisionnement en gaz tandis que pour le monde ces réserves sont estimées à 250 ans. La France ne permet pas l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste sur son territoire en raison des inquiétudes environnementales. Mais de nombreux industriels poussent dans ce sens pour réduire la dépendance énergétique du pays. ROMANDIE 24/6/2013
  7. La taille de cette espèce varie de 13,5 m à 18 mètres, les femelles étant plus grandes que les mâles pour un poids de 40 à 80 tonnes. Son alimentation comporte des copépodes et occasionnellement du krill. Selon quelques informations disponibles, les baleines franches du Pacifique Nord migrent vers le nord en été et vers le sud en hiver, mais l'emplacement des aires d'hivernage est inconnu. C'est une baleine à fanons. Image : Nature en danger Image encyclopédie Larousse La baleine franche du Pacifique Nord (Eubalaena japonica) est un mammifère marin dont la population est estimée entre 100 et 300 individus. Bien qu'elle soit protégée depuis 1935, la chasse illégale pratiquée par des navires russes dans les années cinquante et soixante ont drastiquement réduit le nombre d'individus. L'UICN estime que l'effectif de cette population relictuelle est désormais trop faible pour permettre une régénération de l'espèce, dont l'extinction semble inéluctable. Depuis l'annonce en août 2007 de l'extinction du dauphin de Chine (Lipotes vexillifer), la baleine franche du Pacifique Nord est le mammifère marin le plus menacé sur la planète. En juin 2013, un individu fut observé au large de la côte occidentale du Canada pendant plusieurs jours. C'était la première observation depuis 60 ans. C'est un dessin d'une baleine noire du Pacifique Nord (Eubalaena japonica) tirée du site Web du gouvernement américain (NOAA) / domaine public Dans le Pacifique Nord, on peut voir les baleines noires au cours de l'été dans la mer d'Okhotsk, la mer de Béring au sud-est, les îles Aléoutiennes, et le nord du golfe de l'Alaska. Pendant l'hiver, (du moins historiquement) vers le sud jusqu'à la mer du Japon, le détroit de Taiwan et Ogasawara Gunto (îles Bonin, Japon) à l'ouest et à Baja California Sud (Mexique) dans l'Est. La population sur les côtes asiatiques et américaines du Pacifique est considérée comme discrète. Des individus isolés ont été signalés dans les îles hawaïennes. Autrefois abondante dans la majeure partie du Pacifique Nord (de , elle est principalement vue, en été, au nord de 40 ° N, de manière régulière, dans le mer d'Okhotsk et au sud-est de la mer de Béring avec des observations occasionnelles le long de la côte est du Japon, au large des îles Bonin, et dans le golfe de l'Alaska. Dans les années 1970 on note seulement deux observations au large d'Hawaï au printemps et trois baleines ont été prises en mer Jaune,en hiver. Les observations au large de la Californie et du Mexique sont rares. A ce sujet, il n'y a aucune preuve que les côtes occidentales des Etats-Unis et du Mexique soit un habitat très fréquenté par cette espèce. La taxonomie (appellation) suit l'avis de la Commission baleinière internationale (CBI) Comité scientifique (CBI 2004) et la Convention sur les espèces migratrices, qui reconnaissent maintenant les baleines noires de l'Atlantique Nord, du Pacifique Nord et de l'hémisphère sud comme trois espèces distinctes du genre Eubalaena, à savoir E.glacialis (baleine noire de l'Atlantique Nord), E. japonica (baleine baleine noire du Pacifique Nord) et E. australis (baleine franche australe), basée principalement sur ​​les analyses ADN phylogénétiques. Dans la plupart de la littérature scientifique d'avant 2000, y compris les listes rouges précédentes de l'UICN (1996), toute les baleines franches de l'hémisphère nord sont traitées comme étant une seule espèce E. glacialis .des petites baleines noires de l'Atlantique Nord, du Pacifique Nord et l'hémisphère sud comme la seule espèce Balaena glacialis , dans le genre Balaena ainsi que B. mysticetus , la baleine boréale.Tous les cétologistes acceptent les trois taxons (noms) identifiant les baleines comme espèces biologiques complètes, leur séparation géographique claire évite que des problèmes se posent quant au "traitement" de chaque espèce. Photo : RTL Info Compte tenu de leur rareté, les scientifiques connaissent peu de choses sur cette espèce, y compris la taille de sa population. L'absence de preuves que l'espèce serait sur la voie de la récupération (ou restauration en terme de nombre d'individus), conduit l'UICN à l'estimer vers une fourchette basse, en attendant des études plus poussées. En 2008, les estimation sont d'environ 400 pour la mer d'Okhotsk et d'environ 100 pour le reste du Pacifique Nord. Sur cette population estimée de 500 individus, environ la moitié serait peut-être adulte et peu de jeunes ont pu être observés. L'UICN est en attente de nouvelles données pour réévaluer ces informations et les critères de conservation, sachant, toutefois, qu'une évaluation distincte a été retenue pour la sous-population du Nord Est du Pacifique. Quelques généralités sur les baleines à fanons : En règle générale, elles se reproduisent dans les eaux chaudes équatoriales et les eaux tempérées en hiver et se nourrissent dans les eaux plus proches des pôles en été (à l’exception du rorqual tropical qui ne migre pas vers les eaux polaires) La plupart des espèces effectuent chaque année de longues migrations entre les aires de reproduction et d’alimentation. Comme les saisons sont contraires dans les hémisphères nord et sud, les baleines des deux moitiés du globe ne se mélangent pas entre elles. Les baleines à fanons possèdent plusieurs centaines de fanons, longues lames triangulaires qui pendent de chaque côté de leur bouche depuis la voûte du palais. Ces lames sont en matière cornée et non en os. Les fanons, espacés de 1 à 3 cm les uns des autres, portent sur leur bordure interne des franges qui forment un filtre. La baleine avale une grande quantité d’eau contenant des crevettes ou d’autres petits crustacés ou poissons dont elle se nourrit. Lorsqu’elle referme la bouche en resserrant la région de la gorge et en avançant sa grosse langue, l’eau ressort en passant à travers les fanons, tandis que les proies restent piégées et peuvent être avalées. Certaines baleines peuvent également nager la bouche ouverte, filtrant ainsi leur nourriture en continu. Les baleines à fanons ne se nourrissent que quatre ou cinq mois par an, lorsqu’elles se trouvent dans les eaux polaires, particulièrement riches en nourriture. Une baleine de grande taille avale deux tonnes de nourriture par jour, constituant ainsi une réserve d’énergie sous la forme d’une épaisse couche de graisse sous la peau afin de tenir le reste de l’année, où elle se nourrit très peu. Elles parcourent plusieurs milliers de kilomètres pour rejoindre leurs aires de reproduction situées dans les eaux chaudes, où elles trouvent un partenaire et s’accouplent. Les femelles portent un seul baleineau pendant presque un an jour pour jour. Au cours de cette période, elles migrent vers les aires d’alimentation polaires estivales, puis reviennent vers les eaux chaudes pour y mettre bas. Lors du retour vers les aires d'alimentation le baleineau est nourri par le lait de sa mère jusqu'à son sevrage. Au terme de celui-ci, la baleine migre à nouveau vers le lieu de reproduction et après une pause de quelques mois, s'accouplera environ 2 ans après la gestation précédente. L’ouïe est le sens le plus important pour les baleines, car il leur permet de retrouver leur chemin sous la surface de l’océan, où l’intensité lumineuse est faible. Les baleines émettent une large gamme de sons qui leur permettent de se repérer par écholocation pour trouver leur nourriture, détecter les autres animaux et connaître les caractéristiques physiques de leur environnement mais aussi de communiquer entre elles. Certaines espèces de baleines possèdent un mécanisme auditif important constitué d’un bouchon corné situé dans le canal auditif, qui présente des propriétés de conduction acoustique particulières conférant à la baleine une ouïe très fine. Le bouchon auditif présente une structure en couches, (visible lorsqu’il est coupé en deux). Une nouvelle couche se forme chaque année (comme les cercles concentriques d’un tronc d’arbre). L'âge de la baleine peut donc être déterminé en comptant ce nombre de couches. D'après ces décomptes, les rorquals communs peuvent vivre jusqu'à 90 ans, durée de vie très similaire à celle de l'homme... Vidéo postée le 20 juin 2013 UICN juin 2013 - IWCOFFICE - WIKIPEDIA
