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BelleMuezza

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Tout ce qui a été posté par BelleMuezza

  1. Paris - Greenpeace a appelé mercredi le gouvernement à élargir les missions de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jugeant la France très mal outillée pour répondre à d'éventuelles agressions extérieures contre son parc nucléaire. Une réunion consacrée à la sécurité des centrales face aux survols de drones a rassemblé mardi des représentants de l'ASN, de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et le Haut fonctionnaire de défense et de sécurité auprès du ministère de l'Ecologie, responsable de la sécurité aérienne des sites nucléaires, indique l'ONG, qui était également représentée. Au-delà de l'absence de pistes permettant d'identifier les auteurs de ces survols, ce qui nous inquiète surtout, c'est que ces incidents mettent de nouveau en lumière les limites du rôle de l'ASN, explique Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France, présent à la réunion. La loi de 2006 a confié à l'ASN une mission de sûreté, qui implique contrôle et suivi des installations et de leurs risques de défaillances. En revanche la sécurité, notamment les agressions extérieures, ne rentre pas dans son mandat. L'ASN connaît les points de vulnérabilité des installations et possède le mandat d'exiger des modifications sur leurs bâtiments afin de réduire les risques nucléaires. Mais son rôle n'est pas de se demander si l'apparition de nouvelles agressions externes, liées par exemple à un regain de la menace terroriste ou aux nouvelles technologies telles que les drones, fait courir des risques supplémentaires, s'étonne Greenpeace. Le gouvernement doit mettre fin à cette situation absurde et irresponsable, ajoute l'ONG, qui lui demande de renforcer les compétences de l'ASN afin de lui confier la mission de veiller en toute indépendance à la robustesse des installations nucléaires aux actes de malveillance. Une vingtaine de vols de drones ont été observés ces derniers mois aux abords de sites nucléaires, dont les auteurs n'ont pas été identifiés. Le ministre de l'Intérieur a assuré que ces survols ne représentaient aucun danger pour la sécurité des installations. Fin novembre, un expert britannique mandaté par Greenpeace, John Large, avait remis aux parlementaires français un rapport alarmiste sur la sécurité des sites, jugés très vulnérables face aux scénarios d'attaques de drones. Romandie 21/1/2015
  2. Plus d'une centaine d'artistes sur tous les continents vont participer à un concert mondial le 18 juin, sous la houlette de Pharrell Williams, pour réclamer une action immédiate en faveur du climat, a annoncé mercredi l'ancien vice-président américain Al Gore à Davos. "Nous allons avoir un événement suivi dans le monde entier, sur l'ensemble des sept continents" afin de faire pression pour parvenir à un accord ambitieux sur le changement climatique à la conférence de l'ONU sur le climat à Paris en décembre, a-t-il déclaré au Forum économique mondial. L'ancien vice-président américain Al Gore à Davos le 21 janvier 2015 (c) Afp Ce concert "Live Earth" sera écouté par deux milliards de personnes à la télévision, à la radio et en ligne, a pronostiqué Al Gore. L'auteur-compositeur-interprète et producteur Pharrell Williams, auteur du tube planétaire "Happy", en sera le directeur musical. Cette année "est l'année du climat", a expliqué Al Gore dans une intervention sur le réchauffement climatique et ses impacts. "La négociation de Paris est cruciale. Si nous voulons assurer son succès, nous devons en avoir la volonté politique", a souligné l'ancien vice-président américain et colauréat du Prix Nobel de la paix 2007, devenu militant écologiste. Le concert sera organisé par le producteur américain Kevin Wall. Le 18 juin, des concerts auront lieu "dans les plus grands stades" et dureront "quatre à six heures", a indiqué M. Wall. "Nous commencerons en Chine", a-t-il expliqué. Suivront Sydney, Rio de Janeiro, Le Cap, New York, Paris et même l'Antarctique. "Nous avons de très, très grands artistes, quelques-uns des plus grands artistes jamais réunis, avec un message: 'agissez pour le climat maintenant'", a déclaré Kevin Wall. Sans citer aucun nom, Pharrell Williams, qui se trouve également à Davos, a promis "quelques surprises intéressantes (...) Nous allons littéralement avoir l'humanité entière en harmonie", a-t-il assuré. Le concert mondial 2015 sera suivi d'une pétition en ligne. "L'objectif est d'avoir un milliard de voix avec un message demandant d'agir pour le climat maintenant", a précisé Al Gore. GODWIN JEBAKUMAR 3/12/2014. Changement climatique - SATYAGRAHA! Un Concert de musique transformationnel (basé sur l'idéologie de Gandhi) effectué par des enfants... pour les enfants du monde! Ce concert a été effectué et mis en scène par l'Ecole Internationale Velammal en association avec People and Planet Institute a eu lieu le 21 Novembre 2014. Le but viser à inciter à une action radicale pour contrer l'une des plus grandes menaces pour l'humanité qu'est le changement du climat causé par le réchauffement climatique. Romandie 21/1/2015
  3. Nicosie - Total devrait abandonner ses travaux de prospection de gaz et de pétrole au large de Chypre car la compagnie pétrolière française n'a pas trouvé de cible importante pour entreprendre des forages d'essai, a déclaré mercredi le ministre chypriote de l'Energie, George Lakkotrypis. Total n'a pas trouvé de structure ou cible géologique pour poursuivre ses obligations, a dit le ministre à la radio publique chypriote. Une décision définitive sera prise la semaine prochaine, en raison d'obligations contractuelles, a-t-il ajouté. Dans une réaction écrite transmise à l'AFP, le géant pétrolier et gazier a confirmé avoir récemment achevé les sondages géologiques, géochimiques et géophysiques des blocs 10 et 11, sans avoir pu identifier de cibles de forage potentielles. Total est actuellement en discussion avec les autorités locales sur un potentiel programme de travaux d'exploration additionnels dans la zone, a-t-il ajouté. Selon le ministre chypriote de l'Energie, la décision de Total de réduire ses pertes est motivée par des considérations de viabilité commerciale et non par les tentatives d'Ankara d'empêcher l'exploration d'hydrocarbures au large de l'île, dont le tiers nord est occupé par la Turquie. La Turquie s'oppose à l'exploitation de gisements gaziers ou pétroliers par le gouvernement chypriote-grec de la République de Chypre avant tout accord de paix, réclamant que les Chypriotes-turcs bénéficient des retombées de ces richesses. Ankara avait envoyé un bateau en octobre pour sonder les fonds marins dans la zone économique exclusive (ZEE) de la République de Chypre au sud-est de l'île, près d'un secteur où Nicosie a autorisé le consortium italo-coréen Eni-Kogas à mener des explorations. Nicosie avait alors suspendu les négociations de paix relancées huit mois plus tôt sous l'égide de l'ONU. Eni-Kogas, qui a identifié six gisements potentiels dans son secteur, n'a pas trouvé de quantités importantes de gaz au cours des forages de prospection préliminaire et devait poursuivre ses travaux d'exploration, avait annoncé le ministre de l'Energie chypriote il y a un mois. Chypre ambitionne de devenir une plate-forme gazière régionale depuis la découverte en 2011 par la compagnie américaine Noble de gaz dans le champ Aphrodite, au sud-est de l'île méditerranéenne. Selon les estimations, les réserves de ce champ atteindraient entre 100 et 170 milliards de m3 de gaz. Chypre envisage de construire une usine de gaz naturel liquéfié à Vassiliko, près de la ville côtière de Limassol (sud), qui lui permettrait d'exporter par mer vers l'Asie et l'Europe. Le gouvernement a confié à Noble et ses deux partenaires israéliens Delek et Avner, ainsi qu'à Total, les études de faisabilité pour une telle usine. Mais il semble à présent que les réserves ne soient pas suffisantes pour un tel projet. Chypre espère pouvoir exporter son gaz, et peut-être du pétrole, à partir de 2022. Romandie 21/1/2015
  4. Paris - Le projet de loi relatif à la transition énergétique porté par Ségolène Royal, déjà adopté en première lecture par les députés, sera examiné au Sénat à partir du 10 février, a annoncé mercredi le président de la commission du développement durable. Le débat devrait s'étaler sur deux semaines, a ajouté le sénateur de l'Eure, Hervé Maurey (UDI-UC). (Photo Hervé Maurey en 2013, sénateur-maire de Bernay (27). KarinTourmenteLeroux CC BY-SA 4.0) L'Assemblée nationale avait largement enrichi en octobre le texte qui prévoit de réduire à 50% la part du nucléaire en 2025 comme promis par François Hollande. Contrairement à l'Assemblée nationale, le travail préparatoire a été réparti au Sénat entre les deux commissions les plus directement intéressées, celle des affaires économiques et celle du développement durable, a souligné M. Maurey. Les principaux ajouts concernent l'accentuation du cadre européen dans lequel s'inscrivent les objectifs, l'inscription d'un lien plus étroit entre compétitivité de l'économie et transition énergétique, et l'ajout de la notion de polluants atmosphériques en plus de celle de gaz à effet de serre, et donc les particules fines. Dans le domaine des mobilités et la qualité de l'air, la commission accorde aux maires la possibilité d'étendre les limitations de vitesse inférieures à 50 km/h à l'ensemble des voies de la commune. Elle prévoit aussi l'établissement d'un schéma de développement des aires de covoiturage. Un rapport devra faire le bilan des émissions de particules fines dans le secteur des transports, y compris au titre de l'abrasion, c'est-à-dire au cours des freinages. La commission a par ailleurs décidé d'assouplir l'obligation pour les entreprises d'élaborer un programme d'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, en particulier par l'adoption d'une date point de départ avancée à 2010 plutôt que 2015 afin de ne pas pénaliser celles qui ont volontairement fait des efforts depuis la loi Grenelle II. L'écodiagnostic pour les ventes de véhicules d'occasion est supprimé et transféré au contrôle technique obligatoire, mieux contrôlé par l'Etat et qui est renforcé. La commission propose aussi d'inscrire la définition de l'obsolescence programmée dans le code de la consommation et son contrôle par la DGCCRF. Elle généralise le tri à la source des biodéchets et supprime l'interdiction de la vaisselle jetable en imposant son tri sélectif. Les sénateurs veulent aussi que la presse participe au financement de la filière de recyclage papier, actuellement à la charge des seules collectivités locales, à l'exception de la presse d'information politique générale. Romandie 21/1/2015