  8. Une baleine noire du Pacifique Nord, l'un des animaux les plus menacés d'extinction, a été observée ces derniers jours pour la première fois en plus de 60 ans au large des côtes occidentales du Canada. Une baleine noire du Pacifique Nord, l'un des animaux les plus menacés d'extinction, a été observée ces derniers jours pour la première fois en plus de 60 ans au large des côtes occidentales du Canada, a annoncé jeudi 20 juin le ministère des Pêches et des Océans. Ce mammifère a été vu à plusieurs reprises par un navire des garde-côtes canadiens qui croisait à l'ouest des îles de la Reine-Charlotte, un archipel situé à l'extrême nord de la province canadienne de Colombie-Britannique, à la frontière avec l'Etat américain de l'Alaska. "Quand nous avons réalisé ce que nous voyions, nous avions peine à y croire", a déclaré dans un communiqué James Pilkington, un biologiste du ministère qui se trouvait à bord du navire lorsque la baleine a été aperçue pour la première fois, le 9 juin. "Jamais je n'aurais pensé voir une baleine noire du Pacifique Nord de toute ma vie, et surtout avoir l'occasion de l'observer pendant plusieurs jours. C'était l'extase!", a lancé le scientifique. Une telle baleine (également appelée baleine franche du Pacifique Nord) n'a été aperçue dans les eaux canadiennes qu'à six reprises au cours du XXe siècle, la dernière fois remontant à plus de 60 ans, a souligné le ministère des Pêches et des Océans. Espèce classée parmi celles les plus menacées d'extinction, cette baleine se distingue par sa peau noire, sa mâchoire très courbée et ses excroissances blanches sur la tête. Elle peut mesurer jusqu'à 17 mètres et peser 90 tonnes. Image représentant une baleine noire du Pacifique Nord, NOAA / domaine public Chassée de manière intensive tout au long du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle, jusqu'à ce que ce soit déclaré illégal dans les années 1960, il n'en resterait qu'entre 300 et 400 individus au large de la Colombie-Britannique, de l'Alaska et dans la mer de Béring. SCIENCES ET AVENIR 21/6/2013
  9. États-Unis - Publiée dans la revue Naturwissenschaften, une étude américaine montre que chez l’abeille domestique, la diversité génétique - liée au nombre de partenaires sexuels de la reine - favorise la santé et la survie d’une colonie. Des scientifiques de l’Université de Caroline du Nord, de l'Université du Maryland et du Département américain de l’agriculture (USDA), ont prélevé des échantillons génétiques dans 80 colonies d'abeilles domestiques (Apis mellifera) de l'est des États-Unis. Le but : évaluer la diversité génétique - reflet du nombre de mâles avec lesquels la reine de la colonie s’est accouplée. Une vie pour la reine ou une de vie de reine ! L’évolution de l’état de santé de chacune de ces colonies a ensuite été suivie, au cours d’une période de 10 mois, soit une "saison de travail", en apiculture. Les chercheurs ont alors constaté que les colonies dont la reine s’était accouplée au moins 7 fois avaient 2,86 fois plus de chances de survivre à l’issue de la "saison de travail". 48% de ces colonies étaient en effet encore vivantes à la fin de cette période, contre 17% pour les colonies moins diverses génétiquement. "48% est encore un taux de survie extrêmement bas, mais c'est beaucoup mieux que 17%", remarque le Dr David Tarpy, de l’Université de Caroline du Nord, auteur principal de l’étude. Elevage des reines d'abeilles dans le Béarn (France) "Nous savions que la diversité génétique affecte la survie dans des conditions contrôlées, mais nous voulions voir si cela était vrai dans le monde réel. Et, si oui, à quel point cette diversité était nécessaire pour améliorer de façon significative les chances de survie". "Cette étude confirme que la diversité génétique est extrêmement importante dans les populations d'abeilles. Et elle offre également quelques conseils aux apiculteurs sur les stratégies, en termes de reproduction, qui aideront leurs colonies à survivre", conclut l’entomologiste. MAXISCIENCES 23/6/2013
  10. Le Groenland a eu chaud en 2012. Presque toute sa glace de surface a fondu, et le retrait de la banquise a été historique. Aussi dramatique soit-elle, cette fonte exceptionnelle n’est pas directement liée au changement climatique, mais à une modification atmosphérique engendrée par une anomalie dans la variabilité naturelle du climat. En juillet 2012, la Nasa évaluait à partir d’images satellitaires que 97 % de la couche de surface de glace de la calotte gorenlandaise présentait de l’eau de fonte. Quant à la banquise, à la fin de l’été, elle affichait un taux de fonte record, reculant de 3,41 millions de km2. Cela représente 70.000 km2 de plus que le précédent record de fonte, enregistré durant l’été 2007. La fonte de la glace de mer aurait été amplifiée par le développement d’une dépression née en Sibérie en août et désignée comme la surtempête de l'Arctique d'août 2013, classée 13e plus forte tempête depuis plus de 30 ans. L'inlandsis du Groenland couvre 1.710.000 km2, soit 80 % du pays. En 2012, plus de 90 % de la couverture de glace de surface contenait de l'eau de fonte. Christine Zenino, Wikipédia, cc by 2.0 La présence d’eau de fonte sur presque toute la surface de la calotte était un événement inattendu. Le dernier record observé date de 2010, et les satellites notaient alors la présence d’eau de fonte sur 52 % de la superficie. La question actuelle est de déterminer si l’occurrence est exceptionnelle (résultant d’une anomalie climatique) ou si elle deviendra la nouvelle norme pour la calotte en raison du changement climatique. Une équipe de recherche internationale explique dans un article de l’International Journal of Climatology que l’événement est lié à des modifications du courant-jet, cette circulation de haute atmosphère. « Cet événement est sans précédent dans les archives d’observation satellite remontant jusqu’aux années 1970. Il est peu probable qu’il se soit produit au siècle dernier », commente Edward Hanna, principal auteur de l’article. Le caractère inhabituel de cette fonte est lié à des anomalies atmosphériques, soit à la variabilité naturelle du climat. Dès juin 2012, un changement dans le courant-jet a entraîné un blocage des conditions anticycloniques sur l'Arctique. Les hautes pressions en moyenne troposphère ont entraîné l’apparition de vents du sud, donc relativement chauds, sur le flanc ouest de la calotte. Ces derniers ont alors formé un «dôme de chaleur» sur le Groenland. Dans l’étude, l’équipe montre que c’est précisément cette configuration atmosphérique qui a engendré l’apparition d’eau de fonte sur la quasi-totalité de la calotte groenlandaise. La calotte glaciaire du Groenland mesure plus de deux kilomètres d'épaisseur. Les couches de glace les plus anciennes datent de 110.000 ans. Le Groenland est largement menacé par le réchauffement climatique. Si tout l'inlandsis se mettait à fondre, cela provoquerait une élévation du niveau de la mer de 7,2 m. Algkalv, Wikipédia, DP Les anomalies de température de l’océan et de la couverture de glace ont un rôle minime dans l’événement de fonte exceptionnel. «Le forçage principal de la fonte de surface extrême était atmosphérique, lié à des changements durant l'été de l’oscillation nord-atlantique (NAO), de l’indice de blocage du Groenland [le GBI, qui caractérise le système de hautes pressions centrées sur le Groenland, NDLR] et le courant-jet polaire qui a favorisé l’advection d'air chaud le long de la côte ouest.» Dans un premier temps, l’équipe s’est servie du modèle climatique SnowModel et de 50 ans de données satellitaires pour confirmer que l’eau de fonte apparaissait sur plus de 90 % de la surface de la calotte. Par ailleurs, les chercheurs ont examiné les données issues de deux stations météo basées sur les côtes groenlandaises et de stations aux extrémités de la calotte. Des records de températures ont été relevés dans chacune d’elles pour les mois de mai, juin et juillet 2012. Au sommet de la calotte (au Summit Camp), le 11 juillet 2012, la température moyenne a atteint la valeur exceptionnelle de 2,2°C. Un été comme celui de 2012 n’est pas directement une conséquence du réchauffement climatique et ne doit pas être vu comme représentatif des étés futurs. «Notre recherche a révélé que le "dôme de chaleur", lié aux vents chauds du sud centrés sur la calotte glaciaire, a conduit à la fonte de surface généralisée. Ces changements du courant-jet au-dessus du Groenland sont mal traités par les modèles climatiques du Giec. La circulation atmosphérique inhabituelle et les conditions chaudes découlant de l'été 2012 ne semblent pas être climatiquement représentatives des étés "moyens" à venir, prédits pour la fin du siècle», conclut Edward Hanna. http://fr.euronews.com/ Au centre de la calotte glaciaire du Groenland, c'est l'été, la température est de moins 15 degrés celsius. Sous nos pieds, se trouve une couche de glace de 2 kilomètres et demi dont des chercheurs européens tentent de percer le mystère, au sens propre comme au figuré. FUTURA SCIENCES 23/6/2013
  11. Les récifs coralliens sont particulièrement sensibles à l’acidification des océans, et donc plus largement au changement climatique. Mais actuellement, c’est la déforestation qui les met directement à mal. Le lien de cause à effet n’est pas évident pour tous, pourtant il s’agit d’une préoccupation majeure dans la conservation des récifs. Les dégâts de la déforestation dans un village reculé... L’île de Madagascar a perdu 90 % de sa couverture forestière originelle en 2.000 ans d’activités humaines. Malgré cela, elle reste une terre riche en biodiversité. Ainsi, depuis le début du XXIe siècle, plus de 600 nouvelles espèces y ont été recensées. Bien que Madagascar soit l’objet d’une haute surveillance environnementale, le problème de la déforestation n’est pas considéré comme urgent à résoudre sur l’île rouge. Les récifs de Madagascar subissent plusieurs types de dégradations d’origine anthropique et naturelle. Dans les zones peuplées, sont principalement en cause la pêche intensive, la sédimentation induite par une forte déforestation, l’extraction de coraux et les pollutions diverses. Les dégradations naturelles, dues au passage de cyclones par exemple, sont aussi très importantes. Enfin le changement climatique engendre le blanchissement des coraux. Nhobgood Nick Hobgood, Wikipédia, cc by sa 3.0 Les inquiétudes à l’égard de l’érosion des sols et à l’augmentation des sédimentsdans les rivières sont pourtant croissantes. À Madagascar comme en Australie, les forêts régulent la quantité de sédiments drainés dans les rivières, et donc à terme dans les océans. En raison d’une déforestation intense qui fait rage depuis des décennies, les côtes de l’île sont de plus en plus submergées de sédiments. Les récifs coralliens voisins des embouchures des rivières en sont affectés. Dans ce contexte, une équipe de recherche, menée par le biologiste Joseph Maina, s’est intéressée à l’évolution des effets de la déforestation face au changement climatique. Apportés par les rivières, les sédiments agissent dans l’océan comme un écran : la turbidité de l’eau réduit l’apport de lumière et bloque le processus de photosynthèse du phytoplancton. Les coraux sont alors moins nourris. Préserver les forêts protégera les récifs coralliens et d’après cette nouvelle étude, dont les résultats sont publiés dans les Nature Communications, cela deviendra un impératif à l’avenir en raison du changement climatique. Les quatre bassins versants étudiés sont représentés en nuances de vert sur la carte, et les récifs coralliens en rose. Les photos a et b montrent les dégâts occasionnés par la déforestation, et les photos c et d l'état actuel de sédimentation des récifs. Joseph Maina et al., Nature Communications En effet, cette étude montre que d’ici 2090, la température moyenne de l’air sur l’île de Madagascar devrait augmenter et le régime de précipitation considérablement diminuer. La combinaison de ces deux facteurs, entraînera la réduction des débits des rivières et devrait donc la réduire la charge de sédiments dans les océans. Mais il apparaît que l’érosion des sols et la déforestation contrebalanceront cette rétroaction positive du changement climatique. La forêt à Madagascar. L’équipe s’est focalisée sur quatre bassins versants, qui se situent au sud-ouest, à l’ouest, au nord-ouest et au nord-est de l’île. Ces derniers montrent déjà des signes évidents de surcharges sédimentaires, et sont suivis quotidiennement. Pour étudier l’évolution du débit fluvial des bassins pour les décennies à venir, les chercheurs ont utilisé deux modèles développés pour l’île de Madagascar : STREAM et N-SPECT. Documentaire sur Madagascar : Brousses d'épineux au sud, montagnes volcaniques au nord, récifs de corail à l'ouest, falaises surplombant le littoral à l'est : la variété des paysages de Madagascar est inégalée. Il en est de même pour sa faune et sa flore endémiques, allant d'un lémurien de 10 cm - le plus petit primate au monde - au caméléon à long museau, des baobabs aux orchidées. Une nature que la religion traditionnelle vénère, tout comme elle respecte les ancêtres, régulièrement invités à participer au monde des vivants. Au cours de ces fêtes s'exprime, malgré la pauvreté et les difficultés de l'île, un bonheur de vivre qui s'entend par exemple dans le chant "Ô belle Madagascar", hymne national depuis 1958. Ces modèles se basent sur les données actuelles de courantométrie et d’utilisation des sols pour modéliser son évolution, suivant le scénario considéré. L’équipe a soumis trois types de scénarios climatiques prévoyant des émissions de CO2dans l’atmosphère de l’ordre de 550, 700 et 850 ppm pour 2100. Les modèles confrontent par ailleurs différentes évolutions de l’utilisation des terres. Une vision de Madagascar très personnelle : la richesse du savoir malgache.... «Maîtriser l’affluence des sédiments dans les récifs coralliens est l'une des principales recommandations pour aider les coraux à survivre au réchauffement des océans et aux épisodes de blanchissement futurs, commente Joseph Maina. Nos résultats montrent clairement que la gestion de l'utilisation des terres est l'action politique la plus importante pour prévenir d'autres dommages et préserver l'écosystème récifal. » Madagascar : Immersion à Tanikeli Si les coraux sont de toute façon grandement menacés par la pollution, l'acidification des océans et plus largement le changement climatique, il n’en reste pas moins que le reboisement est impératif pour leur conservation. Il faut l’envisager comme un outil de protection qui retarderait le déclin des massifs de corail. Quelques joyaux de la faune endémique malgache, menacée par la déforestation, ici dans une "réserve" privée de 240ha. FUTURA SCIENCES 23/6/2013
  12. Cette nuit, le vent est tombé au dessous des 15 nœuds nécessaires à faire avancer Tara à la voile. Le bateau est lourd, 150 tonnes environ, et plutôt rond de coque. Ce n'est pas un bateau de course, loin s'en faut ! Au petit matin, les voiles ont été affalées et le moteur a repris son ronronnement régulier. Mais cette journée de voile a été à la fois un véritable plaisir et un gain de temps. Car en réalité, nous étions en moyenne plus rapides qu'au moteur. Jeudi 13 juin 2013 : Ce matin, nous nous sommes arrêtés de 9h à 11h pour la dernière station courte de prélèvements. Nous sommes entrés dans la zone d'économie exclusive (ZEE) de la Norvège. Or, il est interdit de faire des prélèvements biologiques dans les eaux territoriales d'un quelconque pays sans en avoir demandé l'autorisation préalablement. En ce qui concerne Tara, il n'a pas été prévu de faire des prélèvements en Norvège, l'autorisation n'a donc pas été demandée. Les scientifiques se sont contentés de prendre des mesures physiques et chimiques : acidité, salinité, température, nutriments. Louis Wilmotte (à g.) et François Aurat () dr.) rangent la grand voile. RFI / Agnès Rougier Avant d'arriver à une escale importante, tous les navigateurs le confirmeront : un bateau est nettoyé de fond en comble. Voilà donc à quoi nous avons passé une bonne partie de la journée. Tout le monde s'y est mis, par équipe de deux ou trois, et les parties communes ont été intégralement briquées et récurées. Il reste encore à chacun à faire la même chose dans les cabines. Il était d'autant plus important de faire ce grand ménage que l'équipe change quasi intégralement à Tromso. Hormis les deux ingénieurs scientifiques, Céline