  5. Reims - EDF a été condamnée mercredi par le tribunal d'instance de Charleville-Mézières à 6.000 euros d'amende et 3.000 euros de dommages et intérêts pour des rejets d'acide sulfurique dans la Meuse depuis la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes) en juillet 2013. La centrale nucléaire de Chooz. MOSSOT CC BY-SA 3.0 L'exploitant a été reconnu coupable de trois infractions : manquement d'une décision de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), violation d'une règle technique générale et stockage de substances dangereuses non conformes avec une peine d'amende de 2.000 euros par infraction, a-t-on indiqué au greffe du tribunal d'instance. Par ailleurs, le tribunal a condamné EDF à verser 1.000 euros de dommages et intérêts à chacune des trois associations écologistes Réseau sortir du nucléaire (RSN), France nature environnement et Nature et avenir qui avaient assigné l'opérateur énergétique. Selon l'ASN, un dysfonctionnement d'une robinetterie du système de traitement anti-tartre à l'acide sulfurique d'une tour aéroréfrigérante de la centrale de Chooz avait entrainé le déversement du produit corrosif dans la Meuse, située en bordure du site. Le 2 juillet 2013, environ 80 litres d'acide avaient été ainsi rejetés dans lefleuve sans impact sur l'environnement, selon l'ASN. EDF avait déjà été condamnée en juillet 2014 par le tribunal d'instance de Charleville-Mézières à 10.000 euros d'amende et 6.000 euros de dommages et intérêts pour une pollution similaire advenue en décembre 2011, après l'assignation de l'exploitant énergétique par les mêmes associations écologistes. Romandie 21/1/2014
  6. La France et l'Allemagne vont se doter d'un satellite de recherche innovant appelé Merlin. Son but : étudier le méthane. Ce puissant gaz à effet de serre connaît en effet des variations inexpliquées depuis 10 ans. Le point avec Pierre H. Flamant, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique et principal investigateur de la mission Merlin. Merlin devrait être lancé d’ici 2020, à bord d’un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial de Kourou. Sa durée de vie sera alors d’au moins trois ans. Il sera le premier satellite à utiliser la nouvelle plateforme de la filière Myriade (Myriade Evolution). Cnes Cette année, « le climat sera au centre de la politique spatiale du Cnes avec comme point d’orgue la 21e conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015 », expliquait la semaine dernière le président du Cnes, Jean-Yves le Gall, lors des vœux à la presse. Celui-ci a ensuite joint les actes à la parole avec la signature du contrat de construction du satellite Swot, altimétrie de nouvelle génération, conçu par Thales Alenia Space. La structure a également annoncé la prochaine signature du contrat portant sur le développement du satellite de mesure du méthane Merlin (Methane Remote Sensing Lidar Mission) qui étudiera ce gaz d’une nouvelle façon. Il sera construit par Airbus DS en Allemagne et en France. Pourquoi dédier un satellite à l’étude du méthane ? « Parce que le méthane est le deuxième gaz à effet de serre et que l’on sait que les variations dans le passé ont accompagné les grandes fluctuations entre cycles glaciaires et périodes interglaciaires », explique Pierre H. Flamant, chercheur et investigateur principal de la mission. Bien que beaucoup moins concentré dans l’atmosphère que le gaz carbonique, le méthane est responsable d’une part significative du réchauffement climatique, « c’est en effet un puissant gaz à effet de serre qui a 25 fois la nuisance du gaz carbonique (CO2) ». D'ailleurs, « la compréhension du cycle du méthane n’est pas complète », ajoute Pierre H. Flamant. Et ce malgré l’utilisation de précédents instruments comme le spectromètre passif Sciamachy à bord d’Envisat (Esa) le spectromètre à transformée de Fourier Tanso, sur le satellite Gosat, et l’interféromètre infrarouge Iasi, à bord de Metop. Ainsi, et c’est très surprenant, « ce gaz connaît des variations inexpliquées depuis 10 ans ». Or quand on sait que le méthane « est un puissant gaz à effet de serre et qu’il a une influence forte sur le climat et son évolution », on saisit mieux l’intérêt des scientifiques à comprendre comment fonctionnent les sources et puits de méthane. Dans son dernier rapport sur le méthane la commission Énergies et changement climatique de l’Académie des technologies a calculé un déséquilibre annuel de 38 téragrammes de méthane (ou millions de tonnes CH4 / an) entre les quantités de méthane émises ou soustraites. D’où l’importance d’une « vision très claire du cycle du méthane et de réduire les incertitudes sur la connaissance des sources du méthane atmosphérique », insiste Pierre H. Flamant. Dans le détail, les trois sources du méthane atmosphérique sont « biogéniques, pyrogéniques et thermogéniques ». Ce gaz, dont la durée de vie est courte dans l’atmosphère (10 ans), est soustrait par deux types de processus : soit par réaction chimique soit, pour un peu moins de 10 %, par diffusion dans les sols puis oxydation par des bactéries méthanotrophes. Comme le souligne le Giec dans son dernier rapport, ces sources et puits sont encore « trop imparfaitement quantifiés de sorte qu’il est bien difficile de prédire leur évolution ». Ce graphique met en évidence 800.000 ans d’évolution de la température antarctique (en noir), de la concentration en CO2 (en rouge), du méthane, ou CH4, (en bleu) et du N2O (en vert) confirmant le fort couplage entre la concentration des gaz à effet de serre et le climat. D’après Jouzel et al. (2007), Lüthi et al. (2008), Louergue et al. (2008) et Schilt et al. (2010). La France et l'Allemagne ont donc conçu Merlin pour améliorer les connaissances sur ce gaz. Il s’agit d’un satellite du Cnes et de la DLR allemande qui sera construit par deux départements de Airbus Defence and Space. L’Allemagne fournira l’instrument, la France la plateforme et le traitement des données. La masse du satellite au lancement sera de quelque 400 kg. Merlin sera conçu autour de la version évoluée de la plateforme Myriade du Cnes (Myriade Evolution). Ce sera la première utilisation de cette nouvelle plateforme. Une opération qui va permettre de rendre la filière Myriade plus compétitive. Celle-ci était en effet conçue pour des satellites de 150 kg maximum, qu’elle était en train de perdre, notamment pour le marché à l’export des satellites d'observation de la Terre embarquant des instruments à haute résolution. Merlin devrait être lancé d’ici 2019-2020, à bord d’un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial de Kourou. Sa durée de vie sera alors d’au moins trois ans. Ce satellite embarquera comme seul instrument un Lidar à absorption différentielle qui permettra des observations de jour comme de nuit et en toute saison. L’instrument se compose d’un système laser émettant l’onde lumineuse, d’un télescope récoltant l’onde rétrodiffusée par l’atmosphère et absorbée par les composants rencontrés et d’une chaîne de traitement quantifiant le signal reçu. Il sera utilisé pour « reconstruire les colonnes intégrées de méthane à l’échelle globale depuis l’espace » de façon à mesurer précisément la quantité de méthane présente dans l'atmosphère ainsi que ses variations spatiales et temporelles et ce « bien mieux que les précédents instruments utilisés pour le faire », grâce à une mesure précise : « mieux que 1 % sur des segments de plusieurs dizaines de kilomètres », détaille Pierre H. Flamant. Pour chaque observation 140 tirs laser ou colonnes de méthane seront moyennées (le laser émet à 20 Hz ou 20 tirs par seconde). La télédétection active du Lidar se différencie de la télédétection passive par le fait que l’instrument produit lui-même sa propre lumière en utilisant celle d’un laser. Il ne dépend pas du rayonnement solaire diffusé (comme c'est le cas pour Sciamachy) ou de l’émission infrarouge terrestre (Iasi) par exemple. Les mesures de nuit et aux hautes latitudes nord et sud en hiver (en particulier en Sibérie et au Canada) ne pouvaient pas être réalisées par ces deux instruments (Sciamachy et Iasi). Ce sera maintenant possible grâce à Merlin. La mesure de gaz à effet de serre depuis l’espace par la technique Lidar « constituera une première au niveau mondial », apprécie Pierre H. Flamant. Ce satellite devrait aider à identifier géographiquement les différentes sources de méthane et surveiller l’augmentation globale de la quantité présente dans l’atmosphère. Cela permettra ainsi d'aider à définir les futures politiques de lutte contre l’effet de serre d'origine anthropique. Il faut savoir que les « les concentrations sont fortement influencées par les activités humaines ». Merlin étudiera également les nuages et s’intéressera à la hauteur de la canopée des forêts et des zones inondées (émettrices de méthane) de façon à suivre l’évolution du cycle du méthane de ces régions. Enfin, il sera aussi intéressant de suivre le développement de l’instrument en lui-même car spatialiser cette technique d’observation n’est pas simple. Par exemple, les mises au point des Lidar des satellites d’observation de la Terre de l’Esa, ADM-Aeolus (qui permet d'étudier les vents à l’échelle de la Planète), et celles d’Earth-Care (qui permet l'étude des nuages, des aérosols et du rayonnement atmosphérique), s’avèrent plus difficiles que prévu. Futura Sciences 20/1/2015
  7. Paris (AFP) - L'ASN, le gendarme du nucléaire, a fait part mardi de sa préoccupation concernant la sécurité des sources radioactives utilisées sur les chantiers, qui pourraient être détournées de leur usage "à des fins malveillantes". "C'est un sujet orphelin qui n'est actuellement pris en charge par personne", a souligné Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, en présentant ses vœux à la presse. Actuellement, "il n'y a pas d'autorité en charge de leur contrôle", a-t-il relevé. Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, pose à Paris, le 6 novembre 2012 (c) Afp Ces sources radioactives sont utilisées par milliers sur les chantiers. Ce sont de petits objets de quelques centimètres qui génèrent un rayonnement ionisant et sont notamment utilisés pour vérifier la qualité d'une soudure en réalisant une sorte de radiographie. Ils sont conservés dans un étui en plomb. Ces sources radioactives "peuvent présenter des dangers notamment si elles sont détournées de leur usage et utilisées a des fins malveillantes", a dit M. Chevet. "Elles peuvent alors faire des dégâts considérables sur les personnes", a-t-il souligné. L'ASN voudrait que des dispositions législatives soient adoptées pour que cette question, soulevée dès 2008, soit enfin prise en charge. Des règles pourraient alors être fixées aux entreprises utilisatrices et l'ASN pourrait se charger de contrôler le respect de ces mesures. "Les mesures de protection sont relativement simples: il faut mettre ces sources radioactives dans des coffres" pour éviter leur vol. "Et faire en sorte que les personnes qui les gèrent soient des personnes dont le passé a été vérifié et soient des personnes de confiance", a indiqué M. Chevet. "La sécurité de ces sources radioactives est un point prioritaire pour l'ASN", selon M. Chevet. "Il n'y a pas d'alerte, mais c'est un sujet qui n'est pas traité. Il ne faut pas que durablement on reste dans cette situation." Il espère que ce sujet sera inscrit dans un texte législatif, à l'occasion de la loi Macron, de la loi sur la transition énergétique ou encore de la future loi sur la sécurité après les attentats du début janvier. Sciences et avenir 20/1/2015
  8. Paris (AFP) - La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a chargé l'avocate Corinne Lepage, ex-ministre de l'Environnement de Jacques Chirac, d'une mission sur la "transition économique" afin de soutenir les acteurs de "l'économie verte". (Photo Corinne Lepage en 2014. Foto-AG Gymnasium Melle CC BY-SA 3.0) Le groupe de travail, constitué autour de l'ancienne ministre, s'est réuni pour la première fois au ministère mardi, indique un communiqué. "Le succès de la loi sur la transition énergétique dépend pour une large part de la mobilisation des acteurs de l'économie verte (...) Une nouvelle économie se développe, notamment dans des start-up, des coopératives et de jeunes entreprises de pointe", expliquait Mme Royal dans se lettre de mission à Mme Lepage, datée de novembre 2014 et rendue publique mardi. "Ce +nouveau monde+ irrigue la société française mais reste très éparpillé, peu structuré et finalement assez à l'écart des débats et négociations menées à l'échelle nationale, a fortioti internationale. Ces entreprises pourraient beaucoup gagner à céer entre elles des synergies", poursuivait-elle. Corinne Lepage, présidente du parti Cap21, à l'Elysée le 27 novembre 2014 (c) Afp Un groupe de travail a ainsi été formé en décembre, et un rapport est attendu au cours de ce premier trimestre 2015, devant formuler des propositions. Pour Mme Royal, il s'agira de "répertorier les entreprises innovantes afin de permettre la création d'un réseau", "déterminer les blocages auxquels ces secteurs sont confrontés", et enfin "déterminer l'utilité et les conditions d'une mise en synergie globale" de ces acteurs. Sciences et avenir 20/1/2015
  9. PARIS (AFP) - Trente-sept ONG européennes, africaines, américaines et asiatiques demandent au gouvernement d'interdire "toute commercialisation et exportation d'ivoire" et d'agir au niveau européen, dans une lettre adressée mardi à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. "Le commerce de l'ivoire d'éléphant se développe au sein de l'Union européenne et en particulier en France. Durant le dernier trimestre 2014, au moins 118 défenses entières ont été mises aux enchères sur le territoire français", écrivent les signataires, parmi lesquels l'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), le Pan African Wildlife Conservation Network, la Humane Society International, Save the elephants, la Fondation Brigitte Bardot. AFP/Archives | Des objets en ivoire brisés dans le cadre d'une protestation contre le braconage et le trafic d'ivoire, à Los Angeles le 6 novembre 2014 "La France a en 2013 délivré des permis d'exportation pour 116 défenses d'éléphants d'Afrique, une quantité record, jamais atteinte depuis 1990", date d'entrée en vigueur d'un moratoire sur les ventes d'ivoire à l'international, ajoutent les ONG dans ce courrier également envoyé à Nicolas Hulot, l'envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète. "En laissant le commerce d'ivoire brut se développer sur son territoire et en alimentant le commerce international, la France est complice de la disparition des éléphants", affirment les ONG. Elles dénoncent "les failles dans l'encadrement et le contrôle du commerce qui permettent d'introduire, dans les circuits +légaux+, de l'ivoire d'éléphants braconnés". Les ONG prient "instamment" le gouvernement "de prendre des mesures immédiates afin d'interdire en France toute commercialisation et exportation d'ivoire brut ou débité". Elles lui demandent aussi d'"appeler tous les pays européens à appliquer de telles mesures indispensables à la sauvegarde des éléphants". "Certains pays ont déjà réagi", soulignent les signataires, en citant la Grande-Bretagne, la Suède, l'Allemagne et les Etats-Unis. Un moratoire sur les ventes d'ivoire à l'international est en vigueur depuis janvier 1990 mais, pour des objets anciens, des dérogations très encadrées sont possibles, notamment au sein de l'Union européenne (UE). Une deuxième dérogation possible à l'interdiction de la vente, du transport, de la publicité et de l'achat d'ivoire concerne des défenses ou des objets travaillés dont il est possible de prouver qu'ils sont entrés dans l'UE avant janvier 1990. La population d'éléphants d'Afrique est estimée à environ 500.000 spécimens, soit moitié moins que dans les années 80. Selon les ONG, "en Afrique et en Asie, 35.000 à 40.000 éléphants sont braconnés chaque année" pour répondre à la demande "insatiable" des pays asiatiques, notamment de la Chine. France24 20/1/2015
  10. En eau profonde, les plongeurs augmentent considérablement leurs risques cardiaques. Des chercheurs ont découvert que le même phénomène se produit chez des mammifères marins. Pour attraper leurs proies, certains mammifères marins doivent s’enfoncer jusqu’à 3.000 mètres de profondeur. Très exigeants physiquement, ces plongeons seraient à l’origine de problèmes cardiaques chez ces animaux. Ils souffriraient d’arythmie, un trouble du rythme du cœur qui se définit par l’existence de battements irréguliers, trop lents ou trop rapides. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs américains en analysant plus de 150 plongeons de Grands Dauphins et de phoques de Weddell. "Etonnamment, nous avons observé que les bêtes avaient des épisodes d’arythmie dans plus de 73 % des plongeons en profondeur (plus de 210 mètres)", affirment les chercheurs dans leur étude publiée dans Nature Communications. KeSimpulan 16/1/2015 Afin de pallier les troubles cardiaques liés aux plongeons en eau profonde, les mammifères marins modifient leurs comportements. Contactée par Sciences et Avenir, Terrie M. Williams, chercheuse à l’université de Californie à Santa Cruz et première auteure de l’étude, explique : "Ils diminuent leur vitesse de nage, nagent à l’horizontale et prennent des pauses leur permettant généralement d’éviter ces arythmies". En plus, pour garder un maximum d’oxygène lors de la chasse en profondeur, le rythme cardiaque des animaux diminue considérablement amenuisant les impacts de la forte pression de l’eau (la pression hydrostatique). Or, les chercheurs ont tout de même observé une augmentation du nombre d’arythmies quand les dauphins et les phoques intensifiaient leur effort physique. Qui plus est, ces épisodes étaient plus forts lorsque les animaux plongeaient plus profondément. La raison est simple. Le cœur recevait des signaux contradictoires. D’un côté, le cerveau lui demandait de ralentir afin de se protéger des effets de la pression hydrostatique et de l’autre, il lui envoyait la commande d’accélérer pour accomplir une activité physique intense. "Les arythmies observées ne sont pas létales, mais augmentent la vulnérabilité de l’animal à des problèmes cardiaques plus importants", indique la chercheuse. La prise de mesures des fréquences cardiaques, de la vitesse de nage et de la profondeur des plongeons des mammifères a été possible grâce à un dispositif assez particulier. Les chercheurs ont en effet fixé un électrocardiographe sur une veste en néoprène adaptée à la taille des dauphins. Le cétacé, muni de sa combinaison, pouvait tout de même plonger librement. En ce qui concerne les phoques, une pochette contenant l’appareil de mesure a été collée directement sur leur peau. Sciences et avenir 20/1/2015
  11. Un volcan, situé à environ 65 km au sud-ouest de la capitale du royaume de Tonga, Nuku'alofa, s'est réveillé le 20 décembre pour la première fois depuis cinq ans. L'éruption se produit via deux cratères, l'un situé dans l'île inhabitée de Hunga Ha'apai, l'autre étant sous-marin, à environ 100 mètres des côtes. Et des spécialistes qui ont inspecté la zone par bateau, ce jeudi, ont constaté que l'éruption avait changé le paysage: une nouvelle île vient de sortir des eaux. «Elle fait plus d'un kilomètre de large, deux kilomètres de long et une centaine de mètres de haut», vient d'annoncer le ministère des Terres et des ressources naturelles dans un communiqué. 20Minutes 16/1/2015 «Nous avons observé que le volcan crachait toutes les cinq minutes environ jusqu'à 400 mètres de hauteur des cendres et des gros rochers», ont ajouté les scientifiques. Des rejets à l'origine de la surprenante création de ce nouveau bout de terre mais aussi responsable d'importants dégâts sur la végétation des îles de Hunga Tonga et de Hunga Ha'apai. Les îles Tonga, un royaume de quelque 170 îles qui compte environ 120.000 habitants, sont situées sur la «ceinture de feu» du Pacifique, où les plaques continentales se rencontrent, causant une activité sismique et volcanique intense. 20 minutes 16/1/2015
  12. Il est aussi gros qu’une assiette et a contribué à peaufiner la fameuse théorie de l’évolution de Darwin. Le mythique papillon géant «Troides Croesus» n’avait pas été revu depuis 1859, année de sa découverte par le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace sur l’île indonésienne de Bacan. La taille de l'abeille, à gauche du Troides Croesus, en dit long sur l'énormité de la découverte. - Pyrénées Entomologie Mais c’était sans compter sur la bande de passionnés de l’association Pyrénées entomologie. Emmenés par Jean-Marc Sor, ils se sont lancés en septembre 2013 sur la piste du papillon de Wallace et ont mis le cap sur l’archipel mythique des Moluques. «J’avais un contact en Indonésie que j’ai envoyé en reconnaissance. Il a trouvé quelqu’un qui avait observé des spécimens dans un arbre». Un Troides croesus mâle. Notafly CC BY-SA 3.0 EN = En danger Et bingo ! Sur l’arbre en question, dans cette île sans sentier où l’on circule en pirogue, l’expédition a trouvé son Graal. «Un premier papillon est sorti de nulle part. Je tremblais, j’ai même raté mes premières images», se rappelle le quinquagénaire muretain, qui attendait le papillon depuis l’âge de 10 ans. L’équipe a ramené trois vidéos inédites. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les naturalistes ont refait le voyage un an après avec du matériel lourd. Cet épisode 2 de leur quête a donné un docu-fiction, produit par France Télévisions. Il sera projeté le 20 janvier, en avant-première, au cinéma Véo de Muret puis le 28 janvier au Muséum de Toulouse. Troides croesus est présent en Indonésie, dans plusieurs iles de l'archipel des Moluques, dont Ternate, Tidore et Halmahera. Son habitat de référence : la forêt humide. Troides croesus est un papillon d'une grande envergure, de 170 mm à 200 mm, un des plus grands papillons connus, au corps à tête et thorax marron et abdomen jaune. Il se nomme Wallace's Golden Birdwing en anglais Les mâles ont les ailes antérieures au dessus noir orné d'une bande costale jaune et au revers noir marqué de lignes de chevrons verts. Les ailes postérieures sont jaune et leur revers est jaune veiné de noir marqué de vert avec une ligne submarginale de points noirs. Les femelles, plus grandes que les mâles, ont les ailes de couleur marron marquées de lignes de chevrons jaune. La plantes hôtes de sa chenille est une aristoloche, Aristolochia gaudichaudii. Quelques sous-espèces ont été répertoriées : Troides croesus croesus, Troides croesus helios, Troides croesus lydius, Troides croesus sananaensis, Troides croesus toeantei, Troides croesus wallaci. Protection : Troides croesus est une espèce protégée, inscrite à l'Annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) : son commerce international est limité. Elle est noté EN (en danger) par l'IUCN. 20 minutes 18/1/2015 - Wikipedia