Dimier et Marc Picheral, les scientifiques désertent le bateau jusqu'à Mourmansk, la première escale russe. Quant à l'équipage, il change aussi intégralement : tous s'en vont, sauf Samuel Audrain, le second actuel, qui deviendra capitaine à partir de Tromso, en remplacement de Loïc Valette, qui lui-même reviendra fin juillet directement en Russie. L'intérêt scientifique de ce leg entre les îles Féroé et Tromso résidait dans l'échantillonnage de ce courant froid au nord où nous nous sommes rendus. Et, là, la chance a été du côté de Tara en nous pourvoyant d'un bloom de plancton exceptionnel. Mais l'expédition passe trop peu de temps dans les eaux norvégiennes pour que cela ait valu la peine de demander l'autorisation de prélever. J'ajouterai que les scientifiques norvégiens travaillant beaucoup dans ce secteur, il est déjà biologiquement connu. Tara a préféré se concentrer sur la suite en Russie, après Mourmansk, où des chercheurs russes embarqueront, et ensuite Doudinka, qui sera la dernière escale avant les glaces polaires. Nous avons bénéficié d'une météo merveilleuse pour cet avant-dernier jour de navigation. Et en début d'après-midi, Loïc, le capitaine, et Julie Poulain, la généticienne du groupe, ont aperçu un groupe de cinq ou six orques derrière le bateau. Un joli cadeau pour une fin de voyage. Depuis Tara, 18h, à 71°Nord, 15°54' Est, en mer de Norvège… RFI 14/6/2013
  13. Ce voyage dans le Grand Nord a une particularité par rapport au précédent : le stockage des échantillons sur le bateau pendant sept mois, jusqu'au retour à Lorient. La conservation des échantillons en bon état est fondamentale pour cette expédition. Mercredi 12 juin : Avec Julie Poulain – du Génoscope, Evry, France –, qui est à bord, et Stéphanie Kandel Lewis – du laboratoire EMBL, Heidelberg, Allemagne –, Céline Dimier, l'ingénieure en biologie de Tara depuis la première expédition autour des océans, a calculé les nombre de boîtes et de filtres, les quantités de liquide de conservation et produits nécessaires pour la durée complète du voyage. Lionel Guidi (à g.) et Marc Picheral remontent le filet Manta, avec le collecteur rempli de plancton. RFI / Agnès Rougier Sachant qu'il y a environ 200 échantillons par station longue, ça donne une idée du nombre de flacons et autres tubes à essai stockés ! Le bateau est grand mais il a fallu construire des étagères et investir la cale avant avec des congélateurs grands modèles. Qu'ils s'appellent Manta, WP2, Bongo, Régent ou Multinet, les filets à plancton sont standardisés pour que les conditions de prélèvement du plancton soient comparables avec celles des autres missions océanographiques. Les filets à phytoplancton (algues...), dont s'occupe Céline Dimier, mesurent environ 40 cm de diamètre à l'ouverture pour 1,2 m de long et ont une maille plus fine que les filets à zooplancton. Ces filets sont descendus dans la couche dite DCM – Deep Chlorophylle Maximum –, où s'effectue l'essentiel de la photosynthèse, entre la surface et une centaine de mètres suivant les endroits. Le WP2 – Working Party 2 – est l'un de ceux-là. Il a des mailles d'1/5e de millimètres – 100 microns – et peut-être déployé jusqu'à 100 m de profondeur. Il est remonté verticalement pour récupérer les micro-organismes dans toute la colonne d'eau. Le plancton se retrouve à la base du filet, dans un collecteur en forme de bouteille de 30 cm de haut en PVC, lestée au fond pour rester stable. Céline récupère le plancton dans le collecteur, le dilue dans 3 litres d'eau puis le filtre en fonction de sa destination. Le plancton destiné à l'étude morphologique sera conservé dans le formol puis mis au réfrigérateur. Le type de fixateur utilisé pour ce plancton ne permet pas de faire des analyses génétiques. Pour la génétique, le plancton est plongé dans l'azote liquide pour être brutalement refroidi à -196°C. Ce travail doit se faire rapidement car il suit la remontée des différents filets et le planning est serré. La filtration et la mise en tube durent au total 25 mn maximum. A la fin de ce premier leg, pour Céline, «tout se passe bien, on est opérationnels» et elle assure qu'on apprend plus sur l'océanographie dans une campagne de cette ampleur, qui lui aura fait faire le tour du monde des océans, que sur les bancs de la fac. Ah le vent s'est enfin levé, et les voiles de Tara sont hissées. Depuis, moteurs éteints, Louis Wilmotte à la barre, nous glissons sur l'eau, en silence, à la vitesse de 8 à 9 noeuds, au moins aussi vite qu'au moteur ! Depuis Tara, 19h30, à 72°26' Nord, 12°40' Est, en mer de Norvège… RFI 13/6/2013
  14. Le Dry Lab (laboratoire sec), situé dans une cabine du bateau déshabillée de ses couchettes et placards, est un concentré d'ordinateurs reliés à des instruments de mesure. C'est le centre névralgique du stockage de données de l'expédition : d'une part, les mesures en temps réel, en cours de navigation, et d'autre part, les mesures faites pendant les stations de prélèvement. Ce bijou de compactage ergonomique et efficace a été conçu par Marc Picheral, ingénieur au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV), dans le sud de la France. «Marc a fait un super travail, c'est comme un puzzle», dit Alison Palmer Chase, du Maine In-situ Sound and Color Lab (MISCL) à l'université du Maine, aux États-Unis, qui œuvre dans le Dry Lab entre la France et la Norvège. Alison Palmer Chase dans le « Dry Lab ». RFI / Agnès Rougier Certains instruments de mesure sont enfermés dans des boîtes noires, comme l'ultrapath, qui contrôle la quantité de matière organique (par exemple près de l'embouchure des fleuves) dissoute dans l'eau de mer, d'autres sont reliés à des tuyaux qui apportent l'eau pompée sous le bateau. Sur un écran, on peut voir en noir et blanc les images des cellules de plancton dans l'eau de pompage. Ou encore celles du flowcam, un microscope qui photographie les algues et autres phytoplanctons pendant les stations. Sur le mur du fond sont fixés les capteurs de salinité, température, fluorescence et même de pression du gaz carbonique – CO2. Et sur la droite en entrant, il y a la superbe loupe binoculaire installée par Christian Sardet, du LOV, reliée à un appareil photo. Les plus belles photos de plancton sont visibles sur son site : www.planktonchronicles.org. C'est Alison Palmer Chase qui est responsable des mesures et des enregistrements du Dry Lab et c'est un travail très minutieux, en continu, surtout pendant les stations : «On a seulement 4h pour faire les mesures parce qu'après le plancton se décompose, ils se mangent entre eux, ils meurent, ils sont stressés, donc on essaye d'aller vite !». Copépode, chaetognathe et phytoplancton photographiés par Julie Poulain (généticienne) avec la loupe binoculaire du «Dry Lab». RFI / Agnès Rougier Pendant les stations, Alison doit suivre un protocole strict de nettoyage des instruments entre chaque analyse, avec des produits toxiques, pour ne pas contaminer les échantillons. Difficile d'assurer en plein orage, avec le bateau qui roule violemment comme pendant la première station, entre Lorient et les îles Féroé. Mais «maintenant j'ai l'habitude. J'ai ma musique dans mon casque, je danse en travaillant !», sourit-elle. Et ça marche ! «C'est la fin du premier leg, et ça fonctionne plutôt bien», constate Marc Picheral. De temps en temps, il faut redémarrer les logiciels et il y a un prototype en panne, mais globalement tout va bien. Pour lui, ce qui est exceptionnel, ce n'est pas tellement de faire marcher ces instruments, qui fonctionnaient déjà sur d'autres bateaux, mais plutôt d'avoir réussi à en interfacer autant dans un espace aussi petit ! Depuis Tara, 23h, à 74°06' Nord, en mer du Groenland… RFI 12/6/2013
  15. La nuit dernière, le vent a forci jusqu'à 25 noeuds (de force 5 à 6, environ 46 km/h), la mer a dépassé le stade «moutons», en termes de météo marine, c'est «vent frais et mer peu agitée à agitée», dit François Aurat, l'un des marins de Tara. Le bateau prenait le vent de travers avec pour résultat un roulis fort et intense. Ceux qui s'étaient couchés tôt étaient fortement secoués dans leurs bannettes et les tiroirs de la cuisine passaient leur temps à s'ouvrir et se refermer bruyamment. La consigne du capitaine aux marins de quart était de surveiller l'apparition de possible icebergs. C'est vrai que nous filions à 9 noeuds avec les deux moteurs en marche, donc mieux valait surveiller. 1h15 du matin, François Aurat et Louis Wilmotte hissent le Yankee. RFI/Agnès Rougier Dimanche 9 juin : L'hypothèse de la survenue d'iceberg est pertinente car nous nous sommes rapprochés jusqu'à 250 km des côtes du Groenland et le vent soufflait de cette direction, à l'ouest. Or le Groenland est la principale source d'icebergs dans la région, c'est de cette côte qu'ils se détachent le plus souvent en cette saison. A minuit, au passage de quart, le soleil brillait assez haut sur l'horizon (d'ailleurs on ne peut plus parler de «quart de nuit» !) et le vent soufflait assez pour que les deux marins de quart, François Aurat et Louis Wilmotte, hissent le yankee, une voile d'avant. Cette manœuvre avait deux objectifs : le premier, soulager les moteurs (et diminuer la consommation de carburant) sans perdre de vitesse, car nous devions atteindre au moins les 75° Nord pour être sur les lieux prévus pour la station longue avant 7h30 du matin ; et le second, redresser un peu le bateau et diminuer le roulis pour permettre aux gens de dormir. Avec le yankee, les moteurs ont été réduits et le bateau a effectivement continué à naviguer sans perte de vitesse. Pour le roulis, ce matin, les avis étaient mitigés. Dans l'ensemble, tout le monde avait plutôt mal dormi. Dommage, car une longue journée attendait l'ensemble des scientifiques. Julie Poulain (généticienne) se réchauffe entre deux filtrations - Photo : RFI/Agnès Rougier Oui, avec un maximum de température extérieure à 0°C et un peu de neige par-ci par-là, les scientifiques, qui travaillent quasiment tout le temps dehors aujourd'hui, ont froid malgré un équipement adéquat. Tout le monde a revêtu une salopette et un blouson étanches, les bottes, les gants et le bonnet sont de rigueur. Car les travaux consistant à plonger et récupérer la rosette CTD et les filets, à tirer des tuyaux, à échantillonner et mettre en tubes dans le labo humide – Wet Lab – se font tous au contact de l'eau glacée. [b]Malheureusement, pour tous les travaux nécessitant de la dextérité, c'est la finesse des gants qui prime sur l'isolation. Moralité, presque tout le monde a froid aux mains.[/b] Julie Poulain filtre l'eau de mer une première fois d'en extraire les échantillons destinés au Genoscope d'Evry, en France. RFI/Agnès Rougier La pêche est bonne aujourd'hui. C'était un bon choix de s'arrêter là, car nous sommes en plein dans un bloom de plancton. L'eau est quasiment marron de phytoplancton. Ici, les copépodes – petits crustacés appartenant au zooplancton - peuvent atteindre 1 cm de long, ce qui est inattendu. Il y en a tellement qu'il est très difficile de filtrer l'eau, ils bouchent les trous des filtres et l'eau prend un temps fou à passer. Mais le résultat est riche d'organismes et de surprises. De quoi nourrir les laboratoires de recherche pour les années à venir ! La « soupe » de plancton remontée par un filet ce matin. Les copépodes ont le corps translucide et les antennes rouges. RFI/Agnès Rougier Depuis Tara, à 17h, 76° Nord et 1°46 Est, en mer du Groenland… RFI 10/6/2013
  16. Lors de la 37e session du Comité du patrimoine mondial, l’Unesco a inscrit ce 21 juin le premier site naturel de Namibie sur la Liste du patrimoine mondial. Le désert de dunes nommé Erg du Namib s’étend sur plus de 3 millions d’hectares le long de la côte atlantique. Réuni actuellement pour sa session annuelle à Phnom Penh, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco doit examiner jusqu’au 27 juin au total l’inscription de 31 sites naturels et culturels au patrimoine mondial. La liste compte à ce jour 962 noms dans 157 pays. Parmi les candidats, il y a trois pays africains qui avaient déposé un dossier : le Niger espère que la ville d’Agadez sera distinguée pour sa «valeur universelle exceptionnelle». D’ores et déjà, l’Unesco avait donné son accord pour une extension du Parc naturel du Mont Kenya, inscrit sur la Liste dès 1977. La superficie ajoutée au Parc national correspond à la voie traditionnelle de migration des populations d’éléphants entre le mont Kenya et l’écosystème Somali/Masai. Il s’agit d’une zone centrale de près de 20 000 hectares et d'une zone tampon de presque 70 000 hectares. Les dunes de Sossusvlei font partie de l'Erg du Namib, premier site naturel de Namibie à faire son entrée au patrimoine mondial.Olivier PEYRE / FLICKR Avec l’Erg du Namib, l’Unesco distingue un paysage d’une beauté exceptionnelle. Ce désert de dunes de plus de trois millions d’hectares représente un site unique au monde : «L’endroit est exceptionnel, car les dunes sont constituées de matériaux venus de loin, transportés depuis l’intérieur de l’Afrique australe par les cours d’eau, les courants océaniques et le vent…» Des vastes champs de dunes influencés par le brouillard environnant, voilà une autre caractéristique ce cet écosystème exceptionnel. «Le brouillard est ici la principale source d’eau, contribuant à un environnement unique à une telle échelle, où invertébrés, reptiles et mammifères endémiques s’adaptent à une grande variété de microhabitats et de niches écologiques toujours changeantes.» Parmi les autres sites inscrits lors de la session 2013 se trouve le Tianshan au Xinjiang en Chine qui appartient à l’une des sept plus grandes chaînes de montagnes du monde. Le site s’étend jusqu’au désert de Taklimakan, un des plus grands et plus hauts déserts du monde, célèbre pour la diversité de ses formes dunaires et sa capacité à produire de nombreuses tempêtes de poussière. En Europe, c’est le mont Etna, l’un des volcans «les plus emblématiques et les plus actifs du monde» qui a été inscrit sur la Liste : «Sa notoriété, son importance scientifique et ses valeurs culturelles et pédagogiques sont d’importance mondiale». En plus des nouvelles inscriptions, le Comité du patrimoine mondial de l'organisation onusienne avait inscrit le 20 juin six sites syriens sur la liste du patrimoine mondial en danger. L’inscription vise à mobiliser la communauté internationale pour préserver ces sites d’une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité tout entière, dont les anciennes villes d’Alep, de Damas et de Bosra et le site de Palmyre. La 37e session du Comité du patrimoine mondial se terminera le 27 juin à Angkor. RFI 21.06.2013
  17. Des espèces de tortues des Galapagos qui avaient disparu pourraient être ressuscitées par des scientifiques. Certaines espèces de tortues des Galapagos étaient censées avoir disparu à tout jamais. Toutefois, de récentes recherches ont permis de découvrir sur l'île Isabela, à un millier de kilomètres des côtes de l'Équateur, 17 tortues géantes ayant un patrimoine génétique très proche de l'espèce éteinte de l'île Pinta. En effet, celles-ci présentent jusqu'à 80% de gènes en commun. Par ailleurs, 280 tortues ayant un patrimoine génétique plus proche encore (jusqu'à 90 % de gènes en commun) de la tortue de l'île Floreana, elle aussi disparue, ont également été découvertes. Aujourd'hui, les scientifiques envisagent donc d’utiliser ces spécimens pour faire renaître les espèces disparues. Pour cela, ils comptent sélectionner, parmi les tortues hybrides qui ont été découvertes, celles dont l'ADN est le plus proche des espèces disparues, jusqu’à 95%. Ensuite, grâce à de nouvelles techniques de reproduction en captivité (permettant de réduire le délai d’éclosion des œufs de moitié, de 8 à 4 mois), les scientifiques espèrent peu à peu remonter jusqu’à obtenir un père pur doté du même patrimoine génétique. D’autant qu’en contrôlant la température, les scientifiques peuvent influer sur le sexe de l’animal à naître : avec des œufs conservés à 28°C on obtient un mâle et à 29,5°C une femelle. "Cela nous ouvre la possibilité de ressusciter, littéralement, des espèces qu'on considérait comme éteintes", a expliqué à l'AFP Washington Tapia, responsable de l'unité de recherche appliquée au sein du Parc national des Galapagos (PNG). D’ailleurs, depuis plus d'un an, 92 spécimens d'une autre espèce de tortue de l'île de Floreana sont ainsi nées en captivité. Elles devraient être ensuite réintroduites dans leur milieu naturel afin de permettre le redémarrage normal de l’écosystème qu’elles avaient momentanément quitté. Redonner vie à d'autres espèces ? Les scientifiques pourraient ainsi redonner vie, par la science, à des espèces, qui ne se sont pas adaptées à leur environnement, allant ainsi à l’encontre de la théorie de Darwin sur la sélection naturelle. Toutefois, même si ce projet réussit, "nous ne serons pas là pour le voir", souligne M. Tapia qui estime que l'éventuel succès du projet ne pourra être évalué avant au moins un siècle. D’autant que si la tortue est connue pour la lenteur de ses déplacements, il en va de même dans le domaine de la reproduction, les tortues géantes n’atteignant pas leur maturité sexuelle avant 20-25 ans pour les femelles et 25-30 ans pour les mâles. Mais contrairement à nous, les 30.000 à 40.000 tortues géantes des Galapagos, qui peuvent atteindre 1m80 de diamètre, peuvent vivre jusqu'à 180 ans. ----->Est-ce utile de ramener à la vie des espèces disparues faute d'adaptabilité à leur environnement ? Car celui-ci ne faisant que se dégrager, la situation ne pourra, à terme, que se renouvelr ! Personnellement, je pense qu'une telle action devrait être réservée aux espèces disparues du fait de l'activité humaine (chasse, déforestation...) et qui ont de réelles chances de survie....Et surtout, connaissant bien les causes mettre en oeuvre les mesures correctives appropriées ! Maxisciences 22.06.2013