  13. Le CNRS et l’IRD ont décidé de dédier aux mangroves l’année 2015 afin de mieux faire connaître le rôle crucial joué par ces écosystèmes pour le bien-être des populations locales et de la planète en général. Petit tour d’horizon des recherches actuellement en cours sur le sujet. Parmi les palétuviers les plus communs, seul le genre Rhizophora possède des racines échasses (celles qui partent du tronc). Photo F. FROMARD/ECOLAB Les mangroves sont des écosystèmes forestiers (voir encadré à la fin de l'article) couvrant près des trois quarts des côtes tropicales, où leur capacité à s’adapter leur permet de prospérer dans des estrans soumis aux variations des courants marins, des flux sédimentaires et de la salinité. Ils assurent des services écosystémiques irremplaçables, limitant l’érosion côtière, séquestrant le carbone et servant de zone tampon face aux cyclones et aux tsunamis. Riches en jeunes crustacés et en alevins qui finissent par migrer dans les eaux côtières voisines, ils constituent, directement ou indirectement, une ressource importante pour les populations locales. Toutefois, leur surface s’est réduite de 30 % au cours des trois dernières décennies, et elle continue de régresser au rythme inquiétant de 1 à 2 % par an, principalement en raison de l’extension des fermes d’élevage de crevettes. Paradoxalement, peu d’études détaillées ont été consacrées aux mangroves, et l’intérêt croissant qu’elles suscitent depuis quelques années n’est pas parvenu à ralentir le déclin de cet écosystème. Des équipes du CNRS et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ont tenté de combler cette lacune en étudiant les mangroves dans une perspective pluridisciplinaire. Elles ont de plus contribué au lancement de l’opération CNRS/IRD 2015 Année de la mangrove afin d’alerter le public sur leur importance tant en France que dans les territoires d’outre-mer, où se situent certaines des forêts les mieux préservées au monde. Afin d’évaluer la capacité de dépollution des mangroves, les chercheurs ont aménagé, sur le site de Malamani, à Mayotte, une parcelle qui reçoit les eaux usées domestiques via un réseau de tuyaux. Photo F. FROMARD/ECOLAB L’île française de Mayotte, située dans l’archipel des Comores, au large de Madagascar, abrite de belles forêts de mangroves qui subissent cependant une pression considérable en raison de l’essor de l’urbanisation et d’une très forte densité humaine. Afin d’harmoniser l’expansion démographique de l’île avec la préservation de son habitat naturel, des chercheurs d’Ecolab (1) ont collaboré avec les autorités locales afin de mettre en place une expérience à grande échelle permettant d’évaluer la capacité de dépollution des mangroves. « Nous avons établi un réseau de collecte des eaux usées domestiques, explique François Fromard, responsable du groupe Ecolab. Nous avons ensuite introduit ces eaux, de façon strictement contrôlée, dans différents faciès de mangrove pour retracer comment y sont exfiltrés les polluants tels que le phosphore ou l’azote, et analyser l’effet que cela a sur l’écosystème en général. » Les scientifiques ont constaté que les zones de mangroves recevant les eaux usées ont une croissance plus rapide, comme si la forêt parvenait à intégrer les polluants dans sa biomasse. Les chercheurs réalisent maintenant une étude microbiologique afin de déterminer comment les polluants tels que l’azote sont absorbés, ainsi que l’effet qu’aura une augmentation de cette pollution sur les sédiments, l’eau et la faune qui vit dans cet écosystème. Vue aérienne de la mangrove de la baie de Chirongui, à Mayotte. Entre lagon et littoral urbanisé et cultivé, la mangrove agit comme une zone protectrice, retenant les rejets des eaux usées et les sédiments. Photo F. FROMARD/ECOLAB François Fromard et ses collègues étudient aussi la mangrove de Guyane française, un autre territoire d’outre-mer situé cette fois en Amérique du Sud. Là, les mangroves subissent peu l’influence humaine, mais elles sont soumises aux variations incessantes de la ligne côtière, qui peut avancer ou reculer de deux à trois kilomètres par an. Ce phénomène naturel est dû à l’énorme quantité de sédiments déposés à l’embouchure de l’Amazone, qui, migrant le long de la côte guyanaise, repousse au large la ligne côtière jusqu’à ce que l’érosion la rabote à nouveau. Ces Avicennia germinans, ou palétuviers blancs, qui bordent l’estuaire du fleuve Oyapock, en Guyane, sont caractéristiques de la végétation des mangroves. Photo F. FROMARD/ECOLAB « Ce processus d’expansion puis de retrait s’inscrit dans des cycles d’environ trente ans, note François Fromard. Nous avons créé une base de données d’image de la côte contenant des clichés aériens et des images satellitaires remontant jusqu’aux années 1950, cela afin de déterminer de quelle manière ce cycle est affecté par des facteurs climatiques tels que le réchauffement global, ainsi que la quantité de carbone libérée lors des épisodes de recul côtier. » Le dynamisme des mangroves guyanaises se manifeste, entre autres, par leur grande biodiversité et le rôle de celle-ci au sein de cet écosystème. Emma Michaud et ses collègues du Lemar (2), le laboratoire coordonnateur du projet ANR jeune chercheur Biomango (3) dont le but est d’étudier les relations entre la biodiversité benthique et le fonctionnement écologique de la mangrove, s'intéresse à la faune qui vit dans les sédiments, notamment les petits coquillages et crustacés, les vers et les crabes. Les crabes, tel cet Uca maracoani (Guyane française), jouent un rôle écologique très important dans les écosystèmes à mangrove, notamment de par leur activité de bioturbation. Photo H. BRETON « Les crabes peuvent être très nombreux, environ 100 à 500 au mètre carré, et ils jouent un rôle très important par leur activité de bioturbation, lorsqu’ils creusent le sédiment de la mangrove, souligne Emma Michaud. L’eau passe à travers les trous créés, oxygénant l’environnement, ce qui permet à d’autres organismes de proliférer, accroissant ainsi la biodiversité locale. » Le surcroît d’oxygène active également certains types de bactéries capables de décomposer rapidement des déchets organiques tels que les feuilles mortes. « Nous ne savons pas encore quel est l’impact global de ces bactéries sur la dynamique de l’écosystème, notamment sur la séquestration ou la minéralisation du carbone, précise Emma Michaud. Néanmoins, des projets sont en cours pour mieux évaluer ce phénomène, ainsi que pour réaliser un inventaire des différentes espèces benthiques de l’écosystème, sur lesquelles nous disposons de peu d’informations. » Ces projets, aux côtés de nombreux autres relatifs à tous les écosystèmes et communautés caractéristiques du littoral guyanais, sont aujourd’hui rassemblés au sein d’un Groupement de recherche (GDR) créé en 2014 par le CNRS, intitulé Littoral guyanais sous influence amazonienne (Liga) et coordonné par François Fromard et Antoine Garde (4). Des chercheurs du CNRS et de l’IRD basés en Nouvelle-Calédonie ont étudié les mangroves locales pour mieux comprendre leur capacité à séquestrer le carbone et comment cette capacité évolue avec le changement climatique. « La Nouvelle-Calédonie est l’endroit idéal pour ce type d’étude, souligne le responsable d’équipe, Cyril Marchand (5), parce que ses mangroves, quoique bien conservées, certaines bénéficiant même du statut de Patrimoine mondial de l’Unesco, sont néanmoins sujettes à une pression humaine significative : déforestation, aquaculture et exploitation minière. » Cyril Marchand et ses collègues ont mis en place dans les forêts de mangroves un dispositif de mesures. Celui-ci inclut des trépieds équipés de détecteurs d’ultrasons capables de mesurer le niveau des eaux et les flux sédimentaires, ainsi que des tours permettant d’enregistrer les concentrations de gaz et le régime des vents. Ces mesures leur ont permis de calculer les échanges de CO2 entre l’écosystème et l’atmosphère et d’analyser différents facteurs contribuant à la séquestration du carbone, tels que la température ou la charge sédimentaire de l’eau. Les données recueillies ont également amené les chercheurs à identifier un facteur jusqu’ici négligé : le biofilm qui recouvre la surface sédimentaire. Constitué de micro-organismes végétaux, il réduit le flux de CO2 des sédiments vers l’atmosphère, accroissant ainsi la quantité de carbone piégée dans la mangrove. Des études plus poussées de l’impact de ce biofilm pourraient aider à établir des budgets carbone plus précis. La mangrove est un écosystème de marais maritime incluant un groupement de végétaux principalement ligneux spécifique, ne se développant que dans la zone de balancement des marées appelée estran des côtes basses des régions tropicales. On trouve aussi des marais à mangroves à l'embouchure de certains fleuves. Les estuaires à mangrove sont l'habitat de nombreux organismes animaux et végétaux. Ce sont des écotones, des corridors biologiques et d'importantes zones tampons entre mer et terre, notamment pour l'atténuation des effets de tempêtes ou tsunamis. Mr. Ben Mieremet, Senior Advisor OSD, NOAA / domaine public Ces milieux particuliers procurent des ressources importantes (forestières et halieutiques) pour les populations vivant sur ces côtes. Les mangroves sont parmi les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète. Les espèces ligneuses les plus notables sont les palétuviers avec leurs pneumatophores et leurs racines-échasses. La mangrove se développe sur le littoral dans des zones calmes et peu profondes. Elle occupe les trois-quarts des côtes et deltas des régions tropicales assurant une excellente protection contre l'érosion et même les tsunamis. Elle couvre une superficie d'environ 150 000 km2 sur notre planète. Elle se situe le long des zones côtières entre les 30° parallèles Nord et Sud, c'est-à-dire la zone intertropicale. Le plus grand ensemble de mangrove du monde est le delta du Gange et du Brahmapoutre. Mais c'est l'Indonésie qui avec 4 251 011 hectares a la superficie la plus importante de mangroves à travers le monde, viennent ensuite le Nigéria avec 3 238 000 hectares, le Mexique avec 1 420 200 hectares et l'Australie avec 1 161 700 hectares. Compte tenu du milieu particulier de la mangrove, peu d'espèces végétales on pu s'y adapter. Les plus fréquemment rencontrées sont : les palétuviers, la fougère dorée, le manglier jaune (Avicennia), le manglier rouge (Rhizophora) et quelques autres considérées comme minoritaires. Cela dit, 4 espèces de palétuviers sont presque toujours présentes dans une mangrove : - Rhizophora mangle (palétuvier rouge) est le moins résistant à la salinité ; il se développe en bord de mer. - Avicennia germinans (palétuvier noir des Antilles ou palétuvier blanc en Guyane) se développe juste en arrière, suivi des palétuviers blancs. - Laguncularia racemosa (palétuvier blanc dans les Antilles, ou palétuvier gris en Guyane). - Conocarpus erectus (palétuvier gris dans les Antilles) ne sont pas adaptés à l'immersion, mais supportent une salinité très élevée. Pour une information plus détaillée, cliquez ICI Notes : (1) . Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement (CNRS/Univ. de Toulouse-III/INP Toulouse). (2) . Laboratoire des sciences de l’environnement marin (CNRS/Ifremer/IRD/Univ. de Bretagne occidentale). (3) . Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes dans les mangroves de Guyane française : perspectives pour une gestion de l’écosystème dans son contexte amazonien (4) . Du Laboratoire d’océanologie et de géosciences, en délégation au CNRS Guyane. (5) . Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (CNRS/IRD/UPMC/MNHN). CNRS Le Journal 16/1/2015 - Wikipedia
  14. Une mission scientifique a permis de dresser un inventaire de la biodiversité marine et des oiseaux de Scilly et Mopelia. Les chercheurs vont se servir de ces données pour protéger au mieux l’environnement des dangers qui le guettent. Une mission scientifique a été réalisée du 25 novembre au 8 décembre 2014 par le CRIOBE-IRCP en partenariat avec la Délégation Régionale à la Recherche et à la Technologie, le Grand Observatoire de l'environnement et de la biodiversité terrestre et marine du Pacifique Sud (GOPS), Pew Polynésie française et la Direction des Ressources Marines et Minières. PEW 12 scientifiques du CRIOBE, de l’IFREMER, l’université de Perpignan, l’université de Nouvelle Calédonie, l’Institut de Recherche pour le Développement, The Smithsonian Institution et Pew ont participé à une mission d’inventaire de la biodiversité marine et des oiseaux des atolls de Scilly (Manuae) et Mopelia (Maupiha’a). Les atolls de Scilly et Mopelia, situés à l’extrémité Ouest de la Polynésie française, constituent le lien écologique entre les îles de la Société, l'archipel des îles Cook à l’ouest et les eaux internationales. Le milieu marin de ces îles périphériques occidentales est encore très peu étudié, de même que l’avifaune terrestre et marine. Les résultats de cette expédition permettront de dresser un inventaire le plus complet possible des poissons et des oiseaux de ces atolls, d’observer les liens potentiels des communautés naturelles avec les régions avoisinantes, et d’identifier les caractéristiques uniques de ces milieux isolés peu impactés par l’homme. Ces éléments de connaissances permettront des proposer des outils d’aide à la décision en matière de gestion de ces écosystèmes particulièrement riches. Selon les premiers éléments de résultats de la mission, 429 espèces de poissons ont été identifiées dont 5 espèces potentiellement nouvelles. Une liste complète des poissons de Scilly et Mopelia sera établie ultérieurement. La diversité des oiseaux marins à Scilly et Mopelia est élevée avec respectivement 9 et 11 espèces d’oiseaux marins reproductrices recensées, et de nombreuses colonies situées sur les motu inhabités et non exploités pour le coprah. Ces atolls constituent des zones importantes pour la conservation des oiseaux. (Photo PEW) Enfin, les rencontres et entretiens effectués avec les populations de ces îles ont permis d’évaluer les usages et pressions sur les ressources naturelles et d’appréhender les enjeux liés à la gouvernance du milieu naturel, classé en réserve territoriale à Scilly, ou encore peu impacté à Mopelia. Polynésie 1ère 15/1/2015
  15. Pour protéger des caribous, environ 184 loups gris vont être abattus depuis des hélicoptères en Colombie-Britannique, à l'ouest du Canada, vient d'annoncer le gouvernement de la province. Un programme d'abattage nécessaire selon lui pour protéger des hardes (troupeaux) de caribous forestiers (*) menacés d'extinction dans deux régions en raison de la prédation des loups. Un loup gris (canis lupus) Chris Muiden CC BY-SA 3.0 Selon les autorités, la population de caribous, qui se déplacent librement entre le sud-est de la Colombie-Britannique et les Etats américains voisins de Washington et de l'Idaho, serait passée dans les monts Selkirk de 46 en 2009 à 16 l'an dernier. Les écologistes rejettent cette explication: «La cause du problème des caribous, ce n'est pas le loup, c'est la perte d'habitat et l'empiètement de l'homme sur son territoire», peste Ian McAllister de l'organisation écologiste Pacific Wild sur la chaîne CBC. Selon lui, le gouvernement de la province n'a rien fait depuis plus de dix ans pour protéger l'habitat des caribous, grugé par les industries pétrolières et forestières ou par la pratique de loisirs comme la motoneige. Un caribou mâle en Alaska. Dean Biggins (U.S. Fish and Wildlife Service) / domaine public Le gouvernement reconnaît que «la reconstitution de l'habitat du caribou est importante» pour sauver l'espèce, mais affirme qu'il «ne peut répondre aux besoins vitaux de ces hardes à court terme». Il soutient aussi que les méthodes traditionnelles comme la chasse ou le piégeage n'ont pas réussi à réduire le nombre de loups. Au contraire, elles contribuent peut-être «à disperser les meutes et à accroître le taux de prédation des caribous». Selon le gouvernement, il y a environ 8.500 loups en Colombie-Britannique et cette population n'est pas menacée. (*) Le caribou d’Amérique du Nord et le renne d’Europe appartiennent à une seule espèce (Rangifer tarandus), mais plusieurs sous-espèces ont été identifiées, leur nombre variant selon les critères retenus pour la classification (craniométrie, coloration, caractéristique des bois, répartition, historique). Le caribou des bois est présent depuis Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’en Colombie-Britannique, aux Territoires du Nord-Ouest et au Yukon. Étant très largement réparti, le caribou des bois se retrouve dans des conditions écologiques très différentes, si bien qu’on peut le classifier en divers écotypes selon l’habitat qu’il fréquente. La classification de Banfield (1961) reconnaît cinq sous-espèces au Canada : - le caribou de Grant au Yukon et en Alaska [R. t. granti], - celui de la toundra du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest [R. t. groenlandicus], - le caribou des îles du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest [R. t. pearyi], - celui de l’archipel de la Reine-Charlotte (éteint depuis 1910) [R. t. dawsoni] et le caribou des bois [R. t. caribou]. Le caribou des bois est donc une sous-espèce du caribou vivant dans les forêts boréales de l'Amérique du Nord. Il se présente principalement en trois écotypes : - le caribou toundrique qui fréquente la toundra forestière une partie de l'année, - le caribou forestier, présent toute l'année dans la forêt boréale, - et le caribou montagnard, invariablement associé aux versants et aux sommets des montagnes. La population toundrique est la seule à présenter un comportement migratoire. L'écotype forestier du caribou des bois a été désigné espèce vulnérable par le gouvernement du Québec en 2005. Un plan de rétablissement a été mis en place en 2005. Il comprend diverses mesures pour accroître le taux de survie du caribou forestier, la conservation d’habitats adéquats, le maintien de l’intégrité de la forêt boréale, l’information et la sensibilisation du public ainsi que l’acquisition de connaissances... Et donc, maintenant, l'abattage de loups ! Plus de détails sur Wikipedia - Photo Un faon caribou muni d'un émetteur à l'oreille pour le suivi de la prédation. Rehcourtois CC BY-SA 3.0 S'agissant du loup gris (Canis lupus), c'est l'espèce de Canidés la plus répandue. L'espèce a évolué au cours de l'histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe (Canis lupus lupus), le Loup arctique (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans, les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi). Sous ses formes sauvages, le Loup gris a été peu à peu exterminé par l'homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXème siècle. Il est principalement présent au XXIème siècle dans des zones « de grands espaces » telles que les steppes de Sibérie et les parcs du Canada. Il est désormais protégé dans de nombreux pays, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis au Loup gris de revenir dans des zones où il avait disparu, en particulier en Amérique du Nord. Plus de détails sur Wikipedia 20 minutes 17/1/2015
  16. Nos partenaires luttent de toutes leurs forces pour préserver les riches habitats naturels des régions tropicales où ils vivent. Sauvons la Forêt soutient leur action par des pétitions et des collectes de dons. Chaque succès nous encourage à continuer de travailler avec eux pour la protection des forêts tropicales. Forêt tropicale primaire de Bébour (Île de la Réunion). Elapied / domaine public Indonésie : victoires judiciaires pour les défenseurs de l’environnement • « Nous avons gagné ! » exultait Nordin de notre organisation partenaire Save our Borneo en août dernier. « La Cour suprême d’Indonésie a reconnu la société d’huile de palme Bumitama Agri coupable du déboisement illégal de 7000 hectares de forêts primaires. Le jugement confirme le succès des campagnes pour la préservation des forêts tropicales. » Nordin avait porté plainte en mars 2012 après avoir découvert et signalé les défrichements illégaux. • Sur l’île de Sumatra, une autre entreprise d’huile de palme a aussi été lourdement condamnée pour déboisement illégal : la société PT Kallista Alam doit verser 9,4 millions de dollars d’amende ainsi que le versement de 21 millions de dollars supplémentaires pour la réhabilitation des tourbières de Tripa. Cette région est l’habitat des derniers Orangs-outans de Sumatra. Australie : les arbres géants de Tasmanie sont sauvés ! • Le gouvernement de l’Australie voulait déclasser 74 000 hectares de forêts inscrites au Patrimoine mondial. Suite aux protestations sur toute la planète, l’Unesco a rejeté cette requête. Le Comité du Patrimoine mondial a estimé irrecevable l’argument avancé le premier ministre Abbott selon lequel les zones visées ne ne méritaient pas d’être protégées car celles-ci ne comptaient pas de forêts vierges intactes. Les 74 000 hectares de forêt avaient été classés en 2013 sous le gouvernement précédent. 368 869 personnes de par le monde se sont exprimées pour la préservation du site naturel du Patrimoine mondial. Sauvons la forêt et ses partenaires australiens ont participé à cette campagne globale en rassemblant 132 602 signatures. Autres campagnes victorieuses : • En Malaisie, suite à la remise des 83 000 signatures de notre pétition pour la protection des sites de nidification des tortues vertes, le ministère de l’environnement de l’État de Perak a décidé de réexaminer les projets d’usine à gaz et d’aciérie à proximité de réserves forestières protégées. • En Australie, mis sous la pression internationale à cause de la révélation des pratiques de certains acteurs de l’industrie du bois, le gouvernement travaille à la protection légale des koalas et de leur habitat naturel. • Au Cambodge, les habitants de la vallée d’Areng ont déjà convaincu deux entreprises de se retirer d’un désastreux projet de barrage au cœur de la forêt des Cardamomes. Soutenus par des organisations écologistes locales et par nos pétitions, ils agissent pour contraindre une troisième à abandonner ses plans. • L’état malaisien de Sarawak à Bornéo a fait naître une vague d’espoir pour le peuple Penan et leurs forêts primaires : le nouveau chef du gouvernement veut combattre la puissante mafia du bois et mettre un terme à la corruption, au népotisme et à la déforestation illégale. Pour Lukas Straumann, qui agit de longue date au sein du Bruno Manser Fonds contre les agissements de la mafia du bois, « identifier la corruption comme cause première de la déforestation et du sous-développement est la chose la plus claire qu’ils nous a été donné d’entendre de la part d’un chef de gouvernement ». • Sur l’île de Palawan aux Philippines, la résistance ne cesse de croître contre l’expansion des cultures d’huile de palme. Avec notre soutien, les populations paysannes et autochtones ont fondé la Coalition contre l’accaparement des terres. Grâce à cette structure, elles pourront dénoncer les crimes environnementaux et diffuser leurs informations dans le monde entier. • En Tanzanie, la Cour de Justice de l'Afrique de l'Est a déclaré illégal un projet de route goudronnée traversant le Parc national du Serengeti et empêché la destruction alors imminente de son inestimable écosystème. Les juges ont motivé leur décision par l’impossibilité de réaliser des travaux à forts impacts environnementaux dans un site naturel inscrit au Patrimoine mondial. Par la construction de cette route, la Tanzanie aurait enfreint ses obligations vis-à-vis des conventions et traités internationaux pour la conservation de la nature et de la biodiversité. Néanmoins, les plans gouvernementaux pour l’expansion du réseau routier dans cette région ne sont pas abandonnés pour autant. Nous continueront donc à travailler pour la préservation du Serengeti. L'association Sauvons la forêt a collecté plus de 3 millions de signatures pour appuyer 38 pétitions multilingues au cours de l’année 2014. Elle remercie toutes celles et ceux ayant apporté leur contribution à la protection des forêts tropicales ! Pour soutenir l'Association Sauvons la Forêt par un don : Cliquez ICI Sauvons la Forêt 19/12/2014