  18. Publiant leur étude dans la revue Current Biology, des chercheurs australiens ont observé la façon dont l’oiseau-lyre adapte sa danse à son répertoire vocal pour séduire les femelles. Superbe oiseau-lyre Menura novaehollandiae , Healesville, Victoria, Australie - Photo : Melburnian / Creative Commons Si l’ethnologie montre que la musique et la danse sont des activités intimement liées chez tous les peuples humains, l’éthologie, elle, montre qu’il en va de même chez certains animaux. Chez nombre d’oiseaux, notamment, la parade nuptiale est essentielle et son enjeu est bien évidemment le succès reproductif. Cette parade est particulièrement spectaculaire chez l’oiseau-lyre, qui vit en Australie, comme l’ont observé des chercheurs de l'Australian National University. "Comme les humains, les mâles, chez le superbe oiseau-lyre, ont différents mouvements de danse pour aller avec des chants différents", a expliqué la chercheuse Anastasia Dalziell. "Tout comme nous valsons sur une valse ou dansons la salsa sur une musique de salsa, l’oiseau-lyre fait des pas de côté avec sa queue déployée comme un voile pour tel chant - ce qui ressemble à un jeu vidéo d'arcade des années 1980 - alors qu'il saute et bat des ailes [pour tel autre] (…)", a t-elle poursuivi. Chez ces oiseaux de la famille des Menuridae, durant la saison de reproduction, les femelles vont observer la prestation de plusieurs mâles avant de choisir un compagnon. Mais les mâles peuvent aussi chanter sans danser, et commettre des erreurs dans leur danse. Des faux pas qui ont de quoi faire fuir certaines femelles. "Parfois, après ce qui me semble être une parfaite et superbe démonstration de la part d’un mâle, je vois une femelle partir pour aller voir d’autres concurrents…", a observé la scientifique. MAXISCIENCES 22.06.2013
  19. Publiant leurs travaux dans le Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs britanniques ont étudié, chez des nécrophores (des insectes nécrophages), les modalités de l’investissement paternel auprès de la progéniture. Des scientifiques de l'Université d'Exeter ont étudié le comportement paternel chez des insectes nécrophages (se nourrissant de cadavres d’animaux) du genre Nicrophorus, également appelés nécrophores. Chez ces insectes, les parents soignent leur progéniture un peu comme le font les oiseaux, nourrissant celle-ci en régurgitant de la nourriture prédigérée. * Pour en savoir plus, les chercheurs ont évalué le degré d’implication de chaque père en mesurant le temps passé par ce dernier auprès de ses petits. Mais ils ont (volontairement) interféré sur un paramètre : le sentiment qu’a le père d’être vraiment le géniteur des petits (avec une probabilité plus ou moins grande). Ceci en introduisant ou non, dans l’environnement "familial", l’odeur d’autres mâles. * Les observations montrent que les jeunes pères (qui ont de fortes chances d’avoir d’autres opportunités de se reproduire dans l’avenir) s’investissent peu auprès de leur progéniture lorsqu’ils ont un doute sur l’origine de celle-ci ("suis-je vraiment le géniteur ?"). Tandis que les pères âgés s’investissent à fond, jouant leur dernière chance de transmettre une ultime fois leurs gènes, en acceptant le risque de nourrir des petits peut-être engendrés par un rival. "Notre recherche montre que l'âge a un impact direct sur le niveau de prise en charge parentale (…). Nous avons constaté que les mâles avaient à faire un compromis entre la probabilité de paternité et le niveau de soins paternels qu'ils donnent. Nous avons aussi constaté que les jeunes mâles incertains de leur paternité étaient susceptibles de faire les pires pères" résume le Dr Megan, auteur de l’étude. ----->* Les vidéos pourraient heurter la sensibilité de certaines personnes, mais ces insectes nécrophages font leur boulot en débarrassant la nature des cadavres d'animaux, limitant ainsi la dispersion de bactéries et virus... MAXISCIENCES 22.06.2013
  20. En Patagonie, au large des côtes argentines, les goélands s’attaquent aux baleineaux qui, perturbés alors qu’ils sont en phase d'allaitement, finissent par mourir en grand nombre. Les baleines franches australes passent six mois par an, à partir de juin, dans les baies de la Péninsule de Valdés, dans l'Atlantique Sud, classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco. Dans ces régions telles que la baie de Golfo Nuevo, en Argentine, on compte entre 1.500 à 2.000 individus allant de 13 à 16 mètres de long pour un poids pouvant aller jusqu'à 50 tonnes à l'âge adulte. Mais on trouve aussi des baleineaux qui eux, mesurent de 3 à 5 mètres à la naissance. Tout irait pour le mieux dans le meilleur de monde si, depuis quelques années, les goélands de la région ne prenaient pas la mauvaise habitude d’attaquer ces cétacés. En effets, ces oiseaux pullulent dans la région. Habituellement, ils se nourrissent des déchets des bateaux de pêche mais ces dernières années, le goéland a commencé à s'attaquer "à la peau puis à la graisse des baleines. Il effectue plusieurs "picotages" à chaque fois. Il attaque les baleineaux qui sortent plus souvent à la surface pour respirer", explique le guide José Anibal Cepeda, qui accompagne des touristes sur un bateau s'approchant des cétacés. Constamment, les baleines et leurs baleineaux sont blessés par les coups de bec des goélands qui se nourrissent de leur graisse en leur infligeant des blessures profondes de 10 centimètres et certains cétacés présentant des escarres d'1,5 mètre de long. De plus, la baleine en phase d’allaitement se cambre et s’agite pour échapper à son agresseur et rompt le contact avec le baleineau. Or, c’est dans cette région du monde que les baleineaux sont sevrés. Comme l’explique Mariano Sironi, directeur d'études de l'Institut de conservation des baleines (ICB) en Argentine, "n'ayant pas de lèvres pour téter leur mère, le petit absorbe les jets de lait très épais de sa mère [plus de cent litres par jour]. A chaque attaque, ce processus est interrompu. Or c'est un moment crucial dans la croissance des cétacés". Pour éviter ces attaques, les baleines ont adopté une "nage arquée" pour ne pas exposer leur dos indique Ana Fazio, biologiste du Centre national de Patagonie (Cenpat). Ainsi, "on ne voit plus de la baleine que la tête et la queue, elle nage en profondeur, en fuite permanente, ce qui entraîne une perte d'énergie importante". Mais ces différents facteurs ont provoqué une explosion du taux de mortalité des baleineaux, troublés pendant l'allaitement. "La grande majorité des baleineaux retrouvés morts souffraient de malnutrition", explique Mariano Sironi qui, dans son rapport annuel, a recensé 116 baleines mortes, dont 113 baleineaux l’an passé (deux fois plus qu’en 2011). Cité par l'AFP, le spécialiste estime que "si ces attaques de goélands continuent, on verra les baleines abandonner la péninsule comme lieu de reproduction et s'exiler vers d'autres régions comme on le voit déjà parfois au sud du Brésil". Pour faire face à la situation, le directeur scientifique du Cenpat, Marcelo Bertoletti, a organisé des chasses aux goélands avec des professionnels. En 2012, 