  17. Monsieur le Ministre, Je suis consterné(e) par la récente capture d’éléphanteaux à l’intérieur du Parc national de Hwange. Selon les rapports d’organisations de protection de la nature, jusqu’à 36 éléphanteaux âgés de 2 à 5 ans pourraient êtres vendus à des pays étrangers pour y vivre en captivité. La capture des bébés éléphants a des conséquences dévastatrices autant pour les éléphanteaux arrachés à leur mère que pour le reste du troupeau. La séparation forcée, le long transport et le nouvel environnement peuvent provoquer de graves traumatismes chez les jeunes éléphants. Il n'est pas rare que les animaux n’y survivent pas. Selon les médias, un des éléphanteaux récemment capturés aurait d’ailleurs déjà trouvé la mort. Un sort similaire menace les autres éléphants capturés s’ils venaient à être vendus à l’étranger : minces sont les chances de survie des éléphanteaux en captivité. Pour rappel, trois des quatre éléphanteaux vendus par le Zimbabwe à la Chine en 2012 sont morts après une courte période. Je vous demande de mettre un terme au commerce des éléphanteaux, une pratique que j’estime cruelle. Les jeunes éléphants capturés au Zimbabwe devraient être réinsérés dans leur milieu naturel en coopération avec les organismes de conservation de la nature. Je vous demande plus généralement de reconsidérer la position de votre gouvernement concernant la vente d’animaux sauvages. Autoriser l’exportation d’espèces menacées dans le but de les exhiber dans des zoos et des cirques ternit l’image de paradis naturel touristique du Zimbabwe. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de ma considération et de ma vigilance citoyenne. Cliquez ICI pour SIGNER la PETITION Destinataires de la pétition : En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires (merci de faire preuve de respect et de courtoisie, insultes et/ou grossièretés, ne feraient que desservir la cause défendue) : • M. Saviour Kasukuwere, Ministre de l’Environnement et du Climat de la République du Zimbabwe • M. Walter Mzembi, Ministre du Tourisme de la République du Zimbabwe Ambassade du Zimbabwe en France 12, rue Lord Byron 75008 Paris Tél : +33 (0)1 56 88 16 00 Courriel : zimparisweb@wanadoo.fr Sauvons la Forêt
  18. Début 12/1/2015 - Fin ? Auteur : Sauvons la Forêt Cibles : Ministres de l’environnement et du tourisme du Zimbabwe 36 bébés éléphants viennent d’être capturés au Zimbabwe pour être vendus à des zoos en Asie et en France. En plus d’être cruelle, la captivité est souvent fatale aux jeunes pachydermes arrachés à leur famille : un des éléphanteaux est malheureusement déjà mort. Mobilisons-nous pour stopper le commerce des éléphants ! Les éléphanteaux ont besoin de leur famille (photo : S.Watch) Plusieurs dizaines d’éléphanteaux ont été capturés et séparés de leur troupeau à l’intérieur du Parc national de Hwange nous alertent des membres du Groupe de travail pour la conservation du Zimbabwe (ZCTF). Selon la BBC et le site d’information économique et financière Bloomberg, le Zimbabwe souhaiterait vendre ces éléphants à des acheteurs en Chine, aux Emirats arabes unis, mais aussi en France. (Voir article précédent) Le gouvernement zimbabwéen estime être dans son bon droit en faisant le commerce des éléphants puisque le Loxodonta africana est classé à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Il affirme aussi respecter les obligations des traités internationaux relatives au bien être animal malgré les souffrances évidentes et inadmissibles infligées aux pachydermes lors de leur capture et de leur transport outre-mer. Les éléphanteaux dépendent totalement de leur mère pour leur alimentation et pour leur bien-être psychologique. La vente de bébés éléphants n’étant pas encore sevrés à des cirques et à des zoos peut leur être fatal : en 2012, le Zimbabwe a exporté quatre éléphanteaux vers la Chine. Trois d’entre eux n’ont pas survécu. Un des éléphanteaux capturés en décembre 2014 est malheureusement déjà mort… Nous demandons au gouvernement du Zimbabwe de ne pas faire subir ce sort cruel aux éléphanteaux récemment arrachés à leurs troupeaux dans le Parc national de Hwange. En coopération avec les organismes de conservation de la nature, ces jeunes éléphants devraient être réinsérés dans leur milieu naturel. Merci de signer la pétition pour obtenir l’arrêt du commerce des éléphants ! Cliquez ICI pour SIGNER la PETITION Pour plus d'informations : En français • Article publié sur le Plus du Nouvel Observateur 34 bébés éléphants capturés au Zimbabwe : les arracher à leur mère peut les tuer • Communiqué de l’association One Voice Stop aux exportations cruelles d’éléphanteaux • Article du Griot Zimbabwe : Exporter des éléphants pour les sécuriser et financer les réserves • Publication de la CITES Annexes I, II et III En anglais • Article de BBC Africa Zimbabwe plan to sell elephants from Hwange defended • Article de Bloomberg Elephants for Sale in Zimbabwe, Where Parks Are Starved for Funds • Article du Guardian The barbaric capture of baby elephants for zoos in China shocks the world • Article du Telegraph Zimbabwe's government admits capturing baby elephants to send to UAE • Article d’eTN Baby elephants captured in Zimbabwe now destined for UAE • Article du Citizen Baby elephant dies in Zimbabwe Sauvons la Forêt 12/1/2015
  19. Bien que plusieurs hypothèses aient été émises quant à son utilité, le pelage rayé du zèbre suscite encore la curiosité des chercheurs. Une nouvelle étude montre qu’elle permettrait à l’animal de se tenir au frais. Souvent considérées comme un moyen de repousser les mouches piquantes ou de tromper les prédateurs, les rayures du zèbre ont fait l’objet de nombreuses études ces dernières années. Des chercheurs de l’université de Californie ont récemment découvert une nouvelle vertu à cette robe particulière. Elle permettrait de garder l’animal au frais. Les chercheurs ont établi une charte des différents pelages des zèbres selon leur région de provenance. Royal Society Open Science En observant le pelage de zèbres provenant de 16 régions africaines, les scientifiques ont remarqué des différences notables entre les spécimens. "Certains avaient des rayures bien définies sur tout le corps alors que d’autres en étaient dépourvus sur les pattes. Nous avons aussi observé que leur teinte variait selon la provenance de l’animal", expliquent les chercheurs dans leur étude publiée dans le journal Royal Society Open Science. De façon générale, les chercheurs ont remarqué que les zèbres provenant des régions les plus chaudes avaient plus de rayures de teinte très foncée que ceux du sud de l’Afrique où il fait plus froid. Puisqu’en été il vaut mieux se vêtir de couleurs claires pour éviter de souffrir de la chaleur, on aurait plutôt tendance à penser que le phénomène inverse se produit. Les chercheurs ont une hypothèse à ce sujet. "Les rayures noires attirent plus de chaleur que les rayures blanches et ce contraste permettrait de créer un effet de fraîcheur", avancent les chercheurs. Pour l'instant, aucune étude prouvant l'existence de ce processus de thermorégulation n'a été publiée. En revanche, des observations effectuées à l'aide d'un thermomètre digital à infrarouge ont démontré que la température de la peau des zèbres était plus basse que celle des herbivores similaires les entourant (29,2 °C contre 32,5 °C). Voilà qui plaide pour la pertinence de cette hypothèse. Sciences et avenir 18/1/2015
  20. Pour retourner pondre là où elles sont nées, les tortues utilisent les lignes du champ magnétique terrestre pour se repérer. "Si ça a marché pour moi, ça devrait le faire pour ma descendance", c'est sans doute ce que ce dit la tortue, imagine J. Roger Brothers, de l'université de Caroline du Nord. "La seule façon pour une tortue femelle d'être sûre qu'elle a fait son nid dans un endroit favorable pour le développement de ses œufs est de nidifier sur la plage où elle est née" ajoute-t-il. Mais comment fait la tortue pour la retrouver ? Un peu comme le papillon, elle se sert du champ magnétique terrestre. Dès l'éclosion, les tortues impriment la carte magnétique du lieu de leur naissance. Linton Zoo / Rex Featur/REX/SIPA Des indices indiquaient déjà que les tortues de mer utilisent le champ magnétique terrestre pour s'orienter en plein océan, cependant rien n'était certain concernant leur méthode pour retourner immanquablement sur la plage de leur naissance et y pondre. Une des hypothèses est que les tortues créent une sorte de carte magnétique du lieu, dès leur éclosion, et qu'elle utilise ensuite cette information pour y retourner. Mais difficile de vérifier cette idée dans l'eau. Dans la revue Current Biology, les chercheurs expliquent avoir testé une méthode ingénieuse pour valider l'hypothèse de la carte magnétique. "Nous avons pensé que si les tortues utilisent le champ magnétique pour retrouver leurs plages natales, les changements qui se produisent naturellement dans le champ terrestre pourraient influencer leurs zones de nidification" explique Roger Brothers. Pour le constater, ils ont analysé une base de données regroupant les lieux de nidifications des tortues le long de la côte Est de Californie, sur 19 années. Ils ont trouvé une forte association entre la distribution spatiale des nids de tortues et les changements subtils du champ magnétique de la Terre. Dans les zones où les lignes du champ magnétique se sont rapprochées, il ont remarqué une concentration de sites de nidifcations. Et la où elles divergeaient, les nids étaient plus espacés. "Nos résultats prouvent que les tortues utilisent bien une carte magnétique pour retourner là où elles ont éclos" résume Roger Brothers. De quelle façon ? Cela reste encore mystérieux, le chercheur supposent qu'elles possèdent des particules sensibles aux champs magnétiques dans leur cerveau mais aucune preuve n'existe. Sciences et avenir 18/1/2015