140 oiseaux ont été abattus, un chiffre insignifiant au regard de leur population. En effet, à 10 km du port de pêche de Puerto Madryn, on peut observer entre 5 et 8.000 goélands se nourrir dans une décharge municipale où pourrissent les résidus de poisson. Les oiseaux bataillent entre les queues, les arêtes et les têtes de poisson. "Ici c'est un Mac Donald's pour les goélands ! On les nourrit au lieu d'enterrer les déchets", ce qui favorise leur multiplication. En plus de blessures infligées aux cétacés, la transmission de "virus, bactérie ou champignon qui peut à tout moment infecter les baleines" est à craindre, s’inquiète Marcelo Bertoletti. La chasse aux goélands devrait reprendre cette année pour préserver les baleines et toute l’économie touristique qui y est liée. Dans la péninsule de Valdes, en Argentine, il y a un conflit croissant entre deux espèces indigènes, les baleines franches australes et les goélands dominicains. Au cours des dernières années, la population de goélands a considérablement augmenté en raison de la disponibilité de la nourriture dans les décharges pleines d'ordures. Les goélands dominicains ont appris à se nourrir sur la peau et la graisse des baleines. Les scientifiques et les écologistes sont inquiets car la situation pose une nouvelle menace potentielle pour ces baleines en voie de disparition. Mariano Sironi est biologiste à l'Institut de conservation de de Ballenas (ICB) en Argentine. Un vif débat a éclaté sur la meilleure façon de s'attaquer à ce problème croissant, y compris les appels à une réforme des espèces indigènes afin de protéger une autre espèce. ----->Cette situation pourrait aussi être la conséquence de la surpêche qui vide les océans de ses populations... Et certaines espèces, comme les goélands, contraintes de rechercher d'autres sources de nourriture... pour survivre, tout simplement ! MAXISCIENCES 22.06.2013
  21. Selon une étude tout juste publiée, le réchauffement climatique entraîne un dégel qui devrait toucher le permafrost, les sous-sols arctiques gelés, d’ici 10 à 30 ans. Ceci provoquerait alors un cercle vicieux, ce dégel ayant pour effet d’aggraver à son tour le réchauffement climatique. Le permafrost (ou "pergélisol"), autrement dit les sous-sols gelés de l'Arctique, est gravement menacé par le réchauffement climatique. En effet, selon une étude publiée mercredi, il pourrait commencer à se dégeler à partir d'un réchauffement du globe de 1,5°C (par rapport aux niveaux préindustriels) c'est-à-dire, au rythme actuel, d'ici 10 à 30 ans. Pour en arriver à cette conclusion l’équipe dirigée par Gideon Henderson du Département des sciences de la terre à l'université d'Oxford, en Grande-Bretagne, a analysé des stalagmites et stalactites retrouvées dans une grotte près de Lensk, dans l'est de la Sibérie. Ces éléments sont formés à partir de l'eau de surface qui s'infiltre depuis le toit de la grotte, où la température ambiante est la même qu'en surface. Ils témoignent ainsi d'une époque où la région n'était pas gelée. Grâce à des traces d'uranium et des isotopes de plomb, il a été possible d'établir que ces spéléomètres se sont formés il y a environ 945.000 années, puis à nouveau il y a 400.000 ans. Or, ces périodes de dégel du permafrost correspondent à des périodes où la surface de la terre était plus chaude de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel. Sous la forme d'un documentaire : le permafrost de la région de Surgut, en Sibérie occidentale, mis en danger par le réchauffement climatique et l'exploitation intensive des ressources de gaz et de pétrole. Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel "Il est nécessaire de faire un effort urgent pour réduire les gaz à effet de serre" (GES) soulignent ainsi les chercheurs qui précisent que le dégel du permafrost serait d’autant plus catastrophique qu’il entraînera à son tour un réchauffement climatique en libérant dans l'atmosphère des gaz à effet de serre. En effet, avec une surface représentant environ un quart de la surface des terres dans l'Hémisphère nord, le permafrost renferme près de 1.700 milliards de tonnes de carbone, soit près du double du CO2 déjà présent dans l'atmosphère. Si ces GES sont relâchés alors qu’ils étaient jusqu’ici emprisonnés, le réchauffement pourrait donc connaitre une accélération. Selon les dernières nouvelles de la science, le pergélisol dans l'Arctique contient plus de carbone accumulé que toutes les émissions de combustibles fossiles humaines depuis 1850. Réchauffement du permafrost arctique, s'apprête à émettre ses propres gaz à effet de serre dans l'atmosphère, pourrait représenter aggraver le changement climatique en cours. MAXISCIENCES 23.06.2013
  22. Publiée dans la revue Polar Biology par des chercheurs danois, l’étude génétique des restes d’un épaulard échoué voici plus de 50 ans en Nouvelle-Zélande pourrait permettre d’identifier une nouvelle sous-espèce, voire une nouvelle espèce de ces cétacés. Cet échantillon d’ADN mitochondrial analysé par Andrew Foote, de l’Université de Copenhague (Danemark) ne date pas d’hier et n’a pas été facile à extraire. Il provient en effet d’une orque échouée (avec plusieurs congénères) sur une plage de Nouvelle-Zélande en 1955, et dont le squelette est exposé depuis dans un musée de Wellington. Tissus secs et dents ont fourni le matériel génétique nécessaire à l’étude. Or, celle-ci est importante, car des photos prises lors de cet échouage collectif montrent des épaulards à l’aspect insolite, avec un front bulbeux et une tache blanche près de l’œil particulièrement petite. Le chant des orques Des études (notamment génétiques) récentes suggèrent depuis un certain temps aux spécialistes qu’il existerait plusieurs "types" d’épaulard, mais celui-ci, le type "D", n’avait encore pu faire l’objet d’une analyse génétique. Grâce au travail d’Andrew Foote, une séquence complète d'ADN mitochondrial de cet unique spécimen du type D a été comparée à celles provenant de 139 orques du monde entier. Les résultats suggèrent que le type D aurait divergé des autres lignées d’orques il y a environ 390.000 ans, et pourrait donc être une sous-espèce (voire une espèce) différente. Une diversification qui pourrait être liée aux changements du niveau des océans et de la calotte glaciaire survenus au Pléistocène qui s'étendait d'il y a 2,6 millions d'années à 12.000 avant aujourd'hui. Un documentaire hors du commun... MAXISCIENCES 23/6/2013
  23. Durant une mission de recherche marine effectuée dans le nord du golfe du Mexique, un robot doté d’une caméra s’est retrouvé face à l’un des plus mystérieux poissons au monde : un régalecidé. Il ne rencontre que très rarement l’Homme et effraie par sa taille gigantesque. Un mystérieux poisson a été filmé par un robot sous-marin contrôlé à distance, ou ROV (Remotely Operated Vehicle), à 364 m de profondeur. Il s’agit d’un régalec (Regalecus glesne), plus connu sous son nom anglais oarfish. Ce poisson est probablement le plus long du monde dans la catégorie des poissons osseux. Le plus grand jamais observé faisait 8 m de long, mais les scientifiques pensent qu’il peut largement atteindre 15 m. Cela ferait alors de lui le poisson le plus grand du monde, avec le requin-baleine, un cartilagineux qui peut mesurer jusqu'à 20 m. Le régalec a été filmé durant une campagne de recherche menée dans le nord du golfe du Mexique. Il fait l’objet d’une description complète dans la revue Journal of Fish Biology. Ce poisson nage la tête droite et son corps à la diagonale, de sorte qu’il se déplace aussi bien de haut en bas, que d’avant en arrière, rapidement. On note d’ailleurs, qu’à la fin de la vidéo, le régalec, lassé d’être épié par le ROV, met alors un coup d’accélérateur et file rejoindre les profondeurs océaniques. Un regalecidé étonne par son incroyable carrure, lui donnant l’apparence d’une anguille géante. Mais s’il impressionne, c’est surtout parce que, méconnu du grand public, il est souvent considéré comme une effrayante créature des abysses. On en sait très peu à son sujet, les seuls spécimens qui ont pu être étudiés sont ceux retrouvés échoués sur les plages, et son écologie reste un mystère. Sa façon d’onduler sa longue nageoire dorsale, qui compte quelque 400 raies cartilagineuses, lui est propre. Mais le régalec dispose également de nageoires pelviennes, comprenant une à cinq raies. Ses pectorales, considérablement petites par rapport à celles des autres poissons osseux, se situent en bas de son corps. L’espèce a si rarement été rencontrée, que les biologistes ne sont pas en mesure d’évaluer sa répartition géographique. Ils supposent que le regalecidé vit dans toutes les mers du monde, à des profondeurs avoisinant les 1.000 m. Probablement solitaire, ce poisson n’en reste pas moins fascinant. Peu de temps avant le séisme et le tsunami de Tohoku en 2011, une vingtaine de régalecs se sont échoués sur les plages japonaises. Le professeur Mark Benfield, principal auteur de l’étude, suggère que ces poissons ont sûrement senti le tremblement de terre arriver. Mais personne ne peut expliquer comment. Après tout, cela pourrait-être une pure coïncidence. FUTURA SCIENCES 16.06.2013