  21. Une tempête tropicale a traversé Madagascar d'ouest en est vendredi et samedi. Elle a fait six morts et près de 80'000 sinistrés, selon un bilan publié dimanche par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). Force Thirteen - Tropical Cyclone Videos and Updates 16/1/2015 La tempête avait été précédée par une semaine de fortes pluies, ce qui a alourdi le bilan, avec la montée des eaux des rizières dans les bas quartiers d'Antananarivo. Les secours se sont organisés et 81 tonnes de riz ont été distribuées par le BNGRC aux sinistrés depuis 9 janvier. ------>Il faut aussi se poser la question sur l'immense déforestation de l'Île de Madagascar où seuls 10% de la superficie des forêts subsistent ! Romandie 18/1/2015
  22. Réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, perte de nutriments agricoles... jusqu’à quel point l’humanité peut-elle modifier son environnement sans risquer d’importants désagréments ? C’est en cherchant à répondre à cette question qu’une équipe de 18 chercheurs internationaux a forgé, en 2009 dans Nature (en anglais), la notion de « limite planétaire ». Leurs travaux, qui font date, identifiaient les seuils-limite à ne pas franchir pour éviter que « le système-Terre ne bascule dans un état très différent [de l’actuel], probablement bien moins favorable au développement des sociétés humaines ». Changement du Clmat: Une grave sécheresse a sévi dans un tiers du Queensland, en Australie en 2013. Déstabiliser l'environnement mondial pourrait rendre la Terre moins hospitalière pour les humains. (David Gray / Reuters) WashingtonPost Vendredi 16 janvier, dans la revue Science (en anglais), la même équipe publie une mise à jour de cette étude et identifie quatre limites déjà franchies ou en cours de dépassement. Ces conclusions seront présentées au Forum économique mondial qui se tient à Davos (Suisse) du 21 au 24 janvier. Selon les chercheurs, les principales limites transgressées sont celles du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Les deux autres seuils franchis relèvent de dégâts locaux : l’un tient au changement rapide d’utilisation des terres, l’autre à la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore – deux éléments essentiels à la fertilité des sols. Limites planétaires selon l'article de Rockström et al. publié dans Nature en 2009.Les zones rouges représentent l'état actuel estimé avec le cercle vert interne définissant les limites estimées. Felix Mueller CC BY-SA 4.0 Sur le front du climat, les auteurs estiment que la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) ne doit pas dépasser une valeur située quelque part entre 350 parties par million (ppm) et 450 ppm. La teneur moyenne actuelle est d’environ 400 ppm, soit au beau milieu de la ligne rouge. « Il y a une marge d’incertitude importante, dit le climatologue Will Steffen (université nationale australienne, université de Stockholm), premier auteur de l’étude. Cela signifie qu’au dessus de 350 ppm il y a une augmentation du risque d’effets dommageables dans certaines régions, comme ce que l’on peut par exemple observer avec les canicules et les sécheresses en Australie. Et au-dessus de 450 ppm, nous pensons avec un bon niveau de confiance que les impacts toucheront l’ensemble du globe. » Ainsi, selon Johan Rockström, directeur du Stockholm Resilience Center de l’université de Stockholm et coauteur de l’étude, l’objectif des deux degrés de réchauffement, fixé par la communauté internationale comme limite à ne pas dépasser, « représenterait déjà, même s’il était atteint, des risques significatifs pour les sociétés humaines partout sur Terre ». L’actuelle érosion de la biodiversité est sans appel. Les auteurs estiment que la diversité du vivant peut s’éroder à un rythme de 10 espèces par an sur un capital d’un million, sans impact majeur pour les société humaines. Cette limite est largement dépassée par le taux d’érosion actuel, 10 à 100 fois supérieur. « Attention : la biodiversité ne se réduit pas à une liste d’espèces et d’autres indicateurs sont également pertinents, commente pour sa part le biologiste Gilles Boeuf, président du Muséum national d’histoire naturelle. Ici, les auteurs ont également cherché à estimer le maintien de l’intégrité des fonctions remplies par la biodiversité, en raisonnant par exemple au niveau de groupes d’espèces qui remplissent des fonctions semblables. « Par rapport à notre publication de 2009, l’une des avancées est que nous identifions les limites planétaires sur le climat et la biodiversité comme fondamentales, explique Will Steffen. Car transgresser une seule d’entre elles a le potentiel de conduire le système-Terre dans un nouvel état. » Etroitement lié à la perte de biodiversité, le changement rapide d’usage des sols est, lui aussi, globalement hors limite. Les chercheurs estiment ainsi qu’il faudrait conserver 75 % de couvert forestier dans les zones auparavant forestières ; au niveau mondial, le taux moyen actuel est estimé à tout juste un peu plus de 60 %. Cependant, cette moyenne cache de grandes disparités : alors que le Brésil (pourtant fréquemment cité comme mauvais exemple) demeure dans la zone de sécurité, l’Afrique équatoriale, et l’Asie du sud sont largement au delà du seuil de 75 %... Cette course aux terres arables cache un autre enjeu, souvent méconnu du grand public et des décideurs. La quatrième limite franchie est, selon Will Steffen et ses collègues, la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore qui assurent la fertilité des sols agricoles. Ces perturbations sont principalement causées par l’utilisation excessive d’engrais et la mauvaise gestion des effluents des exploitations animales. « Un des changements majeurs depuis la publication de 2009 concerne la révision des limites planétaires liées aux flux de phosphore, explique Philippe Hinsinger, chercheur (INRA) au laboratoire Eco&Sols (Montpellier Supagro, IRD, Cirad, INRA), spécialiste des cycles biogéochimiques et qui n’a pas participé à l’étude. Le précédent article tirait déjà la sonnette d’alarme concernant le cycle de l’azote, en montrant que nous avions déjà dépassé la limite de l’acceptable mais ils considéraient que dans le cas du phosphore, nous nous approchions de la limite sans toutefois la dépasser. » C’est désormais chose faite. En particulier, précise en substance M. Hinsinger, la prise en compte des flux de phosphore vers les écosystèmes aquatiques d’eaux douces, via les déjections animales des grandes zones d’élevage hors-sol, ou l’érosion des terres agricoles chargées d’engrais phosphatés, fait bondir l’addition. « Comme le pointent les auteurs, cela devrait nous inciter à mettre en place une gouvernance planétaire pour évoluer vers une meilleure utilisation de nos ressources en phosphore, poursuit M. Hinsinger. D’autant que les phosphates naturels, qui servent à produire les engrais phosphatés, ont été recensés en 2014 par la Commission européenne comme faisant partie des 20 matières premières critiques, et c’est la seule qui concerne directement les questions de sécurité alimentaire. » Au chapitre des bonnes nouvelles, l’étude estime qu’en moyenne mondiale, concernant l’utilisation d’eau douce, l’intégrité de la couche d’ozone, l’acidification des océans, les indices sont en deçà des limites calculées par les chercheurs. Quant à la quantité d’« entités nouvelles » (molécules de synthèse, nano-particules, etc.) que le système-Terre est capable d’absorber sans dommage, les chercheurs s’avouent incapables de définir une limite. Celle-ci existe sans doute, mais nul n’est aujourd’hui capable de dire si nous l’avons franchie, ou non. Le Monde Planète 16/1/2015
  23. Le groupe pétrolier espagnol Repsol a décidé d’abandonner la recherche d’hydrocarbures au large des îles Canaries, après avoir jugé insuffisante la qualité du pétrole et du gaz découverts. Greenpeace avait envoyé, en novembre, son navire "Arctic-Sunrise" au large des Canaries pour dénoncer les prospections mais il avait été mis sous séquestre par les autorités. | ARTURO RODRIGUEZ / AFP « Les prospections ont confirmé que du gaz et du pétrole ont bien été produits dans ce bassin mais les dépôts sont saturés d’eau et les hydrocarbures présents sont disposés en couches très fines non-exploitables », a annoncé le groupe dans un communiqué vendredi 16 janvier. « Il y a du gaz (depuis le méthane jusqu’à l’hexane) mais pas en volume ni en qualité suffisants pour envisager un forage », a ajouté Repsol. La nouvelle a été applaudie par les groupes écologistes et par le gouvernement régional – présidé par Paulino Rivero, à la tête de la coalition nationaliste de centre-droit – qui avaient tout tenté pour stopper les prospections, sans succès. « Repsol, le ministère de l’industrie et le gouvernement du PP [Parti Populaire au pouvoir] ont perdu la partie et les Canaries ont gagné », s’est félicité M. Rivero peu après l’annonce. Le Monde 17/1/2015
  24. Entretien avec Philippe Descola. Les Indiens Achuar montrent qu’une autre relation à la nature est possible. Pour l’anthropologue Philippe Descola, il est temps de penser un monde qui n’exclut pas l’eau, l’air, les animaux, les plantes... Il faut parfois partir, quitter son monde, pour mieux en cerner les contours. Il y a quarante ans, l'anthropologue Philippe Descola, aujourd'hui professeur au Collège de France, a laissé derrière lui Paris, la France et l'Europe pour une immersion de trois ans chez les Indiens Achuar, en Amazonie. Philippe Descola à l'époque où il étudiait les Achuar, entre 1976 et 1979. Successeur de Claude Levi-Strauss, il est titulaire d'une chaire d'anthropologie de la nature au Collège de France. DR L'aventure intellectuelle du jeune philosophe gauchiste faisait soudainement un « pas de côté » : elle allait conduire Descola dans les méandres d'une réflexion fascinante sur la façon dont les sociétés humaines conçoivent les relations entre humains et non-humains et « composent » ainsi leurs mondes. Car il n'existe pas, malgré les apparences, un monde donné qui serait le même pour tous, mais des mondes, dont chaque être (humain ou non humain), ou chaque collectivité, a une vision et un usage particuliers, liés à son histoire et à ses aptitudes physiques. Ces mondes se recoupent, se superposent ou se différencient. Etudier les principes de leur « composition », c'est tout l'art de l'anthropologue ! Neuf ans après son chef-d'œuvre – Par-delà nature et culture –, Descola revient, dans un livre d'entretiens – La Composition des mondes –, sur le grand arc parcouru. Et jamais le « pas de côté » initial n'a semblé aussi pertinent pour affronter les grands problèmes contemporains. Quand vous étiez jeune, aviez-vous déjà l’idée de cette diversité des mondes ? Non, elle m'est venue progressivement. Avant de partir sur le terrain, j'étais, comme beaucoup de jeunes de ma génération, un militant d'extrême gauche pour qui le problème immédiat était la révolution, pas la diversité des façons de vivre. Les questions écologiques étaient secondaires, voire « réactionnaires », car elles détournaient du combat véritable : la fin de la domination capitaliste. Les Achuar, peuple d'Amazonie sont animistes, ils pensent que les plantes et les animaux sont dotés d'une âme. James MORGAN/PANOS-REA Pourtant, j'avais conscience qu'il existait des mondes différents du mien. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait quitter la philosophie universitaire, qui, à mes yeux, se posait trop de questions sur elle-même et reprenait inlassablement les mêmes problèmes depuis l'Antiquité grecque. Il m'a tout d'un coup semblé préférable d'examiner comment certains peuples répondaient, dans leurs modes de vie, plutôt que dans un discours théorique, aux questions que nous nous posons tous. Quel rôle ont joué dans votre décision de partir, les menaces qui pesaient sur l’environnement ? Dans les années 60 et 70, on ne parlait pas du tout du climat, de l'érosion ou de la biodiversité : le nucléaire était le point de fixation des questions environnementales. Or, ce que je vais découvrir en Amazonie, c'est le processus de destruction des environnements que l'on qualifie de « naturels »... mais qui sont en partie le produit d'actions humaines, comme l'ont montré mes travaux et ceux d'autres anthropologues. James MORGAN/PANOS-REA Depuis des millénaires, en effet, les Amérindiens modifient la composition de la forêt. Ils l'ont transformée en macro-jardin, en plantant un peu partout des espèces utiles aux humains. Du coup, lorsqu'ils déforestent, les grands propriétaires terriens dévastent l'Amazonie sur plusieurs plans : ils anéantissent les conditions de vie des peuples locaux ; ils réduisent la biodiversité ; ils détruisent les sols privés du couvert forestier (ce qui entraîne des conséquences en chaîne sur le climat local) ; et ils mettent fin à un système de fabrication de l'environnement tout à fait original. L'enquête ethnographique, c'est un saut dans l'inconnu, tellement excitant. Etre transporté dans un monde ou rien n'est familier – ni l'environnement, ni le langage, ni les techniques – est un privilège extraordinaire. On se dépouille de ses oripeaux, on endosse la vie des autres... J'ai rejoint une population qui avait longtemps refusé tout contact pacifique avec l'extérieur et n'avait croisé les premiers missionnaires que peu de temps avant mon arrivée (les ethnologues arrivent toujours après les missionnaires !). Dans ce type d'enquête, on ne sait jamais pour combien de temps on part, on espère juste rester le plus longtemps possible, parce que c'est indispensable pour comprendre les gens qu'on va étudier. Moi, il m'a fallu trois ans, de 1976 à 1979. Qu’apportiez-vous dans vos bagages ? Nous – c'est-à-dire mon épouse et moi, car nous avons fait une grande partie de cette expérience en couple – avions avec nous une petite marmite et 2 kilos de riz, de quoi tenir trois jours une fois que notre guide nous aurait lâchés. Et quelques cadeaux : des choses utiles, hameçons, cotonnades, fil à pêche... et des perles de verre. Des collègues « amazonistes » – et Claude Lévi-Strauss lui-même – m'avaient averti que les perles remportaient un grand succès. Le premier contact effectué, nous nous sommes établis dans un village – où l'habitat était d'ailleurs très dispersé – avant d'élargir notre périmètre. Qui étiez-vous, pour les Achuar ? Ils avaient très peu de contacts avec l'extérieur, n'avaient jamais voyagé, et ne possédaient évidemment pas de télévision. Les Blancs avec lesquels ils avaient eu à traiter étaient des militaires, des commerçants itinérants, ou bien des missionnaires. Mon épouse et moi appartenions à une nouvelle « catégorie », et les Achuar ne savaient pas vraiment, au début, où nous ranger. Ils voyaient les Blancs comme des tribus analogues à la leur, mais disséminées dans la forêt, un peu plus loin que celles avec lesquelles ils avaient l'habitude d'échanger – ou de se battre. «Ce que j'ai d'abord considéré comme une croyance était en réalité une manière d'être au monde» dit Philippe Descola à propos de l'animisme des Achuar. James MORGAN/PANOS-REA Ces tribus étaient caractérisées par leurs tenues et leurs coiffures, comme les militaires équatoriens (en uniforme) et les missionnaires américains (en chemisette à manches courtes et jean). Comme nous portions les mêmes Pataugas, des sacs à dos de la même couleur et des Opinel identiques – tous achetés au Vieux Campeur, à Paris –, cela faisait de ma femme et moi les membres d'une même tribu aux yeux des Achuar... Avec le recul, je crois que nous avons été bien reçus par ces derniers parce que nous leur fournissions une distraction. Ils nous posaient plus de questions que nous ne leur en posions ! Comment définir l’animisme, qui, selon vous, caractérise la relation des Achuar avec la nature ? L'animisme est la propension à détecter chez les non-humains – animés ou non animés, c'est-à-dire les oiseaux comme les arbres – une présence, une « âme » si vous voulez, qui permet dans certaines circonstances de communiquer avec eux. Pour les Achuar, les plantes, les animaux partagent avec nous une « intériorité ». Il est donc possible de communiquer avec eux dans nos rêves ou par des incantations magiques qu'ils chantent mentalement toute la journée. A ceci s'ajoute que chaque catégorie d'être, dans l'animisme, compose son monde en fonction de ses dispositions corporelles : un poisson n'aura pas le même genre de vie qu'un oiseau, un insecte ou un humain. C'est l'association de ces deux caractéristiques, « intériorité » et « dispositions naturelles », qui fondent l'animisme. Vous voilà fort éloigné de votre boîte à outils européenne... Chez nous, en effet, seuls les humains ont une intériorité, eux seuls ont la capacité de communiquer avec des symboles. En revanche, côté physique, tous les êtres – humains comme non humains – sont régis par des lois physiques universelles identiques : nous habitons le même « monde », les lois de la nature sont les mêmes pour tous, que l'on soit homme, insecte ou poisson. Entre les Achuar et moi s'exprimaient donc deux façons totalement différentes de considérer les continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. James MORGAN/PANOS-REA Quelles sont les conséquences concrètes de cette conception du monde pour les Achuar ? Les femmes Achuar traitent les plantes comme si c'étaient des enfants. Et les chasseurs traitent les animaux comme si c'étaient leurs beaux-frères. Dans cette société, ce ne sont pas les classes sociales ou les catégories de métiers qui distinguent les êtres entre eux, mais leurs liens de parenté, et plus précisément la distinction entre parents consanguins et parents par alliance. Pachamama (Equateur) Fondation 23/5/2012: la force ancestrale des Achuars J'entends déjà les rires : « On ne va tout de même pas faire siéger des singes au Parlement ? » Mais il ne s'agit pas de cela. Il nous faut simplement concevoir des collectifs dans lesquels les non-humains ne seraient plus exclus. Reconceptualiser le social et le politique est indispensable pour y parvenir. C'est un des projets dans lesquels je souhaite m'engager. Au final, ce « pas de côté » auprès des Achuar vous a mené loin... On dit toujours : la première vertu des philosophes, c'est leur capacité d'étonnement, et c'est vrai. Mais, pour s'étonner des évidences et sortir du sens commun, un gros travail sur soi est nécessaire. Mon expérience auprès des Achuar a eu ceci de miraculeux qu'elle a changé ma façon de « composer » le monde – et finalement toute ma vie. Télérama 18/1/2015
  25. À travers le monde, des politiques de conservation de zones naturelles sont souvent un alibi pour accaparer les terres et exploiter les forêts. Il est temps de repenser la « conservation », en l’associant aux peuples indigènes qui restent les meilleurs défenseurs du monde naturel. Citation : « La guerre la plus juste de toutes est certainement la guerre contre les sauvages, même s’il se pourrait bien que ce soit aussi la plus terrible et la plus inhumaine. Le rude et fier colon qui arrache le sauvage à sa terre s’acquitte d’une dette envers l’homme civilisé... Il est d’une importance capitale que l’Amérique, l’Australie et la Sibérie sortent des mains des propriétaires indigènes rouges, noirs et jaunes, et qu’elles deviennent le ferment des races qui dominent le monde », Theodore Roosevelt, The Winning of the West : Book IV (1896). Depuis son origine, la "conservation de la nature" a toujours privilégié la protection de l’environnement naturel contre une activité humaine prétendument destructrice. Cet acharnement s’est matérialisé par la création d’espaces protégés dans le monde entier. Qu’il s’agisse des parcs naturels de Yosemite et Yellowstone aux Etats-Unis au XIXème siècle ou encore des nombreuses aires protégées actuelles, cette volonté de préserver sous cloche une "nature sauvage" a provoqué l’expulsion d’un grand nombre de populations. Parmi elles, les peuples indigènes, qui payent très cher cette volonté de rendre les espaces protégés vierges de toute présence humaine. Pourtant, la diversité humaine et la diversité biologique sont loin d’être incompatibles. Les peuples indigènes sont étroitement liés à l’environnement et au territoire dont ils dépendent, dont ils prennent soin et dont ils tirent tous leurs moyens de subsistance depuis d’innombrables générations. Lorsqu’ils en sont séparés, toutes leurs traditions, leurs savoirs, leurs croyances et par-là même leur identité disparaissent. Dans la plupart des cas, la conservation, telle qu’elle est pensée aujourd’hui, ne fonctionne pas : non seulement elle ne parvient pas à protéger l’environnement mais elle nuit aux peuples. Son échec s’explique par le fait que l’image positive qu’elle véhicule dans les pays industrialisés est loin de correspondre à celle qui est perçue sur le terrain : au niveau local, elle est simplement vue comme une autre forme de colonialisme, qui tire avantage de l’accaparement des terres, du tourisme de masse (commercialisé sous un label "éco"), de la chasse aux trophées, de la production de biocarburants, et même de l’exploitation forestière et minière. Au Cameroun, les "Pygmées" baka qui sont expulsés de leurs terres au nom de la conservation sont réprimés en tant que braconniers sur leurs propres terres et victimes de graves abus de la part de gardes forestiers qui bénéficient du soutien financier d’une grande organisation de conservation. Survival International 14/2/2014 Notes : . Compas, [url=http://www.compasnet.org/blog/wp-content/uploads/2010/11/Policy brief_17_A4.pdf]Sacred Natural Sites : Conservation of Biological and Cultural Diversity[/url] ; . G. Oviedo & L. Maffi, Indigenous and Traditional Peoples of the World and Ecoregion Conservation (WWF & Terralingua, 2000). . C. Nolte et al.[/size], "Governance regime and location influence avoided deforestation success of protected areas in the Brazilian Amazon",PNAS, 2013. . D. Nepstad et al., “Inhibition of Amazon Deforestation and Fire by Parks and Indigenous Lands”, Conservation Biology, 2006. . G. Oviedo, "Community Conserved Areas in South America Parks",International Journal for Protected Area Management, 2006. ReporTerre 17/1/2015 - Photos / images : [url=ww.survivalfrance.org]Survival International[/url]
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