  24. Les virus des abeilles pourraient être la cause de l'effondrement des colonies d'abeilles et infecter au moins 11 autres espèces d’hyménoptères, probablement par le biais de pollen infecté. Les abeilles sont en danger et le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ou CCD (en anglais Colony Collapse Disorder) est la cause majeure de disparition des abeilles à miel cultivées par l’homme. Si les causes de ce syndrome semblent être nombreuses, il est de plus en plus clair que des virus sont au moins en partie responsables de ce désastre écologique et apicole. Les abeilles étant des insectes vivant en société très organisée, comptant environ 60.000 membres littéralement les uns sur les autres, elles sont particulièrement sensibles à des virus qui peuvent se transmettre facilement d’un individu à un autre, jusqu’à décimer toute la ruche. Ainsi, 18 virus sont déjà connus pour infecter les abeilles, dont certains sont des virus à ARN. Récemment, un virus d’abeille avait également été détecté chez le bourdon, faisant suspecter une probable dissémination du virus chez l’ensemble de la communauté des hyménoptères. Et malheureusement, la cause du syndrome CCD pourrait donc aussi toucher les abeilles sauvages, qui semblaient épargnées jusqu’alors. Afin de vérifier cette hypothèse, les scientifiques de la Penn State University ont collecté des abeilles domestiquées (Apis mellifera) et sauvages sur des plantes en fleurs de trois états des États-Unis (la Pennsylvanie, New York et l'Illinois), à la recherche de cinq virus d'abeilles parmi les plus courants (DWV, BQCV, SBV, KBV et IAPV). Connaissant la séquence génomique de ces virus, il est possible de détecter leur présence en utilisant la technique de RT-PCR, qui consiste en la multiplication d’une séquence d'ARN spécifique en l’ayant préalablement rétro-transcrite en ADN. Grâce aux travaux de chercheurs ayant utilisé cette technique, il apparaît que les abeilles non domestiquées sont également porteuses des maladies virales. En effet, les 11 autres espèces d’hyménoptères testées dans l’étude ont aussi été retrouvées infectées par les cinq virus recherchés. Si ces résultats étaient inattendus puisque les virus ont généralement des spectres d’hôtes restreints, le plus inquiétant n’est pas là. Les virus d'abeilles se transmettent entre espèces, certainement par le biais du pollen. Tie Guy II, Flickr, CC by-nc-sa 2.0 Les virus ont été retrouvés chez les abeilles sauvages uniquement lorsqu’elles étaient proches des ruches également infectées par le même virus. Cela laissait fortement présager l'existence d'un moyen de contamination entre les différentes espèces d’une même région, hypothèse qui a été avalisée en analysant un autre type d’échantillon : les grains de pollen transportés par les abeilles sauvages et domestiquées. Les séquences virales ont également été retrouvées sur les grains de pollen, mais les virus retrouvés chez les abeilles et dans le pollen qu’elles transportent ne sont pas forcément identiques. Ainsi, une abeille peut être infectée sans que le pollen qu’elle transporte ne montre de trace du même virus, et un lot de pollen contenant du virus n’infecte pas nécessairement l’insecte qui le transporte. Cela implique que le pollen peut être contaminé par des pollinisateurs extérieurs (probablement par défécation des insectes sur les grains de pollen des fleurs), pollen que des abeilles à miel peuvent transporter vers la ruche pour devenir la source de contamination de toute la ruche. Le pollen est donc une sorte de réservoir des virus des abeilles, d'autant qu'il peut contenir des virus qui gardent leur infectivité pendant plusieurs mois. Le pollen transporté par les abeilles peut contenir des virus dangereux pour les colonies. Autan, Flickr, CC by-nc-nd 2.0 Mais il reste du travail si l’on veut tenter de sauver les abeilles. Selon les auteurs de l'article publié dans la revue Plos One, «la dynamique de cette transmission virale via le pollen doit être définie plus en détails pour comprendre comment les virus passent d’une espèce à une autre et pour déterminer si le pollen et sa plante ont un plus grand rôle qu’uniquement celui de transporteur physique de ces virus». FUTURA SCIENCES 3/1/2011
  25. On l’appelle «le septième continent». Découvert en 1997, cette gigantesque plaque flottante est produite par l’accumulation de déchets plastiques dans le gyre subtropical du Pacifique nord, ce gigantesque tourbillon d’eau formé par les courants marins. Menée par le skipper Patrick Deixonne et deux biologistes marins, le voilier «l’obsession» a parcouru en mai dernier 4000 kilomètres au sein du gyre pour parfaire la connaissance de cette gigantesque pollution. L’expédition a touché terre le 6 juin: «nos chalutages de déchets représentent environ la surface d’un cheveu sur un terrain de basket, note Patrick Deixonne. Mais ce minuscule échantillon montre bien une concentration importante de minuscules bouts de plastique et nous avons même croisé jusqu’à dix gros objets comme des chaussures ou des bouées couvertes de coquillages par heure d’observation». Le journal de bord ici. Mission contient de plastique S.Lardeux/OSL Qu’apporte de nouveau cette expédition par rapport aux campagnes menées les années précédentes par les Américains d’Algalita ou du Project Kaisei et du français Tara? L’apport du Centre national d’études spatiales (CNES) sans aucun doute. Le CNES cherche à répondre à une question essentielle: peut-on discerner les plaques de déchets depuis l’espace? La surface du 7ème continent est en effet estimée à environ 3,4 millions de km2, soit six fois la France, mais il s’agit d’une grossière évaluation et il serait intéressant de savoir si ce continent comprend des endroits de plus forte concentration des déchets. Seuls les satellites peuvent donner ces informations. Ils n’ont pas pu pour l’instant déceler quelque chose. L’Obsession était donc doté d’une balise argos ce qui a permis de bien situer les zones à couvrir par les échos radars. Les capteurs Modis à bord des satellites Aqua et Terra, ainsi que les satellites Parasol et Jason ont pris des vues de ces régions: «les premiers résultats montrent des échos que nous ne pouvons interpréter et qui pourraient être la signature de ces déchets » expose prudemment Danielle de Staerke, en charge du programme au CNES. En cas de confirmation, le CNES pourrait ainsi produire une cartographie plus précise du phénomène et surtout vérifier si la surface du continent augmente. Aux yeux de Danielle de Staerke, l’essentiel reste cependant la mission pédagogique de l’expédition: «au-delà d’une meilleure connaissance, il s’agit pour nous d’alerter l’opinion publique sur une pollution majeure afin d’inciter à l’action, poursuit Danielle de Staerke. Car La seule chose à faire, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de rejets de plastique dans le milieu marin». Une chaussure ou une bouée recouverte de coquillages, récupérés par l'expédition "7ième continent". Crédit : S.Lardeux/OSL Le suivi scientifique des échantillons collectés par l’Obsession sera ainsi assuré par des étudiants d’écoles d’ingénieurs et des étudiants de l’Institut catholique des Arts et Métiers (ICAM) qui ont conçu une bouée dérivante équipée de capteurs permettant de discriminer le plastique du plancton. Au sein de son programme Argonautica, le CNES diffuse par ailleurs les résultats de ses suivis des océans auprès des collèges et lycées. SCIENCES ET AVENIR 17/6/2013
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